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[RP]Ostel de Surgères : La cascade des Songes

Gandrelina_bellissima
Tirer au flanc est tout un art quand on est bocèle au castel de Surgères mais, comme on dit, "quand le chat n'est pas la, les souris dansent". Or, précisément, cela faisait un bail que le château n'avait plus d'intendant. Dame Jehanne s'acquittait de cette tâche en sus de sa charge de dame de compagnie et ne pouvait, il est vrai être au four et au moulin n'ayant le don d'ubiquité. Ainsi Gandrelina passait elle quelques heures à parfaire l'éducation d'une jeune domestique de 13 ans, prénommée Anette..

Gandrélina profita d'un moment de répis. Elles avaient été envoyées par la vieille Blanche cuisinière de son état, faire un inventaire de la cave pour anticiper les achats et les différents plats à cuisiner. Gandrélina était allongée paisiblement sur des sacs de farine entassés dans la cave, juste sous le fenestrou qui laissait entrer des rayons de soleil et al petite Anette s'affairait triant les oignons pourris, les pommes racornies en quelque sorte le bon grain de l'ivraie.


ma pétité Anette tou va té toué à la taché ! Vienes donc profité dé cette bella journée en t'allongeant commé moué !

Mais Gandrélina et si on nous surprend ?!

Rire enjoué et yeux defiant le ciel enfin le plafond de la cave.

ma tou té fais trop dé souci, tou va mourir avant d'avoir pour profité de la vida Annetia !

Nimbée par le rayons de ce soleil hivernal, la belle à la peau dorée s'alanguissait et baillait au corneille lors que la petite Anette plongeait la main dans une corbeille de raves et sentait ses doigts s’enfoncer dans de la chaire molle indiquant clairement la putréfaction du dit légume quand de l'agitation se fit entendre dans la cour de l'Hostel de Surgères. La drôlesse à l'accent fort prononcé des provinces du sud se hissa sur les sacs de jute et se tordit le cou pour voir qui arrivait la tandis qu'une voix d'homme se faisait entendre. Elle dit :

S'il estoy bellissimo, nous montons Anettetia, sinon on resté là ! Marré dé accouillir des vieils et des moches ![/b]

Mais nous sommes chargées de l'acceuil des visiteurs en l’absence de Dame Jehanne !

Aller arretés dé pleurnichare, viens donc vouer toi même la teté dé cé ... oh pourée qu'il a l'air coincé, y ressemblé à oun ... croque mort ?

Un croque-mort à Surgères , mais qui est mort ?

Gandrelina soupire songeant qu'elle ne tirera rien de cette petite et tire Anette par la bras pour qu'elle regarde par la fenêtre à son tour.

Ce n'est pas aisé, on y voit pas grand chose. Un croque-mort vous croyez ? c'est vrai qu'il est tout de noir vêtu et puis il a l'air si grave et ce papier qu'il tend !

Oun papier ! Ouala segnior Dios, jé oublié que la doumnia a dicé attendre oun umbré y ses amigos !

Gandrelina, saute sur ses deux pieds, remonte les escaliers de la cave quatre à quatre et va tout en lissant sa robe, puis elle adopte sa démarche chaloupée et son sourire aguicheur. Anette est sur ses talons et observe la servante qui par son fort caractère a beaucoup d'influence sur elle.

Mestre Xoullir ? La Doumnia nous a informé dé vostre vénoue. Jé vé vous conduire au pétité salone. Y la faire prévenir dé vostre arrivée. Vous estoi seul ? Vos amis né soun pas encore arrivés ?

Annette, va chercher Marcelino et portez ces mallés dans la chambra verdé


La jeune servante observe du coin de l'oeil le nouvel arrivant. Sa robe noire lui donne un aspect lugubre et tranche avec son visage glabre. Elle devance son invité le laissant ainsi admirer son croupion mais le coeur n'y est pas. Néanmoins Marcelin les as rejoint et avance derrière eux ainsi qu'Annete, tous deux, les bras charges de bagages alors il faut faire son petit effet. Le gars trop sérieux ne l’intéresse pas mais ça rendra le jeune palefrenier jaloux. La bocèle sourit puis pousse la Grand porte et fait pénétrer mestre Xollir dans le petit salon

jé vous sert à boire ?
Anettia va prévénir la doumina dé vostre arrivée


Le temps passe, mestre Xollir attend seul dans le petit salon. Gandrelina s'impatiente.


Ma qué fait elle cette Annetia ?

Annette finit par arriver et se glisse près de Gandrélina et chuchote. Quelques mots s'échappe de leur conversation en pointillé. bain ....marais .... Odeur putride
La servante le visage avenant se tourne vers mestre Xollir

jé vous sert oun autre verre ?

L'homme fait non de la tête prétextant qu'il ne boit que peu et manifeste des signes d'impatience. Tu parles rabats joie comme il est se dit la bocele, ca m'etonne pas!

C'est que dounmia Oane estoy ... oun femme et oun femme digné de cet nom se fait attendre voyez. Plous l'attente est longue et plous le momenté passe avec elle est bon ... vous estoy donc très chanceux mestre ...

Gandrelina sourit et papillonne des yeux. Elle n'a pas le temps de voir si son stratagème fonctionne qu'une autre personne se présente dans la cour.

jé vé accouillir cet nouvel invité pit etre oun dé vos amigos mestré Xoullir ?

Question de pure forme; la servante est déjà partie acceuillir le nouvel arrivant et l'introduit à son tour dans le petit salon. Le Léon, il est bel homme alors il a droit à tout le deploiement des charmes de la Gandrelina, roulement de popotin, hanches qui se dehanchent, tissu de la chemise qui glisse et dénude l'epaule et bien sur au moment de le servir à son tour

Jé vous sert oun verre Leone

La bocèle se penche à souhait pour révéler son décolleté qu'elle a fort généreux tout en lui décochant un sourire ultra brigth
Xollir
Vingt-deux. Pendant que l'accorte domestique, il en était sûr, le faisait patienter en le guettant de l'oeil, Xollir y avait bien réfléchi. Ce nombre lui semblait correct. Pas au point de jouer sa vie ou sa main là-dessus, naturellement. Ce genre de chose reste toujours difficile à estimer à l'unité juste, même pour lui qui avait une certaine expérience en la matière. Encore que ladite expérience tendait à disparaître. Depuis qu'il s'était marié, il n'avait plus vraiment eu l'occasion, ni le temps de se replonger dans cet art complexe, car c'est bien ainsi que l'Angevin considérait ce pan de sa vie, et non sous l'angle du besoin matériel. Avec une pensée émue pour son épouse cloitrée à Bordeaux, il se replongea dans ses souvenirs.

A quand remontait la dernière fois? Guyenne? Non, il n'avait fait que raccompagner une amie, et le temps lui avait manqué. Une rasade lui rendit la mémoire : Bretagne, il y avait un mois déjà. Cela l'avait d'ailleurs fatigué plus qu'il ne s'y attendait. Les habitudes les mieux ancrées disparaissent faute de pratique. Ah, l'Elisabeth... Quand il y repensait, il sentait la fierté l'envahir. Il revoyait encore les voiles qui la parait lorsqu'il l'avait quittée. Combien de fois avait-il caressé de ses mains l'une ou l'autre de ses courbes, il ne s'en souvenait plus. S'en séparer avait été un déchirement, mais il lui avait fallu poursuivre son voyage. Impossible, avec elle, évidemment. D'autant que, s'il avait mis tout son coeur et son talent dans sa construction, l'élégant navire ne lui appartenait pas.

