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[RP]Bien pris qui croyais prendre

Kuan
HAAAAAaaa !

Un grand cri perturba le calme du petit matin. Une mouette lança un cri furieux d'être dérangé par pareil vacarme.

Nan, c'pas moi j'ai rien fait !

Un garnement, maintenant bien connu du quartier se faisait tiré les oreilles, littéralement. Il grimaçait, et gigotait faiblement, essayant de réduire la douleur, tant bien que mal. Un marchand de udon furieux le trainait dans les rues en rouspétant à tout va.

- On va bien rire maintenant ! Une correction pour ce sale morveux, Lézard ou pas !

Le type n'avait pas non plus bonne mine, son bras avait été mordu férocement, et la plaie semblait douloureuse. Les morsures d'homme sont surement pires que celles d'un chien féroce. Et quand l'homme est féroce... Dans sa main libre, le marchand tenait une petite arme qu'on appelait tekken. Il semblait que Kuan avait essayé de s'en servir sur lui, mais c'était sans compter la poigne costaude du gars. Le gamin se tenait prudemment à distance de la lame, l'ayant enduite de poison la veille.
La marche des deux loustics était donc assez comique, Kuan se déplaçant en zigzaguant pour éviter le bras ballant tenant le tekken, et le marchand avec son visage rouge de colère tirant son oreille, et grimaçant par à-coups.


Mais j'pas fait exprès !

Il tentait de se défendre comme il pouvait, avec sa langue.

- Non bien sûr que non.

Le gamin sembla se détendre brièvement avant :

- Cela fait juste un mois que tu choures dans ma réserve, sans payer !

Kuan se raidit, mais se fit jeter à terre. Il roula dans la poussière et s'arrêta contre un mur, qui le stoppa. Précipitamment, il se replia contre et toisa l'adulte d'un de ses regards, celui profond et mauvais qu'il n'adresse qu'aux personnes qu'il classe comme "méchante".

C'pour mes copains ! T'y as qu'à vendre moins cher, et on y achèterai ! Mais t'y les arnaques, moi j'sais compter !

Dans le Cloaque, personne n'était vraiment gentillet. Le marchand trichait aussi.

- Ah oui, et 36 paires de baffes tu sais combien ça fait ?

Pour toute réponse, le fauve-Kuan cracha vers la figure du gars, haineux. La grosse main partit, et assena une gigantesque torgnole dans la face du morveux, dont la tête cogna contre le mur violemment.

...

Quelques instants plus tard, un gosse, couvert de bleus et le nez en sang, se trainait dans les ruelles. La guerre était déclaré !
Tout d'abord... trouver l'informateur.


Appel à PNJ (ou PJ) numéro 1, on recherche une taupe bien renseignée sur les cultures de riz ! Toute personne voulant jouer un témoin de la scène ou une personne dérangée par le vacarme est également la bienvenue

_________________
--Tsukiko


Dans la pénombre de son échoppe miteuse, Tsukiko dit le Claudiquant accumule les bocaux aux contenances douteuses et les informations de toutes sortes. De l'arrière-boutique, il n'est pas rare d'y voir détaler un gamin des rues, le poing serré sur un bout de papier de riz d'une importance aussi capitale que mystérieuse.

Personne ne sait réellement ce qu'il fabrique vraiment, tapi nuit et jour dans les deux pièces de l'étrange taudis. Pourtant, si d'aventure on venait à en franchir le palier pour y faire affaire, il arrive généralement que l'on reparte avec ce qu'on était venu y trouver...
Kuan
Ce palier, notre petite tête brune le franchit. Son visage était encore tuméfié, mais le plus bizarre était qu'il ne souriait pas. Kuan sans sourire c'est comme un soleil sans rayon. Il resta près de la porte après que celle ci se fut refermée, un peu effrayé par l'obscurité plus qu'il ne voulait l'admettre. A dix ans et demi, le noir fait encore peur.

L'Boiteux ! J'y ai une affaire à faire 'vec toi.

