--Ella_duree
Les Halles et leur vie si .. vivante ?
Les Halles où elle a fait coller par son benêt de fils de nombreuses affichettes pour rouvrir la boutique après une semaine de fermeture exceptionnelle. Elle créait la bourgeoise, et elle réaménageait sa boutique.
Les mains sur les hanches épanouies de trentenaire et déjà mère, elle a soulevé le rideau séparant la maison et la boutique, et observe avec une fierté toute maternelle le spectacle sous ses yeux. Des années de travail, de la chance et du génie, voilà ce que crient les tentures aux couleurs pastelles. Glissant derrière le comptoir de sapin massif, elle caresse du doigt la gravure portant le sceau, sa marque. Ella Durée. Sur le comptoir, un livre épais et un fusain à côté. Un livre d'Or. Son travail, quelle reprend une énième fois, replaçant encore et encore les bocaux où samoncellent macarons, et autres biscuits, chouquettes, meringues, pâtes damandes et pâtes de fruits, fruits confits et autres sucreries. Des couleurs, des couleurs et de la douceur, voilà ce qui avait fait sa réputation.. Et une Etincelle aussi, une étincelle de chance.
Les mains épaisses de lancienne lavandière venue du sud ouest du Royaume caressent avec émotion, les coffrets phares disposés sous verre derrière le comptoir sur une étagère à hauteur des yeux, avec en sus des plaques de bronze gravées portant les indications. La boîte bleu sombreest contemplé avec respect, « Madame Royale » mérite ce respect, elle soulève la cloche et rajuste les mûres faites en cire colorée, redresse la couronne avec déférence. La cloche est remise, et le regard doux se pose sur un rêve quelle a touché du doigt, un macaron blanc. Nacré. Si parfaits, « Les Délicats » dans leur coffret blanc nacré au fermoir délicieux avec la fleur de jasmin en tissu. Elle lui avait été décrite la jeune fille dont elle sétait inspirée pour ce coffret, comme la boîte carmin intense , comme celle qui avait inspiré « Les Magnifiques » oui, faits avec les coquelicots de Nemours.
Oui, cétait une étincelle de chance qui avait lancé sa carrière, alors trônant au milieu de tous sous une cloche en verre à la poignée dargent, la boîte fétiche rose sombre dElla Durée, « Ses Etincelants ». Un soupir daise et de fierté, un pincement au cur, et elle savance dans la salle pour lisser dune main, la pièce de tissu délicate, du lin frais, immaculé sur chacune des deux tables, du lin dégotté par le Chevalier dYor, ami et soupirant de la veuve Durée, bien trop vieux pour elle, mais si galant homme quelle ne saurait plus sen passer. Oui, lagencement est nouveau, et lui plaît. Alors, revenue derrière son comptoir et appuyée à lui, elle laisse son esprit sévader et trouver de nouvelles idées, de nouvelles fragrances.
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