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[RP]Ostel de Surgères : La cascade des Songes

Lady.
Une lame lumineuse lui transperce le crâne.

Les minutes de conscience égrainées au fil des semaines d'un sommeil plus proche du coma traumatique que de la convalescence restent de longues séances de tortures. Son cuir chevelu a peut être cicatrisé, ses os se sont peut être plus ou moins ressoudés, une partie sous-jacente reste irrémédiablement en bouillie. Avec des conséquences plus ou moins attendues.

Une main ferme et bienveillante avait tenté de la noyer d'un peu de bouillon qu'elle aurait refusé. Lady sombre à nouveau.

Étrangement, l'indicible souffrance toujours aussi présente c'était faite muette. La douleur était là mais sans aucune importance. Un répit?

Un tourbillon de sons accroche le bord de l'esprit de la comtesse alitée. L'océan? Comme extirpées d'une poix aussi sombre qu'épaisse, malgré elles, quelques pensées s'attirent et un souvenir d'Oane colore l'inconscient puis le conscient de Lady. Bleu. Doux.
Oane babille et pour la première fois depuis des semaines, Lady en saisi davantage que le simple réconfort de sa présence. Son ton légèrement forcé se veut empreint de gaieté. Ô Ciel comme elle voudrait la savoir heureuse. Elle tente d'écouter son propos.

Échouant à coasser quelques mots, elle referme simplement sa main sur la sienne.

La Vie fait bien les choses. La Mort aussi. Plus que l'ombre d'elle même, Lady parvient à réaliser qu'elle vit certainement les instants de sérénité qu'Elles se sont accordées à octroyer en ultimes préparatifs au Dernier Voyage. Par la Sainte Lumière, oui, les choses sont bien faites. A l'heure du départ, Aristote ou peut être le Très Haut en personne lui offre un moment avec son Oane...


...Oane...

De sa gorge parcheminée s'effritent quelques mots .

Mon enfant, promets moi d'être heureuse.
Souviens-toi de ma lettre, le fameux jour n'a jamais été aussi proche.
Pas de la fin, de la transition. D'un au revoir plus long que de coutume.
Je n'ai pas peur, je n'ai pas de regret, je serai libérée.
Pleure moi juste un instant puis souris à la vie qu'il te reste encore. La mienne a été remplie, assez pour 2 ou 3 existences, remplis la tienne davantage encore. Vis pour toi, sans te contraindre. Ne bride pas ton existence sous quelque prétexte que ce soit.

Lady marque une pause, épuisée par sa rauque tirade.


Oane
...Oane...

Son prénom prononcé ainsi dans la bouche de sa mère, est ce possible ? Cette voix est si éraillée, si tremblante qu’on croirait voir la flamme d’une bougie qui vacille avant de s’éteindre tout à fait. Oane ne veut pas entendre, elle ne peut pas. Pour elle, sa mère est toujours resplendissante, fière et forte et elle doit revenir au monde, elle doit lui revenir toujours. C’est son âme d’enfant qui enfle et crie de tout ses poumons prisonnière de ce corps trop grand, devenue femme.

Mon enfant, promets-moi d'être heureuse.

Les océans débordent sans marée préalable emportant tout sur leur passage et se cognant sans fin sur les falaises que des années d’éducation ont construites et qui protègent la De Surgères de ses émotions.

Souviens-toi de ma lettre, le fameux jour n'a jamais été aussi proche.

La lettre ? La lettre oui mère, je me souviens.

Oane débordée par son chagrin ne se souvient de rien ou plutôt de tout. Tout remonte dans le même temps, l’emplie, la submerge tout à fait, elle se délite comme le lit d’une rivière en crue.


Pas de la fin, de la transition. D'un au revoir plus long que de coutume.
Je n'ai pas peur, je n'ai pas de regret, je serai libérée.
Pleure moi juste un instant puis souris à la vie qu'il te reste encore. La mienne a été remplie, assez pour 2 ou 3 existences, remplis la tienne davantage encore. Vis pour toi, sans te contraindre. Ne bride pas ton existence sous quelque prétexte que ce soit.


L’océan de ses yeux prend ses couleurs de tempête ravageuse. Elle sert la main fragile et s’écrie :


Doulce Mère, vous ne pouvez me laisser, non pas maintenant, non le temps n’est pas venu ! Ce n'est poinct possible...

