--Clemence.
[Duché de Billy] Demeure de lOrfèvre
La nuit était déjà fortement avancée sur le duché de Billy, la lune reflétant sur la moindre source deau glacée, les étoiles pailletant ce ciel si sombre, les bruits de la nuit raisonnant à faire apeurer chevaux et bétail en tout genre
Dans la demeure familiale, Clémence ne parvint pas à trouver sommeil cette nuit-là, sa fille Marguerite dormant, son mari Augustin parti cherché des colliers depuis plusieurs jours dans le Comté voisin pour son père, elle avait donc tout le loisir de contempler lobscurité par la fenêtre de sa chambre, plongée dans ses pensées, se remémorant les douleurs et souffrances il y a quelques mois lors de la naissance de son trésor Elle en fut cependant vite sortie lorsquà travers le givre dessinant sur le verre, elle aperçut un coche éclairé et se rapprocher de la bâtisse, il se rangea devant les marches, personne ne daigna y sortir Qui pouvait être à lintérieur ? Le cochet descendit, se dirigea vers la porte et se mit à tambouriner
Le cur de la jeune femme se met à battre la chamade Mélange entre peur et curiosité elle se met à courir en direction du pallier de létage donnant sur lentrée, son père est déjà en bas, vêtu de son habit de nuit, son bonnet blanc sur la tête Une épée à la main
QUI VA LA ? sécria til.
Puis une voix plus calme et vieillissante se fit entendre.
Messire Vercoeur cest Barbelivien, le valet du Duc de Billy, ouvrez-moi
Lorfèvre ne chercha pas à comprendre et ouvrit instinctivement la porte au valet de son bien-aimé Duc
As tu vu lheure Barbelivien ? Le Duc ne peut-il pas attendre le lever du jour comme tout le monde pour trouver bijoux à offrir à la future Duchesse ? Moi aussi jai une vie de labeur et la nuit, je dors tout comme sa Grâce.
Le regard sombre du serviteur se fit interrogateur puis subjugué et reprit.
Ne vous méprenez pas Messire, vous êtes dans le faux, le Duc de Billy est en ce moment même à Varennes chez sa vassale la Vicomtesse de Viverols, elle vient de donner naissance à un bel enfant, un héritier mâle si je ne mabuse, mais elle se porte bien mal et beaucoup pense quelle ne passera la nuit. Le Duc menvoie ici pour ramener Clémence, votre fille ainée au château pour alimenter le nouveau-né Avant quil ne soit trop tard
Clémence agenouillée sur le pallier assiste à la scène du rez-de-chaussée, la tête entre deux barreaux de la rambarde
Le père reprend
Il est hors de question que tu emmènes ma fille à Varennes, elle a elle aussi un enfant à nourrir et se doit de rester en cette demeure
Neut il pas finit que la jeune femme se lèva furtivement, laissant retombée sa longue chemise de nuit légère et descend les marches de lescalier principal en parlant comme en plein jour
Jirais Père, il en va de la vie dun enfant, je ne puis me résoudre dêtre la cause de la mort dun nourrisson.
Lhomme resta bouche-bée, regardant sa fille telle une carpe.
Mais Mais mon rossignol, et Marguerite ? na telle point besoin de sa mère à ses cotés ?!
Clémence indignée
Père, avec tout le respect que je te dois, cesse un peu dêtre aussi personnel, nous parlons dun enfant qui vient de naitre et qui peut séteindre dun moment à lautre, faute davoir pu téter un sein nourrisseur, Marguerite quant à elle commence à manger légumes et mon lait ne la comble plus suffisamment, Mère soccupera delle pendant mon absence
Elle remonta quatre à quatre les marches de lescalier, shabilla chaudement, une robe large, une cape chaude, embrassade de sa fille qui dort paisiblement et la voilà faisant une bise à son paternel sur le pas de la porte.
Naie point de crainte Père, je serais bientôt de retour à Billy.
