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[RP] La Dagyde, herboristerie

Rufus, incarné par Alara


La vieille s'affaira à la préparation des potions, elle avait l’air de capter vite malgré son grand âge. Un sourire satisfait se peignit sur la fiole du Ruru. Pendant qu’elle bidouillait ses décoctions, herbes et autres babioles dont le pépère n’avait aucune envie d’en découvrir la provenance, il en profita pour poser ses mirettes un peu partout, comme le dernier coup mais sa contemplation s’acheva rapidement ... Bien trop songeur au coup formenté à l’encontre du Major . Il le voyait déjà se tordre de douleurs, coincé aux latrines, pendant que lui se taperait un bon gueuleton et jouerait les capitaines de navire. Fermant les mirettes un instant, il imagina une scène à sa gloriole … Lui, couvre chef sur la caboche, épée aux ceinturons, cache noeilnoeil noir aussi pour se donner un genre, debout sur le pont avant donnant ses ordres d’une voix autoritaire et de chef incontesté. Même sa patronne bien aimée briquerait de ses mimines nobliotes le ponton pour le satisfaire. L’était tout content le pépère. Il se sentit soudainement tout puissant et en bomba inconsciemment le torse. Ses délires cessèrent quand la Dagyde lui adressa la parole.

Cheù-la fét 87 éçhus pr lés cagoulles pi 50 échus pr vousàutres. *

Il déglutit le pépère. Foutredieu, pas donné que za, songea-t-il. Elle va me foutre za poils, zavec za, heureuzement que zety zimportant. Bondiouss. Il mit main à sa chemise, et en sortit deux petites bourses de cuir.

Zety comme zi zétait tou fait !

Il ouvrit celle de la patronne, en retira le trop plein, qu’il fourra dans sa poche, puis la déposa sur le comptoir. Il ne resta plus que de payer sa quotte part. Déglutissement, paluches moites et nerveuses. Il déposa les piécettes, comptant et recomptant. Dur dur de donner ses petpets. Quelle douleur pour le pépère mais il réussit à surmonter cela.

Zety y’a l’compte. J’espère za z’ra ben bien zeffiza quand même hein.
Bon ben, j’y va.
Za la r'voyure peut-être.


Il prit ses clics et ses claques et quitta les lieux pour rejoindre le convoi où l’attendait la jolie Sylvine.
--Thimote
[Quelques semaines plus tard]


- R'gardez bien ça, l'crevards, comment j'vions gagner encore aujourd'hui !

Malgré ses fanfaronnades, Thimoté n'était pas bien sûr de son coup. La disposition des billes de bois n'était vraiment pas à son avantage, et s'il est vrai qu'il était déjà parvenu à réaliser des exploits, cette fois-ci cela tenait du miracle.
L'enfant des rues redressa ses braies et gratta le bas de son dos avant de gratifier le sol d'un magnifique mollard, et se concentra en tendant le bras en arrière et en visant bien. C'est alors que...


- GyYaaAaaAAAh !!

La petite motte, tel qu'il était surnommé dans les environs, se sentait soulevé bien au-dessus du sol, si bien que son mollard lui sembla être de la taille d'une fourmi, avant d'être agrippé violemment par le col de sa chemise poussiéreuse.
Il vit alors, à deux pouces de son visage, yeux dans les yeux, la personne qu'il reconnaîtrait entre mille et qui le tenait fermement, et il cria encore plus fort, et en tenant de se débattre vivement, mais inutilement.


- AAAAAAAAAAAAAAH !!

- BOUCLE-LA P'TIT MERDEUX !!!


Et Thimoté s'exécuta tant la voix raque, grave, caillouteuse de cet homme gigantesque était impressionnante, tonitruait et claquait comme un fouet. D'ailleurs, tous les gens du quartiers s'exécutèrent également et arrêtèrent de parler.

- Comme on se retrouve, la p'tite motte... J'ai comme qui dirait l'impression que tu nous as oublié, dis, alors qu'on est ceux qui t'ont aidé à fuir cet orphelinat minable avec tes copains.

