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[RP] On a le droit de prier pour que le Très-Haut descende ?

Yolanda_isabel
[Un trou pourri avec une croix en Alençon.. On sait pas où]*

L'Alençon, qu'est-ce à tout prendre que l'Alençon ? Si ce n'est le Duché où séjourne Marraine, un duché où on dit les gens pieux, et quoi de mieux pour occuper les vacances en Alençon. L'Alençon que mentalement, elle compare à la Bourgogne, à la Champagne, à l'Anjou, avortons ducaux que l'Alençon et l'Anjou face aux géants. Le pouce à la bouche, elle observe en silence l'endroit, tandis que mentalement, elle visualise la scène un gros monsieur Bourgogne qui regarderait de haut, une petite puce Alençon, l'imagination d'un enfant..

-« 'Stance, tu crois Marraine, elle sera content que je fais ça ? »
-« Je pense oui.. Sa Majesté est la représentante du Très-Haut, elle ne peut qu'apprécier votre désir de rentrer si tôt dans la famille aristotélicienne. »
-« Tu crois que je vais devoir.. Lire.. le .. Bidule là.. Des vertus ? »
-« Le Livre des Vertus, Votre Gracieuseté.. »
-« Mmh.. Mmh.. »

Un bouquin quoi.. Rien qu'un foutu bouquin qu'elle déteste comme tout ce qui porte des lignes.. Puis c'est moche comme mot "livre".. Et pourquoi pas lampadaire, tuyau ou même biberon.. Habitude débile des gens à mettre des noms sur tout et n'importe quoi..Surtout n'importe quoi..

-« Et qui attendons-nous ? »
-« Ch'ais pas.. Un gens qui me dit qu'il va me apprendre la religion.. Ch'ais pas.. »

Ca commence bien..

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* ça, ça veut dire que la narratrice est une grosse feignasse de la recherche.
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Fitz
[Dans le même trou pourri, où le clerc a l'habitude de rester...]

La religion, qu'est-ce à tout prendre que la religion ? C'est exactement ce à quoi le Père Fitz pensait lorsqu'il déambula ce jour-là dans les couloirs du Palais Episcopal après s'être fait une nouvelle fois rabaissé par son Ô combien vénéré Primat et archevêque. Envie de défrocage ? Non, le clerc n'était pas encore arrivé à ce stade de la réflexion, mais il tentait de retrouver un tant soit peu de sérénité dans ces macarons roses de toute beauté, ce coffret à couleur criarde à la main..

Voletant d'une pastorale à l'autre, d'une dissolution de mariage à une autre, d'un verre de vin à un autre, l'Alençonnais avait ses journées plutôt remplies. Lorsqu'il entendit donc des voix provenant de l'entrée, sa première réaction fut la fuite. Courir loin de toute autre demande administrative. Puis il constata qu'une jeune enfant - bah oui, sa façon de parler l'avait trahie - devait en fait attendre le bon vouloir d'un clerc. Lui, la bonne poire ? Non, du tout, il appréciait juste tout particulièrement les êtres parfaitement modelables et qui ne posaient pas de problèmes. Enfin, c'est ce qu'il croyait jusque là des enfants..

Passage du croisement. Avait-il mangé trop de macarons ? Pourquoi voyait-il à présent la vie en rose ? Car "ce" qui se présentait à lui était possiblement descriptible en deux mots : rose et rond. Une petite fille blonde et mignonne, mais grosse. Et rose. Aucun autre mot ne lui venait à l'esprit. Il se dit que cette "chose" restait un enfant, et qu'il lui fallait donc lui parler avec son magnifique ton condescendant et mielleux..


Ma petite, que viens-tu faire ici ? Tes parents ne sont pas là ?


Regard vers la dame qui accompagne l'enfant. Non, elle n'a pas l'air d'être sa mère. Une mère aimante aurait tout fait pour empêcher sa fille de porter de cette hideuse couleur..
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Yolanda_isabel
[Parce que les fonds sonores c'est la vie.]

