Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >   >>

[RP] Le Stradum, taverne et autres services

Linon
Alors que Linon grommelait quelque chose aux sujet des patrons qui s'enorguellissaient de soit-disant largesses prodiguées sous forme de couches miteuses au fond de cagibis au verrou incertain, Jess entra en braillant dans la taverne, hurlant son nom comme une perdue.

Bonjour Jess, je suis là, calme-toi !


Mais sans l'écouter, la jeune excitée se mit à réclamer à boire. Linon qui avait attrapé une chope dès qu'elle l'avait vue entrer par habitude, commençait à la remplir quand Jess changea d'avis. Agacée, Linon lui servit un verre d'Armagnac... .mais non, ça n'était pas encore ça... Souriant à la girouette, Linon décida à sa place, et attrapant la Slivovica, en versa une rasade dans la bière, y vida également le verre d'Armagnac, puis déposa la chope devant l'indécise.

Tiens, goûte-moi ça ! C'est maison, ça va te plaire! Bien sûr c'est offert... Je peux même y rajouter de la tisane si tu veux !

Laissant Jess regarder son verre, Linon récupéra la cocotte en cuisine et la déposa brûlante au milieu des convives. Elle servit toutes ces dames, terminant par Gila, seul homme de la tablée.


Eh bien Gila, vous voici bien entouré en effet... Ca va jaser c'est certain ! Dis donc Satin, tu le caches où ton bonhomme? C'est comme celui de Jess d'ailleurs... Vous en faites quoi? Ils sont punis de sortie ??
Satin01
Satin souriait à Linon...elle n'avait pas tort...jamais là quand il le faut ..les hommes

"ben...tu as raison ma Belle...où sont nos hommes...un jour ici un jour en retraite...préfère les moines peut-être"

Satin se posait tout à coup des questions...mais rit intérieurement...
non...je ne pense pas

"allez tant pis pour eux ....je boirais pour lui..."

Satin sourit à Linon...
Satin01
Satin regardait Jess avec le sourire
pensa ...

pas d'homme tant pis ...on se lance

pour s'encourager elle but d'un trait
ses yeux se mirent à larmoyer, sa gorge était en feu, elle s'accrocha au comptoir pour ne pas tomber en arrière

elle ne voulait pas avoir l'air d'une mauviette et tendit son verre de nouveau

"allez Linon...encore un...je pense que je conseillerai ta taverne aux hommes du coin...enfin...j'en connais qu'un...
mais du moins à ceux qui souhaitent autre chose que les tisanes d'herbes..;"


Satin regarda Jess et trinqua avec elle

"Santé ...ma belle..."
Gila
La nuit tombait sur Lectoure, et Gila flânait sur le seuil du Stradum. Pour tout dire il gambergeait plus qu' autre chose...celui-ci s' impatientait. Il était allé à une foire dans les environs de Lectoure pour passer commande de quelques articles d' intérieurs.....une revendication de la Linon...pour changer. Il s' y étais plié...les mauvaises langues diraient de mauvaise grâce....Mais la rénovation de cette chambre du Stradum s' imposait maintenant.


Cette torpeur cessa dès l' instant qu' une petite charrette déboula dans la ruelle pavée. Gila supplia le ciel que les meubles et autres articles sortent intactes de cette épreuve . Le véhicule s' arrêta devant lui. Le marchand avec qui il avait traité affaire la veille en descendit et sans mot dire commença à décharger le tout. Il mit à son épaule le tapis d' orient, de Bagdad ou de Téhéran peu importait....le prix faisait le reste; s' en suivit une table de chevet plutôt sobre mais dont Gila trouvait l' armonie parfaite avec le tapis. Il dut aider ensuite le bonhomme, qui malgré sa stature ne pouvait s' attaquer à une commode Italienne, qui passa de peu la porte du Stradum. Ne restait à présent plus que le lit à baldaquin, celui ci était en plusieurs pièces et il faudrait le remonté sur place, le tout fut déposé comme le reste dans la salle de la taverne...pour le moins encombrée.

La chaleur de la journée n' était pas retombée et cet exercice laissa Gila haletant, après un dernier versement et une poignée de main au commerçant il se retrouva de nouveau seul n' osant pas imaginer la tâche qui lui était promise le lendemain...


