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[RP] Aux aléas des Chemins

Thomus
Parti de Lourdes accompagné de Cit', ( enfin le croyait'il^^ ) ils traversèrent les montagnes sous une tempête de neige pour rejoindre l'Aragon. Les chemins sinueux et glissants avaient été laborieux, arpentants le long des ravins où coulaient en contre-bas des torents violents et bruyants. Ils passèrent le col du Pont d'Espagne et redescendîmes avec tout autant de peine la pente jusqu'à Jaca.

Quelle ne fut pas sa surprise de s'apercevoir à leur arrivée que la personne qui l'accompagnait n'était pas celle qu'il croyait.
Quelques retours de pigeon, il l'attendrait ici, à Jaca jusque dimanche.


En attendant que la blonde le rejoigne, il montra le portait d'Ensomulve aux habitants, personne ne l'avait reconnu, à croire qu'il nétait jamais passé par ici.
En face d'un couple, des piliers de taverne sans chicos et puants la putréfaction lorsqu'ils ouvrent la bouche, l'on lui lança:


No séñior, una cabeza como la allí, me acordaría de eso!
(non Messire, une tête comme celle là je m'en souviendrais)

oh! es una lástima?
( oh! elle fait pitié? )

Vaya a arrastrar sus polainas a la iglesia, acoge a veces cancros

(Allez donc traîner vos guêtres à l'église, elle accueille souvent les chancres)

Thomus, pas très érudit dans cette langue, n'avait pas compris grand chose, le visage livide des jours sans, il n'avait saisi que le mot église et répéta bêtement de manière presqu'inaudible et surtout sans grande conviction,

A la iglesia...

Saluant ses camarades de buverie, il fit un tour à l'église, fermée, pas de curé dans ce bled, un passage à la mairie mais pas de registre non plus,

Mais où suis je?

Le lendemain il continua sa quête, faisant plus ample connaissance avec les indigènes, l'Aragon semblait bien plus accueillante qu'il ne le pensait, des politesses et courtoisies, quelques amusements distrayants. Il apprit qu'il y avait batailles, que la guerre du pouvoir faisait rage, que les Catalans avaient pris Saragosse, il rédigea ses rapports qu'il envoya aussitôt par coursier plumé en la chancellerie Béarnaise.

Les routes n'étaient donc pas sécurisées, d'aventures il en parlerait à la jolie balafrée dès qu'elle arriverait, celà ne lui faisait pas peur, il avait déjà traversé mille tourments mais il se devait de la protèger, il ne sait pour quelle raison et ce qui pouvait l'y pousser, peut être le saura t il un jour?
Citlalli
Les traductions que vous trouverez ont été faites avec Google Traduction et sont souvent approximatives.


De Lourdes à Jaca, seule, comme toujours

La traversée avait été plus ardue qu'il n'y paraissait au premier abord.
D'abord, le temps. Mauvais, prêt à tout pour vous faire flancher.
Ensuite, le terrain. Glissant, dangereux. Elle s'était agrippée à des maigres prises. Mais c'était mal connaître la Blonde que de croire qu'une petite traversée de frontière en solitaire allait la décourager.
La preuve, elle avait fini par y arriver, sans brigands, sans (ou presque sans) écorchures. Mais ça, fallait pas le dire.


Elle avait eu peur d'entrer en taverne, tout d'abord. Elle parlait mal l'espagnol, voir pas du tout, mélangeait les mots, les consonnes les syllabes...
Elle avait fini par pousser la porte d'une petite auberge.
L'homme qui y était maitrisait heureusement quelques mots de français et engagea la conversation d'un ton amène. Si bien que Cit' finit par prendre des mots à la signification frappante. La conversation mi-espagnole mi-française, s'était révélé agréable. Elle avait ponctué parfois de quelques mots d'anglais qui assuré une compréhension nouvelle.
Mais pour son frère, peine perdue. Un des hommes qu'elle avait rencontré lui avait même demander s'il s'agissait de l'ambassadeur !
L'ambassadeur... Pourquoi pas le Roy pendant qu'on y était ?

Elle guettait souvent la porte dans l'espoir de voir surgir Thomus. L'espagnol était, il fallait l'avouer, captivant et totalement différent de la langue française, mais elle savait que si ses voisins de table se lançaient dans une conversation politique, elle n'y comprendrait rien.


