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[RP]Bien pris qui croyais prendre

Kuan
Le gamin prit la fourche avec un sourire qu'on aurait pu prendre pour un sourire ravi, alors qu'il pensait seulement que la vengeance était proche. Un sourire de petit diable tout compte fait.

Ouais ! J'suis fort moi, savez M'sieur.

Tellement fort, que bientôt ta farine, le Masafumi n'en voudra plus.
Il fit le larbin pendant quelques jours encore. Rangeant le foin, passant un coup de balai par ci par là... Puis, enfin ! Il découvrit le stock destiné au marchand. Ashitaka lui faisait confiance, et il y avait de quoi : Kuan abattait bien du boulot, et suivait les instructions facilement. Sauf qu'il ne faut jamais faire confiance à un Lézard, s'il n'a pas donné sa parole.

Un jour, alors que le meunier était parti en livraison, la Terreur passa à l'attaque. Des beaux vers de farine dans les poches... Attendez d'où ils sortent ceux-là ?

Un peu plus tôt, dans ce quartier malfamé qu'est le Cloaque.

- 10 kobans !
- 100 !
- 11 kobans !
- 90 !
...
- 50 ?
- Tope là, gamin.

Le dealer disparut, empochant l'argent volé précédemment. Suffit d'avoir les contacts.

Les vers de farine sont des petites larves qui se nourrissent de... farine. Ils furent parsemés dans les sacs du meunier pour le marchand, avec un large sourire victorieux.

Restons calme le temps que le charme opère...

_________________
--Masafumi
Deux heures du matin, au Cloaque, boulangerie du marchand...

Les yeux encore collés par les dernières bribes du sommeil pâteux et foudroyant des alcooliques, Masafumi traînait des pieds, en se dirigeant vers son atelier. En marmonnant quelques jurons indistincts, il débouchonna d'un coup de dents une bouteille de saké frelaté et s'en jeta quelques lampées, histoire de ne pas s'être levé pour rien.

Les sacs de farine étaient là, tassés contre le mur en rang d'oignons, prêts à l'emploi... Il les déversa, un à un, dans le grand pétrin. Rougeaud, en sueur, il s'écroula à terre, et termina sa bouteille, épuisé par l'effort fourni. Un moment passa, laissant sa lourde respiration bovine s'apaiser peu à peu.

Enfin, avec une paresse manifeste, il se remit sur ses pieds, et versa eau et sel sur la farine, afin de commencer à pétrir la pâte. Il plongea ses mains grassouillettes dans la mixture, et y alla gaillardement, inconscient de...


AAAARRRRGLLLL !!!!!

Des milliers de gros vers blancs, pris au piège de la farine devenue grumeleuse sous l'effet de l'eau, gigotaient et grouillaient entre les paumes qui pétrissaient. Au bout de quelques giclées visqueuses plus tard, le gros marchand finit par se réveiller tout à fait, et réalisa qu'il n'avait encore craché aucun mollard dans la pâte, et que la consistance gluante qui s'empêtrait sur ses doigts était de tout autre nature... animale, pas séminale, bande de petits malins. Avec un haut-le-coeur de dégoût profond, il hoqueta, une main crispée au bord du pétrin, et, révulsé, propulsa l'intérieur acide, bileux, de ses tripes dans la bouillie déjà infâme. Les hoquets ne semblaient plus vouloir se calmer, tordant les boyaux de l'homme d'une douleur de fer, alors que ses yeux injectés de sang, exorbités, ne pouvaient se détacher du spectacle morbide offert à sa vue. Ces vers, livides, agglutinés dans une frénésie de mouvements obscènes, noyés de vomissure, le narguaient de leur multitude aveugle.

Et, soudain, l'homme s'arracha à sa contemplation, et, s'emparant d'un sac de jute de farine vide, le jeta violemment dans la cuve, avec un beuglement enragé.


RAAAAAAAAAAHHHH !!!! MAIS POURQUOI ????!!!

Le cœur plein de palpitations frénétiques et désordonnées, et le cerveau en jachère, il se précipita dehors, courant au hasard des ruelles, dans le noir, se heurtant ici et là à un tonneau, à une poubelle éventrée, ou encore à plus ivrogne que lui... Après quelques centaines de mètres, le souffle court, il s'échoua, anéanti, dans une gargote miteuse.