Elle remonte son capuchon sur son visage, et accoure jusqu'à Barbelivien qui lui tient la porte du coche ducal Le temps est compté et ils en ont perdu suffisamment à discutailler Les chevaux sont lancés à vive allure La demeure familiale se retire laissant place à lobscurité La peur au ventre, elle ferme les yeux et prie Direction VARENNES
La nuit était déjà fortement avancée sur le duché de Billy, la lune reflétant sur la moindre source deau glacée, les étoiles pailletant ce ciel si sombre, les bruits de la nuit raisonnant à faire apeurer chevaux et bétail en tout genre
Dans la demeure familiale, Clémence ne parvint pas à trouver sommeil cette nuit-là, sa fille Marguerite dormant, son mari Augustin parti cherché des colliers depuis plusieurs jours dans le Comté voisin pour son père, elle avait donc tout le loisir de contempler lobscurité par la fenêtre de sa chambre, plongée dans ses pensées, se remémorant les douleurs et souffrances il y a quelques mois lors de la naissance de son trésor Elle en fut cependant vite sortie lorsquà travers le givre dessinant sur le verre, elle aperçut un coche éclairé et se rapprocher de la bâtisse, il se rangea devant les marches, personne ne daigna y sortir Qui pouvait être à lintérieur ? Le cochet descendit, se dirigea vers la porte et se mit à tambouriner
Le cur de la jeune femme se met à battre la chamade Mélange entre peur et curiosité elle se met à courir en direction du pallier de létage donnant sur lentrée, son père est déjà en bas, vêtu de son habit de nuit, son bonnet blanc sur la tête Une épée à la main
QUI VA LA ? sécria til.
Puis une voix plus calme et vieillissante se fit entendre.
Messire Vercoeur cest Barbelivien, le valet du Duc de Billy, ouvrez-moi
Lorfèvre ne chercha pas à comprendre et ouvrit instinctivement la porte au valet de son bien-aimé Duc
As tu vu lheure Barbelivien ? Le Duc ne peut-il pas attendre le lever du jour comme tout le monde pour trouver bijoux à offrir à la future Duchesse ? Moi aussi jai une vie de labeur et la nuit, je dors tout comme sa Grâce.
Le regard sombre du serviteur se fit interrogateur puis subjugué et reprit.
Ne vous méprenez pas Messire, vous êtes dans le faux, le Duc de Billy est en ce moment même à Varennes chez sa vassale la Vicomtesse de Viverols, elle vient de donner naissance à un bel enfant, un héritier mâle si je ne mabuse, mais elle se porte bien mal et beaucoup pense quelle ne passera la nuit. Le Duc menvoie ici pour ramener Clémence, votre fille ainée au château pour alimenter le nouveau-né Avant quil ne soit trop tard
Clémence agenouillée sur le pallier assiste à la scène du rez-de-chaussée, la tête entre deux barreaux de la rambarde
Le père reprend
Il est hors de question que tu emmènes ma fille à Varennes, elle a elle aussi un enfant à nourrir et se doit de rester en cette demeure
Neut il pas finit que la jeune femme se lèva furtivement, laissant retombée sa longue chemise de nuit légère et descend les marches de lescalier principal en parlant comme en plein jour
Jirais Père, il en va de la vie dun enfant, je ne puis me résoudre dêtre la cause de la mort dun nourrisson.
Lhomme resta bouche-bée, regardant sa fille telle une carpe.
Mais Mais mon rossignol, et Marguerite ? na telle point besoin de sa mère à ses cotés ?!
Clémence indignée
Père, avec tout le respect que je te dois, cesse un peu dêtre aussi personnel, nous parlons dun enfant qui vient de naitre et qui peut séteindre dun moment à lautre, faute davoir pu téter un sein nourrisseur, Marguerite quant à elle commence à manger légumes et mon lait ne la comble plus suffisamment, Mère soccupera delle pendant mon absence
Elle remonta quatre à quatre les marches de lescalier, shabilla chaudement, une robe large, une cape chaude, embrassade de sa fille qui dort paisiblement et la voilà faisant une bise à son paternel sur le pas de la porte.
Naie point de crainte Père, je serais bientôt de retour à Billy.
Elle remonte son capuchon sur son visage, et accoure jusqu'à Barbelivien qui lui tient la porte du coche ducal Le temps est compté et ils en ont perdu suffisamment à discutailler Les chevaux sont lancés à vive allure La demeure familiale se retire laissant place à lobscurité La peur au ventre, elle ferme les yeux et prie Direction VARENNES