Si vous partez
Qui racontera avec un sourire fier et espiègle
Dans les tavernes au tout Poitiers bien pensant
Toutes ces bêtises que j’affectionnais tant enfant ?
Qui me dira ne pas toujours respecter les règles ?
Si vous partez
Qui se souviendra que déjà la mini comtesse
Haute comme trois pommes aimait à cueillir
les cerises et qu’elle passait son temps à remplir
des paniers tressés avec une grande hardiesse ?
Si vous partez
Quand dans les brumes le chemin se noiera
Quand mes pensées me rendront folles
Qui de sa de sa doulce voix me guidera
Qui me servira de guide et de boussole ?
Si vous partez
Lorsque le monde en collision entrera
Et que mon coeur menacera de périr
Qui n’aura qu’à ouvrir l’espace de ses bras
Pour que l’astre radieux se remettre à luire ?

_________________
Lady.
Lady n'avait pas besoin de voir l'océan déborder pour en sentir les embruns.
Leur sel lui pique le cœur malgré tout à vif.

Les amarres étaient dénouées, prête à être larguées, la marée imminente. Trop tard pour ne serait-ce qu'envisager débarquer. Bien trop longtemps qu'elle avait mis le pied sur le pont. Elle avait déjà, à son âge, eu beaucoup de chance de rester sur le front aussi longtemps, surtout les armes à la main taillant dans le vif des troupes attaquant le Poitou. Elle avait tenté le diable, disons-le, et elle avait involontairement gagné.
Déjà tournée vers le large, un chemin dansant scintille jusqu'au Soleil. Nulle crainte à avoir: Lanterne levée, Aristote guide l'âme voyageuse.

Tout départ a son coût, et même pour le plus merveilleux des voyages, laisser en arrière les personnes les plus chères reste fort onéreux.

La plainte d'Oane berce la Mère d'un triste roulis...
Les rubis avaient remplacé les cerises aussi sûrement que l'enfance avait pris son envol. Qu'il avait été difficile d'accepter qu'elle grandisse. Quelle belle jeune femme elle était devenue... Lady n'avait jamais eu envie de lui lâcher la main. Mais il fallait bien.


"Si vous partez ...
...Pour que l’astre radieux se remettre à luire ?"


... l'astre radieux ne cesse jamais de luire ma Fille. C'est là où je serai.

J'ai déjà ouvert mes bras il y a des années pour te laisser marcher dans la vie. Tu savais que je n'étais jamais loin pour t'aider si tu trébuchais.

J'ai déjà confié les rênes de ta vie quand tu as pris ton envol et choisi toi même ta voie. Tu l'arpentes brillamment et tu savais que mon oreille n'étais jamais loin.

J'ai déjà ouvert ma mémoire et ces souvenirs s'alignent en rangs de perles dans l'écrin de ton coeur: pare-t-en souvent pour qu'elles gardes l'éclat des miens.

J'ai déjà lâché ta main ma Chérie. Nul besoin de contact pour guider. Quand je ne serai plus à côté de toi, tourne ton visage dans un rayon de soleil, laisse sa chaleur réchauffer ton cœur et songe. Songe à mon souvenir et ce que j'aurai fait ou pu dire pour toi, cela devrait suffire: je serai là.

Ma mort n'est qu'une étape de plus dans ta vie. L'ultime de la mienne. Nous savions toutes deux que chaque jour nous en rapprochait.
Il est temps maintenant. Tenter vainement de retarder l'inévitable ne ferait que rendre plus douloureux la séparation.

Et puis, songe que je vais sûrement retrouver nombre de personnes aimées: tu es bien placée pour savoir que l'on ne compte plus nos deuils. Le temps n'a plus cours là-bas, je n'aurai pas l'impression de t'attendre. Je sais que nous nous y retrouverons un jour, le plus tard possible, quand tu auras des cheveux plus argentés que les miens, des rangs de perles de souvenirs plus nombreux, une vie remplie, accomplie. Je suis si fière de toi. Je t'aime tant.

Va mon enfant, continue ton envol. Je ne serais jamais loin de ton coeur.
Je n'ai besoin que de me laisser voguer et dériver vers le Soleil.
J'y suis attendue. Je t'aime.


Se demande si, au final, le deuil ne se porte-il pas à vie? ...
Oane
Une immense vague d’émotions emporta Oane et la jeta contre les falaises à s’y briser puis un vent chaud et doux, bien plus calme se leva, doulce voix d’une Mère aimante en harmonie avec la vie qui avait su la porter jusqu’à son envol et prête à laisser le fil s’achever sur la toile ; la mer se fit plus calme et berça la jeune femme. Elle baisse ses paupières ourlées de long cils d'un noir de jais

Oui ... doulce mère je sais que vous avez raison, je n’ai plus besoin de vos genoux pour y sauter. Il n'empêche que vostre absence me sera cruelle.

Je vous aimais, je vous aime, je vous aimerai.


