Afficher le menu
Information and comments (1)
<<   <   1, 2, 3, ..., 5, 6, 7, 8, 9, 10   >   >>

[RP]Ostel de Surgères : La cascade des Songes

Oane
[Surgères, le 11 août]

Oane, atteinte d'un mal insidieux avait été clouée au lit plusieurs jours durant. Elle se poussait tout de même à sortir de sous son édredon pour effectuer quelque tache mais son état ne lui permettait guère de faire tout ce qu'elle désirait. Cela la faisait bouillir. La De Surgères aimait à accroire que ce que femme veut ... mais voila son corps lui rappelait douloureusement que chacun dépend de son enveloppe charnelle lors de son séjour en ce bas monde et n'est pas toujours maître de son destin. Elle était encore faible ce jour et tous ses membres lui faisaient mal. La fièvre la faisait tour à tour grelotter ou suer à grosses gouttes –le comble de la vulgarité- sans qu’aucune des infusions préparées par Jehanne ne fassent plus que la soulager quelques heures. En parlant de la fidèle dame de compagnie, la voilà qui pénétrait dans la chambre chargée d’un plateau. Elle darda un regard réprobateur à la jeune baronne penchée sur un pli, ses sourcils noirs froncés en un pli studieux marquant la concentration.

Oh vous êtes déjà au travail !
Ce n’est poinct ainsi que vous vous remettrez : vous devez vous reposer, garder le lit.

Oane arqua un sourcil et bougonna tandis que Jehanne déposait une tasse fumante et un en cas sur le bureau.

Au moins avalez quelque chose.

Elle planta son regard noisette sur la jeune femme toujours plongée dans la lecture d’une missive. Oane releva la tête et lui rendit soin regard.

Merci Jehanne oui, vous avez raison. Je mangerai. Cela me donnera des forces.
Mais il me faut bien gérer mes affaires. Je ne puis rester au lit indéfiniment. Les lunes défilent tandis que je reste là à grelotter comme une.. comme une ...


Oane plissa ses lèvres cerises puis se pencha et apposa son scel sur une missive. Elle relut.

Citation:
A Phylogène,
Héraut d'armes royal.

Je vous remercie de vos condoléances quant au trépas de mon Infinie Grandeur de Père, feu le comte Faooeit de Surgères.

En l’absence de Mnémosyne, le héraut en charge des affaires de nostre famille, vous vous chargez de l'ouverture de la succession de mon père. Vous êtes en possession de son testament et souhaitez savoir si je désire réunir quelques personnes afin de procéder à la lecture de ses dernières volontés. La réponse est oui, je souhaite y inviter ma mère, la comtesse Lady de Surgères ainsi que quelques proches de nostre famille. Certains d’entre eux ne seront peut-être pas en mesure de se rendre à cette lecture mais je me dois de les y convier.

Je vous propose de nous retrouver en Surgères dans une dizaine de jours le temps que vous fassiez le voyage. Il va de soi que vous serez accueilli en nostre castel.

Que le Très Haut vous garde,

Surgères le onzième jour d'août de l'an de grâce MCDLIX.



[color]


La jeune femme saisit la tasse chaude et trempa ses lèvres cerises dans le breuvage aux senteurs de bouquets d'herbes. Elle fit claquer sa langue.

[color=blue]Vous vous améliorez Jehanne celui ci ne dégage pas cette atroce odeur de... poireaux en voie de décomposition si caractéristique des humiliation publique malheureusement fort peu prisées par nostre Justice.
Oane
[Quatre jours plus tôt, Ostel de Surgères, appartement bleu]

La crise de vacancite aiguë d'Oane, ce mal bien connu des médicastres qui déferlait en la belle saison où les blés murs frémissaient sous la brise estivale, mal qui avait cloué la baronne sur sa couche, à moins que ce ne soit le chagrin engendré par la perte de son Infinie Grandeur de Père ou encore le surmenage d'un long règne semé d'embuches, toujours est-il que ce mal était de l'histoire ancienne.

La baronne avait reçu un pli et depuis la maisonnée bruissait d'activité. La vieille cuisinière avait été chargée de préparer des mets spécifiques " de petits gabarits et à forte teneur nutritive", Gandrélina avait été envoyée procéder à quelques achats pour l'occasion et Jehanne préparait les malles tandis que le palefrenier prenait grand soin d'Eole, lui récurant les sabots, lui brossant la crinière et l’équipant comme le destrier de guerre qu'il était et qui se rendait au front.

Oane avait quant à elle vérifié l'état de son équipement, toujours impeccable au demeurant, puisque conformément à ce que lui avait transmis son maistre d'arme jadis, Thomas, elle ne confiait onc l'entretien de ses armes à d'autres qu'elle mesme selon l'adage "on est onc si bien servi que par soi mesme et en ce cas, le prix de la fainéantise ou de l'oubli malencontreux sera ta propre vie alors ne lésinne pas et brique "

La baronne reposa satisfaite son épée au côté de son bouclier aux armes de Surgères.

Jehanne ? Venez m'aider à enfiler ma cotte de maille et mon armure de plaque, je ne voudrais poinct trop tardé, le commandant Ducho m'attend.


Dès que j'ai bouclé votre malle, je cours et je vole baronne

Oane regarda alors Jehanne et vit en effet qu'elle était occupée ; elle fit quelques pas en se dirigeant vers son bureau et caressa du bout de ses longs doigts une statut en métal, un cheval cabré qui y trônait, le prix qu'elle avait obtenu pour une course, cet évènement qui lui avait fait enconstré feu le comte Haverock de Marigny. Ce cheval était devenu au fil du temps un porte bonheur pour la jeune femme. Jehanne se relevant surpit son geste et dit :

Souhaitez-vous que je le mette dans votre malle ?

Oane considéra la question puis déclina d'un geste du menton

Non, j'aurai trop peur de le perdre ou de me le faire voler, ces campements de campagne ne sont pas surs...Et puis, il est trop gros pour que je puisse avec moé à la bataille l'emporter or c'est bien là que j'en eusse eut grand besoin.
Après tout, sur le champs de bataille, la maîtrise de l'art de la guerre ne suffit poinct, la chance et la foy jouent elles aussi de grands rôles ; mais voila il aurait fallut que ce cher Haverock me remette un pendentif en guide de trophée et non poinct une statut de bronze


Sur l'opale de porcelaine, un sourire cerise se dessina à la fois tendre et emprunt de mélancolie, tous les gens qu'elle aimait mourraient ou du moins était-ce l'impression que la jeune femme tirait de sa vie. Puis, elle se remémora d'autres noms d'autres visages bien vivants ceux la et elle fit trois pas pour se placer a cotes du mannequin afin que Jehanne lui ôte sa robe et enfile en lieu et place son armure complète.

Une fois prêtes, elles se rendirent à l'écurie, Oane enfourcha son frison tandis que Jehanne suivait elle-mesme à cheval.

_________________
--Jehanne_quatrebarbes
La baronne avait fière allure alors qu'elle chevauchait toute de métal vêtue en direction du camps de l’armée Ducho Must Go On. Sa longue chevelure d'un noir de jais flottait au vent tel un étendard, tout personnel celui-la. Elle révait de victoere et de gloere a la pointe de l'épée tandis que son frison piaffait d'impatience.

Son retour lui, fut moins glorieux. Une carriole bâchée cahota jusque dans la cour de l'ostel de Surgères. Une Jehanne au visage grave en descendit suivie de deux hommes qui n'avait point l'air de militaires et ne portaient pas les couleurs de la maisonnée. Jehanne attendit alors que les deux hommes soulèvent un brancard sous l'oeil vigilant et curieux des gardes.


