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[RP] Quand le présent accouche de l'avenir

Lylla

[Une arrivée sans trompette ni tambour]

Enfin Compiegnes élevait devant eux ses remparts !

Que ce voyage avait été long... La blonde regrettait amèrement, que ce qui devait être un moment agréable ce soit transformer au fil des routes, en ce qui pourrait ressembler à un chemin de croix.

Il fallait bien avouer que dès le départ, les chaos d'un chemin peuplé de nid de poule, ajoutaient à la présence des plus envahissante de ce qu'il était ici convenu d'appeler un "excédent de bagage", avait ôté tout son charme à l'escapade prévue.

Quitter Reims, dans ces conditions qui plus est, c'était révélé des plus difficiles et c'est dans un silence relatif, emportant quelques souvenirs qui lui tenaient chaud mais toute tournée vers l'avenir qui se profilait à l'horizon, que Lylla avait laissé ses compagnons de voyage, le Duc de Champagne et la brune Ambassadrice Lorraine s'entretenir à longueur de temps.

Leur collusion, sans doute du a quelques points communs prenant leur source en Empire, avait laissé à la blonde toute latitude pour prendre la mesure des transformations qui s'effectuaient en elle. La future mère, suivant moult conseils longuement prodigués pensait enfin un peu à elle, et il fallait bien l'avouer au petit locataire qu'elle hébergeait depuis maintenant plusieurs mois.

Le passage du poste de garde mis un terme aux pensées toute féminine.
Après le désert de Varennes, la douce agitation qui animait les rues de la ville était un vrai régal, et il tardait au Prévôt de pouvoir aller si promener, prendre à sa façon le pouls de la cité.

Des chambres avaient été retenu dans une auberge du centre. L'établissement présentant l'avantage d'être résolument bien tenu, tout en offrant à ses clients des services de qualités. Sitôt la voiture arrêté, les occupants quittèrent l'habitacle, Lylla n'étant pas la dernière à s'appuyer sur la main fort galamment offerte par le Duc. A peine ses pieds eurent ils retrouvé la terre ferme que la blonde serra doucement les doigts dans les siens avec un ravissant sourire.

Merci Ta Grasce. J'espère que tu ne m'en voudras pas de t'abandonner en charmante compagnie, mais je voudrais pourvoir faire un brin de toilette avant d'aller me dégourdir les jambes en ville.

Un discret signe de tête en guise d'au revoir à la brune, avant de relâcher la main ducale.

Tu sais où me trouver si tu as besoin de moi. Un clin d'œil discret ponctua ses paroles. Le Duc et l'ami devant suffisamment la connaitre pour savoir quels seraient les premiers lieux à recevoir sa visite.

Un coup d'oeil au ciel avant de rentrer dans l'auberge lui apprit que le temps était venu et qu'il fallait quelle se hâte.

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Lylla

Après une revigorante petite sieste, reposée, rafraichie, ses bagages fort gentillement rangés par l'épouse de l'aubergiste, qui découvrant son état de grossesse avancée avait décidé de se montrer au petit soin pour la jeune blonde qui aurait pu être sa fille, Lylla ressortie de l'auberge en début d'après midi.

Le soleil de Mars brillait haut dans le ciel, posant une multitude d'éclat scintillant sur les pierres de la ville. Chaudement enveloppée d'une cape de laine, la blonde se mit en route. A petits pas feutrés, elle parcourait les rues de la ville, découvrant son ambiance, ce qui faisait son charme, les visages souriant qui accueillaient les étrangers.

Passant d'échoppe en échoppe, le cœur léger de retrouver un semblant de liberté loin de l'atmosphère étouffante du carrosse, le regard emplit d'une assurance toute nouvelle quand à un avenir qui lui paraissait soudain retrouver un éclat longtemps disparu, il semblait à la belle que les douleurs de la maternité cédaient le pas au plaisir de se promener ainsi.

Quelques courses étaient tout du moins à l'état du jour. D'abord trouver un forgeron. Renseignement pris auprès d'un tavernier, elle confia au meilleur artisan de la ville le stylet qui avait quitté sa chevelure. Profitant de la chaleur de la forge, la blonde le regarda affuté la lame, avec une précision digne de sa réputation, il rendit tout son tranche à l'arme. Sa bourse bien garnie qui vint se loger dans la grande main travailleuse n'était que la juste récompense du travail fournit.

