Afficher le menu
Information and comments (2)
<<   <   1, 2, 3, ..., 10, 11, 12, ..., 16, 17, 18   >   >>

[RP] Maison Ella Durée.

Gnia
[7 juin, à l'ouverture.]

Il est des invitations qui ne se refusent pas, quand bien même on a les trois quarts du Royaume à sa recherche.
On est mécène, gourmand, provocateur, et l'on ne se refait pas.
Toutefois, rien n'exclue élémentaire prudence, et c'est fort en avance que le couple honni se présenta à la boutique Ella Durée.

Après tout, il s'agissait non point de ne pas être là où on les attendait, de ne pas y être à l'instant attendu. Loin d'un apparat qu'ils auraient affichés s'ils n'avaient été pourchassés comme des chiens, les faciès se devinaient sous les capuches, longues capes sombres qui ne dénotaient point en la fraicheur matinale d'un jour qui annonçait l'été.

A peine les panneaux de bois couvrant la devanture retirés la Saint Just entra en tête dans la boutique aux odeurs sucrées et en salua l'habitant.
La voix rauque murmura


Agnès de saint Just et Eusaias de Blanc Combaz.


Une main chargée de bagues fit glisser le capuchon et découvrit le visage où s'esquissait un sourire courtois.

Nous espérons que vous nous pardonnerez notre visite matinale et le fait que nous l'écourtions avant l'arrivée de vos invités, mais notre situation ne nous permet guère de pouvoir nous attarder.
Toutefois, nous tenions tout particulièrement à être présents pour cette réouverture et à nouveau témoigner de la grandeur de l'art et de la réputation sans limite de la Maison Durée.


Le regard alerte pourtant ourlé de larges halos bleutés se posa sur le visage d'Ernest.
La rumeur le donnait marié à la jeune Melani et Agnès se demandait si elle croiserait la jeune Salamandre ce jourd'hui.
Plutôt que de savoir si elle la croiserait, elle s'interrogeait surtout avec manichéisme sur le bien fondé de leur venue icelieu.
Ils ne s'étaient pas posés la question de savoir s'ils viendraient, non. Mais à présent qu'ils y étaient se posait celle de savoir s'ils parviendraient à repartir.

_________________
Linien_lamora
Ernest venait à peine d'ouvrir la boutique que déjà la clochette de l'entrée retentissait. C'était assurément un évènement inattendu, peut-être que certains affamés avaient décidé de profiter de l'heure fraiche. Généralement les grands de ce monde n'étaient guère matinaux. Eilinn arriva dans la boutique, intriguée.

Le bonjour ! Bienvenue à la Maison Durée.

La vicomtesse reconnut immédiatement le couple et hésita sur l'appelation à avoir. Votre Majesté ? Ou Votre Grasce ? Sa belle-mère ne dissimulait pas ses préférences politiques, qui avaient mené à la création de ce macaron. Elle fit un signe à Ernest disant qu'elle s'en occupait (afin de rassurer sa logique tourmentée par cette arrivée trop matinale), et opta pour un sobre et sincère :

Je suis heureuse de vous revoir.

Agnès expliqua alors la raison de leur présence matinale. Eilinn eut un petit sourire amusé.

Je comprends. Nous dirons aux invités ce soir que vous n'avez pas pu vous déplacer. Mais laissez-moi vous présenter le macaron qui a été créé en l'honneur d'Eusaias.

La jeune fille repartit en cuisine pour aller chercher un coffret des nouveaux macarons qui seraient présentés. Elle revint avec une belle boite d'ebenisterie, qu'elle ouvrit pour montrer les macarons, et permettre au couple de goûter.

Nous les avons nommé les "Téméraires", ils sont avec une garniture assez... piquante, au raifort et au raisin. Nous voulions avec Ella Durée créer un parfum fort et assez original, j'espère que cela vous plaira.
_________________
Ella_duree
J'ai mal, crie la tête trop longtemps éprouvée.
Nous souffrons, hurle les muscles tiraillés et sans cesse contractés.
J'ai peur, répond le cerveau qui voit le corps péricliter.
Je meurs, achève le coeur qui s'efforce de poursuivre sans vraiment le vouloir.