Suivez-moi.

leur dit-elle t-elle d'un ton que l’inquiétude rendait impérieux. Elle se dirigea vers les appartements d'Oane. Une fois devant le lit à baldaquin, bordé de lourdes tentures bleues, elle ajouta

Voila nous y sommes. Attrapez la par les pieds et vous par les épaules, je vous aide, nous la déposons dans son lit.

Jehanne ne pouvait détacher son regard de ce corps comme endormi et sur les bandages multiples ; et si une plaie se rouvrait ? Elle s'était demandée si le transport de la baronne en son état était bien raisonnable mais le médicastre avait affirmé que tout valait mieux que cette promiscuité et que rien ne valait d'etre chez soi pour un prompt rétablissement. Sans doute comptait-il aussi libérer une place aux dispensaires bien rempli s'était dit la dame de compagnie en se mordant la langue. Elle hissa le poids en même temps que les deux hommes et tout en les remerciant remonta le draps blanc sur le corps inerte.

merci

Pas d'quoi ma bonne dame, on priera pou'l baronne

ajouta le plus petit en désignant de son menton broussailleux la femme aux longs cheveux éparpillés sur l'oreiller. Jehanne sourit lasse et se posta avec un linge humide au chevet d'Oane. Sans plus prêter attention aux deux hommes qui sortirent, elle tamponna le visage blême de son amie et frissonna de voir une de ses paupières tuméfiée. Heureusement, le coup avait porté plus haut et l'oeil bleu avait été épargné. Un bandage faisait le tour du crâne. Elle n'entendit pas la porte s'ouvrir et sursauta alors qu'une voix s'éleva

Por la très sancte madré ! Ma qué loui est-il arrivé a nostre baroun ! Yéhanne, va t- elle s'en remettre ? Elle né va pas mourirrr ! Elle a pas lé droit ! Elle est trop yeune trop bella, trop .. elle n'a même pas cor connu l'amoré la pauvrette

Jehanne avait reconnu cet accent si caractéristique avant mesme de voir débouler Gandrelina. Les deux femmes étaient aussi différentes l'une de l'autre que le jour et la nuit et seule leur fidélité à Oane les unissait.

Vivre ou mourir n'est pas un droit ma chère Gandrélina, seul le Très Haut décide de l'heure à laquelle il rappelle chacun d'entre nous.

Très pieuse, elle avait dit cela comme une évidence mais se reprocha son ton docte et moralisateur : Gandrelina sous ses grands airs et hauts cris se faisait sans doute un sang d'encre

Le médicastre a pansé ses plaies et dit qu'il n'y avait plus rien à faire qu'attendre, qu'avec les coups aux crânes, on ne savait jamais quelle serait l'issue. Toutes les autres plaies semblent bénignes.
Il nous faut prier...

Gandrélina fit la moue, prier n'était pas son fort.

Moué, je préfèrerai botter les fesses dé umbres qui loui ont fait céla, les étrangler dé mes mains, les étriper et leur faire boullir la rate au court bouillon les ...


La servante s'était levée et joignait le geste au mot au fur et à mesure de son énumération

Oui nul doute que vous seriez redoutable sur un champs de bataille

dit-elle pour calmer la rage qui pointait son nez chez la bocele

Oane en a occis quelques uns avant de tomber, vous la connaissez, elle a vendu chère sa peau la De Surgeres

Jehanne hocha de la tête, elle n'ajouta rien lors même qu'elle en avait appris bien plus en discutant avec les soldats mais inutile de le révéler a une grande bavarde comme Gandrélina.
Ducho
Ducho avait pris des nouvelles de tous les Poitevins qui s'étaient joint à lui. La tristesse le rongeait et c'est les yeux baissés désormais qu'il longeait les murs de Thouars.
Il s’était confondu en excuses auprès des personnes qu'il avait malheureusement fauchées sur la route de Saumur.
Étrange phénomène , ni Smurf , ni Bourg et sa lance ne lui en voulaient, sachant tous les deux que à l'approche du front la panique avait saisi l'armée Ducho must go on.
Et qu'il n'existe de conflits sans que des dégâts collatéraux puissent se faire.

Plus tard peut être inventerons nous les frappes chirurgicales qui tueront les civiles sans les faire souffrir.
(petit rappel historique tout de même pour certains... en 1418 plus de 20% des soldats étaient tués par leur propre camp et l'armée américaine pour libérer la France en 44 a tué plus de civils que l'armée allemande lors des bombardements... à méditer le jeu au moins est parfois réalistes)

Ducho avait su trouver les mots pour convaincre certains de le suivre des centaines de lettres et du temps passé à convaincre. Il avait engager ses propres fonds ne voulant pas ajouter de dépenses au Comté. Mais il semblait que des rumeurs permettaient à d'autres de le comparer au malin en personne, les mêmes qui restent dans leur fauteuil devant leurs victuailles. Enfin les crétins ont cela de remarquable qu'ils aiment commenter les actes qu'ils n'ont pas les burnes d'assumer.

Ce jour là il prit la direction de l'ostel de Surgères, ayant appris avec effroi , l'état dans lequel se retrouvait la baronne. Sa dame de compagnie Jehanne lui avait fait part de ses inquiétudes dans une longue missive. C'est ainsi qu'il se présenta au lourd portail qu'il frappa.

Bonjour Jehanne , je suis Ducho et je venais aux nouvelles , la Baronne est elle visible et en état de me recevoir?
_________________
--Jehanne_quatrebarbes
Jehanne avait les traits tirés et des valises sous ses yeux noisettes, résultats de trois jours et trois nuits passés au chevet de la baronne dans l'espoir de saisir un frémissement annonciateur de son éveil. Gandrélina avait bien tenté de l'envoyer dormir dans son propre lit en lui promettant de la remplacer mais la dame de compagnie était restée butée et avait refusé. La Frénégonde, cuisinière de son état depuis plus de trente années au service des Surgeres, était intervenue en ce sens poussant même jusqu'à grimper les escaliers -ce qui ne lui était pas arrivé depuis une paire d'année jugeant l'exercice inadéquat pour ses jambes ; elle avait insisté pour qu3à defaut de sommeil, la dame de compagnie se nourrisse dignement puis elle avait contemplé le long corps blanc couronné de la longue chevelure aux boucles noires et lourdes encadrant le visage aux traits fins et grimaçant de le voir ainsi brisé. La moitié gauche du visage était tuméfié, la lèvre cerise fendue, l'oeil violacé, et le haut du crane bandé.

ceto qu on dirait l'belle au bois dormant avec ses airs d'princesse endormie

Jéhanne jeta un regard sur Oane, elle n'avait vu ce genre de visage que sur ceux des pochtrons après une bagarre en taverne et avait la nette impression d'un outrage.

J'espère que cela lui servira de leçon et qu'elle cessera de courir les champs de bataille pour occuper la place qui est la sienne en tant que femme et comtesse de Surgères

La cuisinère sourit

Faudra ti qu'elle en ait reçu un sacré de coup su'l caboche la baronne vendredieu ! Elle brodera de la layette pour sur ... au cimetière !

Jehanne prit son air sévère devant les propos qu'elle même qualifierait d'outrecuidants de mal-seyants et de quasi hérétiques. seule l'âge de la vénérable lui cloua le bec un instant, ce sur quoi, Frénégonde entreprit de regagner sa cuisine.


Quelques cloches plus tard, Ducho fut introduit dans la chambre d'Oane. Il arriva dans le dos de Jehanne qui s'assoupissait sur le fauteuil placé devant la couche de la De Surgères. Elle tressailit à l'entendre et tourna la tête vers lui. Elle dit avec raideur :


Commandant Ducho, la baronne est visible comme vous pouvez le constater. Toutefoy... elle n'a pas repris conscience depuis la bataille. Le médicastre a dit que les coups sur la tete, cela restait disons à issue incertaine... je suis inquiète, cela fait près de trois jours.

