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[RP] Vic ... et versa

Theognis
Une si grande rapidité le laisse dubitatif. Elle n'est pas essoufflée, ses nippes sont impeccables. Surtout, ce sourire triomphant laisse présager un abominable coup-fourré.
"Toujours blonde agir ainsi...." se dit Théo.
Alors, pour vérifier, il touche le seau et s'aperçoit sans surprise que le métal est froid.


Ce lait n'est pas de ce matin....

Sa voix est sombre comme une nuée d'orage. Sans quitter du regard la figure victorienne, il trempe un doigt dans le liquide, pour goûter. Son visage s'éclaire soudain:

C'est du lait d'ânesse....

Loin de se douter que Victorine se prend pour Cléopâtre, il plonge une louche généreuse dans le seau et sert deux bols pleins.

Le lait d'ânesse, c'est mon péché mignon...

Il s'attable avec joie, attend que Vic le serve en navets et pommes cuites en s'enquillant d'une seule traite un premier bol. L'assiette garnie, il tend à Vic son bol vide, qu'elle s'empresse à remplir de nouveau. Peut-être que les joues écarlates de la jeune femme auraient pu l'avertir, mais perdu par sa gourmandise, il ne remarque rien....
Sauf la transformation de bons aliments comestibles en un brouet infâme où pullulent des grumeaux. Repoussant son assiette avec un soupir résigné, il se lève.


Tant pis, je commanderai des tartines....Et toi, tu n'as pas faim? Tu n'as rien bu? Pourquoi? Tant pis pour toi, je te préviens, l'entraînement sera long et pénible! Suis-moi....

Dehors, sous le ciel mauve le soleil pointe à l'horizon. Déjà on s'active, aux champs, sur les marchés, dans les couloirs du château. Mais Victorine, flemmarde à toute épreuve, n'a pas conscience de ces choses-là. Il lui taloche la caboche pour la réveiller.

Hep là!

C'est plus fort que lui, il est obligé de la taper à intervalles réguliers pour oublier sa tête si mignonne. Sinon, il risquerait de s'attendrir et finirait la langue pendante et les yeux amoureux à suivre partout la merveille de Saint-Pardoux, à l'instar de tous les clampins de Limoges.
Pour l'heure, à la mignonne il désigne un arbre.


_"C'est un cerisier. Probablement le plus grand du royaume. Tu vas grimper dessus et me ramener deux paniers de cerise.
Attention, n'enlève pas ton écharpe, ne t'aide pas de ta main droite! Je te surveille, je m’assois...

_MIAOU!!!!

_Saleté de chat, encore dans mes pattes! Ouste!

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Les Terres d'Arquian
Victorine
Toute concentrée sur son épreuve, Victorine avait oublié que le lait, le Baron le boirait. Et devant elle, en plus ! Doux Aristote ... le lait dans lequel elle s'est prélassée hier, toute nue. Le lait qui a rincé sa peau toute entière. Et il le boit, sans même se douter. Ah ça oui, elle a les joues qui s'empourprent dangereusement. Même qu'elle regarde par terre tant elle a honte.

Non, merci non.

Elle secoue machinalement les doigts de sa main droite, qui commencent à s'engourdir sous le bandage.

J'ai si hâte qu'on commence. Ça m'en a coupé l'appétit.

Alors il l'entraîne dehors, et elle se dit que ça y est, il va lui donner une épée. Ou au moins une dague. Elle cherche le mannequin des yeux tout en essayant d'effacer le souvenir des gouttes de lait sur les lèvres de son maître d'armes. Il l'y aide, d'une taloche. Elle lui rend un regard courroucé.

En fait, elle sait bien que chaque pichenette est une occasion de toucher sa chevelure soyeuse. Qu'au fond, il l'aime bien. Qu'ils se marieront quand il seront grands. Enfin surtout quand ELLE sera grande et qu'il sera vieux. N'empêche, ça l'énerve qu'il lui rappelle ainsi qu'elle n'est qu'une gamine. Alors le regard prend des teintes vert sapin et s'assortit de deux petits crocs de marbre. Ça sent le cimetière ...

