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affaire Bazin contre Languedoc/bourgogne (velden/lafred)

Lafred
Lafred réprima un baillement.
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Antonio
Excusez moi Votre Honneur, mais les questions de messire Bazin étant si répétitive et inutile, j'ai du m'assoupir...

Je vais donc faire court, très court.

Pour votre avant-dernière question – et non votre dernière – Les Traités étant intégrés au Codex bourguignon et donc à nos lois, ils ne sont pas au-dessus, mais à égale importance !

Enfin, effectivement, c'est bien messire Asclepiade accompagné de valeureux bourguignons qui a sauvé la mairie, si dévastée par vos actes...


Se tourne vers la Juge.

Votre Honneur, je pense malheureusement que messire Bazin ne donnera pas son accord pour que je vous montre un certain courrier qu'il m'a envoyé, dans lequel il se vente de ses exploits et précise qu'il détient toujours l'argent, mais je tenais tout de même à vous le signaler.

Enfin, je m'adresse à la Cour,
Messire Bazin ici présent, a pillé la mairie de Dijon ! Ceci est indiscutable.
La somme volée est exorbitante, il sera vraiment déplorable que cet homme, ce pilleur, s'en tire et soit reconnu innocent de ses actes, alors qu'il est bel et bien coupable.
Il a abusé de la confiance des dijonnais !

Je n'ai rien d'autre à ajouter.


Il était vraiment écoeuré... Cet homme avait volé à Dijon, sa ville, celle qu'il défendait depuis toujours, une somme monstrueuse, une somme qui ferait un bien fou à la mairie. Et le pire, c'est que cet argent en plus de ne pas être rendu à Dijon, est toujours dans les mains de ce pilleur...
_________________

Maistre Académique de l'Institut Royal de Politique
Ex-Porte-Parole de Bourgogne, Procureur de Bourgogne & Maire de Dijon (5 mandats)
Bazin
(hrp : réécrit partiellement car durant la rédaction LJD Antonio a posté sa réponse)

Un bâillement réprimé fit revenir Bazin de ses pensées. Car tout ce qui est réprimé est du ressort du Berger du Peuple. C'est bien connu.

Mmmmm moui bon...

Merci messire. Permettez que je complète votre expertise avec laquelle je suis d'accord.
Au fait : au sujet de mon courrier à votre adresse, je vous donne l'autorisation de le publier mais je doute qu'il intéresse le tribunal.

La Constitution Bourguignonne est le plus haut texte juridique du duché. Seul le droit royal est supérieur à la Constitution Bourguigonne (art. 02-1).
Toutes les lois et édits en vigueur doivent y être consignés. Elle organise l'ensemble des relations juridiques du duché envers le peuple et les institutions. En clair : nulle action des institutions ne peut-être contraire à la Constitution ou violer un de ces articles.


Citation:
Art. 01-4 : L’étendue juridique du Duché de Bourgogne est circonscrite aux villages de Autun, Chalon, Cosne, Joinville, Mâcon, Nevers, Semur,Tonnerre, et de sa capitale Dijon, ainsi que des voies tracées par les ingénieurs des forêts de Bourgogne. [...]


Le mot important ici c'est "circonscrite". Et si le législateur a écrit cet article 01-4 - tout premier article de la Constitution - c'est qu'il a jugé que cette notion d'étendue juridique était primordiale. Toute personne douée d'un tant soit peu de raison considère comme coutumier qu'un duché possède la justice en ses terres et pas sur celles du voisin. Si le législateur l'a noté ainsi dans la loi c'est qu'il doit y avoir d'autre(s) raison(s) impérieuse(s).
MAIS ! il ne nous appartient pas de juger les raisons qui ont pu germer dans l'esprit torturé du législateur Bourguignon.

Selon cet article, Montpellier est hors de son étendue juridique de la Bourgogne.

Conclusion : les traités de coopération judiciaires Maathis ou autre sont à moitié illégaux et à moité inapplicables car ils violent à moitié la Constitution.
A moitié car : si la Bourgogne lance un procès hors de ses frontières elle viole sa Constitution, c'est illégal; si elle autorise un procès sur ses terres au nom d'un duché tiers, c'est légal car l'article 01-4 n'est pas violé.