Le stylet rangea au fond de la besace, la prévôt repris sa promenade pas si hasardeuse que cela. Un artisan, puis un autre... Les pièces changeaient de mains, au fur et à mesure que les emplettes s'accumulaient.

L'astre solaire avait commencé à descendre dans la voute bleu quand l'enseigne de l'auberge réapparut. Regagnant sa chambre, Lylla évita de se renseigner sur la possible présence du Duc, sachant que l'emploi temps de ce dernier était rigoureusement rythmé.

Sitôt la porte close, la blonde envoya sa cape sur une chaise, ses gants et son chapeau ne tardant pas à la rejoindre avant de déballer ses affaires.
Aseptiser la lame du stylet à la caresse brulantes des flammes qui dansaient dans l'âtre fut la première des choses qu'elle fit. Une fois re glissée dans le fin fourreau, elle la déposa sur la table de nuit, tout comme la fine cordelette de soie, et le morceau de bois que bientôt elle glisserait entre ses dents.

Un soupir de soulagement souleva sa poitrine. Si Lylla ne voulait pas de la présence d'un inconnu, tout médicastre soit il au moment de la naissance de son enfant, elle veillait malgré tout à avoir à porter de main tout ce qui lui serait nécessaire pour accueillir le nouveau né.

Fredonnant d'une voix douce une vieille chanson, elle esquissa deux petits tours sur elle même, simulacre de pas de danse, avant de poser sur la commode, bien en vue, le petit animal de tissu achetait durant sa ballade

Ma mère chantait toujours, la la la
Une chanson d'amour
Que je te chante à mon tour
Ma fille tu grandiras
Et puis tu t'en iras
Et un beau jour
Tu te souviendras à ton tour
De cette chanson-là.....

Tout en continuant de chantonner, la future mère ouvrit un petit coffre emporté tout spécialement en prévision de l'évènement.
A l'intérieur, rangé comme autant de petits trésors la layette de l'enfant, les vêtements étaient soigneusement pliés. A coté, la couverture qu'elle avait tricoté dans l'abri paisible du Petit Mesnil, reposait avec les draps amoureusement brodé durant les soirées solitaires à Reims.
Posé sur le dessus comme un pied de nez au hasard, les petits chaussons dont la couleur indiquait clairement les espoirs de la future mère sur le sexe de son enfant.

Rassurée que tout soit parfaitement en ordre et prêt à accueillir sa petite merveille. Lylla referma la porte derrière elle, bien décidé à aller faire un bon repas et à passer une agréable soirée, dut elle même le faire seule.

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Lylla

A peine avait elle descendu l'escalier amoureusement entretenu qui reliait l'étage à l'agréable salle commune de l'auberge que le narine de la blonde frémirent aux douces odeurs qui venaient de la cuisine vous ouvrir l'appétit.

Inutile d'aller chercher plus loin ce que l'établissement semblait pouvoir offrir, délassant sa cape sur un siège, Lylla prit place à proximité de l'âtre.
L'accorde aubergiste, ne perdit pas une minute pour apporter à sa protégée une chope de sa meilleure bière lui glissant au passage Régalez vous, en plus c'est bon pour les montées de lait !

La blonde laissa entendre un petit rire complice, songeant qu'effectivement il lui faudrait sous peu s'inquiétait de nourrir régulièrement l'enfançon, et que cela occuperait si ce n'est des journées déjà relativement chargées, au moins des soirées longues à mourir. La fraîcheur du breuvage coulait dans sa gorge, alors que perdu dans ses pensées, la jeune femme remettait encore une fois en cause ses décisions.
Rester encore était il en fin de compte le bon choix ? Devrait elle longtemps attendre, patienter, s'accommoder ?

Sans quelle s'en rende compte la lassitude avait gagner du terrain, à se battre contre le courant, elle avait finit par s'épuiser et cela, bien peu de gens s'en étaient aperçu. Habituée désormais à vivre dans l'ombre et le silence, la blonde ne parlait plus à personne, dissimulant ses états d'âmes derrière un sourire qui était devenu une seconde nature, son armure.
Arrivée quasiment à la fin de ce mandat, contrainte enfin à prendre quelques repos afin de respecter la promesse faite, elle savait que ce voyage était en quelque sorte une dernière étape à franchir.

