Fluorine était derrière la teinture et n'avait pas vu partir l'un des clients qu'elle avait connu à Bazas, en Guyenne.
Un client, dont nous tairons le nom, car sa femme, connue de toutes et tous auraient vite fait de devenir jalouse de ce qui se passe ici et qu'elle ne donne plus à son mari ... Nous l'appellerons Sieur X. De plus, nous ne souhaitons pas que ses collègues du Conseil se moquent d'elle.
Ils étaient tous les deux dans le petit jardinet intérieur. Mittys l'avait aménagé pour que derrière, le lieu de plaisir soit le plus voluptueux et le plus discret. - Sur ta gauche, les chambres à couleur : bleu, rouge, vert et jaune. Je te laisse choisir ... C'est dans l'une d'elles que je te masserai. En face, une petite salle de bain thermale. Il ne s'agit pas de te laver, mais de te préparer la peau ... Tes pores doivent êtres prêts à recevoir mes caresses et l'huile ...
Sieur X arriva devant le hammam pour les clients mâle .
- Mon chéri, tu peux laisser tous tes habits dans la première pièce. Ensuite, je t'invite à aller tout droit, il y a une enfilade de petites pièces dont la deuxième est une salle de repos avec quelques matelas pour se reposer après le bain. Ensuite, tu trouveras une antichambre pour faire tampon entre la salle deau et la salle de repos. La salle deau est composée de plusieurs vasques à côté desquelles on peut sassoire pendant quon se lave. Au bout de cette salle, on trouve la salle de vapeur. Cela ressemble un peu aux bains en ville, mais ici, on peut y faire autre chose que seulement se laver si tu vois ce que je veux dire ...
Elle lui donna un peu de savon noir .
- Il sert à bien dilater la peau. Je sais que tu sens divinement bon, surtout après l'amour, tu sens déjà la rose. Tu dois vraiment te sentir transpirer. A la fin de cette séance qui te prendra quelques instants, ensuite, tu iras t'allonger un peu sur un matelas. Je te prépare un bon thé à la menthe, à moins que tu veuilles autre chose ... ? Tu es tout noué ... Je vais t'arranger cela. Tu as une cordelette ici. Dès que tu te sentiras apaisé, prêt ... Tire et je t'emmènerai sur des routes inconnues du plaisir !
Elle laissa son amant entrer ... Elle lui sourit. Peut-être aurait-il besoin d'aide pour se déshabiller, pour se faire frotter le dos dans ses ablutions.
Fluorine aimait le goût sucré-salé des lèvres de Sieur X. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle était réellement attirée par lui. Au début, elle avait fait avec tous les hommes qu'elle avait rencontrés, la même procédure. Mais lui, il avait jouait autant qu'elle avait joué avec lui. Il avait été doux, calme et précis .
- Je te croyais fatigué à ton visage ... Tu caches bien ton jeu ! Mon esclave dis-tu ... Méfie-toi ... Car, ici, tu pourrais devenir eunuque ... Nous irons dans la chambre bleue alors tout à l'heure, d'abord, passons par le hammam.
Fluorine l'aida à se déshabiller. Ils passèrent quelques instants qui parurent une éternité dans les vapeurs et les vasques successives. Le Sieur X se sentait déjà nettement plus apaisé. Fluorine prenait le temps qu'il fallait pour faire couler sur son dos l'eau tiède et frottait soigneusement avec l'éponge l'arête dorsale de Sieur X. Elle lui parla de la Franche-Comté, des Lucioles ... Ils échangèrent quelques bisoux furtifs. Seul Sieur X était complètement nu dans le hammam. La tradition était respectée à la lettre. Puis, sur la fin, elle lui parla de l'Irlande, son pays de naissance.
Puis, elle l'enroba dans un voile qui colla à sa peau encore humide. Ils traversèrent rapidement le patio, afin qu'il ne prenne pas froid. Là, ils entrèrent dans la pièce bleue. Sieur X se dirigea vers le lit, pendant que Fluorine profita d'un laps de temps pour s'eclipser. Il savait qu'il ne pouvait rien dire : il était son esclave.
Bleue. En effet, la pièce était bien bleue. Mais pas n'importe lequel ... Un bleu azur ... Il y avait quelques pointes de blanc dans la pièce pour rappeler le Sud du Pays. Sur l'un des murs de la pièce, une tapisserie évoquait une scène champêtre. Elle revînt. Fluorine s'était habillée dans une fine dentelle bleue, où son corps se laissait deviner pour celui qui avait l'il averti. Elle invita son amant à s'allonger sur le ventre au centre de la pièce, sur le lit. Puis, légèrement, après avoir appliqué de l'huile sur son dos, elle commença ses caresses, ses effleurements, des va-et-vient dans le bas du dos dans les gorges qui séparaient les deux fesses rougies par le bain vapeur ...
Sans un mot échangé.
Puis elle se déshabilla totalement comme pour se sentir plus à l'aise. Elle était fragile, désirable. Sa peau était parsemée de taches de rousseur. Et Fluorine alla se placer à la tête de son cleint. Celui ferma un instant les yeux, lorsque les mains de Fluorine se posèrent sur lui.
Elle descendait avec ses deux mains bien à plat de chaque côté de la colonne vertébrale dans l'axe du dos en laissant un espace entre ses deux mains pour la crête osseuse des vertèbres. Ses mains épousent parfaitement la forme du corps, elles relâchent leur pression sur les endroits douloureux, elles ralentissent et s'enfoncent dans la cambrure du bas du dos.
Finalement, ses deux mains se rassemblent sur le sacrum, l'os en haut du pli fessier, enveloppent la rondeur des fesses et reviennent par les flancs en glissant à la limite du contact avec le sol, comme si elle voulait les faire glisser sous le corps et le soulever pour se saisir de la partie virile du pirate. Arrivées sous les aisselles, ses mains tirent légèrement les épaules vers le haut avant de revenir à la position de départ.
Elle répéta ce mouvement. Le massage semblait prolonger les instants déjà passés au hammam. Une nouvelle éternité. De quoi s'endormir lorsqu'on se sent bien ou alors de vouloir passer à des choses plus singulières.
Elle lui susurra au creux de l'oreille, ses pointes touchant son dos :
Ange noir de ma vie
Je t'aimerai
Au plus secret des nuits
D'un seul regard
Tu as mis le feu à ma vie.
Cet hammam allait sans doute connaître un essor important ... _________________