Hors je suis dans la bonne moitié : le procès fut illégal car l'application dans ce sens d'un traité de coopération judiciaire viole l'article 01-4.


Bazin fait une légère pose pour s'admirer et pour permettre au public de profiter d'une si belle vérité juridique.


Messire Antonio, je vous remercie d'avoir confirmé que c'est bien messire Asclépiade - pluri-ancien maire - qui a repris la mairie.

Bazin se tourne vers le public :

Ils prétendent que j'ai pillé 30'000 écus et ils attendent 11 jours - 11 ! - pour reprendre la mairie ? Voyez-vous ça ! N'importe où ailleurs, une mairie pillée est reprise dans la nuit ou le jour d'après. Mais curieusement, pas à Dijon.


Bazin fait alors une petite courbette à l'attention du Juge

Madame, ayez le plaisir d'apprendre que j'ai terminé mon interrogatoire et procèderais à mes conclusions lorsqu'il vous plaira.
J'énoncerais un résumé rapide de l'ensemble des lois et principe légaux violés et plaiderais ainsi ma relaxe. Plaise à vous de ne tirez vos conclusions que sur cette partie car dans un second volet - et parce que j'ai reçu beaucoup de courrier du public qui suit cette audience - je me permettrais de raconter toute la vérité sur cette affaire.

Un récit qui sera un véritable coup de théâtre.


Re-courbette
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Berger du peuple
Velden
Mon Dieu que c'est long ! Qui a dit "Plus c'est long, plus c'est bon ?", ah bah celui la il aurait mieux fait de se fermer son clapet.
Le procureur s'était assoupi et un filet de bave sortait de sa bouche. Il se releva en sursaut, bien droit, suite à la dernière intervention. Une feuille était collée sur son front et il se tourna vers la juge.

_________________
Lafred
Bazin a écrit:


Madame, ayez le plaisir d'apprendre que j'ai terminé mon interrogatoire et procèderais à mes conclusions lorsqu'il vous plaira.
J'énoncerais un résumé rapide de l'ensemble des lois et principe légaux violés et plaiderais ainsi ma relaxe. Plaise à vous de ne tirez vos conclusions que sur cette partie car dans un second volet - et parce que j'ai reçu beaucoup de courrier du public qui suit cette audience - je me permettrais de raconter toute la vérité sur cette affaire.

Un récit qui sera un véritable coup de théâtre.


Par Aristote, le purgatoire n'est pas si long, Lafred préférait se voir jetter dans l'enfer lunaire que de revivre ça.

Et bien, je vois que vous êtes chaud, je vous en prie enchaîner sur votre coup de théatre. J'en frétille d'impatience.
_________________
Bazin
Madame le Juge, Monsieur le Procureur,
cher public,

Quelle audience ! Les minutes de cette révision prennent plus de dix pages.

Bazin se saisit du carnet de notes qu'il a griphonné durant toute l'audience, tourne quelques pages qu'il lit ça et là. Puis, en mémoire de son illustre ami, Boniface Ryllas, il fait mine de se draper d'une robe d'avocat :


Madame le Juge, Monsieur le Procureur,

La question a laquelle il faut répondre est simple : pouvais-je être jugé en Languedoc et pouvais-je être condamné sur la base d'un dossier vide de tout élément prouvant ma culpabilité ?

Bazin réajuste une manche de sa robe d'avocat virtuelle.

Comme vu et prouvé lors des débats, voici les points à considérer :

1. Absence de base légale en Languedoc
Les traités invoqués par le Languedoc ne sont pas accessibles au public. Il n'est indiqué nul part où les trouver. C'est une violation du décret dit Belgian : les lois doivent être à la vue de tous et/ou facilement accessible.

2. Absence de base légale en Bourgogne
Les termes des traités de coopération Maathis ou de 1453 n'ont pas été respectés.
L'acte d'accusation, le réquisitoire et le verdict ne se réfèrent qu'au traité Maathis. Et dans ce cas, l'article 6 dudit traité n'a pas été respecté.