Il en était bien désolé. Au moins avait-il retrouvé avec plaisir le travail du bois. Parcourant le salon du regard, il admira à nouveau la finesse du mobilier. Vingt-deux stères avait dû être utilisés, si l'artisan était un maitre. Etait-il capable d'un telle parcimonie, lui qui passait à présent tant d'heures penché sur des manuscrits? Il en doutait.

Ramené à la réalité par l'arrivée de la petite servante, il étouffe un soupir de soulagement. Ce n'est pas trop tôt, se dit l'avocat. Et le voici qui retient son souffle. C'est que les deux femmes parlent bas, et il est d'un naturel curieux. Il parvient à saisir quelques mots, et s'il réussit à réprimer une grimace de dégoût, une exclamation silencieuse se forme sur ses lèvres. Se baigner... dans un marais?! Ces gens ont des coutumes plus étranges qu'il le pensait.

Peut-être est-ce aussi bien, à bien y réfléchir, car lui-même a manipulé des poissons toute la journée. Il a bien pris soin d'essuyer ses mains sur le coutumier languedocien, qui compte tellement de pages inutiles que quiconque peut sans remord en sacrifier, mais il doute du résultat. Et voilà qu'on lui propose un nouveau rafraichissement.


Non, je ne veux point à boire! Apprenez qu'il s'agit là d'une déplorable habitude, pour laquelle fort heureusement je n'éprouve aucun penchant. Savez-vous quand votre maitresse pourra me recevoir? Elle ne m'avait point signifié d'heure, aussi suis-je venu quand j'ai eu fini affaire. Je ne m'attendais point à la voir sur l'heure, je gage qu'elle a de fort nombreuses tach... tâches à accomplir. Mais cette attente sans rien faire est une épreuve. Auriez-vous au moins quelque livre dans lequel je pourrais me plonger?

Mieux vaut là que dans quelque cloaque, se dit-il. A part lui, il espère qu'elle n'en prendra pas trop l'odeur. Le menton pointé d'un air de défi, Gandrelina vole à la défense de sa maitresse. Estomaqué par tant de mauvaise foi, désarçonné par le sourire et achevé par les battement de cils, l'Angevin reste brièvement silencieux, et son adversaire fait retraite. Aussi c'est à la porte refermée qu'il s'adresse vertement.

Chanceux, chanceux... Les femmes... Toutes pareilles! Quand elles ne vous enivrent point d'alcool ou de paroles, elles vous fatiguent à les attendre!

Le petite servante qui tente de s'esquiver attire son attention. Point de victoire par abandon, un membre de l'équipe de soule adverse occupe encore le terrain.

Ah, tu es encore là, toi. Et bien, petite, pourrais-tu m'apporter une bassine d'eau? J'aimerais ôter la fatigue du jour. Chaude, mais point trop.

Une fois seul, une rapide inspection olfactive le rassure. Les dégats sont réels, mais limités. Une rapide toilette en viendra à bout, et lorsque la maitresse des lieux se libérera, l'un des deux au moins sera présentable. Un grognement s'échappe de sa gorge à cette perspective.

Mais déjà la porte livre à nouveau passage à la bocèle.


Ah, Léon! Comment allez-vous? Vous avez réussi à vous débarrasser de vos malles?

L'avocat braque son regard sur le plafond. Leon a pris place en face de lui, et si l'empressement de la plantureuse Gandrelina à le servir est preuve de la bonne impression qu'il a produite, il est tout aussi révélateur pour Leon et Xollir. Il reste d'ailleurs à celui-ci peu de doute : la femme a été engagée par le paternel, chaperon d'un genre nouveau, et plutôt indécent. Pas pour la première fois, Xollir soupire en pensant à son épouse. Quel besoin avait-elle de faire retraite? Elle aurait mis bon ordre à tout ça, et l'aurait rendu à sa quiétude. Néanmoins, l'affaire pouvait venir aux oreilles de Mirna, et il leur en cuirait. Aussi prit-il les choses en main. Au figuré, est-il besoin de le préciser?

Dictes-moy, pourriez-vous aller voir où en est votre maitresse? Pourra-t-elle se préparer sans vous pour l'aider?
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Oane
Soudain des éclats de vois perce à travers la porte. sans doute deux femmes sont elles dans l'entrée ou le grand escalier débouche.

Mais pourquoi faut il toujours se déguiser pour acceuillir un homme ?

Enfin dame Oane, vous n'y pensez pas vous ne pouviez pas le recevoir dans l'état ou vous étiez !

je suis pourtant sure que mestre Xollir est davantage homme à apprécier qu'on ne le fasse point attendre que ... l'accoutrement de son hôtesse


Peut-etre mais cela n'aurait point été convenable.

Point convenable..., je n'étais point nue que je sache !

Non mais cette odeur et cette boue ! Et puis vous étiez vêtue en ... homme !

ah voila on y est ... Dame Jehanne je n'étais point vêtue en "homme" mais en tenue de chasse, je ne vais tout de même pas aller dans le marais patauger en robe et chaussures à petits talons pour vostre bon plaisir ou le souci du quand dira-t-on!

enfin bon nous y sommes, cesson la nos querelles.


Oane pousse la porte et sourit en découvrant Xollir

Mestre Xollir, vous êtes adonc venue nous visiter comme j'en suis ravie !

Elle sourit largement et lui fait l’accolade et note qu'il sent le poisson, legere odeur et sourit en coin

ah voyez mestre Xollir a le même problème que moi et il n'y aurai vu que du feu dame jehanne !

Elle regarde la dite Jehanne et ajoute le regard plein de malice

Dame Jehanne, ma dame de compagnie, une femme adorable ... tant qu'elle ne se mele pas de ma garde robe.
Jehanne, voici mestre Xollir, officier de sa majesté la reyne, avocat du dragon et procureur à la cour d'appel des Royaumes


puis la jeune baronne se retourne vers l'inconnu et sourit

je gage que vous etes un de ces amis flechoix dont mestre Xollir m'a parlé. Je me nomme Oane de Surgeres et vous etes le bienvenu à Surgeres.

je vous ai fais préparé des appartements et bien sur si mon retard n'a pas rendu folle de rage nostre cuisinière, nostre diner devrait être servi

Ainsi, Gandrelina poussa le double battant qui séparait le petit salon, de la salle à manger ou tronait déjà dressée une longue table garnie de chandelles et de mets savoureux et parfumés. Les deux servantes tirent les chaises afin que la maîtresse et ses invites s'y intaillent et le repas commençât.

Cher mestre, comme je vous l'ai rapporté tantôt, je suis retournée inspecter le marais cote nord et voyez vous plus j'y réfléchit et plus j'y pense que des travaux d’assèchement de ce marais pourrait nous permettre d'en faire des terres cultivables, ce qui accroitrait la puissance économique de nostre capitale et nous permettait, je le gage également d'exploiter aussi le marais en zone disons de lac. Ainsi, vous pourriez a vostre prochaine visite vous adonner au plaisir de la pêche que vous semblez affectionne etant donné votre odeur

ajouta t'elle taquine puis elle porta a ses lèvres cerise sa coupe en argent finement ciselée ou venait d’être servi un vin rouge à l’arôme délicat
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Leonvi
La dame l'avait accueilli avec un accent chantant. Il dû bien tendre l'oreille pour comprendre l'ensemble de sa phrase.
Mais était-ce l'accent où le trouble causé par sa démarche et sa tenue. Léon effaça toute pensée l'ayant conduit si rapidement sur les hanches et le décolleté de la servante et rapidement se concentra sur le lieu.

