Oane
[Surgères, le 10 octobre 1458]
Dehors, frissonnent des pourpres et des ors qui parent les arbres en cet automne aux doux rayons. Aux écuries, les palefreniers saffairent. Guy de Ferle, écuyer de son état, au service de Oane de Surgeres, bouchonne Eole ; le frison de Dame Oane. Aux cuisines, les feux ronflent et les chaudrons laissent séchapper des senteurs épicées dans une atmosphère fébrile.
Oane, allongée sur sa couche, les paupières closes bordés de cils dun noir de jais sur lovale porcelaine, sa chevelure brune déferlant en vague sombres sur ses épaules nues et blanches, bordées par un liseré de velours, où sont enchâssés des fils dor. est plongée dans le sommeil
Elle murmure, séchappent de ses lèvres cerises des sons sans aucun sens, ses traits se crispent soudain, elle crie et se replie sur elle même comme frappée par un coup de poignard. Ses yeux dhabitude océan souvre dur un gris délavé. Ses paume sont moites, ses boucle snoirs se collent sur son front, elle les rejettent dune main. Elle a fait un cauchemar, un horrible cauchemar Elle sassoit dans son lit à baldaquin.
Aussitôt, Jehanne, sa dame de compagnie savance cest à croire quelle ne dort jamais-.
" - Bonjour Oane, vous vous sentez bien ?
Bonjour Jehanne je te prie dallumer "
La dame de compagnie écarte les rideaux et prend un briquet à amadou pour allumer une bougie. Cela fait, Oane sassoit, le dos calé contre un gros coussin et regarde la pièce plongée dans un jeu de clair obscur où les ombres sallongent et où les ombres prennent corps. Elle frissonne, une perle brille au coin de ces longs cils noirs, un poids étreint sa poitrine. Un cauchemar oui tout lui revient alors. Elle ne peut sempecher de suffoquer , elle cherche d elair. Jehanne a le visage inquiet et saffaire
"- Dame Oane, Oane que se passe t il ? Voulez vous que je fasse querir le médicastre ?"
Oane se concentre sur le son de la harpe et un chant qui a le don de la rendre plus calme. Elle se relève bientôt et prend la main de Jehanne qui a lair terrorisée
"- Non un médicatsre ne pourra rien pour moi Jehanne rien "
Devant son silance Jehanne avance de sa petite voix claire
" - Cest la visite dhier, celle du sire de Boutonne"
Oane hoche la tête sourit en lattendant appeler ainsi par Jehanne pui, elle se rembrunit.
" -Je lui faisais confiance, je comptais sur lui .. je le voyais comme il nest pas.
Lépervier est signe dabandon dans ma vie, il napparaît que pour me laisser plus seule encore. Je ne vois pas pourquoi on pense les corbeaux de mauvaises augures "
Devant cette réponse sibylline Jehanne regarde sa maîtresse. Elle ne dit jamais vraiment ce quelle a sur le cur, comme si elle se contraignait. Mais peut être aujourdhui sa détresse semble si grande
" -Vous maviez dit pourtant quil avait demandé à vos parent dêtre votre protecteur , cela avait paru vous faire plaisir ?
- Oui .. jen fut grandement touchée jy avais vu la une possibilité peut être enfin .avoir une personne sur qui compter quelquun qui ne verrait pas en moi que la fille de Fao mais bel et bien qui je suis.
Juste après avoir fait preuve de courage en affrontant mon père pour lui demander de devenir mon protecteur, et que ma parentèle eut donné son accord, il a fuit le champs de bataille me laissant sans me prévenir et donnant ainsi raison à mon père qui le dit couard. Une double trahison.
Oh Jehanne
Oane se souvient de bribes de mots échangés de mots blessants « Que voilà une belle de Surgères ! » et de lui dire quelle ressemblait à son père comme si cela était linsulte la pire au monde Son père était dix fois plus sensible que lui, même en gentillesse il surpassait Datan... Après tout, ne l'avait il pas accepté lui Datan comme protecteur, rien que pour elle ? Qui la croirait ? Personne Elle avait tellement été blessée quelle lavait giflé, les lèvres dOane tressaillirent.
