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[RP] Maison Ella Durée.

Ernest_duree
Ernest renonçait à tout, sauf à sa mère. Sa mère, c'était son Monde. Le livre, c'était sa mère. Ella n'existait pas, sans ses macarons. Le livre, c'était sa mère. Le Livre... LE livre. Il ne pouvait pas survivre à Ella. Ella morte, le livre mourrait, et pour la seconde fois, hurlant de douleur – physique, morale, mystique – , Ernest envoya son bras en l'air, agité, en désordre, sa manche en feu. Il le remuait en tous sens, serrant de l'autre sa mère et le livre, sous lui. Ce bras dangereux, terrifiant, créait au centre de la cuisine un oeuf cosmique intouchable. Il le bougeait et criait et bougeait encore, et bien après, la trainée de lumière que sa manche enflammée offrait à voir barrait tout accès à Ella.

Ella mourait. Le livre mourait. Ernest mourrait. L'huile des calels renversés s'illuminait, léchant les lambris des meubles. Sur les bassines de cuivre accrochées aux murs, la coruscance de l'incendie se mirait au centuple.
Eilinn ? Elle n'existait plus pour Ernest. Seule sa mère demeurait, et l'idée que tout le reste luttait contre leur heureuse réunion éternelle.

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Vicomte et pâtissier
Linien_lamora
Elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait plus. L'atmosphère brûlante qui régnait dans la cuisine consumait presque ses poumons, et déjà sur sa peau pâle zébraient les blessures fumantes de l'incendie. Elle ne dut qu'à un réflexe de ne pas être assommée par Ernest, et dut renoncer à sa quête. La chaleur lui fit tourner la tête, et elle se retrouva à genoux, cernée par les flammes.

Le toit s'effondra dans la cuisine, sur les corps de son époux et de sa mère, faisant flotter des escarbilles dans l'air qui venaient enflammer ce qui n'était pas encore la proie du brasier allumé par Ernest.

Le feu s'amplifia, léchant les murs de bois avec délectation, s'enivrant des fumées acres des denrées brulantes. Il grimpa à l'escalier, détruisit les marches. Il entra dans la boutique, et fit se consumer le comptoir, les boites de macarons, les quelques tables et chaises disposées pour la dégustation. Il brisa la porte et les vitraux, grimpa à l'enseigne pour y dévorer le nom des Durée. Il grimpa encore, se répandit au premier étage, pour finir par s'installer sur le toit, pour y admirer l'aube sanglante sur Paris.

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Judas
Quand on s'appelle Durée, on est souvent rattrapé par notre réputation. Si les bruits courent vite en Paris, lorsqu'il s'agit de la maison la plus en vogue du moment, la course est euphémisme.

D'un au feu à l'effroi général, c'est toute la nouvelle du sinistre qui sort la capitale de son mutisme marmoréen, de sa nuit.

'Ce n'est pas possible.'

C'est tout ce que Judas avait su dire lorsque son valet était venu l'éveiller et avait balbutié paniqué que le feu avalait tout du coté de chez Ella. Et ce n'est qu'en sortant à la hâte de sa garçonnière Parisienne sans prendre le temps de revêtir une cape que le Frayner fut rattrapé par l'effervescence inquiétante de la rue à telle heure. Des badauds convergaient du même pas que lui vers ce qui semblait être la plus terrible des tragédie que la capitale ai su voir depuis longtemps. On appelait l'eau, les bras, l'espoir, et pourtant en arrivant après dix minutes de course effrénée à ce qu'il restait des pieds de la maison des macarons... Il comprit que dix minutes pour Paris et dix minutes pour dieu n'avaient pas la même signification. Les flammes avaient enlevé au satrape tout espoir de voir le corps de son amie sortir de la bâtisse. La famille semblait être partie en fumée, là sous son empire.

L'atmosphère chaude et l'ambiance au rouge incandescent semblait avoir fait le jour en pleine nuit. Judas avait relevé ses manches pour sauver les vestiges des plaisirs de la haute, pour sauver Ella, son souvenir et son âme. Mais mille chaines de seaux d'eau n'auraient pas su venir à bout de l'incendie qui semblait être attisé par le souffle du diable en personne. L'espace d'un instant, un fugace instant, il osa croire que peut-être Maistre Durée n'était pas en les murs. Elle aurait pris congé chez une amie, ou qui sait, aurait préféré une ballade à la brune plutôt que l'écrasante lourdeur de juillet en le coeur des bâtisses. Mais toute illusion vaine, Judas et tant d'autres ne gardèrent aucun espoir quant aux habitant des lieux au fur et à mesure que le jour se levait. Lorsque le soleil ajouta des degrés supplémentaires, tout n'était pas encore consumé, consommé. Pourtant tout était fini.

