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[RP] La Résolution

--Adonis
Adonis s'endormait.
Les gens parlaient autours de lui de choses compliquées et il avait des fourmis dans les jambes.
Le bossu était de ces personnes simples qui s'ennuyait au bout de quelques secondes d'inactivité mais dont la marge d'initiative ne dépassait pas celle d'un escargot lent d'esprit.

Il aurait bien aimé jouer avec la femme aux cheveux orange, comme avec les petits moutons et ne pas devoir faire "crac" avec sa tête comme on lui avait demandé...
Adonis aimait bien faire "crac" avec les choses, mais il n'avait pas envie de le faire à la jolie dame, parce que sinon, il ne pourrait pas l'épouser.
Tandis qu'il réfléchissait au complexe problème de la probité de parole face à la force des sentiments passionnés, il fut totalement pris à dépourvu par la suite des évènements...
Ernest cria très fort des ordres qu'Adonis ne comprit qu'à moitié.
Ernest était gentil avec lui , même s'il n'était pas fort au jeu des bras qui plient sur la table...Il lui donnait de bon conseils, parce qu'Ernest était astucieux...

Lorsqu'il le vit partir au galop, il tenta de comprendre ce qu'il devait faire...Pourquoi l'homme à la capuche ne partait pas aussi ? Il semblait être faché contre les hommes du château, parce qu'il voulait se battre avec eux alors que les autres avaient plus d'armes...
En fin stratège, Adonis resta perplexe quant à cette décision violant l'intelligence humaine.


- Adoonnnniiiiiiss! Hurla la voix furieuse de Ernest au loin.

Le bossu prit peur, il n'aimait pas lorsqu'Ernest se fâchait...
Vite il grimpa à son tour sur le cheval et lança la femme au cheveux orange dessus avant de partir au galop, sur les traces de la Camarde..
--Finitou


[Les abords de la chapelle]

Tapis à couvert sans être vu, le petit groupe observait la scène déroutante qui se passait sous leurs yeux. Ils attendaient le bon moment pour récupérer les otages à savoir la rouquine et Aliénaure.
Elle vit un encapuchonné avec Aliénaure en piteux état. Une capuche ?
Pourquoi porter une capuche sinon pour cacher son visage et son identité.
A vrai dire qu’elle n’avait jamais pensé que ça puisse être une personne qu’elle connaissait peut être.

Puis au tour d’un nouvel homme d’arriver. Outre le fait qu’ils étaient des ravisseurs et des tortionnaires, ils devaient être les tueurs de Stannis de surcroit.
L’autre homme ne cachait pas son visage, ce qui rajouta à son pressentiment que c’était une personne connue en Limousin.
Quel être ignoble aurait il pu faire une chose pareil ?
Elle ne voyait personne capable de faire ça.

Le petit groupe composé de Shiska, Flaiche, breccan et Corenthine, était trop loin pour entendre ce qui se disait. Un être balot à sa démarche et tout tordu, se fit voir avec la rouquine sur sa puissante épaule. Elle avait l’air inanimé.
Soudain tout ce passa très vite. Aliénaure fut propulsée dans les bras du Comte Nico, puis mise à l’abri tandis que la camarde partit aussi vite que si le diable était à ses trousses. Le nigaud le suivit en jetant Ewa comme un paquetage sur son cheval.

Corenthine se leva d’un bond.

Aliénaure était à l’abri mais le périple continuait pour la rouquine. Elle eut sans méchanceté un pincement au cœur de voir Aliénaure en sécurité et non pas son amie.

Elle avait Ewa vu sur l’épaule du benêt, la tête ballante. Si elle était morte, ils ne seraient pas encombrés d’un fardeau supplémentaire dans leur fuite.
A part si ils voulaient faire croire qu’elle était encore vivante pour soutirer d’avantage d’écus.
Elle chassa cette idée noire. La rouquine était combative. Elle n’avait du être très coopérative et surement assommée.
Il fallait qu’ils partent vite sur ses traces. Ils étaient si près du but d’enfin arrêter son calvaire.

Corenthine partit vers l’endroit où les chevaux étaient postés. C’est tout le groupe qui se retrouva en selle pour partir à sa recherche.

Le visage de l’ancienne prévôte était fermé. Elle jeta un coup d’œil derrière elle pour voir une dernière fois le Baron et elle crispa sa mâchoire en espérant que ce ne serait pas la dernière fois.
Il ne fallait pas qu’elle pense à ça et qu’elle ôte l’idée qu’elle devait le protéger. Il était bien assez fort pour se défendre et attaquer.

