Cerridween
[Demain dès l'aube...]
Le temps...
Cette donnée si subjective.
Depuis combien de temps déambule-t-elle la Pivoine noire ? Elle n'a plus vraiment idée... des jours. Mais le chiffre est vague. Elle vit la nuit et le jour, entrecoupés de pauses menues et fluettes où elle se cale dans un coin, sur une chaise dans la chambre, sur un banc dans la grande cuisine, pour tomber quelques instants, dans les bras d'un Morphée qui se montre un peu compatissant. Plus qu'à son habitude, il ne la délaisse pas. Peut-être a-t-il un peu pitié cette fois et qu'il ne la tourmente pas comme les soirs trop nombreux où elle en trouve pas le sommeil... peut-être la plaint-il. Se retrouver dans cette demeure, seule, entourée de visages et de pierres inconnues. Ici par devoir, par volonté. Ombre parmi les ombres, secrète et discrète, passant entre les corps qui attendent, silencieuse, dans des allers-retours qui deviennent des routines.
Elle passe et repasse dans la chambre, prenant soin d'arriver entre chaque visite.
Gestes immuables.
Main qui essuie d'un revers de linge humide les gouttes de sueurs sur le front de l'accouchée.
Remèdes apportés un à un et qui coulent à travers sa gorge.
Sortie sans mot dire, pour rejoindre la cuisine et préparer autre chose, trouver un peu de repos malgré les regards suspicieux ou interrogateur du personnel de maison.
Visite à l'enfant qui a trouvé nourrice et qui lui ne l'inquiète pas.
Elle le contemple le petit être qui dort, emmailloté dans ses langes. Un soupir passe les lèvres de la rousse contemplative. Il fait écho à un temps lointain. Celui du bonheur. Car même si le ciel de sa vie se teintait à l'époque de quelques nuages, elle peut dire maintenant que c'était un des plus beaux firmament de sa vie. Le ciel de Carcassonne, qui accueillait sous le soleil du sud, les rires qui se mêlaient aux chants des cigales sous la tonnelle de la Rose des vents. C'était il y a des années, des siècles, une éternité. Les visages passent lentement. Il y a le sien encore là, bien que quelques rides se forment au coin de ses yeux dont l'acier perdait de la dureté lorsqu'il se posait sur elle. C'était les amis, les banalités d'une existence tranquille, qui pourtant maintenant lui paraîssent un Eden perdu, dont elle a été chassée sans qu'elle puisse en retrouver le chemin. Porte clause. C'était le début de l'été. Qui avait vu naitre sa fille. Sa petite fille... comme lui emmaillotée, qui se repose dans son berceau, repue et soupirante d'aise au milieu des attentions. Le temps de l'insouciance, estivale et riante, avant que les orages et les frimas de l'automne ne viennent recouvrir sa vie.
Le regard sinople se perd par la fenêtre quelques instants... où est-elle cette petite brunette qui a dû tellement grandir, depuis ces années. Celle qui jouait à la grande dans l'hôtel de Bazas avant qu'elle fasse le choix le plus douloureux qu'une mère puisse faire. L'envoyer loin. S'empêcher de la voir pour qu'elle ne soit pas victime des affres et des démons qui tournaient autour d'elle. Sa main caresse doucement la joue du petit Gaspard.
Tu n'auras peut-être pas la même chance, petit homme...
Elle n'ose pas penser encore ce qui est une évidence pourtant...
La dernière visite dans la chambre vicomtale lui avait pourtant révélé... l'inéluctable. La fièvre n'avait pas baissé, malgré les décoctions et les bouillons pour lui faire reprendre des forces. La Pivoine commençait à sentir les limites de son art, poindre à l'horizon, au fur et à mesure que les heures laissaient Apolonie plus faible, plus trempée, plus hagarde. Mais il y avait encore un espoir, un espoir tant que seule cette fièvre uvrait sans autre signe qu'une chaleur pressante.