Assise dans l'arrière-boutique devant le feu du foyer, en dépit de la clémence du mois de juin, Ella Durée attend qu'on ouvre la boutique et que quelques clients arrivent pour que son fils, costaud bien que simplet, la porte sur le fauteuil l'attendant dans la salle. Elle a en face d'elle son four imposant creusé dans les murs épais et la bibliothèque récemment offerte à Eilinn, contenant divers manuscrits anciens de gastronomie. Dieu qu'elle avait voulu se faire pardonner ce mariage en les couvrant de cadeaux, en cédant à toutes les volontés, en essayant de s'effacer. Elle n'est déjà plus là, ils n'ont pas besoin d'elle, elle le sait, elle l'a vu.

La boutique va ouvrir pour présenter trois nouveaux coffrets, et si elle ressent la même pointe d'excitation qu'alors, l'émotion n'y est plus, son émotion, ce sont Ernest et Eilinn qui la détiennent. Pourtant l'oreille habituée à guetter le moindre craquèlement, le moindre gonflement dans le four, perçoit quelques mots prononcés de voix féminine, Eilinn qui répond, qui vient à l'arrière, un sourire à sa bru, une écoute active tandis qu'elle explique aux deux personnes. Et enfin, la Durée parle d'une voix souffreteuse mais claire.


Bonjour Votre Majesté. Venez donc rendre visite à une vieille dame qui vous admire.

Et vous planquer dans l'arrière-boutique, parce que c'est plus simple.
_________________
Ernest_duree
Ernest avait ouvert, regard baissé. D'ordinaire, lorsqu'il était à la succursale, il déverrouillait le loquet, et avait le temps de retourner derrière le comptoir, compter la monnaie disponible, trier les pièces par valeur et poids - car certaines, de valeur identique en théorie, étaient écornées - , avant qu'en fin de matinée quelque intendant envoyé par une noble dame ne vînt acheter la marchandise. Rares étaient ceux se pointant aux aurores. Les nobles dames venaient après sixte, au sortir de l'office, ou sur le chemin d'un rendez-vous chez quelque bonne amie.

Qu'on enfonçât la porte de la boutique sitôt ouverte, le jour même de sa réouverture, alors que le tout Paris n'en était pas encore pleinement avisé, c'était... Inhabituel. Ernest commença à tanguer sur ses talons en regardant le sol, mouvement de métronome qui lui était coutumier, lorsque quelque chose le perturbait. Gageons que ce n'était pas la dernière fois de la journée qu'il serait perturbé...

Eilinn vola aux devants des clients, c'était tant mieux. Ils furent invités par la mère Durée, dont le mal avait empiré, au grand dam de son fils, à rejoindre l'arrière-boutique. Lui resta là. Selon son habitude. Dans ce monde qu'il contrôlait. Avec ses boîtes et aumônières de macarons, en sûreté. Rien ne bougeait.

_________________

Vicomte et pâtissier
Eusaias
[7 juin, à l'ouverture également.]



Epicurien, impétueux et appréciant les femmes, le balbuzard ne pouvait qu’accepter l’invitation d’une de ces grandes dames de Paris, donc en territoire ennemi et ceci afin de déguster une gourmandise qui lui était dédiée.

Il eu grand plaisir à oublié l’armure pour revêtir ses riches vêtements, ses gants de soie, ses bagues et sa Toison d’Or dont il était si fier. « Joie Perçante » à son flanc et sa couronne sur la tête il s’était fait préparé et n’avait même pas rechigné à enfiler sa cape noire et relever sur sa tâte la capuche.

Il avait alors traversé les rues malodorantes de la capitale afin de rejoindre les maisons bourgeoises et notamment la pâtisserie Ella Durée. Sans un mot il avait suivi la salamandre qui semblait encore bien plus férue que lui de ce genre de chose. Petit sourire carnassier affiché sur les lèvres quand il retira à son tour sa capuche.


Bonjour à vous vicomtesse. Vous possédez bien des facettes, c’est tout à votre honneur.

Nous les avons nommé les "Téméraires", ils sont avec une garniture assez... piquante, au raifort et au raisin. Nous voulions avec Ella Durée créer un parfum fort et assez original, j'espère que cela vous plaira.


Les yeux s’écarquillèrent au nom avancé pour les macarons en l’honneur d’Eusaias. Les téméraires, comme le comte Charles du Charolais, voilà qui forçait le respect. Les doigts allaient plonger dans le coffret afin d’entamer la dégustation quand la maitresse des lieux vint les saluer.

