Oane
Oane revécu silencieuse les évènements déroulés sur les remparts qui l'avait conduite jusque chez la veuve Petronille dans la chambrette du jeune homme. Si on lui avait dit que la première fois serait ainsi ...
Sire Brisson de Beauregard,
Cest avec un grand désappointement que japprends que vous ne répondrez poinct à mon invitation. Néanmoins, je comprends, ayant pu constater sur pièce le minimalisme de vostre équipement pour la pêche que vous nayez point envie de vous joindre à moi dans cette aventure océane. Il est vrai que la pêche au brochet sapparente à celle dicte « au gros » et quil faut être pour cela muni dune fort belle canne, à la fois longue, épaisse pour bien la prendre en main, et souple comme le roseau afin que contre vents et marées elle ne brise poinct. Sans compter la réserve dappâts à déployer avec dextre dans une symphonie précise digne dune danse nuptiale du cygne afin dattirer le bon poisson. Tout un art en somme qu'en neo-pictave descendant tout droit de sa montagne au parfum de quiche et mirabelle, vous ne maîtrisez encore.
Vu vostre organe, dont vous mavez faict joliette démonstration lors de cette fameuse soirée dont vous navez gardé quun souvenir aussi vague quamer, vous risqueriez pour vostre part dattirer dans vos filets une sirène et vous ne pourriez plus jamais retourner en Lorraine, prisonnier des charmes infinis de la chanteuse à voix de soprane et à la nudité écaillée ; vous finiriez cette fois, non au fond des fossés pictaves mais, au fond de mes océans, dans cette baie au goût sauvage où nulle barque na encore vogué. Je ne sais ce qui s'apparente le plus au paradis solaire ou à l'enfer lunaire.
Quant à ce mouchoir bordé de dentelle et brodé de mes initiales, que vous avez retrouvé dans vostre chambrette, je vous saurai gré en effet de me le faire rapporter si du moins, il est encore en état vu lusage que, dans un moment dégarement subi, jen ai faict alors. Cest en effet un souvenir précieux pour moi.
Que le Très Haut vous guide sur le chemin de la raison,
Oane de Surgères
La jeune femme repensa à ce fameux mouchoir celui quIl lui a donné pour essuyer les tempêtes au coin du ciel de ses yeux. Elle soupire.
Jehanne, vous êtes là ?
Oui.
Figurez vous que mon mouchoir égaré ce nest plus la peine que vous le cherchiez. Je lai oublié .... chez Brisson, enfin chez Pétronille, sa logeuse.
Mais quest ce qui ma pris ce soir là?
Pourvu que personne ne maie vue sinon la rumeur va se répandre comme une traînée de poudre. Enfin... dun autre coté, ce nest pas mon genre de laisser un homme même ivre mourir de froid dans un faussé. Je navais adonc point de meilleur choix. Ventrebleu, pourvu que mon mouchoir ne soit pas impur à jamais.
Elle arbore une mine dégoûtée à l'idée du vomi qu'elle a essuyé au coin des lèvres d'un Brisson livide et verdâtre.
Ce nest quun mouchoir dame Oane.
Malheureusement *soupire* cest celui la mesme que qui .. enfin qui essuyait les tempêtes au coin du ciel de Ses yeux ...
Oh ! Celui de vostre cançon ?
Oane hoche de la tête puis, elle se lève et va prendre sur la cheminée le trophée de Montaigu. Un cheval de bronze. Le seul objet quelle a gardé de lui, Elra. Elle le caresse du bout de ses longs doigts blancs et dit à ladresse de la dame de compagnie. Puis elle repose l'objet habité dune nouvelle résolution et dit :
Jehanne, pourriez vous sil vous plait prendre un de mes mouchoirs, celui au brochet, et y broder les initiales de sire Brisson ?
Oui bien sûr, vous voulez lui en faire présent ?
En effet.
Quel est le nom de ce jeune homme ?
Dit la jeune femme en souriant à demi
Brisson de Beauregard
BDB alors ... ou BB ?
Oane réfléchit à peine, un sourire cerise éclaire son opale de porcelaine, elle se remémore une phrase vous me faites pensez à .. ma mère" .
