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[RP] La Résolution

--Camarde
L'éclair de la lame se dressa comme un rempart salutaire entre elle et lui...Surpris il recula brusquement, puis éclata de rire pendant plusieurs minutes.
La jeune fille n'en démordait pas et agissait à l'instar de ces animaux qui, agonisant, lançaient désespérément leurs forces dans un coup de dents qui s'avérait parfois fatal pour les chasseurs les plus imprudents...
Mais cette fois-ci, la mâchoire avait claqué dans le vide.

D'un mouvement sec et violent, il tordit le bras de sa victime pour lui faire lâcher son arme et appuya son genou contre son torse.
Le poignard tomba à terre et il le ramassa de sa main libre pour l'approcher du visage couvert de terre et de griffures d'Aliénaure.
Le brigand fît délicatement glisser la lame sur sa peau blanche et le fit circuler près de son nez pour s'arrêter quelques temps sur sa gorge, puis ses yeux...


- Je vais faire une faveur à ton amant, ma jolie...Je vais lui redonner une petite partie de toi même...Mais...Laquelle...Le nez ? L'oeil droit ou le gauche ? Aide moi donc...Aide moi donc à choisir...

D'un coup sec, il tira les cheveux de la jeune femme vers l'arrière, dévoilant un peu plus son visage...

- J'ai trouvé ! exulta t-il d'un air malsain.

Faisant virevolter la dague dans sa main, il saisit l'oreille droite de la jeune fille entre ses doigts et y fit glisser la lame d'un geste rapide...
Le sang jaillit sur ses doigts tandis qu'il levait le trophée à la hauteur de ses yeux...La partie arrondie de chair sanguinolente tâcha un peu plus ses mains crasseuse et le liquide vermillon se noirci immédiatement au contact de sa peau...
Il posa ensuite son regard cruel vers la jeune fille....


- Premier avertissement. La prochaine évasion, c'est ton visage d'ange que j'accroche à ma ceinture...Compris ? ajouta t-il, furieux...
--Shiska



[Arrière du château, près des cuisines]

Les flammes continuaient toujours de s'élever au dessus du fier château de Limoges, noires et menaçantes. Au loin les cris et les retentissements du tocsin faisaient penser que du monde était accouru. Shiska quand à lui continuait de faire le tour du castel au pas de course, jetant un coup d'oeil par ci par là pour vérifier qu'il ne se trompait pas de chemin. Après tout c'est pas souvent qu'il faisait un tour par derrière. Généralement la porte lui est grande ouverte alors pas besoin de faire tout le tour. Si il avait du passer là une fois seulement, alors qu'il était qu'un simple policier venu monter la garde durant une soirée mondaine et des joutes... Autre temps, autres évènements, mais toujours un point commun: la fumée c'est pas bon signe. Il se rappela la découverte des bougies empoisonnées dont l'essence aurait pu coûter aux invités du soir si un des gardes ne s'était pas évanouis en les reniflant...

Il devisa enfin à quelques pas la porte des cuisines du château grande ouverte, quelques bacs vides entreposés en pile à sa sortie et quelques denrées laissées tombées sur le chemin. Apparemment les domestiques avaient déjà évacué les lieux. Il se rapprocha de la porte et jeta un coup d'oeil à l'intérieur. Seules quelques jeunes femmes et un jeune garçon étaient encore à s'afférer à ranger les provisions avec fébrilité, non loin des portes qui laissaient échapper de lourds panneaux de fumée.


- Laissez ça en place vous le retrouverez plus tard! Quelqu'un de vous a t il vu une jeune femme rousse qui traînait près des cuisines?

Les dames se retournèrent vers lui d'un air apeuré, laissant leurs affaires où elles en étaient. Le jeune homme se faufila entre leurs jambes en se rapprochant.

- La dame qu'a des belles cuisses seigneur?
- Jean! Tais-toi! Ne parle pas comme ça tu va te faire frapper!

- Laissez... on dit cuissardes mon garçon... Alors tu l'as vu?


- Pour sur que j'lai vu! J'étais en train de ramener des pommes, un gros panier plein que j'avais. J'voyais rien des qu'il s'passait devant à ct'heure. Pi j'ai entendu un gros bing pas loin alors je m'suis mis sul côté près des buissons là pi j'ai regardé. C'est l'vieux garde m’sieur, j'lai reconnu. Il est rentré plein dans la dame! Pi dans l'mur aussi! Oh s’que j'ai ris... Il avait l'air tout idiot le vieux pi c'est fait moucher par la dame et l'est reparti comme un chapon!

- Allez sortez de là vous, ne restez pas planté là! Allez donner de l'aide devant pour chercher de l'eau! Vas y continu...


