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[RP] La Résolution

--Camarde
Le front fripé de Ernest Granjolin, dit la Camarde se plissa une fois de plus tandis que ses dents déchaussées se serraient de rage.
Son poignet filiforme trembla devant la pression lente et impassible de l'énorme bras de son adversaire...

Le bandit leva alors ses yeux vers son adversaire plus vigoureux pour tenter de percer à jour sa stratégie. Il croisa le regard bovin et légèrement strabique du gigantesque bossu dont la lèvre tordue pendait légèrement laissant apparaître sa bouche ouverte....
Il rusait, c'était sur...Derrière cet air stupide se cachait un véritable stratège du bras de fer...

Ses yeux...les siens...Ses yeux...Bon sang...Un filet de bave naquit sur les lèvres du puissant bossu et heurta la table. La Camarde ouvrit la bouche et sentit son bras se tordre sous l'impact...Il avait encore perdu...


- Bon dieu Adonis comment tu fais ? explosa Grandjolin.

Comment était il possible que lui, La Camarde, bandit réputé en Terre Bourguignonne, vainqueur du siège de Dijon, détrousseur de légende, perde fasse à ce demi-humain ridicule et tordu, à l'intellect aussi développé qu'un bulot frappé de débilité légère ?


- Guaurr. répondit l'être difforme en haussant les épaules, magnanime

- C'est bon, tu l'as gagné ton lait de chèvre... répliqua la Camarde en haussant ses maigres épaules....
Furieux il se rassit à la table d'à coté seul, jetant de temps à autre un regard méprisant en direction d'Adonis qui lapait bruyament son breuvage...
Par les putains d'Aristote, pourquoi avait il quitté la Bourgogne pour ce bourbier puant qu'était le Limousin ?
--Haine_ecarlate



L'homme marchait d'un pas lent, tête recouverte, dans les rues sales de la basse-ville de Limoges. Quel endroit navrant, içi on voyait là toute la bassesse humaine qui puisse exister ; Catins, voleurs, fous, boulassés se cotoyaient dans un spectacle moribond.

Quelques pestiférés étaient encore dans la boue, morts bien évidemment.
La seule chose que le ténébreux pouvait apprécier içi-même c'était ce silence et cette sécurité politique.
Au moins içi il n'avait presque plus à supporter les débats venimeux et les procès attendus qui ne lui donnaient envie que de se taire pour mieux y réfléchir.

Devait-il faire marche arrière maintenant ?
Regard sur la route boueuse derrière lui, éclairée par la sainte clarté lunaire... Non, c'était déjà décidé. Il fallait faire face au mal qui le rongeait à petit feu et crever l'abscès d'un moyen ou d'un autre.
La seule question qui demeurait était comment...

Il rabattu un peu plus la capuche et la cape pour mieux cacher son visage légèrement fourbu et creux par le voyage en cheval ; Aux aguets à chaque croisement de ruelles, chaque homme ou femme s'approchant un tantinet trop de sa personne, ou même aux ombres qui fusaient parfois de ci de là.

Içi on pouvait facilement perdre la vie oui et ça il n'en était pas question, surtout par un batard quelconque, il savait manier la lame et la dague avec finesse et précision le sombre homme... Non pas un Maistre d'Armes mais un vétéran. Puis il l'avait connu cette vie auparavant, ce n'était qu'un retour aux souces les plus basses de l'Homme.

Puis il aperçût enfin ce qu'il recherchait, une taverne où peu allaient vu le son derrière les murs, légères clartés, quelques coins sombres pour discuter en toute quiétude...
"Le Bouge à Pratchett"...

La porte s'ouvrit dans un gros bruit de gonds, les quelques badaux tournèrent leur tête devant l'inconnu qui vient d'entrer. Pas de bonsoir, ni de sourire, ni de regard dans les yeux... Un simple tour de vue des silhouettes présentes et un geste de la main au tavernier pour l'arrêter dans sa course aux écus, il ne venait que pour trouver quelqu'un de précis...

Il se dirigea vers une première tablée où trois puants discutaient de leurs aventures peu religieuses. Il mit fin aux palabres ragoutants en posant ses deux grandes mains gantées de cuir sur le bois craquelé de la table.


Je viens içi pour un renseignement... Connaissez-vous une personne capable de rendre un service "spécial" ? Je paie grassement.