Il entra au salon, Xollir était là.
Soulagé de ne point se trouver seul avec cette provocante créature, il répondit à son ami


Oh oui, je vais bien. et vous ?

Un petit sourire au coin des lèvres à l'évocation des malles. Ne pas relancer le sujet.
Si Mirna venait à apprendre qu'il en a de nouveau parlé, il lui faudrait plus d'une soirée pour argumenter et admettre que celles-ci, pourtant au nombre de huit, sont peu nombreuses, et de surcroit dire qu'elles sont légères, alors qu'à chaque départ celles-ci lui brisent le dos, bien plus qu'une journée passée au moulin, entre sacs de blé et sacs de farine.

Rapidement, la porte s'ouvrit, Notre hôte arrivait, élégante, accompagnée de sa dame de compagnie.
Elle lui sourit, il s'incline pour la saluer


Je suis Léon Belloy de la Flêche. Merci pour cet accueil.

Il suivit le groupe et s'installa à table
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Xollir
La soirée avait pris un tournant qui plaisait beaucoup à Xollir. Quelques minutes avaient permis aux deux Angevins d'échanger leurs impressions sur la ville : Poitiers, sa Grand-rue, son marché, son lac, son château marqué par les épreuves, son tribunal, ses habitants, ses coutumes, ses lois, ses tavernes...

A l'entrée de leur hôtesse, les deux Fléchois sont debout, ce qui permet à l'avocat de s'incliner en ce qui se veut une révérence. S'il passe beaucoup de temps à Paris, il ne quitte guère la Cour d'Appel, et c'est plutôt à lui que plaignants, avocats et public adressent des saluts ampoulés. A force de pratique, se dit-il, il finira néanmoins par maîtriser toutes les ficelles de l'étiquette.


Du moins les figurées... Comment peut-elle porter tout ça?

Mieux, elle est capable d'avancer, de charger. Après s'être exclamé à voix basse, Xollir a à peine le temps de se redresser et de prendre une grande inspiration. Déjà Oane est sur lui et l'entoure de rubans, broderies, dentelles ou autres ornements qu'il n'a jamais pu distinguer. Osant à peine bouger, Xollir lui rend mollement son étreinte. Les toilettes des dames sont d'autant plus fragiles qu'elles y attachent grand prix. Etranges créatures, à quoi sert de si fragiles parures? Heureusement, cela ne dure pas, et il peut saluer la dame de compagnie.

Enchanté, dame Jehane. Qu'avez-vous donc fait pour que dame Oane vous juge à la foy si sévèrement et si digne d'éloges? Il est heureusement bien des qualités qui peuvent racheter un faible maniement de l'aiguille.

Une inclinaison de tête est suffisante, juge-t-il.

Les convives sont maintenant à table. Et quelle table! C'est un véritable banquet qui taquine la narine de l'avocat. Sur les chemins depuis plusieurs jours, les voyageurs avaient fait maigre chair. Une main sur le ventre pour prévenir tout gargouilli intempestif, l'Angevin se prépare à vivre le meilleur moment de la soirée, lorsqu'il est pris en traitre. La pique acérée déclenche chez lui une opportune quinte de toux. La diversion, si elle lui fait gagner du temps, éloigne d'autant les plaisirs qui l'attendent, aussi n'est-il pas long à répondre.


Pêcher dans un marais asséché? Que vous ai-je donc fait? Et cette odeur... Ainsi vous l'avez sentie? Croyez bien que j'en suis désolé... Cruel tour que m'a joué le destin en vérité. Figurez-vous que j'arrivais en vue de votre Hostel lorsque deux... non, trois énormes malandrins m'ont assailli. J'ai craint un instant qu'il ne s'agisse de tueurs envoyés par mes ennemis, mais heureusement il ne s'agissait que de coquins attirés par ma bourse.

Ils me barraient cependant le passage. Trois brutes terribles, armées de longues dagues, me faisaient d'horribles grimaces. Que faire? J'ai sorti mon codex poitevin, et leur ai dit qu'il n'aurait point mon or, et qu'être laid n'était, selon la jurisprudence en vigueur, point une excuse pour se faire également voleur. Généralement, cela suffit à ramener à la raison les hommes les plus égarés, mais sans doute votre climat a-t-il altéré ma voix, car ces mécréants se sont avancés vers moi, avec l'évidente intention de me dépouiller.

Je n'aime pas massacrer mes semblables, aussi ai-je préféré tenter de les semer dans les rues. Faisant demi-tour, je me suis faufilé dans le premier espace entre les maisons. Hélas... Je connais mal votre belle ville, au contraire de mes poursuivants. Ceux-ci grignotaient sans grande difficulté mon avance, et j'ai dû faire face. La place manquait pour manier mon bouclier, aussi est-ce à l'épée uniquement que j'ai combattu. Ah, la lutte fut rude...


Xollir se laisse griser par son récit. Attrapant son couteau, le voilà qui mime un combat acharné et constamment en sa défaveur, où, à l'entendre, l'on croirait qu'il dispose de pas moins de quatre bras et trois jambes.

Bref, les deux plus petits ont fini par abandonner, et ont quitté le combat. Je suppose qu'ils pansent encore leurs blessures. Mais le dernier, le plus gros, était une vraie teigne. Impossible de le décourager. J'aurais pu le tuer, mais... tout homme mérite une chance de s'amender. Aussi ai-je préféré rompre l'engagement, et reprendre ma course, cherchant une idée salvatrice.

Et cette idée n'a pas tardé à me venir. Au détour d'une ruelle, j'ai vu un tas de poissons. Ils étaient fort peu ragoûtants, sans doute abandonné là depuis plusieurs jours par un négociant indélicat. Néanmoins, je n'avais pas besoin de plus. J'en ai raflé trois en passant à leur hauteur, et, au coin suivant, les ai stratégiquement lancés derrière moi. J'en ai été récompensé par un bruit de chute, et une bordée de jurons que je rougirais de vous répéter. Une fois loin, j'ai fait ce que j'ai pu pour me rendre présentable, mais j'ai préféré ne point être en retard.

Mais parlons plutôt de vos marais... Vous mettez là sur pieds un projet digne d'être chanté. Je vous souhaite pleine réussite! Comment comptez-vous entamer les travaux? Avez-vous songé à recruter de la main d'oeuvre en promettant aux volontaires la jouissance d'une des parcelles dégagées? Cela réduira la somme à investir, et vous couvre en cas d'échec. Je ne vous le souhaite évidemment point, mais l'on n'est jamais trop prudent.


Avant de clore la bouche, il s'octroie une large rasade de vin, récompense bien méritée pour ses efforts.
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Oane
Ah mais quelle histoire rocambolesque ! C'est cela qui vaudrait d’être chanté Mon ami. "Mestre Xollir contre les voyous", sauvé par un tas de poissons ! Il faudra que je pense à faire équiper les Chardons Noirs de poisons pourris, voilà qui allégera le budget armement dans la lutte contre le banditisme.

Sur le visage de porcelaine naît un sourire cerise puis, Oane attrape une cuisse de faisan et croque dedans. La baronne, relancée par le procureur sur son projet, essuie ses doigts sur la nappe et se lève de sa chaise

ah Jehanne, ma bonne Jéhanne, donnez adonc moi la carte s'il vous plait !