Les sourcils de cet homme gargantuesque formaient toujours la pointe d'une flèche vers le bas, et son haleine putride s'échappait de ses dents perforés d'asticots. C'était le pire cauchemar du jeune garçon, et il l'avait rattrapé.

- Oooh.. euh.. M'sire Chaval, comment qu'vous alliez ? Justement, j'vous cherchions pour vous donner votre argent.. c'était bien 22écus en tout et pour tout, hein ?

- 45 écus... et par tête !


Les bras et les jambes ballants qui avaient cessé de lutter, Thimoté n'en menait pas large. Il déglutit péniblement, sa dette venait de fortement décupler. Et il n'était malheureusement pas en mesure, semble-t-il, de marchander.

- Je te conseille fortement de rembourser aujourd'hui, si tu ne veux pas que demain on retrouve malencontreusement une poignée d'enfants des rues noyés dans la rivière, si tu vois ce que je veux dire...

La voix lente et grave, presque chuchotée faisait frissonner d'effroi le garçonnet presque autant que l'image décrite.

- Euh... t'sais, justement, je l'avons cette somme ! Mais je l'avons caché quèque part dans l'forêt, et ça m'prendrions une journée pour retrouver mes sous, et donc si tu pouvais r'passer demain, sans faute, je...

- TU TE FOUS DE MOI ?! Tu crois que j'ai pas retenu la leçon, p'tite motte ?! La dernière fois où tu m'avais dit que tu m'apporterais la somme le lendemain, tu t'es enfui dans une autre ville avec tes petits copains !
Cette fois, ça ne se passera pas de la même manière.


Chamal claqua des doigts et ses gardes-chiourmes s'emparèrent en quelques mouvements des amis de Thimoté, apeurés et pleurnichants.


- Apporte-moi cette somme.. AVANT CE SOIR !!!

Le gigantesque homme relâcha le jeune garçon qui retomba au sol, et se releva aussitôt, les jambes tremblantes de peur. Il regarda chacun de ses amis, tous faits prisonniers, avec qui ils se battaient chaque jour pour survivre dans les rues.
Il n'avait pas le choix.. il lui fallait cette somme.
Et sans réfléchir, il se mit à courir au seul endroit où il pensait la trouver.


Essoufflé, le coeur battant, et même si son instinct disait de fuir la ville, la p'tite motte ne pouvait vraiment pas abandonner ses amis. Il reprenait son souffle, caché derrière un tonneau, et observait l'herboristerie, minutieusement, afin de voir s'il y avait aucune âme vive en vue.
Il serra les dents en s'en voulant de faire cela à la vieille dame qui était toujours si généreuse avec eux, mais la peur le tenaillait.
Il fit le tour et chercha une fenêtre qui n'était pas verrouillée. Par chance, il parvint à en ouvrir une et à s'y faufiler.
Malheureusement, quelques bocaux se brisèrent sur le sol dans la pénombre de la pièce, en retombant de l'autre côté.

Aux aguets, attentif au moindre bruit, immobile... Puis Thimoté se mit à chercher où la vieille sorcière avait bien pu cacher ses économies...
--Mougeotte


A l'étage de la petite boutique miteuse, la sorcière dort aussi paisiblement que possible, malgré les douleurs de son arthrite déformante, cause de ses, si effrayants, doigts crochus.
Mais tout à coup, le bruit du verre brisé la sors de sa quiétude. Ni une , ni deux, elle saute de son lit - enfin sauter, c'est une façon de parler si on considère son état de santé !

A peine le pied sur le parquet, sans plus de lumière que celle de la lune filtrant à travers les vitres de la chambre, car oui la Mougeotte dort sans rideaux aux fenêtres. Et telle une petite souris, elle se faufile dans ces lieux qu'elle connait si bien, dévalant les escaliers aussi vite que ses jambes âgées lui permettent, évitant soigneusement les marches bruyantes.

C'est avec la douceur d'une plume, qu'elle arrive dans son arrière boutique, sans un bruit ...
De ses yeux encore perçants, elle distingue une ombre qui se meut derrière le comptoir.
De sa bouche ridée, elle chuinte telle la Dame Blanche.