Le plus gros des trois ouvrit la bouche avant de se resservir un godet

V'la encore un autr' timbré les gars !

Puis le plus petit argumenta

Moi j'sais rien du tout, j'veux pas de crasses !

L'homme tourna donc la tête vers le dernier qui était en pleine réflexion, un malin apparemment

Y'en a bien un içi mais... j'la mémoire courte mon seigneur...

Cinq écus volèrent sur la table que le sournois s'empressa de prendre dans un sourire, la langue se délit ainsi en bas

'Voyez le grand musclé là c't' Adonis ! Puis juste à côté c'l'homme qu'il vous faut ! Ernest Granjolin, "la Camarde" pour les intimes ou les contrats juteux...

Le puant lui montra la tablée où était assis le Ernest en question dans un ricanement puis s'approcha des oreilles du sombre homme pour lui souffler

C't'un grand bandit, il a même pû à c'qu'il paraît enlevé la duchesse Armoria et a participé à la mise à sac de Dijon... Mais bon dîtes rien hein... J'veux pas me réveiller chez Aristote d'main midi.

Léger hochement de la tête de la part du grand homme qui va directement rejoindre le bandit.
A chaque pas il peut mieux jauger celui qui lui rendra ce doux service, celui qui mettra un terme à cette folie...
Enfin tout proche de lui, il ne lui laissa pas le temps de lacher une seule parole qu'il lui sussura quelques mots.


Il parait que vous êtes l'homme qu'il faut pour les travaux bien payés, si nous pouvions en discuter un peu plus à l'ombre sur une table en coin ?

La voix restait glaciale, il n'avait aucune envie d'être un tant soi peu gentillet. Une vengeance à accomplir... Un ange dêchu caché dans l'ombre préparant son plan d'attaque.
--Camarde
" Tu vieillis tas d'os" se disait le brigand, ruminant sa défaite...
C'était pourtant vrai qu'il vieillissait depuis la mort de Fulbert, et qu'il vivait sur une gloire aussi fanée que ses dents...
Ses crocs jaunis mâchèrent la viande séchée avec rage. Qu'est ce qu'il n'aurait pas donné pour un mauvais coup...
Trancher trois gorges pour deux écus et demi et une miche de pain, il en avait soupé.
Son poignard dessina machinalement une spirale sur la table de l'auberge, et il prêta attention à l'encapuchonné qui venait de rentrer.
Encore un de ces nobliauds qui venait chercher une ribaude sans vouloir être reconnu...

Pourtant son oreille attentive avait capté un fragment de conversation, et ce fragment...contenait son nom.
S'il s'agissait d'un garde, il finirait derrière la taverne, les boyaux à l'air...
A moins qu'il ne s'agisse....Il s'approchait.
Sa main se crispa sur le manche du couteau


- Il parait que vous êtes l'homme qu'il faut pour les travaux bien payés, si nous pouvions en discuter un peu plus à l'ombre sur une table en coin ?assena l'homme séchement

- On parle le même langage, vot' Seigneurie...ajouta le brigand en esquissant un sourire cruelle.
Il se leva immédiatement pour suivre l'homme.
--Haine_ecarlate



Tout allait bien pour le moment... La Camarde était libre. Au moins il n'allait pas lui faire faux pas par manque de temps.
Il pressa donc un peu plus le pas vers une table bien à l'ombre pour eviter que son visage ne soit trop révélé et pour plus de secret.

Pour délier un peu plus la discussion le grand homme fit un nouveau geste au tavernier pour deux bières tout en espérant qu'elle soit bonne. Il avait le gosier aussi sec que ces dunes de sable fin...

Il profita d'être en avant pour se mettre sur la chaise du fond bien au coin, il n'y avait guère que la fenêtre sur son côté gauche qui donnait quelque lumière grâce à la force de la nature.

Léger soupir, les dés étaient jetés...
Il jugea du regard le bandit. Un physique à en faire pâlir... Presque squelettique, les dents bien jaunies, un regard assez perçant. Etait-ce vraiment le même homme de réputation ?
Un leger rictus parcourut son visage fermé, ses yeux noirs de jais pénétrèrent ceux de la Camarde.

Il préféra débuter, même timbre de voix, mais moins fort


J'ai besoin de vous pour un coup assez énorme... Un enlèvement.