Bonjour, monsieur, t'as l'air d'un gland, t'en es conscient ?

Un sourire, oh le joli sourire crispé qui répond à la question, elle est bien élevée et c'est sa bonne éducation qui l'empêche de coller un coup de mule en cuir de Cordoue dans le tibia du bonhomme, elle lui en pose des questions sur ses parents à lui ? Et puis, ne dit-on pas qu'il faut être bon avec son prochain, et même les adultes, et même les hommes d'églises, surtout eux, puisque le Très-Haut les aime assez pour accepter qu'ils soient Ses serviteurs. Elle esquisse une petite révérence, point trop n'en faut, elle est noble, et il est prêtre et puis, c'est tout. Alors la petite voix énonce calmement.


-« Mon Papa, il.. Cuve, c'est ça 'Stance ? Oui, il cuve, c'est de la maladie, Aimbaud y dit. De la maladie de l'alcool.. Et Maman, elle prie dedans le couvent pour Papa y guérisse. Et moi, je viende pa'ce que je pense que ça fera bien dans le plaisir à Marraine que je me fais baptiser. Alors je viende pour apprendre comment on devient un bon gens à baptiser. »

C'est clair, pourtant, non ? Une pastorale pour un baptême, pour faire plaisir à sa marraine. Pourtant, il reste une question en suspens.

-« Il est gros le Livre de la Vertu ? »

Ouais, parce que sans déconner, je veux pas dire, et puis voilà, enfin bon, v'm'avez compris quoi..
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Fitz
[Parce que la complémentarité des fonds sonores, c'est la vie.]

Oh la jolie petite fille bien éduquée. Enfin, presque. Elle fait la révérence et est à la limite du sourire mais elle a encore du chemin pour ne pas s'exprimer comme une attardée..

Toujours sans connaître son identité, il en savait déjà suffisamment à propos de sa famille. Et quelle famille ! Il comprend mieux maintenant pourquoi la boule rose était ainsi vêtue : la mère au couvent, le père ivre mort et le frère - était-ce vraiment son frère ou un domestique cet Aimbaud ? -, comme tous les frères, sans doute inutile pour les choix vestimentaires de la gosse. Tout cela expliquait aussi certainement la corpulence de son interlocutrice. Ne dit-on pas souvent à juste titre que l'on cherche le bonheur dans la nourriture ? Il y avait juste la Marraine qui paraissait intéressante. Qui était-elle pour qu'une gamine veuille souffrir le martyre des pastorales pour... lui faire bien dans le plaisir ? Sans doute une pauvre paysanne pieuse fuyant la tristesse de son quotidien dans la prière.. Quoique, peut-être pas si pauvre si les parents de la petite fille peuvent se permettre d'engager une gouvernante.

Lorsque la question à propos du Livre des Vertus est posée, le moment est enfin venu pour le clerc de se rendre compte que ce sera lui, oui lui, qui va devoir faire son éducation religieuse.. Ca promettait.. Le sourire - même crispé - disparaît.


Le Livre des Vertus, dis-tu ?

Plonge la main dans sa besace et sort un énorme bouquin écorné.

C'est lui ! Mais tu ne seras pas obligée de le lire en entier pour faire plaisir à ta Marraine, tu sais.

Ah mais non, mais il ne faut pas l'encourager à suivre la pastorale hein ! Sinon, c'est encore lui qui va devoir se mettre au boulot.. Heureusement que son adoré Archevêque ne pouvait lire dans ses pensées..


Tu es sûre que tu veux te préparer au baptême ? Parce que l'envie te vient.. comme ça ?

Tentant de retarder le moment fatidique de sa réponse, il lui présente la boîte d'Étincelants d'Ella Durée. Pour sûr qu'une gosse ronde comme elle ne refuserait pas l'offre..
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Yolanda_isabel
[Je suis une blonde et je le reste ! Et dans le verbe et dans le geste ..]*

La vache, il est gros ce bouquin-là.