Oane regarda attentivement le visage de sa mère en silence comme pour s'en imprégner avant son long voyage, elle se pencha vers elle et lui déposa un baiser cerise sur sa peau douce. Puis, la jeune femme s’allongea à demi avec une infinie tendresse contre le corps encore chaud de sa doulce mère ainsi l’embrassa-t-elle tout entière tout en lui caressant les cheveux au bord de son visage. Elle dit d’une voix de basse dans un murmure :

Je vous promet de tâcher de mon mieux d’être heureuse.


Je sais que vous avez hâte de les rejoindre ces êtres qui nous sont chers ; quand vous serez au Paradis Solaire embrassez-les tous pour moi et surtout mon Infinie Grandeur de père, ce frère que je n’ai pas connu, mon très cher Haverocq, et mon Duchochote adoré, ... et ... Sarmite. Puisse-t-il à nouveau réjouir vostre coeur dans l’au delà. Embrassez-les tous, embrassez-les tous.


Oane sentit le dernier souffle de vie de sa Mère et des rivières perlèrent en sillons ininterrompus sur ses joues d’albâtre.

Une main se posa sur son épaule.


- "Comtesse, il est temps."

Oane sortit de sa torpeur et cligna des yeux. Le corps de lady était désormais froid, elle regarda par al fenêtre, le rideau rose de l’aube drapait le ciel. Elle posa son regard océan délavé sur le visage de sa mère et reposa la main parcheminée le long de son corps.
Sans un mot, elle se leva et se rendit à son bureau ; son vioeux châle l’y attendait, elle s’en drapa et se pencha sur un parchemin




Monseigneur l’évêque Forthwith,

C’est avec une Infinie tristesse que je vous annonce un nouveau deuil qui commence pour la famille De Surgères. La comtesse Lady de Surgères, ma doulce mère, est partie rejoindre les Saincts et le Très Haut en cette nuit.
Je vous saurai grès de l’accompagner vers sa dernière demeure. Merci de m’informer de la préparation de son enterrement.

Que le Très Haut vous garde,








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Oane
En apposant son scel, Oane fit tomber une liasse de courriers. Elle enroula un ruban bleu autour du dernier parchemin puis se baissa et ramassa les différentes missives en y jetant un oeil bleu.Il y avait la nombre de lettre auxquelles elle devait répondre sans tarder. elle se passa une main sur son front pour en dégager les boucles brunes encore collées par les larmes à son visage de porcelaine. Et en plus, ell allait devoir annoncer l’indicible à tous...



Comtesse,


croyez bien que je n'ai pas cherché à vous humilier ou à vous faire quelconque mal lorsque dans le courant de l'année passée je n'ai pas répondus à votre courrier du mois d'avril.

Je venais de perdre mon épouse et les courtoisies étaient loin de figurer dans mes priorités, j'avais deux bambins à éduquer et plus d'épouse à mes cotés.

Aujourd'hui, alors que je me marie dans moins de deux semaines, il m'est pris une envie de retourner dans mon passé, et j'ai retrouvé votre lettre soigneusement rangée dans mes archives.
Pris d'un doute , je me suis mis à mon secrétaire pour vous écrire le courrier recu plus tot dans la journée.
Nul réelle motivation que celle de rester un minimum courtois et de souhaiter du positif à une personne qui m'en avait souhaité par le passé.

Les bals et autres mondanités m'ennuient ... la guerre me coute une fortune ... j'avoue que les occasion de vous rencontrer sont rares. Mais ma curiosité a été piquée au vif. Même si je fut lent pour cela.
Peut être pouvons nous correspondre ensemble à l'occasion et qui sait qu'un jour nous trouverons une occasion de nous rencontrer.


Respectuesement

Alexandre de Chéroy
Duc d'Orléans et du Dunois, Seigneur de Chéroy






Chère Oane,
Je ne sais ps où en sont les Chardons Noirs, mais je commence à réfléchir à une compagnie de ce type, mais uniquement basée au Poitou et répondant à la prévôté. Cette Compagnie pourrait offrir des services :
- d'escorte (rémunérée par l'escorté)
- de MA (repas compris)
- de chasse aux brigands (payement sur prise avec rétribution pour partie aux victimes)
- de défense du territoire (volontariat)

Pour cela, je souhaite m'entourer de personnes de confiance et rédiger un projet contractuel avec le Comté.

Qu'en pensez-vous ? cela vous tente-t-il ?

Amicalement
Datan





Votre grandeur,

la bonne année à vous, année que ne verra hélas point votre mère. Son décès me causa une grande douleur, surtout la raison. Voir une personne si généreuse, gentille... mourir à cause de votre alliance pour crapules assoiffées de pouvoir, me fait bouillir de rage. Et vous êtes en partie la cause à cela, vous qui avez pris les armes au nom d'une alliance "commerciale" pour prendre part à une querelle de voisinage qui aujourd'hui s'est transformée en guerre civile.