Jusqu'aux hurlements. Alertée par celle qu'elle avait compris être la nièce, elle avait accouru. Un délire. Selon les présentes, elle avait crié contre des fantômes, des ombres, prise d'une crise de panique exacerbée, demandant jusqu'à ses armes. Maintenue, la crise de folie était petit à petit passée, entre les respirations entrecoupées d'Apolonie qui retrouvait un peu son calme, à travers sa chemise trempée. Elle avait ordonné qu'on lui en passe une nouvelle... si elle prenait froid. Et c'est là que ces yeux étaient tombés sur une marque. Comme un coup. Un hématome. Les sinoples s'étaient arrêtées un instant pendant que la pupille qui prenait le pas sur l'eau verte trahissait sa surprise. Son sang s'était glacé un instant. Pendant qu'elle aidait les femmes à lui enfiler la nouvelle chemise de nuit longue, elle cherche encore... une sur la cuisse et une nouvelle dans le dos. Les émeraudes avaient rencontré les saphirs... pierres azurées qui lui avaient intimé l'ordre de se taire avant de fuir son regard qui doit être comme à son habitude bien plus éloquent que ses lèvres qui restent scellées. Elle était sortie de la chambre, la Pivoine, sans rien ajouter.
Petit Gaspard...
La main s'écarte du visage du nouveau né. Tu commences ta vie sous une bien mauvaise étoile.
Elle s'éloigne lentement la rousse vers la porte.
Arrêt avant de la passer.
Son front rencontre l'huis pendant que ses yeux se ferment.
Comment lui dire... ce qu'elle a déjà compris mais qu'elle doit entendre. La rousse épuisée respire profondément. Facile, Pivoine, comme tu l'as toujours fait. Avec franchise. Qui paraît toujours dureté, aux yeux du monde alors que tu es simplement juste. La Justice qu'ils ne connaissent pas, pas celle des contes de fées. La Justice comme vérité nue, sans ambages, sans échappatoire. Cruelle parfois, violente. Mais elle le mérite, tu le sais. Cette brune dont tu sens au fond de toi, les contours, torturés, qui te rappelle les tiens et cette même volonté de franchise... Tu lui dois cela, Pivoine. La vérité, simplement. Même si encore une fois tu seras bourreau, tout en étant victime, tu vas serrer les dents. Tu vas passer cette porte et tu vas faire, ce que tu fais toujours, qu'il pleuve ou qu'il vente, que tu sois en état ou que tu sois détruite, tu vas faire, Pivoine, ton devoir.
La main dextre prend la poignée et sort de la chambre enfantine.
Elle se faufile à nouveau entre les visiteurs, alors que Legowen, Alethea et Anastase sortent de la pièce. Elle demande un instant avant les suivants, entre et ferme la porte avec autorité.
Nous y voilà donc...
La licorneuse, mantel sur les épaules, s'approche du lit lentement. Elle attrape une chaise au passage et l'amène près de la tête d'Aplonie.
Quelques instant de silence qui flotte dans la pièce.
Les sinoples s'accrochent aux azurs vacillantes, pour capter sa conscience et son attention.
J'aimerai n'être pas sa messagère... je lui ressemble pourtant tellement... noire de la tête au pied et le visage blafard...
La rousse ne peut s'empêcher un soupir, faible, mais chargé de toute sa lassitude et sa tristesse. Oui tu lui ressembles beaucoup. Et peut-être que tu l'es vraiment. Elle n'a pas voulu de toi par deux fois alors que tu glissais lentement dans ses bras. Deux fois elle t'a rejeté dans le monde, alors qu'elle a pris tellement de gens autour de toi... tu portes sur le corps tracées par le fer, les marques de tes rencontres avec elle. Tu deviens de plus en plus froide Pivoine, perdant le feu de ta vie, qui ne brule maintenant plus que sur ta chevelure léonine.
Elle s'assoit lentement sur la chaise et prend la main exténuée de la brune...