Madame, votre roi est ravi d’apprendre que les gens de talents et de goût sont de son côté. Nous vous suivons.

Il rejoignit donc son hôtesse, mais non sans avoir pris l’un de ses magnifiques et téméraires macarons. Les doigts le pressèrent un peu, la collerette était parfaite, l’odeur lui chatouillait agréablement les nasaux. Une bouchée, une courte et le piquant du raifort ainsi que la saveur du raisin réveillèrent les papilles burgondes. L’animal était conquis.
_________________
Judas
[ 7 Juin ]

A l'heure et à bon port, une tête brune se présenta à la porte et entra comme tout client ordinaire. Judas ne venait pas pour les macarons, non. Ni pour leur douceur reconnue, ni pour leur couleurs charnelles. Ce n'était même pas leur popularité croissante qui avait tiré le Von Frayner de ses vadrouilles honteusement axées sur la fuite d'une suzeraine trop déterminée. Le zig restait bien trop chauvin pour faire des infidélités à une coupe de cépage Bourguignon avec une sucrerie mièvre.

C'était Ella.

Ella, sa lettre, ses maux. Leur rencontre première avait été marquée par l'attitude usée d'icelle et Judas avait eut le temps de réfléchir entre Bourgogne et Paris à sa pierre à apporter au mur Durée. Mur charmant mais au demeurant fragile et friable, que Judas ne rechignerait pas à tenir entre ses mais bâtisseuses. Nonobstant cette sensibilité et la maladie qui semblait affecter l'hôte, la femme n'avait que quelques années de plus que Judas, et il est inutile d'appuyer sur le fait qu'une charmante compagnie aux gouts aussi inventifs et suggérés qu'elle pouvait être d'un fût sans âge, le seigneur de Courceriers n'en serait pas moins insensible.

Alors Ella. Le voilà.

Visage passant, saluant têtes connues ou couronnées, cherchant des yeux l'objet de sa visite et serrant en sa main un autre plus spécifique. Même pour Paris, l'invité avait toujours su mettre Bourgogne en bouteille.

_________________

IRL PARIS: 29 septembre. Go topic des IRL!
Ella_duree
Doit-elle se sentir diminuée ou meurtrie de rester assise dans ce fauteuil devant la cheminée comme une vieille grabataire alors que des monarques viennent devant elle ? Elle pourrait si la raison l'en empêchait. Elle se contente de sourire, de ce sourire doux que la douleur et l'âge ne peuvent alterner. Elle sourit à l'entendre, à les voir la rejoindre. La fierté l'a abandonnée un peu, et le temps n'est plus à l'orgueil de frayer avec un roi et sa reine, mais à la complicité. Ils se cachent tous ceux qui les côtoient et les soutiennent. Elle ne veut pas. Elle n'a plus l'âge, ni le temps pour le faire. Elle annonce. Elle affiche. Il est sa préférence à elle. D'un oeil améthyste, elle observe la nouvelle reine et la compare à celle qu'elle a tant admiré puis le regard se reporte sur le Blanc-Combaz.

Votre Majesté ferait tout aussi bien de ne pas me suivre trop, je ne bouge plus guère ces derniers temps. Nous n'irions pas bien loin.

C'est de l'humour de Durée. Auto-dérision pour cacher le fait qu'elle soit réduite à attendre qu'on la déplace d'un endroit à l'autre si elle ne veut prendre le risque de se lever et de trébucher. Le regard se pose sur la Salamandre, de femme à femme, c'est bien plus simple.

Prenez soin de vous, Votre Altesse. Dieu seul sait que les champs de bataille ne sont pas l'endroit adéquat pour une femme. Vous auriez tout aussi bien votre place là où reposent les fesses de la bretonne. Faites en sorte de rester en santé d'ici-là. Ernest, mon Chaton, ramène deux coffrets de Téméraires et un coffret de Malemortels. Ces derniers sont à la belladone Votre Majesté, faites-en l'usage qu'il vous convient.

Un regard à sa bru puis de nouveau, au couple royal.

Mignonne, pourriez-vous escorter Sa Majesté et Son Altesse par la porte de derrière, s'il vous plaît ? Je crains de ne pouvoir mener mon devoir d'hôtesse jusqu'au bout.