Et quand il lui montre le cerisier, ça sent l'enfer. Après les tâches ménagères, le travail aux champs ! Victorine bouillonne intérieurement. Il procède par étapes, pour éprouver son humilité et sa docilité. Valeurs qu'elle est loin de maîtriser ... Mais elle veut apprendre. Et avec lui. Car si ce n'est pas lui ce pourrait être le Sergent Bourgogne : horreur !
Et elle veut lui montrer qu'elle peut tout faire. Arrogante.


- Attention au ...

- Miaou !


Petit soupire compatissant. Tant pour le matou que pour les fesses du Baron. Puis Victorine lève les yeux vers le plus grand cerisier de tous les temps (qui bien-sûr pousse à St Pardoux, pas de chance). Ça ne va pas être facile. Regard désespéré à l'horizon. Pas une échelle en vue, zut. Elle a bien grimpé aux arbres, ces derniers temps, pour manger pendant leur périple à Mende. Mais son protecteur lui faisait la courte échelle ... Même pas la peine de demander son aide, ici.

Elle élance le bras vers une branche basse. S'agrippe. S'appuie au tronc, de l'épaule gauche. Parvient à passer une jambe, puis l'autre, et s'accorde une courte pause, tête en bas, cochon pendu. Elle souffle avant de s'élancer d'un coup de rein vers le haut. Se redresse sur ses pattes et regarde en bas, toute fière. Le Baron paresse dans le mauve du levant.
Elle goute une cerise. C'est qu'elle avait faim, en fait, mais ne l'avouera pas.


Envoyez-moi le panier, Baron !

Forte de sa première prouesse, elle s'étire pour cueillir tout ce qui tombe à portée de patte. S'empiffre au passage et récolte au creux de sa chemise, ce qui lui fait une double panse.

Y'en a plein !


La voila qui s'agenouille sur la branche suivante, et se hisse. Veut les plus rouges, au bout des branches. Ne se sent plus de joie. Écarte un large bec. Et perd l'équilibre. Au passage, son corps vient heurter la branche du dessous qui s'égoutte sur Theognis en une pluie de fruits mûrs. De pleines brassées de cerises.
Au moins deux paniers !

Victorine, étalée par terre, gémit une faible injure à l'attention du Simplet qui lui a tranché la main. Sur sa chemise, malgré la faible lueur du matin qui s'étire, on distingue bien une tache rouge qui s'élargit sur son ventre.

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Theognis
La météo est mauvaise. Il grêle des cerises à Saint-Pardoux et le Baron a oublié son chapeau. A ses pieds, une foule de bigarreaux tapisse le sol comme des perles rouges échappées d'un collier. Un peu plus loin, une blonde semble prendre le soleil, étalée par terre comme une crêpe....

Théo accourt, mécontent qu'elle soit tombée, mécontent de se sentir en faute. Il s'apprête à l'engueuler drôlement quand il voit cette tache écarlate qui imbibe le tissu de sa chemise.


Victorine!

Affolé, il se jette à genoux auprès d'elle et entreprend, d'un coup sec, de déchirer la chemise. Une blessure, une coupure, une trace d'hémorragie....Théo cherche partout la source du sang répandu. Mais la peau est nette, l'épiderme impeccable. Même pas la moindre petite entaille. Blasé, Théo considère Victorine, puis la chemise, puis Victorine puis lui balance la chemise imbibée de jus de cerises en pleine tête.

Grrr rhabilles-toi....Dire que j'ai eu peur que....Allez, ouste, va te rhabiller au château et reviens....Fini la cueillette, on va passer à la pratique des armes!

Furieux, il se dégage et va s'asseoir au pied du cerisier, avec un léger mal à l'estomac. Probablement qu'il a abusé un peu trop du lait d'ânesse ce matin....Sans y penser, il accueille le petit chat sur son ventre et le caresse en attendant le retour de la brigande aux joues grenadines.
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Les Terres d'Arquian
Victorine
Victorine reprend connaissance. Vaguement. Elle s'est à moitié assommée en dégringolant des branches. Toute griffée, le dos en miettes, elle va mourir, c'est sûr ! Et ce fichu bras toujours solidement accroché à son buste. Elle est sur le point de rendre son tablier, jeter l'éponge. Elle a trop mal partout, la gamine. Mais le Baron s'approche, tout affolé. Il la déshabille à moitié. Ça va ... il va les avoir ses cerises. Toujours pressés ces hommes ... Et que je râle. Et que je te fiche la chemise imbibée de jus à la figure. Il n'est pas content parce que toute la récolte est en bouillie.
Vic est à mille lieues d'imaginer une once d'inquiétude chez Théo.