Les lèvres s'entrouvrent et disent doucement.
La mort frappe à votre porte, Apolonie de Nerra.... et ironiquement, même la maitre d'arme que je suis n'a pas les armes pour repousser sa venue...
Les yeux sinoples restent plongés dans l'eau azurée brouillée de fièvre et de douleur. Ils parlent un instant. Ils expriment les mots qui ne passeront pas ses lèvres, avare de proles qu'elle est... non par aigreur, couardise ou par simple rapacité. Non. Simplement par pudeur. Tout est dit, l'important du moins... Les mots s'égrainent à travers les prunelles et le silence. Ils lui disent... qu'elle est triste et désolée. Peinée. Transparait la douleur de n'être qu'humaine, d'être impuissante contre cette force qui est en train de la détruire à petit feu, pendant de la vie que la brune, devenant vespérale, a donné quelques jours auparavant.
Le silence continue à s'allonger un peu jusqu'à ce que la brune tourne la tête.
La rousse lâche doucement la main pour la laisser reposer sur les draps. Elle se lève, lentement et entame le retour vers la porte.
Murmure avant de la passer.
A un de ces jours Apolonie de Nerra...
La silhouette passe la porte et s'éloigne dans un couloir.
Elle n'est plus utile. Elle n'a plus de raison de rester car ici n'est pas sa place. Elle n'est pas une amie, elle n'est pas un proche, elle n'est pas un parent. Elle n'est rien qu'un élément rapporté dans cette pièce, dont l'épilogue ne nécessite pas la présence de son personnage.
Encore une fois elle retourne vers l'ombre.
Encore une fois elle reste pourtant là.
Entre vie et mort...
La brune dans quelques heures sera libre... libre de tensions, libre de la peine, de la douleur...
Elle l'envierait presque, la rousse fatiguée qui marche vers un refuge.
Toi aussi un jour tu seras libre, Pivoine.... et tu les reverras tous...
Mais pas encore, pas encore...
_________________
Le temps...
Cette donnée si subjective.
Depuis combien de temps déambule-t-elle la Pivoine noire ? Elle n'a plus vraiment idée... des jours. Mais le chiffre est vague. Elle vit la nuit et le jour, entrecoupés de pauses menues et fluettes où elle se cale dans un coin, sur une chaise dans la chambre, sur un banc dans la grande cuisine, pour tomber quelques instants, dans les bras d'un Morphée qui se montre un peu compatissant. Plus qu'à son habitude, il ne la délaisse pas. Peut-être a-t-il un peu pitié cette fois et qu'il ne la tourmente pas comme les soirs trop nombreux où elle en trouve pas le sommeil... peut-être la plaint-il. Se retrouver dans cette demeure, seule, entourée de visages et de pierres inconnues. Ici par devoir, par volonté. Ombre parmi les ombres, secrète et discrète, passant entre les corps qui attendent, silencieuse, dans des allers-retours qui deviennent des routines.
Elle passe et repasse dans la chambre, prenant soin d'arriver entre chaque visite.
Gestes immuables.
Main qui essuie d'un revers de linge humide les gouttes de sueurs sur le front de l'accouchée.
Remèdes apportés un à un et qui coulent à travers sa gorge.
Sortie sans mot dire, pour rejoindre la cuisine et préparer autre chose, trouver un peu de repos malgré les regards suspicieux ou interrogateur du personnel de maison.
Visite à l'enfant qui a trouvé nourrice et qui lui ne l'inquiète pas.