- Oh Jehanne ! Je l'ai giflé! Comment ai je pu perdre ainsi contrôle de moi ? Comment est ce possible ? Par tous les Saincts !
Oane enfouit son visage dans ses mains. Jehanne caresse doucement sa main un sourire aux lèvres.
Chère Oane, vous tenez à Datan voilà tout Vous ne pouvez pas être de marbre sans cesse Peut être vos sentiments pour l...
Oane pose son regard couleur tempête sur sa dame de compagnie lui intimant ainsi de se taire et resserre ses bras sur sa poitrine
Datan ma dit un jour que jamais au grand jamais il ny aurait dautres femmes dans sa vie, il ne saurait adonc en être question. Je ne me suis meme jamais interrogée sur le sujet dois-je t'avouer
Cette remarque de Jehanne plonge tout à coup la jeune femme dans un abysse de doutes. Certains mots de leurs échanges houleux lui reviennent à lesprit mais a t elle bien retenu, bien compris ? Elle ne sait pas elle ne sait plus. Quelque chose comme «On ne saurait aimer la fille et haïr le père » lui avait planté un pieux de doute dans le cur. Parlaient-ils tous deux de la même chose ? Confuse, elle secoua la tête, d&ns un geste de déni pur et simple.
- Vous ne croyez toute de même pas que si je suis dans cet . Hum dans cet état ce nest ..cest à cause de Datan
La De Surgères se raidit. Elle ajoute dun voix faible à peine un souffle, le regard baissé.
Cela nest pas cela le plus grave Jehanne
La servante reste suspendue aux lèvres de sa dame sentant bien que sa souffrance doit être immense car jamais jamais elle ne lui a parlé ainsi. Elle regarde la jeune femme dont le visage sembrume, les yeux se voilent
Haverock .
Oane est submergée, des images dHaverock simpose à elle, son visage aux traits fins et carrés allongé, l absence de cheveux, la pâleur de ses traits si fins presque fragile, son air grave et tout à coup la façade qui disparaît et ce sourire rare qui éclaire ses yeux .
Elle revoit Datan et entend sa voix grave lui annoncer
« Elra est mort. »
Haverock . Il est
Oane vacille dans son lit, le visage livide, les lèvres tordues de douleurs, elle senfonce dans son oreiller et sanglote encore et encore. Cela dura plusieurs cloches et aucune parole réconfortantes de Jehanne ne vint apaiser cette détresse. Au bout dun moment , Oane sendormit.
[Au petit matin, sur la table de chevet]
Surgères, Novembre 1458
A Haverock de Marigny
dicte Elra
Vous êtes mort ce soir
Vous n'écrirez plus ces touts petits riens
Vostre aventure sur la toile touche à sa fin.
Vostre âme s'éparpille aux quatre vents
Vous rejoignez les étoiles qui brillent au firmament.
Vous êtes mort ce soir !
Demain est ce jour sans lendemain
Paumes ouvertes, je vous tends la main
Mais vostre doux sourire nest que Gisant
Mutine, je veux rêver encore, le nez au vent.
Vous interrompez là vostre histoire !
Vous aprecevez là bas une ombre dans le lointain
La sombre silhouette de son corps dassassin
Qui avance doucement vers vous et, irrésistiblement
Vous marchez vers ce nuage blanc qui aspire vostre temps
Vous accédez au grand couloir !
Dans ce monde aux reflets cristallins
Vous savez quun autre destin vous attend,
Vous fermez à ce monde vostre porte enfin
Vous nous aimez pourtant, cest certain
Vous êtes mort ce soir !