Jehanne baissa le regard vers le grand lit à baldaquin, se pencha a nouveau puis tamponna le visage d'Oane puis elle reporta son regard sur la silhouette de Ducho, un fidèle de la famille et un ami de la baronne, visiblement accabassé par quelque fardeau trop grand pour ses épaules.

Vous pouvez lui parler si vous le souhaitez, en revanche, je ne suis pas certaine qu'elle vous réponde mais peut-etre aurez vous plus de chance que moi ?

Elle se leva et céda le fauteuil à Ducho en lui faisant un geste d'invite à y prendre place. Il lui aurait paru inconvenant de les laisser seuls si fait qu'elle resta dans la chambre en retrait.
Ducho
Ducho releva l'invitation. Pour une fois qu'il allait enfin pouvoir parler à une femme sans être interrompu.

Je vois Jehanne combien vous êtes intentionnée, La baronne a de la chance de vous compter parmi son entourage. Elle n'a rien dit depuis que vous l'avez retrouvée ?

Il se tourna vers la Baronne de Surgères et se plaça au chevet de son lit. Il passa d'abord un peu de temps à regarder les blessures sur le visage. Toute fois le trait était paisible pour sur qu'elle avait morflé. Comme toutes les personnes qui avaient eu le malheur d'être présent durant cette nuit de massacre.
Perdre des amis sur le champ de bataille cela lui était déjà arrivé. Et face à l'adversité de ceux qui défendaient leur ville, il n'y voyait que l'horreur de la guerre.
Là il s'agissait d'autre chose, la confusion , le manque de sang froid et la responsabilité d'un tel événement. Pourtant il avait le courage d'affronter chacune des personnes qui avaient eu la malchance de croiser "Ducho must go on".
Des courriers parfois même touchant comme celui de Bourg ou de Smurf. Des courriers qui gardaient près de lui pour lui donner la force d'être présent en ce jour au chevet d'Oane.

Citation:
On fait tous des erreurs, moi le premier, et je me ferais un plaisir de vous donner l'occasion de vous rattraper en vous remettant vite et en venant dérouiller cette vermine tourangelle.

Concernant les pertes, elles s'élèvent à 3 de mon coté dont une de 1 jour, les deux autres je ne sais pas mais çà n'a pas l'air trop méchant.

Excuses acceptées pour ma part.

Smurf


Ne sachant si il était entendu de la femme en détresse il lui parla tout de même.

Chère Oane , c'est Ducho. Je ne sais si vous m'entendez mais je vous prie de vous battre. A mon malheur d'aujourd'hui je ne supporterai pas votre perte. Alors vous allez me faire le plaisir de vous remuer le popotin pour sortir de ce coma! Non c'est bon là!


Ses paroles étaient maladroites mais il exprimait la force qu'était la sienne de vouloir la sortir de ce chaos. Tant d'impuissance face à cette vie qui en cette journée maudite avait fait basculer le vie de Ducho. Les visages de Echansson , Alizielle, Thierryvlad, Imad, Lilie, Tophe, Riful, Alex, Alexander, Louloumechant et toutes les personnes prises dans l'horreur resteraient à jamais gravé en sa mémoire comme le cicatrice du plus grand échec qu'il avait eu à porter.

Destin incroyable , alors qu'il allait à Saumur, ville qu'il avait autrefois sous sa Grandeur Faooeit et sous les ordres de Davor, prise. Il est écrit qu'il n'apportera jamais la paix en cette ville.
_________________
Noah
Alors que la Comtesse était déjà "enrolée" dans l'armée prête à lever le camp d'un jour à l'autre depuis des jours, les miasmes du mal insidieux dont se relevait à peine sa fille l'avaient rattrapée, l’alitant à Poitiers au lieu de suivre les troupes.

Heureusement, la crise de vacancite estivale fut moins aigüe que supposée: aux dires des médicastres, sûrement grâce la force que donne l'habitude de la confrontation saisonnière, avec l'âge... Cependant, si elle la durée de la crise s'en fut trouvée raccourcie, les conséquences sur la santé d'une vieille femme n'en restent pas moindre... Surtout quand l’infâme tisane de poireau avalée pour la énième fois se répand sur le sol à l'annonce du massacre des compagnons qu'elle aurait dû avoir.

Faisant fi de toute prudence, elle décide de se rendre sur le champs à Thouars, faisant préparer un sac minimaliste pour l'occasion.

Elle s’apprêtait à partir quand une missive la détourne de ses projets lui demandant "d'escorter le Comte Jake".
Dans la précipitation, allez savoir pourquoi, la Comtesse était convaincue qu'il s'y rendait aussi...

Elle avait fait la route sans lever la tête des oreilles de sa monture, suivant religieusement la précédente dans l'obscurité nocturne et s'était retrouvée déstabilisée par les 4 courriers reçus au petit jour.
En vérité, surtout par celui de Fayom.
Comment peut-on s'annoncer à la fois content et déçu? De quelles "raisons qui ne l'étonnaient plus" parlait-il?
Les moultes courriers et échanges directs n'ont peu avoir raison du désarrois de la comtesse, y compris une fois les pièces du puzzle à peu près en place. Encore un épisode douloureux, l'érosion se fait de plus en plus dure.

Surtout, que Fayom n'est pas le seul interlocuteur et que sa fille est souvent mentionnée... Jusqu'au moment, où interdite, elle entend le Comte Jake lui formuler des excuses quant à l'état de santé d'Oane.
Oh Seigneur!
Son enfant, la chair de sa chair inconsciente sur un champ de bataille, meurtrie au point de ne se réveiller des jours durant... et personne n'osant la prévenir.
Oh Seigneur, elle savait que c'était à Thouars qu'elle devait se rendre.

Le retour est rapide, on lui demande si elle désire escorter le groupe jusqu'à Thouars. C'est là qu'elle va de toute façon, sans délais. Évidement.
Ravitailler les armés, les blessés, oui-oui tous ceux qu'ils veulent mais qu'on y aille tout de suite. Oane...
Lady ne peut dormir. L'étape pictave du voyage s'en trouve naturellement faite au BG où Merveille et Saga finissent de lui donner des nouvelles. Sarmite n'est plus à Thouars comme elle pensait et finit par débarquer... désarmant. Mais que s'est il passé en réalité?

Lady ère dans les rues de Thouars avant même les premières lueurs de l'aube... Plus que tout, elle désire retrouver sa fille sauve. Avant tout.

_________________
Se demande si, au final, le deuil ne se porte-il pas à vie? ...
Noah
La Lady cognant à l'huis de la demeure où reposait sa fille n'avait plus rien d'une comtesse. Tant Jehanne que Grandelina avaient marqué un temps d'arrêt avant de la remettre.
Ayant balbutié ce qu'elle désirait, Lady s'était laissé prendre en charge, ballotée par les 2 commères qui babillaient avec le même accent que le vieux Père Cagouillot de Luçon... C'est presque ouspillée qu'elle s'était retrouvée assise dans le fauteuil au chevet de sa fille endormie pour la nuit, le visage encore bien trop marqué.
Elle avait laissé son regard errer sur les cheveux ébènes s’échappant des linges blancs, sur la peau d'ordinaire albâtre aujourd'hui marbrée. Elle a cherché le griotte de ses lèvres en vain. Mais sous les paupières closes, elle sait que se trouvent les nuances d'océan qui réapparaîtrons avec l'aurore.