Et sinon côté petit personnel, vous vous être trouvée une nouvelle garde ? Avec un malheureux capitaine à sa tête que vous lâcherez à la première occasion. Les chardons noirs en tout cas se sont bien développés. Nous sommes connus d'une bonne partie du royaume - on parle même de nous aux négociations à Rome - et nous sommes en passe de contracter une grosse alliance. Bref bien plus grandiose que la misérable tâche de larbin comtal que vous vouliez m'assigner (et cela sans le moindre service en échange).

Mais si je vous écris c'est surtout pour vous demandez ce que vous attendez pour monter votre liste aux élections comtales ? Vous allez laissé Allydou être comtesse ?

Bien à vous

Fayom de Niort dict le balafré
capitaine des chardons noirs


A travers ses yeux embuées de larmes, la lecture de ces dernières missives firent sourdre un sentiment aussi puissant que ravageur dans les veines de la De Surgères et une question obnubilait son esprit... comment Fayom le faillot savait-il sa mère décédée lors mesme qu'elle venait de pousser son dernier soupir ?
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Oane
Oane serra les mâchoires puis elle prit la clochette sur son bureau et sonna. Jehanne arriva et elle lui dit d’un ton plus sec qu’elle ne l’aurai voulu :

Dame Jéhanne, convoquez tous les domestiques sur le champs dans la cour et faictes mander tout à la foy le prévôt ou plutôt non ...sire Brisson et un médicastre, un des meilleurs, Jake ou Cali. Cali n’est poinct chez elle. Elle est icelieu au bal de l’avent si elle n’est poinct encore partie.

Jehanne, si elle trouva ces dispositions étranges, n’en dit rien et parti avec hâte.

Une fois seule la comtesse eut envie d’arracher sa robe lilas et or, de la mettre en lambeaux et s’en débarrasser pour revêtir à nouveau une de ses innombrables robes noires. Trois mots résonnèrent dans sa tête tel le tonnerre « Vierge noire et maudite ». Elle se ferma un peu plus. Que lui avait-il pris d’aller s’amuser alors que sa mère était souffrante depuis des semaines ! Encore un peu et sa mère serait morte seule. Impardonnable. Oui, mais ce n’était pas ce qui était arriver... Non, elle avait été là pour sa mère, bien maladroitement d’ailleurs, puisque sa mère avait dû une nouvelle fois lui tenir la main comme à une enfant, elle avait été la plus forte alors que c’était elle qui partait ... Oane en rougit de honte et que lui avait elle dit sa doulce mère ? La dernière volonté de sa mère était qu’elle ne la pleure poinct trop longtemps et qu’elle s’accroche au bonheur... Or, cette robe, la seule qui ne soit pas noire de toute sa garde robe était précisément celle qui l’avait accompagnée dans cette folle nuit de bonheur. Oui, le bonheur avait été la à portée de main, il lui avait fondu sous la langue libérant ses arômes goûteux sur ses papilles et son cœur avait vibré comme cela faisait longtemps que cela ne lui était pas arrivé, comme si l’heure du dégel soufflait un vent chaud. Les pas des danseurs avaient fait craquer la glace par endroit et révéler un torrent impétueux. A croire que le filtre d'amour faisait son effet sur Cendrilloane... Elle caressa le tissu et prit une décision. Elle sonna à nouveau.

Gandrélina, amenez-moi une robe puis vous m’aiderez à ôter cette-ci. Ensuite, vous la rangerez soigneusement. Merci

Yé vé vous cherché oun robé dé souité et yé revienne comtessa.

Oane jeta un œil au courrier entassé. La nuit promettait d’être longue et son chagrin l’empêcherait de trouver le sommeil. Mieux valait s’occuper de cela séant, ce serait chose faicte.
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Oane
Oane resserra les pans de son châle et ses océans rives sur le feu se demanda par qui commencer. La réponse ne se fit pas attendre. Penchée à sa table de travail, Oane saisit la plume et gratta le parchemin.



Cher Sire Eldric de Plantagenêt,

Ma doulce mère, Lady d’Elric de Surgères était souffrante et la flamme déjà vacillante de sa vie vient d’être soufflée par les vents du destin. Ceci seul explique ma conduite impudente vis à vis de vous, cher sire. N’y voyez nulle offfence ; j’espère que vous saurez trouver assez de sagesse en vostre coeur pour me pardonner de vous avoir ainsi abandonné au beau milieu d’une danse exquise et ce, sans un mot d’excuse. En mon fort intérieur, je sais que vous me comprendrez vivant en ce moment mesme des affres similaires au mien. Toutes mes pensées vous accompagnent. Dans l’attente de vous revoer sire bourgmestre.