Et gros reste un faible mot, à la vue du pavé, elle déglutit, jette un coup d’œil désespérée à Constance. Un soupir rassuré quand il l’assure qu’elle ne devra pas le lire en entier, et c’est tant mieux, puisqu’il s’agit d’arriver à lire au moins une ligne, juste une ligne, pour faire plaisir à Marraine.

Parce que faire plaisir à Marraine, ça n’a pas de prix, pour tout le reste, il y a Papa !

Elle médite la phrase du curé alors même qu’inconsciemment, la main vient piocher un macaron dans la boîte, toute à sa réflexion. Et finalement, elle observe le macaron, puis l’homme d’église et de nouveau, le macaron qu’elle engouffre et mâche lentement pour se laisser encore le temps de réfléchir, et finalement, macaron avalé, elle lâche.


-« Oui, je suis sûre, parce que je veux que ma Reine , ça soit vraiment Marraine, pas juste la Reine des autres, la mienne pour la vérité comme ça. Vous savez faire ou pas ? »

Soudain, elle réalise. Il a des Etincelants .. Alors le regard se fait différent quand il se porte sur le clerc, luisant, tendre, elle l’aime, comme ça, comme on aime quelqu’un pour ce qu’il a des points communs avec vous.

Temps de réaction 1 - 0 Yolanda.


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*Si toi aussi, tu trouves cette musique pourrie, tape 1, ça changera rien, mais ça m'fera rire.
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Fitz
[Elle est maso la petite... "Elle va hurler, et elle va crier, et elle va prier" Hum, je m'égare..]

Sa tactique fonctionnait. Jusqu'à cet instant en tout cas. La boule engloutissait les macarons sans même y penser. Et le Livre des Vertus avait eu les effets escomptés. Facile. Trop facile. Elle voulait vraiment suivre une pastorale avec lui, elle était sérieuse. Ce n'était pas une blague. Etait-elle ne serait-ce que consciente de l'ennui qu'elle allait endurer durant les leçons ?

Ses neurones n'étaient pas dans leur meilleur état. Les connexions ne se faisaient que négligemment et lorsque les oreilles entendaient "Reine", la tête comprenait "Surnom qu'une gosse rose donne affectueusement à sa marraine sans vraiment y penser". Le Père Fitz n'était pas une lumière à cette heure encore matinale pour lui..

Il écoute. Pour ça, il est fort le Fitz, il écoute.. "Si je sais faire" ? Mais à quoi servait cette gouvernante si ce n'était éduquer une enfant à la parole ? On se croyait où là ? Sur le marché ? "Je voudrais une bure rouge avec mon nom brodé d'or sur le sein. Vous savez faire ou pas ?"


Oui je sais faire. Ce sera 500 écus.


Hum. Il avait répondu à ses pensées à haute voix.. Allez, on se fait à l'idée du massacre et on se reprend ! Premier objectif : retirer en toute discrétion la boîte d'Étincelants du champ d'attaque de la gosse. S'il était obligé de répondre à sa requête, autant ne pas gaspiller tous ses macarons, nanmého.

Mais soudain, il aperçoit un regard qui donne froid dans le dos. Des frissons le traversent de part en part. Mais que signifient donc ces petites étoiles dans les yeux de la petite ? "Voilà ! Elle vient de décider à l'instant qu'elle me ferait passer un véritable calvaire et elle jubile." On temporise donc..


Dis-moi, si l'on commençait par les présentations ? Tu as devant toi le Père Fitz, apte à faire en sorte que ta ... Reine soit ta véritable Marraine.

Quel surnom quand même.. Il n'y a que les gosses pour appeler quelqu'un "Sa Reine"..
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Yolanda_isabel
[Je sais que c'est dur d'être toi, mais je sais qu'avant, c'était pas comme ça !]*

Il a parlé trop fort, et en plus, elle a entendu. On ne peut pas avoir toutes les tares du monde, elle est obèse, il est curé, un partout, la balle au centre.