- Hay algún problema en las carreteras españolas? fronteras cerradas, los ladrones ... (Il y a des problèmes sur les routes espagnoles ? Frontières fermées, brigands...)
- Guerra... Los Catalanes han invalido Aragon (Guerre... Les Catalans ont envahis l'Aragon)


Pas difficile de deviner le sens de la dernière phrase. Un peu inquiète, elle profita d'une tournée générale pour déplier sa carte et étudier leur trajet. Ils étaient dans l'Aragon... Mais savoir où l'invasion s'était concentré... ?
Elle replia la carte et rédigea un nouveau pigeon à l'intention de Thomus... Leur départ pour Huesca serait remis, il fallait d'abord savoir ce qui les attendait.
Citlalli
Et d'espoir en routine, de routine à l'aventure

Avec un soupir désabusé, Cit' replaça une mèche sur son visage de façon à dissimuler sa cicatrice. Celle-ci, loin de disparaître comme l'avait promis un médicastre expert de passage à Tarbes, était toujours aussi présente.
C'était l'aurore. Le soleil envoyait quelques rayons poindre à l'horizon et la jeune femme éteignit les dernières fumées du feu avant de saisir le papier laissé dans un coin de leur campement improvisé.




Elle ne put s'empêcher d'adresser un remerciement muet à Thomus. Là, elle aurait le temps d'écrire ses lettres. La dernière qu'elle avait envoyé à son amie Linha remontait à loin. Elle se souvenait vaguement que la blonde alcoolique de Cahors lui annonçait ses fiançailles....
Serait-elle de retour à temps pour assister à leur mariage, si mariage il y avait ?
Elle scruta son reflet dans l'eau tranquille d'une mare. Ses cheveux lâchés jouaient à la perfection leur rôle de cachette. Pour voir à quoi elle ressemblerait, elle ramena ses cheveux à l'arrière et les tressa. Un sourire apparut sur son visage. A part ces traits parfois sanguinolents, elle était tout ce qu'il y avait de plus normal...
Se souvenant de l'adjectif qu'avait employé un jour un homme, elle s'amusa à s'imaginer la scène si elle se présentait de cette façon.

- Enchanté, j'ai nom Citlalli la Balafrée

Elle sourit de nouveau, et alors qu'elle s'apprêtait à relacher ses cheveux, elle fut prise d'une soudaine impulsion et les laissa ainsi. Sa cicatrice à la vue de tous lui donnait une allure inquiétante, mais elle espérait la compenser par ses sourires et ses manières.
Elle se releva, saisit son poignard qu'elle glissa sous les plis d'une robe brune et courut en ville, la Blonde devenant la Balafrée.
Elle ne le regrettait pas.


Calatayud était une ville à l'image des villes espagnoles. Bruyantes, agitées toujours remplies... Mais charmantes si on oubliait le rempart de la langue. Elle gagnait de jour en jour de plus en plus de maitrise de l'espagnol et s'en félicitait.
Ce jour de repos était une aubaine. La Balafrée, anciennement la Blonde, réussit à se faire embaucher à la mine. Un travail comme elle les aimait. Peu de causette, beaucoup d'actes. Elle empocha non sans fierté sa paye à la fin de la journée et fit la tournée des tavernes. Elle n'entra pas dans la première, trop de monde, déjà qu'avec deux espagnols, elle avait du mal à comprendre la discussion et préféra tenir compagnie à un homme solitaire.
La discussion fut aisée et bien qu'elle ne sut jamais son nom, elle y gagna en confiance et se sentit soudain fière de revendiquer son statut de vagabonde. Après tout, elle avait tant vue maintenant...
L'homme partit, et Thomus entra dans la taverne, l'empêchant de réfléchir plus longtemps à la question. Elle sourit et la conversation s'engagea d'un ton amène.
Elle ne s'en inquiéta pas.
Elle avait toute la vie.
Ensomulv
Lamego, Portugal, décembre 1458



Ulv avait quitté Lisboa pour reprendre le chemin de l'Espagne afin de continuer son voyage, vers l'Est cette fois ci. Le but ? Trouver l'endroit où le soleil se lève ? Ou, plutôt, aller jusqu'aux terres des Ottomans ? Il avait mis un mois pour aller jusqu'au bout du monde occidental, combien de temps avant d'atteindre celui de l'Orient ?

Néanmoins, peut être un peu trop hâtif, il avait rapidement dut faire halte dans le village de Lamego, en Coimbra, afin de travailler pour pouvoir s'acheter quelques vivres. S'il était partit de Tarbes avec suffisamment pour bien avancer, il se retrouvait maintenant dans l'obligation d'halte régulière. Cela, allez certainement le ralentir dans son voyage mais... il n'avait rien d'autre que ce rève de parcourir le Monde.

