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affaire Bazin contre Languedoc/bourgogne (velden/lafred)

Lafred
Bien ! C'est parti pour l'habituel, que pensais-je, le sempiternel recadrage de début d'audience.
Les juges ne tiennent pas compte des pensées. Attaquer en pensées c'est non seulement le mal mais en plus inutile.
Lafred avait déjà pensé ces mots au procès d'à côté, à croire que cette nouvelle façon de procéder était en vogue en ce moment.
Sauf que la c'était son troisième procès de suite ou le cas se représentait et donc sa patience, bien que légendaire atteignait ses limites.
Elle n'avait pas hésité à interdire l'accès de la salle au requerant d'à côté, et donc elle n'hésiterait pas ici.

Lafred pensa donc que le procès pouvait donc reprendre dans la joie et la bonne humeur.

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Ryllas
Ryllas, Boniface Ryllas, l'un des plus grands Comtes que le Languedoc ait pu produire, l'air glouton et la bouche en cul de poule, déjà prêt à se gausser, se pencha vers son client et, à bouche chuintée, glosa :

-"Uh uh uh Mon cher ami, comme disait le mongol Agbar Babur Kahn : il n'est à penser que ce qui est pensable. Et si parfois, nous nous surprenons à penser l'impensable alors c'est parce que cet impensable est passé à portée de nos pensées, qu'il est donc accessible à notre sens critique, qu'il peut donc être aussi bien accepté que réfuté. Toute la question est de savoir si le pensable doit se transformer en paroles?

Le séminariste oriental et grand penseur ouzbek Abd el Kader Boukhara, dont je loue la vision prophétique..."


Ryllas se signa rapidement


"...disait, son sabre à la main, que : "pour avoir penser l'impensable, cet homme doit être égorgé". Je pense qu'il n'avait pas tort et c'est pourquoi je me garderais bien de transformer en paroles des pensées innommables que l'esprit doit cantonner à l'impensable."

Ryllas fronça un instant les sourcils, peu sûr de lui.

-"Suis-je bien clair, mon bon ami?
En réalité, tout avait déjà été pensé et dit par Denis-le-boiteux, une petite frappe vivant à Paris, un soir de bringue au vin cuit : ferme ta gueule, peau de vache!
En langage imagée bien entendu uh uh uh"


Puis Ryllas se concentra sur le procès, prit un paquet d'une cinquantaine de feuilles et se leva. Il allait, comme à son habitude prendre le temps d'expliquer, de revenir aux détails de l'affaire lorsqu'il se ravisa et décida, dans un éclair de lucidité génial, de changer de stratégie :

-"pas mieux que mon client Madame le Juge".

Il se rassied.
Lafred
Lafred avait attendu une grande diatribe Ryllasienne. Elle serait tombée sur le séant si elle n'avait pas déjà été assise.
Fortement déstabilisée elle fit signe à son procureur qu'il avait la parole.

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Velden
Un peu surpris de voir le visage de la Juge, le procureur se leva et se dirigea vers Bazin.

Requérant Bazin, vous avez dit devant cette Cour :



Quand un régnant signe un traité avec une autre partie, il engage toute sa province a respecter ledit traité et donc les personnes prenant par la suite sa place sur le trône sont tenus, ne serait-ce que par l'honneur, d'appliquer toutes les clauses. Je tiens à souligner ce passage :



Pourtant :


Je ne vois pas où se trouve ce droit que vous invoquez. La chambre de la Pairie a-elle donné un avis sur la question ? Si oui pouvez-vous nous procurer le document, s'il vous plait.

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Ryllas
Ryllas se leva d'un bond.

Madame le Juge, Monsieur le Procureur, étant donné que je suis avocat de Messire Bazin et que je fus le Comte à cette époque qui piétina avec allégresse ce monstrueux traité, je souhaiterais vous répondre sur ce point.
Lafred
Ayé, Ryllas était sorti de sa boite. Le spectacle allait pouvoir commencer et les suées du proc et d'elle même aussi.

Je vous en prie, faites donc !
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Ryllas
Merci Madame le Juge


Puis se tourne vers le procureur, mieux s’avance vers le procureur, mains dans le dos.


Monsieur le procureur, c’est une question intéressante à plusieurs degrés, à la fois sur le plan politique, institutionnel, juridique et judiciaire même et je vous remercie de l’avoir posée.


Petite réflexion pour savoir comment commencer sur ce vaste sujet. Ca y est, Ryllas a trouvé et à haute et intelligible voix, il se lance :


Monsieur le Procureur, la Pairie, on s’en fout !


Voilà Ryllas aimait les phrases chocs. Démarrer une explication par une phrase choc avait le mérite de la clarté et de tout de suite rentrer dans le vif du sujet en oubliant les circonlocutions mentales des pédants qui gouvernent aujourd'hui le Languedoc par exemple.


