Aymeric
RP ouvert à tous. Le titre du RP est inspiré de la pop-up qui apparait lorsqu'on range son bâton dans son inventaire.
Il sait que la violence ne doit être utilisée qu'en dernier recours, car la violence est un péché si elle est utilisée à tort et à travers. Il sait aussi que si la violence peut résoudre ses problèmes s'il frappe assez fort. En l'occurrence, son problème n'a qu'un fin duvet sur le crâne, il est habillé de façon tape-à-l'il et il gifle fort. Sa joue s'en souvient encore. Son problème, il lui a donc jeté un gant à la face, lui proposant un duel pas plus tard que le lendemain, lorsque le soleil sera haut dans le ciel. Il a été convenu qu'ils ne porteront pas d'armes, l'épée et le bouclier d'une mercenaire face au bâton d'un écuyer n'étant pas un combat loyal. Dire que tout cela a commencé par une moquerie sur sa frêle carrure.
[J-1 ; le soleil est couché depuis quelques heures ; dans la chaumière du tenancier de la lice]
Ce serait pour demain, 13h, dit-il d'une voix presque timide. Il n'était pas rassuré devant cet homme d'imposante carrure, plus gras que grand, la barbe grisonnante, des bijoux en or partout -bagues, boucle d'oreille et pendentifs-, un gilet ouvert qui laissait entrevoir une large cicatrice, des yeux sombres qui ne cessaient de le détailler et un sourire moqueur, presque mauvais, à chaque fois qu'il disait quelque chose. Il lui faisait penser à un gladiateur à la retraite. Aymeric avait du mal à rester sagement assis, il avait envie de partir et de renoncer à se battre.
Tu t'es déjà battu ? demanda l'homme d'une voix grave qui imposait une réponse, tout en jaugeant la carrure de son interlocuteur.
Oui oui, répondit-il spontanément, pas très convaincu lui-même.
Mouais. L'homme griffonna quelque chose sur le vélin qu'il avait devant lui. Et ton adversaire ?
Heu... Il prit un instant de réflexion. C'est une mercenaire, sûrement pourchassée dans beaucoup de duchés. Une hors-la-loi qui vend sa morale et consume son âme pour une poignet d'écus.
Un rire gras fit trembler les fenêtres. Le bougre se moquait ouvertement du jeune homme.
Aller, va pour du 4 contre 1, conclut-il joyeusement, avant qu'un grincement de chaise attire l'attention du jeune homme vers un recoin sombre de la pièce. Un homme en sortit, vêtu d'une longue toge noire et d'un col blanc. Un homme d'Église, à n'en point douter. Lui était plutôt grand et maigre, ses petits yeux scrutateurs faisaient penser à ceux d'une fouine perverse. Son sourire mielleux et bienveillant n'était pas pour le rassurer.
Mon fils, vous pouvez offrir un certain nombre de biens à l'Église Aristotélicienne et Romaine et à ses Saints, qui vous aideront dans votre duel en vous apportant force et endurance. Votre adversaire a aussi la possibilité de faire ces dons, l'Église monnaye cher ses bonnes grâces... Devant l'air septique de son interlocuteur, il crut bon d'ajouter : La lutte contre les suppôts du Sans-Nom est coûteuse. Nous avons besoin de l'aide des fidèles, tant matérielle que spirituelle.
Décidément, ce sourire vissé sur son visage trop bon pour être honnête ne le rassurait pas du tout. Cet homme était du genre vicieux comme un serpent, Aymeric trouva donc une excuse pour s'échapper d'ici.
J'ai laissé ma bourse chez moi. Je viendrai faire un don demain, hein.
Il se leva prestement, la peur lui pressait les entrailles. Il salua les deux compères d'un mouvement de la tête et sortit à grands pas. Il ne respira vraiment que lorsque la porte fut refermée et qu'il s'éloigna de quelques pas. Cela ne l'étonnait pas d'être tombé sur des mécréants, car après tout, il était dans une capitale, et c'est là qu'on trouve les plus bas quartiers d'un comté. Néanmoins, il avait eu peur, peur de se faire molester, peur d'être égorgé pour éviter un paquet d'ennuis. Il sait que le Très-Haut l'enverrait au Paradis Solaire, néanmoins, Aymeric tenait à la vie. Il voulait continuer à goûter aux plaisirs simples des mortels avant de se lasser pour l'éternité des plaisirs les plus recherchés.