Elle le contemple le petit être qui dort, emmailloté dans ses langes. Un soupir passe les lèvres de la rousse contemplative. Il fait écho à un temps lointain. Celui du bonheur. Car même si le ciel de sa vie se teintait à l'époque de quelques nuages, elle peut dire maintenant que c'était un des plus beaux firmament de sa vie. Le ciel de Carcassonne, qui accueillait sous le soleil du sud, les rires qui se mêlaient aux chants des cigales sous la tonnelle de la Rose des vents. C'était il y a des années, des siècles, une éternité. Les visages passent lentement. Il y a le sien encore là, bien que quelques rides se forment au coin de ses yeux dont l'acier perdait de la dureté lorsqu'il se posait sur elle. C'était les amis, les banalités d'une existence tranquille, qui pourtant maintenant lui paraîssent un Eden perdu, dont elle a été chassée sans qu'elle puisse en retrouver le chemin. Porte clause. C'était le début de l'été. Qui avait vu naitre sa fille. Sa petite fille... comme lui emmaillotée, qui se repose dans son berceau, repue et soupirante d'aise au milieu des attentions. Le temps de l'insouciance, estivale et riante, avant que les orages et les frimas de l'automne ne viennent recouvrir sa vie.
Le regard sinople se perd par la fenêtre quelques instants... où est-elle cette petite brunette qui a dû tellement grandir, depuis ces années. Celle qui jouait à la grande dans l'hôtel de Bazas avant qu'elle fasse le choix le plus douloureux qu'une mère puisse faire. L'envoyer loin. S'empêcher de la voir pour qu'elle ne soit pas victime des affres et des démons qui tournaient autour d'elle. Sa main caresse doucement la joue du petit Gaspard.
Tu n'auras peut-être pas la même chance, petit homme...
Elle n'ose pas penser encore ce qui est une évidence pourtant...
La dernière visite dans la chambre vicomtale lui avait pourtant révélé... l'inéluctable. La fièvre n'avait pas baissé, malgré les décoctions et les bouillons pour lui faire reprendre des forces. La Pivoine commençait à sentir les limites de son art, poindre à l'horizon, au fur et à mesure que les heures laissaient Apolonie plus faible, plus trempée, plus hagarde. Mais il y avait encore un espoir, un espoir tant que seule cette fièvre uvrait sans autre signe qu'une chaleur pressante.
Jusqu'aux hurlements. Alertée par celle qu'elle avait compris être la nièce, elle avait accouru. Un délire. Selon les présentes, elle avait crié contre des fantômes, des ombres, prise d'une crise de panique exacerbée, demandant jusqu'à ses armes. Maintenue, la crise de folie était petit à petit passée, entre les respirations entrecoupées d'Apolonie qui retrouvait un peu son calme, à travers sa chemise trempée. Elle avait ordonné qu'on lui en passe une nouvelle... si elle prenait froid. Et c'est là que ces yeux étaient tombés sur une marque. Comme un coup. Un hématome. Les sinoples s'étaient arrêtées un instant pendant que la pupille qui prenait le pas sur l'eau verte trahissait sa surprise. Son sang s'était glacé un instant. Pendant qu'elle aidait les femmes à lui enfiler la nouvelle chemise de nuit longue, elle cherche encore... une sur la cuisse et une nouvelle dans le dos. Les émeraudes avaient rencontré les saphirs... pierres azurées qui lui avaient intimé l'ordre de se taire avant de fuir son regard qui doit être comme à son habitude bien plus éloquent que ses lèvres qui restent scellées. Elle était sortie de la chambre, la Pivoine, sans rien ajouter.
Petit Gaspard...
La main s'écarte du visage du nouveau né. Tu commences ta vie sous une bien mauvaise étoile.
Elle s'éloigne lentement la rousse vers la porte.
Arrêt avant de la passer.
Son front rencontre l'huis pendant que ses yeux se ferment.