-« Ca gagne pas bien d'être prêtre ? Le Très-Haut, il fait beaucoup de choses biens mais pas encore l'argent, hein ? »

Perspicacité enfantine.. Qui la pousse à vouloir lui offrir cet argent, mais déjà l'idée part, elle est blonde, il est blanc, le jeu se corse, et le fou a avancé d'une case. Des présentations ? Reine sur ses gardes qui préfère pousser un pion en la personne de Constance. Pas qu'elle refuse de lui parler, plutôt que pour ces choses-là, dans son cas, mieux vaut laisser un adulte se charger des présentations, et tant qu'à faire, et surtout puisqu'il n'y a qu'elle autant que Constance s'en occupe, qu'elle serve à autre chose qu'à torcher Louis le Canard.

-« Voici, Sa Gracieuseté Yolanda Isabel de Josselinière, Fille de Sa Seigneurie Erik de Josselinière et Sa Grâce Fitzounette de Dénéré-Penthièvre, Ducs de Corbigny, Château-Gonthier et Seigneurs de la Croixille. Future filleule en l'occurrence de Sa Majesté Béatrice de Castelmaure-Frayner. »

Enfin, elle respire, Constance, enfin, laissons à Yolanda la parole

-« Maintenant, on commence ? »

Hey, qu'est-ce qu'il y a ?
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* Là, tapez 2 ou l'ordinateur ou la narratrice ou ljd Fitz sans qui cette musique ne serait jamais arrivée là si y m'avait pas cherchée.
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Fitz
[Elle aime me donner des papillons dans le ventre. Ah non, c'est un orchestre qui y joue !]*

C'est qu'elle n'était pas sourde la petite ! En même temps, elle ne pouvait pas être grosse et sourde, Dieu ne punit jamais deux fois.. Mais on dit toujours que la vérité sort de la bouche des enfants et il est vrai qu'il n'a jamais roulé sur l'or.. Le clerc pense déjà à la possibilité de se faire payer les pastorales.. Il faut bien que les serviteurs du Très-Haut n'aient d'autre visée durant leur journée que de le servir et non de chercher de quoi se sustenter..

Les présentations.. La boule, elle le prend pour qui pour ne pas se présenter elle-même ? Non mais. Elle a besoin de se faire introduire par la gouvernante maintenant ? Décidément, les enfants étaient devenus bien capricieux de nos jours.. Il écoute, sagement. Il se rend compte qu'elle est noble. Il devient plus compréhensif. Les titres de ses parents font leur apparition. Il a vaguement entendu parler d'eux... Mais la dernière phrase le foudroie, et ce n'est pas une exagération. La.. Reine était bien "La" Reine ! "La" Béatrice. Celle dont il avait dû retenir par cœur tous les titres pour les énoncer à un mariage qui ne s'est finalement pas réalisé. Et il avait devant lui sa future filleule. Dire qu'il aurait pu par mégarde la qualifier de Bouboule..


-« Maintenant, on commence ? »

Le visage est cramoisi. Euh.. j'veux bien, mais on commence par quoi, ma jolie ? Improviser et adapter aux circonstances qui sont qu'il doit éduquer une môme obèse sans doute incapable de lire et qu'il a tout intérêt à ne pas trop l'embêter.. Réfléchissons..

Pourquoi pas !


Bon déjà, ça ne le fait pas de travailler dans le couloir. Donc il l'emmène dans son bureau. Installés bien confortablement dans des fauteuils, la boîte d'Etincelants entre eux deux. Distance convenable pour s'entretenir ensemble tout en gardant un écart raisonnable de sécurité..

Tu sais déjà que le Livre sur lequel toute notre religion repose se nomme le Livre des Vertus. En effet, l'objectif de tout aristotélicien est d'atteindre le Paradis solaire. Pour cela, rien de plus simple, ma fille ! Il suffit de vivre une vie vertueuse. Mettre en pratique l'amitié, la conservation, le don de soi, la tempérance, la justice, le plaisir et la conviction.

Un commentaire lui vient à l'esprit.. Bon, ça ne lui fera pas de tort à la petite.

Tu dois aussi savoir qu'il existe des péchés, tels la gourmandise par exemple..