Il laissa quelques secondes de sursis, ses doigts de la main doite effleurant le poignard à sa ceinture...

Et pas n'importe qui, soyons clair, je prends cette affaire très au sérieux et je veux que ce plan réussisse, êtes vous bien l'homme que l'on m'a conté ?
En êtes-vous capable ?


Froid et dur, il se surprenait lui-même à redevenir le sombre personnage qu'il avait été un temps.
--Camarde
Granjolin frémit. L'homme venait tout simplement de lui proposer un retour dans les Affaires par la grande porte.
Les souvenirs défilèrent dans son crâne chauve, des émotions aussi, le frisson carnassier de l'assaut, le sentiment d'invulnérabilité démente qui accompagnait chaque rapine et l'irrésistible envie de vivre lorsqu'il était traqué...

Il avait autrefois été l'un des meilleurs dans ce rôle : poursuivre sans être vue, disparaître dans l'ombre, sentir chaque souffle de sa proie sans qu'elle ne se doute de rien.
L'homme n'était pas mauvais non...juste chasseur...D'ailleurs il ne trouvait aucun plaisir à tuer, surtout lorsqu'il travaillait avec Lestemain.
Mais cet homme qui était-il ? Pour la première fois, il se posait cette question...Encore une preuve de son âge...
Une morale lui ? Point de ces choses là, non...et pourtant.

Il jeta un dernier regard à l'immonde chose bossus qui bavait du lait derrière son futur employeur.
Qu'était-il devenu ? Par le feu de l'enfer, allait-il continuer à descendre sans cesse ?
Que le mal qu'il incarnait revienne, qu'il sente encore une fois la crainte peinte sur les visages qu'il avait croisé, que son nom soit une nouvelle fois synonyme de frisson et plus d'ardoise mal payée...Oui par le Feu du Sans Nom! Oui par les putains d'Aristote ! Il serait à nouveau l'ombre et la nuit et ce quel qu'en soit le prix....


- Trouvez moi n'importe quel malandrin qui soit capable de manier le couteau comme moi, et je vous jure qu'il finira dans un cul de basse fosse avant qu'il ait eu le temps de comprendre son erreur...
Mais si vous voulez vous offrir le service du meilleur, il faudra y mettre le paquet. Je ne fais pas de sentiment et je n'ai jamais posé de question ; c'que j'aime c'est le travail propre et le bruit des pièces...
Si z'êtes pas content c'est le même tarif, mais vous pourrez courir les routes de France et de Navarre sans trouver celui qui m'arrive au coin des doigts de pied...
Alors c'est quoi ? Une donzelle qui veut pas d'vous ? Je vous la ramène dans la soirée....
--Haine_ecarlate



A l'entente de la réponse de la Camarde, il ferma les yeux, juste une ou deux secondes...
Pouvait-il faire réellement confiance à un bandit de son espèce, n'allait-il pas lui faire faux bond ? D'un côté comment pouvait-il, il restait méconnaissable et voulait garder son identité inconnue.
De toute façon il n'était plus question de retourner en arrière...

Souvenir de ces effluves... De ce parfum qui va s'en aller sans lui.
Pourquoi le passé devait-il ressurgir alors qu'il était si heureux ?
Il soupira, il ne fallait pas y penser, il fallait absolument mener l'entretien avec cet homme qui savait aussi bien manier les armes qu'être discret. Le physique de la Camarde pouvait le rendre confiant sur ce dernier point.

Les yeux se rouvrèrent, une légère lueur pouvait se distinguer, celle de la haine ; cette horrible colère qui vous fait faire tant de mal à autrui mais tant de bien à soi... Oh oui il l'avait bien essayé de l'oublier ce passé où voyages et bandistisme se cotoyaient allègrement.
Mais le destin en avait décidé autrement, bien, alors il allait se venger !

Il expliqua en détails la personne qui servira à son plan


C'est comme je l'ai dit une grande personne... De la noblesse Limousine... Aliénaure de la famille de Malemort, fille de Nebisa.
Vous connaissez ?