Bien que le procès ne fait référence qu'au traité multilateral Maathis, les procureurs ont cependant affirmé ici avoir utilisé le traité bilateral de 1453. Or ce traité, remplacé par le Maathis, n'est plus en vigueur en Bourgogne.

3. Faux témoignages
La Cour retiendra à mon avantage les témoignages à géométrie variable des procureurs Bentich et Antonio. Ces deux messires ont menti en prétendant s'être appuyé sur le traité de 1453.

Pour rappel, d'abord messire Bentich répond au procureur Velden qu'il ne s'est mis d'accord avec personne pour lancer le procès. Il reçoit une demande de la Bourgogne et lance le procès. Suite à mon interrogatoire, il confirme n'avoir rien fait d'autre et n'avoir rien omis de dire. Puis, curieusement, à ma seconde question, plus précise sur les termes du traité de 1453 (Art. 4,5 et 7), il prétend enfin qu'ils ont été respectés tout en étant évasif sur les détails…

De même, le procureur Antonio commence par témoigner avoir utilisé le traité Maathis. Puis, suite à la question du Procureur Velden, il ajuste le tir et ajoute le traité de 1453. Il prétend avoir cherché les traités valables et avoir trouvé le traité Maathis. Disant cela, il se contredit sans même s'en rendre compte : s'il avait réellement cherché il aurait vu que le traité de 1453 n'était plus en activité.

Donc Messire Antonio ment. Ce qui prouve que messire Bentich ment également. Car si la Bourgogne n'a pas pu se servir du traité de 1453 alors les articles 4, 5 et 7 n'ont pas pu être appliqués.

4. Impossibilité temporelle
Comme vu au début de l'audience, entre la prise du pouvoir des insurgés – incluant messire Bentich – et le lancement de mon procès, il s'est écoulé moins de 6 heures. Ces insrugés prennent le pouvoir et, au mieux, dès la première heure - ! - ils reçoivent une demande de la Bourgogne (j'étais juge au moment de leur révolte et je sais bien qu'il n'y avait aucune demande venant de dans les archives ou les dossiers en cours). Puis, ils n'auraient rien eu d'autre à faire que de débattre sur mon cas (art. 4, 5 et 7) ? Ces gens mentent : tout était préparé à l'avance en dehors de toute fonction officielle relative à la Justice.

5. Violation des droits de l'accusé lors de l'instruction du dossier
Selon l'article 521-5 du codex Bourguignon, l'accusé a le droit de se faire représenté par un avocat lors de l'enquête policière (procédure d'instruction).
La Bourgogne ne m'a pas contacté pour m'avertir d'une enquête. J'ai donc été mis en procès sans savoir qu'une instruction avait été lancée contre moi et sans pouvoir m'y faire représenter.

6. Acte d'accusation vicié
Le procureur Antonio a dit dans l'acte d'accusation, et l'a répété à cette audience, que j'ai été élu illégalement maire. N'étant pas légalement maire, je n'ai donc pas été un agent assermenté du duché au sens de l'art. 212-2 du codex Bourguignon.
L'article 421-3 stipule que la Haute Trahison ne concerne que les personnes assermentés. J'aurais dû être accusé de trouble à l'ordre public pour ce pseudo-pillage et non pas de Haute Trahison.

7. Violation du devoir de la preuve
L'article 532-3 du codex Bourguignon stipule que la charge de la preuve incombe au Procureur. Or, comme les minutes le prouvent : aucun élément à charge, aucune preuve et aucun témoignage n'ont été produit par le procureur contre moi. En l'état, les accusations du procureur Antonio ne sont que de pures allégations sans poids légal aucun - sinon celui de me permettre de le poursuivre pour diffamation et mensonges.

8. Un procès violant la Constitution Bourguignone
Les traités ne sont pas supérieurs au droit Bourguignon. L'article 01-4 stipule que l'étendue juridique de la Bourgogne est circonscrite au territoir du duché. Ainsi, les traités de coopération judiciaire violent la Constitution. La Bourgogne n'avait pas le droit de me faire un procès en dehors de son territoire. C'est constitutionnelement illégal.