Personne ne se fit prier, ni une, ni deux, les femmes sortirent de la cuisine en trombe. Le jeune homme lui, un peu intimidé regardait Shiska avec de grands yeux.

- Heu...oui...ben y f’sait nuit m’sieur. J'vais plus qu'a rentrer les pommes pi j'pouvais parti qu'il avait dit le gros au tablier. J'étais bien caché derrière mon buisson mais à cause de st'âne que j'avais ris de lui ben la dame elle c'est mis à s'retourner vers moi! Pour sur j'voulais pas être puni... Alors j'me suis recroquevillé pi j'bougeais plus... La dame elle faisait peur avec son épée là, elle regardait partout, comme si elle entendait des voix... pi elle c'est dirigée vers un autre coin plus loin et je l'ai perdu de vue. J'ai attendu un peu, j'entendais encore des bruis mais j'osais pas bouger. Pi quand y'a eu plus rien chuis rentré en courant aux cuisines. J'en ai pris une belle d'avoir mis du temps... j'ai encore la marque des...

- Bon ça suffis merci... est ce que tu pourrais me montrer où elle est allé?


Le jeune garçon passa devant lui, apparemment fier de pouvoir se rendre utile et surtout soulager que le seigneur ne semble pas faire cas du fait qu'il ai surpris la dame. Shiska quand à lui suivit l'enfant la mine fermé et soucieuse. Elle n'aurait pas eu grand mal à trouver l'enfant le cas échéant, même si il semblait loin... A moins qu'il n'y ait eu autre chose qui ai attiré son attention...

- C'est là m'seigneur! J'étais juste là, pi la dame elle était là bas, près du buisson qu'a une tête cochon. Et elle est parti derrière après.

- Bien...je te remercie petit. Maintenant va rejoindre les autres et les aider. Une fois que le feu sera éteind tu demanderas au cuisinier de te préparer un bon repas chaud. Sur la demande du Lieutenant Shiska. Tu te souviendras?

- Oui m'seigneur! Merci m'seigneur!!


Le gamin détala sur le chemin alors que Shiska de plus en plus inquiet s'avançait en direction du lieu dit, scrutant le sol à la recherche de potentielles traces. La terre près des murs avait déjà été trop remuée par les courses qu'on ne distinguait pas grand chose. Il s'avança près des buissons lorsque quelque chose attira son attention. Le sol avait semblé plus enfoncé et les branches un peu abimés. En se rapprochant il s'accroupit, scrutant le sol. Pas de doute possible cette fois. Quelque chose avait heurté le sol et avait été traîné... Il suivit les traces, difficilement toutefois jusqu'à n'en plus trouver. Les dernières traces étaient plus nettes, des sabots... les personnes qui se trouvaient là avaient pris la fuite à dos de chevaux. Le pire se retrouvait maintenant dans sa tête...quelque soient ces gens ils avaient forcément à voir avec cet incendie et Ewaele avait du les surprendre...

Il fallait à tout prix prévenir le château. Plus les recherches prendraient de temps, plus ils seraient dure à retrouver...
Finitou
[Château et chambre d'Alienaure]

En sueur et couvert de suie, Trokinas et Corenthine avaient participé à éteindre l'incendie qui ravageait les cuisines. Le feu ne s'était pas propagé autre part.
La chaîne humaine avait fait front contre le brasier.

D'un revers de la manche, Corenthine s'épongea le visage. Certains commençaient à s'empoigner et autres accolades de félicitations pour être arriver à maîtriser la bête. Les gens étaient heureux.

Corenthine leva les yeux vers Trokinas avec un lèger sourire de satisfaction.
Soudain, le visage du Comte se referma et on pouvait y lire l'inquiètude.
Il ne prononça qu'un mot.


Aliénaure....

Puis son regard scruta ceux de la prévôte.

Je te suis....

La jeune femme dormait au château et le Comte voulait s'assurer qu'elle allait bien. La chaleur de la fournaise et les cris des gens n'avaient peut être pas traverser les épais murs du château?
Peut être qu'elle avait le sommeil lourd?
Peut être était elle debout dans les couloirs ?

Il était hors de question pour Corenthine de laisser Trokinas tout seul.
Le feu qui s'était déclaré n'avait rien d'accidentel pour elle. On cherchait peut être à réserver le même sort au Comte qu'on l'avait fait pour Stannis.
Il faillait qu'elle soit à ses côtés pour sa protection.
Elle s'en voudrait éternellement si il lui arrivait quelque chose alors qu'elle avait un pressentiment quand à sa sécurité.

Ils se mirent à courir dans les couloirs, montant les escaliers au pas de course.

Les cheveux collés de sueur, le visage couvert de traces noires ainsi que sa chemise blanche qui lui collait à la peau, Corenthine tenait d'une main le pommeau de son épée.
Les gardes étaient à leurs basques.