Mais ce n' est pas ceci qui tracassait le plus Gila....il attendait encore quelqu'un, évènement d' autant plus important qu'il avait été retardé...Gila se replaça sur le seuil, angoissée comme jamais....attendant le rejeton...le tout lui arracha un soupir
Satin01
Satin savait qu'il était temps de partir
en passant la porte elle salua Gila perdu dans ses pensées
chacun à ses soucis pensa-t-elle

voyant la charette..elle souria

pauvre Gila est-ce pour toi tout ce matériel...
t'as pas fini d'en faire des aller et retour

"allez Gila rêvasse pas...faut te presser l'orage approche..."
Gila
Gila avait salué Satin qui partait, il ne trouva rien à lui répondre et s' en sentis gêné, les évènements se précipitaient....il n' avait pas le verbe facile dans ces instants. Il retiendrait au moins son conseil....les nuages s' amoncelaient au-dessus de lui....l' atmosphère toujours aussi pesante. Il se cala contre l la lourde porte chêne, mâchant nerveusement quelques herbes.



Il ferma les yeux...plus d' un an qu'il ne l' avait pas vu...ce n' était plus le moment de se juger, et pourtant le réquisitoire pourrait être long....Il évoquait volontiers sa paternité durant ses procès....toujours à la recherche de quelques remises de peines...toujours aussi opportuniste. Il se revit dans le Maine tenant la main du petit garçon pour ses premiers pas, les premières années....les rares passées vraiment ensemble. Il balaya ces apitoiements....en étaient-ce seulement? C' était son fils l' aurait-il oublier à force d' éloignement...


Il allait être vite ramené à la réalité, les roues d'une calèche claquèrent sur les pavés. La conduite était peu souple, le châssis avait subit le voyage, le véhicule grinçait horriblement. Gila se redressa, la gorge nouée, des sueurs froides lui montaient à la tête. La calèche s' arrêta nette à une centaine de mètres de l' établissement. Gila ne doutait pas, ce ne pouvait être que lui, il s' en mordait les lèvres dans le col de son mantel noir....


Le conducteur descendit, ouvrit la porte et une petite silhouette brune sauta sur les pavés, ce qui résonna dans toute la rue. Gila se mit en branle marchant tremblant vers la calèche, il trottinait presque....mais il n' y teint plus et se précipita sur le fils. Le petit gars tourna la tête et se laissa cueillir dans les bras du père. Gila se plongea dans le regard bleu du rejeton, il en avait les yeux rougis.

Il se pencha sur son oreille:


-Tu m' as manqué Marko, pas sur que je te laisse de sitôt...t' resteras ici...l' est temps que je te donne ce que tu mérites...

Il échangea quelques mots avec le cocher, s' expliquer de ce retard....peu surprenant avec les évènements actuels....les troubles autour de l' Armagnac, leur voyage avait été difficile

Il portait Marko et se dirigeait vers la taverne, celui-ci c' était endormis après son périple.....ce n' était pas plus mal...ils auraient maintenant tout le temps pour s' imprègner l' un de l' autre. La frimousse endormit le troubla.
Linon
Gila avait été sombre tout la journée, à peine aimable avec les clients, semblant fâché avec tous, même avec elle. Redoutant son humeur noire qui le rendait parfois très caustique, Linon s'était tenue à l'écart autant que possible. Son inquiétude avait grandi en parallèle de celle de Gila, et elle s'était agitée toute la journée pour tenter de la dissiper. Les chambres avaient été entièremnt nettoyées, le patio préparé pour l'hiver, la grande salle briquée de fond en comble, et jusque dans la cave où Linon s'était réfugiée un moment, elle avait trouvé le moyen de déplacer toutes les bouteilles pour finalement les remettre à leur place initiale. Elle avait recompté dix fois les tonneaux, sans jamais tomber sur le même nombre, avait renoncé en soupirant d'exaspération.