Que le Très Haut vous tienne en sa Saincte Garde, Sire Eldric,





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Oane
A tout le moins s'était elle excusée de son inconduite se dit-elle. Elle avait encore une lettre d'excuses à présenter. Elle prit sa plume et commença à rédiger de son écriture toute à la fois pleine et déliée



Mon très cher Datan,

Dire qu'après des mois où nous nous sommes peu vu et mesme pas écrit et pire ces dernieres semaines sans aucune nouvelle de vous, voilà que je vous invite à un bal p....our mieux vous y abandonner. Mon ami, je ne doute pas que vous me pardonniez. Vous vous doutez que pour expliquer telle inconduite, j'eut une impérieuse motivation.

Vous ne le saviez sans doute poinct mais ces dernières semaines, je les ai passé au chevet de ma doulce mère, Lady d'Elric de Surgères était au plus mal suite à des blessures lors d'une de ces innombrables batailles que génère cette guerre fratricide. Cette nuit, je m'étais accordée une soirée, une seule mais le destin a voulu ....


La plume reste suspendue un instant puis est repose dans l'encrier. Gandrélina entre dans la pièce, brandissant une robe noire et dit :

Voilà yé vé vous aider à oter cette rrrobe... ma avouez qu'elle vos a porrrté chance noon ?

Oane ne peut s’empêcher d'ébaucher un sourire malgré tout, la bocèle au fort accent espagnol n'a jamais les yeux au fond de sa poche et elle a l’ouïe très très fine... mais dit d'un ton sévère

Vous voulez dire qu'à cause de vostre insistance à me faire " vivir y profitar de la bella vida "j'ai failli laisser muorir ma mère seule oui !

Oane se lève et tend les bras tandis que la jeune espagnol dénoue les liens qui enserrent le corps mince de la jeune femme dans un écrin de tissus lilas brodée à l'or fin ; puis , elle ôte le corset et fait tomber les jupes au sol. Bientôt, la De Surgères tremble ainsi en chemisette diaphane et bas. Elle saisit d’une mains on châle pour se protéger des courants d'air qui glacent sa peau malgré le feu qui ronfle dans l’âtre.

Jehanne entre et dit a son tour


"Comtesse Oane, la maisonnée est réunie dans la cour comme vous l'aviez demandé."

Bien merci jehanne, j'arrive de suite.

La jeune femme pose son châle et enfile son long mantel de fourrure blanche et son bonnet.

Gandrelina venez aussi.

Si si j'arrive ! Ma vous dévez mettre quelque chose de plous ...

Je n'ai pas le temps Gandrelina, l'heure est grave

Oui comtessa ma... mettez au moins des bottes ! Vostre madre est muerte, paix à son âme mais ce n'set pas oun rasonne pour aller pied nu dans la neige et attraper la crève !

Oane regarda ses pieds : elle avait oublié qu'ils étaient nus et attendit que l’insupportable bocèle la chausse puis partit d'un pas décidé vers la cour. Elle se planta devant la foule des serviteurs du domaine, surprise par leur nombre, elle savait ainsi les voir réunis est impressionnant. Elle dit de sa voix haute et clair de manieer a ec que tous entendent


Gens de la maisonnée des Surgères, fidele serviteurs et amis, j'ai uen tragique nouvelle à vous apprendre ce soir ....

La comtesse Lady D'Elric de Surgères est morte ce soir.


Une onde parcourt la foule certains se signent d'autres crient puis un silence religieux plane. Oane reprend la parole.

Nous allons préparer une cérémonie digne de mon Infinie Grandeur de Mère. je compte sur vos talents à tous.

Toutefoy en cette nuit glacé d'hiver, je vous demande un effort...

Je voudrai savoir si l'un d'entre vous a vu quelque chose d'étrange ou d'inhabituel... En particulier ce qui a trait aux chardons Noirs ou au dénommé Fayom le traite


Oane se penche vers Jehanne.

Pas de nouvelle de sire Brisson ou de Cali ? J'ai pourtant grand besoin de leur savoir faire pour faire la clarté sur cette tragique nuit

Jehanne répond par la négation. Oane vacille un instant... elle se sent très seule tout à coup. Orpheline. Un coin d’océan déborde, ses poings serrés jusqu’à ce que les jointures blanchissent.
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Datan
Il avait laissé Cali partir rejoindre son aimé à Thouars et quitté le bal précipitamment avec Erwany. L'attitude éperdue d'Oane était inhabituelle chez elle et cela inquiéta l'Epervier. Il récupéra la chausse et s'en fut aussi vers le domaine. En chemin, il se rappela l'une de ses dernière visite et sa rencontre froide et sans saveur avec le Grand Faooeit. Il avait du respect pour l'homme, mais n'aimait pas sa tenue hautaine et si méprisante parfois. Mais sa rencontre avec sa fille avait quelque peu changé sa vision ; trop tard pour tenter un rapprochement avec lui, maintenant. Sa mère elle, était tout à l'opposé de son époux, douce et chaleureuse, parfois décalée. Datan aimait ses contacts en toute simplicité. Cela faisait bien longtemps par contre, qu'il...