Enfin devant la chambre d'Aliénaure, Trokinas prit la peine de toquer à la porte avant d'ouvrir, non pas comme l'avait fait Corenthine dans ses appartements.
Il était un gentilhomme avec de bonnes manières.
La main toujours sur le loquet de la porte ouverte, ils regardèrent la chambre.
La lune pleine baignait de ses rayons argentés le lit et la chambre. Corenthine prit une torche accrochée au mur du couloir et rentra dans la pièce avec son flambeau.
Les rideaux ondulaient sous la brise et celle-ci fit vaciller la flamme.
Personne dans le lit très largement défait puis en auscultant un peu plus la pièce, Corenthine découvrit une épaisse corde enroulée autour de la balustrade.
Aliénaure avait été enlevée.

Trokinas se retourna vers Corenthine et vice versa. Les traits de Trokinas se durcirent sous l'effet de l'anxiété qui le gagnait.
Cette journée ne s'arrêterait donc jamais....

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Alienaure
[Bois de La Bastide, environs de Limoges]

Il est des petites parties du corps qui peuvent développer une douleur assez surprenante. L'oreille faisait sans doute partie de celles-ci.
Petite, fine, il aurait été stupide de dire que tout servait dans l'oreille. A part le conduit qui servait à entendre, le reste n'était que pacotille au yeux d'un néophyte.
Et l'horrible chasseur devait faire partie de cette catégorie de personne.

Dans un premier temps, Aliénaure pesta de se retrouver désarmer aussi facilement. Maigre il était, mais elle ne s'était pas assez méfiée.

Puis vint l'interrogation, lorsqu'il passa la lame sur son visage. Fol il aurait été d'abîmer un otage. Parce qu'à n'en pas douter, c'est ce qu'elle était. Et tout le monde savait qu'un otage entier rapportait plus qu'un otage esquinté.

Et enfin, elle arriva, surprise parmi les surprises... La douleur... Stupéfiante... Colérique...
Réflexe premier: porter sa colère sur le premier venu. Son charcutier, en l'occurrence.

Espèce de fou!!!

Réflexe second: porter la main à la partie blessée. Grimace au toucher étrange, puis regard sur les doigts rougeâtres, visqueux.
Surtout ne pas pleurer. Ni de souffrance, ni de colère. Parce que ce vil humain ne le méritait pas.

Prunelles vertes plongées sur l'ignoble bonhomme, avec le plus grand calme.


Mon amant comme vous dites... Il n'aura de cesse de vous chercher pour chopper par la peau du séant. Et ce jour là, profitez de chaque seconde...

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--Camarde
Sectionnant la courroi qui retenait la jeune fille au sol, il s'en servit pour lier les mains de son otage et la contraindre à se mettre debout...Combien de fois avait-il entendu ce genre de menace ?

- Je ne lui conseille pas...Il filera droit comme un gentil chiot, et sais tu pourquoi fillette ? Parce qu'il a été incapable de te protéger une première fois et qu'il mourrait plutôt que de risquer de l'être une deuxième fois...Les faibles fonctionnent toujours de cette manière...Maintenant avance, ou je t'enlève un pied !

Il la rudoya pour qu'elle avance plus vite malgré le collet qui lui enserrait la cheville.
Il la soignerait en rentrant, pour éviter que la plaie ne suppure.


- Estime toi heureuse que je n'ai pas rajouté d'ail aux bout des griffes comme je le fais d'habitude avec les loups. Et pourtant, tu le mériterais bien !
Tu pourrais être reconnaissante mais au lieu de ça, tu t'entêtes...T'en fais pas, si ton sauveur t'abandonne, je te prendrais dans ma couche...
Alienaure
Elle croyait en avoir fini avec la violence, depuis l'épisode Figeac. Mais le leur avait fort peu duré. Juste le temps de trouver un semblant de tranquillité, laissant espérer une vie meilleure. A deux.

Boitillant, serrant les dents pour ne pas prendre en compte la douleur de son oreille, Aliénaure entama la marche forcée.


Le Comte n'est pas un faible.


Pourquoi ne se taisait-elle pas un peu, bon sang? Elle allait vraiment finir par avoir de graves ennuis, entre les mains de ce type.
Quant à son Comte... Ce devait être la dernière nuit de son règne. La dernière nuit passée en Limoges, avant le retour tant attendu à Roche. Oui, elle avait accepté de rester en la capitale une soirée de plus parce qu'il lui avait promis qu'elle rentrerait en son village avec lui dans sa charrette, au milieu des marchandises.
Quant se rendrait-il compte de sa disparition? Elle l'imaginait, pestant, vociférant après les gardes. Puis en silence, dans son bureau, se reprochant de ne pas avoir été là quand il l'avait fallu.
Etait-il faible pour autant? Non, elle n'en pensait pas un mot. Elle avait découvert, durant ces deux mois, un homme bien plus fort qu'elle ne le pensait, au caractère trempé qui n'avait sûrement rien à lui envier, qui allait au bout de ses idées. Alors oui, il ragerait sûrement contre l'irresponsable qui avait osé l'enlever, mais il n'en serait pas faible pour autant.