Lui il ne la connaissait que de peu malgré qu'il la cotoyait assez souvent. Mais il n'avait cure de cette grande personnalité, tout était bien plus subtil...
--Camarde
Intrigue politique étaient souvent synonymes de deux choses pour un homme comme la Camarde : argent et danger.
Deux termes qu'il avait recherché en vain depuis plusieurs mois déjà.
Le nom fit écho aux souvenirs de Granjolin...Malemort.
Sans doute...lors du siège d'Angers, il avait entendu ce nom : femme froide, dangereuse, implacable...et noble.

La pauvreté apprenait rapidement à un enfant des rues à haïr plusieurs choses : les commerçants qui rendent inaccessibles les biens élémentaires de survie, les gardes dont les coups tannent le cuir lorsqu'à la famine on préfère la survie; et les nobles, qui sont la cause première de ces injustices.
Mais les nobles aussi saignent, il le savait mieux que quiconque, et c'était presque justice rendue que de les faire retourner à la réalité brutalement: eux aussi peuvent perdre des êtres qui leur sont chers uniquement parce qu'ils ont été incapables de les défendre.

La subtilité des nuances, le spectre infini des personnalités diverses, la possibilité même qu'un noble puisse être différent d'un autre échappaient à celui qui n'avait connu que les coups et les ventres creux. Pour lui, l'argent se gagnait par le sang, d'un coté comme de l'autre de la barrière. Qui était vraiment le coupable ?


- J'la connais comme j'connais tous les gens de son espèce, sauf vot' respect. Tous taillés sur le même moule : confits d'orgueil et pas assez malins pour comprendre qu'y peuvent tout perdre du jour au lendemain.
Laissez moi un jour pour tâter l'terrain et j'vous rapporte vot' têtard en bon état ou en tranche, c'est vous qui voyez...
--Haine_ecarlate



La boucle était bouclée, il avait conclu un lien avec un meurtrier il le savait mais s'en fichait complètement. Tout avait été bien réfléchi, dans les moindres détails, moraux, justifiables, respectables...
Plus rien ne l'arrêterait tant qu'il ne mourra pas lui.

La Camarde lui offrait son point de vue, il haïssait les nobles. Bien... Cela allait grandement arranger les choses pour la suite.
Il lui fallait quelqu'un sur qui il pouvait compter et malgré le franc parler du squelletique, tout lui portait à croire qu'il n'y aurait pas faux bond.

Mais il fallait encore creuser le plan, il arrêta le bandit dans son discours de la main tandis que le grossier tavernier servît ce qui ressemblait à de la bière. Quelques secondes de silence et de tatonnement de la cervoise avant de reprendre parole :


Il vous faut peut être plus de détails ? Je ne suis pas noble non, mais j'ai accès à une bonne partie du château... Je connais pas mal de recoins. je crois en vos "capacités" mais laissez moi tout de même vous mettre en garde, ce n'est pas une femme facile.

Il laissa un blanc avant de continuer, simplement marquer la difficulté du contrat

De plus elle est la préférée du Baron Trokinas de Perpezac le Noir, niveau gardes ca devrait aller elle est de nature à aimer la solitude, mais tout de même, prudence avant tout... Vous et moi ne tenons pas à être mis dans les cachots puants aux mains du bourreau attitré du Limousin.

Sa main gantée vint ensuite prendre une bourse pleine, une centaine d'écus à l'intérieur, et il la fît glisser sur la table discrètement. Il laissa le bandit se rendre compte de la somme...

Un jour pour vous rendre compte du terrain et de la noble très bien... Voilà un petit avant-goût de ce que vous pourrez gagner si tout se passe bien.

Puis son regard noir transperça de nouveau la Camarde

Soyons clair, je ne vous ai pas tout dit, c'est loin d'être un travail de pacotille, il y a plus gros enjeu derrière tout ça...

Puis il regarda une nouvelle fois toute la taverne afin de vérifier que nul n'entendra la suite puis préféra se retenir

Mais ce n'est pas l'endroit adéquat pour en discuter pleinement, vous avez mieux que ce taudis où les murs ont des oreilles ?
--Camarde
Foudredieu, la somme était coquette...De quoi rassembler une meute de coquins sans scrupule pour se relancer.
La main squelettique s'en saisit avidement sans même compter : un tel commanditaire ne pouvait pas se permettre de fausse donne...


- Si je n'avais pas un tel lieu, Vot' seigneurie, j'aurais pas fait long feu en Limousin, j'vous l'dit...L'endroit est au...