N'est-ce pas joliment dit ? Mais déjà la clochette retentit qui annonce un visiteur et qui arrête là notre bourgeoise, l'air las plus qu'interdit.
_________________
Ernest_duree
Ernest guida sans mot dire le non moins taciturne nouvel arrivant à l'arrière. Quelqu'un qui entrait d'un pas si sûr, et ne demandait rien, n'était après tout là que pour une chose bien précise, qu'Ernest n'était pas en mesure d'offrir. La compassion, l'amitié, le lien social.

Au milieu d'un roi sans trône, de sa reine, de l'épouse et de la mère, Ernest dit ces mots si simples :


-« Voilà quelqu'un. »

Avant de retourner à ses étagères : deux coffrets d'ébenisterie pour les Téméraires, un coffret de cartonnage doublé de soie à l'intérieur : même pour les vénéneux Malemortels, il fallait un confort élégant. Tête baissée - car elle l'était toujours - , il les présenta à la Saint-Just.

Ensuite, il quitterait l'arrière-boutique, et retournerait à sa place : la boutique, les invités qui viendraient aux heures plus commodes, pour la véritable fête, celle qui n'a pas besoin de se cacher.

_________________

Vicomte et pâtissier
Jenifael..luna
[Quelques jours avant,dans la Montagne de l'Irissarri,à Briançon]

"- Dit ton nom correctement ! "

Voix de garçonnet de 4 ans qui affirme alors :

"- Breval d'Iririsarisi "

Soupire,de la jeune fille de douze ans,vêtu de violet.Ses longs cheveux onduler,épais,dans un filet perlé,emprunter à sa défunte mère ... Peut-être à la défunte cousine de celle-ci? Qui sait ... Elle répète alors,détachant chaque syllabes :

"- I-ri-ssa-rri,Breval D'Irissarri "

Le bambin répète ... Correctement,il à droit à un macaron,de la Durée,la gourmande en pique un aussi ... La soirée fini alors sur se sujet,existentiel,même lorsque la mère du petit Breval vient et qu'elle essai de demander à sa sœur d'arrêter de torturer son fils,le sacrilège est d'ailleurs commis,puisque le petit annonce : " J't'aime plus tata,voilà ! ",une langue tirée plus tard,elle s'emporte la princesse capricieuse,elle aussi tire la langue,elle aussi aime personne,puis se fait punir par la douce Axel.

Puis vient le parchemin,l'invitation à aller à Paris,deux jours après la tragédie.Invitation,qu'elle annonce à sa nourrice de la manière suivante :

" Annnnne !! Ont va acheter des macarons "

Puis l'Anne,toute de verte vêtu dit :

"- Demoiselle,vous êtes punie,par la Baronne "

Un regard de la petite maîtresse et l'aigrit se tais,elle sait qu'elle devra y aller ... Alors elle fait prévenir la sœur de la princesse,Elizabelle.Le cortège coloré,prend la route,pour aller déguster les macarons de la Durée,à Paris !


[Paris,le 7 juin]

C'est une petite silhouette,de douze ans qui entre dans la boutique,laissant derrière elle les quatre gardes,que se soit les deux restant Castelnau de Montmiral,ou les deux emprunter à la tantine,en azur et or.La princesse,entre joyeusement,elle est vêtu de violet et d'argent.Ces longs cheveux brune à reflet roux,recouvert d'un filet plongeant dans les mèches épaisse et s'y perdant,donnant l'effet que des perles,sont disperser dedans.Elle vient pour les macarons,et l'aigrit la suit,la bourse caché dans de longues manches de sa robe de velours émeraude.
_________________
Mariealice
Une invitation. Oh ce n'était pas la première du genre qu'elle avait entre les mains bien sûr mais c'était...

Une bouffée de souvenirs à l'état brut. Du genre doux et chauds mais également froids et douloureux. Durée. Les macarons à la framboise. Concèze. La dame aux framboises et donc... Aleanore. Aleanore qui aimait tant ces fruits rouges, qui aimait tant les macarons, qui aimait tant la mode. Aleanore qui l'avait laissée, comme sa soeur et son frère avant elle. Aleanore et les macarons... Ses doigts caressaient le vélin tandis que ses pensées vagabondaient, passaient d'une remembrance à l'autre. du sourire aux larmes et l'inverse. Alors que pouvait-elle faire à part s'y rendre et tant qu'à faire en s'apprêtant pour lui faire honneur?