La dame de compagnie se lève à son tour et va chercher, posée sur un buffet, un parchemin et le remet à Oane. Celle-ci pousse des plats et déroule la carte puis, elle pique des couverts propres et une coupe pour en, maintenir les quatre coins

Regardez Mestre Xollir, Léon, ceci est Surgères, ici à Poitiers en face il y a des champs et enfin Luçon. Sur les terres de Luçon il y a une foret giboyeuse ici et à l’extrême pointe on rejoint même la mer oh pas de quoi faire un port non tout juste quelques criques sauvages ou même la pêche est difficile à cause de courants. Et la plus grande parti des terres de Luçon sont tout bonnement des marais. Inexploitables pour la culture et la pêche. Bon à rien mêle les voleurs ne s'y trompent pas ils préfèrent hanter la foret. 0 part un vieux coupes de vanneurs, les autres sont partis préférant rejoindre des villes ou les terres ont arables.

Or j'ai lu durant ems études que des travaux d’assèchements avaient été entrepris dans d'autres marais. Je ne me souviens plus de la technique exactes mais je m'en vais faire une demande à sire Jake de Valombres, c'est un érudit, peut-être pourra t-il me dégoter les livres ou une relation connaissant le sujet. Car bien sur, si nous menions à bien un tel chantier, nous pourrions doubler les terres cultivables entre Poitiers et Luçon !
La capitale serait alors plus riche et plus attrayante, tout comme nos domaines. L'enjeu est de taille. Je n'ai pas encore recruter, non, je veux savoir quoi faire et en parler avec la mairesse Lanie, qui est une de mes amies, avant de lancer ce vaste chantier.


Onze sourit puis se tourne vers son invité

Quel métier faites vous Léon ? et par quoi êtes vous passionné ? parlez moi un peu de vous et de vos projets !
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--Mestre_xollir
Xollir se maintient à une à distance respectueuse du plan. Lorsque l'avocat a vu partir les plats, lui qui a tant parlé et si peu mangé (toute similitude avec la gent féminine serait purement fortuite, et ne vous attirerait que mépris de sa part), il a jugé bon de prendre des précautions, ou plutôt, des provisions : un généreux morceau de venaison dans la main droite, une poignée de champignons dans la gauche. Sans cesser de manger, il se dévisse le cou pour mieux voir.

Remarquable! Ainsi, vous possédez en propre toutes ces terres? Vaste domaine que le vôtre. Evidemment, il s'agit essentiellement de marais, pour l'instant. Je comprends qu'ils soient désertés : l'on ne peut y survivre, et encore moins y vivre. A part la foret, bien sûr. Est-ce là que vous trouvez de quoi garnir votre table? Cependant, je crains que votre projet ne change tout cela. S'il est mené à bien, et je vous souhaite pleine réussite, vos nouvelles terres risquent d'attirer bien des êtres. Les fermiers, je les crains, seront suivis de voleurs, pillards et autres crapules séduits par le Sans-Nom. Quoi de plus tentant que des cultivateurs en cours d'installation? De nombreux outils, des habitations seulement à moitié construites, des semences pour les champs en quantité et de la nourriture pour attendre la première récolte. D'ailleurs... Peut-être est-ce là la raison de ces malfrats qui me guettaient?

Aussi, dame Oane, je pense qu'il vous faut dès maintenant préparer la sécurité et le peuplement de vos marais. Pour l'aspect technique du problème, je n'y entends rien. En Anjou, nous avons terres riches et vertes, et toute notre eau s'écoule d'elle-même vers la Bretagne. Auriez-vous eu une taverne à assécher, je vous aurais recommandé quelques-unes de mes connaissances, mais je doute que vos marais suscitent chez elles la même ardeur à l'ouvrage. Vous pouvez également essayer d'éponger toute cette eau à l'aide de coutumier languedocien. Il est si épais que... Et puis, non. Il serait trop beau qu'il aie une quelconque utilité.

L'Angevin efface d'un coup de langue une coulée de jus de viande qui menace sa manche.

D'ailleurs, pour en revenir à ce problème de sécurité, peut-être devriez-vous encourager, dans un premier temps, les cultures rapides. Vos futurs paysans auront besoin de moins de provision. Mais attendez...

Il me vient une idée! Prévoyez-vous d'évacuer l'eau par la mer? Si oui... Ne suffit-il point de tendre en travers du passage du liquide un filet assez solide que pour récupérer sans efforts des poissons par milliers? Outre les vendre ou les manger, vous pourrez également vous en servir pour la défense, puisque vous semblez avoir apprécié mon récit. A ce propos, serait-ce trop vous demander, si vous devez faire chanter cette insignifiante aventure, que vous la nommiez « Xollir sauvé par sa ruse » et non « Xollir et les poissons pourris »?
Oane
Rien n’échappe au regard ocean de la baronne. Aussi, lorsqu’elle déploie son plan sur un pan de la longue tablé débarrassée à la hâte pour l’occasion de ses plats, elle prend bien garde à interposer son corps entre les doigts gras et sales de l’avocat et sa précieuse carte, unique et d’ailleurs encore incomplète tant circuler dans le marais est impossible en de nombreux endroits. Elle reste impassible aux efforts désespérés du magistrat royal pour voir les endroits qu’elle désigne d’un doigt fin taché d’encre à la façon des moines copistes. Ce n’est que lorsque ce dernier essuie ses mains sur sa chemise, que la brune, dans un haussement de sourcil se décale pour le laisser approcher.

Je comprends qu'ils soient désertés : l'on ne peut y survivre, et encore moins y vivre.

Détrompez-vous, mestre, le marais n’est point désert. Il vit tout au contraire une faune locale aux us et coutumes un rien sauvage mais, fort bien adaptée à la région. Les maraîchins dit-on. Ils pêchent et chassent du petit gibier en bordure. Ils arrivent même à avoir de petits potagers en bordure du marais en construisant des dérivations et des murets avec la pierre trouvée sur place dans des carrières.

En Anjou, nous avons terres riches et vertes, et toute notre eau s'écoule d'elle-même vers la Bretagne. Auriez-vous eu une taverne à assécher, je vous aurais recommandé quelques-unes de mes connaissances, mais je doute que vos marais suscitent chez elles la même ardeur à l'ouvrage. Vous pouvez également essayer d'éponger toute cette eau à l'aide de coutumier languedocien. Il est si épais que... Et puis, non. Il serait trop beau qu'il aie une quelconque utilité.

Oane lève les yeux au ciel en entendant en Anjou gnagna genre "nous est mieux" surtout que l'angevin se plains aisément des us de ce pays en matière de politique puis, elle rit des bons mots de mestre Xollir quant aux moyens d'assécher le marais

Je ne doute pas qu’il y ait plus de volontaires pour assécher une taverne que pour le marais… Apres tout, il va falloir travailler les deux pieds les deux mains dans la boue ! Mais, je gage que nos fiers Pictaves verront leur intérêt de bénéficier de plus de terres arables à l’avenir. Peut-être devrais je dema,nder aux nobles de montre l’exemple… il paraît que les bains de boue sont bons pour la peau, je devrais y convier toute la gente féminine que compte la noblesse poitevine, qui sait ?