Si vous espérez obtenir de l'argent, vous vous mettez les doigts dans le nez. Enfin, dans l'œil, pour vous... A l'heure qu'il est, il n'est sûrement plus Comte. Alors à part vous attirer assez d'ennuis pour aller à la potence comme un vulgaire chien, vous ne récolterez aucun écu sonnant et trébuchant.

Parler... Essayer de comprendre pourquoi... Pourquoi elle? Et surtout pourquoi Ewaele? Il voulait faire pression sur Trokinas, soit. Elle était un point faible notoire. Mais la Comtesse...
Soit. Ils passaient du temps ensemble. Mais n'était-elle pas son bras droit? C'était elle qui lui avait demandé de prendre la tête de sa liste. Bonne chose, non? Et puis ils avaient passé de nombreuses soirées ensemble, à travailler sur des dossiers, réfléchir sur des problèmes...
Quoi qu'à bien y réfléchir, ils avaient passé beaucoup de temps tous les deux, le Comte et la Vice-Comtesse... Un chouïa trop, maintenant qu'on y réfléchissait... Et un peu trop de complicité nouée, à son goût.

Sourcils froncés, Aliénaure trébucha contre une racine.


Bordel!

Reprenant un rythme certain sous le joug de son ravisseur, la jeune fille ne cessait de réfléchir.
Ainsi il lui fallait surveiller deux femmes, désormais. La Finitou, qui ne cessait de couver du regard son futur époux à elle. Et maintenant, la future femme de son cousin... Qu'avaient-elle en tête, toutes les deux? Etaient-elles suicidaires, à convoiter ce qui lui appartenait? Ne connaissait-elle pas la jalousie malemorienne? Ah elle avait beau jeu, la rousse, de lui avoir dit de partir vite et loin! Des fois qu'on dirait après "Tiens, la Malemort, elle a fui comme un lapin, et la Rousse, elle a combattu, elle est plus courageuse"... Bein voyons!

Fulminant contre elle-même et sa naïveté, elle pesta en silence contre son fiancé. Ah il avait voulu se jouer d'elle? Et bien il le regretterait amèrement. Elle lui ferait passer l'envie d'aller courir la donzelle, noble ou non. Qu'il profite de sa disparition pour se faire consoler par la Prévôt. Parce qu'une fois revenue, il verrait sa vie mener à la baguette!

Peu aimable, oubliant même la souffrance du fil de fer qui meurtrissait sa cheville et du bout de chair qui lui manquait, elle se retourna vers l'horrible bonhomme, le fusillant du regard.


Avise-toi de me toucher et tu hurleras jusqu'en enfer ta douleur de ne pouvoir plus jamais trousser aucune paysanne.
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--Camarde
Le retour s'était fait en silence, la Camarde se contentant de piquer quelque fois le dos de la jeune fille, qui semblait boîter de plus en plus....
Même s'il fallait parfois être dur pour éviter toute nouvelle rébellion, il serait mal commode que l'otage meurt de la gangrène qui se développerait d'autant plus facilement que les conditions d'hygiène de sa cellule était approximative...

Il la poussa avec rudesse contre un tronc d'arbre, à proximité de l'ancienne chapelle et l'attacha de manière à ce qu'elle se tienne debout.
Il retira au couteau le reste du piège et fouilla dans l'une des sacoches de cuir qu'il tenait à ses cotés pour en extraire un peu d'écorce de saule, qu'il se mit à mastiquer consciencieusement pour en faire une pâte...
Versant un peu d'eau de vie sur la plaie, il nettoya consciencieusement la blessure puis appliqua la pâte jaunâtre...

Il tira ensuite les cheveux de la jeune fille avec légèrement plus de douceur et lava la plaie de l'oreille de la même manière...


- Ca devrait aller....C'est du gâchis d'abimer de la belle marchandise. Tiens toi tranquille et tu éviteras ça une nouvelle fois. Après tout, tu as deux oreilles...
Juleslevagabond
Vain espoir, Ruines de la Chapelle de Saint Fiacre


La haine montait, vicieusement les ténèbres s'emparaient de son esprit. Il ne pensait à rien d'autre que ce combat ; Qu'à cette rousse qu'il pourfendrait dès que le moment viendrait. Son adversaire ne cessait de l'indigner de son manque de techniques à l'épée, de l'affronter sans lui laisser un répit.
Mais cela ne le touchait pas, malgré la sueur, malgré les bras brûlants, la colère lui faisait tout oublier physiquement. Elle l'avait repoussé dans ses derniers retranchements et il se jurait qu'elle allait le payer amèrement.