Une idée jaillit, de mauvaise augure. Les dernières nouvelles d'Oane sur sa mère évoquait le comportement d'une personne parfois perdue, à cent lieues de la réalité.

Ils arrivèrent devant les grilles, curieusement ouvertes, et le Vicomte laissa les chevaux à Erwany.

Ne t'éloigne pas trop, je ne sais si la situation requiert ma présence ou non. Mais ne reste pas dehors, je ne voudrais pas que tu attrapes mal.

Il frappa à la lourde porte.

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Pair de France - Chancelier du Poitou - Champion civil et Médaillé du Mérite Militaire - Épervier dans l'âme...
Brisson.
[Quelques minutes plus tôt, quelque part dans les rues de Poitiers ]

Brisson s’en revenait du bal de la saint nicoco, trainant d’une main un sac encore bien rempli et de l’autre une mule qui suivait le sac plus qu’elle ne suivait son maitre.

Il avait à peine fait une centaine de pieds quand un carrosse en passant en trombe à ses cotés, le fit sursauter. Non seulement, il faillit presque se faire écraser mais il évita de justesse une chausse volant dans sa direction. Pas besoin d’être devin pour constater l’excès de vitesse en plus de l’attaque sur un membre du conseil. Le proc’ plissa les yeux dans la nuit, alors qu’il était déjà mentalement en train de relever les infos pour signaler l’imprudent à la prévôtée. Héhé… son compte est bon à celui là! Modèle deux chevaux, mmmh… aux plaques…. de Surgères…. Fichtre! Il resta un peu surpris. Voila qui ne ressemblait pas à Oane. Il fallait espérer que la vicomtesse n’était pas assise derrière les rênes, après toutes les cerises ce qu’elle avait but ce soir pasque là... si elle se faisait prendre, elle risquerait la suspension de son permis de charrette – Qui a dit : Pas grave, il lui reste la brouette. Hein!? - Il ramassa la chausse et la glissa dans la poche de son manteau… pas qu’il soit fétichiste des pieds, mais c'était une pièce à conviction dans cette affaire puis il continua sa route. Je sais… je sais, vous aussi vous vous demandez pourquoi il ne fait pas clignoter sa lanterne et qu’il n’enfourche pas sa mule pour tenter de l’arrêter. Et c’est vrai qu’il a hésité! Mais le jeune homme a dut se raisonner : ce n’était pas avec sa vieille mule que le procureur pouvait espérer se lancer dans une course poursuite à travers les rues de la capitale contre le puissant carrosse de la DS, pis… certainement le modèle de l’année, tout juste sorti du charagiste... 'fin bref!

Quelques minutes après Brisson dévalait la rue qui mène jusqu'à sa maison. Aussitôt à l'intérieur, il commença par s’assoir et boire un coup… pour se remettre de toute ses émotions. Puis il allait retirer l’épais déguisement qui lui recouvrait le corps, quand on tambourina à la porte. La main tirant encore sur sa barbe blanche, il s’écria d’entrer.

La porte s'ouvrit. Ce fut justement un messager portant l'emblèmes des De Surgères qui se tenait sur le seuil. L'échange de paroles ne dura pas. Il déclara que la vicomtesse Oane sollicitait sa présence dans les plus brefs délais. Brisson protesta un peu, vu l'heure tardive. Le garde insista sur l'urgence, supplia presque et Brisson finit de se débarbifier avant d'accepter de ressortir. Le jeune homme remit sont manteau sur ses épaules et s’engouffra dans la nuit froide.

Lorsqu'il fut à quelques mètres de la demeure des DS, il remarqua l'agitation qui semblait troubler les lieux. Pas loin des grilles, Erwany
tenait deux chevaux par la bride et devant la porte, la silhouette de Datan éclairée par la lumière dansante des torches était facilement reconnaissable.

Brisson s’arrêta, hésita comprenant que toute cette effervescence n'était point habituelle et commença à craindre qu'une mauvaise nouvelle ne soit bientôt annoncée. En attendant, il préférait rester en retrait.