Pour une fois donc en période de mobilisation, voire de très très longue mobilisation même, Marie prit donc le temps de prendre un long bain, de s'habiller et même de se faire coiffer puis avait fait route depuis l'Orléanais jusqu'à Paris qui n'était pas si loin. Enfin tout était relatif, les chevaux ne volant point encore.

Toute de mauve vêtue, portant la robe que lui avait fait Yolanda et Clarinha pour le sacre royal, elle poussa la porte le jour dit, pour un autre sacre, bien plus important à ses yeux, celui de sa fille ainée.


Bonjour.


Rien de plus si ce n'était un salut de la tête pour les personnes présentes. Et maintenant?
_________________
Keridil
Le cortège de l'ancienne régente avait du précéder ou suivre de près celui du Duc d'Orléans.
Depuis qu'il n'était plus Grand Ambassadeur Royal, il ne s'était pas attardé à Paris. Della, en rendant sa charge de Premier Maître d'Hôtel, avait clos les appartements mis à déposition sous le flamboyant règne de la Castelmaure, et alors le couple d'Amahir-Euphor s'était cantonné majoritairement en Orléanais, terre royale sur laquelle Keridil avait autorité au nom du Roi.

Les macarons avaient longtemps été son pécher mignon, et jeune seigneur encore, il était venu en cette boutique pour se faire un premier assortiment, puis deux, puis trois. C'est sortant de là qu'il avait sympathisé avec Attia des Juli, devenant ensuite égérie des Doigts d'Or et Maître de Cérémonie de la Fashion Week.
Foutus souvenirs lointains d'une farniente toute courtisane, d'une opulence agréable, d'un décorum inoubliable.
La mort avait frappé, la guerre avait suivi, et puis toutes ces couleurs avaient été oubliées, et le Vicomte de Montpipeau avait maigri, procréé, ceint une nouvelle couronne, et perdu un peu de son optimisme, à tel point qu'il hésita à monter en la capitale pour la réouverture de la maison Durée.

Et puis...
D'abord, la bonhomie de la bourgeoise et la qualité de ses produits firent naître un sourire sur les lèvres du brun.
Ensuite, il était invité à recevoir une création dont il avait été l'inspiration - si si, c'est la lettre qui le dit - alors, ego flatté, il s'était laisser persuader.
L'on avait attelé un coche aux armes, non d'Orléans, mais de Montpipeau, et puis dans un pourpoint de sinople, le Duc avait chevauché.
L'Hôtel de Bourgogne, repère ancestral des nobles de Bourgogne l'avait accueilli en Baron de Seignelay, et puis au matin du jour J, il avait fait route à travers les ruelles jusqu'à la Maison Durée, dans laquelle échos fut fait à l'unique mot de Marie Alice.

Bonjour.
_________________
Ella_duree
[Toujours dans l'arrière-boutique mais plus pour longtemps]

C'est Judas qui arrive.

Voilà qui arrive quand Ernest l'annonce et s'il existe un homme capable de lui inspirer la paix de l'esprit, c'est bien lui. Dealeur de rêves, Judas apaise l'âme en apaisant le corps. La main se lève un temps, péniblement en sa direction, se croit-elle encore capable ? C'est une main tendue vers un ami. Qu'on le croit ou non, la Durée apprécie le personnage. Pas tant parce qu'il est bel homme quoique la veuve Durée soit amatrice de beautés aussi disparates qu'étonnantes ou tout à fait canoniques à certaines occasions. Ce n'est pas tant la beauté du satrape qui l'attire chez lui, mais cette sensation de calme qui s'accroche à lui comme elle le fait elle-même à la belladone. Judas est une drogue et Ella est en manque qui sourit et se tend vers lui malgré l'incident diplomatique imminent qu'il faut annihiler avant qu'il ne se produise.


Je vais vous laisser et gagner la boutique où m'attendent quelques clients. A vous revoir. Gardez-vous bien des pièges de l'usurpateur, Dieu vous préserve. Ernest ? Chaton ? S'il te plaît.. Viens me chercher.