Il me vient une idée! Prévoyez-vous d'évacuer l'eau par la mer? Si oui... Ne suffit-il point de tendre en travers du passage du liquide un filet assez solide que pour récupérer sans efforts des poissons par milliers? Outre les vendre ou les manger, vous pourrez également vous en servir pour la défense, puisque vous semblez avoir apprécié mon récit. A ce propos, serait-ce trop vous demander, si vous devez faire chanter cette insignifiante aventure, que vous la nommiez « Xollir sauvé par sa ruse » et non « Xollir et les poissons pourris »?

Oane rit de plus belle.

Rassurez vous, vous resterez à la postérité pour vostre ruse et peut être aussi pour vostre odeur mestre Xollir, après tout on ne triche pas avec la célébrité ! Quant aux techniques d’assèchement, ma foy, je dois encore faire quelques recherches néanmoins, je sais déjà qu’un marais asséché n’est pas sec ! Un marais asséché se divise en plusieurs parties, en partant du bord de mer : le marais mouillé, inondé toute l’année ou l’on peut pécher et circuler en barque, le marais sec, inondable une partie de l’année qui peut être utilisé pour des cultures gourmandes en eau tel le mais et un tiers de terre devient cultivable. Vous voyez que nous ne serons pas à court de poissons et que vous pourrez toujours venir vous adonner par chez nous à vostre activité préférée, mestre Xollir, dict le rusé.

Oane sourit malicieuse tout en roulant le parchemin que Dame Jéhanne s’empresse aussitôt d’aller ranger dans un coffre.

Léon, Xollir, voulez-vous passer au salon fumer une pipe ? A moins que cela aussi ne vous soit interdit mestre ?

Dit-elle en se retournant le regard taquin vers l’officier royal, puis, elle franchit les portes que Gandrelina vient d'ouvrir pour pénétrer au petit salon, ambiance feutrée et cossue. Elle s’installe dans un canapé aux pieds de bois sculptés couverts de velours cramoisie. Sur un guéridon, une pipe et une blague à tabac.

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--Mestre_xollir


L'Angevin n'est pas long à prendre place dans le petit salon. Il s'approprie une chaise à bras placée près du feu et jouissant d'une relative intimité, depuis laquelle il tend ses pieds bottés vers le feu. Les mains croisés sur son ventre à présent bien rempli, il n'en darde pas moins un regard fulminant sur la noble Poitevine.

Un marais asséché, mais qui n'est point sec? Que me contez-vous donc là, dame Oane? S'il est asséché, ma foy, il sera, forcément, sec. Et s'il n'est point sec, il ne peut être asséché. Il est vrai que bien des femmes ont la regrettable habitude de ne jamais accomplir que la moitié de chaque tâche, mais je pensais que vous échappiez à cette tare. Je ne puis croire m'être trompé. Il faut dire que cela m'arrive si rarement... Pourquoi ne point dire, par exemple, que vous allez réduire le marais?

Prenant une grande inspiration, l'avocat prend sur lui. Des années de pratique lui ont permis d'arriver à un remarquable contrôle de sa voix, et c'est donc d'un ton parfaitement inexpressif qu'il revient sur la véritable source de sa mauvaise humeur.

Et pour ce qui est de mon activité préférée... J'ose croire qu'une dame de votre qualité ne portera point d'attention à de misérables machinations électorales visant à saper ma crédibilité. Des manoeuvres comme celles-la, hélas, ne font pas que nuire à leurs auteurs, comme trop de mauvaises actions en ce bas monde. Les pratiques de ce genre doivent être combattues avec détermination, tant elles empoisonnent la société telle que l'a voulue Aristote. Mais il est je crois trop tard pour aborder ces considérations, aussi restons-en là.

Il tend la main vers le guéridon, hésite. Il est à présent plus détendu.

Dictes-moy? De quoi s'agit-il exactement? Voyez-vous, j'ai eu comme un professeur un avocat des plus illustres, mais qui ne cessait de fumer une horrible substance à base de plan de maïs. L'homme était un génie, l'écouter un enchantement, si ce n'est pour la fumée qu'il répandait partout. C'était simplement immonde. Le pauvre est mort aujourd'hui, tué à la tâche. Rude perte. Il a tracé une voie que beaucoup s'efforcent de suivre... mais pas en ceci.

Il se gratte la joue.

Et s'il s'agit d'autre chose, ma foy, il me semble que cela ne peut faire de mal. Sylphaël ne nous a-t-il point enseigné que le Très-Haut nous a pourvu de sens pour les explorer? Il est vrai que je n'ai jamais consulté de prêtre ou de théologien à ce sujet. Qu'en pensez-vous? Je gage que vous avez reçu une solide éducation en ce domaine.
Oane
Oane ne prit pas la peine de répondre au long monologue de l'avocat. Elle l'écoutait silencieuse, un sourire à ses lèvres cerises. Elle connaissait suffisamment le luron pour connaitre sa misogynie et ses manières rigides et ne point s'en offusquer. Après tout, elle était certainement de par son existence même et la vie qu'elle menait la démonstration des croyances erronées de l'officier sur la gente féminine. Malgré tout, des siècles passeront sans que les hommes ne s'interrogent sur les capacités réelles des femmes... Aussi, Oane vivait-elle comme elle l'entendait sans rien en dire, jouissant de l'absence de sa parentèle et de la liberté associé à son statut de noble célibataire .
Elle s'affaira donc à bourrer la pipe puis, elle se leva fit quelques pas vers l'âtre et saisit un brandon avec lequel elle alluma la pipe. Une lueur orange éclaira son visage de porcelaine concentrée alors qu'elle tirait sur la pipe. Elle se rassit sur la canapé, son regard océan prenait des teintes d'ailleurs. Apres quelques bouffées, elle tendit la pipe à Xollir. Entre un angevin et une poitevine ça pouvait avoir l'air d'un calumet de la paix.


Quel meilleur moyen de juger que d'essayer par soi mesme mestre ?
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Gandrelina_bellissima
[Bien des semaines plus tard, à Surgères]


Au petit matin alors que l’aube étire à grand à peine ses écharpes de brumes rosée sur le coin du ciel effaçant les étoiles au firmament, un ronflement sonore se fait entendre en direction des écuries. Le coq lance son habituel cri de sa voix eraillé.

CCOOCCOORICCOO


Au milieu de la cour du castel de Surgères, un Marcellin mal embouché déambule de sa démarche chevrotante des matins de décuvage, se frotte les yeux de ses deux pognes , cligne deux fois au sortir des cuisines où le palefrenier a avalé un solide petit déjeuner histoire de noyer dans son estomac les restes de vinasse de la veille. Il a dormi tout habillé cette nuit, il rive son regard sur ses bottes crottées et soupire en se disant que son état lui vaudra sans doute quelques coups de pied au fesses bien senti de la part du contre-maitre. Il se dirige vers l’écurie et devant la porte se laisse surprendre par un ronflement sonore. Le palefrenier tressaute et s’inquiète. Il gromelle

Sûrement Grabuge !

Ce cheval qui hier était mal en point et a dû attraper un mauvais rhume pour tout dire un rhume de cheval. Il ouvre les battants des portes et pénètre dans la semi obscurité des écuries. Dans l’entrée, au milieu de rien, une ombre massive obstrue le passage. Apres quelques temps d’habituation à la faible luminosité, Marcellin reconnaît la une brouette. Un vrombissement régulier en provient. Il s’approche se doutant désormais qu’il va y trouver quelqu’un reste à savoir qui. Il sourit se riant déjà de la mauvaise fortune de celui qui va faire l’objet des galéjades de toute la domesticité de l’Hostel de Surgères. Il se faufile derrière un box attrape un seau va le remplir au puit. La il croise Gandrelina et sa petite compagne.

