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[RP fermé] Adieu l'ami ....

Ladoce
RP sur la disparition de Gabcha de Cianfarano. Pour l'instant, ce RP est fermé. Vous serez avisé dès qu'il sera ouvert


Aix entre le 10 février et le 12 février 1459


Un jour sans nouvelles .... Elle le cherchait partout. Elle avait fait l’ensemble des bureaux, la salle de doléances, les jardins, la cave …. Rien, il semblait introuvable.

La veille, elle l'avait quitté après de longues discussions intrigantes, déroutantes même ... son ami était envahi d'un malaise profond et elle n'était pas sure d'avoir réussi à trouver les mots pour le réconforter.

La Comtesse était soucieuse, tout ceci n'était pas dans ses habitudes. Elle tenta par tous les moyens de dissimuler son inquiétude, peut être avait il simplement eu besoin de prendre un peu de repos, ou alors avait il abusé sur le Pessac.

Deux jours sans nouvelles ... Elle s'était forcée à se plonger dans son travail, essayant de s'enlever toute idée noire et tout mauvais sentiment de la tête. Personne au conseil ne semblait particulièrement relever cette absence, pourtant, un de ses amis les plus intimes s'y trouvait, pareil en doléances ou personne ne semblait être spécialement choqué de ne plus voir le Porte Parole pourtant si présent habituellement.

Trois jours sans nouvelles, cela devenait insupportable .... il ne se serait jamais absenté autant de temps sans le lui dire au préalable, sans laisser de message à quelqu'un... où était il ... quelque chose n'était pas normal ... se remémore ses paroles, ses questionnements à leur dernière entrevue, elle devait le trouver .... envoi d'un messager à Apt ... retour sans rien .... envoi d'un messager à Brignoles ...
Prunille.
[Brignoles, le 12 février]

Depuis deux jours déjà, elle rendait visite chaque jour à son oncle, alité.
Bien qu'en parfaite santé physique, une surcharge émotionnelle avait provoqué en lui le réveil du côté mélancolique de son tempérament, enfoui en chaque Cianfarano avec plus ou moins de profondeur.
Le panier empli d'une fournée de sablés au beurre qui venaient juste de sortir du four, et d'une bonne bouteille de Pessac à la main, elle poussa la porte de la demeure brignolaise de son oncle.
Porte dont elle avait le double des clés, afin de pouvoir débarquer chez lui en toutes circonstances. Peut-être pour cela qu'il n'y résidait pas souvent...
Elle dépose le panier dans l'entrée.

S'attendant à le trouver dans sa chambre, elle s'y dirigea directement, mais elle constata bien vite en pénétrant dans la pièce que le lit était vide, depuis un moment sans doute car les draps de soie étaient correctement arrangés, et la chemise de nuit de Gabcha reposait sur le dossier d'une chaise.

Elle reprit donc l'exploration de la bâtisse, avec le secret espoir de le trouver à l'atelier, confectionnant une nouvelle merveilleuse robe, que peut-être elle pourrait porter pour le mariage de Pillon !
Le seuil de l'atelier fut donc franchi, et le regard bleu acier de la jolie blonde fut attiré en premier lieu par une mannequin de paille, bois et tissu qui trônait au milieu de la pièce, supportant non pas une robe, mais une cape.
Une banale cape noire.
Elle s'en approche. Tourne autour, l'inspecte.
Une mouche qui la gênait est chassée d'un impétueux revers de la main, tandis qu'elle scrute la création.
Sur le cœur, s'entrelacent des fils d'or, traçant les mots : "Capuche m'a tué".
Intriguée, elle se recule.
Son pied bute sur un objet métallique, qui roule dans un fracas du tonnerre un peu plus loin.
Le regard de Prunille bifurque alors tout naturellement en direction du sol, afin d'identifier la nature de la chose qu'elle avait perturbé dans son inertie.
C'est une coupe, en argent, finement ciselée. Elle reconnait bien là le goût de Gabcha pour les belles choses.
Mais il y a aussi une tache. Une tache rouge.
Bordeaux. Du vin.