L'aurore. L'océan.
L'esprit de Lady dérive jusqu'à ses terres de bout du monde. La pointe nord d'Oléron, fouettée par les vents. Les tamaris sculptés, torturés par l'haleine de l'océan. L'odeur des embruns. Le ronronnement apaisant de la mer. Le fin ourlet blanc de la marée montante remplissant l'écluse à poisson. L'odeur de l'estran découvert. Un léger tintement de cloche frissonne dans le vent salé: est un timonier signalant la position de son navire ou bien un pauvre baudet naufrageur ripant sur les rochers englués d'algues...
Là bas, c'est sûr, l'océan bouillonnant cascade sans fin, nul vaisseau ne s'y aventurera jamais mais en face de la côte sauvage une bande noire se découpe au delà de la mer dansante. Ré. Ré puis La Rochelle à l'est. En longeant encore l'horizon, se penchant au dessus de la petite falaise calcaire marin dominant la grève, on devine l'île d'Aix.
Malgré l'aurore, une flammèche semble danser aux dessus des eaux reliant ces terres au monde. Le Pertuis d'Antioche est un véritable enfer navigable, les écueils parsemant cette route commerciale charentaise servant de tombes à d’innombrables cadavres de navires, déchirant le ventre des navires audacieux ou imprudents. Le faible signal est bien sporadique... trop d'encablures de mer dangereuse pour oser l'allumer et l'entretenir. Et puis, avouons que le butin pillé des épaves soulage bien la misère locale. Quitte à parfois aider le "mauvais sort" en dupant les timoniers, barreurs ou capitaines, d'une lueur ou d'un autre son de cloche à la faveur d'une marée.
Le chemin est prometteur mais les déchirants écueils affleurent parfois, tels des points noirs dansants aux rythmes des vagues et marées. Visibles, invisibles, meurtriers.
De toutes ses forces, la clé tiédie d'avoir logé si longtemps dans sa paume est jetée dans les flots.
La marée monte. On ne devine plus l'écluse à poissons.
Le soleil monte. L'aurore fuit, le jour est là. Il entre à flot à travers les rideaux...

Oane...
_________________
Se demande si, au final, le deuil ne se porte-il pas à vie? ...
Oane
[Les errements de la belle au bois dormant]

Oane se la joue belle au bois dormant.
Depuis combien de jours, depuis combien de nuit, est-elle partie ? Au moins le sait-elle ? Coquille vide échouée sur un banc de sable...
Visage d’albâtre encadré par ses longues boucles noires étalées telle des algues échouées sur l'oreiller blanc. Son coeur bât, parfois sa peau frémit, ultimes frissons, gémissements, parfois meme elle halète comme si elle courrait à perdre haleine. Des rigoles dégringolent sur ses traits creusés par d'infimes sillons.
Elle est là sur cet édredon de plume immaculés et ailleurs, en un lieu irréel, au delà du réel, au delà d'elle même. Elle se regarde parfois sans se reconnaître, sans comprendre qui git là, dans ce lit à baldaquin.
Elle part.
Visiteuse fugace, intangible, impalpable.
Déjà elle est loin , elle s'est égarée.
Mille fois.
Mille fois, elle est revenue, retenue par un fil invisible,
un cordon de soie,
un corps don de soi.
Une voix grave qui l'appelle.
Elle repart.
Elle a une bataille à gagner.
Contre qui elle ne sait plus.
Quelle importance ?

Long ruban noir et sinueux qui sous les pieds de la silhouette éthérée défile, s'étire... Point de passeur en cet étrange rivière sourde et profonde, Oane s'étend plus qu'elle ne marche pour avancer, son être tout entier s'étire, perdant de sa substance un peu plus à chaque pas vers cet improbable ailleurs et avec elle ce fil ténu qui la relie à cet Autre, cet Antre, ce refuge d'albâtre, ce corps de chair et d'os.

Elle avance, elle cherche quelque chose à travers ce monde de brumes, ce marécage de souvenirs. Des scènes surgissent, fugaces images chargées d'émotions
ROUGE Des cris, des violences, le cliquetis des armées et du sang, partout, partout. Le bruit d'un crane qui s'écrase, un gorge qui s'ouvre et le sang qui gicle. Éclaboussures vermeilles, la silhouette d'Oame se teinte de rouge.
Elle ferme les yeux et avance.
BLANC Un rire en grelot, elle a cinq ans et joue avec son hermine, Luluche de son petit nom, espiègle en diable, cachée sous la table de l'auberge aux étoiles, un bout de pain chapardé sous sa jupe blanche à volants. Sa mère la cherche, Jake aubergiste et savant lui indique où elle est, il se baisse et leur regard se croise. Oame s'attarde sur cette image, sa mère qui la sert dans ses bras puis la sermonne sur la façon de se tenir pour une future comtesse. La mini comtesse ... sourire diaphane. Elle secoue la tête, elle cherche quelque chose de précis mais quoi ?
Elle ne le sait pas. mais se dit-elle lorsqu'elle le trouvera, elle saura.

_________________
Oane
[L'arc en ciel des souvenirs]

Elle déambule funambule céleste, sur le fil sombre de cette rivière sans fin ou dérive quelque cadavre étincelant das la barque des Morts.

JAUNE. Là bas sur la terre une main chaude, dure, vivante, poignante, se pose sur sa main froide aux longs doigts tachés d'encre ou se lit sous les ongles la bataille. Une boule de chaleur se forme en sa paume puis remonte avec douceur le long de son bras et poursuit son chemin le long du fil ténu qui la relie à son autre elle même, remonte vers elle puis la surprend lors que son orteil baigne dans le Styx. Elle s'arrête, vacille et recule. Cette sensation agréable de chaleur se répand en elle et sa silhouette reprend corps peu à peu. Elle se remplie de nouvelles images. Elle a 5 ans elle a 15 ans à peine et il est là en ces deux temps qui se mêle et il la prend dans ses bras, ilot de droiture érigée en forteresse, homme droit comme un I sur qui l'on peut compter. Il l'a sauvé jadis, elle l'a aimé dès la première fois. Oâme sourit et voit surgir cette touffeur blonde comme les blés et le furet, fidèle ami de Luluche l'hermine. Barbe blonde ou il fait bon se frotter. Du moins le croyait elle. Il l'a sauvé et il l'a tuée. Première brisure. Immense chagrin. Il s'est trouvé une blonde à sa mesure, non pas blonde mais soûleuse, chanteuse. Lors même qu'elle n'est qu'une jeune femme écrasée sous le poids de son Nom, immense comme une cathédrale et pis, sous le poids de son devoir, sa mission : accomplir le destin de son Pays. Jeune femme au visage grave, il se tient loin et restera de l'autre coté de la barrière, passera a coté sans ouvrir les yeux et elle acceptera résolument son sort solitaire.

NOIR Oâme avance, égraine les années perdues esseulée. Elle erre, note ce temps trop immobile et se souvient du vent sur son visage, de la vitesse, de ce sentiment d'ivresse et de liberté, de ces courses folles dans les bois de Luçon où lors de la course pictave, ou tout bascula. Eole, fringant frison à la robe noir comme la une nuit sans lune avait finit par mordre cette croupe encombrante et chenapan sur laquelle trônait la rousse mère veilleuse. Oui dès lors, il y a eut cet Autre. Haverock. Grand homme en Noir qui garda ses distances et la taillada d'un baiser avant de mourir. L'abandonner encore à elle même lui laissant son scel mais sans sel. Perdu les sourire dans les draps de soie noirs. Et délaissant Nolaan, leur protégé, son petit frère d'âme. Toujours en habit noir. période de vive lumière qui ne laissa que des ombres sur la Toile en pointillé.