La nuit entière se déroula ici, laissant notre marchand vidé, le regard creux, incapable de se ressaisir. Le sort s'acharnait contre lui, et la folie le guettait...
Kuan
Le môme était presque satisfait. Presque. Après avoir détruit le travail de Masafumi, il comptait bien aussi détruire sa vie. Et pour cela, une drôle de mission de surveillance s'installa. Voisin au marchand, vivait celui que tout le monde surnommait le Fou. Kuan évitait ce coin-là, par prudence élémentaire. Mais quand on veut se venger il faut savoir payer un prix.
La Teigne, Gros molard, et Qu'une main était également de la partie. Mais tant que lui ne serait pas rentrer dans ce qui allait devenir leur poste de surveillance, ils ne le suivraient pas. La Teigne le poussa dans le dos avec un "T'as peur?" pour qu'il se décide. Ce qu'il fit. Après un dernier regard vers le monde extérieur, il poussa la porte de la bicoque du fou, pas très rassuré.


Y'a... Y'a quelqu'un ?

Pnjs à jouer : La Teigne, Gros Molard, et Qu'une main

_________________
--Yoshiro


Les mômes ne se sont pas faufilés dans la baraque depuis plus de cinq minutes qu'un sifflement tranche les airs, matérialisé par un très mince couteau à la lame courte, mais mortellement pointue et aiguisée. Une voix plate et sans timbre la suit à la trace, fixée sur l'idée qu'elle poursuit.


Cette vieille enflure me le paiera, oh oui, c'est certain, elle me le paiera très cher, même. Je ne me ferai pas avoir de cette façon, elle paiera, oui, oui, paiera, oui, elle paiera, c'est sûr...

L'homme se déplace ainsi, de telle sorte que le lancer de couteau précède constamment ses pas. Les derniers échos de sa phrase se perdent toujours dans la spirale obsessive de son dangereux chaos mental. Il n'hésitera pas à lapider quiconque osera faire intrusion dans son intérieur, mais est profondément sourd, non pas à cause d'une quelconque déficience auditive mais du fait que l'homme est si constamment plongé dans ses gouffres délirants qu'il en perd contact avec la réalité.
Kuan
Le môme se figea net. Son coeur battait à toute allure, et il avait les yeux écarquillés. A un centimètre de son visage, un couteau venait de se planter. Et un beau hein ! Bien aiguisé, qui coupe.

Le Fou s'approcha de lui, et récupéra le poignard sans même jeter un regard vers lui. Kuan s'arrêta de respirer, le regard fixé sur le visage du fou. C'est seulement quand l'homme s'éloigna en marmonnant qu'il se permit d'aspirer une bouffée d'oxygène.

Le gamin entrouvrit à nouveau la porte, faisant signe à ses compagnons terrifiés qu'ils pouvaient le rejoindre. Les mômes se faufilèrent discrètement dans la baraque sombre, et se collèrent au mur. De là la planque pouvait commencer. Sauf qu'ils n'arrivaient pas à détacher le regard du taré, dès fois qu'il remarque leur présence...

Kuan se pencha pour murmurer :


On y dit y'en a deux qui surveillent le Fou, et deux qui y surveillent l'marchand baka. Faites-y pas vos tapettes.
_________________
--Gros.molard
Gros molard et ses deux accolytes, Qu'une main et La teigne, attendaient derrière la porte que Kuan leur donne le signal pour entrer.

Gros molard, sur ce coup là, avait décidé de prouver aux autres sa valeur et donnant un coup de coude à La teigne, il lui murmura

hé, sur ce coup là, c'est moi qui entre le prem's !

oubliant que le premier à être entré dans la place c'était Kuan justement. Celui là même à qui il voulait montrer qu'il n'avait peur de rien, lui, Gros molard.
Depuis quelques temps, il était devenu un peu la risée de ses camarades. Son surnom de Gros molard, il l'avait acquis y a quelques temps déjà, son unique exploit.
Ce jour là, ils avaient décidé avec les copains de faire le concours du plus gros crachat et avaient pris pour cible l'étal de fruits et légumes du marché. Ils s'étaient alignés devant : Kuan, La teigne, Qu'une main, Casse cou, l'Oiseau et lui, autant dire une bonne partie de la bande et une fois le marcahnd le dos retourné, ce qu'il aurait jamais dû faire, les gamins au signal firent partir en un jet, le plus gros molard qu'ils purent et eurent juste le temps de regarder qui avait lancé quoi.

