--Casteliana
Fermé pour limiter les interventions intempestives. MP si vous voulez participer.
[Limoges un soir tard, dans les quartiers nobles, petit hotel particulier]
- Margueritte, nos convives sont partis à présent, veillez à remettre de l'ordre dans le grand salon, le petit salon, la salle à manger, et bien évidement dans la cuisine. Hatez-vous, après vous me préparerez un bain.
- Bien entendu Madame ! comme si je vous avez attendu pour le faire... C'est pas comme si c'était moi qui avait conduit vos invités à la sortie et qui tient cette maison...
- Plait-il ?!
- Non rien Madame, je prenais juste des notes.
- Bien ! dans ce cas Hatez-vous ! oh et n'appelez pas Ninon je n'ai guère besoin d'elle se soir, le lacet de mon corsage a rompu lors du Dîner. Ainsi elle pourra vous aider... Oh et allez demander si Harchi a besoin de vos services, il a pris congé dans son bureau.
- Oui Madame. Bien Madame. Vous voulez pas non plus que je vous lise une histoire ? tsssss Ni_non...
Les yeux bleux azures de la Baronne se posent sur la gouvernante. Les moqueries, elle préfère faire comme si elle ne les entendait pas, Margueritte oubliait souvent son rang mais on ne faisait pas meilleure gouvernante dans tout le royaume aussi Casteliana en faisait fit du moment qu'elle se tenait en public. Faire comme si de rien était, et sourire. Voilà la meilleure arme de la Baronne Blonde.
- Bien ! Hatez-vous ! Que faites-vous encore icelieu. j'ai grand besoin de détendre mes muscles endoloris après cette longue soirée de sourire, de poses avantageuses... et je ne veux point me coucher au chant du coq.
Mais la gouvernante claque déjà la porte. Soupire des lèvres purpurines. La tête lui tourne légèrement, pas étonnant avec tous les bons vins français qui ont défilé à table. Mais cette soirée mondaine de la haute bourgeoisie et de la noblesse limougeaude l'avait grandement amusée. C'est déjà ça. Attablée à sa coiffeuse la Baronnes se toise dans le miroire. Les temps passe et les première rides naissent sous sa poudre de riz. Il est grand temps de donner héritier au Barron... Harchi. L'espace d'un instant ses pensées s'envolent vers son mari, lui non plus n'est pas de première fraicheur. Tant d'années à essayer, tant d'échecs, de fausses joies de décéption, de tristesse... Son corps annonçait pourtant les premier signe de vieillesse, ses pertes ecarlates se faisaient moins régulières... Voilà trois mois qu'elle ne les avait eu.
Sursaut de la Baronne.
- Trois mois ?!
Elle se lève d'un bon de sa chaise tapissée, et se dirige vers sa commode d'acajou, ouvre le premier tiroire et en sort un ruban. Elle laisse tomber son corset abîmer. La voilà seule dans sa chambre dans sa tenue la plus intime. Se peut-il qu'elle est pris du ventre ? Et la baronne entoure sa taille avec le ruban qu'un tisserand de Limoges lui avait donné.
- 20 pouces... Ciel ! 20 alors que mes corsets sont de 18 ... ce peut-il que ?...
Casteliana laisse tomber le ruban sur le sol, et s'assoie sur sa méridienne ressassant les évènements des derniers mois. Certes elle avait fondu à plusieurs reprises devant des patisseries délicates. Mais finalement pas tant que cela. Pas de saut d'humeur. Du moins pas plus qu'à l'accoutumée. Oh, mais bien sur, elle avait eu deux ou trois vertiges. Le dernier pas plus tard qu'au début de la soirée. Les grands yeux bleux s'écarquillent. Grosse ... la voilà peut-être grosse.
- Ciel !
La Baronne se lève à la hâte, ouvrant la porte de sa chambre dans la foulée.
- Margueeeeeeeeerrrrrrrrriiiiiiiiiiiiiiitte ! Margueeeeeeeeeeerrrrrrrrrrrriiiiiiiiitteeee ! Juste Ciel où êtes-vous ! Mais hatez-vous, vous dis-je !!!
Sourire railleur qui s'esquisse sur le visage de la Baronne tandis que Margueritte monte les escaliers quatre à quatre, au moins, ce petit exercice lui fera du bien.
- Madame m'a demandé ? que ... ahem ... que puis-je pour vous ?
- Margueritte ! Allez me quêrir mon mari au plus vite ! c'est extrèment urgent ! pas d'excuses ! Il doit venir me rejoindre tout de suite. Dites ensuite à tout le monde qu'une fois le rangement fait, vous aurez le droit de vous coucher. Mais !!! et j'insiste bien sur ce mais !! Interdiction formelle de passer par l'escalier principal ! Vous emprunterez l'escalier de service pour rejoindre vos couches sous les combles ! Le Baron et moi-même ne désirons en aucun cas être dérangé. Vous avez bien compris ?
- Oui Madame ! mais que ce passe-t-il ?
- Assurez-vous aussi que les cheminées ont assez de bois pour chauffer toute la nuit. Allez ! Zou ! disparaissez !
Sans plus de cérémonie, la Baronne expédie la gouvernante, lui fermant la porte au nez. Ce n'était pas sur, mais ça y ressemblait grandement. Un instant de doute pourtant... Doit-elle vraiment alerter le Baron, et si c'était encore une fausse joie ? Le pauvre ni survivrait pas.