Peur que quoi ?...

Demande-t-elle d'une voix rauque, en se redressant difficilement et en cachant d'une main, pudiquement mais vainement, son ventre empourpré.
Il ne l'aidera pas à se relever, non. D'ailleurs il s'en va, mais il promet de passer aux armes. Pour de vrai ! Vic est drôlement motivée, tout à coup. Elle se met sur ses pattes. La douleur est envolée.

Je reviens tout de suite. Ne bougez pas hein !

Et elle s'échappe gaiement du verger.


Et cessez de martyriser ce chat !

Quand elle revient, elle est à peu près dans le même état. On voit qu'elle a frotté le jus de cerises, par endroits, rapidement, et qu'elle s'est débarbouillé le museau et les pattes. Mais la chemise pendouille toujours misérablement. Elle en tient une propre à la main et la secoue au-dessus du Baron et du chat somnolents. C'est ça de vouloir se lever à l'aube ...


Le nœud est trop serré, Baron. Aidez-moi, voulez-vous. Elle se retourne pour qu'il lui détache le bras et qu'elle puisse passer la manche, et continue à parler en faisant des gestes avec sa chemise immaculée à la main qui danse au fil de ses pensées. Oh j'ai hâte, j'ai hâte d'apprendre. On commence par la dague alors ? Ou l'épée. L'arc, pas possible. Ou alors les armes de siège. Ah oui. Et la poudre, Baron, on essaiera, dites ? Je vais en commander. Mon père doit bien avoir des adresses. Et ... non ? vous croyez qu'il faut des choses discrètes ? L'art du poison alors. Ou les épingles à cheveux. Si si, ça va repousser, vous verrez. Je ferai des chignons et ...

Elle sautille, trépigne, pépie. Le poison, c'est elle.

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Theognis
Ta gueule....

Rétorque-t-il d'un ton blasé. Ses mains s’abattent sur ses épaules, la soulève et la retourne devant lui. Parfaite, oui. D'une beauté que l'on a envie de défigurer tant elle est pure. Gare, Baron, gare au poison de la jouvence blonde en nacre modelée.

Tu te prends pour Jean Bureau? Je préfère la poussière à la poudre, le sang au poison. Avec moi, tu apprendras l'art de la lame, en toutes ses déclinaisons.

Bref, le Déchu est un peu ringard mais s'en porte très bien. Un coup d'eau sur la caboche pour chasser les derniers maléfices du sommeil et le voilà prêt à la découdre, fil par fil. Sa colère étant à l'aune de son attirance, nul doute qu'elle soit terrible. Cependant, il parvient à la maîtriser par quelques exercices d'assouplissement au milieu du pré. S'ensuit le rituel de craquage des jointures et voilà Théo fin prêt à botter les fesses de Victorine.
Pour elle et lui aujourd'hui, ce sera la dague en bois de frêne, idéale pour les faibles capacités musculaires de la blonde.


D'abord, apprendre à maîtriser l'espace de combat. Se battre de l'autre main change toute la symétrie de ton positionnement. D'ailleurs...

D'un geste, il arrache sans effort l'écharpe qui maintenait son bras droit contre elle.

J'ai changé d'avis. Tu auras besoin de ton bras invalide pour garder un bon équilibre. Maintenant, montre-moi ce que tu sais faire dans un duel au corps à corps....

Il attend en esquissant quelques pas circulaires, ils se jaugent un instant et, comme prévu, désireuse de bien faire, elle attaque en tentant maladroitement de lui percer le torse. Avec aisance, Théo se détourne, lui saisit le bras et pointe la lame de bois sur son ventre. Pas la moindre lueur d'un sourire n'éclaire son visage de marbre. Le ton de sa voix est froid et didactique.