Petit coup d'oeil discret. Il ne veut surtout pas se montrer insistant.. Les gosses sont à prendre avec des pincettes, tout le monde le sait !

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Je ne me rabaisserai jamais au niveau musical de LJD Yoli. Tapez donc 2, ou l'ordinateur, ou LJD Yoli, mais pas moi !
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Yolanda_isabel
[Heureusement que je t’ai rencontré !]

Un coup d’œil victorieux à Constance, ignorant volontairement la rougeur subite du père, désireuse pourtant de rajouter quelque chose, un tout petit quelque chose, ce genre de petit détail qui trouve son importance après une longue tirade qui gêne tout le monde et elle, la première. Pas qu’elle renie ses origines, c’est juste qu’elles sont si peu réelles.. Il manque un détail oui, alors elle souffle discrètement.

-« Et je suis aussi Princesse des Fées.. et de l’Anjou. »

Parce que malgré son scepticisme prononcé à l’égard de la religion, malgré son cynisme avéré en ce qui concerne la croyance aveugle des gens en un être supérieur qui la sépare de sa mère, parce que le préfère à elle, elle reste une enfant. Une petite enfant qui trottine, ravie à la suite du Père, et qui grimpe avec un sourire, sur le siège qu’on lui désigne. D’un oreille, elle l’écoute déverser son flot d’informations, qu’elle connait déjà pour la plupart. Dans la famille, contrairement aux on-dit, on est très croyants, enfin, ils sont les autres, Yolanda se contente d’assimiler les informations. Et la main se tend pour attraper un macaron.

-« Tu dois aussi savoir qu'il existe des péchés, tels la gourmandise par exemple.. »

Un sourcil innocent se redresse, et la main vient se saisir quand même du macaron avec un plaisir évident et amusé avant de croquer dedans, mâchant avec lenteur avant d’avaler totalement et de lâcher.

-« D’accord ! C’est comme pour l’avarice ? Comme quand on demande cinq cent écus ? C’est du pêché aussi, non ? »

Tout le monde sait aussi que la vérité sort de la bouche des enfants .. Touché, mon Père !
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Fitz
[Je suis prêt ! A endurer cette gosse..]

La main boudinée enchaîne les allers-retours entre la boîte à macarons et la bouche grande ouverte. Le Père Fitz regarde attentivement ce ballet silencieux tandis qu'il attend une réaction de la part de la petite Yolanda - quel nom quand même ! -, encore si naïve et innocente. Elle a une belle bouille la "Princesse des Fées", sourire aux lèvres, comme si le simple fait de consommer ces macarons l'emmenait au Paradis. Elle ne fait pas plus attention que ça à sa remarque, ou tente de le faire paraître ainsi...

Sa mâchoire mastique toujours. Lentement. Elle lui donne envie.. (ndla : les macarons, pas la fille, bande de tordus !). Puis, très spontanément, elle parle et le met mal à l'aise. Elle a du répondant cette gamine. Volontairement ou non. Consciemment ou non. Et il devra s'y habituer pour survivre entier à cette pastorale.. Gigotant dans son fauteuil :


Moui.. Tout dépend de ce qui est demandé pour cinq cents écus. Vendre un seul macaron à ce prix-là, c'est bien de l'avarice, mais payer pour des connaissances quelles qu'elles soient, c'est du plaisir pour l'ignare et du don de soi pour l'érudit..


Excuse un peu bancale.. Mais cette enfant ne le remarquerait sans doute pas. Enfin, il l'espérait. Comment passer à la suite à présent ? Mieux valait la faire parler pour ne plus se faire avoir aussi facilement.

D'après ce que je sais de ta famille, tu as sans doute reçu une éducation religieuse. Que peux-tu me dire à propos de nos prophètes, Aristote et Christos ?

Voyons quelles âneries elle va pouvoir sortir cette fois ?
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Yolanda_isabel
[Un orchestre symphonique, c’est plusieurs instruments qui s’accordent.. Dong !]

