Viken
(Kastell Paol Début Janvier)
Il venait de mettre sa barque à leau, profitant de cette journée plus clémente pour partir à la pêche un peu plus au large. Le temps sy prêtait autant que son humeur du moment. Il avait besoin de se reprendre, de retrouver au plus profond de son être ce qui ferait sa force et sa détermination. Son choix, il lavait fait désormais.
Lankou lavait attiré de ses appels sournois, lui chantant son insidieuse complainte. Mais il avait su la chasser dun revers de volonté, saccrochant inexorablement à ce qui lui restait despoir.
Lheure était venue enfin de vivre pour lui, de vivre tout court. Il avait trop longtemps été lombre de lui même suivant le fil de sa vie comme sil en fut spectateur. Longtemps, il navait vécu que dans le regard des autres, se contentant dexister. Aujourdhui, il éprouvait une certaine fierté de se savoir sorti du passé. Ce passé parfois cruel, un passé souvent sournois, lui laissant croire que la vie pouvait être lisse comme une mer sans remous.
Tirant sur ses rames avec un bel entrain, il sourit pour lui seul, songeant que désormais il préférait les vagues aux eaux calmes. Il ne voulait vivre quintensément ne supportant plus le lancinant clapot dun bonheur trompeur.
Il songea alors à ce moment, à cet instant irréel où tout avait basculé. Elle était entrée dans sa vie telle une déferlante, balayant dun simple regard des années dune fourbe torpeur. Il avait su aussitôt que sa vie ne serait désormais plus la même.
Ballotté par les flots, Viken rejoignait lentement un chapelet dîlots au large de la côte. Il connaissait lendroit par cur et savait à lavance où il jetterait ses filets. Au calme dune petite anse, il lâcha ses avirons pour préparer sa pêche. Il mit à leau les nasses quil traînerait au retour à larrière de sa barque puis salluma une pipe. Il resta là un bon moment fumant à petites bouffées, profitant de la beauté de lendroit. Il y venait souvent, comme pour se recueillir, chaque fois que le besoin sen faisait sentir.
Sur le retour, remorquant derrière lui sa traine, il songea tendrement à elle. Il la savait en proie à la tristesse, honorant comme il se doit son deuil. Dans ces moments là, il se sentait terriblement impuissant, réprimant à grand peine des gestes quil aurait voulu bienveillants. Il était si frustrant de ne pouvoir lui avouer ses sentiments.
Il souffrait donc en silence, acceptant cette épreuve comme lindéniable preuve de la force de son amour. Un jour viendrait où, la sentant apaisée il pourrait enfin lui déclarer sa flamme, sans remords et sans honte.
Il ramena sa barque jusquau port, relevant ses filets à lapproche de la jetée. La pêche fut médiocre mais quimporte. Une nouvelle vie débutait pour Viken, il le savait, plus rien ne serait désormais comme avant . Il naurait de cesse de lui prouver son amour au fil des jours, coûte que coûte, il saccrocherait à ce bonheur quil sentait si proche.
_________________
Il venait de mettre sa barque à leau, profitant de cette journée plus clémente pour partir à la pêche un peu plus au large. Le temps sy prêtait autant que son humeur du moment. Il avait besoin de se reprendre, de retrouver au plus profond de son être ce qui ferait sa force et sa détermination. Son choix, il lavait fait désormais.
Lankou lavait attiré de ses appels sournois, lui chantant son insidieuse complainte. Mais il avait su la chasser dun revers de volonté, saccrochant inexorablement à ce qui lui restait despoir.
Lheure était venue enfin de vivre pour lui, de vivre tout court. Il avait trop longtemps été lombre de lui même suivant le fil de sa vie comme sil en fut spectateur. Longtemps, il navait vécu que dans le regard des autres, se contentant dexister. Aujourdhui, il éprouvait une certaine fierté de se savoir sorti du passé. Ce passé parfois cruel, un passé souvent sournois, lui laissant croire que la vie pouvait être lisse comme une mer sans remous.
Tirant sur ses rames avec un bel entrain, il sourit pour lui seul, songeant que désormais il préférait les vagues aux eaux calmes. Il ne voulait vivre quintensément ne supportant plus le lancinant clapot dun bonheur trompeur.
Il songea alors à ce moment, à cet instant irréel où tout avait basculé. Elle était entrée dans sa vie telle une déferlante, balayant dun simple regard des années dune fourbe torpeur. Il avait su aussitôt que sa vie ne serait désormais plus la même.
Ballotté par les flots, Viken rejoignait lentement un chapelet dîlots au large de la côte. Il connaissait lendroit par cur et savait à lavance où il jetterait ses filets. Au calme dune petite anse, il lâcha ses avirons pour préparer sa pêche. Il mit à leau les nasses quil traînerait au retour à larrière de sa barque puis salluma une pipe. Il resta là un bon moment fumant à petites bouffées, profitant de la beauté de lendroit. Il y venait souvent, comme pour se recueillir, chaque fois que le besoin sen faisait sentir.
Sur le retour, remorquant derrière lui sa traine, il songea tendrement à elle. Il la savait en proie à la tristesse, honorant comme il se doit son deuil. Dans ces moments là, il se sentait terriblement impuissant, réprimant à grand peine des gestes quil aurait voulu bienveillants. Il était si frustrant de ne pouvoir lui avouer ses sentiments.
Il souffrait donc en silence, acceptant cette épreuve comme lindéniable preuve de la force de son amour. Un jour viendrait où, la sentant apaisée il pourrait enfin lui déclarer sa flamme, sans remords et sans honte.
Il ramena sa barque jusquau port, relevant ses filets à lapproche de la jetée. La pêche fut médiocre mais quimporte. Une nouvelle vie débutait pour Viken, il le savait, plus rien ne serait désormais comme avant . Il naurait de cesse de lui prouver son amour au fil des jours, coûte que coûte, il saccrocherait à ce bonheur quil sentait si proche.
_________________