Le lecteur curieux devra patienter pour le savoir, car le vacarme inhérent à l'ambiance festive et brutale de la taverne empêche malheureusement le chroniqueur d'en savoir plus...

Le Lendemain

Une silhouette glissant à travers la foule se fondait avec adresse dans les rues animées du marché.
Point de costume d'ombre et de capuche; que les véritables professionnels gardent pour le folklore et le touriste avide de sensation, mais de simples fripes de mendiant suffirent à dissimuler la funèbre vision et la rendre aussi anodine que n'importe quel traîne-savate.

Si les informations étaient bonnes, la donzelle passerait par là dans la matinée et les quelques écus dans les escarcelles suffiraient à délier les gosiers aussi assoiffés que bavards et à identifier la future victime...
Alienaure
Limoges et son marché. Elle avait décidé de partir pour Roche le lendemain, au petit matin. Son adjoint s'occupait de tout à merveille, alors autant s'accordait un peu de répit, un bol d'air frais avant de retourner dans le nid aux serpents. Elle devait aller voir le Maire pour faire quelques échanges. Mais pour cela, rien ne valait mieux qu'un petit tour entre les étals pour mieux marchander.

M'dame! Regarde comment qu'elles sont y belles, mes pommes!


M'dame! M'dame! J'ai de beaux cuissots de gagnoux pas cher!

Sourire aux lèvres, amusée, Aliénaure tata la viande séchée.

Si tu te débrouilles pour les faire venir à Rochechouart, je t'en prends une vingtaine.

Oh m'ci m'dame! L'très Haut vous l'rendra!


Si Aristote rendait quelque chose à chaque fois qu'elle avait acheté quelque chose, cela se saurait, songea-t-elle en riant.

Prenant le chemin de la Mairie, elle céda à sa gourmandise et acheta des briochettes tout droit sortie du four. Kamui ne lui en voudrait pas de lui apporter de quoi marchander agréablement.

_________________
--Camarde
La fille avançait parmi les étals en prenant soin de faire un stock de nourriture important...
Son arrivée semblait remarquée et il n'y avait pas vraiment besoin d'aller chercher le renseignement pour connaître l'identité de la cible.

Accroupie près d'un mur , les jambes repliées, le brigand n'en perdait pas une miette..et le nom tomba : Rochechouart.
Par les verrues d'Aristote ! Elle préparait un voyage, vu la quantité de nourriture achetée... Si elle partait demain, tout serait fichu. Il fallait agir cette nuit : l'escorte ducale serait trop difficile à défaire sur les routes...
Le temps était au changement de plan et il fallait avertir son employeur.

Glissant dans l'ombre derrière les pas de la fille, il l'observa s'éloigner vers la mairie.Une fois qu'il saurait où elle dormais, l'affaire pourrait commencer
Alienaure
Entretien municipal fini. Le soleil réchauffa sa peau sur les marches de la Mairie. Contrat signé glissé contre une poitrine couverte de cuir. Tenue largement préférée à celle d'apparat, où dentelles se mélangent à draperies luxueuses. Même si elle devait se plier à une certaine étiquette, elle n'échangerait pour rien au monde sa tenue de cavalière. Parce qu'avec ces simples pièces de cuir, elle avait l'impression que rien ne pourrait l'atteindre.

Bousculée par un coude inopportun, la jeune fille échappa la briochette presque finie qu'elle mangeait. Regard désolé du jeune homme pressé. Tant pis pour la viennoiserie.

Un sourire à chaque planton droits comme des "i" devant les grilles du Château. Petit détour vers les cuisines pour y prendre de quoi grignoter. Montée des deux étages menant aux appartements privés. Plus qu'à se préparer pour la cérémonie du soir. Dernière journée sur la capitale. Demain, retour à Roche.

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--Camarde
La main squeletique prit le petit morceau de pâte entre ses doigts...
Ces foutus rupins s'amusaient à laisser la nourriture aux rats pour trois malheureux grains de terre, comme si leur bouches valaient mieux que celle des autres.

Feignant de fouiller dans un tas d'ordure et mâchant toujours l'amer brioche de la lutte des classes, la Camarde observait...
Les gardes limousins n'avaient pas l'air vifs, et remplissaient leurs fonctions avec le détachement admirables de ceux qui savent que leur soupe les attendra à la fin de la soirée, sans qu'ils aient trop à se fouler.