Puis son regard se posa droit devant elle. Les deux hommes et leur proie étaient partis depuis déjà de longues minutes.
Décollant les fesses de sa selle, les pieds bien enfoncés dans ses étriers, elle tenait les rênes fermement. Avançant à vive allure, ses cheveux lui fouettaient le visage et tous se suivaient, sur les traces des mécréants.
Ewaele
[Vers d’autres Limbes]

Fleurs noires. Elles émergeaient de nulle part, s’érigeaient vers les drapés d’en-haut. Comme des mains elles oscillaient, menaçantes et magnifiques. Royales. Et du sombre de leurs pétales épais d’où émanaient un chant de guerre. Elles dansaient imperceptiblement leur boléro. Le boléro de l’enfer. Somptueux.

Parées de la beauté inouïe dont seuls les leurres savaient se repaître, de cette beauté meurtrière, destructrice, au bout de leurs lèvres enjôleuses, le sourire d’un néant qu'elle ne comprenait pas.

Elles dansaient…

L’horizon mangeait l’ici, comme si tout d’un coup s’étaient franchies les distances. Et les chants trompeurs des fleurs noires dans leur robe d’ébène ne perçaient déjà plus l’envol des oiseaux. Ne troublaient plus la route de soie blonde que traversait l’onde généreuse d’une aube inattendue.
Soudain, il était là… Deux, verts, puisant sa force dans la mer de ses yeux… Nico… Puis elle repartit vers d’autres souvenirs.

Dans l'effroyable désordre, tout y était. Une vie. Sa vie. Sa vie à elle qui n'était plus rien. Rien que ce corps de femme-chiffon, désarticulé, obscène, risible, le nez coincé si près d’une source de chaleur que c'en était indécent, ce symbole naissance-mort réuni là sans souffle ni cri, réuni en un seul, insoutenable et...

… Et là-bas, dans les suaves senteurs du potager, il y avait le craquement d'une noisette et le battement des mains et celui d'un cœur et son rire insolent et… Il y avait la joliesse de l'après-midi, la fin de l'été, interminablement doux sous des cieux cléments, encore une fois, comme l'an passé…

… Et là-bas, la rougeur laissée par l'ortie sur la fragilité de sa peau blanche. Les cloques sur sa cuisse potelée. Là-bas au fond de l'allée, près des buissons sauvages et de l'ornière asséchée. Alors les larmes dans ses yeux verts étonnés… Et les petits mots doux. Les petits mots rassurants… Mon cœur, mon enfant, mon amour, je vais te dessiner un petit massage magique et tout va se guérir… Je vais souffler là, regarde, et tout va s'envoler…

Elle pleurait le temps d'hier, avant, encore avant, le temps qui ne reviendrait plus.

… Et là-bas, à l'ombre du figuier, dans le potager, sa première déclaration d'amour, balbutiante, précieuse, sans vocabulaire… Première! Première…

Après la mort, la vie n'existait plus. Ne pas…

Plus…


_________________
Trokinas
La bataille entre les deux hommes pouvaient commencer. Le Baron se sentait le coeur léger : Aliénaure était libre, et loin, et Ewa avait toutes les chances d'être libérées par la troupe de soldats mise en réserve... donc tout espoir était permis. Par contre, il était surtout enfin seul à seul avec le ravisseur, et cela lui fit du bien. Il savait maintenant qu'il avait les coudées franches. Mais cela fut de courte durée.

L'encapuchonné était fort, pas forcément aussi fort que lui, mais en tout cas plus expérimenté. Rapidement, le Baron se rendit compte qu'il subissait le combat, reculant régulièrement. Il n'avait pu placer que peu d'attaques, alors que son adversaire avait toute lattitude pour essayer de blesser son adversaire. Il était galvanisé par la haine et la rage. Mais cela risquait d'être de courte durée. Ce genre de sentiment est comme une pluie d'orage : intense mais breve.

Le Baron essaya de tenir donc le temps qu'il fallait pour essayer de pouvoir placer ses attaques, mais sentait qu'il ne tiendrait pas forcément longtemps. Mais il sentait aussi que l'homme était fatigué des dernières 24 heures. L'issue du combat était donc on ne peut plus incertaine.

Le Baron se heurta à un tronc d'arbre derrière son dos, et prit conscience qu'il n'avait pas assez mémoriser la configuration des lieux. Il essaya donc de faire un pas de côté, mais son adversaire en profita. Un élan de fougue et le coup avança vers le flanc droit du Baron, celui-ci se fendit, et mit son épée pour parer le coup. Le Baron était en déséquilibre car le coup avait porté sur la partie droite de sa personne, endroit où il avait prévu de se déplacer. Mais au dernier moment l'épée de l'encapuchonné enragé changea de direction et passa au dessus de la tête de l'ancien Comte pour aller viser son cou.