Oane
Plantée au milieu de la cour dans son vieux châle, Oane était comme statufiée. Une statut de glace à en juger par sa couleur. De blanc elle était devenue presque translucide. Trois coup raisonnèrent sur les lourdes portes, Oane se retourna et vit un homme et une femme démonter. Elle secoua sa lourde chevelure de boucles brunes, préalable au retour sur cette terre aimée en cette nuit tragique. Les gardes laissèrent les portes béantes, ouvert sur le gouffre infini de cette nuit sans lune. Oane avança ombre parmi les ombres et distingua enfin le visage de l’arrivant. Datan. Elle fit mécaniquement les trois derniers pas qui la séparait du seigneur de boutonne. Pour la seconde fois de la soirée, elle se logea dans ses bras. Et ce remprta réconfortant et rassurant lui fit du bien lui du bien. La jeune femme aimait Datan. Certes son amour pour lui à l’égal de ce grand frère qu’elle n’eut jamais ne paraîtrait aux yeux de l’intéressé que des miettes de l’amour qu’il aurait voulut recevoir d’elle et Oane s’en sentait coupable. Mais pas ce soir, pas cette nuit. Elle se laissa glisser dans la chaleur réconfortante de ce torse fort et droit cette sans mot dire. L’heure n’était plus aux gaies retrouvailles mais à la séparation. Une séparation définitive d’avec un être chère au cœur d’Oane et de nombreux poitevin. Au nom duquel figurait l’Epervier.
Apres un temps qui parut infiniment long ou démesurément court, elle se détacha légèrement de lui et leva son visage striée de rivières nacrées et planta son regard océan dans ses prunelles. D'une voix blanche, elle dit :


Mère.. Lady est partie cette nuit.

Oane baissa ses océans bordés de cils d’un noir de jais un poids étreignait sa poitrine.
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Datan
Un courant d'air froid les envahit à l'ouverture des grandes portes. Une saute de vent soudaine jeta son voile glacé sur leur visage. Le Vicomte s'avança de quelques pas, lorsque les gardes le laissèrent passer, reconnaissant ce visage qui était venu, assez rarement certes, dans cette demeure.

A peine entrés, une ombre s'avança vers Datan et, tel un flocon glacé, vint se blottir dans ses bras. La jeune femme au corps plus froid que jamais resta ainsi contre lui. Il l'entoura de ses bras, puis de sa cape, sans mot dire. Quelque chose de grave s'était passé, il en était convaincu. L'homme d'âge mur avait toujours été troublé par la jeune de Surgères, au départ par ses origines, puis ensuite par sa personnalité propre. Il aimait son caractère fort, sa franchise et sa détermination. Elle était devenu un femme importante pour le Poitou, ne reculant devant aucune décision nécessaire. Il avait suivi son règne avec intérêt, mais au delà de cet aspect public, c'est la femme qui le touchait. Sa force et sa fragilité, son regard profond qu'elle lui portait. Il l'aimait, oui, malgré sa frilosité devant l'expression des sentiments, trop souvent déchirés par le temps. Aujourd'hui il voulait simplement être là quand il le fallait, le bâton sur lequel on se repose, les bras que l'on cherche au besoin. Il n'en attendait guère plus, heureux de voir que la jeune femme avait pris son envolée...

Elle détacha son visage de son torse.

Mère.. Lady est partie cette nuit.

Il y a des mots qui vous transpercent davantage que les lames. Après le mentor et le père, la mère. Décidément, le sort n'épargnait rien à la jeune femme. Une âpre déglutition douloureuse marqua l'émotion de l'Epervier, touché à la fois par la perte d'une femme qu'il estimait et la souffrance d'Oane.
Trouver les mots...

Il posa ses mains sur les joues de la jeune femme et lui parla doucement.

Venez, ne restons pas au froid, vous êtes glacée.

De Lady il garderait ce souvenir impénétrable d'une femme à part. Le plus souvent dans ses rêves, mais pourtant si lucide. Une femme engagée pour son Comté. Bien sûr, l'ombre de son époux la masquait parfois, mais pourtant elle avait apporté son calme, sa détermination et la stabilité à la jeune Oane.
Il pensa à Magoo, à Cristof, à Elra et à tous ceux partis trop top. A ceux qui, comme Sarmite ou Thierry Vlad, étaient partis dans le plus grand silence. Lady avait fait partie des piliers du Poitou, lui permettant de forger le socle de sa puissance.

Oane...
Doucement, il l'entraina vers l'intérieur.

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Pair de France - Chancelier du Poitou - Champion civil et Médaillé du Mérite Militaire - Épervier dans l'âme...
Oane
Quelques pas. Oane fit quelques pas pour suivre cette voix grave qui construisait un rempart contre le froid vent du nord, cette bise qui soudain était venue pour l’étreindre. Mais peu à peu quelque chose s’imposa à l’esprit d’Oane, quelque chose de chaud, de bouillant, une flamme qui dormait au fond de la statut de glace et l’animait malgré tout. Sa propre voix haute et clair la surprit elle même.

Attendez Datan.

Le regard océan vint se poser sur l’Epervier semblant voir enfin ou plutôt voir l’absence à ses côtés.

Mestresse Cali n’est poinct avec vous ?