Précautionneusement il sortit de sa petite bourse deux crottes de nez célèbres et les plaça dans la paume de sa main. Puis le morveux sortit son dernier larcin. Il lui avait valu d'autres écorchures mais ça valait le coup. Kuan le garda serré dans son autre main, attendant que l'homme montre son visage.

T'là ?

Sa voix ne tremblait pas, mais il n'avait qu'une envie c'était de partir de là, et vite. Le gamin serra les poings et releva le menton pour se donner de l'importance.
_________________
--Tsukiko


Une voix étouffée s'éleva des tréfonds de l'obscurité, et l'on entendit le raclement de pas lourds s'approcher, accompagnés des "toc... toc" du bâton du Claudiquant.

Qu'est-ce qu'on m'veut...?

La silhouette voûtée sortit progressivement de l'ombre, dévoilant un visage grimaçant et torturé, et un long corps courbé drapé dans une mauvais étoffe de lin brunâtre. La lippe tombante et mauvaise, le marchand observait le garnement qui avait fait irruption dans son antre.
Kuan
La porte, la porte... où est la porte ? Ah là. Le gamin s'y appuya pour se rassurer, prêt à détaler comme un lapin au moindre mouvement dangereux du type.

Des infromations. Sur Masufumi, l'marchand de Udon.
En échange j't'y donne ça.


Il ouvrit sa main, dévoilant un bijou brillant qui lui avait couté la peau des fesses. Oui il avait du jouer au toboggan sur le sol, ça fait mal. Il rajouta deux petites crottes de nez.

J'y veux savoir chez qui l'achète sa farine, qui qui fait l'blé pour sa farine, chez qui y l'fait ses pâtes, pis aussi qui qui achète son udon. J'y veux aussi savoir c'qui sa namoureuse et tout ses copains.

On parlait affaire, il se sentait plus rassuré, et un sourire jaillit du visage enfantin.

J't'y payerai bien, promis ! J'y suis Lézard.

Lézard, voilà qui ne pouvait mettre en doute sa parole. Car oui un Lézard n'est pas sans valeur.
_________________
--Tsukiko


Le petit morveux... Alors comme ça il venait faire son espion et récolter des informations sur le gros Masufumi, huumm... S'avançant à pas traînants en direction du mioche, le marchand au regard torve pencha sa silhouette voûtée jusqu'à ce que son regard soit à hauteur des pupilles aux lueurs enfantines. Il resta ainsi un bon moment, à le scruter sans relâche, épiant les émotions du pauvre Kuan d'un air mauvais.

Puis, d'un geste sec, il arracha le bijou scintillant et le porta à quelques centimètres de son nez, sourcils froncés.


Mmh...

La pierre précieuse semblait être authentique. Il attrapa le môme par un pan de son vêtement, brutalement, et l'entraîna dans les profondeurs de la boutique. Une fois hors de portée des oreilles indiscrètes, il relâcha sa poigne pour rejeter le petit Kuan (Si, l'est petit!!) et le laissa, planté là, tandis qu'il lui tournait le dos, trifouillant de nouveau dans ses bocaux. S'exclamant, il en tira un parmi les autres, au contenu oblongue et blanchâtre. Les mains tachetées de lie de vin ouvrirent le couvercle, et une odeur fétide s'en échappa aussitôt, mélange rance de mort, d'alcool et de moisi entremêlés... Y plongeant la main, il en ressortit les restes d'un petit serpent, décoloré à force de tremper dans l'horrible mixture. En grommelant, il commença à en découper quelques fines lamelles...

Je devrais te forcer à en avaler une ou deux tranches, toi qui te prétends des reptiles, sale petit morveux. Hmm?