Si toute naissance marquait un nouveau départ dans la vie, un renouveau, celle ci l'était encore plus qu'on ne pouvait le supposer de prime abord. Reposant sa chope sur la table, le froissement du parchemin dans sa poche lui rappela la présence d'une lettre qui ne la quittait plus. S'en saisissant délicatement, elle relut encore une fois l'écriture élégante qui couvrait le velin.

Par la porte restée ouverte de la cuisine, Gersante, l'aubergiste, jetait un œil sur sa cliente pendant que l'omette cuisait doucement.
Faut dire qu'elle l'aimait bien la Gersante, sitôt qu'elle avait vu son ventre rond et les cernes qui ombraient ses yeux, elle avait décidé de la prendre dans son giron. Bien sur elle n'était qu'une femme du peuple et la blonde sentait le délicat parfum de la noblesse, mais cette petite lueur de tristesse qu'on lisait dans ses yeux, toutes femmes ayant un jour aimé un homme la connaissait, et c'était pas un titre quel qu'il soit qui pouvait changer cela.

Le cuisson du repas l'a rappela à ses fourneaux.
Elle a sourit Gustave ! L'omelette retournée, ce fut un coup de hanches généreux qui bouscula le bonhomme. Tu entends ? La prévôt, elle a sourit ! J'sais pas pourquoi mais c'est bien la première fois depuis qu'elle est là !
Lui prenant son gobelet d'eau de vie et vida la gorgée restante d'un trait en marquant s'étouffer.
Si c'est pas Dieu possible, si belle Dame toute seule ! Et le rustre qui lui a mis un enfant dans le ventre, il est où c'lui là ?

Comme d'habitude la cuisinière s'échauffait toute seule. Son mari le sourire tranquille sous sa moustache poivre et sel, la laissait faire, la regardant s'activer et invectiver, la terre, le ciel et le Très Haut.

Encore un cavaleur, j'te l'dit moi ! Si la bouche était bavarde les mains étaient actives, complétant le plateau d'une belle omelette baveuse garnie de cèpes et de gésiers, le vert tendre d'une salade venait compléter la palette de couleurs qui s'achevait sur la délicatesse d'une pomme au four joliment caramélisée. Tsss c'est bien les hommes ça tient ! Aller courir après de vulgaires breloques quand on possède pareil trésor !

Ce fut finalement le brave homme qui n'avait jamais levé les yeux sur une autre que sa moitié, qui fit les frais de la commère.
Pffff z'etes tous pareil tiens ! Lâchât elle avant de disparaitre avec son plateau.

Lylla absorbait dans ses réflexions, aurait certainement rit malgré certaines vérités, du monologue qui s'était tenu à son propos, mais quand le festin apparut devant ses mirettes étincelantes, la missive avait était soigneusement rangée, et c'est de bon cœur qu'elle attaqua son repas solitaire. Pendre soin d'elle et penser à ce nourrir correctement, voilà encore une promesse de tenue !

Le brouhaha tranquille des conversations des quelques clients qui se trouvaient là, accompagnèrent le festin qu'on lui avait préparé avant que repue, la blonde ne se décida à aller faire un dernier tour dans les tavernes du centre ville, espérant y croiser quelques visages connus

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Lylla

[A quelques jours de là...]

L'ennui... voilà le mal qui la rongeait ! Il lui avait fallut cette soirée solitaire pour enfin mettre un nom sur ce mal pernicieux. Bien que fort agréable il manquait à Compiègnes des compagnies qui lui étaient chères.
Souriant avec ses compagnons de taverne l'après midi c'était finie dans la bonne humeur, mais il manquait à ses journées, à ses nuits, ces moments de complicité qui avait un temps rythmaient sa vie.

C'est au beau milieu de la soirée entre les taquineries des uns et des autres, les sourires échangés que l'évidence lui était apparue. Ces instants là s'en étaient allé sur d'autres chemins. Et comme s'il s'était s'agit d'un signal, comme s'il lui avait fallut se rendre à cette évidence, ce fut à cet instant précis, alors que les six coups de prime sonnait au clocher de l'église, qu'une première douleur lui traversa les reins.