A présent la nuit tombait. Linon en cuisine s'acharnait à cuisiner pour vingt alors qu'ils ne seraient ... que trois. Mais justement, trois, non plus deux... Entendant du vacarme dans la salle, la tavernière sortit voir et tomba sur Gila et un inconnu occupés à transbahuter des meubles. Linon fronça les sourcils d'étonnement, était-ce vraiment le jour pour changer les meubles de la taverne? Mais devant l'air buté et angoissé de Gila, elle renonça à lui poser la question. Regardant les meubles de plus près, la jeune femme s'aperçut avec surprise qu'ils étaient destinés à une chambre. Un magnifique tapis lui rappela sa jeunesse, si loin d'ici... Un sourire de plaisir éclaira le visage de la brunette... Ainsi il l'avait fait. Lui faire enfin une chambre digne de ce nom... Linon avait failli oublié, s'étant parfaitement accommodée de l'accord conclu après une dispute et qui consistait à ce qu'elle occupât la chambre du maître des lieux, alors que celui-ci se repliait... ailleurs. Linon caressa le bois des meubles. Des meubles magnifiques qui témoignaient du goût très sûr de celui qui les avaient choisis. Elle chercha à nouveau le regard de Gila, perdit immédiatement le sourire en le voyant toujours sombre, plongé dans ses pensées, adossé à la porte de la taverne.

L'enfant allait arriver. Ce fils dont Gila lui parlait avec tant de malaise, son fils qu'il tenait loin de lui tout en se le reprochant. Linon avait encouragé la décision de le faire venir à Lectoure, non sans s'inquiéter de sa propre réaction face à cette intrusion dans leur histoire. Comment la percevrait l'enfant d'une autre? Quelle place pourrait-elle prendre entre le père et le fils si longtemps séparés ? Et elle, pourrait-elle l'aimer sans voir en lui un rival dans le coeur de Gila ? Pourrait-elle tout simplement le regarder... cet enfant vivant... sans penser aux siens, à son propre fils...

Le bruit dans la rue, le bond de Gila... l'instant était là. Linon alla jusqu'à la porte, et le coeur battant à tout rompre, assista aux retrouvailles, si faciles et si spontanées finalement. Le père ramenait l'enfant endormi jusqu'à elle, un mini Gila avait-il dit... en effet, la ressemblance était frappante. Linon leva la main gauchement pour toucher l'enfant, hésita, et finalement n'osa pas. Alors elle s'écarta pour les laisser entrer, les dorénavant deux hommes de sa vie, manqua coincer la queue du chat roux qui entrait précipitamment en refermant la lourde porte sur laquelle elle accrocha un panonceau

Citation:

Fermé pour raisons familiales,
juste un jour ou deux...
Linon
[Quelques jours plus tard...]

Marko? Marko? où es-tu voyons?

Linon cherchait l'enfant à travers toute la taverne tout en essayant de se coiffer. Le gamin semblait prendre un malin plaisir à se planquer à chaque fois qu'elle était pressée. Automatiquement, elle chercha le chat des yeux, Marko adorant le torturer, enfin du moins essayer, et le suivant partout.

Désespérant de réussir à le trouver avant le lever du jour, Linon tenta de l'attirer en préparant rapidement des crêpes aux proportions hasardeuses. Cela ne loupa pas et elle vit arriver, par l'odeur allèché, le bambin frottant une main griffée.


Allons bon, c'est le chat qui t'a griffé?

Le garnement ne se donna pas la peine de répondre à cette question idiote et la bouche pleine, répondit par une autre question, habitude familiale semblait-il, Gila faisait la même chose, ce qui exaspérait Linon.

Comment il s'appelle?

Il s'appelle pas. C'est un chat sans nom.

Pourquoi?

C'est une longue histoire, Marko. Aucun nom ne lui va. Je te la raconterai un jour si tu te décides à avaler, que nous puissions partir.

On va où?

Linon soupira... Chaque matin les mêmes questions, comme un rituel, chaque matin le même refus.

On va au champ, vérifier que le gars que j'ai embauché se met au boulot, puis à la mairie. Après on revient rouvrir la taverne, il est temps.


Nan, j'y vais pas.

Marko, commence pas, tu viens avec moi et c'est tout.

Nan j'aime pas les vaches, elle sont pleines de mouches.

Eh bien tu t'approcheras pas. T'iras boire du lait comme à chaque fois et faire je ne sais quoi dans le foin.


Pourquoi t'es méchante ?

Linon soupira encore. Cela faisait plusieurs jours que ces deux-là tentaient de s'apprivoiser, enfin surtout Linon, et ce n'était pas franchement une réussite.

Je ne suis pas méchante, je suis pressée. Allez on y va !