Les drolesses, V’nez donc vouer c’que j’ai trouvé c’matin dans l’écurie
Y’en a un qui en tient une couche moi j’vous l’dit, on va ben rigoler !


Marcelino, tou fais encore toun malino mais y’a rien d’intessante dans toun ecourie, tou essaye jouste dé nous... attirer ! jé souis pas née dé la primera plouie

La bocelle pose les mains sur ses hanche large et met en avant sa poitrine généreuse tandis que le jeune homme ne peut empêcher ses yeux de tomber dans le corsage afrriolant un court instant puis se secouant il ajoute

Si j’te dis qu’y a un beurré dans l’beurouette et que j’m’en vais l’réveiller comme y faut moi !

Il joint le geste à la parole, montre son seau rempli d’eau et se dirige à grand pas vers les écuries, les deux servantes piquées au vif sur ses talons

Dis tu crois que c’est qui Grandrelina ?


Mais les deux adultes l'ont déjà devancée et obstruent l'entrée des écuries
Oane
[Le songe d'Oane]

Il est des instants où la raison vacille dans les vapeurs de l’inconscience, ou le rêve prend corps, ou l’âme se perd pour mieux se révéler
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Miroir de brumes éphémères.
Soudain, une trouée.
Un voile qui se déchire lentement.
Un espace se dégage au regard océan.
Les remparts un jour de feste.
Des fanions volettent dans la brise.
Le mur de ronde.
Un homme attends face à la nuit.
Elle ne voit que son dos. Svelte, élancé.
La cape et la longue chevelure claquent dans le vent.
Coeur qui balance.
L’homme se retourne. Il porte un masque de cette ville italienne...
Prunelles sombres.
Attirance magnétique.
Elle se retrouve transportée,
Enlacée, dans la prison de ses bras.
Coeur qui cogne.
Elle le reconnaît sans même le connaître, le désire.
Elle sent le mur de pierre contre son dos, la présence de son corps qui la plaque.
Des boucles de cheveux ondulent et caresse l’opale porcelaine.
Un frisson parcourt son échine.
Il murmure à son oreille des mots poliçons, des mots bombons à suçoter sur le bout de la langue.
Tous ses sens se rappellent à elle à lui en faire mal.
Il passe sa main sur le fin tissu de sa robe et savoure ses formes du bout des doigts.
Elle fait de même et découvre son torse aux pectoraux bien découpés, sa carrure d’où émane puissance ; elle en a le souffle court.
Désir fugace, poignant.
Elle tend la main et ôte le masque, sous ses yeux, un visage informe, un autre masque ?
Qui êtes-vous ?
L’homme sans visage semble rétrécir se rabougrir, il se transforme, sur son visage apparaît un gros nez, ses cheveux laissent une tonsure sur le haut du crâne, la peau se fripe, l’éclat se fane, le dos se voûte, se cloque.
Elle est bientôt tout contre un vieillard voûté et ridé. Ses jupes troussées lui apparairent désormais sous un nouveau jour.
C’est vous ?
Pas de réponse. Elle se sent oppressée, cherche à le repousser à l’éloigner à respirer...
L’homme dénoue ses braies.
Elle sent le nœud dans son ventre caractéristique de la peur.
Au moment où elle lui balance un coup de genou bien placé, l’homme se détourne.
Elle se sent soulagée et ridicule tout à la fois.
Le dos de l’homme lui fait face.
Elle sent de l’eau sur ses pieds nus et cette odeur ...

Elle fronce le nez.
De L’urine.
Elle s’écrie :

Ah l’Infâme!

................................................................
..........................................................................

Ah l’Infâme!

De ce coté ci de la toile, son crie a plus de corps.

Il est un temps où la conscience et l’inconscience se mêlent puis dénouent leurs fils pour poursuivre leur chemin en s’ignorant l’une l’autre... l'espace d'un temps.

Oane ouvrit les yeux brutalement et nagea en eau trouble entre cet affreux cauchemar sans queue ni tête et la réalité un moment. Il lui fallut quelques secondes pour faire le point sur l’incongruité de la situation : elle était réellement en train de crier mais loin d’être sur les remparts de Poitiers, elle est ... face au visage de Gandrelina qui tient le bras du palefrenier muni d’un seau en bois et crie :


Infamé marcelino ! tou vois bien ne que c’est la baroune ! tou a failli lui mettre de la aqua sour la teste tou est vraiment un boun à rien ! fiché les camp d’ici par la madré dé dios !

Oane a bien les pieds mouillés mais point d’odeur d’urine icelieu. Elle soupire de soulagement puis grimace alors que ses tempes vrombissent.

Par pitié Gandrelina taisez vous ... j’ai la tête qui éclate...

Anita demande de sa petite voix

Mais qu’vous est-il arrivé ma dame ? Avez-vous été attaquée ?

Oane prend la mesure de l’étrangeté de la situation. Petit un, elle a une migraine carabinée
Petit deux, elle a le ventre retourné qui menace de ses soubresauts. Petit trois, elle est dans un brouette dans les écuries de Surgères. La honte. Et petit quatre elle a beau froncer le seul ce qui lui fait un mal de chien, les souvenirs de la veille remontent par bribe et elle n’a pour l’heuer aucune idée du comment elle est arrivée là.


Oui c’est ça une attaque ... lorreno-pictave un complot.
Aidez moi à me relever.


Gandrelina pousse Mercelino et dit

Tou en déja assez faict comme ça regarde ses pieds soun tout mouillés !

La bocelle essuie avec un pan de sa robe les pieds de la jeune femme.

Enfin ce n'est qué dé la aqua
Va donc t’occouper dé les chévaux, nous on s’occoupé dé la baroun.


Anieta tou prend le coté droit, jé prend le gauche.

Oane se retrouve bientôt sur ses deux pieds, la tête lui tourne, une nausée l’envahit puis enfin sortie de l’écurie à l’air libre, elle inspire et cela passe.
Bientôt la jeune femme se retrouve dans un bain chaud en compagnie de hyacinthes qui embauche l’air de leur parfum capiteux. Jehanne pénètre dans la salle de bain et déposé des vetements sur la table de toilette.


Vous n’avez pas l’air bien ma dame.
Neanmoins vous ne devez pas oublier de vous rendre en place publique pour les élections vous savez, c’est le début des débats électoraux....

je n'ai pas oublié... il me fait un remontant Jehanne, une infusion quelque chose pour ce mal de crane ..

Et c'est ainsi qu'Oane se présenta aux debats électoraux. Elle se souvenait avoir été en taverne qu'un certain Brisson l'avait fait boire sur ordre de la mere veilleuse Merveille et que elle était fin soûle pour la toute première fois de sa vie. Ce dont elle ne se souvenait point, c'était du comment elle était rentrée à Surgères : apparemment en brouette .. Ce qui soulevait une autre question de taille : qui avait poussé la brouette ? Qui avait étéb témoin de son inconduite ? Si elle avait su que Ducho étalerait en plein jour sa cuite de la veille, elle serait surement restée sous son édredon en plume.
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--Jehanne_quatrebarbes
[La baroun beurrée dans l’beurouette]


Jehanne affiche une mine grave. La baronne vient de partir en carrosse dans l’arène électoral comme son emploi du temps l’y oblige. Une ride sur le front de la dame de compagnie indique son inquiétude sincère.