En ricanant, l'homme sortit des herbes qu'il commença à réduire en poudre à l'aide d'un petit pilon noirâtre, avant d'y intégrer la chair précédemment découpée, pour la broyer elle aussi... En réalité, il était simplement apothicaire à ses heures perdues, vendant à la sauvette d'étranges remèdes aux recettes connues de lui seul. Mais son savoir n'avait d'égal que sa cruauté quant il s'agissait de terrifier les enfants. Heureusement pour Kuan, il avait eu la présence d'esprit de lui apporter de quoi calmer ses tendances psychotiques, et c'est sans cesser de travailler ce qui était désormais devenu une sorte de pâte verdâtre que le marchand repris la parole...

Cet imbécile de Masufumi achète sa farine chez le vieil Akitaka, pas que sa farine ne soit de haute qualité, mais depuis qu'il n'y voir presque plus rien, on peut au moins lui en voler autant qu'on lui en achète. Son moulin est un vrai palais pour les courants d'air, si tu veux mon avis.

Ses pâtes, il les fait lui-même, qu'est-c'que tu crois! Il est bien trop proche de ses sous pour payer quelqu'un pour ça, pardi! Il habite dans la ruelle de la marée sanglante, près de la bicoque du fou qui balbutie.

Qui achète son udon...?


Le marchand commençait tout de même à perdre patience.

Ca c'est facile, tu n'as qu'à te poster près de son échoppe et surveiller les allers et venues, tu auras bien vite la réponse que tu cherches, petit paresseux!!

Les seules femmes qui partagent sa couche sont les trois péronnelles de mauvaises langues, Ylei, Fu et Lii.

Et "tout ses copains", comme tu dis... C'est un homme très seul, tu sais. Trop malhonnête pour être vraiment entouré.


Grimaçant un sourire, il poursuivit.

Il y a bien Fuyuki, cet ivrogne sans nom, qui accepte encore de lui tenir compagnie lorsqu'il est trop ivre pour distinguer encore qui il a en face de lui... Mais c'est tout. A ma connaissance, du moins. Si tu en découvres plus... Reviens m'en parler, tu ne le regretteras pas.

Retroussant les lèvres en un rictus hideux, il le chassa d'un geste de la main.

Et maintenant file! Je t'ai assez vu.
Kuan
Le coeur de Kuan battait fort quand le visage de Tsukiko s'approcha du sien, le scrutant comme s'il pouvait voir toutes les bêtises que l'enfant avait pu faire. Il sursauta brièvement quand l'homme lui arracha le bijou des mains, et s'en voulut aussitôt. Le gosse n'aimait pas montrer qu'il avait peur, et enviait ses ainés qui gardait un sang froid à toute épreuve. Puis la vieille main lui chopa le haut de son haillon et le tira vers l'arrière boutique. Le morveux d'habitude si bavard ne disait plus un mot, tant il était tétanisé par le personnage en face de lui.

L'air de rien il réajusta la toile sur ses épaules quand le boiteux consentit à le lâcher. Kuan ouvrit alors de grands yeux stupéfaits devant ce qu'il considérait comme une vraie caverne d'Ali Baba. Des trucs dégeux partout ! Un petit sourire jaillit sur le visage du gamin. Il allait surement y revenir ici pour piquer de quoi faire des peurs bleues aux gens du quartier.


Je devrais te forcer à en avaler une ou deux tranches, toi qui te prétends des reptiles, sale petit morveux. Hmm?

Kuan secoua la tête de gauche à droite vigoureusement. Hors de question d'avaler ce truc ! Attentif il le regarda malaxer la mixture savamment, attendant que l'homme dévoile ses secrets. Et le savoir finit par lui être apporté.

Le gamin ne nota rien, il n'était vraiment pas doué dans la prise de notes de toute manière, et enregistra toutes ses informations dans sa mémoire qui était bien plus grande qu'il ne le laissait croire. Un plan prit forme dans l'esprit tordu du petit Lézard. Lequel ? Hé ho et le suspense dans tout ça !


Et maintenant file! Je t'ai assez vu.

Un soupir de soulagement échappa au morveux, content de n'avoir pas été coupé en rondelles.

Merci M'sieur.