La Pairie on s’en fout…
répéta-t-il …car elle n’a rien à dire sur cette question. Pourquoi aurait-elle le droit d’émettre un avis ? La Pairie n’est pas une institution supérieure au Comte du Languedoc. En outre, il n’est pas dans ses attributions. La seule fois où on autorise la Pairie à l’ouvrir, c’est dans le cas d’élections. Et encore, ce pouvoir me parait démesuré et excessivement dangereux pour l’indépendance des provinces hors domaine royal. Mais ceci est un autre sujet.
Ainsi donc le problème de la Pairie étant réglé…



Ryllas fait mine d’écarter avec le revers de sa main un objet imaginaire mais qui semble peser son poids.

… , il n’existe pas d’autres organismes interprovinciales pour imposer une volonté, que reste-t-il donc comme institution pour décider de rendre un traité caduc ?


Petit silence pour laisser flotter la question.


Les institutions languedociennes évidemment. C’est dans les institutions languedociennes que l’on va trouver la personne en charge d’invalider un traité. Et dans les institutions languedociennes, vous pouvez regarder, je vous souhaite d’ailleurs beaucoup de courage, il n’y a rien à ce sujet. Et lorsqu’il n’y a rien, c’est donc la puissance du Comte qui doit s’exprimer. Et le Comte c’était moi !


Ryllas se frotte les mains, relève le menton, tire sur sa robe d’avocat pour enlever les faux plis et s’il pouvait se poudrer le visage, il l’aurait fait à ce moment-là.

Petit silence d’autosatisfaction donc mais Ryllas reprend immédiatement la parole.

Oui je sais, vous allez dire qu’il y a l’article 9.
Ah ah ah elle est bien bonne. Ah ah ah l’article 9 ! Uh uh uh c’est trop drôle.
Et vous pensez sérieusement que l’article 9 du traité Maathis va prendre le dessus sur la toute puissance du Comte du Languedoc ? Pensez-vous sérieusement Monsieur le procureur que l’article 9 va empêcher le Languedoc de mettre en place la politique qu’il souhaite ? Les traités de coopération judiciaire sont à mon sens des traités non seulement que j’estime juridiquement injustes mais en plus qui autorise des provinces étrangères à s’immiscer dans les affaires internes au Languedoc.

L’article 9 Monsieur le procureur est un article inutile puisqu’il n’existe aucune institution supraprovinciale en charge de le faire respecter. Il n’y a donc personne pour mettre à l’amende le Languedoc. Et quand bien même il y aurait une institution supraprovinciale que le Languedoc ne serait pas forcément tenue de respecter ce vieux traité. En réalité, seul l’accord entre les parties fait force. Lorsqu’il n’y a plus d’accord, il n’y a plus de loi ni de traité. C’est aussi simple que ça.
Le traité Maathis est une monstruosité. Il était pour le Comte que j’étais hors de question que je lie plus longtemps les mains du Languedoc. Cela fait partie de la haute idée que j’ai du Languedoc. Cela faisait partie du programme de déniaisement à laquelle je m’attachais, celui de rendre le Languedoc adulte et indépendant. C’était mon devoir envers mes sujets.


Pause pendant laquelle Ryllas retourne à sa place, se sert un verre d’eau et le boit
Glouglouglouglouglou....

Repose le verre et revient vers le procureur.

Néanmoins, je ne suis pas un homme brouillon. Lorsque j’exerce mon pouvoir souverain, et c’était le cas ici, je le fais avec droiture et en respectant la règle minimum. Aussi, j’ai pris l’occasion de la réforme du traité Maathis pour faire annoncer que le Languedoc se retirait du traité qui de toute façon devenait caduque par la réforme proposée.

Vous serez d’accord avec moi, Monsieur le procureur, pour dire que le Languedoc a bien le droit de ne plus vouloir être lié par ce traité ? C’est son pouvoir souverain. Le Languedoc n’est tout de même pas obligé d’être lié à cet immonde traité ad vitam aeternam ?
Ainsi donc annonce fut publiée puis le grand Chambellan fut mis au courant ainsi que l’ambassadeur du Languedoc en Bourgogne. Je souhaiterais à ce titre, afin que la cour prenne conscience que la Bourgogne avait été avisée, faire témoigner l’ambassadeur. Il s’agit d’Andreia de Montjoie. Elle pourra vous expliquer comment elle a elle-même remis le document en main propre…


Se tourne vers le Juge
…si Madame le Juge le permet…


Courbette parfaitement exécutée laissant Ryllas un certain temps plié en deux puis se redressant, il fait demi-tour, retourne à sa place et fait une fois encore volte-face.


Enfin pour être parfaitement exhaustif, je dirais que la réforme du traité Maathis était nécessaire car l’article 6 et l’article 9 ne pouvaient plus être respectés facilement par les parties depuis la grande réforme royale qui a touché les gargotes. Les articles 6 et 9 étaient donc caducs… de fait ! De facto !

Ryllas d’un geste ample fait voler l’arrière de sa robe, afin de pouvoir s’asseoir commodément.
Lafred
Maître Ryllas, je vous prierai de modérer vos propos en cette salle.
Quoique vous pensiez de la pairie, vous ne pouvez en parler en ces termes désobligeants.
Vous pouvez critiquer autant que vous le voulez mais dans le respect dû à cette institution royale.