Longtemps Frayner resta coi devant les cendres de ce qui fut, sans réfléchir à ce qui désormais serait. Longtemps il caressa le souvenir de la plus douce et fragile faiseuse de sucreries. Et de faire comme si le livre qu'il avait enlevé plus tôt des mains de l'illétré, croyant qu'il escomptait voler les secrets de la défunte, n'avait pas été remis avec l'amertume des réminiscences passées.

Va, le va nu pied. Va avec ce que tu as trouvé. De tout ce que j'ai pu y lire, nulle recette jalousement gardée, nul mots à garder. Si ce n'est ...

Qu'elle avait écrit sur lui. Un journal tenu avec des déliés charmants, et elle avait écrit sur Judas.

Le réconfort est parfois une bien belle source de souffrance. On porte des personnes dans nos coeur, on emporte leur cendres en nos demeures.

      "Les halles et leur vie si... Vivante?" avait-elle dit.

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IRL PARIS: 29 septembre. Go topic des IRL!
Andrea_
Le petit matin... Début du jour pour les uns, fin de la nuit pour les autres. Andrea, c'est "une autre".
Habituellement imbibée, la Chiasse était pourtant bien sobre ce jour là. Depuis le départ de la Danoise pour des contrées lointaines, plus rien n'avait le même goût, ni le vin, ni la nourriture, et même tabasser les autres la blasait.

Ça se baladait, en traînant des godasses dans les rues de Paris. Même pas la tête à chanter la Colombe ! La tête est basse, admirant les cailloux qu'elle envoie valser, les soupirs sont longs, le dos vouté, attention attention, tête des grands jours Bonjour !

Mais parfois il suffit de pas grand chose -tout est relatif-. Le museau se relève et hume cet air aux accents de...



BERDOL ! Ça crame et j'ai même pas été invitée ?


Et oui Colombe, tout se perd, tout. La moue se fait légèrement boudeuse alors que ses jambes s'activent. Rater le début du spectacle ne veut pas dire qu'il ne vaut pas le coup. La Chiasse s'approche, sourires aux lèvres, -oui, vraiment un petit rien suffit à lui rendre le sourire-.
Rapidement elle se pose face au brasier - suffisamment loin pour n'pas cramer ça parait logique-, assise sur un muret, les pieds se balançant dans l'air enfumé, la Belle se repaît du spectacle, cherchant tout de même des yeux l'auteur de l'attraction.

La main se lève et on peut entendre :



Un CHOUCHEN S'iou plait !


Bin quoi ?! On va quand même pas attendre l'entracte ! Ah si sa Blondeur était là...
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Lanceline
Elle est à Paris la Blonde, et elle veut tout voir, tout faire. Elle marche dans les ruelles étroites de la capitale, se laissant porter par les effluves, par les sons, par les couleurs. Comme toujours, ses yeux s'émerveillent de voir l'activité permanente de la ville. Sûr que de nuit -elle ne traîne pas dehors la nuit, c'est jamais bon vu les mauvaises rencontres qu'on peut faire- Paris reste fourmillant de gens.

Et ensuite, on ira chez Durée.

Non Lanceline, tu n'iras nulle part.
Elle arrive devant l'enseigne... Quoique non, il n'y a plus d'enseigne. En fait, il n'y a plus rien, sinon un feu gigantesque qui ronge la bâtisse. La Balafrée se fige. Impossible !
Elle se tourne vers quelqu'un.


Dites-moi qu'ils sont dehors !

A la mine désolée qu'il affiche, ils sont dedans. Elle aimerait bien faire quelque chose, mais elle n'est pas téméraire au point de plonger dans les flammes, sans aucune chance certaine d'en réchapper.
C'est donc fini, n'est-ce pas ?
Sa dextre se perd dans sa besace, fouille avant de sentir ses doigts se refermer sur un macaron. Elle le porte à sa vue, le contemple tristement. Il doit bien lui rester deux boîtes de divers macarons. Les derniers, à jamais.
Un poids vient s'appesantir sur ses épaules. Elle recule de quelques pas, écrasée par le chagrin. La « spécialiste es macarons » n'est plus. Morte à jamais. Morte avec ces flammes qui ont tué les Durée. Elle sent un muret dont la froideur contraste avec le brasier devant elle.


Un CHOUCHEN S'iou plait !

Voix connue, sinon familière. Demi-tour droit et observation.
Effectivement, c'est la Colombe. Technique d'approche peu subtile: la Valdesti longe le muret avant de s'asseoir à côté de la brune.