La journée avait pourtant était calme et la blond s'était astreinte à se reposer, allant même jusqu'à garder le lit plutôt que de se rendre à Jouarre où elle avait été invité pour l'ennoblissement du Commissaire au Mines. Si un pigeon avait suffit à se faire excuser, le volatile ne pourrait ce soir lui être d'aucune aide pour regagner l'auberge.
Voilà déjà quelques jours que l'enfant en son sein était descendu, Lylla s'était ouverte au père de celui ci de ses craintes de voir approcher la délivrance, toutefois, seule ici elle ne voulait pas prendre de risque et préféra regagner sa chambre.

Elle gardait de la naissance de son premier né le souvenir de plusieurs heures de souffrance, aussi prit elle son temps, s'arrêtant pour s'appuyer contre le mur de pierre chaque fois qu'une contraction pointait son nez, étonné tout de même qu'elles soient si proches. La blonde ne sut jamais si un ange là haut avait veillé sur elle, mais à peine avait elle franchit le seuil de l'auberge où les tenanciers installé prés du feu buvaient tranquillement une tisane, qu'un hoquet de surprise souleva sa poitrine, sa bouche s'ouvrant sur un OHHHH étouffée avant qu'elle n'ai pu les saluer.

Dame vous allez bien ? L'inquiétude se lisait sur le visage de la matrone quand délaissant son époux elle se porta vers sa cliente à l'immobilité d'une statue.

Je.... J'ai.... J'ai perdu les eaux ! Sous les jupons féminins de fins sillons ruisselaient désagréablement sur ses cuisses formant au sol une petite flaque limpide, signe que la nature avait commençait son œuvre.

En deux temps trois mouvements Gersante pris les choses en mains, en même temps que le prévôt dont elle avait accroché la taille dès sa surprise passée. La conduisant vers l'escalier elle harangua son époux.

Gustave fait chauffer de l'eau, beaucoup d'eau !
Ha ! Descend aussi le berceau des enfants du grenier et fais le reluire, il va reprendre du service !

[Derrière une porte close ]

Lylla ne remercierait jamais assez l'avenante aubergiste car cette nuit là c'est à ses côtés qu'elle la vécut.

C'est cette dernière qui la ramena dans sa chambre, l'aida avec une douceur toute maternelle à se dévêtir pour enfiler une vaste chemise masculine avant de préparer la couche et d'aider la parturiente à s'installer quand les douleurs devinrent trop forte pour celle qui faisait les cent pas dans la chambre, n'hésitant pas à s'accroupir pour facilité l'avancée du travail et soulager ses reins martyrisaient.

Les minutes étaient devenues des heures sans que la blonde en eut conscience, seulement suspendue aux lèvres de Gersante qui forte de ses cinq enfants lui prodiguait force conseil. Gustave avait bien émis l'idée en déposant un seau d'eau chaude derrière la porte d'aller quérir le médicastre, mais c'était une volée de négation qui lui était parvenue, Lylla refusant de voir un inconnu entre ses cuisses quand bien même se serait sa profession ! C'est qu'elle était plus têtue qu'une mule la blonde quand elle s'y mettait !

Et c'est peut être son entêtement qui justement lui permis de faire face cette nuit là à l'absence de la personne dont elle avait secrètement espéré la présence. Le besoin de se prouver qu'elle pouvait y arriver toute seule.

Quand les contractions s'accélèrent, suivant les recommandations de l'aubergiste, elle tentait de respirer rapidement, laissant la douleur traverser son corps sans essayer de la retenir, et en moins de temps qu'il n'en fallut pour le dire y envie de pousser irrépréhensible la saisit.

A demi allongé sur le lit, le regard affolé, ses doigts si fermement accrochaient au arabesque métallique qui ornaient la tête du lit que ses jointures en blanchissaient, ses genoux remontaient, paniquée à l'idée que les choses se passent si vite, elle ne put retenir le cri de douleur qui lui déchira la gorge avant de se mettre à pousser de toute ses forces.