Un conseil, si tu es faible, n'attaque jamais la première mais force ton adversaire à se découvrir. Pour mieux le contrecarrer....

Retournant sa dague, il frappe avec le pommeau un bon coup dans le ventre de Victorine qui se plie en deux sous la puissance du choc. Puis, à deux mains, il la repousse et l'envoie valdinguer dans l'herbe à quelques mètres de là. Sans aucun effort.
Les poings sur les hanches, debout et immobile, Théo la considère, étalée parmi les pissenlits, avec une moue dubitative....


Guerrière, hein? J'aurai du te prévoir une bonne armure de cuir. Va en chercher une. Tu vas en avoir besoin....
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Les Terres d'Arquian
Victorine
Il la tient par les épaules et lui assène sa première leçon. L'humilité. Et ça, Victorine, elle n'aime pas ça du tout. Déjà elle lui fait une fleur de le laisser devenir son maître d'armes ! Alors il ne va pas en plus lui donner des leçons. (Oui, elle est un peu paradoxale dans sa réflexion. Serait-ce parce qu'elle ferait à peu près n'importe quelle clownerie pour être à ses côtés ?... l'idée commence à poindre dans la caboche blonde, comme ça, entre deux colères.) Mais là, elle est en colère.

Elle maugrée en essayant d'enlever l'écharpe toute seule et d'ôter sa chemise, tout en surveillant les alentours pour que personne ne la surprenne torse nu. Il n'a même pas voulu l'aider ! Et en plus il a dit ... "ta gueule" ... On ne lui a jamais parlé ainsi. Elle est remontée, bouleversée, étonnée ...
Oui, étonnée.
Elle le regarde en train de faire ses assouplissements ridicules dans les hautes herbes.
Oui, étonnée que le Baron, celui-là même qui la couvre de sa cape quand elle s'endort en route, ou qui l'escorte dans les plus improbables voyages, ou qui s'inquiète de sa blessure, lui parle ainsi !
Elle ne fait pas le lien. Pas tout de suite.
Elle reboutonne sa chemise propre sur ses petits seins de nacre. Non, elle n'est pas consciente d'avoir une telle séduction sur lui qu'il doive la repousser à coups de grognements. Et encore ... elle n'a pas tout vu !



Elle replace l'écharpe comme elle peut et se pointe auprès de Theognis qui a fini ses préliminaires. Elle, n'en a pas besoin. Elle est souple, vive, ses muscles sont tout le temps en action. L'échauffement, c'est pour les autres.

Il enlève l'écharpe et lui explique le programme. Elle ne dit rien, elle boude à moitié.
(Un peu de silence de gagné.)

La dague dans la main gauche, elle tente de fausses attaques pour tenter de le déséquilibrer. Mais son corps n'est pas en position. Elle n'a pas envie. Il l'énerve.
Il l'énerve autant qu'il l'attire, elle veut savoir ce qui se cache derrière ses silences, ses grognements. Un prince certainement ... Elle veut le rassurer, l'aimer, le laisser prendre soin d'elle.

Toute à ses puériles réflexions, elle ne voit pas le coup venir. Elle l'attaque, il pare : rien de bien terrible. Sauf le coup qu'il lui assène intentionnellement dans le ventre, lui coupant le souffle. Comme une poupée de chiffons sous les caprices d'un enfant, elle s'en va rouler dans les herbes. De grosses larmes noient ses yeux verts. Elle a mal. D'autant plus mal que ça vient de lui.

Vic reste recroquevillée sur sa douleur, un instant, pendant qu'il pérore. Elle ne pourra pas. Il est trop fort, trop entraîné, elle est trop petite, trop mutilée. Sa défense n'a toujours été que la fuite ou l'esquive. Le découragement l'envahit, avec une pointe de dégoût pour cette blessure à la main, et pour elle-même. Elle ravale un gros sanglot de tristesse, en silence. Qu'il aille au diable, elle ne veut plus. Elle sera conseillère, et puis c'est tout. On doit pouvoir faire de grandes choses là-haut.
(La suite lui montrera que non, mais on n'en est pas encore là ! Un peu de patience.)

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