Elle se perd, ne comprend pas ne comprend plus, que cherche-t-elle ? Pourquoi le cherche t-elle ? Tout cela n'est-il point vain ? Pourquoi ne pas tout simplement entrer dans les eaux sombres de ce fleuve sans âme, sans fond et se laisser bercer enfin par les flux sans résister ? Se laisser absorber tout à fait... déjà la silhouette s'efface ... ombre parmi les ombres.
La voix forte reconnaissable entre toute la sort de sa torpeur, sévère. Mais si al voix est parfois dure, le regard soutient, porte vers les cieuxn amène les rêves en haut des flèches des cathédrales les plus hautes, porte l'horizon dans des pays lointain. Avec moe a la victoere ! Tu as un destin à accomplir, ma fille. N'oublie pas poitevin devant jamais, ne se rend, même au firmament !

_________________
Oane
[Mortelle méprise, vitale reprise]

ROSE. Trois pas sur le coté, Oâme s'éloigne de ces berges de l'Enfer. Une fleur a éclot à ses pieds. Frêle tige ornée d'un bourgeon qui ne demande qu'à éclore mais icelieu le temps est figé et pourtant ; la rose défie ce monde en noir de sa minuscule tache de rose, carmin, presque rouge tellement il est soutenu. Elle est apparue là soudainement. Oâme jurerait qu'elle n'était point là quelques souvenirs plus tôt. Inattendue comme la rose du premier de l'An. Datan qui perce neige. Casse les glaces. Et la voila qui éclaire ce monde de brumes, comme une réponse à cet hymne poitevin. Oâme se gonfle, se renforce, se barde des épines de la fleur, son coeur au chaud entre les pétales au parfum entêté, fidèle à lui même, rassurant par sa ténacité, sa constance au delà des mondes, pont entre des univers qui peuvent paraître antagoniste mais qui peuvent se vivre dans la complémentarité, si seulement les hommes .... était comme cet homme, si seulement les hommes étaient comme un seul homme, si seulement si..

CERISE. Dérive en rive, vire et volte, caracole soudain glisse sur la luge si vite si vite que le paysage d'aube lunaire défile, file, s’effiloche, c'est croche. Il aurait dit cela le chum. Le gars de là bas, de ce pays lointain, plein de neige, de blizzards bizarres où les gens roule les "r" et portent des sabots de bois, des froques de cuir avec des bretelles. Il la fait rire avec son drôle d'accent et ses manies, sa maman protectrice et reine des quiches. Est-ce pour cela qu'elle aura tenter de l'embrocher, parce qu'il l'aura fait rire et qu'il est bien le premier ? Le lacérer un brin pour le déshabiller un rien puis l'abandonner à la horde sauvage des pucelles enfiévrées de Poitiers pensant le marier à la blousse pour ne plus avoir la frousse ? Chez les Surgères, on ne rit pas, monsieur. On ne rit pas chez ces gens là, monsieur. Quoique à bien y réfléchir, Lady rit beaucoup, boit beaucoup, sisi aussi, et aime. Pas le bon, le truand, Marmite. Oâme lève ses yeux océan délavé aux ciel sombre qui n'en finit pas de se lever. O et BB en ont partagés .. des noyaux de cerises, des nuits de travail, des cuites, des palabres endiablées, des conseils, avisés ou non, des lettres guindées, des "sire" et des "comtesse", des brouilles, des arsouilles, des fripouilles à arrêter, assommer, ligoter, juger, décapiter ou mettre au fer, des coups d'épées, des parts de quiche et de cet alcool si fort qui vous met les tripes à l'air et les idées en place. Il lui semble goûter une lampée de cette eau de vie cuvée spécial comtesse O. Oâme se sent plus lourde tout à coup, ca fait toujours cela cet élixir, elle pèse dans ce monde, ses pieds touchent terre, dommage il va falloir marcher à présent. De minuscules points attirent son attention dessinant, elle le perçoit, le devine, le sait à coup sur, un chemin. Des noyaux de cerise. Non pas des cerises entières, non des noyaux à demi grignotés, comme une dernière boutade de ce bout en train en sabot. Elle se laisse aller à suivre le lent mouvement sinueux de ces restes ou plutôt de ces graines.. Bientôt même les rives du Styx seront cernées de cerisiers, c'est là un tour de ce lutin coquin taquin. Songeant à ce Petit Poucet lorrain, Oâme rit à gorge déployée et s'envole, tourbillonne, vire et volte..

Dans ce monde de ténèbres, le soleil se lève enfin.
Rouge rouge rouge sans trêve ni repos.

ROUGE.
Elle perce un nuage rose et le monde se déchire tout à coup.
La nuit menace de tomber. Le soleil darde ses derniers rayons à ras de terre et les éblouie de ses tons couleurs de flammes, rouge, orange. Brasier céleste où leur âmes se prendront dans des nasses. L'armée en marche traverse un bois aux feuilles rouilles et or et va établir le campement avant la nuit. Ordre donnée par le commandant Ducho. Oane sourit, fière de ce se trouver à la droite de ce guerrier intrépide, cet homme d'hosneur qui était lui même à la droite de son Infinie Grandeur de Père lors de la guerre d'Anjou et à ses côtés en d'autres occasions moins glorieuses mais qui marquent. Comme le destin est taquin, ils se trouvent précisément dans un bois à quelques encablures de la plaine qui servit de champs de bataille jadis et qui vit la "victoere" de son célèbre paternel, Son Infinie Grandeur Faoeeit de Surgères. Des ombres dans la plaine, un Cri. Alarme. Le choc des armes, des bruits du combat. L'Ennemi est là. Déjà ? Par quel trucherie infernal ? La bataille a commencé par surprise. Branle-bas de combat, Ducho lance ses ordres, "Ducho must go on", surprise en cette fin de journée, s'organise rapidement, se positionne et la moisson peut commencer.
Dans la fureur de la bataille, Oâme voit son double Oane se battre comme une diablesse, fauchant allègrement sur son passage des vies àà la pointe de son épée fine et légère. Dos à dos avec le commandant Ducho, ils se battront des heures durant.
Rouge Rouge Rouge sans trêve ni repos.
Rouge sang.
Boue gluante dans la plaine transformée en marécage nauséabond.
Les armes se font lourdes dans les mains, la sueur ruisselle le long des crânes, palque les cheveux sous les heaumes et court sous les armures;
Les coups pleuvent.
Rencontre fracassante fracassante
Les blessures s'accumulent, rayures de cette imparfaite protection de plaque et de chair. Bientôt le fluide vitale s'écoule puis se tarit ;
encore et encore.
C'est que le début d'accord d'accord.
Dans la mêlée, dur de dire qui est qui. Juste plisser les yeux pour distinguer le sombres e contre jour.
Pour survivre.
Le soleil s'est couché ne laissant derrière lui qu'une traînée rouge sang à l'aune de son reflet sur la Terre.
Rouge sangs mêlés.

Oâme observe et se souvient.

Oane fait face à un solide gaillard de trois tètes plus haut et deux fois large comme elle ; elle halète, la fatigue ayant installé son siège sur chacun de ses muscles endoloris. Une douleur aiguë déjà lui vrille la hanche droite.
Oâme observe, la mémoire lui revient enfin, c'est cela qu'elle cherchait depuis tout ce temps à travers les galeries de son esprit.
Ce moment là, oui : Elle est tombée sur le champs de bataille, oui, elle est tombée mais ce qui l'a retenue icelieu ce n'est point cela non, c'est le visage.
Celui de l'Assaillant, celui qui a brisé son Epée dans une attaque massive et percé son armure la mettant à terre avant de l'achever. Au dernier moment, un nuage a passé et un rayon de lune a dévoilé le visage de l'Ennemi et Oane l'a reconnu.
Öâme le reconnait.
Smurf.
Allié.
Pas un ennemi.
Au lieu d'esquiver, de regrouper ses forces pour éviter le coup fatal, elle s'est tournée vers Ducho, le fier commandant trop occupé à parer l'attaque de deux adversaires pour la voir et a ouvert sa bouche cerise sur un mot. Lequel ? Saura-t-on jamais ? Dans le fracas de la bataille, nul son n'a réussi à s'extraire de cette mélasse. Son vieil allié a du la reconnaître aussi car la lame est tombée à un cheveu de sa tête. Or il vise bien le bougre. Une boucle brune est restée coincée sous la lame. Une boucle tranchée, une vie épargnée. Tout s'est joué à un cheveu. Une boucle. La boucle de vie d'Oane.