L'ombre semble se figer quand, au chuintement, un claquement de bec fait écho.
Dans la tête de la sorcière se fomente la marche à suivre pour mettre en fuite le gredin qui ose venir s'attaquer à elle.

De nouveau elle chuinte, s'en suit le claquement caractéristique d'un battement d'ailes ...

La chabine* fera-t'elle mouche ? Sans nulle doute car celle-ci avait été dressée pour la chasse. Comment croyez-vous que la vieille alimentait ses rayons en rongeurs de tous poils et en chauves-souris ?



* chouette effraie
--Thimote
Thimoté se mouvait lentement, à pas prudents, dans la pénombre de la boutique. Il essayait de retenir sa respiration qui s'échappait de ses lèvres entrouvertes.
A dire vrai, il n'était jamais entré dans l'herboristerie, et avait entendu des rumeurs effrayantes à propos de ce qu'elle renfermait, et les commandes étranges que la sorcière lui passait de temps à autres ne faisait que renforcer la crainte de ce qui s'y cachait.

Autour de lui, son regard attentif était attiré par la valse de poussières dans les rares traits de lumière filtrée par la fenêtre, et les ombres silencieuses et immobiles sur les coins de murs, tandis que d'autres silhouettes difformes semblaient le lorgner en ricanant par des grincements de bois et de métal. La petite motte était incapable de reconnaître ou de savoir ce que refermaient les bocaux alignés autour de lui, ni les objets suspendus qui se balançaient.
Son coeur s'affolait, et dans son imaginaire d'enfant, tout était exagéré, décuplé.. Les sueurs perlaient de son front sur ses joues. Ses pas étaient de plus en plus hésitants...

Et parmi les bruits imaginaires qu'il entendait, un son, frêle, léger, mais qui semblait menaçant le fit sursauter. La panique commença à gagner le jeune garçon qui ne pensait qu'à fuir.. mais il pensa à ses amis, il ne pouvait pas partir avant d'avoir trouvé la somme. Ses pensées bousculèrent, il ne savait plus quoi penser. Les forces ses dérobant dans ses jambes, sans réfléchir, alors que les chuintements presque inaudibles se multipliaient et fusaient dans la boutique, il se saisit d'un balai en s'agenouillant, prêt à bondir, et surveilla un moment parmi les ombres au-dessus de sa tête, attendant voir si le bruit n'indiquait aucun danger et s'il pouvait continuer sa recherche.

Et soudain, un claquement d'aile... Et une forme déployée qui fondait sur lui.


- GyaaaaAAhh !!!
--Mougeotte


Toujours tapie dans l'obscurité, la Mougeotte observe les ombres dans la pièce. La chabine passe à l'attaque et ce n'est certainement pas le cri de barbare poussé par le voleur qui va l'effrayer.
Elle devine l'arme qu'est le manche à balai, mais la Dame Blanche l'évite sans difficulté avant de venir lacérer une épaule, arrachant un autre hurlement ...

Puis le silence revient, seule une légère plainte émane de la boutique. La Mougeotte redonne l'ordre d'attaquer.
C'est presque sans bruit, tout juste le souffle d'une aile, que la chabine entaille la chair du dos de son ennemi recroquevillé à terre.

Un nouveau souffle se fait entendre, celui du bois fendant l'air. L'ennemi se rebiffe ! Survient alors le bris de verre des bocaux heurté qui explosent au sol.

S'en est de trop pour la sorcière ! Des mois de travail réduits à néant, de l'argent perdu ...
Elle sort de sa cachette, psalmodiant un vieux cantique celte. Sa voix est rauque, telle un être d'outre-tombe. Au creux de sa main, elle fait naître une flamme bleue ... Vision fantomatique qui s'approche à pas lents ... La lumière blafarde en contre plongée, accentuant ses rides de façon cauchemardesque.
La chabine continuant de chuinter, prête à agir de nouveau ...


Douore ! Bedun jhe ti tornàe a grapàud ! *

Il n'y avait plus qu'à espérer faire suffisamment illusion et effrayer le cambrioleur ...


* Dehors ! Ou bien je te transforme en crapaud !
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