Bazin referme alors son calepin, le range dans une poche et fait face aux magistrats :


Pour toute ces raisons, Madame le Juge, Monsieur le Procureur, je réclame ma relaxe.

Je demande de plus 10'000 écus Bourguignons de dédommagement pour mon emprisonnement, le rétablissement de mon honneur sali, le tort moral, les frais d'acovat, de dossier, de bouches et de représentation.

Je demande un dédommagement de 500 écus Languedociens en guise de compensation pour les 10 jours de prison et les 3 jours du procès.

Je demande également des excuses publiques de la part des deux duchés ainsi qu'une interdiction sans limite de temps d'exercer la justice contre messire Antonio, ce menteur, ce fanatique qui n'a aucune sens du Droit, aucun respect pour les lois et procédures et pour qui tout est bon pour faire tomber ses adversaires.
_________________
Berger du peuple
Bazin
Bazin se tourne alors vers la salle d'audience :

Cher public,

Je n'ai qu'une chose à déclarer :

Oui. C'est moi !
J'avoue : c'est bien moi qui ai manipulé toute cette affaire depuis le début (ou presque).

Et en voilà le récit :

Chapitre 1 – Contexte à la Bourguignone
Chapitre 2 – Bazinistes contre médiocrates : 30'000 écus qui n'existent pas
Chapitre 3 – Un piège peut en cacher un autre
Chapitre 4 – Opération Dodu Dindon
Chapitre 5 – Fait comme un rat
Chapitre 6 – A l'orée du bois…

Chapitre 1 – Contexte à la Bourguignone

La Bourgogne a usé contre moi de tous les coups même - et surtout - les plus bas.
Ils m'ont démis de ma mairie de Cosne par la force illégalement, truqué le procès qui suivit, condamné à l'inéligibilité dès ma candidature aux ducales. Ils usèrent du courrier des mairies pour nous diffamer. Procès politiques, lois sur mesure, avis de recherche bidons, faux et usage de faux, rumeurs, mensonges, intimidations et menaces sur nos partisans fut aussi dans leur arsenal.
Ils renversèrent le gouvernement pour nous éjecter et placer un Conseil selon leurs petits accomodements, votèrent des lois électorales pour assurer leur main-mise, mirent en procès les bazinistes et assassinèrent nos sympathisants qui commettaient l'erreur de se déplacer.

Voilà donc mes adversaires : des gens prêts à tous les mensonges, tous les trucages, toutes les magouilles. Et le procureur Antonio est l'un des plus fanatiques mais qu'un exécutant.

Bazin sort de sa manche une petite fiole qu'il débouche. Il en prend une lampée. Le fumet d'un cognac des caves d'Anjou s'en échappe.

Chapitre 2 – Bazinistes contre médiocrates : 30'000 écus qui n'existent pas

Un jour, deux mois avant mon élection, mon grand ami Mazarin se présenta aux élections de Dijon. Ce que messire Antonio et consort prirent mal : la mairie est entre leurs mains depuis des lustres.

Or, ces idiots faisaient les paons en publiant les bilans de la mairie. Tout ce que l'on y voyait était que la mairie vivait sous perfusion de dons. Le bénéfice net mensuel était d'environ 280 écus : des cacahuètes. Bref, des incapables. des incompétents. Ce que nous nous sommes pas privé de leur dire.

Bazin sort alors d'un dossier des feuilles qu'il fait circuler.

Voici une retranscription issue de mes notes personnelles d'un débat qui eu lieu à ce moment là. Ces notes sont partielles mais on y apprend suffisamment.



Jouons avec les chiffres.

Selon cette note, on apprend que :
- Messire Mogi aurait repris la mairie à la limite de la ruine 9 mois auparavant
- Que les actifs s'élèvent à 15'000 écus
- Que sur les derniers mois, la mairie gagne environ 280 écus net par mois

Un peu de math : considérant une mairie à la limite de la ruine à qui – soyons généreux – nous donnons 4'000 écus d'actif de départ. Considérant que 9 mois après les actifs sont de 15'000 écus. Considérant le bénéfice de 840 écus pour les 3 derniers mois. De combien doit s'élever le bénéfice mensuel moyen sur ces 6 mois restant ?