Une boucle du temps.
De rouge sang à rouge sang, de rouge mort à rouge vie.
Oâme & Oane ne font plus qu'Une.
A nouveau.
Tandem.
Et Oane a décidé de rattraper le Temps Perdu, de rouler le temps à sa façon.

Dans le grand lit à baldaquin, sur l'oreiller blanc l'on peut voir qu'il manque une boucle dans cette coiffe de cheveux magnifiques, lourdes boucles d'un noir de jais. Bien sur, ce n'est pas ce qui attire l'attention de prime abord vu le nombre de coups, blessures, bleus et pansements.
La belle au bois s'est éveillée.
Un peu cabossée.
Dans son élan, elle attrape et sert la main qui gisait sur la sienne. La boule de chaleur. Ducho. Elle le reconnaîtrait entre tous et puis elle l'a entendue. Un instant, sa vision se brouille , l'image de Ducho affalé sur son lit se confond avec le visage mal rasé gratigné et pouasseux de sang de Ducho au dessus d'elle, la prenant dans ses bras e, la portant, l'emmenant loin du champs de bataille, tel un sac de foin sur son épaule puis en travers d'Eole. Enfin le noir. Puis le réveil. Icelieu et ce jour d'hui.

De sa voix rendue rauque par la longue soif, elle dit de sa voix haute et claire


Vous savez quoi Ducho ........... ce qui me fait enrager, c'est pas la bévue .... Non, c'est de ne pas l'avoir vaincu. J'ai toujours rêvé de lui mettre une raclée à nostre vieil allié artésien. Et là il m'a battue et ca ....

De l'eau. Vous pouvez me ....


Elle tendit bouche et yeux papillonnant vers Lui, le rempart solide, le coeur fidèle en mal de cuisinière. Un verre de'au plus loin et les yeux oceans ouverts sur le monde. Enfi sur la chambre bleue celle de Surgères. Se souvenant de leur tente à deux.

Dites ... vous y avez pris gout à partager nos couches que vous dormez à moitié sur mon lit ?

Elle sourit espiègle, ce qui lui arracha une grimace tant la douleur se rappela vivement à elle.
_________________
Oane
Un faible RrrrrrRRRRrrrrrrrrrrr se fit entendre. Oane leva un sourcil d'un noir de jais -ce que personne ne pouvait voir puique ce meme sourcil se trouvauit précisément enfoui sous un luxe de bandage qui lui dessinait un turban autour de son visage de porcelaine. La jeune femme gromela.

Par Oane, voilà qui est bien ma veine !
Pour une foy qu'il y a un homme dans mon lit : il dort. Et en plus, il ronfle !



Oane entreprit de repousser la main sur son avant bras, main du dormeur clandestin qui commençait à se faire lourde, lourde, lourde . Elle n'eut mesme pas l'idée de le réveiller tant elle imaginait que s'il s'était endormi là, c'était d'une fatigue extrême, résultat certain des actse de bravoure au combat de Ducho lors de la dernière bataille qu'il firent côte à côte. C'était de bien beaux combats beaux combats se disait elle e revisualisant des scènes ou le commandant Ducxho taillant fendait esquivait, partit de son bouclier étincelant. Elle soupira. Elle ne se doutait pas alors que ce combat glorieux contre ses propres alliés se renouvellerait comme une malédiction. Elle jeta un regard tendre sur le dos de Ducho. Elle entendit des pas et releva la tête pour découvrir Jehanne sur le seuil. Sa dame de compagnie lui sourit avant de s'écrier.

Vous estes enfin réveillée Oane ! Par tous les saints du Soleil comme vous nous avez fait peur ! J'ai bien cru que vous ...

Sur ces paroles et cette mine basse fit irruption Gandrélina - en fait elle ne fit qu'un grand pas dans la pièce elle s'y trouvait déjà depuis quelques secondes-

Doumnia Jehanne ! ma vo aviez pas comprende qué la comtessa sé jouait cé comte qué élle aimait tat enfanté ? Commo se dicé ? ...

La bella au bois dormante.

Gandrélina avait bien séparé toutes les syllabes de ce titre attendat que l'éffet se fasse, elle posa son regard sur l'édredon

Ah tienes vala lé princé charmante qui l'a réveillée par oun baisado

La bocèle au fort tempérament et grand décolleté s'empressa de poser son regard noisette sur les formes avantageuses du commandant Ducho. Elle se passa la langue sur les levres.

Si. Vous l'avez biene choisi madré de Dios ! Oun vrai étalone !

Oane ne put réprimer un rire en clochette qui s'égraina dans la pièce à retrouver ses deux êtres qui faisait parti de son univers. En mesme temps, ses joues avait soudain viré au vermeille.

Gandrélina ! enfin voyons

dit Jehanne la prude en faisait un signe de dénégation de la tête qui agitait son chignon.

Jamais Oane ne se laisserait embrasser par un ...

Oun . qué ?
Oun très bel umbre? mousclé ? Fortissimo ? qui a combattou à ses côtés por lé Poitou ? qui est vénou loui rendre visité pour savoir si elle sé remettait des jours durant ?


Loui rendré visité ? Vous voulez dire s'affaler dans son lit d'une manière inconvevante je suppose .. aidez moi plutot à le pousser du lit de la comtesse ...

Non laissez-le, je vous prie mes dames ; sire Ducho a sans doute ses raisons et il est mon invité C'est moé qui quitte le lit. Je n'en ai que trop profité ces derniers temps.
Faictes moi préparez un bain Gandrélina et dame Jéhanne, je souhaite un repas ... léger, il me faut me remettre au plus vite et aussi, une tenue de chasse, mer...


Chasser ?! Vous n'y songez pas sérieusement ? ! Cela fait 3 jours que vous estes alitée sans vie ... blessée de toute part. Nous avons cru vous perdre. Vous ne pouvez vous lever si vite : il vous faut garder le lit.


Ce n'est poinct en gardant le lit que je recouvrerai la santé chere Jehanne.


Ce n'est pas en allant gambader dans les bois que vous la recouvrirez.

Certes.
* soupire devant l'air buté de la dame de compagnie *

Nous commencerons par quelques pas dans le domaine promis. Mais dès que je serai assez forte, je me remettrai à m’entraîner et à chasser. Et je compte bien repartir au front des que je serai remise foy de Surgères !


Jehanne ne dit rien mais secoua la tête et afficha un air réprobateur et pour une foy Gandrélina fit de mesme, mais pas pour les mesmes raisons, si la première déplorait le fait qu'Oane ne réalise pas la gravité de son état et ne rêve que de combattre à nouveau, l'autre déplorait le fait q'une fois la santé recouvrée, plutôt que de profiter de la vie, la comtesse ne songeait qu'à faire son devoir au service de son pays ... Il y a tellement de chose plus amusante sur la terre que d'aller se faire occire ! Quand Oane s'en rendrait elle compte ? La voilà qui venait de mourir et elle n’avait pas changé. Les deux femmes partir accomplir leur tâches au service de la De Surgères.
_________________
Oane
[25 aout, alors que la baronne était en convalescence, à Surgères]


Oane, aidée de Jehanne sort du lit, fait quelques pas songeant déjà à s'habiller pour s'échapper mais, la faiblesse la rattrape bien vite et voilà que ses jambes ploient sous elle à peine a t elle fait ses premiers pas. Une douleur aigue lui cisaille le bas ventre , coté gauche. La chemise de nuit blanche se pare de vermeille.

