[RP} Un Pom Champomy

_________________

Les réflexions de Pom commençaient à le plonger dans de profondes rêveries. L'arbre qui dominait sa tête était tout gazouillant du chant des oiseaux qui sentaient l'arrivée prochaine du printemps. Le printemps, tient ,cela faisait un an qu'il n'était point venu à Reims. Il se rappelait alors avoir cueilli une jonquille, sur le bord du chemin, une jonquille en avance sur son temps, à croire que le renouveau ne veut pas attendre en Champagne.

Quand une voix le sortit de ses pensées ! Une voix qu'il reconnut immédiatement, la voix d'une de ces blondes que l'on ne peut oublier.

'jour Lylla répondit-il en observant la chevelure dorée apparaitre alors qu'elle rejetait son capuchon en arrière. Malgré le fait qu'elle soit enceinte, pas qu'un peu, elle ne lui paraissait pas avoir changé. Il lui adressa un très grand sourire, montrant ainsi la joie qu'il avait à la retrouver.

Moi aussi, je suis heureux de te revoir. D'ailleurs, j'espérais bien te rencontrer dans cette ville, p'tète que ma visite au bureau de police n'avait pas qu'un seul but.

Mais il est vrai que ce que tu me dis va en rassurer une, Camille a tellement entendu parler de voyageurs dont le trajet sur les routes avoisinantes s'était terminé tragiquement qu'elle avait un peu peur à prendre le départ sans un papier écrit par une autorité reconnue. Je m'en vais lui envoyer un pigeon pour lui dire que rien ne s'oppose à sa venue et qu'elle peut venir l'esprit tranquille.

Quant à moi, je n'avais pas d'inquiétude, ta parole me suffisait. La preuve, je suis là.

Il sentit que parler ainsi alors que ses interrogations avaient disparu lui donnait enfin envie de gouter à la bouteille posée à ses côtés. Mais en proposer à Lylla alors qu'il pouvait voir son ventre si rond ne lui semblait pas judicieux. Les femmes sont tellement sages à certains moments de leur vie !

Que deviens-tu, Lylla ? Il me semble que tu as trouvé de quoi grandement t'occuper, entre le Duché et ta famille.
_________________

Vous pouvez utiliser mes lettres RP

Quelques jours plus tard

Les journées se succédaient paisiblement, le matin Pom se levait, un bon petit déjeuner en taverne, des tavernes bien vides. Mais le printemps semblait vouloir pointer le bout de son nez et les fruits commençaient à s'épanouir sous le soleil. Ce serait bientôt la saison des tartes.

Pi ensuite, direction le verger. D'ailleurs, c'est là qu'il était en ce moment, se demandant sur quel arbre il allait appuyer son échelle.

Cré nom, tous ces fruits qui sont bien beaux, lequel m'en vais-je choisir ?
_________________

Vous pouvez utiliser mes lettres RP

De passage à Reims, Hersent se rendit au verger, après avoir installé sa petite famille à l'auberge. Elle portait son fils contre elle, emmaillotté dans une grande écharpe nouée autour de sa taille. Elle était heureuse de le sentir endormi et confiant, bercé par le rythme de la marche. Elle avait laissé ses armes dans la chambre...ce qu'elle venait faire au verger ne nécessitait pas un tel attirail.

Alors qu'elle s'approchait de la première rangée de pommiers, elle aperçut une silhouette masculine qui ne lui était pas inconnue. Elle avança encore et finit par reconnaître le grand Pomdunor qui l'avait fait tant rire à Compiègne. Parvenue près de lui, elle l'entendit s'interroger tout haut:

Bonjour, sire Pom'! A votre place je choisirais les fruits qui se trouvent là-haut sur votre senestre. Ils me paraissent plus charnus et juteux. Je suis ravie de vous revoir. Le hasard est amusant des fois. Comment se porte la délicieuse Camille? Toujours allergique aux tisanes? Et le pilier de taverne de Compiègne?

Pendant qu'elle parlait de tout et de rien avec Pomdunor, elle examinait les feuilles des fruitiers qu'elle jaugeait avec attention, puis en cueillait certaines qu'elle déposait dans un sac en toile. Elle regardait aussi au sol, au cas où quelques fleurs de camomille pointaient leur corolle. Elle aperçut des plans de bourrache, aussi se dirigea-t-elle vers eux afin d'en cueillir feuilles et fleurs.
_________________

Pom, la tête en l'air, l'échelle sur l'épaule, commençait à avoir mal au coup à force de réfléchir. C'est qu'il est bucheron d'habitude, pas cueillir. Les arbres, il les coupe, il grimpe pas dedans.