Lentement, elle se tourne.
Comme si elle ne voulait pas faire face à la réalité.
Et pourtant.
Comme alangui sur un divan recouvert de velours de Gênes beige, il y a le cadavre de son oncle, baignant en un lit d'immondices, les yeux révulsés et grands ouverts, les lèvres encore pleines d'écume, froid et dur comme du marbre.
Elle reste là.
À fixer la mort qu'elle découvre dans toute son horreur pour la première fois.
Perdant toute notion de temps et d'espace.
Et tout à coup, un cri perçant lui déchire les entrailles.
Terrorisée, elle recule, jusqu'à ce que son dos rencontre un mur.
Mur contre lequel elle s'affaisse.
Et assise par terre, ses nerfs lâchent, et elle enfouit dans sa robe des sanglots convulsifs.

C'est cet instant que choisit le messager de Ladoce pour entrer dans la pièce.
Lui aussi a un sursaut de frayeur à la vue du corps inerte du porte-parole de Provence.
A Prunille, il demande, la voix chevrotante, s'il s'agit de Maître Gabcha, elle articule que oui.
Et sans plus attendre, il partit porter cette macabre nouvelle à sa maîtresse la Comtessa.

_________________
Anciennement Gabcha
Ladoce
[Aix, le jour d'après]

Elle n'avait pas réussi à trouver le sommeil. Que Gabcha parte précipitamment du Conseil, elle pouvait le concevoir. Il y a des émotions plus difficiles que d’autres à supporter. Mais qu’il ne donne pas signe de vie, ce n’était pas de lui.

Et que faisait ce foutu messager ? Pourquoi mettait-il tant de temps à revenir ? Elle avait pourtant demandé à être prévenue de son retour même au plus profond de la nuit.

Aussi, aux premières lueurs du jour, elle décida de quitter sa chambre et d’aller à son bureau malgré la fatigue. Elle faisait les cents pas, voyant le jour avancer que plus, quand soudain, on frappa à la porte.

Au visage de l’homme qui se présenta devant elle, elle senti que les nouvelles n’étaient pas bonnes. Elle s’assit, pour ne pas dire qu’elle se laissa tomber sur son fauteuil, ses mains tremblant, son cœur palpitant … elle eut du mal à ouvrir la bouche.

Le messager lui raconta le peu qu’il savait, c'est-à-dire, le corps inerte du Porte Parole dans son atelier, la Dame de Callas qui semblait venir de découvrir le corps …. Et lui qui était revenu aussitôt la prévenir.

Ladoce le paya pour sa course et le congédia. Plusieurs minutes passèrent sans qu’elle ne dise mot. Elle se leva, d’un pas lourd, pour rejoindre le Conseil. Elle aurait la lourde tâche d’annoncer la nouvelle. Devait-elle dire qu’il était mort ? L’était-il vraiment ? Peut être était il juste souffrant et Prunille aurait peut être paniqué et il n’aurait fait qu’un mauvais malaise.

Tout en essayant de se détacher de la réalité, elle passa devant la salle de doléances, si calme depuis ces derniers jours, elle entendit un homme s’énerver dans une des pièces. Décidant d’aller à sa rencontre, elle y découvrit le baron de St Esteve qui recherchait lui aussi son ami.

Elle tenta de faire bonne figure, mais bien vite, elle du lui dire ce qu'il en était, du moins, elle essaya. Il lui était impossible d'admettre que Gabcha était mort, impossible


Il est aujourd’hui entre la vie et la mort

Voilà tout ce qu'elle avait réussi à lui dire.

La discussion qui avait suivi s'était avérée terrifiante, tant de réalités sous leur nez, tant de choses qu'ils ne maitrisaient pas, encore, mais qui devenaient si évidentes.

Et cette ... mort ... à ce moment précis ... Elle n'avait rien de normal, personne ne pourrait lui faire croire le contraire ...

Elle retourna à son bureau, essayant de répondre à ses foutues obligations comtales, constatant avec effroi que l'absence de Gabcha n'affolait pas au plus au point certaines personnes pourtant bien plus concernées que d'autres. Elle s'arrêta soudain, trop de choses en tête.

Elle devait se rendre à Brignoles, constater d'elle même, et savoir ce qu'il en était vraiment. Et si le baron avait raison, si leur ami avait été mêlé à bien d'autres choses, si sa mort n'était pas naturelle .....

Elle fit préparer son attelage, et prit immédiatement la route vers l'atelier Cianfarano
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