Je vous l'avais dit de ne pas vous lever.
Vous êtes encore trop faible comtesse, restez donc au lit et mangez ce bouillon.
Je vous amènerai ensuite vostre courrier.

Jehanne a dit cela pour rassurer la comtesse et qu'elle reste au lit. Elle glisse deux gros oreillers en plume derrière le dos de la comtesse et les tapota. Oane s'effondra sur le dossier ainsi formé, les traits tirés et le visage blanchâtre. L'effort lui a causé tant de douleur que la pièce semble anguer devant ses yeux. Océan à la dérive. La nausée lui vient, elle se cale et s'allonge entre les édredons, respire, la nausée passe. l'odeur du bouillon vient lui chatouiller les narines. Elle boit quelques gorgées. et est épuisée. Jehanne sans rien ajouter prend la cuillère et fait boire à la comtesse quelques cuillerées supplémentaires. Oane finit par sentir ses yeux papillonner. La dame de compagnie repart avec le bol afin de la laisser tranquille. Oane se rendort à nouveau. A son réveil suivant , la jeune femme se montre plus prudente et commence par manger de la soupe sans chercher à se lever.

Merci Jehanne. Pouvez vous m'apporter mon courrier s'il vous plait ?

Il y en a tant je ne sais par quoi commencer... disons que le sire Datan et le sire Brisson semble s’inquiéter de vostre santé, peut-etre devriez vous les rassurer ? Je vous les amène. Oane se retrouva bientôt en possession de deux parchemin, elle décacheta le premier et le lut avec attention, un sourire cerise se forma sur son visage de porcelaine.





Poitiers, 19 aout 1459

Salutations Baronne,

A voir l’agitation inhabituelle dans la cour du château, j’ai compris dès l’aube de cette semaine qu’un évènement sombre s’était produit dans la nuit. Je ne fus pas long à apprendre les malheureux évènements. La nouvelle est tombée que vous avez été blessé, et que vous êtes de ceux dont les blessures sont si profondes qu’elle les tiennent entre la vie et la mort. Dans mon petit bureau de prévôt, seul avec ma chopine à moitié vide et le regard perdu à travers la fenêtre donnant sur les jardins, je suis resté sans comprendre. Imaginant simplement qu’ils avaient dut être des centaines sur-entrainés pour réussir à vous mettre à terre. Moi qui vous avez à peine fait une petite éraflure.

J’ai presque l’envie de me laisser aller dans une bafouille moqueuse et de vous écrire que vous voyez bien que le guerre n’est point une affaire de femmes. Que durant vos printemps d’innocence de jeune fille, vous auriez dut vous contenter de vos cours d’escrimes dans la cour du château voire de quelques duels à l’épée… de bois, qui auraient été largement suffisant pour défendre votre titre de chevalière des pucelles. Mais non baronne, je retiens l’élan de ma plume de poulet de vous griffer sur ce parchemin et je me contenterai d’attendre de vos nouvelles. Voyez, je ne suis pas homme à sermonner une baronne à terre. Non… je respecte les bonnes convenances, j’attends, je me réserve une fois que vous soyez remise sur pieds, sur votre monture ou sur un fauteuil à roulette, pour le faire.

Quelle idée! Vous êtes parti sans crier gare. Si au moins je l’avais sut, j’aurais mandé à ma chère mère de veiller aussi sur vous. Vous savez, Elle s’est mise au service de l’armée comme cantinière et garde du corps de Ducho. Il faut croire que les casseroles et le rouleau à pâtisserie de mère sont plus efficaces que les épées, car elle s’en est sorti sans un bleu et le corps de Ducho n’a eu qu’une égratignure. Ce qui me fait me poser deux questions. Les batteries de cuisine sont elles vraiment plus efficaces pour distribuer des coups ou est ce de voir ma mère leur foncer dessus qui a fait s’éloigner d'elle tous les assaillants ?
On comprendrait ainsi pourquoi les femmes sont meilleurs à défendre leur propre fourneau que leur comté.
Et la deuxième question étant : Pourquoi Ducho m’avait-il demandé en premier si je savais cuisiner ? Même si en fin de compte, c'est une chance qu'il ait préféré ma mère.
Mais à bien y songer et à retourner 7 fois ma plume de poulet entre mes doigts, je pense qu’il y a des questions dont on préfère encore ignorer la réponse.

Baronne, j’espère vous ressentez un peu en colère dans vos yeux à la lecture de cette courte lettre. Non pas pour que vous soyez trop enragée ou fâchée rouge poitevin contre moi, mais ce serait signe que vous êtes assez vivante pour l’avoir lut jusqu’au bout. Je serai donc dans l’attente d’une réponse en sachant que si vous prenez votre plume, votre main ne tardera pas à être assez habile pour remanier avec dextérité la lame, diriger votre monture ou bien faire couiner les roues de votre fauteuil à roulette. Tout ça pour dire que je m'en réjouirai.

Au pire si le ton vous a semblé trop irrévérencieux, il vous rappellera qu’il y a au Poitou un goujat (dangereux) en liberté qui sévit sans justicière pour le châtier. Dépêchez vous de vous remettre sinon…. Seul le très haut sur son petit nuage sait ce qui peut arriver.

Brisson

PS : je peux vous faire livrer quelques bouteilles de mirabelle, je vous jure que ca vous requinque son homme en deux gorgées.


Oane s'était endormie bien avant la fin de la lettre, à son réveil, en sursaut, elle reprit la lecture de la missive désormais froissée et prit un air grave lorsque précisément l'auteur la mis au de lui répondre, premier défi présenté comme une des étapes obligatoires à son rétablissement. La rage était belle et bien là mais l'énergie pour saisir la plume faisait encore défaut. La baronne oscilla ainsi entre éveil et absence durant plusieurs jours sans pouvoir se livrer à ses activités habituelles. Son corps manifestement avait besoin de temps pour se reconstuire.
_________________
Oane
[Appartement bleu, tard le soir]


La pièce est plongée dans les lueurs vacillantes de la flamme de la bougie. Oane entre et dépose le livre qu’elle vient de lire à sa mère alitée depuis des semaines déjà. Elle s'assoit face à l'âtre son vieux fauteuil ou traîne toujours son châle. Dire qu'il y a quelques semaines, c'est sa mère qui la veillait. Elle, blessée au combat, s'était remise et sa mère s’était elle consumée telle une bougie dont la cire s’écoule lentement et refroidit. La vie semblait la quitter jour après jour. Oane ferma ses océans un instant, le coeur à marée basse. A Noel dernier, elle avait perdu son Infinie Grandeur de Pere ... Elle frissonna. La proximité de la mort lui intimait de profiter de chaque jour comme si demain serait le dernier. Mais malgré cette résolution qu'elle avait prise après avoir frôlé la mort, elle ne savait comment faire. Elle aurait aimé être insouciante, gaie enthousiaste, ressembler à Gandrelina quoique non faut pas exagérer ! Elle un petit coté vulgaire et "saute sur tout ce qui bouge" qui déplaît à la futur diaconesse. Oane esquisse un sourire cerise puis reste silencieuse un moment en regardant les flammes danser. Sa mère l'avait encouragé en ce sens " amuse toi ma fille" mais voila "allo maman bobo comment tu m'as faut chui pas drôle ?" Dans la famille De Surgères, on ne livrait pas le bébé avec le mode d'emploi " vivre heureux" ou "aimer d'amour". C'était plutôt livré avec le kit " survie en environnement hostile" et "comment j'ai dirigé le monde" par SIG Fao. Non, pour le bonheur fallait improviser et prier. Oane resta longtemps assise devant le feu puis une bûche s’effondra dans un bruit de pétarade. La jeune femme se leva et allât à sa table de travail finement ouvragée. Elle s'assit et déboucha l'encrier, elle y trempa sa plume. et gratta le parchemin dans un silence troublé uniquement par le gazouillis habituel du feu.