Les lames glissaient, tintaient, les jambes étaient en constant mouvement, tantôt pour se dégager d'un coup tantôt pour attaquer l'autre. Les yeux furieux de jais de l'ex-vagabond fixaient les émeraudes impassibles de l'ex-Capitaine. Les souffles gagnaient en intensité et se mélaient aux différents coups des combattants... Des bêtes, l'instinct aux aguets, avec l'unique but d'écraser son prochain.

Le sang battait dans les tempes de Jules, son visage affichait un rictus de haineux que personne ne lui connaissait et ne faisait que lui creuser sa peau blanche au fur et à mesure du conflit.
Elle osa le sourire après avoir tenté une suite d'estocade qui le ridiculisa. Elle jouait avec lui ? Il ne savait pas, mais ses dents grincèrent, fou de rage, il allait bien vite lui faire regretter de sourire face à lui. Il n'avait pas subi tant d'entrainements et tant de duel pour se faire insulter de la sorte.

Qu'importe qui elle soit, elle allait mourir sous sa vengeance, tant pis pour la récompense, il tuerait tout ceux sur son chemin qui s'opposerait.

Mais il était déjà trop tard, la Boesnière était toute proche, trop proche. Son instinct l'alerta de reculer mais son poignet lui rappela la fatigue enduré, il fût désarmé rapidement, son épée sauta de ses mains, la rousse disparu sur sa droite. Il était vaincu... Une grande vague de honte l'emporta, son esprit se rappela de chaque instant passé à ses côtés.

La rencontre, le sourire, le désir, la colère, la jalousie, la fuite, le voyage, le retour, le bois des pins, son visage, ses longs cheveux...
Bientôt il allait rejoindre sa famille, il allait aussi brûler par la volonté de l'Eglise, Ewaele récolterait les honneurs et tout serait fini... Oublié...

Mais elle elle en souffrirait, elle serait mise au courant elle aussi, elle pourrait en mourir, donner sa vie à Aristote pour la tristesse infligée. Tout ça parce qu'il n'a pas pu...


"NON !"

Le rouquin tendit ses bras en l'air, il fallait rattraper son épée et contre attaquer rapidement. Tant pis s'il perdrait la vie de fatigue, au moins il aura tout tenté face à la furie de l'irlandaise. Une douleur se fît sentir à la base de sa nuque ; il n'était pas... Mort ? L'ex-Capitaine aurait faiblie ?

Ses mains touchèrent et attrapèrent enfin la garde de l'épée. Rapidement, Jules se retourna en glissant le plus adroitement possible des pieds. Un long "crac" se fît entendre, elle s'était en fait coincée dans son capuchon, quelle idiote... A lui de lui montrer ce dont il était capable face aux narquois.

Il jouissait intérieurement de la lueur de peur qui habitait le regard de la rousse tandis qu'il la désarmait de la pointe de sa lame. Dorénavant la noblesse pouvait se délecter de la suite.
Mettant toute sa rage et sa force restante, Jules décocha un nouveau coup de pied dans le ventre de sa semblable qui vint rencontrer un mur après avoir quitter à peine le sol une seconde, bel exemple de la faiblesse de la force physique de la femme face à l'homme...

Profitant du choc de son adversaire, le roux chargea, pointa son épée en avant et l'enfonça en pleine épaule gauche. Un cri de douleur ne tarda pas à sortir de la bouche de la noble qui tenta sur le coup de dégager le fer de sa main libre. Il se délecta de chaque seconde, qu'elle souffre, qu'elle comprenne.

Puis il retira sa lame, ravi du sang de sa victime, et l'empoigna au col pour lui sussurer avec fierté et haine :


Vois ta faiblesse, souffre à plein poumons, je vais vite t'effacer ton dernier sourire pauvre folle...

Il la jeta violemment à terre, s'approcha et s'appuya sur elle, genou gauche sur le cou, l'asphixiant légèrement pour l'empêcher toute idée saugrenue. Ses yeux de jais étaient emplis de l'héritage de sa famille, faible lueur ecarlate si l'on se forçait à plonger dans son regard.

Voilà où tout cela nous mène, ton inconscience et ta fierté t'ont fait perdre ce duel. Tu peux être honteuse de perdre contre un soldat anciennement à tes ordres... Mais surtout au mal que ta mort va apporter. As-tu pensé un instant non pas au Comté mais au peuple et à ceux qui t'aiment ?