Sans lui laisser le temps de finir, Linon attrapa Marko par une petite main pas très propre, et le traîna jusqu'à la rue. L'enfant ne criait pas, se contentant d'être le plus lourd possible, un sourire enchanté sur le visage.
Linon ne put retenir un sourire en voyant sa frimousse... Elle sortit de la taverne et changea le pannonceau
Citation:
Réouverture aujourd'hui ! Venez tous !


Le matou roux, assis sur un rebord de fenêtre, regarda d'un air impassible s'éloigner les deux silhouettes dans le petit matin, la plus grande penchée de côté et traînant la plus petite qui trébuchait en ricanant.
Linon
Linon tisonnait machinalement le feu de la cheminée, les pensées perdues entre le silence de mauvais aloi de Gila et les discussions houleuses qui se déroulaient en gargote.
Le coeur lourd d'angoisse, les yeux cernés de fatigue, elle s'inquiétait de l'avenir, le sien, celui de sa famille, de la ville, du comté...


Linon, il est où le chat?

La jeune femme sursauta et se tourna vers l'enfant qui l'interrogeait et la sortait de ses sombres pensées.


Eh bien... j'en sais rien, moi. Que lui as-tu fait pour qu'il disparaisse ?


Marko prit immédiatement un air outré


Mais rien ! Il est bête ton chat, il s'effraie d'un rien...

Moui... d'un rien hein?

Linon sourit à l'innocence personnifiée.

Il est où mon père?

Décidément, cet enfant avait le chic pour poser les questions les plus embarrassantes quand elle était le moins prête à y répondre... Linon regarda l'enfant, cherchant à déceler l'état d'esprit du fils qui réclamait son père.


Il est... il a du partir en voyage... il revient bientôt.


Marko ne dit mot, regardant la tavernière comme s'il ne la croyait pas. Linon tenta de masquer sa gêne et sa propre angoisse en reprenant son occupation dans la cheminée. Plus aucune nouvelles de Gila depuis plusieurs jours, Linon n'en dormait plus et promenait une humeur massacrante partout où elle passait. Que lui était-il arrivé? que se passait-il? Comment savoir?
La jeune femme se retourna vers l'enfant, plaquant un sourire rassurant sur son visage.


Ca va aller Marko, il sera bientôt là, tu verras.


L'enfant baissa la tête sans piper mot... A cet instant un choc à la fenêtre les firent sursauter tous les deux. Le chat venait de se jeter sur le carreau pour essayer d'attraper un pigeon en mauvais état qui titubait d'épuisement sur le bord extérieur de la fenêtre.


Linon sauta sur ses pieds, le chassa vivement et recueillit l'oiseau trop épuisé pour s'enfuir. Une lettre... Gila?
La jeune femme déroula vivement le parchemin, le parcourut des yeux rapidement pour trouver la signature... oui... enfin ! Linon soupira de soulagement et tout en lisant, regagna à pas lents son siège près de la cheminée. Se traits se détendirent un peu, elle releva les yeux et croisa le regard anxieux de Marko qui attendait toujours sans rien dire.


C'est une lettre de ton père Marko. Il parle de toi. Regarde...


Linon montra à l'enfant qui ne savait pas encore lire mais qui reconnaissait son nom, les passages où celui-ci était écrit.


Tu vois là et là... et là encore. Il parle tout le temps de toi, il dit qu'il pense à toi, à nous deux, que nous lui manquons, qu'il a grande hâte de nous retrouver, qu'il sera bientôt là...


Marko regardait les mots qu'il ne comprenait pas avec avidité et frustration, plissant les yeux comme son père sous le doute que peut-être Linon lui mentait. Celle-ci n'eut aucune peine à lui sourire, cette mimique commune du père et du fils l'amusait toujours...

L'enfant leva les yeux vers elle...


T'es sûre?

Linon répondit sans hésiter.


Oui.

Marko la considéra un instant, et brusquement, escalada les genoux de la jeune femme, se serra contre elle et posa la tête sur sa poitrine.
Linon interdite resta un court instant les bras ballants, puis bouleversée, les referma sur l'enfant et l'instant, tous deux si précieux.


