Arutha_gisors
- ACTE I
Le jeune blondinet aux yeux verts avait, une nouvelle fois, décidé de s'amuser. A croire que c'était une des seules choses qui l'intéressaient... L'éducation à Gisors y avait sans doute fait beaucoup. Il avait eu l'occasion de récupérer la cape de Pair de son père -et aussi de sa mère, mais celle-la lui servirait plus tard-, Feu Vinkolat, Vicomte de Gisors. Une idée avait alors germé dans son esprit.
Ce jour-là, il se trouvait à Paris, et avait pris la direction du Louvre, "escorté" par sa nourrice. Le Louvre, il le connaissait bien, pour avoir à de très nombreuses reprises suivi sa mère lorsqu'elle se rendait à la Curia, ou bien encore à la Pairie.
A l'entrée de la demeure des Rois de France, Arutha regarda sa nourrice avec ce regard qui en disait long : il voulait être... tranquille ? Nourrice, s'il te plait, tu pourrais aller faire une ou deux courses ? Moi, je vais rester sagement à t'attendre là, le paysage est très beau ! Bien sûr, il ne comptait rien faire de tout cela.
Sa nourrice ne tarda pas à s'en aller, sachant bien qu'il ne se tiendrait pas tranquille. Mais, étrangement, cela ne la dérangeait pas. Elle préférait le voir épanoui, plutôt que renfermé.
Le jeune Arutha, donc, sortit d'un sac de toile qu'il avait avec lui la cape de Pair de son père, des bottes toutes propres, ainsi qu'un peigne. Il brossa tout d'abord ses cheveux en épis, afin d'être à peu près présentable ; il enleva ses bottes toutes crottées pour les remplacer par celles propres. Et, pour finir, il enfila la cape de Pair sur son dos.
Il s'engagea dans les couloirs du Louvre, vers la salle de la Pairie. La cape qu'il portait était trop longue, si bien qu'elle traînait par terre, mais cela ne le dérangeait guère. Les domestiques et gardes qui se trouvaient sur son passage le regardaient bizarrement. Mais cela aussi ne le dérangeait pas.
Bientôt, il arriva devant la salle de la Pairie, dans laquelle il s'était de nombreuses fois rendu, sa mère encore vivante. Il tenta de se grandir un peu plus, d'avoir l'air noble -ce qu'il était, cependant, par filiation-, et d'un ton posé, dit au garde : Le boujou à toi, mon brave. Fais moi entrer.
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