Pour le reste, si le plan fourni était correct, la chambre d'Aliénaure devait se trouver dans la partie Est du château.
En contournant l'édifice, une autre porte solidement renforcée dans la muraille de garde empêchait tout accès à la cour arrière, mais si son employeur faisait correctement son travail, tout irait pour le mieux : la garde y était très nettement inférieures et les arbres plantés dans le jardin arrière lui serviraient de couverture,la nuit tombée...
Restaient encore quelques préparatifs à faire et il serait prêt à temps...
--Haine_ecarlate



Le Lendemain de l'accord de l'ombre ; Cérémonie d’anoblissement


Il fallait profiter de ce temps. La première partie du plan pouvait enfin débuter...
Seul mais prêt à tout il s'approcha des gardes du castel, tête à nu, nul besoin de cacher son identité pour le moment, missive vide de mots et cachetée dans une main.


Un message pour sa Grandeur Trokinas, c'est urgent ! Je suis...

La simple déclinaison de son identité - accompagnée bien sûr par quelque "lard" avec lequel on graisse les pattes curieuses - suffirent à donner droit au mystérieux homme de pénétrer dans l'enceinte du château de Limoges.
Direction les jardins... Là-bas il pourra être discret au mieux vu l'heure, les servants étant aux fourneaux et les gardes postés et interdits de bouger vu l'évènement héraldique.
Il pouvait remercier la noblesse une fois de plus...

Quelques pas plus tard, certain d'être seul, il pût se dépêtrer de la lourde corde, crochet au bout. Il évalua la distance du lancer et de la montée à faire ; Ca ne devrait pas le changer des entrainements militaires.
Premier essai... Raté. Il ragea, ce n'était pas le moment de perdre du temps. Le second passa de justesse, le troisième fût bon.
Il tira sur la corde pour vérifier la stabilité, tout allait bien.

L'homme entreprit donc la longue montée du mur, tout en priant qu'un servant ou garde ne passerait pas dans le coin. La force acquise par son ancienneté à la COLM était le bienvenue. Combien de cordes avait-il monté et descendu...
Quelques minutes passèrent, une fois en haut il remercia sa bonne étoile pour cette fois. La vengeance a du bon parfois... La corde remontée et enroulée soigneusement, il se dépêcha de rejoindre l'escalier le plus proche.

Depuis quelque temps, il passait la plupart de son temps içi, il avait pu se remémorer la partie du castel qu'il fallait pour accomplir sa première horreur.
Bien sûr rien n'avait été simple, entre achats, incognito et recherches...
Mais il était fin prêt, décidé, quoi qu'il lui en coûte, malgré l'immense déshonneur. Tout ce qui comptait était la réussite de sa folie.

Quelques dédales, cachettes et escaliers plus loin, il arriva enfin à l'endroit voulu. La discrétion n'était pas sa panacée mais il s'était obligé à devenir plus précis et silencieux. Tout allait se jouer maintenant.
Soit il réussissait son coup et tout était une question de temps soit tout était fini...

Une galerie pour archers un peu oubliée, en hauteur de la grande salle d'où se déroule d'habitude les galas nobles. L'endroit était parfait, ni trop loin, ni trop près, cela lui laisserait le temps d'ajuster son tir avec la large zone de vision et il serait assez discret pour avoir le temps de fuir ensuite.

La cérémonie débuta... Avec son flot de récompenses, de surprises, une pointe d'amour même, ce qui ne manqua pas un rappel au sombre homme... Elle... Disparue... Tout ca à cause d'eux... De leur jugement hâtif... Ils lui avaient arrachés ce qu'il lui restait de cœur et ils allaient payés. Première cible : Stannis !

Qu'importe le danger et la folie. Le cercle vicieux l'avait déjà emporté. Plus de retour en arrière.
L'ex-Juge se fît attendre un bon moment, le grand homme craignait même que la possibilité qu'il ne vienne pas à la cérémonie d'anoblissement soit vraie.
Soulagement de dernière minute, le hautain personnage se pointa enfin.