Rien d'autre... Sa Famille ? Tous morts ou depuis longtemps disparut. Ses amis ? En Limousin, il devait rester Renardo "Renny", Juju ayant succombé à une maladie cet été... Elle était sa plus vieille amie. En Béarn ? Ah ! Le Béarn... Lonia qui l'avait aidé à rejoindre la Mairie devait être plus que déçu et, probablement, en colère. Satolas ? Il avait quitté le Béarn depuis plusieurs mois avant, mais ses contacts l'avait certainement mis au courant. Non, il n'avait plus rien, plus aucune attache. Seulement son rêve de ce grand voyage à travers l'Europe et, de ce fait, le Monde connu.

Cela fessait maintenant prêt d'une semaine qu'il travaillait à la mine de Lamego. Demain dimanche, il recevrait son complément de paye de la semaine, pourrait acheter des provisions et continuer son voyage. Il restait pourtant bien seul. Tant d'heures passaient à réfléchir, tant de temps passait dans la Nature. Il n'en était pas fatigué non, cette bonne vie de vagabondage. Aucune limite à sa liberté. Mais toujours seul... .

_________________
Thomus
Rêvassant dans sa chambre assis sur le bord du lit, l'aubergiste frappait à la porte, il apportait une missve pour le bel âtre, Thomus la déroula et apprit qu'ils avaient l'autorisation pour traverser l'Aragon et d'entrer dans Saragosse.

Jaca, où il laissait des nouvelles connaissances, des amis soudés comme il lui faisait chaud à voir, ce petit groupe de personnes l'avait accueilli avec beaucoup d'égards, parmis eux une femme aux cheveux de feu partagea ses nuits, quelques nuits torrides et passionées au milieu du chao ambiant.
Cette ville avait plû au diplomate, la blonde s'était fait dicrète, il l'aurait cru plus présente, rien ni personne n'avait vu le frère de la balafrée... Le couple de voyageurs s'en allait vers le Portugal, mais aucun indice ne confirmait les dires de l'informateur de Tarbes...Et s'il suivait une fausse piste? Il haussa les épaules, posa son balluchon sur l'épaule et s'en alla rejoindre sa compagne de route pour une destination qu'il savait dangereuse car la guerre et les révoltes semaient l'Aragon.

Marchant cote à cote, Thomus parle avec Citlalli, quelques rires, un peu de complicité, de temps en temps ils chahutent et se charient mais souvent il se passe des moments avec de grands blancs, de grands vides, comme s'ils n'avaient rien à se dire, seul le vent s'engouffre dans les oreilles laissant sa mélodie et sa rengaine au plus profond du crâne. Les paysages de montagne se transforment en des monts qui ondulent avec peu de végétation, les chemins se succèdent et les villes défilent sans anicroche, Calatayud sera une escalle un peu prolongée, le temps de refaire des provisions et de travailler un peu.

Une taverne, un soir, Cit' et Thomus se sont retrouvés après leur journée de labeur, quelques boutades et plaisanteries, quelques propos de mollets, le temps de plonger son regard dans la mousse de sa bière il lui dit:


Et si ton frère...

Trop tard, il parle dans le vide, la porte a claqué, il finit sa chopine, en reprend une autre, puis une autre...il cumule les pintes, même pas par ennuis, ni pour oublier, juste pour combler le vide qu'il a en lui...
Citlalli
Sur les routes d'Osma, hier

Les paysages défilaient et se ressemblaient. Là, si on oubliait le soleil si particulier en cette saison d'hiver, l'Espagne n'était guère différente de la France. Thomus était à ses cotés.
Les blancs qui suivaient entre eux étaient flagrants. La Balafrée le regrettait, certes, mais elle avait pris l'habitude de voyager seule et il lui arrivait souvent de ne pas savoir quoi dire...
Elle chassa cette idée de ses pensées et observa son ami à la dérobée. Non, non, et non, cela suffisait comme ça ! Il venait avec elle chercher Ulv et elle l'ignorait superbement ? Elle se dégoutait rien qu'à cette idée.

- Dis, Thomus, pourquoi il fait plutôt chaud pour un mois d'hiver ? Même si on est en Espagne...

Cela faisait plusieurs semaines qu'elle s'interrogeait dessus, et aujourd'hui, elle se disait que le sujet pouvait être une bonne conversation. De plus, son ami faisant partie de la chancellerie béarnaise devait avoir un minimum de culture et devait certainement avoir une idée sur la question...
Thomus
Une terre rocailleuse, des sentiers qui n'en finissent pas, il faut des jours pour aller d'une ville à une autre, des jours complets sans voir un seul passant, même pas un bandit à se mettre sous les crocs. De temps à autre une discussion se faisait au moment des haltes mais en marchant il avait la langue si pâteuse qu'il lui fallait de l'eau avant d'ouvrir la bouche, il n'était pas des plus bavards. Juste à ses cotés, la blonde avance d'un pas assuré et d'une allure vive, quand il la regarde du coin de l'oeil, elle le fait sourire d'avoir tant de détermination. Soudain, une question brise le silence.
Une question sans importance, comme celle où l'on parle du temps et des voisins, mais non, elle n'était pas si anodine qu'elle pouvait paraître, elle montrait que sortie de son contexte, comme ça, tombant du ciel avec éclat que la blafrée mettait du coeur à entretenir les liens naissants.