Téméraire, il se permit une pique bien à lui, avant de claquer la porte derrière lui :

T'y devrais y manger ta bouillie, p'tèt tu seras moins moche !

C'est qu'il avait eu tellement peur dans cette bicoque qu'il fallait bien se venger un petit peu non ? Courant dans les ruelles il se mit à rire, content de sa blague infantile, et soulagé d'être sorti de cet endroit. On a beau être Lézard, à dix ans on a aussi un paquet d'imagination et quand on se trouve dans ce genre d'endroit... ça travaille dans la p'tite tête !

Tout d'abord, trouver sa petite bande de copains. Kuan n'était pas idiot, il ne travaillait jamais seul. Les copains ça sert dans les missions de vengeances. Enfin la bande des Terreurs appelait ça "Opération Zozo". Il y avait : la Teigne, Gros Molard, Dégeu, Casse-cou, Pif-Paf, l'Oiseau, Qu'une Main et Kaeru. Je ne vous les décrit pas, ils sont connus maintenant. Kuan tomba sur l'Oiseau en grande discussion avec Casse-cou sur le prochain toit duquel il sauterait pour apprendre à voler.


- Mais t'bête ! Si t'sautes de celui-là, t'pourras pas te rattraper si tu tombes !
- C'toi le bête ! J'tombes jamais moi !
- Si tu tombes !
- Nan !
- Si !
- Naaaaan

...
Konéné !

Casse-cou avec la main de l'Oiseau dans les narines adressa soudain un sourire à Kuan, tenant la tête de son adversaire qui tentait de lui donner un coup de pied dans le ventre.

Kon' Kuan !
'Lu !


Les deux morveux arrêtèrent de se battre et se rapprochèrent de leur leader, tout sourire.

Tiens je l'ai eu la vieille !*laisse tomber une bourse bien garnie dans la main de Kuan*
Et moi j'trouvé par où faut passer pour entrer chez le baka qu'a tapé la Teigne !
G'nial !
*range la bourse dans son hakama*
J'besoin de vous pour y faire de l'espionne-age de Masufumi. Faut y regarder c'qui qui achète ses udons. Pis vous y mettrez ça dedans son étal !

Les deux gamins s'étaient renfrognés à la mention du nom de l'autre nouille. C'est qu'ils ne le portaient pas dans leur coeur, alors un grand sourire répondit à Kuan et ils prirent les tripes de grenouilles, heureux de pouvoir faire du tord à ce Masufumi.

D'accôrd ! C'comme si c'tait d'jà fait !

Et les deux larrons filèrent à toutes jambes, cherchant encore à savoir si l'Oiseau tombe ou pas.

Kuan devait maintenant résoudre un problème important. Où se trouve ce Akitaka, le marchand de farine ? Il allait falloir faire tout les moulins... Le gamin donna un coup de pied dans un caillou qui se trouvait sur son chemin, les mains dans les poches et le nez vers le sol.


Pff... C'dur d'y faire l'ninja.

Si vous avez envie de jouer un des pnjs de ce RP, mp ! Comme une cliente trouvant les tripes de grenouilles dans l'étal de udon...

_________________
--Casse_cou


Ouééé ! C’moi le premier !

...brailla Casse-cou, essoufflé mais victorieux, en débouchant au coin de la rue des Cormorans Ivres.
L’Oiseau suivit de près, haletant exagérément.


Nan !! T’as triché ‘vec ton raccourci !

Chht !

Sans prévenir, l’aîné força le cadet à se baisser et se planquer avec lui derrière la charrette du meunier. A quelque distance, le rebutant Masafumi, posté devant son échoppe, scrutait d’un œil torve le passage des gueux, des malfrats et des gosses, tout particulièrement.

Si l’gros nous n’attrape, on prend cher ! On fait comme Kuan il a dit. On y voit qui l’achète ses udons et pis on part.

L’Oiseau hocha silencieusement la tête. Les rossées de l’infâme artisan étaient connues de réputation douloureuse par la marmaille du quartier.