Tout de même, elle n’avait vraiment pas l’air bien, je ne sais si je n’aurai pas mieux fait de l’accompagner au cas ou elle se sente mal.... C’est la première foy que je voy Dame Oane ainsi ...

La petite Anieta ouvre des yeux ronds

Oh mazette ! La baronne attaquée ! Mais qui c’est qu'a ben pu faire ca ? ctune honte sio la baronne peut plus être en sécurité

Gandrelina s’esclaffe et fiche un coup de coude à la gamine

Tou parle d’oun attaque !

La bocèle rit à gorge déployée, et le Tres Haut sait que sa gorge est déjà naturellement déployée.

Ma qué vos estoy naïve ! Dépouis quand les marauds y attaquent les femmes à coup dé chopinetté ? No : la baroun elle a prit oun grosse couite ! La petite fille dé Soun Infinie Grrrrandeurrrr, lou mini Grandeur touyours coincée, bourrée, ronde, fin saoule !

Gandrelina n’en peut pus de rire, ses joues et son cou sont rouges, elle a du mal à respirer. Jehanne a la bouche ouverte sur un O muet de stupeur tandis que la gamine écoute son ainée d’un air fasciné.

L’pire !

La servante a du mal à avancer la suite devant les visages effarés affichés par ses deux compagnes, le rire la gagne si vite et puis elle ménage ses effets c'set pas tout les jours qu'on en a du qui croustille comme ça.

C’est l’brouette ! Quelqu’oun l’a ram’né dans l’brouette !
La baroun beurrée dans l’beurouette ! Ah c’est dou jamais vou !


Dans le couloir, un domestique au long nez furète, passe s’arrête écoute à la porte. Ravi de sa découverte, il s’en va la négocier aussitôt contre quelque faveur. Bientôt , toute la domesticité à Surgères ne parle plus que de la cuite d’Oane.

Jehanne referme enfin la bouche. Puis elle; étrécit les yeux et dit.

Bien ne dites pas un mot à quiconque de peur de ternir la réputation de nostre maîtresse. Après tout elle est un bon parti, il ne faudrait pas qu'un prétendant fuit la croyant ...

Tandis que Jehanne cherche ses mots Gandrelina ajoute rieuse


oun saoulote ? oun dévergondée ? oun trainée, oun pilier de bar ?

Gandrélina ! Un peu de tenue !

Une faute :une seule. Et puis nous ne savons pas ce qui c'est passé.. mieux vaut taire ce petit incident... après tout nous sommes les seuls à savoir.

avec Marcelino...

Ajoute fort justement la petite Anieta

y l'condoucteur d' la beurouette !

ajoute la servante à l'accent fort prononcé. Jehanne soupire et dit :

Je me demande bien qui c'est ... Pourvu qu'il se taise.
Oane
[Surgères, lendemain de cuite]

Lorsque le carrosse aux armées de Surgères fit son entrée dans la cour après la première journée de débat électoraux, c’est une Oane déconfite, au teint légèrement verdâtre qui descendit avec circonspection les marches fort hautes du coche. A peine était elle arrivé qu’elle grimpa le Grand Escalier qui menait aux étages supérieurs et donc aux appartements bleus : les siens. Avec une seule idée en tête : dormir. Jehanne l’intercepta en haut des marches et s’écria :

Dame Oane, vous avez une mine affreuse !

Jehanne... ne crie pas je t’en prie. Une douleur lancinante sourde sous mes temps et ce ne sont pas les longs discours pontifiants dont nous gratifie monseigneur Fortwith tous les deux mois qui ont arrangé mon état ! Le pire étant qu’il va bien me falloir aller le voir à nouveau... à confesse.

Oui. Enfin, le pire est derrière vous. Tenez-vous là je délasse votre robe.

Les deux femmes sont désormais dans le chambre. Oane tend les bras dans un ultime effort et laisse sa dame de compagnie officier.

Une bonne nuit de sommeil et tout cela sera vite oublié.

Oane ne dit rien, elle se contente de grimacer puis se dirige vers sa table de toilette et s’assoit sur la chaise couverte de velours bleu roy assortie aux épais rideaux qui obstrue les fenestres et au couvre lit en partie recouvert encore d’un dessus de lit de dentelle.

Jehanne dénouez-moi toutes ces perles dans mes cheveux que je puisse enfin aller rejoindre Morphée.

Oane s’impatientait rarement pour toutes ses corvées quotidiennes mais là, elle hâta Jehanne et se glissa sous les draps avide de retrouver la quiétude d’une nuit de sommeil.

[Le lendemain matin dès l’aube.]


Oane est assise à sa table de travail, fraiche ou pas loin en tout cas bien mieux que la veille : on ne mettra jalmais assez en garde contre lmes mefaist de l'alcool. Sur son bureau en bois sculpté se trouve pêle-mêle encrier et plumes, gros livres épais à la couverture de cuir, reliés, un coffre en bois finement sculpté d’ou dépasse un bout de parchemin et la pile du courrier à traiter. Elle bascule dans le fond de son fauteuil et se remémore la « fameuse soirée ». Il y avait plusieurs personnes ce soir là, notamment ce lorrain aux manières douteuses, sire Brisson qui l’avait fait boire outrageusement sur ordre de la mère veilleuse Merveille. Nul doute qu’ils n’avaient comploté leur coup et voulu lui faire découvrir les affres de la cuite... C’était chose réussit. Maintenan,t elle comprenait mieux que le neo-pictave ait pu se retrouver ivre malgré lui, pris au piège, tout comme il l’avait prétendu plus tôt. Mais de tous ces gens, qui, oui qui l’avait ramenée ? Ducho qui avait proposé plsu tôt de la raccompagnée ? Elle ne s’en souvenait pas mais il lui semblait que sire Brisson peut est avait joué un rôle mais quoi ? En cas Merveille l’avait abandonné à son sort. Ses souvenirs finissaient au ... sur les chausses de.. enfin bref. Oane prend sa plume et gratte le parchemin. Elle relève parfois la tête pour savoir comment tourner une phrase.



Cher Lieutenant Ducho,

Nous avons retrouvé ce tantôt une brouette ne nous appartenant pas dans les écuries de Surgères. Peut- être avez-vous une idée du nom de son propriétaire ? Il serait alors raisonnable que vous lui fassiez remettre le dict engin en échange d’une promesse de discrétion quand au dernier usage qui en fut faict.

J’espère que tout se déroulera pour le mieux et que vous nous reviendrez bien vite.

Que le Très Haut guide vos pas et veille sur Nos Chardons Noirs




Oane roula et scella le pli puis, elle piochât dans son courrier en attente. Elle tomba sur une lettre de sa doulce mère et son visage de porcelaine s’éclaira soudain d’un sourire mais qui se fana. La lettre datait et en fille indigne elle n’avait répondu plus tôt. Pis ! Son sœur se serrait en relisant les mots de sa mère écrit de cette écriture fine et serrée tout en courbe élégante. Oane oscillait à la relecture entre la joie de revoir sa mère, de la savoir avec Thierryvlad de cette gaieté qui l’habitait malgré sa maladie et son propre double sentiment de culpabilité.



Mon enfant,

Comme je l'ai souligné à Datan dans ma réponse, avoir ton crédit serait pour lui un sésame à mon soutien s'il ne l'avait déjà acquis par ce qu'il est à mes yeux.
Ceci dit, même avec un petit pincement au coeur de ne plus pouvoir me lancer dans de telles aventures, j'ai du lui expliquez que je refusais pour diverses raisons. Tu en connais certaines, tu as eu l'occasion de me les exposer déjà. Sisisi tu les vois, ne me dit pas de sornette! Même ici à La ROchelle quand je regarde l'océan je revois tes yeux soucieux quand je dis que j'ai oublié ou que je me passe une main sur le front... Je sais que je me fais vieille mon enfant, louons simplement le Créateur que je sois encore pas trop confite à mon âge, hihi.