Sacrebleu! Préviens avant de parler!

Il se mit à rire doucement pensant aux dernières tavernes où elle claquait la porte avant même qu'il se rende compte qu'elle s'était levée alors que lui continuait de parler... Se disant qu'elle ne comprendrait peut être pas pourquoi il riait, il tourne son visage vers elle et lui répond:

Non, non, je plaisante! Je regardais juste s'il n'y avait pas un moyen pour toi de t'enfuir alors que je vais te parler!
Franchement, dis le moi, c'est à cause de mon haleine?


Thomus souffle dans sa main pour vérifier.
Citlalli
Et voilà que le bougre se met à rire ! Qu'est-ce qu'elle a, sa question, de comique ? C'est vrai que c'est super important de connaître le climat du pays où l'on voyage ! Même si l'on si prend souvent avant...

- Sacrebleu! Préviens avant de parler!
- Pourquoi je devrais prévenir ? C'est plus amusant de te voir sursauter à chaque fois...
rétorque t-elle du tac au tac.
- Non, non, je plaisante! Je regardais juste s'il n'y avait pas un moyen pour toi de t'enfuir alors que je vais te parler!
- Ben... Je peux toujours prendre mes jambes à mon cou...
- Franchement, dis le moi, c'est à cause de mon haleine?


Son haleine ? Mais qu'est-ce qu'elle a son haleine ? La Balafrée fronce les sourcils en signe d'incrédulité puis éclate de rire en le voyant souffler sur sa main pour vérifier. Un bref accès d'hilarité sincère comme il y en a peu ici-bas

- Mais non, Thomus, mais non... Tu as une haleine... digne d'un Roy ! réussit-elle à articuler entre deux rires Quoique je ne me suis jamais vraiment penchée sur la question !

Puis, elle reprend son sérieux et se met à fixer l'horizon droit devant eux.

- J'en sais rien...

Difficile de faire moins loquace, mais ignorer une réponse constitue déjà la dite-réponse. En effet, elle n'en savait rien. C'était justement là le problème.
Elle secoua la tête et reprit son sourire. A quoi cela servait de s'épancher sur le sujet ? Elle avait retrouvée le fil de son amitié, elle ne le laisserait plus s'échapper, parole de blonde !


- Quoiqu'il en soit, te dire que je regrette mon attitude ne nous avancera à rien. A quoi ça sert de remuer le passé, sinon de s'enfermer dedans ? J'en sais quelque chose. On a pas le temps pour les regrets.

Sourire complice à son compagnon d'infortune tout en se rendant compte à quel point ils sont différents. Elle, voyageant pour le plaisir sans destinations précises et sans victuailles, s'arrêtant au gré de sa bourse. Lui, prévoyant tout à l'avance avec nourritures, provisions et escales. Lui, allant au devant des gens. Elle, préférant écouter que raconter.
Mais difficile d'ignorer l'affection croissante qu'elle avait pour lui au fil de leurs aventures communes.


- Tu as toujours vécu au Béarn ? demande de nouveau la Balafrée en guettant la réponse
Ensomulv
Le Mont des Saisons, début hiver 1458



Au revoir Portugal. Ulv avait prit suffisamment de provision pour tenir quelques jours sans travailler et s'était attaqué au demi-tour pour retourner en Espagne. Il traversât alors à nouveau les montagnes frontalières qui avait gardé une allure familière dans son souvenir. Il avait comme une boule au ventre en quittant ce pays. Une étape de son voyage venait de passer, une autre commençait. Pourtant, le retour ne serait pas pour maintenant.

Le soir du 15 décembre, bien qu'il ignorait la date, n'ayant pas compté les jours, Ulv installât son campement dans un bois aux pieds d'une montagne. L'air avait commencé à se rafraichir et il n'ignorait pas que l'hiver viendrait. Mais, étant dans cette péninsule Ibérique, il ne se doutait pas que la neige tomberait si ardemment cette nuit là.

La température baissât brusquement à la tombé du jour, un vent froid amenant avec lui les premiers flocons de neige. Fort heureusement, Ulv avait prévu de quoi se couvrir. Il avait quitté le Béarn avec toute sa garde robe et s'empressât de se couvrir d'une robe, d'un mantel et d'un gilet. La dernière foi qu'il avait revêtît sa robe et son mantel c'était pour faire face au Lion de Judas, un an auparavant, en tant que Compagnon du Béarn. Aujourd'hui, il était indésiré de ce Comté et toujours sous triple procès.