BB. Brodez BB puis, faictes lui livrer la missive et le mouchoir. Vous le trouverez sur les remparts tous les soirs.
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Sire Brisson de Beauregard,
Cest avec un grand désappointement que japprends que vous ne répondrez poinct à mon invitation. Néanmoins, je comprends, ayant pu constater sur pièce le minimalisme de vostre équipement pour la pêche que vous nayez point envie de vous joindre à moi dans cette aventure océane. Il est vrai que la pêche au brochet sapparente à celle dicte « au gros » et quil faut être pour cela muni dune fort belle canne, à la fois longue, épaisse pour bien la prendre en main, et souple comme le roseau afin que contre vents et marées elle ne brise poinct. Sans compter la réserve dappâts à déployer avec dextre dans une symphonie précise digne dune danse nuptiale du cygne afin dattirer le bon poisson. Tout un art en somme qu'en neo-pictave descendant tout droit de sa montagne au parfum de quiche et mirabelle, vous ne maîtrisez encore.
Vu vostre organe, dont vous mavez faict joliette démonstration lors de cette fameuse soirée dont vous navez gardé quun souvenir aussi vague quamer, vous risqueriez pour vostre part dattirer dans vos filets une sirène et vous ne pourriez plus jamais retourner en Lorraine, prisonnier des charmes infinis de la chanteuse à voix de soprane et à la nudité écaillée ; vous finiriez cette fois, non au fond des fossés pictaves mais, au fond de mes océans, dans cette baie au goût sauvage où nulle barque na encore vogué. Je ne sais ce qui s'apparente le plus au paradis solaire ou à l'enfer lunaire.
Quant à ce mouchoir bordé de dentelle et brodé de mes initiales, que vous avez retrouvé dans vostre chambrette, je vous saurai gré en effet de me le faire rapporter si du moins, il est encore en état vu lusage que, dans un moment dégarement subi, jen ai faict alors. Cest en effet un souvenir précieux pour moi.
Que le Très Haut vous guide sur le chemin de la raison,
Oane de Surgères
La jeune femme repensa à ce fameux mouchoir celui quIl lui a donné pour essuyer les tempêtes au coin du ciel de ses yeux. Elle soupire.
Jehanne, vous êtes là ?
Oui.
Figurez vous que mon mouchoir égaré ce nest plus la peine que vous le cherchiez. Je lai oublié .... chez Brisson, enfin chez Pétronille, sa logeuse.
Mais quest ce qui ma pris ce soir là?
Pourvu que personne ne maie vue sinon la rumeur va se répandre comme une traînée de poudre. Enfin... dun autre coté, ce nest pas mon genre de laisser un homme même ivre mourir de froid dans un faussé. Je navais adonc point de meilleur choix. Ventrebleu, pourvu que mon mouchoir ne soit pas impur à jamais.
Elle arbore une mine dégoûtée à l'idée du vomi qu'elle a essuyé au coin des lèvres d'un Brisson livide et verdâtre.
Ce nest quun mouchoir dame Oane.
Malheureusement *soupire* cest celui la mesme que qui .. enfin qui essuyait les tempêtes au coin du ciel de Ses yeux ...
Oh ! Celui de vostre cançon ?
Oane hoche de la tête puis, elle se lève et va prendre sur la cheminée le trophée de Montaigu. Un cheval de bronze. Le seul objet quelle a gardé de lui, Elra. Elle le caresse du bout de ses longs doigts blancs et dit à ladresse de la dame de compagnie. Puis elle repose l'objet habité dune nouvelle résolution et dit :
Jehanne, pourriez vous sil vous plait prendre un de mes mouchoirs, celui au brochet, et y broder les initiales de sire Brisson ?
Oui bien sûr, vous voulez lui en faire présent ?
En effet.
Quel est le nom de ce jeune homme ?
Dit la jeune femme en souriant à demi
Brisson de Beauregard
BDB alors ... ou BB ?
Oane réfléchit à peine, un sourire cerise éclaire son opale de porcelaine, elle se remémore une phrase vous me faites pensez à .. ma mère" .
BB. Brodez BB puis, faictes lui livrer la missive et le mouchoir. Vous le trouverez sur les remparts tous les soirs.
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