Ne te réveille poinct Ô troublant veilleur
Sis sur ce rempart de soie l’encre pressent
La chevelure étale sous les reflets d’argent
Lors désormais ma plume perle de sueur

Je l’ai fui : j’ai bien trop peur de ses frasques
Tout nu main, tout nu cœur, sans masque
Je m’avance petit bout de femme, complexe
En essayant d’éviter sept ans de malheur, réflexe

Et si je passais ainsi toute ma vie à côté du bonheur ?
Car à lire sa prose, j’ai sur le visage mes airs rêveurs
Alanguie là, je dessine le monde, la tête dans une main
Puis, j’étouffe en moi ces rêves que je sais de tous temps vains

Et pourtant …

J’ai mis de côté des paroles
Dans un coin du vent
Quelques jolies paraboles
pour dire tous ses talents

J’ai mis de côté des silences
Dans un coin du ciel
Pour que d’un regard miel
Naisse une belle romance

J’ai mis de côté des parfums
Dans un coin de moi
Pour que sous son nez mutin
frémisse ma peau de soie

J’ai mis de côté des larmes
Dans un coin de mon cœur
A être ensemble mon âme
Crie s’il souffre et pleure

Puis je me réveille et tremble
Chacun de ses mots me réjouie
Et je nous imagine ensemble
Un instant seulement
Mais mon cœur déjà a tressailli

Puis je me souviens.
Face à cette terrible indifférence
J’ai vacillée, perdu pied et j’ai crié …
Dans une si cruelle désespérance
Je ne veux à nouveau sombrer


Oane a froid. Elle ressert les pans de son châle puis le pose et se glisse sous l’édredon. Elle va aller rejoindre Morphée pour un sommeil troublé.

_________________
Oane
[Surgères, soir de l’avant, après le bal]

A l’heure où le carrosse aux armoiries de la maisonnée de Surgères aurait du s’arrêter dans la cour de l’Ostel et le coche en descendre pour aller ouvrir à ces dames, seul le silence se faisait entendre dans cette nuit d’hiver étoilée. Blanche, la vieille cuisinière guettait de temps à autre à la porte avec le Grand Pierre. « Ma soeur Blanche, ne vois-tu rien venir ? » « Je ne vois rien. Que la lune qui poudroie et la neige qui blanchoit. » ou du moins cela ressemblait-il à cela mais version "bargouin".

Puis, soudain, alors que les deux vieux domestiques sis sur leur banc dans la tiédeur de l’âtre et la douceur d’un fumet de tisane aux herbes s’assoupissent... trois ombres en forme de brioche meringuée se profilent aux abords de la demeure dans la poudre blanche sans bruit. A se glisser ainsi tel des fantômes, les trois femmes auraient pu passer inaperçues mais voila... Tout à coup c’est une avalanche qui s’abat sur elles. Dame Jehanne s’écrit :


« Ah les chiens galeux ! »

Tandis que Gandrélina se met à courir dans toutes les directions n’arivant pas à déterminer la source de leur désagrément tout en vociférant des sons incompréhensibles tel "bachibouszouk" ou "hijodelaluna": les trois femmes ont reçu des boules de neige. Le regard océan scrute les taillis et maisonnette soupoudrée puis ajoute à l’adresse des deux femmes

Je parierai que c’est le mesme que tous les autres jours.
C’est à accroire que ce chenapan nous guette. Chaque matin et maintenant ... ce soir à plus de minuit passé ! Il doit dormir non loin ce n'est point possible autrement. étrange.. Un vagabond ?


Oh vous croyez qu’il n’y en a qu’un ? On aurait bien dit qu’il était au moins trois !

Et bien disons que l’autre jour, j’ai entraperçu la silhouette de nostre esprit frappeur : il n’était pas plus haut que trois pommes et m‘avait tout l’air d’afficher un sourire innocent.


Innoncenté ? ! Vos n’y pensez pas c’est dou harcèlement ! Oun ... guerrilla dé tranchée ! d"ja qué cet soir c'était la terrible nuit avec cet carosse qui a versé dans un chariot dé citrouille ah mé jé vous jure ! ceti pas notre nuitée !

- Si j’attrape le ou les coupables croyez moi qu’il receveront un juste châtiment

Oane sourit et plisse les yeux ayant renoncer à chercher dans les coins et recoins un mouvement suspect qui lui révélerait la cachette du gamin.

Allons mes dames, il ne s’agit que de quelques boules de neige ; et il ne faut pas tout mélanger : si le carrosse ressemble désormais a une citrouille géante, il n'y est pour rien lui. Notre coché soûle en revanche si. Alors si vous attrapez l’auteurs de cette farce, vous me l’amènerez sans lui faire aucun mal.

Sitôt dit la comtesse avança d’un pas décidé sur le chemin et entra dans la cour. Blanche sursauta et vient ouvrir la porte massive ; les trois femmes pénétrèrent dans la demeure silencieuse.

Merci Blanche. Dites moi comment va t elle ?

Elle a mangé un peu de soupe enfin si peu...

Oane sentit le froid létal d'un poignard dans sa poitrine. Le bal avait été un court intermède où elle avait pu oublier un instant que sa mère était alitée et ce depuis des semaines. Une petite voix lui soufflait sa culpabilité à la figure mais elle la fit taire. Dès le seuil franchit, le fardeau de sa tristesse était retombée sur ses épaules. Elle avait baissé le regard perdu dans ses pensées puis, elle releva le menton et grimpa l’escalier quatre à quatre en abandonnant les femmes en bas. Lady était certes malade depuis longtemps mais ce n’était pas vraiment cela qui la rongeait, non. son mal était d’une autre nature. Le mal d’amour à mort... Son bien aimé était mort au champs de bataille et elle y avait été blessée. Oane avait l’impression que pour la première fois sa mère ne se battait plus pour vivre. Oane aurait voulu lui jeter ce fil, cette ancre qui lui manquait tant.. Une idée déroula sa pelote : des petits enfants ? C’était là une des choses auxquels Oane avait échoué. Sa mère n’était toujours pas grand mère à son grand désespoir. Oane releva ses océans et poussa la porte sur l'obscurité de la chambre maternelle. Elle plissa le nez tant l'odeur était âcre. Pour une fois depuis des années, Oane avait accepté de ne pas porter la couleur du deuil d'Elra, de son père ... et portait une robe de couleur... lilas et or, elle en eut presque honte en entrant dans la chambre où sa mère gisait endormie et mal en point. Elle alluma une des torches de coté puis s’assit sur le rebord du lit et contempla le visage de sa mère. Malgré l’âge, malgré les tourments, elle ressemblait toujours à un ange. Oane lui prit la main puis dit de sa voix haute et claire :

Doulce mère ?
Doulce mère, réveillez vous !
Ah si vous saviez ma mère !

Je ne sais plus du tout en j'en suis ! Voyez comme mon coeur bat la chamade ! N'est ce poinct étrange que cela ? Ce fut une folle nuit ma mère une folle nuit vous dis je !
J’accrois que j'ai perdu la teste à moins.. que ce ne soit la raison ...


Oane lui décocha son sourire cerise, celui la même qu'elle avait enfant devant un énorme cerisier où grimper et cueillir le fameux fruit défendu, celui qui tache les robes blanches en dentelle des comtesses quelque soit leur age d'ailleurs mais qui est si bon si bon...
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 5, 6, 7, 8, 9, 10   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)