Lorsque le timide soleil fit son apparition au matin du 16 décembre, la neige recouvrait l'entièreté du pays visible. Ulv eu bien du mal à faire un feu ce matin là afin de réchauffer le pain qui avait congelé dans la nuit. Il s'était réveillé caché sous l'igloo qu'avait formé la neige tombant sur sa petite toile de tente. Son voyage allait maintenant l'amener vers l'Orient, s'il calculait bien l'itinéraire, cela lui prendrait facilement tout l'hiver. Passer l'hiver au sud, prêt de la Mer Méditerranée, on pourrait avoir pire.

Néanmoins la solitude continuait à se faire sentir, mais dans des pays si différent du Royaume de France, qui pouvait il trouver ?

_________________
Thomus
- Mais non, Thomus, mais non... Tu as une haleine... digne d'un Roy !
Une haleine de Roy!

Il se souvient de sa dernière entrevue avec sa majesté Levan III , et l'haleine de celle-ci n'était pas des plus flateuses! Il pensa : Vite une brosse et de l'alcool!

- Quoiqu'il en soit, te dire que je regrette mon attitude ne nous avancera à rien. A quoi ça sert de remuer le passé, sinon de s'enfermer dedans ? J'en sais quelque chose. On a pas le temps pour les regrets

Mais ne regrette rien! Le passé est le passé et puis les reproches c'est pas mon truc, ça sert rien, ne t'inquiète pas, je prends les gens tels qu'ils sont! ...Et tu as raison les regrets encombrent, il faut regarder devant et s'ouvrir vers ce que la vie peut nous apporter!

Réponse à son sourire complice, appréciant avec enthousiasme la présence de sa compagne de route.

- Tu as toujours vécu au Béarn ?

Le Béarn! Non, pas toujours!
C'est une longue histoire, je vais la résumer, ma famille vivait dans les montagnes bleues, des goths sont venus piller notre village, ils ont tué nos parents qui sont mort brulés vifs dans la maison, ma soeur et moi avont réussi à nous échapper.


Thomus laisse un blanc le temps de souffler, il repense à sa soeur et ce n'est pas sans un trémolo dans la voix qu'il continue son récit.

J'ai été recueilli par mon oncle, un bucheron rustre et dur, il m'apprit le métier, à sa mort j'étais alors encore qu'un jeune homme, sans éducation, son fils héritant des terres et de la ferme, me jetta dehors, seul sur les routes, sans un sou, avec quelques affaires usagées dans mon balluchon.
J'ai eu la chance de croiser une diligence, la dame de Romans était la passagère, elle me recueillit et m'emmena avec elle jusqu'en Dauphiné. Là elle me fit prendre des cours afin que je puisse avoir une éducation, elle était pour moi comme une deuxième mère, elle voulait que je l'appelle mère et me présentait comme son fils partout où elle passait!


Il s'arrête de parler, regarde la blonde, les yeux rougis et humides

Heu...je t'ennuie peut être avec mon histoire?
Citlalli
Le Béarn! Non, pas toujours!
C'est une longue histoire, je vais la résumer, ma famille vivait dans les montagnes bleues, des goths sont venus piller notre village, ils ont tué nos parents qui sont mort brulés vifs dans la maison, ma soeur et moi avont réussi à nous échapper.
J'ai été recueilli par mon oncle, un bucheron rustre et dur, il m'apprit le métier, à sa mort j'étais alors encore qu'un jeune homme, sans éducation, son fils héritant des terres et de la ferme, me jetta dehors, seul sur les routes, sans un sou, avec quelques affaires usagées dans mon balluchon.
J'ai eu la chance de croiser une diligence, la dame de Romans était la passagère, elle me recueillit et m'emmena avec elle jusqu'en Dauphiné. Là elle me fit prendre des cours afin que je puisse avoir une éducation, elle était pour moi comme une deuxième mère, elle voulait que je l'appelle mère et me présentait comme son fils partout où elle passait!


Thomus fit une pause et elle n'eut pas besoin de le voir pour le savoir sur le point de pleurer. D'ailleurs, quand il se retourna vers elle, il avait les yeux rouges. Elle lui sourit franchement, espérant ainsi le réconforter. Mais les condoléances, les excuses, ça n'avait jamais été son fort...

Heu...je t'ennuie peut être avec mon histoire?
- Non.


La Balafrée laissa un blanc volontairement, histoire que son ami reprenne ses esprits et le contrôle de ses émotions. Elle ne souriait plus, puis, n'y tenant plus, elle se retourna vers lui et demanda :

- Tu as une sœur, alors... Elle vit au Béarn, comme toi ? Comme s'appelle t-elle ?