J'en prendrai un aussi. Tu m'invites ?
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Jonhatan27
[Vu du domaine des saint Augustin, lieu de l'O.S.E]

Alors que le matin se levait doucement, que Paris reprenais petit à petit vie et que la ronde de Jonhatan, sur le corps de garde du domaine se finissait, une lueur de l'autre coté de la Seine se fit vive, un feu de camps, non pas possible point de troupe sur Paris.
Cette lueur venait du coté des Halles, à la droite du Louvre.
Puis en fixant un peu plus cette lueur, une fumée montait aux cieux et grossissait de plus en plus au fil des secondes et minutes qui passaient.

Un feu, semblait naitre, mais point encore de chaine humaine et de lancé de sceau dans le fleuve pour y remédier.
Il ne devait pas être important pour que sur les berges, point d'animation se faisait....

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Jonhatan
Andrea_
Et personne ne vient, c'est fou comme les gens peuvent être malpolis. Depuis quand, à Paris, on demande à boire sans que les gens ne vous apporte ne serait-ce qu'un minimum d'interêt ?

Les azurées balayent les environs, les bras se tendent de chaque côté du séant Colombesque, la tête rentre un peu dans les épaules. Et le sourire s'étire, toujours, ouaip, même s'il n'y a pas à boire ça valait le coup. Les gens s'activent, le brasier devient de plus en plus inquiétant. Ce sont maintenant les boutiques alentours qui flambent. Les passants crient, tentent de s'organiser, essayent d'éteindre le feu, une véritable fourmilière que cette rue commercante. C'est là qu'elle débarque... Elle, Lanceline.
Une des seules nobles que la Colombe peut plus ou moins blairer - deux avec Morgana et ... deux donc.- Une des seules qui a sû garder son "grain de folie" en se parant d'un fief. Elles en avaient fait des con'ries ensemble...allant même jusqu'à mettre de l'animation à un mariage dont les protagonistes n'avaient rien demandé.

La moue se fait boudeuse qlors que la Colombe se rend compte de l'état de tristesse de sa comparse. Aucun étonnement de la trouver là. C'est même presque logique, Line passant son temps à se balader avec des macarons. C'est d'ailleurs la seule fois que la Colombe en avait mangé... quand Blondie lui en avait offert. La chiasse -n'ayant aucune idée des bonnes choses-, avait trouvé ça "pâteux" et légèrement " étouffe aristotélicien", pourtant, en cet instant, elle aurait donné n'importe quoi ou presque pour en avoir un - au moins, ça lui aurait calé l'estomac-.

La main Chiassique fouille la besace et alors que Line se pose à côté d'elle, la Colombe lui offre une bouteille. Pas besoin de grands discours, pas besoin de s'éterniser en regards de chiens battus, l'alcool avait toujours eu pour vocation de reserrer les liens.



C'pas du chouchen hein, c'est que d'la piquette trouvé dans l'église du bout de la rue


Le bras s'agite faisant signe à la Blonde que si elle ne se décide pas rapidement, la bouteille se videra certes, mais dans un autre gosier. Les flammes dansent et le Colombe sourit en coin, à l'inquiétude de Line elle avait bien compris qu'il n'y avait pas que la boutique qui crâmait...
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Lanceline
C'pas du chouchen hein, c'est que d'la piquette trouvé dans l'église du bout de la rue.

Sans mot dire, elle l'empoigne et boit une gorgée. Cela lui brûle la gorge, lui tord l'estomac, mais elle ne dit rien. Peu importe, Line, tu te souviens que plus rien n'a d'importance ?
Une autre gorgée est bue, puis elle retend la bouteille à la Chiasse.


Merci.
On se croise toujours là où on ne s'attend plus, hein ?

Sourire triste de la Balafrée, elle tend le macaron qu'elle tient toujours à la brune.

Profites-en, c'est les derniers que nous aurons... A jamais.

D'un geste sûr, elle reprend la bouteille et boit une nouvelle gorgée, avant de reporter son attention sur la rue, et de désigner l'animation du menton.

Les aider... N'ont-ils pas compris que cela ne sert à rien ? Que c'est fini ? Terminé ?
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Coulomb


C'en était peut-être fini pour cette boutique de macarons et pour ses propriétaires, mais il n'était pas question pour Gaspard Coulomb d'abandonner son échoppe à ces sacrées flammes ! Son échoppe, c'était sa vie, c'était son monde ; il l'avait payée à la sueur de son front et l'exploitait depuis vingt ans de la même manière. Lui, il était forgeron : ni la chaleur ni le feu ne l'apeuraient. Par ailleurs, il avait ces gros bras bruns et ces mains puissantes de l'illettré qui ne chôme pas à l'ouvrage, qui serviraient pour ce jour à porter des sauts d'eau, puisqu'il le fallait.