Quand soudain, une voix se fit entendre.

Cré nom, juste le jour où j'ai oublié ma gourde, v'la la tisanière qui déboule.

Il se retourna et adressa un grand sourire à la brune qui venait de parler, à part son délire d'herbes à l'eau, il l'aimait bien, cette brune.

Bonjour, dame Hersent. J'avais bien besoin de conseils et il est certain qu'avec vous je peux pas mieux tomber. Les plantes, c'est votre rayon.

Il pointa son doigt vers le haut de l'arbre situé à gauche.

C'est ceux la qu'il faut que je cueille ? C'est qu'ils sont bien haut. Heureusement que j'ai mon échelle.

Il appuya l'engin sur le tronc, mit l'anse de son panier sous son bras et regarda Hersent.

Mais au fait, qu'est ce qui vous amène en ce lieu, gente dame ? Si je peux vous assister, je serai ravi de vous être utile.
_________________

Vous pouvez utiliser mes lettres RP

La jeune femme venait d'arriver à Reims et en avait déjà fait un rapide tour afin d'y repérer l'emplacement des tavernes. Visiter, elle le ferait plus tard car elle avait le temps, et elle espérait bien trouver quelqu'un qui puisse lui en révéler quelques secrets. La brunette s'était donc pour l'instant contenter du nécessaire, enfin, du principal : se désaltérer.

Mais restait l'autre "problème" : se sustenter. La jeune femme avait demandé à quelques passants la direction du marché, mais cette dernière, rêveuse, distraite, et n'ayant pas le moindre sens de l'orientation, réussit à prendre quasiment le chemin inverse, et se trouva donc près d'un jolie verger.

Mhm .. ça ressemble à Clermont tient .. Puis elle sourit - nostalgique ? - sans doute que non, son enfance n'étant pas la meilleure chose qu'elle eut pu connaitre dans sa vie. Elle était seulement contente, de découvrir une autre ville, mais aussi d'observer rêveusement les fruits qui commençaient à avoir jolies mines.

La rêverie, c'est ce qui la déterminait le mieux aujourd'hui .. Elle se promenait, sans but, ne pensant pas même à ramasser quelques fruits à portés, ou bien tombés, gisant sur le sol. Elle avançait, la tête ailleurs, et n'avait même pas remarqué qu'à quelques mètres devant elle, Pom et Hersent étaient là..

Elle entendait des voix, certes, mais avait l'impression qu'elles sortaient seulement de son imagination. Néanmoins, au fur et à mesure qu'elle se rapprochait de la source du bruit, la jeune femme sortit progressivement de ses songes. Elle nota donc la présence d'Hersent puis d'une échelle, le long de laquelle elle fit parcourir ses yeux avant d'apercevoir Pom, qui la tenait.

Oh ! Bons.. Euh, Bonjour pardon ! dit elle avec un grand sourire, pas encore tout à fait revenue de ses rêveries.
_________________

Pom suivait le regard d'Hersent, oui, c'était bien ces fruits là qu'elle lui conseillait de cueillir. d'accord, ils étaient gros, bien colorés. Certainement très juteux et gouteux. Mais ils avaient un inconvénient, quelque chose de rébarbatif. Leur position. Ils étaient trop hauts.

Et il savait qu'il ne pourrait compter sur Hersent, son fils l'accaparait plus que tout autre, chose bien normal pour une mère aimante.

Qui pourra bien me tenir cette échelle ? On a beau être à la capitale champenoise, les champs sont toujours des champs, avec des trous et des bosses.

Don du ciel, une nouvelle petite voix se fit entendre.

Pom n'avait pas besoin de se retourner, il la connaissait bien cette voix même si elle était encore plus douce cette fois-ci qu'à l'accoutumée. Mais il se retourna cependant car il aimait aussi à la contempler, cette jeune fille de Compiègne.

'jour Camille ! Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu m'as l'air bien endormie. T'as fait bon voyage ?

Il lui sourit et continua.

Tu vois Camille, y a pas grand chose à manger dans le coin. Pour se nourrir, faut travailler. C'est pas un travail bien épuisant mais je sens que j'ai point le physique pour. T'as vu ma taille ? As-tu déjà vu un gros ours se balader sur les branches d'un arbre pour en cueillir les fruits ? Moi non. Mais un écureuil a plus d'aptitude pour ce travail.