Un sourire contrit qu'elle sert aux présents. Qu'attend-elle ? Que son fils lui offre ses jambes, et qu'elle se présente, elle aussi, accompagnée de Judas et vêtue de teinte violette, mais quand certaines revêtent la violette, elle porte le Zinzolin* cousu des mains d'Attia.
_______
*[Image non contractuelle, Ella ne sera pas debout pendant le RP.]
_________________
Ernest_duree
Pendant qu'Eilinn et Ella faisaient sortir par la porte de derrière le couple royal, Ernest récitait, comme il s'y était entraîné, dans la pièce qu'il jouait, dans cet exercice, dans ce défi, les salutations d'usage :

-« Votre Seigneurie est la - bienvenue. »

Celle-là, on l'avait reconnue au bas de la robe, issue de DTC, et livrée une seule fois... On n'a donc pas de mal à savoir qui la porte.
Pour le suivant, c'est autre chose. Un pourpoint, fût-il de cendal, ne permet pas de distinguer un Baron d'un Duc, et surtout, n'indique pour son identité. Portait-il une couronne ? Ernest, regard vissé vers le bas, n'en savait rien.


-« Messire est le bienvenue à - la boutique Durée. »

Au four et au moulin ! Car là se trouvaient aussi deux silhouettes, l'une en violet, d'un violet riche et soyeux... Une petite silhouette violette suivie d'une humble et raide silhouette sombre, il avait déjà vu cela, quelques temps plus tôt, à la succursale.

-« La demoiselle de Castelnau est - la bienvenue. »

Alors, du fond de l'arrière-boutique, sa mère l'appela. Ernest répugnait à quitter la boutique, et plus encore lorsque s'y trouvaient des clients. Mais ils se surveilleraient les uns les autres... Il le fallait bien ! Il aurait refusé pour tout autre chose. Mais l'appel de sa mère le tient par le coeur. Il s'efface de la boutique un instant et s'approche du fauteuil de la jeune et si vieille Ella Durée. Elle a le mérite d'avoir, au moins, fait un solide gaillard, s'il n'est social.
Avec mille précautions, et avec les mêmes gestes, et dans le même ordre qu'il procède toujours, il la prend sous les épaules, dans le dos, et sous les genoux. S'ils étaient amants, l'on aurait dit un enlèvement romantique. Mais il était ses jambes, elle était sa parole.

Il l'amena dans la boutique et se fraya un passage vers le fauteuil prévu pour elle, en bonne place. Avec d'infinis égards, il l'y assit.

_________________

Vicomte et pâtissier
Ingeburge
Le carton d'invitation avait longuement tourné entre ses doigts blancs et bagués tandis que ses yeux pâles, sans rien voir, étaient restés fixés sur le rectangle de couleur ambrée. Des sollicitations, elle en recevait de toutes sortes, et régulièrement, et elle n'honorait que celle des proches et celles imposées par ses charges – si et seulement si elle ne pouvait y couper en ce qui concernait ces dernières. Ainsi donc, peu encline par nature, par goût et par choix à se montrer, elle se flattait de ce que son cercle d'intimes était restreint et de ce qu'elle savait se donner la peine de débusquer des prétextes lui permettant de sécher une sauterie officielle; elle apparaissait au monde de manière limitée, ce qui allait certainement tant à celui-ci qu'à elle. Le carton eût pu donc rejoindre tous ceux auxquels elle ne répondait pas par la positive et l'histoire se serait achevée là. Mais tout principe connaît son exception et celui d'Ingeburge de fuir la société se voyait battu en brèche par un redoutable concept : l'estime. C'était cela qui expliquait qu'elle mettait parfois un chiffon sur ses tendances sociopat... de dispendieux anachorète et qu'elle consentait à sortir de son antre. Son estime allait toute à la vicomtesse d'Avize, qu'elle avait connue à la Maison Royale : elle irait donc. Et puis, certains avaient affiché une mine jalouse quand elle avait montré le vélin ou parlé de l'invitation, si elle n'y allait pas, les envieux en question ne lui pardonneraient pas tant les macarons d'Ella Durée faisaient fureur.

