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[RP]Clair de lune

Domdom

L’astre lunaire se reflétait sur les toits d’ardoise en une douce lumière bleuâtre , nimbant le village d’une atmosphère quasi irréelle.
La lune était pleine , mystérieuse et lumineuse à la fois, jouant de temps à autre à cache cache avec des nuages noircis par la couverture de la nuit dépourvue d’étoiles.

Planté debout devant la fenêtre de sa chambre d’auberge , Domdom s’imprégnait de ce monde nocturne , silencieux et ouaté.
Il aimait la nuit , cette complice de bien des moments de rêverie et de solitude.
Il aimait en écouter les bruits, en humer les odeurs , en saisir les nuances , les couleurs , les ombres , même.

Le grand brun se tourna vers l’intérieur de la chambre , juste pour se rassurer : Evanaelle dormait sereinement , alanguie , en travers de la couche , sa nudité à peine voilée par un pudique morceau de drap qui lui parcourait le corps comme une guirlande..

Admirant les lignes douces du corps de sa belle rousse , son opulente chevelure courant comme une rivière sur le lit , l’homme ne put réprimer le flot d’émotion qui lui parcourait le corps et le cœur en une onde qui le fit frissonner de part en part. .

Que tu es belle, mon Eva…
arriva-t-il à souffler , ancrant son regard dans l’image de cette femme totalement abandonnée au sommeil.

Elle était arrivée ce matin à Saint Aignan, après une longue et harassante chevauchée , quittant sa vie , sa famille et ses amis pour le rejoindre, comme lui-même l’avait fait d’ailleurs.

Leur histoire était toute neuve, mais en peu de temps, cette femme avait pris une telle importance chez lui qu’il s’en étonnait encore lui même.

Il ne rêvait donc pas : c’était bien elle, la femme de ses songes , qui était là , tout près de lui , si près qu’il pouvait la toucher en tendant le bras.

S’arrachant à la contemplation de sa compagne , il regarda à nouveau dehors.
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Agapee

[arrivée dans une ville chaleureuse...]

La rouquine avait fait le chemin de Lyon pour retrouver l'homme qu'elle aimait. Sa route avait été longue et harassante. Ses pensées lui tenant chaud pour la nuit, quelques miche de pains en cas de grosse faim... Sa jument comme seule compagne de route, la voilà qui chevauche les routes du royaume... Des jours, des nuits... quelques rencontrent intéressante et enfin la ville de Saint Aignan devant son regard fatigué.

Passant les portes de celle ci, elle salua les gardes d'un inclinement de tête et descendit enfin de sa jument pour marcher un peu... Quelques passant la saluèrent... l'odeur d'un plat de viande mijotés dans du miel fit grogné longuement son estomac qui ne demandait qu'un bon repas chaud... Elle attacha sa jument devant l'auberge de Joriane, auberge que son tendre lui avait indiqué par missive quelques jours plus tôt, et la voilà qui pousse les portes et pénètre dans ce lieux a l'odeur plus qu'alléchante...

Elle prends place, fais connaissance... Demande le plat et le dévore telle une enfant affamé depuis des jours! ne prenant soin de voir tout les regards posé sur elle. Petit sourire gêner et assiette terminé! elle se confondit en excuse et se leva afin de rejoindre sa chambre.

Il était tard... Dom dormait déjà... Elle pénétra dans la pièce, fermant la porte derrière elle. retira ses vêtements sans faire de bruits et se glissa tout contre son conteur. Il ne fit pas longtemps a la rouquine pour fermer les yeux et rejoindre Morphée... ainsi que son tendre dans de merveilleux rêves...

[une nuit... au claire de lune]

Et voilà que la rouquine se voyait sur une plage de sable fin... Les rayons du soleil venant caresser sa peau... Son conteur a ses cotés qui marchait tout en lui tenant la main... Une floppé d'enfants les entourant... Oui le bonheur avec un grand B! La rouquine ne put s'empêcher de sourire dans son sommeil... signe que ce rêve lui plaisait bien. Mais elle fut vite sortie de ses songes en sentant son regard sur elle... Elle ouvrit un œil... puis le second... prenant le temps de comprendre qu'elle était enfin près de lui. Le drap ne recouvrait qu'une petite partie de son corps ce qui la fit rougir et, d'un geste rapide, elle remonta celui ci la recouvrant correctement. Elle passa sa main délicatement sur son visage, rangeant une mèche qui venait se balancer devant ses perles grise. Il était bien la... Elle entendait son souffle... petit soupire de plaisir et la voilà qui referme les yeux... Profitant de ce moment hors du temps.