De plus je vous conseille de ne pas trop miser sur un avis contradictoire de la CA sur la pairie, car ce n'est pas notre rôle.

Répondez donc simplement à la question du procureur : La chambre de la Pairie a-elle donné un avis sur la question ?

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Umondel
Le vieux Juge bourguignon se tâtait quant à savoir s'il allait demander la parole pour exprimer son avis à ce sujet.

Il est vrai qu'avec l'excellentissime Boniface Ryllas, tout devenait possible, même la négation de la rotation de la planète autour du soleil et la floraison des hortensias en décembre... mais c'est ce qui faisait son charme intellectuel...

Non, il attendrait patiemment son tour.

Mais vu comment les évènements se profilaient, il suspectait que le procès serait long et il décida de discrètement rompre une miche de pain et d'y étendre de ce fromage de chèvre qu'il avait découvert par hasard sur le marché de Joinville, à un prix d'ailleurs exorbitant...


craaaaaaaaaac

regards furtifs vers la salle, espérant que nul n'avait entendu.
Ryllas
Ryllas, qui avait cru entendre une miche se rompre, chassa cette perturbation de son esprit car il fut fort surpris de la remarque du juge.

Madame le Juge, je n'ai pas bien saisi. Vous me reprochez de parler de la Pairie en termes désobligeants? Je ne crois pas avoir proféré la moindre insulte sur cette noble institution. Vous devriez relire les notes du greffier mais à part avoir rappelé que la Pairie n'avait pas à mettre son nez dans les affaires des autres, il n'y avait de ma part aucun propos déplacé.

Pour ce qui est de répondre simplement à la question du procureur, je ne peux pas. Car je me demande pourquoi la Pairie devrait émettre un avis? Demande-t-on au Roy d’arme son avis ? Demande-t-on au gouteur du Roy ou à l'Archiviste de France son avis sur cette « Ô combien » importante question pour l’avenir du Royaume ?

Alors puisque manifestement je n’ai pas été assez clair, je vais le redire :


Ryllas place ses mains en porte voix

l’avis de la Pairie ne nous in-té-res-se pas !
Nous rappelons au Juge et au Procureur que le Languedoc fut sous mon règne une vraie province hors Domaine Royal, c'est la raison pour laquelle je fus déclaré félon d'ailleurs. La catin de Bourgogne avait besoin d'un Languedoc à ses pieds pour sa guerre en Provence.


En outre, je voudrais porter à la connaissance de la Cour que la Pairie ne répond pas aux saisines du Comte du Languedoc. J’ai saisi la Pairie sur une question constitutionnelle fondamentale le 15 décembre 1457 et j’attends toujours la réponse malgré mes relances et les promesses de la Pairie de répondre à toute saisine. Alors vous pensez bien que je n’allais pas renouveler l’expérience au risque de me ridiculiser, moi et le Languedoc avec.

Puis avec une petite voix fluette

Vous penserez à mon témoin capital Madame le Juge?
Velden
Le Procureur leva les yeux vers la Juge lui signalant qu'il souhait la parole.
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Lafred
Heu bah je sais pas l'avis de l'avocat on s'en fout non ?
Cela ne vous paraît désobligeant, j'espère ?

Pour votre témoin on va déjà en terminer avec vous et le requerant, et nous verrons ensuite.


Voyant le procureur qui souhaitait prendre la parole, Lafred la lui céda d'un geste de la main.
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Velden
Il se leva et s'adressa à l'avocat Ryllas.

Bien je prends bonne note de ce que vous pensez de la Pairie. Je prends également note que le traité était pour vous une "horreur" ... Le Comte du Languedoc peut prendre la décision de révoquer n'importe quel traité et sur cela je ne vais vous contredire.
Par contre, juste avant j'ai soulevé ce point.


Cherchant dans ses notes ...

J'ai cité l'article suivant des lois du Languedoc :



Cet article n'interdit pas au Comte de révoquer un traité mais, en tant que Comte vous étiez bien tenu, non pas par la Pairie ou une autre institution "parisienne" mais par les lois de votre propre Comté de respecter le traité. En conséquence de quoi, vous vous deviez d'appliquer à la lettre ledit traité, notamment la partie concernant sa dénonciation.
Le traité aurait été caduc une fois la clauses de dénonciation menée jusqu'au bout.

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Bazin
Monsieur le Procureur,

Puis-je éclairer la Cour sur ce point. Il existe deux points de droit dans les lois du Languedoc appuyant les arguments de mon avocat, et donc le fait que le Comte est en droit de révoquer un traité.

Bazin attend alors qu'on lui donne la parole.
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Berger du peuple
Lafred
Allez-y messire Bazin.
Dans cette partie du procès vous pouvez prendre la parole vous et votre avocat pour répondre au mieux aux questions et développer votre défense.

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