Après l'avoir rassurée mieux quelle avait pu, la matrone comprenant que la délivrance approchait avait posé sur la couche le nécessaire que la prévot avait eu la précaution de préparer et pris place entre les cuisses féminines.

Allez on y va... poussez ! Poussez ma belle ! .... Plusieurs poussées ne donnèrent rien de probant et l'aubergiste peinait de voir la blonde le visage rougit par l'effort incroyable que demandait une naissance, les mèches en batailles qui après s'être échappées de sa natte collaient à présent à son front couvert de sueur.

Elle l'encourageait du geste et de la voix, étonnée que personne ne se soit encore inquiété en entendant crier la jeune femme avant de songer que Gustave ne devait pas être très loin, quand une nouvelle poussée plus productives que les autres lui mena le rouge aux joues.

Vous y êtes ! Je vois ses cheveux ! Respirez... Et poussez ! Poussez ! Poussez !!!! Làààà doucement respirez.....

Lylla ne criait même plus, haletante, le souffle court, la gorge en feu et cette impression qu'on lui déchirait les entrailles Je n'en peux plus....

Tssss pas de ça hein ! Allez encore une fois ! Respirez.... Bloquez et poussez ! Encore encore encore .... ! Oui !!!!!!!!!!!!!

Lylla cru sa dernière heure venue ! Bloquant sa respiration elle mis toutes les forces dont elle disposait encore dans ce qui lui semblait être une véritable combat, celui qu'elle menait au côté de son enfant pour le mettre au monde, et soudain se fit finit ! Un hoquet de surprise en sentant l'enfaçon quitter son ventre et le sourire radieux de l'aubergiste qui accueillit cette vie nouvelle.

A peine s'en était elle saisit que le nouveau né poussa son premier cri, comme s'il déjà il voulait montrer au monde qu'il avait autant de voix que sa mère !
Soupir de soulagement des deux femmes et larmes de bonheur de celle qui de son lit vivait cet instant comme le plus beau des cadeaux.

Son précieux fardeau enveloppait dans un linge propre, Gersante rayonnante de bonheur posa l'enfant sur le sein de sa mère, les laissant se découvrir, s'apprivoiser, après avoir pourtant passé de long mois dans la plus grande intimité. Se faisant le plus discrète possible pour ne pas troubler cet instant, elle se noua le fil de soie et d'un geste sur, trancha le dernier lien qui rattachait encore la mère et l'enfant.

Alors que la nature finissait son œuvre et que Gersante les délivrait, Lylla les larmes roulant sur ses joues, caressait du bout des doigts la petite frimousse encore toute fripée de son enfant. Elle avait ce besoin primaire, presque animal de le sentir, le toucher, l'embrasser pour enfin faire taire tout ces cauchemars qui l'avait hanté durant des mois.

Ces premiers instant passés, il fallu toute la douceur de celle qui s'était improvisait sage femme pour qu'elle puisse s'occuper de la toilette de la mère et de l'enfant.

Quand les dernières traces de l'accouchement eurent disparues, elle se permit de s'assoir sur le lit à coté de la madone qui pour la première fois allaitait son enfant.

Soudain timide, l'aubergiste se racla la gorge quand Lylla lui serra affectueusement la main.
Merci Gersante... Je ni serais pas arrivée sans vous.... Nous vous devons beaucoup...

Pfff !!! N'allez pas dire des sottises va, ça va vous faire tourner le lait ! Même si désormais elle la sermonnait, la blonde savait que derrière cette façade se cachait une cœur énorme... Et elle n'était pas prête de l'oublier !

Dites.... Cette petite merveille.... Vous savez comment vous allez l'appeler ?

On voyez bien qu'elle mourait d'envie de poser la question mais ne savait pas trop si elle pouvait se le permettre malgré les heures qu'elles venaient de partager.

Alors qu'au cœur du village l'église sonnait les douze coups de minuit, dans la douce chaleur de la chambre, Lylla adressa un sourire radieux à l'aubergiste, et aurait bien voulu que comme le son des cloches s'égrainant de village en village, les clochers aient pu chanter le prénom de cet ange dans toute la Champagne.

Capucine.... Elle s'appelle Capucine....

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