Ca va aller maintenant...
Simone_de_beauvoir
Après les deux jours de marche qui séparaient Eauze de Lectoure, elle était fourbue et transie. Aspirant à se réchauffer près de l’âtre d’une taverne, elle cheminait dans les rues sans flâner ni visiter réellement, juste à la recherche de l’enseigne d’un estaminet. Le premier qui lui tomba sous les yeux affichait le nom barbare de « Stradum ». Elle haussa les sourcils. Si le patron s’imaginait qu’un tel nom était vendeur… À moins qu’il ne se fût agi d’une spécialité locale ? Oui, voilà qui expliquait tout. « Taverne et autres services »… Visiblement le patron se plaisait à attiser la curiosité. « Autres services », ça désignait une auberge, ou bien… ? Bah, on verrait bien. Au pire elle savait courir. Et la perspective de goûter à cette supposée spécialité lectouroise commençait à l’allécher.

Elle se résolut donc à entrer et constata avec dépit que l’établissement était vide. Les propriétaires ne devaient pourtant pas être loin puisque un feu mourait lentement dans la cheminée. Elle s’empara du soufflet et s’acharna dessus jusqu’à ce qu’il ait meilleure mine. Alors elle s’affala dans une chaise, retira ses poulaines et tendit ses orteils vers la molle chaleur qu’il dégageait.

Les yeux mi-clos, elle laissait aller sa tête sur son épaule quand un éclair roux attira son attention. Ce qu’elle prit l’espace d’un instant pour son propre chat n’était rien de plus qu’un autre chat venu comme elle se prélasser devant le foyer. Simone étendit la main, à laquelle il vint se frotter après l’avoir prudemment reniflée. Elle l’installa alors sur ses genoux et avec un léger sourire fatigué s’assoupit presque aussi rapidement que lui.

_________________
Linon
Remontant de la cave les bras chargés de bouteilles, Linon fut surprise de découvrir quelqu'un dans la taverne. On ne voyait plus grand monde ces derniers temps... Elle allait saluer aimablement la cliente quand elle constata la tête posée sur l'épaule, le respiration lente qui soulevait la poitrine de la dame ... celle-ci dormait.

La tavernière posa doucement les bouteilles sur le comptoir, s'approcha sans un bruit et rajouta une bûche dans la cheminée. Le chat dormait lui aussi, sur les genoux de la visiteuse. Linon décida de l'y laisser pour ne pas la réveiller. Elle commença à disposer le couvert sur une table.


Linon... où est le chat?


Marko déboula dans la salle, cherchant encore et toujours sa victime favorite.


Il est là, il dort... Fiche lui la paix


Oui, oui...


Marko sautilla les yeux pétillants jusqu'au siège où dormaient cliente et chat, et plongea ses doigts dans la fourrure chaude. Le chat réveillé brutalement reconnut son tortionnaire et feulant, fit un bond pour lui échapper, non sans planter ses griffes dans les jambes qui l'avaient accueilli...
Simone_de_beauvoir
Gasp.
La cuisse droite de Simone se transforme soudainement en pelote d’épingle à vif. Réveillée en sursaut, la malheureuse saute sur ses pieds dans un grand hoquet surpris et le chat dévale le long de ses jambes en les écorchant allègrement au passage.


Aaargh ! Saleté de chat ! Je savais bien qu’il ne valait pas le mien ! J’lui trouvais l’air sournois !


Elle frotte ses mollets striés de rouge en pestant et finit par aviser un gosse à qui, dans sa mauvaise foi et mauvaise humeur du moment, elle trouve immédiatement l’air encore plus sournois.

C’que tu fiche là, gamin ? Ce greffier est à toi ? Bravo, on peut dire que tu as réussi son éducation. Non mais regarde-moi ces guiboles sanguinolentes… T’es l’fils du patron, au moins, pour traîner par ici ? Sinon c’est pas un lieu pour toi, hein…
s’enquit-elle, quelque peu radoucie, et elle ajoute en riant d'elle-même :
Déjà qu’on ne sait pas très bien si c’est une auberge ou quoi, mais si en plus c'est pour se faire agresser par des monstres durant son sommeil… Dis-moi, si tu connais la maison tu pourrais peut-être me donner de quoi me nettoyer un peu, non ?