Question inutile... Elle reprit.

Je comptais sur elle pour m’aider à faire le jour sur cette sombre tragédie.

Elle ajoute d’une voix de basse

Car, cher Datan .. je ne vous ai pas tout dit
Je ne vous ai pas tout dit
Voyez vous... j’ai reçu un bien étrange billet. Fielleux à souhait et plein de haine bien sur comme à son habitude... dit-elle sans se rendre compte qu’elle ne l’avait même pas cité.

Ce qui est étrange c’est que j’ai reçu ce billet de condoléances AVANT que ma mère ne se meurt. J’étais, comme vous le savez, partie au bal de l’avent en vostre compagnie et durant ce laps de temps une personne est venu déposer cette missive à Surgères. Je ne sais comment elle est arrivée sur ma table d’écriture à cette heure.

Depuis lors, une affreuse certitude s’est faite jour : ma mère a été assassinée !

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Datan
Cali n'est point là non, nous ne savions pas que vous auriez besoin d'elle. Elle a du rentrer à Thouars car elle s'apprêtait à suivre sa soeur en déplacement.

les mots de la jeune femme tombent comme un couperet, une nouvelle fois. Comment ? Assassinée ? Un femme aussi douce qu'agréable ?

Il n'ose lui dire, alors qu'il n'aurait pas dit cela de son père, l'assassinat de sa mère n'a aucun motif valable, si ce n'est l'oeuvre d'un fou... Ou de quelqu'un qui veut faire le mal, non point qu'à la victime elle-même, mais à sa fille ! Cruelle haine...


Ô ma chère amie, que me dites-vous là ? Comment une telle chose pourrait avoir eu lieu ! Qui pourrait lui en vouloir...

Silence.
Une lettre juste avant la mort de votre mère ? Qui en est l'auteur ? Cet homme doit être entendu, car c'est soit de la sorcellerie, soit une déclaration d'intension. Effectivement, il vous faut un médecin pour constater le décès.

Ma chère amie, je suis malheureux en imaginant votre mère partie, mais que puis-je faire pour vous soutenir dans cette folle douleur. Je ne saurai pas trouver les mots, on ne trouve jamais les bons. Mais juste être là à vos côtés, vous le savez.

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Pair de France - Chancelier du Poitou - Champion civil et Médaillé du Mérite Militaire - Épervier dans l'âme...
Brisson.
[A l'extérieur]

Encore à mi-chemin entre le portail et la porte d’entrée, Brisson vit cette dernière s’ouvrir éclairant soudainement le porche d’une lumière plus vive. La comtesse, en personne se tenait dans l’embrassure. Il vit la jeune femme se jeter aussitôt dans les bras de Datan. Le vicomte releva alors son bras et enlaça tendrement Oane, laissant les ombres danser sous les lumières vacillantes des lanternes. Brisson resta un instant interloqué devant la scène, se demandant encore ce qu’il venait faire ici, en plein milieu de la nuit. Il repensa au duel qui l’avait opposé à Oane au printemps dernier, ou plutôt à l’avant-duel, quand il était allé voir Datan durant son mandat pour lui demander l’autorisation d’un duel entre deux de ses conseillers. Les avertissements qu’il lui avait lancé mais surtout le regard du comte et le ton de sa voix, avait alors fait comprendre à Brisson, qu’un lien particulier unissait ces deux là, un lien plus fort qu’une simple complicité. Quelques secondes s’écoulèrent ou était-ce quelques minutes peu importe et Brisson était toujours à la même place, quand il les vit s’engouffrer à l’intérieur puis la porte se refermer derrière eux.

- La comtesse vient de nous quitter... Lady n'est plus...

La voix du garde revenu vers lui, tira Brisson hors de ses pensées. Sa bouche s’ouvrit pour dessiner un ‘Ah…’ qui ne voulut pas sortir. Dans sa tête les évènements de la soirée commençaient à s’expliquer, la folle vitesse du carrosse sur la route, le messager venu le quérir en urgence, tout comme la présence de Datan. Il connaissait peu Lady. Pourtant, depuis presqu’un qu’il était à Poitiers, il l’avait croisé quelques fois et gardait un souvenir plaisant des discussions échangées avec elle.

Machinalement, Brisson fit quelques pas vers la demeure familiale des De Surgères. Il s’arrêta devant la porte et frappa à son tour. Il n’avait aucune idée de ce qu’il dirait quand on lui ouvrirait. Ses pensées étaient maintenant tournées vers Oane, sachant que la jeune femme se retrouvait une nouvelle fois touchée de plein fouet par le deuil. Soudainement il avait froid et sentait toute la fatigue de sa journée lui tomber sur les épaules. Il resserra autour de lui les pans de son manteau et attendit qu’on vienne ouvrir.

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