Ashikaga_yoshimasa
4ème Épisode et Fin - Suite de "Rien n'unit aussi fort que la mort" - Clic
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Le mot est l'âme du livre comme le sabre est l'âme du guerrier
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Quel est le sens de la vie ? Certains rejetteraient du revers de la main cette question, la considérant alors trop « vague », trop
« Générale », disent-ils. Dautres sauteraient sur le sujet tels des philosophes, ou du moins se croyant assez sage pour débattre sans fin, sans apporter de réponse et concluraient sur un non lieu relatif. Juste pour le plaisir de parler, juste pour le plaisir de lapparence intellectuel
« Folie ! Folie ! Crierait la sagesse. Folie ! Folie ! ». Qui parmi les grands est sages ? Et si nous donnions une réponse ? Quelle soit restrictive à une parmi dautres mais une réponse concrète !
Jai haït ce que jai vu, jai haït ce que jai entendu. Que le humble soit fait sage et que celui se proclamant lui-même sage soit condamné fou. Viens, ô homme ! Que ton âme soit comptée. Je tai pesé, mesuré et tu as été jugé trop léger. Quils soient retranchés, les traitres et les insensés qui souille mes terres ! Un jour tu sauras alors, que le sens de la vie est une controverse trouvant sa réponse dans sa mort. Quas-tu fait de tes années ? As-tu aimé ? Tes-tu dévoué ? Es-tu morte dans la souffrance pour autrui ? Il ny a pas plus grand amour que de mourir pour un ami Et il y en a, qui ont pour frère leur pays.
Son corps est comme immolé. Etendue dans un silence mortuaire. Palpe de tes mains patientes Yatsuko, entends-tu son cur qui murmure à peine ? Il décroche, sa volonté nest plus de battre, plus que malade. Juste Décidé à rompre avec la vie car il ne trouve plus où il a rangé son sens, il ne sait plus ou il demeure. Etalée ainsi puis menée, elle ne réagit. La guerrière ne combat plus, elle danse dans les ombres profondes des songes. Et puis Les sensations lointaines dune femme qui prend soin. Celle qui maintenant prend le nom de Faiblesse et dAgonie séveille. Non pas en conscience sensée mais en délires.
Longue nuit recueillant ses cris Yoshimasa se redresse vivement sur son lit, le regard effroyablement vide, les billes noires brillantes de démence et sa chair glacée ne percevant quà peine les mains délicates qui tentent de la retenir ou peut-être de lapaiser. Et se recouche, se redresse La chaleur monte brusquement en puissance, elle brule, elle transpire, la fièvre la possède. Ses yeux fouillent le lieu quelle ne reconnait pas, sallonge à nouveau Parfois rejetant les bras ou la tête dans tout les sens, son corps harcelé par un serpent sans nom qui se tortille dans ses entrailles. Purge-la Yatsuko !
- Tue-moi
Elle se redresse vivement, en soufflant ses mots. Puis ses bras tâtent le vide
- Tue-moi.
Plus autoritaire, cest un ordre bas et dur. Elle trouve une épaule, un visage sur lequel ses doigts cheminent fébriles. Puis des bras qui lenserrent, doux et compréhensif et elle explose dans une crise dont les larmes sont sang sur ce visage pitoyable enfouit contre le corps parfumé de sa cousine et supplie
- Tue-moi ! Je ten pris TUE-MOI! TUE-MOI !!!
Et elle veut senfuir, se lever, se jeter. Punir ce corps, éteindre son âme à jamais. Mais Yatsuko est là, persévérante et qui la retient ou la prend dans ses bras. Tandis que ces cris sentendent jusquau dehors parmi les hommes et femmes, qui dans langoisse, errent dans la coure de linfirmerie. Le temps sest arrêté au Shogunat Ashikaga, dans une attente vicieuse torturant les esprits dont lhonneur vient dêtre bafoué. Et puis dans un murmure, où seule loreille attentive de Yatsuko, et une autre indélicate se cachant non loin, peut entendre la confession.
- Il... Il... Yatsuko! Il m'a prit... Cette saloperie m'a Il ma violé Il ma violé !
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Le mot est l'âme du livre comme le sabre est l'âme du guerrier