Réponse : (15'000 – 4'000 – 840)/6 = 1'750 écus. On est loin de leur moyenne lamentable de 280 écus.….

Cette petite histoire montre deux choses :
- le chiffre de 15'000 écus est mensongé. Ces sont des incapables finis. Leurs bilans le disent. Ils n'ont pas pu amasser cette somme. Et j'en ai eu la preuve une fois élu.
- ensuite, même si ces 15'000 écus étaient réels, deux mois après, j'aurais été en mesure d'en piller 30'000 ? En deux mandats ils auraient doublé les actifs ?

AH AH AH !

s'esclaffe alors Bazin.

Les chiffres avancés lors du procès par le procureur et pluri-ancien-nouveau-maire Antonio sont de toute évidence mensongés.

Mais voilà que vient l'heure du piège : votre bon Berger du Peuple se présente à l'élection municipale de Dijon…

Bazin fait une rapide pause, ajuste son pourpoint, mire le brillant de ses bottes et se sent satisfait de lui.

Chapitre 3 – Un piège peut en cacher un autre

Je suis élu un dimanche matin. Or, la veille au soir, le collège de la noblesse publie une note: ils invalident ma candidature…

J'ai toujours pris soin d'entretenir un bon réseau d'informateurs. Il se trouve que j'en avais un ayant accès au Conseil. J'étais au courant de la manœuvre : le but est de me mettre en procès et de me charger un maximum pour m'évincer définitivement (décidément c'est une lubie). L'accusation de pillage était prévue et même sans ça je m'en serais douté : ils n'ont que ce mot à la bouche et lorsque je suis entré dans la mairie j'ai vite vu l'état du désastre :

Le pillage c'est eux, c'est leur mauvaise gestion ! Les citoyens donnaient des centaines d'écus chaque mois, étaient ponctionnés par l'impôt, la mairie avait le monopole sur certaines denrées. Où est donc passé tout cet argent !?! Ces Antonio, Asclépiade, Mogi, qu'ont-ils fait mis à part organisé le pique-nique au village et les Dijon d'Or ? Avec quel argent ont-ils construit leurs luxueux hôtels particuliers ? Les frais électoraux ducaux auxquels ils participent à chaque mandat ? Pourquoi les accès du forum de la mairie ont été verrouillés à mon arrivée ? Pourquoi ont-ils dit - dans une note qu'ils ont oublié de déplacer - à ma prédécesseur Ange42 : "ne lui montre rien" ?

Pour différente raison, ça ne servait à rien que je tente de me disculper : jugé coupable quoiqu'il arrive. Sans compter que la parole d'un agent assermenté (et ils le sont tous) fait force de preuve (art. 212-2) et que la Bourgogne a déjà usé de fausses preuves contre moi.
Le procès l'a prouvé : ils se fichent pas mal du droit, des lois et procédures. Le procès est une arme politique et ils s'en servent.

Or je suis joueur et j'aime la performance. Je leur ai moi-aussi tendu un piège dont le dernier acte ce joue en ce moment.

Bazin refait une rapide pause, ré-ajuste son pourpoint, re-mire le brillant de ses bottes et se sent encore plus satisfait de lui.

Chapitre 4 – Opération Dodu Dindon

Ils veulent donc me présenter comme un pilleur auprès du peuple. Que je clame mon innonence ou que j'accepte le rôle, ça ne change pas grand chose : ils auraient fait un procès qui aurait fini en appel.

Pour retourner la situation à mon avantage - surtout vis à vis du peuple qu'ils ont trop l'habitude de sous-estimer - , j'ai accepté le rôle et j'ai inventé cette histoire d'ultimatum : les richesses de la ville contre la punition des assassins de janvier (assassinats des sympathisants) et le retrait des lois scélérates (privant le peuple du libre choix électoral et l'écartant du pouvoir).