Il la détailla longuement.

Tu sais Camille ? T'as tout d'un écureuil, sa grâce, sa légèreté et son habileté.

_________________

Vous pouvez utiliser mes lettres RP

Camille regardait Pom de ses yeux à moitié réveillés, un Pom qui lui, à l'inverse d'elle, semblait en forme, voire très en forme. Elle l'observait et se disait qu'il avait l'air de drôlement bonne humeur aujourd'hui, avant de réaliser que ce n'était pas seulement aujourd'hui .. Pom était toujours de bonne humeur, ou du moins, elle ne l'avait jamais vu qu'ainsi, et en un sens c'est ce qu'elle appréciait beaucoup chez lui. Comme s'il arrivait à sélectionner tout ce qu'il pouvait ressentir, pour ne garder que le meilleur, le meilleur sans jamais se prendre la tête, et donc sans doute sans jamais souffrir. Voilà, Pom respirait la liberté, comme quelques autres personnes - rares - que la brunette avait croisé, et qu'elle admirait.

Car c'est cette liberté que cherchait à présent la jeune femme, ayant décidé de ne plus souffrir, et d'oublier son passé. Sa rencontre avec Caro l'y avait beaucoup aidé, quelques mois auparavant : elle lui avait permis d'accepter .. tout simplement. D'accepter qu'elle avait changé, d'accepter que le passé était derrière elle, et qu'il fallait l'y laisser. De comprendre qu'il fallait seulement avancer, avec un sourire, et seulement profiter.

Ainsi rêvant la brunette entendait Pom dire beaucoup de choses, avec beaucoup de questions, mais ne l'écoutait qu'avec peine. Il parlait d'un ours dans un arbre, puis d'un écureuil, et elle se demandait qu'elle était le rapport .. Mhm, sans doute l'ours ne pourrait-il pas monter dans l'arbre. Pom était-il l'ours ? Apparemment puisqu'elle l'entendit distinctement dire :

Ainsi, elle était l'écureuil, et lui l'ours. Rougissant légèrement à ces dires, elle le regarda ensuite de manière un peu perplexe. Avait-il oublié la jolie chute que l'écureuil malhabile avait fait quelques jours auparavant à Compiègne ?

Tu .. veux que je monte la dedans .. pour cueillir des fruits ? Puis elle réalisa à quel point sa question tombait sous le sens et ajouta sans lui laisser guère le temps de répondre à la première Tu me tiens l'échelle ? Après tout, elle en avait cueilli des tas des fruits à Clermont, elle avait l'habitude, il n'y avait aucune raison de se faire du soucis .. aucune.
_________________

Elle a vraiment un drôle d'air. L'air de Reims peut-être ! A moins que ce ne soit le gout de la bière d'ici ?

Pom observait Camille. Il l'observait, non il l'examinait. Il essayait de lire en elle, voir ce qu'il ne comprenait pas. C'était bien elle qui se tenait devant lui, et pourtant il sentait une différence. Une différence fugace. Un peu comme une fragrance qui relevait légèrement l'air, quelque chose d'impalpable. Rien à voir avec l'odeur des mimosas qui entêtent les esprits ou des jacinthes qui étourdissent les sentiments, plutôt l'odeur délicate du genet sur la falaise ou du jasmin qui éveille l'esprit.

Que m'arrive-t-il à moi aussi ? Mon esprit se met encore à vagabonder.

Il entendit la proposition de Camille et revint au réel.

Te tenir l'échelle ? Bien sur, le sol est si accidenté qu'elle en est bancale. Mais elle est solide, ses barreaux sont costauds. Ce n'est pas ton poids qui va les effrayer. Tu peux monter sereinement jusqu'en haut.

Il vit qu'elle commençait à monter quand malicieusement, il ajouta :

Dis donc, Camille, tu n'oublies rien ?
_________________

Vous pouvez utiliser mes lettres RP

Ayant entendu Pom, la jeune femme, confiante, s'exécuta et commença à monter les premiers barreaux de l'échelle quand la voix de Pom la fit s'arrêter et le regarder.

Mhm .. qu'est-ce que je peux avoir oublié ? Pis c'est quoi cet air malicieux qu'il a .. ?! Il se moque de moi ? pensait la brunette qui réfléchissait le plus vite possible afin de ne pas rester des heures suspendue sur une échelle à quelques centimètres du sol.