Mais pour nous, vous serez toujours là
Vous qui fûtes Grand de Poitou
Ecoutez ici vostre cur qui bat
Une pincée d'Elra en chacun de nous
Une étincelle de vous en moi
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Dehors, frissonnent des pourpres et des ors qui parent les arbres en cet automne aux doux rayons. Aux écuries, les palefreniers saffairent. Guy de Ferle, écuyer de son état, au service de Oane de Surgeres, bouchonne Eole ; le frison de Dame Oane. Aux cuisines, les feux ronflent et les chaudrons laissent séchapper des senteurs épicées dans une atmosphère fébrile.
Oane, allongée sur sa couche, les paupières closes bordés de cils dun noir de jais sur lovale porcelaine, sa chevelure brune déferlant en vague sombres sur ses épaules nues et blanches, bordées par un liseré de velours, où sont enchâssés des fils dor. est plongée dans le sommeil
Elle murmure, séchappent de ses lèvres cerises des sons sans aucun sens, ses traits se crispent soudain, elle crie et se replie sur elle même comme frappée par un coup de poignard. Ses yeux dhabitude océan souvre dur un gris délavé. Ses paume sont moites, ses boucle snoirs se collent sur son front, elle les rejettent dune main. Elle a fait un cauchemar, un horrible cauchemar Elle sassoit dans son lit à baldaquin.
Aussitôt, Jehanne, sa dame de compagnie savance cest à croire quelle ne dort jamais-.
" - Bonjour Oane, vous vous sentez bien ?
Bonjour Jehanne je te prie dallumer "
La dame de compagnie écarte les rideaux et prend un briquet à amadou pour allumer une bougie. Cela fait, Oane sassoit, le dos calé contre un gros coussin et regarde la pièce plongée dans un jeu de clair obscur où les ombres sallongent et où les ombres prennent corps. Elle frissonne, une perle brille au coin de ces longs cils noirs, un poids étreint sa poitrine. Un cauchemar oui tout lui revient alors. Elle ne peut sempecher de suffoquer , elle cherche d elair. Jehanne a le visage inquiet et saffaire
"- Dame Oane, Oane que se passe t il ? Voulez vous que je fasse querir le médicastre ?"
Oane se concentre sur le son de la harpe et un chant qui a le don de la rendre plus calme. Elle se relève bientôt et prend la main de Jehanne qui a lair terrorisée
"- Non un médicatsre ne pourra rien pour moi Jehanne rien "
Devant son silance Jehanne avance de sa petite voix claire
" - Cest la visite dhier, celle du sire de Boutonne"
Oane hoche la tête sourit en lattendant appeler ainsi par Jehanne pui, elle se rembrunit.
" -Je lui faisais confiance, je comptais sur lui .. je le voyais comme il nest pas.
Lépervier est signe dabandon dans ma vie, il napparaît que pour me laisser plus seule encore. Je ne vois pas pourquoi on pense les corbeaux de mauvaises augures "
Devant cette réponse sibylline Jehanne regarde sa maîtresse. Elle ne dit jamais vraiment ce quelle a sur le cur, comme si elle se contraignait. Mais peut être aujourdhui sa détresse semble si grande
" -Vous maviez dit pourtant quil avait demandé à vos parent dêtre votre protecteur , cela avait paru vous faire plaisir ?
- Oui .. jen fut grandement touchée jy avais vu la une possibilité peut être enfin .avoir une personne sur qui compter quelquun qui ne verrait pas en moi que la fille de Fao mais bel et bien qui je suis.
Juste après avoir fait preuve de courage en affrontant mon père pour lui demander de devenir mon protecteur, et que ma parentèle eut donné son accord, il a fuit le champs de bataille me laissant sans me prévenir et donnant ainsi raison à mon père qui le dit couard. Une double trahison.
Oh Jehanne
Oane se souvient de bribes de mots échangés de mots blessants « Que voilà une belle de Surgères ! » et de lui dire quelle ressemblait à son père comme si cela était linsulte la pire au monde Son père était dix fois plus sensible que lui, même en gentillesse il surpassait Datan... Après tout, ne l'avait il pas accepté lui Datan comme protecteur, rien que pour elle ? Qui la croirait ? Personne Elle avait tellement été blessée quelle lavait giflé, les lèvres dOane tressaillirent.