Il est sceptique le sourcil qui se hausse, mais elle passe sur l’explication foireuse du curé, lui préférant les macarons loin d’être vendus à cinq cent écus. C’est comme un orchestre qui se met en branle, les premières notes, d’abord les cordes, après, les percussions pour le rythme, le rythme est donné par le petit pied qu’elle a replié sous elle et qui tapote sur l’accoudoir du siège. A la question posée suit un silence, un silence pendant lequel, elle rattrape les bribes des souvenirs, et du souvenir, les doigts boudinés viennent s’emmêler dans le chapelet de nacre autour du cou. Elle repense aux lectures du souvenir, elle repense à ses histoires, aux cours du précepteur d’Aimbaud, alors comme on récite une leçon, elle énonce calmement.

-« Aristote était un prophète, le tout premier des premiers, et Dieu il lui a dit tout petit qu’il faut qu’il cherche le Dieu unique, cherche la Vérité et la Beauté, pa’ce que un jour, y aura un quéqu’un qui viendra tout restaurer en mieux. Et le quéqu’un, c’est Christos justement ! Pa’ce que après qu’Aristote il a dit la parole de Dieu aux gens, il est mort. C’est normal hein.. Et après, Christos, il est né, et il a marché partout pour dire la parole d’Aristote, qu’est un peu la parole de Dieu du coup. Et même Christos, il disait des trucs biens dans qu’est-ce qu’il disait. »

Et de prendre la voix du précepteur d’Aimbaud récitant avec ferveur les logions de Christos.

-« A des hommes qui se battaient, Christos a dit : " Mais vous allez vous aimer les uns les autres, au nom de Dieu !" » Un doigt mordillé « Et il a bien de la raison, les gens y s’aiment pas assez, je trouve. »

Et là, là.. Le drame, elle hésite et finalement, se lâche et le regarde droit dans les yeux, le curé.

-« De la vérité, mon père.. Il est possible de croire à n’importe quoi.. Aux paysans qui sont égaux aux nobles, ou à la petite souris qu’elle ramène des deniers quand on perd des dents, et même de croire qu’on croit pas, qu’on croit à rien, c’est même la plus drôle des croyations.. Mais alors pourquoi les gens y croient en Dieu ? Je veux dire.. Ils croient, parce qu’ils ont besoin de croire, moi aussi, je crois, je crois beaucoup en l’Amour, et je sais que Dieu, il a dit que c’est bien, mais de la vérité, pourquoi on doit croire en Dieu ? »

Dans les yeux, il n’y a pas de peur, pourtant, ces propos ne sont pas loin du blasphème, dans les yeux, il y a de la curiosité enfantine. Dans les yeux, il y a cette phrase qui scintille « Je ne suis ni croyante, ni incroyante, je doute. Le doute est ma foi. »*
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* C.Ruiz Zafon, Le Jeu de l’Ange.
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Fitz
[On échange de place ?]

On aurait pu croire que le Père Fitz serait excédé par ce qu'il entendait sortir de la bouche de cette innocente. Mais les mots enfantins l'attendrissaient. La manière encore si naïve de considérer les choses de la vraie vie. Et parler complètement détendue sur son fauteuil de théories sérieuses, balançant de temps à autre un pied.

Il décide de ne pas corriger ses connaissances sur les vies des Prophètes. Elle aura bien le temps nécessaire plus tard pour les parfaire. Lui qui méprise passer de longues heures dans une cellule avec son paroissien à lui faire réciter les piliers de la Religion. Non, il ne ferait pas passer ce calvaire à cette jeune enfant..

Et soudain, le minipouss rose le fixe du regard. Des pupilles qui en disent long sur la question existentielle à venir. Le vicaire diocésain se cramponne inconsciemment aux accoudoirs, attendant la sentence... "Pourquoi croire en Dieu ?". "Et pourquoi pas ?" aurait-il eu envie de lâcher. Mais la gamine méritait qu'il s'attarde un peu plus longuement sur la question..