Le regardant droit dans les yeux avec un air interrogateur, un sourcil légèrement levé, elle demanda, légèrement taquine Bin .. Je sais pas moi. On est pas en taverne, donc je n'ai pas oublié de te payer à boire .. Logiquement, tu attendrais peut-être de moi que je prenne un panier .. Mhm, tu crois que je dois prendre un panier pour là-haut ? Tu vas pas t'amuser à tenter de réceptionner tout d'en bas ?
_________________

Grouik grouiiiik !!!

Une forêt, des arbres, des clairières. ça y ressemblait mais cette forêt, elle ressemblait pas à la sienne. Pommette se semblait un peu perdue dans ces bosquets si bien ordonnés. Elle avait envie d'un réconfort.

Bin oui, cette pov bête avait bien changé, les pommes ça l'avait transformée. Elle non plus, tout comme l'ours, ne pouvait monter dans les arbres. Comment faire pour assouvir sa faim de fruits frais ? Parce que ceux qui étaient par terre, ils étaient vraiment trop souvent pourris. Et un cochon sauvage, ça ne mange pas la même chose que les cochons à la peau rose.

La seule solution, ce sont les humains.

Justement, y en avait deux qu'elle connaissait désormais et qui jusqu'à présent n'avaient pas essayé de lui faire du mal. Elle s'en approcha et de son mufle tapota légèrement le bas de l'échelle.

Grouik grouiiiik !!!

Pom n'eut pas le temps de répondre à Camille qu'un bruit étrange se fit entendre. Ni une ni deux, la peur le prit à nouveau. Il grimpa tout en haut de l'échelle, dépassant la jeune fille qui se trouvait désormais plus bas que lui.

En dessous, la laie qui l'avait tant fait courir à Compiègne venait de faire son apparition.

Cré nom, d'où c'est-y qu'elle sort, celle-là ?
_________________

Vous pouvez utiliser mes lettres RP

Alors qu'un bruit familier - trop familier - retentit aux oreilles de la jeune femme, v'la qu'une Pom la doublait, manquant de la faire tomber, pour rejoindre le sommet de l'échelle. Bin alors ?! qu'est-ce qu'il lui prenait au Pom ? Regardant au pied de l'échelle, Camille éclata d'un léger rire .. Voilà donc ce qui avait terrorisé le prétendu ours ?

À vrai dire, la brunette aurait pu avoir peur aussi, si elle n'avait pas croisé le regard suppliant de la laie. Moaaaa elle était mignonne en fait ! M'enfin, mignonne mais peut-être pas au point de descendre de l'échelle.

Puis, ne pouvant répondre à la question de Pom - elle n'en savait fichtrement rien elle de comment ce petit animal monstrueux avait pu les suivre - elle prit une décision - peut-être pas la plus clairvoyante.

Pom, faut qu'on ramène des fruits à c'te pauvre ptite bête affamée et désespérée .. Tu sais, histoire qu'elle ne tente pas de nous manger nous .. et joignant la parole au geste, la jeune femme poursuivit son ascension, empêchant sans y penser le Pom de descendre.. Au fait qui c'est qui tenait l'échelle à présent ? La laie ?
_________________

Pov tite bête que tu dis, Camille, pov tite bête ! En tout cas, la tite bête, elle a un gros museau et deux grosses défenses. Si tu veux lui faire câlin, vas-y, je t'en empêche pas. Mais pour ma part, plus haut je serai, mieux je me trouverai.

N'empêche qu'il était maintenant bien placé pour cueillir les fruits, le Pom et qu'en plus il avait son panier en osier sous le bras. L'était plus agile qu'il ne le pensait quand le besoin s'en faisait sentir.

Bin non, finalement, la brunette avait décidé de monter, v'la qu'elle lui donnait des coups de tête dans les fesses, histoire de l'inciter à monter encore plus haut.

Arrêtes, Camille, je peux point monter plus haut. Sinon j'm'en va faire la bascule et me retrouver le nez par terre. Et j'en ai nulle envie.

Brutalement, l'échelle se mit à pencher dangereusement. Instinctivement, Pom attrapa la branche la plus proche d'une main, s'en servant pour maintenir l'échafaudage en équilibre, équilibre très instable, que la moindre sollicitation pourrait mettre à mal. Le rouquin ne disposait désormais d'aucune liberté de mouvement, coincé qu'il était de tous côtés.
_________________

Vous pouvez utiliser mes lettres RP