Un rapide coup d'oeil avait suffit pour identifier le gagnant et fier comme un paon, le gamin avait gagné le surnom de Gros molard...

Depuis cet exploit, plus rien, et du coup, lui qui avait pensé devenir le bras droit de Kuan s'était vu prendre la place par d'autres.
Aujourd'hui, il était convaincu que cette place lui revenait de droit, oh, il demandait pas la place de chef! Kuan, le lézard, ne se laisserait pas faire et aucun gamin ne relèverait le défi. Aussi la place de second lui suffisait amplement.

pousses toi de là La teigne !

Mais La teigne ne voulait rien entendre et ne voulait pas bouger de là.
S'ensuivit alors bientôt un début de bousculade entre les deux mômes

c'est ma place

non la mienne

laisse moi passer d'abord, c'est
toujours toi qu'est là


non !

C'est ce moment là que choisit Kuan pour leur faire signe d'entrer, ce que s'empressa de faire Gros molard, bousculant La teigne tandis Qu'une main suivait docilement.

Chuut !

qu'il osa même recommander aux autres

On y dit y'en a deux qui surveillent le Fou, et deux qui y surveillent l'marchand baka. Faites-y pas vos tapettes

moi moi j'surveille l'fou

les yeux rivés sur l'homme non loin de là, sourd comme un pot sûrement mais on le disait dangereux
Voilà une bonne occasion de prouver qu'il avait pas peur, qu'il était courageux Gros molard.

Il poussa son compagnon La teigne et lui murmura

t'es même pas cap toi de le surveiller

C'est que La teigne quand même il en avait de la force et en cas de pépin, il pourrait être utile.
--La_teigne


Tu parles, qu'il est pas cap'! Il bouscule son copain en maugréant des jurons entre ses chicots déjà noirs, et file d'une traite rejoindre les moutons de poussière sous une table encombrée d'un bric-à-brac innommable.

L'aventure devient jeu, dangereux c'est certain, mais haletant. Les gamins finissent par se partager le boulot, retardant parfois à dessein les errances du dingue à travers sa baraque en égarant ses objets, ce qui ne manque pas d'engendrer sa fureur, mais l'ancre aussi plus encore aux tréfonds de ses délires paranoïaques irréels. Des imprécations lugubres s'élèvent des minces cloisons de la mansarde, e se répercutent en échos tournoyants au-dessus des têtes enfantines qui se terrent un peu plus dans leurs cachette, la tête rentrée dans les épaules mais l'air tout de même bravache, pour les copains.

Les couteaux volent toujours, les menaces aux kamis aussi, et les garnements rampent, se faufilent... et épient. Ce foutu Masaafumi est enfin à portée des rôdeurs, et les petits espions en herbe s'apprêtent tout juste à abattre sur lui leur jeu innocemment cruel.
Kuan
Kuan guettait la maison du Masafumi. Mais franchement... Qu'est-ce qu'on s'ennuie ! Le fou subit les conséquences directes de cet ennui, dont la trajectoire se vit soudainement perturbé par des objets impromptus. Les gamins commencèrent d'abord par une petite chaise, puis un vase, puis des baguettes, puis un petit couteau, puis le couteau devient une lame coupante et...

L'voilà !

Kuan poussa du coude Qu'une main qui commençait à s'endormir et à faire des bulles avec la bave de sa bouche.

Il a l'air triste.

Un sourire mauvais étira les lèvres du gosse. Il était content du malheur du marchand. Plus que content.

Maint'nant on va lui faire croire que les kamis lui en veulent.