Le trajet entre l'Hôtel Saint-Paul où elle séjournait désormais quand elle se trouvait à Paris, venant essentiellement à la capitale pour son office de Roi d'Armes et le quartier des Halles était bien connu, c'était le même, à quelques centaines de mètres près, qu'elle empruntait quand elle ralliait depuis l'Hôtel de Bourgogne où elle avait conservé des appartements la résidence des Hérauts d'Armes de France. Rue Saint-Paul, rue Saint-Antoine, rue de Roi de Sicile, rue de la Verrerie, rue Saint-Merri, rue Saint-Martin, Rue Aubry le Boucher, la Grand rue Saint-Denis... les Saints-Innocents. C'est devant ce lieu plein de vie que la duchesse d'Auxerre, serrée en une mante noire et la tête voilée de même, descendit de voiture, accompagnée de sa vassale, la dame d'Augy; le duo fut aussitôt encadré par les cinq Lombards en livrée noire de la première. Le petit groupe pénétra dans le cimetière plein à cette heure d'une foule bigarrée et hétéroclite faite de prédicateurs, de mendiants, de marchandes de cire, de dévots, de promeneurs, de prostituées, de coupe-bourses, de bonnes sœurs, d'aristocrates et Ingeburge, protégée par sa garde qui écartait les inopportuns du passage, traversa le lieu, insoucieuse des fosses, des pierres tombales, des ossements, des mains tendues, des odeurs et du brouhaha. Enfin, ils abordèrent les Champeaux, ce vaste espace dédié au négoce et aux marchandises les plus diverses et qu'elle ne connaissait que peu. Les Halles constituaient une terra incognita, Paris, pour elle, se limitait au Louvre, à la bien nommée église Saint-Germain l'Auxerrois, au palais de la Cité, aux Hôtels Saint-Paul et de Bourgogne, à la chapelle Saint-Antoine, aux Innocents donc et aussi, sans qu'elle sût bien pourquoi tant le quartier était sale, puant et sanguinolent, à la Grande Boucherie qui exerçait sur elle une étrange fascination.

La boutique d'Ella Durée, toute en couleurs claires, se dressait désormais devant eux et la Froide marqua un temps d'arrêt. Espace confiné, invités, curieux, mondanités, elle savait faire mais elle devrait prendre sur elle. Le soupir qui venait de gonfler sa poitrine s'exhala de sa bouche incarnadine et Ingeburge, invitant sa rousse vassale à la précéder, entra finalement dans le temple de la pâtisserie désormais aux mains d'Eilinn; les Lombards resteraient au dehors. Quelques personnes se tenaient à l'intérieur, il faudrait toutes les saluer et la Prinzessin s'exécuta, rompue à l'exercice, sans pourtant y goûter :

— Le bonjour.

Ses yeux morts fixèrent un point imprécis, elle se tut.
_________________
Ingeborg aka Ingeburge aka Montjoie aka chuipavotlarbin.
Armes qui seront refaites, un jour.
Roi d'Armes de France, duchesse d'Auxerre, bla bla bla bla bla.
HS.
Jehanne_elissa
Il fallait venir, pour Eilinn, pour Ella, et pour Ernest ! Les trois E, mieux que le triple A, mieux que la trinité, les trois E, c'était le succès de la Maison Durée, et trois personnes que Jehanne estimait, adulait, adorait, protégeait.
Elle avait besoin de revoir Eilinn, voir si elle vivait bien ces premiers temps post-nuptiaux, voir si elle était sereine à nouveau, ou si son nouvel état la dévorait.

Jehanne aurait dû lui écrire... Mais son voyage en Espagne l'avait menée à des milliers de lieues de ce genre de préoccupations. Elle pensait beaucoup à son amie, mais écrire de Valdecorneja à Nîmes, ou Paris, ou Avize (parfois l'on ne sait pas où sont les gens, quand ils voyagent au moins autant que vous !), elle y avait renoncé.

Alors elle vint à Paris. De Bourgogne, en remontant Loire puis Seine, c'était un jeu d'enfant. Tout proche. Ou presque. Quelques jours de carrosse, tout de même, mais elle le devait à ses trois E.

Elle s'était arrêtée la veille dans une auberge voisine, avait fait porter un petit billet à Eilinn l'assurant qu'elle serait présente, et avait passé une bonne nuit de sommeil. Le jour dit, en fin de matinée, elle se présenta à la boutique vêtue d'une robe de soie verte, couleur qu'elle affectionnait particulièrement. Elle se glissa dans la boutique et fonça droit sur le Seigneur de Saint-Côme :


-« Ernest, bonjour ! Dites-moi, Eilinn est dans les parages ? »

Ça c'est de la question ! Comment son amie pourrait-elle manquer la réouverture de la boutique dont elle devenait tenancière ?
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 10, 11, 12, ..., 16, 17, 18   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)