Exigences qu'ils refusèrent, sachant bien qu'il n'y avait pas de richesses à rendre. Or ils passèrent ainsi aux yeux de la population comme ceux qui préfèrent perdre les richesses d'une ville plutôt que rendre justice et rendre les droits qui appartiennent au peuple.
Je suis dorénavant celui qui se sacrifie pour tenter d'obliger le pouvoir a rendre justice à ses victimes et supprimer ses lois odieuses. Robin des bois a encore tout à apprendre.

C'était l'opération Dodu dindon. Mes ultimatums étaient des manifestes pleins d'envolées lyriques, grandiloquents, touchants, forts et mystiques tout à la fois. Peut-être certains se souviennent des articles Aap.

Ah ah ah que ce fut drôle !

Dans la foulée je prends la route de l'exil et rejoint Genève, ma Saint Hélène. J'y mène une vie d'exilé, fréquente les notables locaux, fait le mécène auprès des pauvres et en profite pour commercer un peu et m'enrichir beaucoup.

Ce n'est qu'au onzième jour après mon départ que la mairie est reprise par messire Asclépiade, pluri-ancien-maire de Dijon.
Partout ailleurs une mairie pillée est reprise dans la nuit ou le lendemain ne serait-ce pour pouvoir faire un relevé des historiques et des dégats. Mais curieusement pas à Dijon… Peut-être qu'ils voulaient laisser la situation pourrir suffisamment ? S'assurer qu'ils n'auraient pas trop à tricher pour le futur dossier contre moi ?

Bazin se sert un grand verre d'eau qu'il boit : glou glou glou. Et il reprend :

Chapitre 5 – Fait comme un rat

Pendant ce temps, l'illustre Boniface Ryllas est Comte du Languedoc et, forcément, l'élite locale qu'il a détrôné lui fait des misères. Il sait qu'il n'en a plus pour très longtemps sur le trône. Parmis les réformes, il veut supprimer les traités de coopération judiciaire.

Toujours très au fait des lois, je tiens enfin le bon moment : je peux manipuler le procès.

Car voici mes certitudes :
- ce procès aura lieu un jour ou l'autre. Je ne veux pas rester éternellement à Genève.
- je suis persuadé qu'ils ont monté un dossier solide quite à faire des faux (ce qu'ils ont déjà fait) et qu'ils feront bien attention à respecter la procédure à la lettre.
- coupable sera la condamnation. Condamné, ma carrière politique est finie.
- seule la Cour d'Appel peut me laver de cette machination.
- si je peux contrôler le moment du procès et m'assurer qu'ils feront une erreur fatale sur la forme alors…. hé hé hé…

J'ai le moment : en Languedoc à la chute de Ryllas. Et j'ai l'erreur fatale : l'inexistence du traité de 1453 en Bourgogne.
Gardez toujours en tête que j'étais loin de me douter que le dossier sera vide. Je pensais que je devrais me battre bec et ongles. Que seul un vicieux vice de forme me sauvera.

Si en Bourgogne le traité bilatéral de 1453 a été révoqué et remplacé par le traité multilateral Maathis ; en Languedoc, tout le monde ou presque pense qu'il en est de même chez eux. Or ce n'est pas le cas.

Ryllas a donc révoqué le traité Maathis et sa nouvelle version mais oublit - uh uh uh ! – de révoquer celui de 1453. Sur ce, je rejoins le Languedoc. La duchesse de Bourgogne y vient secrètement ce qui conforte mes prévisions.
Ryllas est renversé par le Général Président Mazarin. Le Général Président Mazarin est renversé par les insurgés. Je suis mis en procès le jour même et condamné rapidement. Pour le Languedoc, il s'agissait de me rendre inéligible comme l'ensemble des loyalistes qui ont eu droit à des procès exprès : les élections n'attendent pas.

Fait comme un rat.

Rapide lampée à la fiole. Dépoussièrage des manches.

Chapitre 6 – A l'orée du bois…

Ah ah ah ! Bien sûr que non !

En révoquant le traité Maathis sans trop se préoccuper des formes il y avait deux cas possibles : soit ils utilisaient le non-respect de l'article 9 (sur les modalités de révocation) du traité Maathis. Soit ils utilisaient le traité de 1453.

