Matouminou
Elle en était sur, ce gamin connaissait le campement comme sa poche, et c'est en un clin d'oeil qu'il la mena vers celui contre lequel Matou pestait tous les matins depuis leur arrivée. Brunehaut les accompagna.
Elle regarda l'homme et fit une petite grimace. Il était plutôt bien portant, pour ne pas dire gros.
Elle fit un clin d'oeil à Arutha et en souriant lui murmura:
- Tu crois que lui, sauf à souffler dans son cor, il fait des exercices d'entrainement?
Au moment où elle allait apostropher l'homme, un pigeon virevolta autour d'elle, Il se posa devant elle et elle détacha le petit message qu'il portait à sa patte. Elle le lut et fronça les sourcils.
Puis, se tournant vers Arutha et Brunehaut, elle leur dit:
- Bien, il semblerait que l'aventure s'arrête là, du moins pour mon époux et moi-même....elle fit la grimace...
-Nous rentrons en Normandie dès cette nuit...
Elle regarda l'enfant et se pencha vers lui pour l'embrasser affectueusement, elle l'aimait bien et espérait qu'il ferait attention à lui:
- Petit, je t'en conjure, sois prudent...écoute les grands...ne présume pas de ta bonne étoile...
Enfin, elle dit à Brunehaut:
- j'ai été heureuse de faire votre connaissance...quoique l'avenir vous réserve, je vous souhaite bonne chance...
Cela lui faisait quelque chose de les laisser, et de se dire qu'elle retournait vers un monde, sans doute plus tranquille, elle essaya de masquer sa tristesse:
- Et puis, n'oubliez pas que vous êtes toujours les bienvenus à Fécamp!!
Puis, elle ne put s'empêcher de lancer vers l'homme moche et gros:
- Quant à vous, faudrait penser à vous reconvertir, parce que, non seulement vous réveillez tout le monde trop tôt, mais en plus, ce que vous jouez, c'est pas terrible!!
Il la regarda d'un air bovin.
Elle murmura:
- mouai, il a aussi oublié de penser...
Elle serra avec chaleur la main de Brunehaut et sans se retourner, elle se dirigea vers la tente qu'on leur avait attribuée, à elle et à Horloger. Leurs affaires seraient vite prêtes. De cette aventure, ils ne garderaient que quelques rencontres agréables, la rudesse d'une vie militaire mais il y avait sans doute pire et savoir être patient.
Elle adressa une prière muette à Aristote afin qu'Il protège tous ceux qui restaient.
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