- Oh Jehanne ! Je l'ai giflé! Comment ai je pu perdre ainsi contrôle de moi ? Comment est ce possible ? Par tous les Saincts !
Oane enfouit son visage dans ses mains. Jehanne caresse doucement sa main un sourire aux lèvres.
Chère Oane, vous tenez à Datan voilà tout Vous ne pouvez pas être de marbre sans cesse Peut être vos sentiments pour l...
Oane pose son regard couleur tempête sur sa dame de compagnie lui intimant ainsi de se taire et resserre ses bras sur sa poitrine
Datan ma dit un jour que jamais au grand jamais il ny aurait dautres femmes dans sa vie, il ne saurait adonc en être question. Je ne me suis meme jamais interrogée sur le sujet dois-je t'avouer
Cette remarque de Jehanne plonge tout à coup la jeune femme dans un abysse de doutes. Certains mots de leurs échanges houleux lui reviennent à lesprit mais a t elle bien retenu, bien compris ? Elle ne sait pas elle ne sait plus. Quelque chose comme «On ne saurait aimer la fille et haïr le père » lui avait planté un pieux de doute dans le cur. Parlaient-ils tous deux de la même chose ? Confuse, elle secoua la tête, d&ns un geste de déni pur et simple.
- Vous ne croyez toute de même pas que si je suis dans cet . Hum dans cet état ce nest ..cest à cause de Datan
La De Surgères se raidit. Elle ajoute dun voix faible à peine un souffle, le regard baissé.
Cela nest pas cela le plus grave Jehanne
La servante reste suspendue aux lèvres de sa dame sentant bien que sa souffrance doit être immense car jamais jamais elle ne lui a parlé ainsi. Elle regarde la jeune femme dont le visage sembrume, les yeux se voilent
Haverock .
Oane est submergée, des images dHaverock simpose à elle, son visage aux traits fins et carrés allongé, l absence de cheveux, la pâleur de ses traits si fins presque fragile, son air grave et tout à coup la façade qui disparaît et ce sourire rare qui éclaire ses yeux .
Elle revoit Datan et entend sa voix grave lui annoncer
« Elra est mort. »
Haverock . Il est
Oane vacille dans son lit, le visage livide, les lèvres tordues de douleurs, elle senfonce dans son oreiller et sanglote encore et encore. Cela dura plusieurs cloches et aucune parole réconfortantes de Jehanne ne vint apaiser cette détresse. Au bout dun moment , Oane sendormit.
[Au petit matin, sur la table de chevet]
Surgères, Novembre 1458
A Haverock de Marigny
dicte Elra
Vous êtes mort ce soir
Vous n'écrirez plus ces touts petits riens
Vostre aventure sur la toile touche à sa fin.
Vostre âme s'éparpille aux quatre vents
Vous rejoignez les étoiles qui brillent au firmament.
Vous êtes mort ce soir !
Demain est ce jour sans lendemain
Paumes ouvertes, je vous tends la main
Mais vostre doux sourire nest que Gisant
Mutine, je veux rêver encore, le nez au vent.
Vous interrompez là vostre histoire !
Vous aprecevez là bas une ombre dans le lointain
La sombre silhouette de son corps dassassin
Qui avance doucement vers vous et, irrésistiblement
Vous marchez vers ce nuage blanc qui aspire vostre temps
Vous accédez au grand couloir !
Dans ce monde aux reflets cristallins
Vous savez quun autre destin vous attend,
Vous fermez à ce monde vostre porte enfin
Vous nous aimez pourtant, cest certain
Vous êtes mort ce soir !
Mais pour nous, vous serez toujours là
Vous qui fûtes Grand de Poitou
Ecoutez ici vostre cur qui bat
Une pincée d'Elra en chacun de nous
Une étincelle de vous en moi
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