Sur le retour de sa promenade Chambérienne, il fallait encore à Aélis aller remettre le cheval "emprunté" à l'écurie, chez Louis. Mais en passant, elle ne put s'empêcher d'acheter un panier rempli de victuailles, pour son repas du soir, chez les Maledent on entretient sa grai... sa forme !
Chargée de son panier, elle se remit donc doucement en route, histoire de ne rien renverser, et arriva à Annecy quelques heures plus tard.
Elle rendit sa monture au palefrenier, mais tandis qu'elle passait devant leur demeure, elle les aperçut par la fenêtre. N'écoutant que son grand cur, sans plus de pitié pour ce pauvre panier à provisions, elle résolut de partager sa nourriture avec quiconque se trouvait là, que cela lui plaise ou non, elle se sentait l'âme généreuse.
Et puis, un bon biscuit de Savoie et une bouteille de sirop d'orgeat, ça ne se refuse pas !
S'avançant, telle une guerrière sur le champs de bataille, elle toqua trois fois à la porte, afin qu'ils puissent s'assurer que son esprit était là, puis entra sans faire plus de façons, et sans penser à ce que dirait l'oncle Guido s'il voyait sa nièce se comporter ainsi...
Bah, elle pourrait toujours dire qu'elle pensait que la maison était vide...
Bonjouuuuuuuuuuur, lança-t-elle à la cantonnade, en guise de salut. Certes non, elle n'avait guère envie d'être douce aujourd'hui, quoi qu'elle ait promis à Arthur... Sous la torture ça ne compte pas, non ?
Louis, Arthur, pourquoi ces mines chiffonnées ? Quelque chose ne va pas ? La cousine a encore fait des siennes ? Souriante et insouciante, elle déballa sa marchandise sur la table, voyant qu'ils avaient déjà entamé le repas.
Un bon biscuit de Savoie, et du sirop d'orgeat... Je n'allais pas les déguster seule, si ? Les regardant, un peu gênés tous les deux, elle fit par leur dire:
Enfin, je peux repasser plus tard, je vois que j'interromps votre conversation...