Brisson.
Ouvert à tous!
[Sous les pavés, la plage.
Saoul les remparts, ]
Voila déjà une semaine quil sétait engagé dans la milice des bébévoles. Oui... bébévole comme avait dit la merveilleuse chef des sentinelles de Poitiers. Brisson ou Bribri pour quelques intimes navait pas hésité le temps de caler une chope quand on lui avait demandé de participer à la défense de sa nouvelle ville. Et il a la descente rapide le Brisson. Bon daccord, depuis... il avait un peu le sentiment de sêtre fait avoir être bénévole 5 jours sur 7, ne remplit pas la bourse. Mais il voyait le bon coté des choses : Promenades au clair de lune sur les remparts et observation des étoiles, initiations aux techniques de défense et les pauses-tisanes entre chaque tournées (Là je parle des tournées de ronde, pas celles de bières ahem... ahem). Zavez compris que le Lorrain, ben il commençait à se plaire dans sa nouvelle ville. Puis son bénévolat sétait retrouvé récompensé puisque Sainte Boulasse venait de le visiter 3 jours de suite. Si c'est pas un signe du destin ça...
Ce soir là, après sa pause-tisane il avait quitté la taverne particulièrement achalandé par la faune locale agglutinée autour des chopines. Il laissait derrière lui, l'ambiance des noctam-bulles ou les barones et les gueux ont comme point commun d'être finalement tous des bavards assoifés tirant leur bibine d'un même tonneau. Tous égaux devant un verre plein de bulles? Enfin... non, puisqu'il y en a qui supportent les bulles moins bien que d'autres. Mais ca n'a rien à voir avec le port d'une couronne. N'est ce pas?
D'un pas tranquille et marchant presque aussi droit qu'une ligne de chopes vides, il remontait la grande rue pour reprendre place au sommet des remparts. Après avoir gravi l'escalier de pierre, le jeune lorrain se retrouve patrouillant sur le chemin de ronde et observant la campagne environnante à travers les ouvertures de lenceinte fortifiée. La nuit était plutôt fraiche alors que lhiver tirait sur sa fin mais ne semblait pas vouloir encore quitter le Poitou. Le jeune homme remonta son col pour se protéger du froid. A ses cotés lépée pendait bien rangé dans son fourreau lui apportait une présence rassurante bien quil nait pas du tout lenvie de devoir sen servir. De toute façon, les consignes étaient simples : On patrouille et on rapporte ce quon voit . Il n'était pas question de sortir la lame du fourreau et risquer une vilaine coupure. Cest pas quil soit un lâche, mais il voulait éviter de rentrer un soir chez sa logeuse Pétronille en laissant une flaque de sang sur son plancher, histoire de ne pas trop tout salir à chaque fois.
En arrivant vers le mur Est, le jeune sarrêta quelques minutes pour observer le paysage nocturne figé dans le temps. L'Est... de là ou il était arrivé avec ses souvenirs du passé. Hors des murs de la ville, le calme régnait alors que la nuit n'avait égrainé que quelques heures. Profitant de la solitude, le jeune homme escalada le muret de pierre et grimpa sur la courtine. De là haut, une vue imprenable à l'horizon, de celles ou le beauregard peut se perdre pendant des heures à contempler la nature. Ah! Justement en parlant de nature....
La voute étoilée d'un ciel sans nuage ou les points scintillants dessinent des formes insolites qu'on ne pourra jamais saisir. Pourtant, il y reconnaissait facilement cet amas d'étoile plus brillantes que toutes les autres... euh...comment il s'appelle déjà!? Ah oui... la grand barrique.
Bruit feutré d'une cordelette qui se dénoue peu à peu.
Regard qui se baisse et parcourt l'horizon.
Les yeux qui s'habituent et distinguent au loin un chat sauvage, à moins que ça soit un renard qui traverse rapidement la route. L'animal ralentit quelques mètres plus loin, puis s'immobilise, semble s'écraser jusqu'à se fondre dans la terre. Soudain le chasseur bondit et part dans une course poursuite débusquant un lièvre. Un renard lancé dans une allure folle jusqu'à ce qu'il cloue sa proie au sol. Sourire sur les lèvres du jeune homme. Il devine la suite.
Bruissement d'un tissu retenu qui glisse lentement sur la peau.
Nuit tranquille, nuit paisible, je te respire et je te hume.
Petit crépitements qui claquent et grésillent sur les flaques d'eau glacée, juste là...sous les remparts.
Le vent frais de la nuit qui s'insinue sous l'étoffe entrouverte, la soulève légèrement et caresse la peau d'un voile frissonnant.
Soupir de soulagement que laisse échapper le jeune homme. Sentiment de liberté et envie de siffler.
Ah! La nature...