Elle entendit ses quelques mots... Ses mots qui venaient se percuter dans sa tête... "Que tu es belle, mon Eva…" Belle... Belle... elle avait du mal avec ce mot. Elle se sentait banale! Bien que les rousses étaient loin d'être "banale" mais c'était vraiment ce qu'elle pensait d'elle. Dans un nouveau soupire, plus appuyer... elle fini par lui souffler...

- Je ne suis belle qu'a vos yeux mon tendre...

Les yeux toujours fermé... Elle essayait de se réveiller lentement...
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Domdom

Toujours accoudé au rebord de la fenêtre de la chambre , le conteur laissait dériver ses pensées , tout en contemplant le spectacle magique de la lune qui semblait flotter dans le ciel , comme suspendue par un fil invisible.

A un moment donné, l’astre se trouva masqué par un nuage , plongeant d’un coup le village dans un noir d’encre à peine balafré par un léger halo laiteux soulignant l’ourlet du nuage.
Dom ferma les yeux , machinalement , se promettant de ne les rouvrir que lorsque la lune se manifesterait à nouveau .

Tous ses sens aux aguets, il écoutait les bruits de la nuit : la douce respiration d’Eva , un léger craquement du plancher de bois, une petite toux rauque provenant de la chambre d’à côté , certainement Aubry , son fils , qui avait la gorge bien prise ces derniers jours.
Lorsqu’il ouvrit à nouveau les paupières , sa ronde amie avait réapparu , et semblait lui sourire , tout en nappant à nouveau l'horizon de sa froide clarté .
Véritable incitation à la confidence : l’encapuché ne put empêcher ses lèvres de former une douce supplique :

Mère…
Vous qui fûtes témoin de tant d’ errements , d’erreurs et de chagrins
Je vous prie instamment d’éclairer mon chemin

L’encapuché (qui ne l’était bien évidemment pas en l’instant présent) se tourna de nouveau vers l’intérieur de la pièce , lui désignant du bras sa dulcinée , qui semblait ouvrir les yeux , après avoir murmuré dans un demi sommeil :

Je ne suis belle qu'a vos yeux mon tendre...

La jeune femme , caressée par la lumière alcaline du clair de lune , remontant la drap sur son corps , lui tira un petit sourire d’amour et de tendresse réunis.
Il lui tendit la main :

Viens...
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Domdom

Dom la regarda se lever , glisser sa main aux longs doigts fuselés dans la sienne et le rejoindre à la fenêtre , le drap , bleuté par la douce lumière lunaire , noué autour de sa poitrine.
Il sentait ce corps féminin , chaud et abandonné tout contre son torse : elle s’était glissée entre lui et la fenêtre , semblant , elle aussi , admirer le spectacle nocturne , la nuque reposant sur l’épaule de l’homme.

Revint à l’esprit du grand brun une belle phrase entendue de la bouche édentée d’un vieux mendiant , sur le parvis d’une cathédrale : « S’aimer, c’est non seulement se regarder l’un l’autre , mais aussi regarder ensemble dans le même direction »

Jamais Domdom n’avait ressenti ces propos avec autant de ferveur et de force que cette nuit..

Il planta à nouveau son regard dans l’astre luisant , comme pour le prier de consacrer l’union de ces deux âmes qui se découvraient , s’apprivoisaient , tout en se fondant en un alliage incandescent.
Puis, enlaçant la taille d’Evanaelle et croisant ses mains sur son ventre , il murmura :

Mère… Soyez le témoin en cette belle nuit
De l’union dans un grand Amour de ces deux cœurs
Laissez toujours allumée cette lumière qui luit
Pour les guider sur le chemin du bonheur

Le passeur d’histoires jeta un coup d’œil sur le doux profil de la femme de ses songes : elle semblait avoir enraciné ses perles grises dans la rotondité de la planète blonde , ne pouvant plus la lâcher du regard.
Et c’est avec un sourire de félicité qu’il tourna lui aussi la tête vers sa vieille confidente , habitante du ciel depuis des temps immémoriaux.
Il savait maintenant qu’elle avait accédé à sa demande.
Il savait maintenant qu’il ne leur restait plus, à Eva et lui , qu’à écrire à quatre mains l’une des plus belles histoires qui n’eut jamais été contée.

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