Victorine
La foule se soulève, enfle autour d'elle. Les souffles retenus expirent les cris de rage, ou les éclats d'horreur. Victorine détourne son regard d'Arnaut de Malemort et voit. Voit l'étendue de la rage. Voit sa marraine écroulée, anéantie, recevoir les coups sans même se défendre. Les os craquent comme des branches sous la tempête. Il va la tuer ... Victorine pose sa main sur sa bouche pour retenir un cri d'effroi. Le temps s'est suspendu, personne n'entre sur la lice pour la secourir, et le poing d'Aymeric s'abat encore, et encore.
Il est vainqueur.
Victorine pousse les gens, se fraie un passage parmi les applaudissements. Elle soulève ses jupes blanches et court vers lui. Il sourit niaisement, heureux sans doute d'avoir lâché sa haine. Il doit se sentir léger. Ce n'est pas elle qu'il regarde, mais un point fixe dans la foule. Pourtant, c'est elle qu'il ne va pas tarder à voir apparaître dans son champ de vision. Elle lui fiche un coup sur le torse, avec le gras du poing, de toute la force de ses petits bras de fragile donzelle. Pas de quoi le faire reculer, sans doute.
Grosse brute.
Puis, non sans le regarder méchamment, rejoint Mira et s'agenouille auprès d'elle, en faisant attention de ne pas laisser les dentelles de sa robe tremper dans le sang qui a éclaboussé la terre.
Recroquevillée, elle semble terrifiée. Mais la rasée ne peut être morte, impossible !
La jeune fille n'ose pas trop la toucher, de peur de lui faire mal.
Ou de peur de prendre un coup.
Ou de peur de toucher un mort ... erk dégueu !
C'est Vic. Me tape pas.
Allez viens ... On rentre. Tu te lèves ? Ou j'appelle le sergent Bourgogne pour qu'il te porte ?
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Il est vainqueur.
Victorine pousse les gens, se fraie un passage parmi les applaudissements. Elle soulève ses jupes blanches et court vers lui. Il sourit niaisement, heureux sans doute d'avoir lâché sa haine. Il doit se sentir léger. Ce n'est pas elle qu'il regarde, mais un point fixe dans la foule. Pourtant, c'est elle qu'il ne va pas tarder à voir apparaître dans son champ de vision. Elle lui fiche un coup sur le torse, avec le gras du poing, de toute la force de ses petits bras de fragile donzelle. Pas de quoi le faire reculer, sans doute.
Grosse brute.
Puis, non sans le regarder méchamment, rejoint Mira et s'agenouille auprès d'elle, en faisant attention de ne pas laisser les dentelles de sa robe tremper dans le sang qui a éclaboussé la terre.
Recroquevillée, elle semble terrifiée. Mais la rasée ne peut être morte, impossible !
La jeune fille n'ose pas trop la toucher, de peur de lui faire mal.
Ou de peur de prendre un coup.
Ou de peur de toucher un mort ... erk dégueu !
C'est Vic. Me tape pas.
Allez viens ... On rentre. Tu te lèves ? Ou j'appelle le sergent Bourgogne pour qu'il te porte ?
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