Il laissa planer la phrase venimeuse, que l'esprit de la rousse la retienne jusque dans ses entrailles puis contina, déterminé.

Mais il est trop tard, beaucoup trop tard pour revenir en arrière, je vais t'enlever ta misérable vie et ta beauté, personne ne te retrouveras et les loups et les insectes se délecteront de ton corps !

Ses deux mains empoignèrent son épée ensanglantée et levèrent la lame, pointe dirigée sur l'ex-Juge...
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Breccan
[Autour du castel]

Les ordres annoncés et les groupes maintenant formés, Breccan pouvait partir de son côté afin d'effectuer un ronde dans le coin lui permettant de récolter d'infimes indices sur les personnes ayant commis les horribles méfaits ayant eu lieu il y a peu.
Meurtre, incendie et on ne sait quoi d'autre...torture? enlèvement?
Les deux à la fois peut être...Qui sait ce que des esprits torturés et aveuglés par la rancœur, la haine...la connerie même pour certain, peuvent faire.
Plus aucun endroit n'est sur lorsque rode des spécimens comme ceux là...

Fruit de la société actuel?Mon cul.
Ils ont juste cédé à la facilité et aux bas instinct qu'une personne sensée aurait foulé du pied et refusée en bloc.
C'est tellement plus facile de tout foutre sur le dos de quelqu'un et de lui chier dans les bottes plutôt que d'utiliser leur masse cérébrale,peser le pour et le contre et agir comme un homme ou une femme digne de ce nom.

Devant les événements récent,Breccan ne ressentait qu'un profond dégout d'ailleurs il appuya le fond de sa pensée d'un gros molleton bien glaireux projeté sur le sol pavé entourant les abords du castel.
On ne pouvait décemment pas laisser ce genre de chose impunie.
Les acteurs de ce déluge de chaos sur le Limousin ne couleront pas des jours heureux bien longtemps.
Il ne peut en être autrement.
Traqués comme des bêtes, ils regretteront amèrement de s'être opposé au comté.

Mis à part le bruit du feu crépitant dans les cuisines du château, la nuit paraissait étrangement calme.
Bon ou mauvais présage?
Breccan ne tardera pas à le savoir.
Peu avant qu'il quitte l'entrée du castel, on lui avait dit que la rouquine était dans les parages.
Serait ce possible qu'elle ait fait le ménage à elle toute seule et immobilisé le meurtrier pyromane?
Le lieutenant esquissa un bref et léger sourire en s'imaginant la scène.
Une rouquine triomphante, la chausse posée sur la trogne d'une raclure mordant la poussière.
Elle en serait bien capable la coriace.

Brec chassa ces pensées de sa tête...pas le temps pour vagabonder,il fallait de l'efficacité dans l'immédiat, pas de place pour de l'a peu près.
En ce moment même, il ne devait plus y avoir grand nombre de personne dans le castel et dans quelques poignées de minute le feu sera maitrisé.
Du moins il l'espérait.
Plus le temps passe, plus l'incendie se propage entrainant ce qu'entraine un brasier non maitrisé à temps.
Rien de bien plaisant malheureusement...

Le Sublime arriva derrière le castel ou la chaleur se faisait de plus en plus sentir vu sa proximité avec la cuisine.
Au loin il aperçut le lieutenant Shiska en pleine conversation avec un jeune garçon.
Espérons qu'il aura plus de chance au niveau des informations que lui avec le calme plat se trouvant sur le chemin à l'ouest du castel.
Il pressa le pas afin de faire le point avec lui et de prendre les mesures nécessaires.

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Alienaure
[Environs de Limoges, Bois de la Bastide]

Retour en silence de deux esprits dérangés. Un par l'appât du gain, l'autre par la jalousie.

Trokinas avait déjà éveillé ce sentiment d'appartenance chez elle. Plusieurs fois, il l'avait contrariée. Volontairement ou non. Mais le résultat était le même. Chaque allusion à Finitou, chacun des leurs regards, de leurs gestes, de leurs attitudes lorsqu'ils étaient ensemble avaient le don de distiller en elle une douce suspicion. Lui et sa protection bienveillante. Elle et sa séduction mal placée.
Elle était mariée et pourtant, elle persistait à convoiter ce qui n'était point à elle, ce qui appartenait officieusement à une autre et qui appartiendrait bientôt officiellement.
Un après-midi, lors d'une visite à Meymac, elle lui avait dit, en plaisantant,, qu'une fois mariés, il ferait comme tous les hommes et irait courir la gueuse pour satisfaire ses pulsions animales. Et il lui avait simplement répondu que les gueuses ne l'intéressaient point. Mais elle n'aurait jamais pensé qu'il s'en donnerait déjà à cœur joie avec une autre... Il n'y avait qu'un pas à imaginer qu'il pourrait donner à son ancien prévôt une terre lorsqu'il aurait son vicomté...
Et selon tout vraisemblance, il prenait aussi du bon temps avec sa future cousine...