[ Une demi-heure plus tard ]

Les minutes s’égrenaient, la rue se renouvelait de passants, mais toujours aucun client devant l’étal du gros Masafumi. Les deux enfants étaient postés de part et d’autre de la rue, le premier toujours derrière la charriote, le second caché contre le mur de torchis de la bâtisse d'en face, derrière de grands paniers d’osier. La moue boudeuse, la joue reposant sur une paume accoudée pour l’un et pour l’autre, appuyée contre les tresses grossières de l’osier, ils s’ennuyaient ferme, les deux gosses.
Casse-cou eut subitement une idée.


Hé, psst ! L’oiseau ! On joue au cui-cui ?

Le cui-cui, vous connaissez ? Le jeu consistait à siffler un passant depuis une cachette et de compter le nombre de pauvres bougres qui, distraits par l’appel, levèrent le nez et vinrent se cogner contre tel poteau de bois ou tel autre passant marchant en sens inverse...
Kuan
Pendant ce temps...

Kuan fit tout les moulins du coin. Évidemment, ils n'en sortirent pas intacts. Quelques rats apparurent subitement ici et là, causant des peurs paniques chez les meuniers, au grand plaisir de Kuan. Faut bien joindre l'utile à l'agréable !

Puis il tomba enfin sur le bon moulin. Comme à une habitude bien rodée, il alla droit au but et accosta une personne qui chargeait des sacs de farine dans un chariot.


Konéné M'sieur !
Vous y connaissez Akitaka ?
J'y une affaire à faire 'vec lui.


L'homme était bien la personne recherchée. Il déposa son sac de farine dans le chariot et se tourna vers le gamin.

L'a pas l'temps.

Le mioche eut un long soupir plein de sous-entendus. De sa poche, il sortit un beau rat en pleine forme, qui ne demandait qu'à être glissé dans les stocks de blé.

C'i bête, pasque Fred l'a faim lui.

Il allait lâcher la bestiole, quand...

Appel à PNJ numéro 2 !

_________________
--L_oiseau


Le visage du cadet s'éclaira brusquement. Il sauta sur ses pieds et applaudit dans ses mains.

Ouais ! On fait ça.

Sentant qu'il aurait du rester discret, il se rassit l'air de rien à côté de Casse-cou, et prit un air très sérieux. Cet air qu'ont les enfants quand ils préparent une bêtise, ou quand ils vont devenir le daimyo de toute la terre dans leurs jeux fantasques.

J'siffle moi !

Il sortit soudain les viscères de grenouille que Kuan leur avait donné. C'est que c'est pas très agréable d'être assis dessus. L'Oiseau jeta un regard inquiet vers l'étal.

C'toi qui mets dedans ! Moi j'suis blessé de la guerre.

Ouais, depuis qu'il avait sauté depuis un toit lors de la guerre Ashikaga/Lézards dans le Cloaque, il s'y croyait.
--Kerya
Kerya venait comme à son habitude faire son marché et s'arrêta devant la boutique de ce boulanger...

Pas qu'elle l'appréciait vraiment et elle y entrait rarement dans sa boutique d'ailleurs. Celle ci n'était pas des plus propres...Masafumi qu'il disait s'appeler...

Bref, elle n'avait pas le temps ce jour de courir chercher son udon ailleurs aussi elle pénétra dans la boutique, ne prenant pas la peine de s'essuyer les pieds, l'état du sol laissait lui aussi à désirer.

"Konni Masafumi...san, dix udons s'il vous plait !!"

Il lui fit signe de se servir elle même comme souvent il le faisait d'après les 'on dit'.

Kerya s'approcha donc de l'étal et tata brièvement les petits udons quand sa main alla à la rencontre de quelque chose de visqueux et chaud...

Elle ne put s'empêcher de pousser un grand cri

"haaaaaaaaa !!!"

Et de le voir s'approcher

"que se passe t'il ?"