Dans le premier cas, le serpent se mort la queue : s'ils arguent que l'article 9 doit être respecté alors ils auraient dû respecter le 6 (sur l'obligation d'un procès en gargote). Mais s'ils considèrent que l'article 6 est inapplicable dans les faits alors l'article 9 l'est aussi et donc la révocation valable. Sans compter que l'article 9 est illégal car il viole le droit supérieur et souverain du Comte comme nous l'avons vu dans les débats.

Dès lors, il suffisait de leur donner une porte de sortie en s'arrangeant pour que, un peu avant la révision du procès, messire Bentich apprenne que le traité de 1453 existe toujours en Languedoc.
Pensant me prendre au piège, il tombe dans le mien : les deux procureurs témoignent qu'ils ont en fait utilisé le traité de 1453 alors que celui-ci n'est plus valable en Bourgogne. Grave erreur… oh oh oh !

Dans le second cas, si par chance le procureur Bentich connaissait le traité de 1453 lors du prime procès, alors c'était le vice de procédure fatal : le traité n'est plus valable en Bourgogne.

Comme ils ont dû jubiler lors de ma mise en accusation. Comme ils ont dû attendre avec impatience le réquisitoire pour me renvoyer à la figure la non-révocation du traité Maathis. Comme Bentich a dû hurler de joie en pensant me tenir avec le traité de 1453.

Bazin se tourne alors vers messire Bentich et messire Antonio :

Mes bons amis, je vous avais dit que je vous attendais à l'orée du bois.

Vous avez cru pouvoir jouer avec la justice. Faire un procès fantoche et me condamner si facilement ? On ne bat pas les deux plus grands juristes du Royaume.

Bazin reprend alors à l'attention du public :

Cher public,

Voilà toute l'histoire. Mon seul regret fut ce procès bâclé et ce dossier vide. Echaffauder un si beau plan pour se voir confronté à ce misérable dossier : c'est trop facile, c'est trop insultant.

Une fois de plus, leur fanatisme et leur aveuglement m'ont mâché le travail. Ils ont tellement l'habitude de mentir qu'ils finissent par croire à leurs mensonges, de n'avoir aucuns opposants qui oublient d'être rigoureux, de jouer avec la justice qu'ils ne respectent plus les lois, de magouiller entre eux en toute impunité qu'ils croient que tout est permis et que personne ne s'y opposera.

Sans scrupules, pour eux la fin justifie les moyens. Ce sont ces gens-là qui vous dirigent !

Chers amis, ma carrière politique s'arrête aujourd'hui. Je prends une retraite définitive et me retire de toute vie publique.

Après la disparition récente de Boniface Ryllas et de Mazarin, avec mon départ, je ne crois pas qu'il reste en France ou ailleurs des hommes avec suffisamment de génie pour s'opposer à cette pourriture qui gangrène et ronge les Royaumes.
Comme mes illustres associés, comme tous ceux qui ont rejoins un jour la Fine Equipe, je finis par tirer ma révérence de dépit face à une lutte si inégale et sans espoir.

Bazin fait alors une large révérence à l'assemblée, les plumes de son chapeau caressant le sol : frout frout frout. Puis en se redressant il ajouta tout en dégainant d'on ne sait où une canne qui pose sur son épaule :

Quelqu'un pour une partie de croquet ?
_________________
Berger du peuple
Lafred
Lafred n'en frétillait plus du tout. Pour un coup de théatre, ça devait en être un.
Elle n'était pas sûre d'avoir saisies toutes les nuances et les implications mais à tête reposée en salle de délibération, la solution lui viendrait tout naturellement comme d'habitude.
En fin de procès des arguments se bousculaient tellement, souvent contrairement aux vides sidéraux des corps de certaines audiences.


Bien bien. Nous allons donc pouvoir enchaîner sur la partie adverse, qui peut si elle le désire intervenir une ultime fois.

[HRP : plus de Bazin en cour d'appel, plus de Ryllas, on va drôlement s'ennuyer sans vous. Je vous regrette déjà.]
_________________
Antonio
Et en quelques mots car il en avait plus que marre de cette pièce de théâtre ratée...