Elle en était là de ses réflexions ombrageuses quand l'escogriffe la balança contre un arbre, la ficelant comme un balot de foin.
Il avait du comprendre qu'abimée, il tirerait moins d'elle que prévu.

Elle grimaça à la morsure de l'eau de vie sur la blessure à vif de sa cheville, et failli vomir en le voyant appliquer la pâte qu'il avait mastiquée auparavant. Et elle se mordit les lèvres pour refouler les larmes lorsqu'il nettoya aussi les chaires découpées de son oreille.


Qu'il m'en reste une et demi ou plus, cela n'importera à personne, de toute façon...
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Trokinas
Trokinas fit le tour de la pièce au fur et à mesure que le message délivré par Finitou était assimilé. L'angoisse fut la première émotion à se présenter. Le Comte pour encore quelques heures vit alors le manteau de sa Douce posé sur une chaise, et il alla caresser l'étoffe. Son contact lui rappela celui d'Alienaure. La tristesse prit alors le pas sur l'angoisse. Le Baron se retourna pour constater que la pièce était vide. Alors la tristesse disparut, remplacée par la colère. Ses traits se durcirent, ses mains se serrèrent à en faire blanchir les phalanges. Ses lèvres se retroussèrent dévoilant ses dents en un rictus de colère.

Un cri bestial sortit de la gorge de Trokinas, et il renversa la table qui se trouvait à ses côtés. La chaise avec le manteau vola et alla se briser sur le mur. Un tableau accroché là depuis des décennies fut envoyé par la fenètre. Alienaure avait été enlevé par sa faute !!!

Trokinas se tourna alors vers Finitou et ses yeux bleus étaient glacées. On regard semblait comme fou.


Ces gredins vont payer pour ce qu'ils ont fait. S'ils lui ont fait du mal, alors je leur rendrai. Je jure devant vous que si nécessaire je les tuerai même si pour cela mon âme devait être damnée. Je vais immédiatement partir à sa recherche et je les trouverai.

Le Baron se dirigea alors vers la sortie, même s'il tombait de fatigue après la nuit qu'il venait de passer.

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--Medard
Le soldat Médard fut envoyé vers le Comte pour lui remettre une missive. Elle était allée de main en main avant enfin de finir dans celles pour qui elle était destinée.
Quelle grande responsabilité pour un soldat plutôt niais qui avait entre les mains la seule chance de sa vie de se faire remarquer.
Enfin allait il approcher le Comte, lui Médard le bienheureux.

Il courut dans les couloirs du château quand d'une main tremblante il tendit enfin au Comte Trokinas la missive tant attendue.


M'sieur votre Grandeur Trokinas. Pour vous!

Il était ému. Voilà la seule action glorieuse qu'il avait surement fait de toute sa carrière.



Baron,

Vous avez dès maintenant le pouvoir de sauver deux femmes, une que vous connaissez très bien et une autre qui j'en suis certain tient beaucoup à votre coeur.
Il est temps pour votre personne de se repentir. Vous avez jusqu'à ce soir, quand la lumière n'aura plus de droit, pour être à la Chapelle de Saint Fiacre, accompagné d'une seule personne de votre choix ! Je tiens à ce que vous respectez deux choses :
Une rançon de 1000 écus et aucun autre renfort quel qu'il soit ;
Si jamais vous tentez quoi que ce soit vous serez spectateur de votre plus grande défaite.
La vie est si fragile, que choisissez-vous la peur de la honte comtale ou bien le courage de sauver ?

X
Trokinas
Le Comte prit la missive avec colère, en l'arrachant des mains du Soldat. Il faillit lui lancer en pleine figure prétextant qu'il n'avait qu'à donner cela au nouveau Comte quand il vit que c'était son nom et son sa fonction qui était indiqué. Il déplia donc la missive sans jeter le moindre regard au soldat.

En lisant le texte, sa colère ne fit que se renforcer. Deux femmes? Qui était la deuxième? Trokinas froissa le papier et le jeta dans un coin puis se tourna vers le soldat prenant conscience qu'il était toujours là.


Trouvez moi qui d'autre à disparu, et rapidement.


Ton sec, cassant, regard agressif, et aucune attente de réponse. Le Baron se tourna alors vers Finitou, elle était quasiment la seule personne en qui il avait confiance. Il changea alors de ton.