Comment lui dire... ce qu'elle a déjà compris mais qu'elle doit entendre. La rousse épuisée respire profondément. Facile, Pivoine, comme tu l'as toujours fait. Avec franchise. Qui paraît toujours dureté, aux yeux du monde alors que tu es simplement juste. La Justice qu'ils ne connaissent pas, pas celle des contes de fées. La Justice comme vérité nue, sans ambages, sans échappatoire. Cruelle parfois, violente. Mais elle le mérite, tu le sais. Cette brune dont tu sens au fond de toi, les contours, torturés, qui te rappelle les tiens et cette même volonté de franchise... Tu lui dois cela, Pivoine. La vérité, simplement. Même si encore une fois tu seras bourreau, tout en étant victime, tu vas serrer les dents. Tu vas passer cette porte et tu vas faire, ce que tu fais toujours, qu'il pleuve ou qu'il vente, que tu sois en état ou que tu sois détruite, tu vas faire, Pivoine, ton devoir.
La main dextre prend la poignée et sort de la chambre enfantine.
Elle se faufile à nouveau entre les visiteurs, alors que Legowen, Alethea et Anastase sortent de la pièce. Elle demande un instant avant les suivants, entre et ferme la porte avec autorité.
Nous y voilà donc...
La licorneuse, mantel sur les épaules, s'approche du lit lentement. Elle attrape une chaise au passage et l'amène près de la tête d'Aplonie.
Quelques instant de silence qui flotte dans la pièce.
Les sinoples s'accrochent aux azurs vacillantes, pour capter sa conscience et son attention.
J'aimerai n'être pas sa messagère... je lui ressemble pourtant tellement... noire de la tête au pied et le visage blafard...
La rousse ne peut s'empêcher un soupir, faible, mais chargé de toute sa lassitude et sa tristesse. Oui tu lui ressembles beaucoup. Et peut-être que tu l'es vraiment. Elle n'a pas voulu de toi par deux fois alors que tu glissais lentement dans ses bras. Deux fois elle t'a rejeté dans le monde, alors qu'elle a pris tellement de gens autour de toi... tu portes sur le corps tracées par le fer, les marques de tes rencontres avec elle. Tu deviens de plus en plus froide Pivoine, perdant le feu de ta vie, qui ne brule maintenant plus que sur ta chevelure léonine.
Elle s'assoit lentement sur la chaise et prend la main exténuée de la brune...
Les lèvres s'entrouvrent et disent doucement.
La mort frappe à votre porte, Apolonie de Nerra.... et ironiquement, même la maitre d'arme que je suis n'a pas les armes pour repousser sa venue...
Les yeux sinoples restent plongés dans l'eau azurée brouillée de fièvre et de douleur. Ils parlent un instant. Ils expriment les mots qui ne passeront pas ses lèvres, avare de proles qu'elle est... non par aigreur, couardise ou par simple rapacité. Non. Simplement par pudeur. Tout est dit, l'important du moins... Les mots s'égrainent à travers les prunelles et le silence. Ils lui disent... qu'elle est triste et désolée. Peinée. Transparait la douleur de n'être qu'humaine, d'être impuissante contre cette force qui est en train de la détruire à petit feu, pendant de la vie que la brune, devenant vespérale, a donné quelques jours auparavant.
Le silence continue à s'allonger un peu jusqu'à ce que la brune tourne la tête.
La rousse lâche doucement la main pour la laisser reposer sur les draps. Elle se lève, lentement et entame le retour vers la porte.
Murmure avant de la passer.
A un de ces jours Apolonie de Nerra...
La silhouette passe la porte et s'éloigne dans un couloir.
Elle n'est plus utile. Elle n'a plus de raison de rester car ici n'est pas sa place. Elle n'est pas une amie, elle n'est pas un proche, elle n'est pas un parent. Elle n'est rien qu'un élément rapporté dans cette pièce, dont l'épilogue ne nécessite pas la présence de son personnage.
Encore une fois elle retourne vers l'ombre.
Encore une fois elle reste pourtant là.
Entre vie et mort...
La brune dans quelques heures sera libre... libre de tensions, libre de la peine, de la douleur...
Elle l'envierait presque, la rousse fatiguée qui marche vers un refuge.
Toi aussi un jour tu seras libre, Pivoine.... et tu les reverras tous...
Mais pas encore, pas encore...
_________________