Gaspard arriva donc en face du feu - car ce n'était déjà plus une boutique -, armé de quatre sauts d'eau, qu'il déposa aux pieds d'un homme, qu'il n'était d'ailleurs pas le seul à approvisionner. Cet homme-là lançait le contenu des sauts sur l'extérieur des murs, imitant d'autres boutiquiers et paysans, et espérant comme eux que ces flammes menaçantes n'avalent point sa maison, deux portes plus loin.

Après une heure, le Coulomb transportait encore quatre à quatre ses sauts d'eau, les poumons gonflés par l'effort et la fumée, le front marqué de plis inquiets et couvert de sueur, les muscles bandés d'avoir autant couru, porté, rempli et lancé. De nature discrète, il écoutait les commandes de ceux qui se permettaient de commander, et s'activait sans relâche, encouragé par la centaine de ses voisins, clients et congénères qui se soumettaient eux aussi à cette lutte collective.

Une autre heure passa. Notre père de famille ne courait plus, à bout de souffle. Voyant que certains se trouvaient là depuis le début et s'entêtaient, hébétés, à zieuter le spectacle, il cria :

-Hé, mais ça vous dirait-y pas d'venir nous aider, sacrebleu !

Hommes, femmes et enfants du quartier s'en mêlaient désormais. Des fillettes couraient les rues pour chercher de l'aide dans le peu de maisons qui ne s'étaient pas encore vidées de leur famille. Les garçons, comme le fils Coulomb, transportaient les sauts un à un, participant comme ils le pouvaient. Les femmes, habituées aux tâches exigeantes de la ferme, des champs et du ménager, se joignaient à leur mari, forçant beaucoup, paniquant énormément. La femme Coulomb aidait aussi à ramener les blessés : les enfants qui toussaient trop, les hommes qui s'étaient brûlés, et ceux qui, de trop près, avaient reçu au visage des éclats de bois ou des tisons.

-La mère, r'emmène c'ui-là ! disait Gaspard lorsqu'il apercevait quelqu'un en détresse.

Et cela dura longtemps, trop longtemps, et les flammes causèrent autant de dommages aux hommes qu'aux bâtiments. Cet événement était un cauchemar, ouais ; c'était un drame pour tous, même si pas pour les mêmes raisons...
Andrea_
Ai...aider ?
Berdol on peut même plus regarder sans participer ?
La COlombe zyeute le manège de l'homme, se baladant avec ses quatre seaux avec la grâce d'un pachiderme, en profite pour lorgner un peu une femme qui s'occupe des blessés, puis soupire d'aise en regardant de nouveau les flammes. Flammes qui ne dansent que pour elle - bin quoi ?



Heu.. bah c'est que... nan. Nan ça m'dit rien, mais vous y arrivez super bien !


Super bien. Presque trop, faudrait quand même pas que ça se termine trop vite cette histoire, la bouteille est à peine entamée !
Les mirettes Colombienne regardent de nouveau Lanceline..



Bah non, ils savent pas. I'd'mandent même de l'aide, si c'est pas triste !


La Chiasse sait que cet incendie laisse Line dans un triste état. Line, consommatrice invétérée de macarons. Mais une Colombe qui s’apitoie n'est pas une Colombe...
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Lanceline
Evidemment qu'elle ne s'apitoie pas. Normal, c'est la Colombe.
Elle arriverait presque à faire sourire la Blonde, voyez !
Machinalement elle reprend la bouteille et en boit quelques gorgées.
Aider ? Aider ? Qu'est-ce que cela signifie, au fond ? Est-ce qu'on l'a aidée, elle ? Non. Alors pourquoi se bougerait-elle pour d'autres ?
Et puis, de toutes façons, elle ne peut plus remuer quoi que ce soit. Elle est clouée sur ce muret, forcée à regarder le triste spectacle.
Elle s'oblige à ne pas quitter des yeux le feu, pour ne pas se bercer d'illusions plus tard: oui, ils sont morts et bien morts, c'est terminé.
Derechef, elle plante un macaron dans la main de la brune avant de boire à nouveau.


C'est vrai que c'est pas bon, mais ça désaltère... Plus ou moins.

Boire, pour oublier. Oublier un spectacle qui restera à jamais gravé dans sa mémoire.
Oublier...
Tout oublier, ne jamais plus se rappeler de rien. Comme ce serait doux et merveilleux !
... Cela s'appelle la Mort, Line.

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