Je suis ravie que tu entreprènes les aménagements que tu désires, que tu aies pris tes marques. Les gens te connaissent là bas depuis ton enfance, la transition est préparée depuis si longtemps...
Je pense arriver dans quelques jours à la maison pour te voir diriger ça d'une main de maître. Thierryvlad est arrivé ce matin à La Rochelle, il dit venir me chercher ayant entendu dire que ma santé nécessitait des soins... je me demande qui a bien pu lui fourrer cette idée dans la tête... Ceci-dit, il avait l'air un peu taciturne, mais nos brêves retrouvailles dans une taverne bondée ne nous ont pas permis de nous étaler en épanchements.

Après ces 2 mois passés dans la ville de mon enfance qui hantaient ces souvenirs vivants semblant m'assaillir inopinément, je serais contente de rentrer chez nous. La ROchelle n'est définitivement plus ma ville, je l'ai reconstruite ailleurs, mon foyer est chez nous.

Sois sage ma fille.
Ces propos avaient déjà changé de dimension, mais même si je te fais déjà confiance là dessus, ils restent vrais et porteur de tellement d'affection.

Puisse La Lumière être sur toi et m'offrir de quoi nourrir ma fierté maternelle.

Lady



« Sois sage ma fille. » C’est là que ça bloquait.

Pourquoi diantre n’ai je pas répondu plus tôt ! Trois jours plus tôt, je n’aurai pas eu à rougir de mon inconduite. Que vais-je lui dire maintenant ? je ne vais rien lui dire. Apres tôt, je suis adulte. Ma vie ne regarde que moi. ...Et si elle l'apprenait par un autre ? Elle sait toujours tout..
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Oane
Oane glissa la missive maternelle dans un coffret sculpté incrusté de nacre ou elle conservait précieusement toutes ses lettres. Sa mère avait annoncé son arrivée prochaine en la capitale mais al lettre datait de plusieurs semaines maintenant. Si bien que toutes s’étaient peut être croisées vu qu’Oane revenait elle-même d’un court voyage. Peut-être Jehanne qui faisait office d’intendante en attendant de trouver la personne idoine pour cette charge, en savait davantage sur les allées et venues de Lady. Oane hocha la tête : pour aborder un sujet aussi délicat que ses dernères bévues, nul doute qu’il valait mieux un face à face qu’une plume. D’un autre côté si sa mère était repartie... inutile de l’affoler, elle pourrait tout bonnement passer sous silence toute l’histoire. Oane sourit à cette perspective bien plus attrayante que les reproches inévitables , elle entendait déjà la sempiternelle ritournelle qui avait bercé son enfance « crois-tu ma fille que c’est une attitude digne d’une future comtesse ? ». Finalement, ce n’était pas les reproches qui serait le pire songea Oane redevenue femme et non plus fille, mais le fait que sa mère pouvait fort bien ne pas la reconnaître ou encore oublié aussitôt ce qu’elle lui aurait. Cela était ce qui effrayait le plus la De Surgères. Oane soupira puis pris un nouveau courrier arrivé sur son bureau en son absence. Elle se plongea dans la lecture et afficha rapidement une palette d’émotions fluctuant tour à tour d’un haussement de sourcil étonné à une légère moue en passant par le sourire cerise ou de somptueux phares à rendre jalaoux un coquelicot.

Tiens donc le pisseux sait écrire ... Il est décidément plein de surprise ce lorrain.

Il faut dire que vu les circonstances un peu particulières de leur rencontre, la dame en avait conçu une opinion fort ... ragoûtante. Néanmoins, il aiguisait indéniablement sa curiosité.



A Oane de Surgères,

Baronne,

Je m’excuse par avance de vous déranger dans la quiétude de vos terres marécageuses.
Je prends la plume pour vous écrire au sujet de deux affaires nous concernant. La première est fort simple, mais la deuxième est un peu plus délicate et j’espère ne vous offensera point.

Pour commencer, je me dois de décliner ou plutôt de reporter l’invitation faite du haut des remparts. Vous souvenez vous ? Alors que vous m’avez surpris, avant de nous retrouver vous et moi, admirant la lune et le repos des beautés de la nature paisiblement étalées devant nos yeux. Je ne me rappelle plus la date exacte mais cette garde sur les remparts reste sobrement gravé en ma mémoire et je ne voudrais pas que vous pensiez que je l’ai oubliée.

Ne croyez pas non plus qu’il me déplaise que nous péchions tout les deux. Même si je ne l’ai jamais fait, après tout ce serait pour moi l’occasion d’essayer et peut être de ramener une belle prise en mer, ma première. Mais là, ce serait miraculeux qu’un jeune lorrain trouve un poisson qui morde à son hameçon dès son premier lancer.

Je ne crains pas non qu’un remous marin fasse chavirer le bateau. Je ne vous cache pas que je suis plus habitué à la terre ferme et faire des rondes sur les remparts que tanguer au gré des flots. Je suis là aussi toujours intéressé par l’idée d’explorer quelques uns de vos baies et prendre le large pour poser mes yeux sur vos cotes poitevines. De plus, j’ai entendu dire que le mal de mer ressemblai fort au mal que l’on éprouve parfois sur les remparts. Au moins pour ça, j’aurai un peu l’habitude.

Non, il n'y a rien de tel et je suis sincèrement désolé de vous faire faux bond. La raison de ce report, et j’espère qu’il ne s’agit que d’un report, est fort simple. Malheureusement quelques affaires vont me retenir à Poitiers pour les prochaines semaines ou même les prochains mois. De fait, je dois repousser toute idée d’escapade en vos terres.

Baronne, comme je vous l’ai écrit, le deuxième point est un peu plus délicat. Pour une raison mystérieuse que j’ignore, j’ai en ma possession un mouchoir de dentelle que je pense vous appartenir. Finement brodé, j’ai put malgré quelques taches y distinguer les initiales ODS. Les vôtres, d’après ce qu’on m’a dit. Je l’ai trouvé un matin au pied de mon lit, égaré parmi mes vêtements. Le cocasse de l’histoire est que je n’ai aucune idée comment cela fut possible et que j’éprouve certaines difficultés à me rappeler tout les évènements de la veille voire même de la nuit. Je ne vous cache pas ma stupeur puis mon embarras quand je l’ai trouvé là, sans trop comprendre comment et dans quelles circonstances.

J’imagine que vous l’avez égaré et que je l’ai ramassé dans l’intention de vous le rapporter ou qu'il s’agisse d’une autre raison bien ordinaire justifiant sa présence dans ma chambrette, je ne sais.

Si jamais vous le cherchiez, vous n’avez donc plus à vous inquiéter, il est entre de bonnes mains. Je vous rassure, j’en ai pris soin comme si c’était le mien. Peut-être y êtes vous attaché par une quelconque sentimentalité. Il est parfois des objets presque anodins auxquels on tient particulièrement et ce, sans raison apparente pour autrui. J’attends donc confirmation que ce mouchoir est bien de vous et si vous souhaitez en fin de compte le récupérer.

Salutations et respects.

Brisson de Beauregard.


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