Mariealice
Longue avait été la prise de décision. Longue et douloureuse, comme toutes celles qu'elle prenait depuis quelques temps déjà.
Fuite en avant? Le cortège l'avait été dans une certaine mesure oui. Tout comme ce qu'elle faisait depuis Vendôme. D'ailleurs y rester 15 jours pour les fêtes de fin d'année n'avait fait que lui remettre un peu plus en mémoire toute la douleur et la souffrance tapies là, au fond de sa tête.
Si encore, seule elle avait à souffrir de tout ceci, mais non, elle entrainait tout le monde avec elle. Flaiche qui se sentait inutile et impuissant, Enguerrand qui voulait l'aider alors qu'il n'en avait pas la force, devant déjà lutter lui-même, et tous les gens qui l'entouraient, la côtoyaient, la sentaient perdue alors qu'elle n'avait de cesse de répondre que personne, à part elle-même, ne pourrait quoi que ce soit.
Une lumière avait fini par pointer dans le noir qui la cernait. Inattendue, surprenante, rapide. Presque incongrue dans sa venue. Et des choix s'étaient imposés. Bourgogne, le Ténébreux.
Le reste ne concernait finalement que ses proches, le résultat lui était désormais visible et su. Flaiche et elle se séparaient, vivant désormais chacun de leur côté, même si leur lien demeurait fort, immuable presque, parce qu'elle ne pouvait le concevoir autrement. Gardon resterait à jamais Gardon, à ses yeux, à ceux de leurs enfants. Ils avaient parlé, longuement, pleuré même et s'étaient mis d'accord sur les choses à faire.
Partie devant, elle avait préparé le départ, l'avait annoncé, certains tentant de l'en dissuader. Mais il était trop tard. Elle serait dans quelques jours résidente bourguignonne, Flaiche pourrait suivre son chemin qu'elle espérait plus heureux qu'avec elle. Seleina l'y aiderait sans nul doute, leurs amis communs aussi comme Ewaele, Mac... Longue liste en fait. Les enfants viendraient avec elle mais bien sûr il pourrait les voir quand il le voudrait, quitte à ce qu'il vienne en Bourgogne ou qu'elle les lui envoie avec une escorte ou les amène pour quelques jours.
Restait désormais à partir pour de bon, à dire au revoir à ceux qu'elle croisait, à voir Enguerrand aussi, autre double qu'elle laissait en Limousin. Elle se souvenait désormais avec acuité les rencontres avec tous, certaines discussions, ressentait plus fort encore les liens entre eux.
Dire au revoir...Trois mots qui semblaient simples de prime abord. Mais dans les faits, c'était bien différent.
Malles prêtes, chargées sur les coches, les enfants jouaient avec leur nourrice en attendant le signal de départ. Elle... Elle faisait le tour de la maison, laissant glisser ses doigts sur un meuble ici, son regard sur une tenture là. Des scènes se déroulaient devant ses yeux, des visages et des voix disparus se superposant aux pièces vides de vie. Larmes coulant alors, silencieux témoins de la peine ressentie, celle qu'elle cacherait à nouveau avec ses soeurs.
Elle était là, dans le salon, observant le jardin dans lesquels les enfants se poursuivaient en riant, perdue dans ses pensées, plus que quelques heures....
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Fuite en avant? Le cortège l'avait été dans une certaine mesure oui. Tout comme ce qu'elle faisait depuis Vendôme. D'ailleurs y rester 15 jours pour les fêtes de fin d'année n'avait fait que lui remettre un peu plus en mémoire toute la douleur et la souffrance tapies là, au fond de sa tête.
Si encore, seule elle avait à souffrir de tout ceci, mais non, elle entrainait tout le monde avec elle. Flaiche qui se sentait inutile et impuissant, Enguerrand qui voulait l'aider alors qu'il n'en avait pas la force, devant déjà lutter lui-même, et tous les gens qui l'entouraient, la côtoyaient, la sentaient perdue alors qu'elle n'avait de cesse de répondre que personne, à part elle-même, ne pourrait quoi que ce soit.
Une lumière avait fini par pointer dans le noir qui la cernait. Inattendue, surprenante, rapide. Presque incongrue dans sa venue. Et des choix s'étaient imposés. Bourgogne, le Ténébreux.
Le reste ne concernait finalement que ses proches, le résultat lui était désormais visible et su. Flaiche et elle se séparaient, vivant désormais chacun de leur côté, même si leur lien demeurait fort, immuable presque, parce qu'elle ne pouvait le concevoir autrement. Gardon resterait à jamais Gardon, à ses yeux, à ceux de leurs enfants. Ils avaient parlé, longuement, pleuré même et s'étaient mis d'accord sur les choses à faire.
Partie devant, elle avait préparé le départ, l'avait annoncé, certains tentant de l'en dissuader. Mais il était trop tard. Elle serait dans quelques jours résidente bourguignonne, Flaiche pourrait suivre son chemin qu'elle espérait plus heureux qu'avec elle. Seleina l'y aiderait sans nul doute, leurs amis communs aussi comme Ewaele, Mac... Longue liste en fait. Les enfants viendraient avec elle mais bien sûr il pourrait les voir quand il le voudrait, quitte à ce qu'il vienne en Bourgogne ou qu'elle les lui envoie avec une escorte ou les amène pour quelques jours.
Restait désormais à partir pour de bon, à dire au revoir à ceux qu'elle croisait, à voir Enguerrand aussi, autre double qu'elle laissait en Limousin. Elle se souvenait désormais avec acuité les rencontres avec tous, certaines discussions, ressentait plus fort encore les liens entre eux.
Dire au revoir...Trois mots qui semblaient simples de prime abord. Mais dans les faits, c'était bien différent.
Malles prêtes, chargées sur les coches, les enfants jouaient avec leur nourrice en attendant le signal de départ. Elle... Elle faisait le tour de la maison, laissant glisser ses doigts sur un meuble ici, son regard sur une tenture là. Des scènes se déroulaient devant ses yeux, des visages et des voix disparus se superposant aux pièces vides de vie. Larmes coulant alors, silencieux témoins de la peine ressentie, celle qu'elle cacherait à nouveau avec ses soeurs.
Elle était là, dans le salon, observant le jardin dans lesquels les enfants se poursuivaient en riant, perdue dans ses pensées, plus que quelques heures....
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