Kerya Attrapa la chose et lui montra tout près de son visage

"Espèce de sâle porc !! Baka !! Vous êtes écoeurant !!"

Et de sortir dehors à toute vitesse en brandissant les viscères de grenouille, car c'est bien de cela qu'il s'agissait, des viscères de grenouilles.

Kerya se mit à vosciférer et à crier à qui voulait l'entendre ce qu'elle venait de trouver sur l'étal tandis que Masafumi san essayait de l'arrêter.
--Casse_cou
[ Peu, très peu, auparavant ]




Peuh ! N’a’porte quoi... Si toi t’es blessé d’la guerre, moi j’a’ suis le prochain Dayimiyo de toute la terre...

Bien sûr que Casse-cou cédait au jeu du titre honorifique autoproclamé par son frangin. C’était fait pour ça, les grand frères, non ?
Et puis il connaissait bien la frousse inavouée de son petit frère pour le terrible et crapuleux marchand.
Il empoigna l’enchevêtrement écrabouillé, froid et gélatineux des tripes d’amphibies que lui tendait l’Oiseau en arborant l’exact sourire de circonstance.


Vazy, à toi, siffle ! Le premier à deux, qu’on dit.

Les deux gamins scrutaient les allers et venues depuis leur cachette. La ruelle était parsemée d’obstacles potentiels pour le promeneur non averti ou… temporairement distrait.

En voilà un, justement. Le genre gros, courtaud et bourru, à la calvitie précoce et qui louchait légèrement.


Pfffffiiiiiiiit !
(cui-cui)
Passant : Mouh ?
Poutre de bois : *Blonk !*

Ouaiiis ! Et d’un !
Allez, à moi !


Un, ou plutôt, une autre passante en vue. Celle-là porte un kimono élégant et joliment brodé, contrastant avec la couche exagérée de poudre de riz qui servait à camoufler son acné pré-pubère.

Pfffiiiiiiiiiiiuuuuuiiit !
(cui-cui)
La coquette : Ô ?
Marchand ambulant au ras du sol : Maaarhh ! ‘Pouvez pas faire att--
La coquette (en tombant): Hiiiii !
Le sol : *Shflon !*

Yosha !
Mon tour, mon tour !

Autre cible en vue : Un grand homme à la musculature sèche, à la stature osseuse et aux traits faciaux crispés.

Pfff pffffiiit !
(cui-cui)
Le revêche : Hn ?
Roue de charrette : ...
Autre passant : ...
Marchand ambulant au ras du sol : ... ?
Carcasse de poulet qui pendouille : ...

Ah crotte !
T’l’as pas eu ! A moi... non... attends.


De l’autre côté de la rue apparut une silhouette que Casse-cou reconnut immédiatement comme cliente occasionnelle du marchand. Kerya... il avait entendu son nom, à cette ménagère, le jour où le gros Masafumi lui avait collé une bonne raclée dans l’arrière boutique, pour avoir chipé des biscuits sucrés fourrés à la pâte de haricots rouges.
Il se tourna vers le cadet, l’œil vif.


On s’retrouve au terrain vague ! File!

Ni d’une, ni de deux, alors que son frangin détalait en sens opposé, Casse-cou bondit hors de sa cachette et fonça vers l’étal. Aussitôt que le marchand eût repéré le jeune garçon, approchant en trombe, il retroussa les manches de son kimono, l’air mauvais.

Diiii-version !

Casse-cou se rua contre l’homme revêche, qu’il croisa dans sa course folle, et le bouscula de toute ses forces contre Masafumi. Profitant de la mêlée, il plongea au passage les délictuelles tripes, peu ragoutantes, dans le bac de udons, peu fraîches, puis continua sur sa lancée.
--Masafumi
OUCH!!

