Zazanilli
[Oui bon cest vrai on est tombé sur une tarée, un cas clinique désespéré.] Dikkenek
Si seulement vous vous trouviez sur la place du calpulli ce jour là, vous auriez pu assister en exclusivité à la crise de nerfs d'une Vérole Décap'ante.
Elle s'avançait alors, encore à peu près normalement. A ceci près qu'elle pleurait. Vous avez déjà vu Zãzanilli pleurer ? C'était de la comédie. Surement destinée à vous faire craquer et débourser vos quachtlis ou vous répandre en excuses. Ce que vous avez fait, assurément.
Mais cette fois ci, c'était pour de vrai. Serrée dans ses bras, la petite Papalotl gémissait.
La mère s'est arrêté, a très calmement posé l'enfant au sol, puis s'est soudain mise à gesticuler, faire des bonds, et taper des pieds.
Danse bizarre, soit. Jusque là, tout allait plutôt bien.
Elle s'est ensuite mise à tirer sur ses nattes, s'arracher touffes de cheveux, puis a dégainé son couteau, l'a tendu devant elle. Et voilà qu'il s'approche d'une gorge, d'un bras, elle menace les gens autour qui n'avaient rien demandé -à part continuer tranquille leur marché. Puis un cri, long hurlement de détresse.
Enfin, des mots à peu près compréhensibles, jetés dans le silence soudain :
- Je cherche un guérisseur.
Les muscles du visage contractés, une grimace tordue au coin de la bouche : oui, cette frêle jeune fille pas bien grande fait tout de même peur.
- UN GUERISSEUR ! Bande de pécaris émasculés.
On hésite à l'arrêter, lui flanquer une bonne raclée pour lui donner la leçon, on en a la force c'est certain et bien l'envie, cependant une voix s'élève déjà.
- Y'a la femme, une d'ceux qui combattent les Metz, la chamane...
- Brume, elle s'appelle !
Sourcils de la Grande Gamine qui se fronce, elle s'impatiente.
- OU ÇA ?
- J'l'ai croisée à l'instant 'lors qu'elle rentrait dans sa hutte...
On lui décrit où se situe cette dernière, puis elle récupère sa mioche, et y file.
Voyez-vous, c'est la cata. Une désastre, cataclysme, la fin du monde est proche, je vous l'assure. La Teigne sent son coeur chavirer, ne contrôle plus ses pensées, a envie de plonger dans un bain gelé, d'insulter tous ceux qui passent, de cracher sur les étals de fruits et légumes, de tirer les cheveux des guerriers, renverser les bols de pulques, flanquer des coups de pieds dans les derrières et gueuler un bon coup. C'est une Peste en furie, tempête plus puissante que jamais.
Mais surtout, une mère en détresse.
Mademoiselle Cacahuète est malade.
Fiévreux, l'enfant tousse, dans ses bras. La gamine, plus de deux ans -déjà !- s'est tue et gémit. Et sa porteuse se fait un sang d'encre, ça lui prend aux tripes et lui fait monter des pulsions meurtrières au ciboulot.
Enfin, la voilà qui finit par arriver à la hutte indiquée.
- Bordelàmerdepécari c'te chamane à deux quachtlis si elle m'fait tourner en lama, j'te jure mon papillon que j'la scalpe !
Voilà qu'elle entre dans la hutte.
- C'toi la chamane ? Ma gossémaladélétoutchodcomsavectoustous.
Sourcil qui se hausse de la Décap'. Comment ça elle était incompréhensible ? Mais pas du tout. Par contre, impatiente, elle l'est !
Bon tu la soignes ou t'attends que j'sorte le couteau pour faire avancer les choses ?
D'ailleurs, elle le sort, et le garde en main, dans un attitude un poil menaçante. Pas d'humeur à rigoler.
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Si seulement vous vous trouviez sur la place du calpulli ce jour là, vous auriez pu assister en exclusivité à la crise de nerfs d'une Vérole Décap'ante.
Elle s'avançait alors, encore à peu près normalement. A ceci près qu'elle pleurait. Vous avez déjà vu Zãzanilli pleurer ? C'était de la comédie. Surement destinée à vous faire craquer et débourser vos quachtlis ou vous répandre en excuses. Ce que vous avez fait, assurément.
Mais cette fois ci, c'était pour de vrai. Serrée dans ses bras, la petite Papalotl gémissait.
La mère s'est arrêté, a très calmement posé l'enfant au sol, puis s'est soudain mise à gesticuler, faire des bonds, et taper des pieds.
Danse bizarre, soit. Jusque là, tout allait plutôt bien.
Elle s'est ensuite mise à tirer sur ses nattes, s'arracher touffes de cheveux, puis a dégainé son couteau, l'a tendu devant elle. Et voilà qu'il s'approche d'une gorge, d'un bras, elle menace les gens autour qui n'avaient rien demandé -à part continuer tranquille leur marché. Puis un cri, long hurlement de détresse.
Enfin, des mots à peu près compréhensibles, jetés dans le silence soudain :
- Je cherche un guérisseur.
Les muscles du visage contractés, une grimace tordue au coin de la bouche : oui, cette frêle jeune fille pas bien grande fait tout de même peur.
- UN GUERISSEUR ! Bande de pécaris émasculés.
On hésite à l'arrêter, lui flanquer une bonne raclée pour lui donner la leçon, on en a la force c'est certain et bien l'envie, cependant une voix s'élève déjà.
- Y'a la femme, une d'ceux qui combattent les Metz, la chamane...
- Brume, elle s'appelle !
Sourcils de la Grande Gamine qui se fronce, elle s'impatiente.
- OU ÇA ?
- J'l'ai croisée à l'instant 'lors qu'elle rentrait dans sa hutte...
On lui décrit où se situe cette dernière, puis elle récupère sa mioche, et y file.
Voyez-vous, c'est la cata. Une désastre, cataclysme, la fin du monde est proche, je vous l'assure. La Teigne sent son coeur chavirer, ne contrôle plus ses pensées, a envie de plonger dans un bain gelé, d'insulter tous ceux qui passent, de cracher sur les étals de fruits et légumes, de tirer les cheveux des guerriers, renverser les bols de pulques, flanquer des coups de pieds dans les derrières et gueuler un bon coup. C'est une Peste en furie, tempête plus puissante que jamais.
Mais surtout, une mère en détresse.
Mademoiselle Cacahuète est malade.
Fiévreux, l'enfant tousse, dans ses bras. La gamine, plus de deux ans -déjà !- s'est tue et gémit. Et sa porteuse se fait un sang d'encre, ça lui prend aux tripes et lui fait monter des pulsions meurtrières au ciboulot.
Enfin, la voilà qui finit par arriver à la hutte indiquée.
- Bordelàmerdepécari c'te chamane à deux quachtlis si elle m'fait tourner en lama, j'te jure mon papillon que j'la scalpe !
Voilà qu'elle entre dans la hutte.
- C'toi la chamane ? Ma gossémaladélétoutchodcomsavectoustous.
Sourcil qui se hausse de la Décap'. Comment ça elle était incompréhensible ? Mais pas du tout. Par contre, impatiente, elle l'est !
Bon tu la soignes ou t'attends que j'sorte le couteau pour faire avancer les choses ?
D'ailleurs, elle le sort, et le garde en main, dans un attitude un poil menaçante. Pas d'humeur à rigoler.
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