Doucement, l'homme encapuchonné sortît de sous sa cape l'arme de sa première vengeance sanglante : une arbalète de poing, assez petite et discrète pour ne pas être vue des gardes auparavant.
Il l'attacha soigneusement sur l'avant bras. Un simple appui sur une gâchette détendît les ressorts et déplia l'arme. La corde était déjà tendue, un carreau prêt à l'emploi.
Quelques gouttes de poison vint rendre le projectile totalement mortel. Il avait pu se procurer facilement les ingrédients pour...

Il visa, évalua la distance. Même si l'arbalète était imprécise, s'il ne tremblait pas et restait calme l'ex-Juge apprécierait la surprise.

Finalement le Baron Trokinas et le Comte Nicotortue reprirent parole et la cérémonie continua... Vint enfin le signal, l'annonce du fief.
Le cœur bâtait dans ses tempes, tout se figeait, ses yeux fixait un seul homme, noirs de haine et assoiffés de vengeance.
Il ne laisserait pas Stannis prononcer son dernier souhait.


*FchhhhhhhhhhhTCHAK !*

Soupir de soulagement pour l'homme devenu assassin, horreur et cris pour les autres. Le carreau avait traversé une petite partie de la salle avant de se planter dans le dos de l'ex-humain tout court dorénavant. Ce n'était plus qu'une question de secondes pour que le poison vienne terminer le travail, arrêt du cœur à vie...

Il ne laissa pas la joie le submerger, rien n'était encore terminé, et il fallait encore s'enfuir d'içi sans soupçon.
Tout fût rapide, l'arme rangée, l'assassin courût à en perdre haleine en sens inverse de l'aller déjà accompli. Pas de cliquetis d'armures ni de cris derrière lui...
Il fallait descendre en rappel cette fois-ci. Enroulée à un créneau du rempart déjà franchi, la corde pendît dans le vide.
L'homme n'attendit pas plus pour glisser par à-coups, les gants de cuir évitant toutes blessures suspectes.

La fin de la descente fût moins joviale, la corde lâcha quelques mètres au-dessus du sol et l'assassin se ratatina sur le dos; Heureusement rien de cassé, mais une furieuse envie de ne plus retenter un coup pareil.
Il réapparut devant les gardes de l'entrée de l'enceinte en courant, faussement apeuré :


Là-bas ! Un homme vêtu de noir tente de s'enfuir dans les jardins !

Chaque patte graissée fila vers l'endroit indiqué. Le sombre homme n'attendit pas son reste et s'éclipsa loin d'içi. Une fois à l'hostel dans sa chambrette il s'affala sur le lit mis à disposition... Puis afficha un sourire satisfait, avant de comprendre qu'une missive sale était posée sur le bureau devant lui.
Ce n'était que le début, et il ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin... Prochaine cible... Alienaure de Malemort... Et La Camarde pour "associé".
--Camarde
Après-midi précédent l'attentat

La grande silhouette s'approcha du petit homme bedonnant, rouge comme une écrevisse, dont le visage bouffi regardait nerveusement de gauche à droite comme un lièvre pris au piège...
L'adipeux se gratta nerveusement la barbe puis tendit un sac au brigand filiforme, dont l'ombre le recouvrait entièrement....


- Voilà tes affaires Granjolin, une arbalète de poing et le poison...Ecoutes, c'est la dernière fois que je livre ce genre d'article...Vous allez trop loin.

Les sourcils de la Camarde se dressèrent avec suspicion

- Trop loin ? Qui t'as dit ce que j'allais faire de ça ?

Une boule glissa le long de la paume d'adam de l'homme rougeaud

- Personne..Enfin tout le monde...Enfin j'ai entendu des choses...Mais c'est sûrement faux...

- Qui ? rugit le squelettique brigand en plaquant le marchand contre le mur crasseux d'un des taudis des bas-fonds. Le petit homme trépignait, le visage couvert de sueur, presque pleurnichant lorsqu'il souffla quelques mots à l'oreille fripée de la Camarde. Le bandit relaxa son étreinte et laissa l'homme poser les pieds au sol, qui se plaqua contre le mur

- Tu as eu raison pour une chose, Cauvinet...
termina la Camarde...

- Raison pour qui ? Quoi ?

La dague du brigand se planta directement dans le foie du traffiquant, qui s'effondra sur le sol, agonisant....

- C'est la dernière fois que tu livres ce genre d'article....
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