Le marchand s'apprêtait à accueillir une cliente de son sourire obséquieux lorsque la stature haute et sèche d'un homme vint s'écraser contre sa bedaine flasque visiblement contre son gré. En se frottant la tête d'un air soudain gêné et confus, le marchand grommela une vague excuse et recula devant celui qu'il raya mentalement de la liste de ses clients potentiels. A peine eut-il le temps de se retourner vers la jeune femme que... Ses hurlements stridents le firent sursauter.

Que...? Quoi!? Que se passe-t-il? Non, non! Ne criez pas, ma... attendez!!!

Masafumi était en rage. Les gosses avaient retourné son étal, souillant tout son udon de sang et de viscères puantes. La cliente était repartie, furieuse, et son tapage avait attiré les regards réprobateurs des passants. Sûr que ça n'allait pas aider à son commerce, ça, encore. Déjà que les rumeurs murmuraient déjà à qui mieux mieux que sa marchandise n'était pas de première fraîcheur... Satanée vermine!!

Dans un énorme craquement de bois qui se brise, le marchand abattit ses poings boudinés sur le fragile étal, éparpillant l'udon ensanglanté aux quatre vents.


Ces petits morveux!! Je vais... je vais... en faire de la bouillie!!!

Le visage cramoisi, les veines du cou et du front saillantes, il s'élança à la poursuite de la marmaille...

Revenez ici, bande de sales petits lâches!! Je vous aurai!! Je vous aurai!!!
Kuan
[Plus tard]

Le coup d'éclat de Casse-Cou et l'Oiseau les avaient rendus célèbres chez tout les gamins du Cloaque qui avaient aussi Masafumi en horreur. Ils avaient bien rit, après la frayeur de se faire attraper, bien sûr. La nouvelle blague consistait à se promener avec des viscères de grenouille près de l'étal du marchand. Celui-ci, furieux leur courait alors après, laissant les udons à disposition pour la petite main qui n'attendait que ça. Le bande des Terreurs mangeait ainsi à leur faim, et ce n'était pas plus mal.
Mais Kuan n'en avait pas fini. Il avait décidé de se venger, et comme tout bon Lézard, ne s'arrêterait qu'après avoir réduit son ennemi en cendres.

Il tentait d'amadouer ce meunier Akitaka, qui ne s'était pas laissé impressionné par son beau rat Fred. Le malheureux avait d'ailleurs fini sous une fourche.
Tous les jours le gamin allait au moulin et le regardait moudre son blé. Il s'asseyait dans un coin et restait là des heures et des heures. L'homme finit par s'habituer à sa présence, et le dialogue par s'ouvrir.


Cherche joueur pour jouer Akitaka

_________________
--Akitaka
Le vieux meunier passait ses journées sous le soleil arrassant. Inlassablement il passait la lourde meule de pierre sur le blé ramassé durant la saison.

Puis il enfournait la farine ainsi constituée dans un grand sac de lin qu'il stockait au sec.

Il était presque aveugle le vieillard, c'est pourquoi au départ il avait pris le garçon pour un sac de farine mal rangé qui trainait dans un coin. Mais à chaque fois qu'il s'en approchait, le sac avait, lui semblait t-il, disparu. Il haussait alors les épaules en se disant qu'il commençait sérieusement à perdre la tête.

Ce n'est que plus tard qu'il pris conscience de la présence de jeune garçon. Bougon comme il était, il ne lui avait pas adressé la parole estimant que s-il voulait apprendre le métier, il se devait d'observer.

Il avait donc, en fin maître, affiné ses gestes, même si sa farine restait de qualité fort médiocre, puisqu'il ne faisait pas la distinction visuelle entre un grain de blé et un grain d'orge ou encore un caillou.

Un matin, il estima que le jeune garçon était fin prêt pour son apprentissage. Et oui, le vieux ne se doutait aucunement des intentions du môme. Aussi il s'approcha de lui et fourche à la main, la lui tendit.

Sa voix avait un timbre grâve et il ne se formalisait pas avec la politesse.


Faut ranger les foins à vendre pour les bêtes gamins. Tu te crois assez solide pour ça mon gaillard?
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