Elle croisa mentalement les doigts, espérant ne pas gaffer. Les gens tristes ou perdus dans leurs souvenirs sont trop imprévisibles pour elles. Au fond, elle était heureuse. Elle savait que certaines personnes n'étaient pas propices à se confier, mais quand cela se faisait, l'amitié ou la complicité n'en devenait que plus grande.
Thomus
- Tu as une sœur, alors... Elle vit au Béarn, comme toi ? Comme s'appelle t-elle ?

Tu veux bien qu'on s'assoit et qu'on fasse un feu pour la nuit? l'endroit me paraît propice ici!

Il pose ses bagages et sans même attendre qu'elle lui réponde, il prend sa hache d'une main.

Viens, il y a du bois de chauffe par là bas!

Il lui sourit, d'un geste tendre il lui caresserait bien la joue avant d'avoir les mains sales mais il ne le fit point. Il lui répondit donc tout en coupant!

Elle s'appelait Alice, enfin elle a eu d'autre noms d'emprunts...A la mort de nos parents, nous avons été séparés, elle fut recueillie par des soeurs dans un couvent.
De mon coté j'ignorais totalement ce qu'elle était devenue...


Puis laissant sa réponse en suspension...

Nous en avons assez pour la nuit là, qu'en penses tu?

Il chargea une partie des fagots dans les petits bras musclés de la blonde, il avait du vert de mousse sur son front.

Le feu prenait, une douce chaleur s'en dégageait.

Il posa ses mains au dessus du foyer et se les frotta avec vigueur, il tourna la tête vers la balafrée le sourire sur les lèvres et avant de reprendre son récit il lui lança:

On est bien là! Non?
Citlalli
Une phrase, une question, et le voilà qui pose leurs affaires ! La Balafrée aurait voulu continuer sur sa lancée et rétorquer qu'elle avait une opinion, qu'elle aurait bien voulu continuer... juste pour le plaisir. Mais Thomus avait déjà saisi sa hache et s'apprêtait à aller couper du bois.

- Viens, il y a du bois de chauffe par là bas!
- Y'en a partout autour de nous
fit remarquer la Balafrée avant de poser à son tour son maigre bagage.
-Elle s'appelait Alice, enfin elle a eu d'autre noms d'emprunts...A la mort de nos parents, nous avons été séparés, elle fut recueillie par des soeurs dans un couvent.
De mon coté j'ignorais totalement ce qu'elle était devenue...


Elle prit les fagots de bois au fur et à mesure qu'il les coupait et se retenait de rire à la vue de sa figure à moitié verte.
Le feu prit vie devant eux et Thomus semblait ravie de cette nouvelle source de chaleur. Elle n'avait pas spécialement froid mais les reflets dansants du feu la réconfortaient. Allez savoir...


- On est bien là! Non?
- Oui... on est... bien


Elle soupira en sentant la terre sous elle. Elle en raconterait des choses, de retour en France, tout en sentant que ce ne serait pas de sitôt...

- On sera à Aranda demain... murmura t-elle plus pour elle-même que pour énoncer un fait.

Demain... Demain... Toujours des demains, jamais des hier...
La nuit tombait et malgré son amitié pour Thomus, elle peinait à rester éveillée. Elle sentait malgré tout que les souvenirs risquaient d'être douloureux, aussi, prit-elle l'initiative de sortir les couvertures des sacs.
Et peut-être que demain...


Peut être qu'on aura pas besoin d'aller au Portugal, finalement...


La Balafrée raffermit la prise sur le col de sa cape en frissonnant. Avait-elle donc cru qu'il faisait plus chaud en Espagne ? Grosse erreur. Elle avait dû ... hum... trouver une cape en vitesse pour ne pas mourir de froid. La cape était usée, légèrement déchirée sur les côtés, mais elle s'en fichait. Elle tenait chaud, c'était le principal.
Thomus était parti découvrir les rues et lui avait promis de la rejoindre plus tard en taverne. Elle avait hocher la tête en souriant et prit de l'avance.
Elle poussa la porte d'une taverne et s'approcha prit du feu en soupirant d'aise. Enfin, un peu de chaleur ! Elle resta seule un petit moment avant que la porte ne s'ouvre en claquant. Un homme entra et se mit à pester... en français ! Étonnée, Citlalli fit semblant de ne pas remarquer et détailla les traits de l'homme en question. Ses traits lui rappelaient vaguement quelqu'un. Ulv !
Nan, pas tout de suite. Il est au Portugal, se sermonna t-elle en le saluant d'un "Hola" rapide et d'enchaîner sur un "Comment ça va?" joyeux.
L'homme parut surpris, puis, après quelques explications, il sourit et paya une tournée générale.
Ce fut lorsqu'elle l'interrogea sur son identité, que tout dérapa.