Pourquoi crois-tu en l'Amour ? Pourquoi crois-tu que les nobles et religieux méritent le respect ?

Petite introduction passée, il faut maintenant en arriver au vif du sujet.. Pfiou.. On échange ? Je pose la question et tu réponds ?

Si tu supposes que Dieu existe, ne serait-il pas normal qu'il ait imaginé une stratégie afin que les hommes puissent croire en lui ?

Toute croyance est par définition parsemée de doutes, mais des certitudes peuvent apparaître lorsque dans ta vie, tu observes des faits qui ne peuvent être que tirés du divin. Comment un événement merveilleux tel la naissance d'un bébé ne pourrait-il pas être du fait du Très-Haut ? La beauté d'un lever et d'un coucher de soleil tous les matins et soirs ne peut également pas ne pas contenir une portion de divin..


On hésite.. Allez, on le sort aussi !

Comment une fille aussi mignonne que toi ne pourrait pas provenir d'un don du Très-Haut ?

Silence, comme de ceux qui suivent un sermon. Ca mérite bien ça.

Moi, je crois en ces choses.

On respire. Petite mise au point : il a répondu à la question. Comme il le pouvait. Les enfants et leurs extraordinaires questions : et non, ce n'est pas un mythe.. Autant enchaîner et ne pas la laisser approfondir le sujet des croyances..

La partie suivante de la pastorale concerne la profession de foi. Lui faire réciter le Credo ? Non, trop facile. Une "confession en exercice" ? Oh oui, c'était l'aspect préféré de son boulot.. Connaître tous les petits ragots avant tout le monde.. Son tempérament de commère avait décidé pour lui..


Pourrais-tu me montrer ce qu'est pour toi une confession ? Lors de laquelle tu dois avouer tes péchés afin d'en obtenir l'absolution.


Sourire intérieur. Le Père Fitz jubile d'avance...
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Yolanda_isabel
[Je t'aime.. Moi non plus..]

Et si je ne suppose pas ? Et si je veux que Dieu existe pas ? Et si je dis dans ma tête qu’il existe pas ? Je crois pas et de la vérité, personne peut me forcer à croire.. Même pas toi que t’es gentil..

Elle ne le dit pas, elle se contente de le penser très fort, sa foi n’est pas ébranlée, elle n’existe pas, et la question qu’il pose, l’envie de répondre lui frôle les lèvres qu’elle clôt avec application, parce qu’elle sait qu’elle l’aime bien pour l’instant et qu’à la façon qu’il a de la regarder, il l’aime bien aussi, pas comme les gens qui la côtoient chaque jour, mais plus comme une personne qu’on apprécie d’un regard, d’un sourire. Elle ne donnera pas sa réponse, et pourtant, elle la connaît, là, sur le bout de la langue, le bout de sa langue au goût de macarons.

La réponse, c’est la Vie.

Et il croit, alors elle sourit, parce que s’il a besoin de croire en cela, elle le laisse faire, et il a bien raison, puisqu’elles sont jolies ces histoires-là, au moins autant que les romans courtois. Et là, la colle.. Une confession..


-« C’est quand on dit ce qu’on a fait de mal, c’est ça ? »

Qu’est-ce qu’elle a pu faire de vilain l’infante angevine ? Plein de choses, alors le visage rond et joufflu se pare de couleurs vives, flamboyantes qui parent de marbrures le teint si pâle de la petite blonde.

-« J’ai fait du péché de la gourmandise.. Souvent, là, je fais encore.. C’est parce que c’est bon, mais je suis pas dans l’obligeance de les manger, juste c’est bon.. Et ton d.. Le Très-haut, il est gentil, alors il aime les gens qu’ils font des choses bons, sinon ça existerait pas. Moi, je crois en ça, si les choses existent, c’est pour qu’on fait. Les macarons, ça existe, alors je mange. »

Il y a quoi d’autres comme pêchés, elle compte sur ses doigts en énumérant dans sa tête, luxure, elle ne sait même pas ce que c’est, avarice, pourquoi être avare quand on a de l’argent, paresse, non, puisqu’elle n’a pas eu peur de se fatiguer en venant en Alençon pour Marraine, colère, jamais, ô grand jamais, envie, elle a tout qui pourrait-elle envier.. Et enfin, le dernier.