Une étincelle diabolique s'alluma dans l'oeil du mioche tordu dont les camarades se rapprochaient pour écouter le plan. Le Fou était une cible de choix pour ce coup monté. Pauvres adultes...
_________________
--Casse_cou


Suivi de près par Kuan et l'Oiseau, Casse-Cou s'est faufilé dans le jardin du gros marchand qui pue, planqué derrière un sac de jute. En un éclair, ils se sont dispersés dans la maison, et empoignent tous les objets que leurs petites mains et fripes crasseuses peuvent contenir, pour les redisperser à l'opposé de la baraque immédiatement. Un immense ouragan s'est soudain emparé des lieux, renversant tout sur son passage, et déplaçant leur menu contenu dans les endroits les plus improbables qu'ils recèlent.

Puis filent, hors d'atteinte du macaque.
Anouky
Akouny venant de l'eau qui fait du bruit, sautillante, sa mouflette bien serrée contre elle, arriva dans une ruelle où nombreux étaient des marchands de toutes sortes.. Elle s'arrêta net devant une étale miteuse où des gosses se carapataient, les poches bien pleines et parlaient mal..

"Ta vu ma poupette.. Z'vais trouver des coupains.."

Se met à courir après les mômes..

"J'vais lui en coller une si elle continue à me toquer la parole en commençant par MA POUPETTE.. JSUIS UN MALE TU COMPRENDS.. UN MALE .. M A L E.. Et arrrrête de courir comme ça.. J'vais vomir.. J'vais te bouffer un doigt.."

S'arrête net, alors que la mouflette faisait des siennes..

"Aiiiiieheuuu ... Vilaine poupette...!!!! M'a fait bobo a mon doigt.."

Attrape par la peau du cou la bestiole et la mord à son tour dans le cou..

"AAAAAAAHHHH C EST UNE DEBILE... ME MORDS... SAUVEEEEEZ MOIIIIII"..

Fourre la poupette dans ses oripeaux, essuie ses mains crassouillette et reprenant sa course après les gamins se met à crier très fort..

"HEYYYY ATTTADEZ MOOOIIIII.... Ze m'appelle Anouky moi.. Pis za grande moi.. Pis ze serche des coupains moi.. Pis y a poupette.. Pis moi ze veux zouer avec vous.. Pis ...

Essoufflée s'arrête quelques instant pour reprendre son souffle, sans quitter des yeux les mômes qui se carapates..

"Maiiiis Heuuuu... Atttadez mooooooiiiii..."
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Dis y que ze suis pitite pour voir....!!!
Kuan
Le marchand Masafumi était enfin rentré chez lui. La journée avait été horrible. Il n'avait pas réussi à faire un seul udon convenable avec cette farine avariée, et ceux qui lui restaient avaient fait fuir les clients. L'homme était déjà désespéré quand tout à coup la porte de chez lui s'ouvrit dans un grand courant d'air.

Wazartata !

Devant la porte se tenait une silhouette vêtue d'un drap noir haute comme un homme, et dont les membres gesticulaient bizarrement. Sa tête était couverte d'un masque qu'Amaya aurait reconnu aisément. Une voix profonde retentit.

Je-suis-le-kami des maAarchands.

La silhouette tangua dangereusement vers lui. Si le marchand avait de l'oreille il aurait entendu un "Aïe ! Tu m'fais mal aux épaules".

Tu as été mééééchant, trop méééchant. Alors les kamis m'envoient te punir !

Soudain la baraque du marchand se mit à bouger. Des coups sourds sur les murs, des cris, des bibelos qui se mettaient à voler, les volets qui claquèrent... Des petits malins s'en donnaient à coeur joie.
Le marchand déjà à bout se mit à hurler de terreur. Il finit par s'enfuir, bousculant la silhouette qui s'étala dans la poussière.

Des éclats de rire retentirent dans la pièce, alors que le marchand s'exilait de cette satané ville de malheur. Deux petits bosses sous le drap noir continuaient à jouer aux fantômes.


Je suis le mauvaaaais kaaaami !
J'vas vous maaaangeer ! Miamiamiam !
Aaaaaaaaah !
Un kami !


La bande des Terreurs se mit à courir dans tout les sens, continuant leur jeu innocent qui ne l'était pas tant, s'appropriant la nouvelle cabane qui serait bientôt le Repère aux kamis.

Pour sûr, les marchands du Cloaque ne les embêterait pas de sitôt. Il ne faut jamais provoquer la vengeance d'un Lézard, si petit soit-il.

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