Bien, il nous faut un plan, il est hors de question que je négocie. Mais nous allons faire en sorte qu'il le croit. Ce lâche ne signe même pas, comment voulez vous que je respecte ce genre d'énergumène? Acceptez vous de m'aider dans cette histoire? Si vous êtes d'accord, il nous faudra convaincre Ewaele aussi de nous accompagner.

Bien sûr, le Baron ne savait pas que cette dernière était la deuxième femme.
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Finitou
[CHATEAU]

Une fois la lettre lue, il la tendit à la prévôte. Ses yeux parcoururent la missive et ses sourcils se froncèrent.
Encore Comte jusqu'au levé du soleil, il envoya le soldat à une autre mission.
Celui-ci partit au pas de course.


Bien, il nous faut un plan, il est hors de question que je négocie. Mais nous allons faire en sorte qu'il le croit. Ce lâche ne signe même pas, comment voulez vous que je respecte ce genre d'énergumène? Acceptez vous de m'aider dans cette histoire? Si vous êtes d'accord, il nous faudra convaincre Ewaele aussi de nous accompagner.

La main de la Corenthine descendit le long de son corps avec la lettre dans la main.

Non, aucune négociations, tu as raison sinon ils penseront ou pensera qu'il(s) a ou ont gagné et ce n'est pas dit qu'Aliénaure et Dame X soient entières malgré tout, maintenant à savoir si il y a vraiment eu deux enlèvements!!!! Ils bluffent peut être. Si il y a eu deux enlèvement, je doute qu'il soit seul.
En tout cas il faut faire vite.


A la fin de sa requête, elle lui sourit légèrement.

Bien sûr que je suis là....aucun doute a avoir sur ça...jamais!

Elle le regarda droit dans les yeux et sans autre mot, elle chercha un plan ou du moins une tactique de départ.

Oui Ewa...trouver Ewa. C'est la première chose à faire. On prend des vivres des couvertures, des armes supplémentaires et on selle nos chevaux.
Je suis prête à partir sur l'instant à la chapelle de Saint Fiacre. Une fois là bas je ne sais pas comment on fera mais on s'organisera.
On peut, peut être envoyé un soldat dire que tu viendras pas. Que tu n'es pas disposé à traiter avec des bandits et on se planquera aux alentours pour leur sauter sur le paletot?
Autant pas tirer de plan hâtif ....on verra sur place.

Tout va bien se passer!

Elle aurait voulu en être sûre mais ce n'était pas le cas. Autant une fois sur place ils ramasserait les restes de la carcasses d'Aliénaure.
Il fallait se montrer rassurante pour lui redonner confiance et le galvaniser.

Ses yeux cherchèrent les siens et son regard se fit protecteur.

On va bientôt en parler comme d'un mauvais souvenir. Tout va bien se passer.
On va chercher Ewa.....J'ai envoyé le Capitaine Breccan aux cuisines, ils doivent être ensemble.

Ils se mirent à courir dans les couloirs à la recherche de la Vice Comtesse et du Capitaine en direction des cuisines noires de suie après l'incendie. Ils ne savaient pas encore que Breccan et Shiska vers l'arrière du Château venaient de découvrir l'identité de la deuxième femme enlevée.

Trokinas....regarde là bas. On dirait Shiska et Brec qui reviennent.

Elle avait gardé la lettre dans la main crispée dessus.
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Shiska
[Château de Limoges: arrière]

Hey Brec! Ravi de te voir...

Il presse le pas pour rejoindre son camarade lieutenant. Un cri se fait entendre au dessus d'eux et il lève la tête en se demandant ce qui a bien pu être découvert encore... Un mort? De la vaisselle détruite? Des saucisses trop cuites?... Bon peu importe...

Vite, il faut absolument prévenir les autres... J'ai retrouvé la trace des fuyards et apparemment l'incendie est loin d'être un but en soi. Une diversion plus qu'autre chose. J'ai retrouvé des traces de lutte et de chevaux. Deux ou trois. Et Ewaele a disparue... elle a du leur tomber dessus alors qu'ils ramenaient leur butin et ils l'ont embarquée avec eux. Il faut absolument lancer une équipe de recherche dans les plus brefs délais ou nous risquons de perdre leurs traces... J'ai même bien peur qu'il ne soit déjà trop tard.

Reprendre un peu son souffle, interroger son interlocuteur du regard. Le petit vent qui commençait à souffler réchauffait un peu l'air, faisant voleter la fumée sur les côtés du château.

Tu sais ce qu'ils ont pris?

Coup d'oeil derrière son épaule alors qu'il avait remarqué du mouvement au loin. Finitou apparemment et le Comte qui s'approchent. Tant mieux, plus vite ils seraient au courant plus vite ils pourraient lancer les recherches.

Fifi!! Dépêchez vous c'est urgent!
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