Rien à dire, je sais que la Justice du Royaume prendra avant tout en compte le pillage de la mairie de Dijon par cet homme, car ceci est irréfutable et c'est très grave. Ceci ayant provoqué une grande crise économique à Dijon, et même en Bourgogne.

Ce sera tout Votre Honneur.

_________________

Maistre Académique de l'Institut Royal de Politique
Ex-Porte-Parole de Bourgogne, Procureur de Bourgogne & Maire de Dijon (5 mandats)
Lafred
Cher procureur, vous allez pouvoir procéder à votre réquisitoire. Bon courage à vous.
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Velden
Je n'oublie pas mais relire prend du temps. Je posterai dans la semaine.

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Velden
Le Procureur s'était retiré quelques instants afin de préparer son réquisitoire. Il entra de nouveau dans la salle d'audience. Le visage fermé il commença.

Messieurs Dames de la Cour, Honorable Juge, voici notre réquisitoire.

- Concernant la coopération judiciaire, ce procès repose sur le traité Maathis et nous n'avons aucun doute sur ce fait :

Le réquisitoire : le procureur défend le traité Maathis sans faire mention du traité de 1453 alors qu'il aurait dû le préciser à ce moment afin que l’accusé sache sur quelle base se défendre.
Le verdict :

Citation:
Attendu que le Languedoc et la Bourgogne sont liés par un traité de coopération judiciaire,

Attendu que ledit traité n'ayant pas été révoqué dans les formes prescrites, celui-ci est toujours applicable et opposable,


Le Juge base son verdict également sur le Maathis.

Nous partirons donc sur ce traité et non sur celui de 1453, abrogé automatiquement par le Maathis au moment de sa sortie.


- Le Maathis est inapplicable dans cette forme surtout concernant l'article 6 mais ce qui pour nous est le plus important c’est l’article suivant de la Constitution bourguignonne :


Citation:
Art. 01-4 : L’étendue juridique du Duché de Bourgogne est circonscrite aux villages de Autun, Chalon, Cosne, Joinville, Mâcon, Nevers, Semur,Tonnerre, et de sa capitale Dijon, ainsi que des voies tracées par les ingénieurs des forêts de Bourgogne. [...]


Cet article rend à lui seul caduque le traité Maathis. Ce procès ne repose donc sur aucune coopération judiciaire.


- Les accusations ne se basent sur aucune preuve probante ni aucun témoignage.


- Il y a une mauvaise qualification des faits : Messire Antonio nous a expliqué que le requérant avait été élu illégalement. Il n'était donc pas un agent assermenté du duché au sens de l'art. 212-2 du codex Bourguignon.
Alors que l'article 421-3 stipule que la Haute Trahison ne concerne que les personnes assermentés. C'était donc un TOP.

Citation:

Art 421-3 - De la haute trahison
Il s'agit de tout acte commis par une personne physique ou morale assermentée au Duché de Bourgogne et qui porte préjudice au duché et/ou
à ses institutions. La haute trahison est punissable de dix jours d'emprisonnement et d'une amende de 1000 écus, la peine de mort pouvant être prononcée.


Ce procès comporte beaucoup trop de vices et a un manque cruel de pièces clés prouvant la culpabilité du requérant. Le changement de version des deux procureurs de prime instance soulève également des questions.

Soupirant, il balaya la salle d'audience des yeux.

Au vu de tous ces éléments, la procure requiert :

- l’infirmation du procès de prime instance,
- qu’il soit fait état du remboursement de cette peine des dix jours de prison soit 150 écus,
- l'annulation de la peine de remboursement de trente mille écus,
- le retrait de la peine de bannissement.

La suite de ce dossier est maintenant entre les mains des honorables Juges de la Cour d'Appel.


Sur ces dernières paroles, il reprit sa place.
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Lafred
Je vous remercie cher procureur.
J'ai souffert avec vous pour ce réquisitoire et e m'en vais aller souffrir pour moi.

Je place donc cette audience en délibéré et vous retrouverez pour l'annonce du verdict.

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