_________________
Meliantinuviel
Un crissement de sabots sur les graviers. Melian descendit de Zelt et retira la capuche de sa cape. Elle affichait un regard pénétrant et le même air fier qu’à son habitude. Dans la pénombre de la nuit, nul n’aurait pu distinguer quelque chose d’anormal chez elle. Melian soupira.

Allez, vas-y ma belle.

Melian s’avança sous la lueur du porche de la taverne. Ses yeux étaient cernés de fatigue et son teint d’une blancheur consternante. Ses traits semblaient tendus, et la main qu’elle avança vers la poignée de la porte témoignait de sa faiblesse. La porte craqua en s’ouvrant.
Restée sur le seuil, Melian s’attacha à contempler la nouvelle taverne qu’elle avait peu fréquentée.


Nouvelle.

Melian esquissa un sourire. Cela faisait plus d’un mois que l’établissement avait été ouvert. La décoration était splendide. Exotique était le bon mot. Elle témoignait de terres étrangères, d’espaces nouveaux. Une lueur sombre passa dans les yeux de Melian, et elle dut se cramponner un instant à la porte pour ne pas tomber. Se sentant redevenir correcte, Melian inspira et chercha des yeux son amie. Quelques personnes étaient présentes... tout semblait un peu flou. Ne la voyant pas, elle l’appela doucement :

Linon, Linon, es-tu là ? Je voudrais te dire quelque chose…
Meliantinuviel
Melian avait attendu quelques instants, puis, n'entendant pas de réponse de son amie, prit le parti de s'en aller quand elle aperçut une forme familière devant elle. S'accroupissant, elle tendit la main vers le pelage orangé du chat et lui sourit tandis qu'il ronronnait. Elle lui murmura :

Tu veilleras sur ta maitresse, promis? Gasp' reste ici, vous s'rez sages...

Melian, sentant ses yeux s'embuer, voulut se relever mais le chat bondit dans ses bras. Elle plongea alors son visage dans le pelage chaud et doux, retrouvant un instant la quiétude des jours passés. Au bout d'un moment, elle reposa doucement le chat par terre et lui sourit tout en se relevant. Avisant la taverne d'un regard, elle se retourna et se dirigea vers la porte.

Le chat reste là, un dernier regard vers celle qui s'en va, ses yeux verts brillants dans la lueur du soir.
Linon
Dans la pénombre qui s'installait dans la taverne, Linon s'était figée à l'entrée de Melian, levant la main pour faire patienter la voyageuse à qui elle allait répondre...

Melian. Si pâle, les yeux si creux... Melian ravagée. Melian qui essayait depuis longtemps de lui parler, de lui dire, de lui faire entendre que son heure approchait.

Et toujours, Linon refusait ce face-à-face, espérant repousser l'inéluctable. Cette fois encore, elle se renfonça lâchement dans l'ombre du manteau de la cheminée, pour que son amie venue lui faire ses adieux ne la voit pas...

Voilà, Melian sortait. Seul le chat l'avait saluée. Le chat... Linon revit le jour de la fête, quand son amie lui avait offert ce chat qui la détestait et dont elle avait cru être débarrassée. La bestiole lui avait sauté à la gorge toutes griffes dehors, lui labourant la gorge de longues estafilades semblables à celles qui ornaient maintenant les mollets de la voyageuse. Pourtant le chat s'était révélé plus tard le seul compagnon à l'accompagner en exil. Melian avait eu raison d'insister...

Le matou regardait la jeune femme s'éloigner, curieusement il tourna la tête vers Linon, fixa sur elle son regard vert et insondable, un regard à faire peur...


*Melian...*

Melian !!!

Linon se précipita vers la porte, trébuchant sur les chaises et les tables


Melian !!! Attends... !


La jeune femme rattrapa son amie alors qu'elle sortait, lui tomba dans les bras en larmes.

Je t'en prie Melian, ne fais pas ça... Ne renonce pas. Tu as été la première, celle qui m'a accueillie une nuit comme celle-ci, tu m'as ensuite sauvé la vie, tu as toujours été là pour moi dans les pires moments comme dans les meilleurs... Je t'en prie, ne renonce pas.
J'ai été une bien mauvaise amie, toujours occupée, jamais disponible. Pardon, pardon mille fois. Dans quatre jours je ne serai plus maire... Je m'occuperai de toi, je te soignerai... je t'en supplie, ne pars pas... ne meurs pas...
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)