-« J’ai fait de l’orgueil un peu.. J’ai cru que j’étais de l’icône de la mode, parce que beaucoup de petites filles faisaient tout tellement comme moi, qu’on aurait dit d’autres moi, mais en moins moi. C’est grave en vrai ? »
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Fitz
[Je vais essayer de te graver en moi...]

Bien enfoncé dans son fauteuil, le clerc dégustait la confession. Il adorait se rappeler qu'on ne pouvait être parfait, les autres encore moins que lui.. Au moins, la gamine était lucide : elle savait parfaitement de quels péchés elle avait à parler..

Justification toute enfantine de ces péchés forçant le passage à un léger sourire apparaissant sur le visage du clerc. Machinalement, la main reprend son ballet et les macarons sont eux aussi engloutis. La petite a maintenant un visage coloré du même ton que ces Etincelants. Elle était assortie avec son accoutrement ainsi. Tout ça était très.. rose.

Soudain, il manque de s'étouffer avec son macaron. Une "icône de la mode" ? Elle ? Bon, pourquoi pas ? Le clerc ne se tenait pas particulièrement au courant des nouvelles tendances en matière de beauté. Peut-être était-ce devenu le nouveau canon de beauté ?..


Si les autres t'envient, il est normal de t'en sentir enorgueillie. Mais il ne faut pas pour autant te sentir supérieure aux autres. Tu ne l'es sans doute pas dans bien des domaines. Personne n'est parfait. Et il ne faut pas tomber dans le vice de se croire comparable au Divin..

Mais dis-moi, tu dois être très occupée alors ? Etre une icône de la mode, ça ne s'invente pas !


Moquerie ? Non. Le clerc commençait juste à apprécier la compagnie de cette petite fille, assise dans un fauteuil trop grand pour elle, balançant des jambes, mangeant des macarons et conversant sur Dieu d'un ton badin.. "Raconte-moi ta vie, tu me feras oublier mes soucis.."

Ne restait plus qu'une dernière partie à la pastorale. Cet entretien serait bientôt achevé.. Joie ou déception ? Le vicaire n'avait pas encore choisi.


La dernière partie de cette pastorale concerne le Droit Canon. Sais-tu qui s'applique à faire respecter ces "lois", quitte à punir des pécheurs ? Et que peux-tu me dire à propos des Statuts organisant notre Communauté aristotélicienne ?

Il avait vraiment décidé de la faire parler plutôt que de débiter un flot de paroles théoriques continu. Entendre cette insouciance juvénile le ragaillardissait.

Parle, ma petite.

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Yolanda_isabel
[Ferme tes yeux, donne-moi ta main..]

Est-il tabou de remettre l’existence du Très-Haut en question en compagnie d’un homme d’église ? Sûrement mais pas avec celui-ci alors elle est à l’aise, et même si la bienséance et Marraine réprouveraient ce qui va suivre, les jupes se relèvent un instant, et l’Infante s’installe en tailleur et finalement, elle rabat les jupes sur ses jambes goûtant les remarques du vicaire comme elle goûte les macarons, la question suivante la fait tomber des nues.

Des confins de la mémoire, il y a les souvenirs, alors, atone, la voix énonce lentement.


-« Ce sont les inquisiteurs, ceux qui font du mal à l’Anjou. »

Ce n’est pas une accusation, c’est une constatation et la suite vient, tandis qu’elle compte sur ses doigts.

-« Il y a ceux qui croient pas du tout et ne veulent pas de l’église, il y a ceux qui croient mais qui sont pas baptisés, après, y a ceux qui croient et son baptisés. Et en dernier, y a vous, les prêtres. »

Croyais-tu que les questions seraient de ton seul fait mon Père ?

-« C’est une bonne situation, prêtre ? »

C’est tout.. Pour le moment.
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