- Et vous êstes?
- Ensomulv, enchanté.


Elle manqua de s'étrangler avec son verre de bière, déclenchant aussitôt l'incrédulité chez son... frère ? Elle dut bien se rendre à l'évidence. C'était Ulv qui se tenait devant elle.


- Tu... vous... n'étiez pas au Portugal?

Pour une rencontre en douceur, elle ferait mieux la prochaine fois...
Ensomulv
De retour en demi tour, décembre 1458



Le Royaume de Castille, à nouveau. Ulv avait passé une étape et une autre allait commencer. Bientôt l'Aragon et ensuite la Catalogne avant de prendre le Languedoc et d'entrer sur les terres Italiennes. Durée du trajet ? Un mois à bonne allure, peut-être avec une marge d'une semaine supplémentaire pour faire le plein de provision. Quoi qu'il en soit il était lancé.

Ayant eu largement le loisir d'étudier les lunes et les nuits durant son temps passé sur les routes, il savait que le Solstice n'était pas encore passé mais se rapproché. La lune était pleine cette nuit où il mit le pied à Aranda de Duero pour la deuxième foi. Il se dirigeait vers l'Orient, le sourire au lèvre.

Il se rendit rapidement à la taverne municipal pour pouvoir y loger pendant la nuit. Bien que ne parlant pas Espagnol, dès qu'il sortait un écu, la langue devenait international.

C'est en ce matin de ce jour dont il ignorait la date qu'un changement apparut dans sa vie. Il allait tranquillement prendre un bon déjeuné en Taverne afin d'étudier ses cartes pour continuer son voyage. Il le savait, en marchant promptement il sortirait bientôt de ce pays. Lorsqu'il arrivât, une jeune femme se trouvait déjà là. Il la saluât d'un
"Holà !" avant de pester contre les Espagnoles. La réaction de la femme ne se fit pas attendre et pour la première foi depuis plus d'un mois, presque deux, il entendit parler Français. Très vite la conversation se fit mais lorsqu'il se présentât...

"Je suis Ensomulv, enchanté", dit il retrouvant une politesse oublié.

"Tu... vous... n'étiez pas au Portugal?" demandât la jeune femme à son tour.

La question avait de quoi surprendre. Comment cette inconnue pouvait savoir d'où il venait ? Elle ne pouvait pas sauf si... sauf si elle était à sa recherche. Un chasseur de prime? D'un réflexe Ulv dégainât son épée prêt à pourfendre cette femme. Comment pouvait elle savoir autrement ?

"Qui êtes vous ? Pourquoi me cherchez vous ? Répondez !" ordonnât Ulv, mais quel ne fut pas sa surprise en entendant la réponse.

"Je suis ta soeur", répondit la jeune femme au désarrois d'Ulv. Pourtant els questions qui suivirent confirmèrent son identité. Ainsi elle était toujours en vie. La joie qui saisit Ulv à cet instant fut immense, égal à celle qui retrouvent un être cher après des années de séparation. Ce qui, de toute façon, était le cas.

Ulv se rendit rapidement à l'évidence, il s'agissait bien d'elle, il n'y avait plus de doute. Elle savait tout, il n'y avait aucune faute dans son discourt. Bientôt ils furent rejoint par le compagnon de route de Cit', un dénommé Thomus, un diplomate Béarnais. Ulv mit du temps à se rappeler l'identité de l'homme mais il se souvient, finalement, que ce Thomus était le même qui avait proposé de le soutenir contre la révolte paysanne mené par le Conseil et les Nobles du Béarn.

Décidant de la suite de leur route, Ulv dut bien reconnaître qu'il devrait retourner en Portugal, ni Cit' ni Thomus n'avait vu la fin du Monde Occidental sur les rives de Lisboa. La légendaire Constantinople, devenu Istanbul, devra attendre car pour l'heure Ulv retournait vers le Portugal. Mais cette foi il n'était plus seul, Cit' et Thomus étaient là. Une seule chose inquiétait Ulv sur ce demi-tour. Le temps... si l'hiver ne fessait que de commencer, il pouvait être certain qu'ils le passeraient dans le sud. Portugal, Espagne, Languedoc, Italie, puis sud de l'Europe. L'hiver restera doux. Mais quand le temps sera venu de monter vers le Nord. Ulv observait ces cartes... quand le temps sera venu de passer par les Alpes Orientales, de monter jusqu'au terres Teutoniques de la Pologne avant de passer par les états Germaniques formant l'Empire pour rejoindre la France par l'Est. Sera-ce l'été ou de nouveau l'hiver ?