[Jour J ; une auberge à un écu la nuit]
C'était bientôt l'heure du combat. En tant qu'écuyer, mais surtout en tant qu'ami proche, il toqua à la porte menant à la chambre d'Aurile (les mauvaises langues diront qu'ils ne font pas chambre à part en réalité, et que c'est aussi la chambre d'Aymeric... Le narrateur ne donne aucun détail quant à la véracité de cette rumeur) et entra. Elle était entrain de préparer ses affaires pour son court séjour chez les moines. Cela lui faisait un pincement au cur de la voir ainsi partir sans lui mais elle avait besoin de réfléchir sur certaines choses (non, pas sur leur situation, "certaines choses", j'ai dis), et il la comprenait.
S'lut toi... Tu t'prépares déjà ? Il s'avance vers elle, ne sachant pas comment lui annoncer la nouvelle. Finalement, il prend une grande inspiration, et il se lance. Pendant qu't'iras au monastère, moi, j'vais à la lice, m'battre contre Mira. C'est la seule solution pour qu'on règle nos différents une bonne fois pour toute. Il lui a tout dit d'un seul trait, et cela eut l'effet de lui soulager sa conscience. Il s'en serait voulu de s'être battu sans la prévenir, et d'inventer une histoire pour justifier ses blessures.
Aurile n'essaya même pas de le dissuader d'y aller, elle se contenta de sourire et de lui montrer la lettre que Mira lui avait envoyé la veille.
"D'une vipère à une autre...", Miramaz a écrit:
A l'Aurible Peste d'Anjou,
A celle qui prend n'importe qui comme écuyer,
A celle qui devait être mon apprentie,
J'suis à Limoges..tout comme toi d'après la chose qui te sert d'écuyer..enfin s'il ne m'a pas menti...
T'es tombé sur la tête pour prendre un crétin pareil avec toi? l'a d'jà essayé d'me tuer deux fois en deux jours.. tout c'qu'il a obtenu c'est des coups.. sait même pas s'battre l'pauvre..
J'sais pas si j'arriv'rais à t'croiser avant qu'tu quittes l'Limousin.. mais si tu vas en Bourgogne comme l'annonce l'Aym'ric là.. va saluer Mal' ça lui f'ra plaisir.. il vit à Nevers, il y tient un bouge.. t'pourras lui dire que j'reviendrai bientôt vider ses réserves..
'tention à ta trogne même si t'sais t'débrouiller seule.. les routes sont pas sûres dans l'coin
A un d'ces jours,
Mira
A celle qui prend n'importe qui comme écuyer,
A celle qui devait être mon apprentie,
J'suis à Limoges..tout comme toi d'après la chose qui te sert d'écuyer..enfin s'il ne m'a pas menti...
T'es tombé sur la tête pour prendre un crétin pareil avec toi? l'a d'jà essayé d'me tuer deux fois en deux jours.. tout c'qu'il a obtenu c'est des coups.. sait même pas s'battre l'pauvre..
J'sais pas si j'arriv'rais à t'croiser avant qu'tu quittes l'Limousin.. mais si tu vas en Bourgogne comme l'annonce l'Aym'ric là.. va saluer Mal' ça lui f'ra plaisir.. il vit à Nevers, il y tient un bouge.. t'pourras lui dire que j'reviendrai bientôt vider ses réserves..
'tention à ta trogne même si t'sais t'débrouiller seule.. les routes sont pas sûres dans l'coin
A un d'ces jours,
Mira
Au fil de la lecture, les doigts du jeune homme se crispèrent sur la lettre. Même lorsqu'il n'était pas là, elle continuait de cracher son venin sur son dos. Il jeta négligemment la missive sur le lit, comme s'il jetait un chiffon, avant de se tourner vers Aurile, déterminé à aller se battre, animé par une nouvelle énergie, la colère.
Il passa son bras autour de sa taille pour l'attirer vers lui et pressa ses lèvres contre les siennes en un langoureux baiser, pour porter chance. Sa main libre vint se perdre dans ses cheveux, puis sur sa nuque. Leurs souffles se confondirent un bref instant où ils étaient seuls au monde, avant qu'il ne se détache à regret d'elle, l'heure étant plus proche de minute en minute.
On s'revoit dans deux jours... Prends soin de toi.
Il lui sourit une dernière fois, tendrement, avant de sortir de la chambre. Il lui restait à passer dans sa chambre pour s'habiller pour l'occasion et à enfin rejoindre la lice. Il eut une brève pensée pour la mercenaire, se demandant ce qu'elle faisait à ce moment là.
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