Quoi qu'il en soit, Ulv gardait le sourire. Il avait retrouver sa soeur et il était hors de question de la perdre à nouveau. Voyant que ce voyage, au départ en solitaire, était maintenant celui de trois personnes. Il se mit à se demander si, lorsqu'ils reviendraient en France par le Languedoc, d'autres ne viendraient pas les rejoindre pour le voyage vers l'Orient et le Septentrion ? Les récits en taverne de ce voyage vers l'Extrême Occident et la Mer de la Fin du Monde, dit Océan Atlantique, attirera peut-être de nouveaux voyageurs.

Mais pour l'heure il fallait avancer.


"Il nous faudra surement nous poser quelques temps, un jour ou deux, à Valladolid. C'est la dernière ville de Castille avant la frontière Portugaise, il nous faudra des provisions. Si vous voulez vous arrêter dans la première ville Portugaise, il nous faudra trois jours de voyages en marchant promptement. Elle est à 5 noeuds de Valladolid.

C'est un passage montagneux, il nous faudrait déjà prendre quelques morceaux de bois qui nous permettront de passer les prochaines nuits au chaud. J'y suis passé quand son tombée les premières neiges, je ne vous parle pas des nuits passées. Il faudra au moins faire de bon feu pour réchauffer les pains.

Il n'y a que la première foi que je suis passé où il y avait des brigands sur la frontière. Ils étaient juste deux mais à mon retour il n'y avait plus personne. Les routes du Portugal sont plutôt vide, un voyageur ou deux par-ci par-là. Ca devrait aller."

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Citlalli
"On continue vers le Portugal !"
C'était une décision unanime qui avait été décidé après les retrouvailles. Au début, elle avait craint que cela ne gêne Ulv de retourner là-bas, mais pour le moment, elle avait le sentiment qu'elle pouvait toujours aller sur la Lune, il la suivrait.
La Balafrée sourit en songeant aux multiples transformations qui s'étaient opérés dans ce voyage. Elle avait appris la joie d'une véritable amitié avec Thomus et avait retrouvé le rôle de la grande sœur adulée de sa jeunesse en compagnie d'un frère retrouvé. Ils s'étaient juste fait la promesse silencieuse de repasser un jour par une sombre auberge, et armés de préférence...

Être la seule fille du groupe ne la gênait pas vraiment, et ce fut l'occasion de se rendre compte qu'elle n'avait guère d'amie au féminin. Enfin, l'unique femme avait qui elle entretenait une relation chaleureuse s'était endormie pour ne jamais se réveiller. La nouvelle, parvenue la veille, l'avait frappée. Elle se souvenait encore des mots écrits par le dit-fiancé de son amie. "Hélas, un grand malheur est tombé sur nous..." Linha morte, elle n'avait plus vraiment de raison de retourner en France. Elle prenait soin de ne pas montrer sa tristesse, laissant juste son regard s'égarer lorsqu'elle était sûre que ni Ulv ni Thomus ne la regardait en songeant aux moments passés dans les tavernes de Bazas en compagnie de Linha. Elle avait trop pleurée pour se laisser sombrer dans un deuil dont personne n'avait besoin.

- Il nous faudra surement nous poser quelques temps, un jour ou deux, à Valladolid. C'est la dernière ville de Castille avant la frontière Portugaise, il nous faudra des provisions. Si vous voulez vous arrêter dans la première ville Portugaise, il nous faudra trois jours de voyages en marchant promptement. Elle est à 5 noeuds de Valladolid. (Rapide calcul de la Balafrée afin de compter ses provisions)

- La "première ville portugaise". Elle n'aurait pas un nom, par hasard ?
- C'est un passage montagneux, il nous faudrait déjà prendre quelques morceaux de bois qui nous permettront de passer les prochaines nuits au chaud. J'y suis passé quand son tombée les premières neiges, je ne vous parle pas des nuits passées. Il faudra au moins faire de bon feu pour réchauffer les pains.


Malgré elle, elle sourit à la perspective de ce fameux passage. La terre rase, c'était bien, mais ça allait cinq minutes. A part marcher, il n'y avait rien d'autre à faire sur ces herbes plates... La montagne, c'était beaucoup plus intéressant que les plaines.

- Il n'y a que la première foi que je suis passé où il y avait des brigands sur la frontière. Ils étaient juste deux mais à mon retour il n'y avait plus personne. Les routes du Portugal sont plutôt vide, un voyageur ou deux par-ci par-là. Ça devrait aller.
- "Ça devrait" aller. Ce qui ne veux pas dire que "ça va" aller.
releva la Balafrée Mais tu parles pour les brigands, ou pour nous ?

Sourire complice de la part de Citlalli. Eux aussi, ils avaient des atouts.
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