Trokinas comprit qu'il allait être décapité, et sa dernière pensée consciente fut pour Aliénaure. Il espérait qu'elle comprendrait pourquoi il avait agi de la sorte. Mais pendant que son cerveau tournait à vide, son corps réagissait. Il se laissa tomber du côté droit, pendant que sa main gauche se levait instinctivement pour parer betement l'épée.

Cela sauva le Baron, mais pas sa main. La douleur fut fulgurante alors que les 3 derniers doigs de la main était séparés du reste de leurs compagnons. Le Baron hurla. Ce n'était pas sa première blessure, mais celle-ci le surprit. Il se retrouva donc au sol, l'épée sous lui et du sang se répendant sur sa tunique. Il leva les yeux vers son agresseur. Il sentait que sa dernière heure était venue. Il décida alors de lancer une attaque d'une autre forme pour essayer soit de désarçonner soit de vaincre son adversaire. C'était en général à ce moment que les méchants lançaient leur tirade pour dire qu'ils allaient devenir maitre du monde, Trokinas n'allait pas lui laisser cette chance.

Et bien vous avez gagné, je vais mourir. Mais vous avez tout perdu. Je ne sais pas pourquoi vous faites cela, pourquoi vous m'en voulez et pourquoi vous voulez ma peau, mais je suppose que cela a un rapport avec mon mandat. Sinon pourquoi le faire maintenant, juste à la fin de celui-ci. Alors laissez moi au moins vous expliquez pourquoi j'en suis arrivé là. J'ai commencé ma carrière politique pleins d'illusions et voulant servir le Comté. Mais si vous avez fait une carrière politique, vous avez du vous rendre compte que ce n'est pas possible : toutes les bonnes volontés, sont mises à mal par des attaques aussi puériles que méchantes, alors que les gens ignorent tout des vrais problèmes. Vous êtes obligés de prendre des décisions dures et sans prendre en compte la sensibilité des gens. Et bien je l'ai fait : j'ai pris des décisions sans coeur. Et j'ai fait du mal. Vous croyez que je le regrette? Non pas le moins du monde. L'homme est profondément mauvais. Je l'ai découvert au cours de l'année qui vient de s'écouler. J'ai pris plus de coups que j'en ai donné, mais j'ai rendu les coups. Et j'ai découvert que j'aimais ca. Oui je suis mauvais, et oui j'ai fait tout ce que j'ai fait en connaissance de cause. Vous voulez mon repentir? Vous ne l'aurez pas. Parce que j'assume ma vraie nature.

La main du Baron se raffermit sur son épée pendant ce discours.

Et vous croyez m'en vouloir? Vous êtes là aussi pathétique. Vous pensez que je vous ai fait du mal? Mais vous devriez me remercier. Je vous ai révélé votre vraie nature. Elle couvait, et je vous l'ai révélée. Vous m'en tenez responsable alors que c'est de vous qu'il s'agit, et vous ne pouvez pas l'accepter. Je vous ai fait du mal? J'ai fait du mal à quelqu'un qui vous aimez et vous voulez vous venger? Vastes conneries. Je stigmatise votre haine alors qu'en fait c'est contre vous même que vous êtes en colère, parce que vous n'assumez pas votre nature humaine. D'ailleurs, pourquoi croyez vous que vous restiez encore voilé alors que nous sommes seuls et que vous avez prévu que l'un de nous d'eux ne s'en sorte pas? Est-ce ce moi que vous vous cachez ou de vous? Et bien soit, je l'accepte. J'ai dévoilé au reste du Comté la bassesse de l'âme humaine. Tout ceux qui croyaient être au dessus de tout ont fait la pire des choses. Aucun des gens ne peut se vanter d'avoir les mains propres : pas même les membres du groupe Etincelle. Et c'est pour cela que le Comté s'écroule et va si mal, parce que je lui ai donné la leçon qu'il méritait : montrer que tout le monde est dégueulasse et pret à faire les pires bassesses pour avoir ce qu'il veut. Et ca personne ne l'assume, sauf moi. Oui je suis mauvais, oui je bosse pour moi et pas pour le sacro saint bien du Comté comme tout ses hypocrites de politicard vous le disent. Ils se mentent à eux mêmes et au reste du monde. J'ai assumé l'ensemble de la rage des Limousins, je l'ai pris sur mon dos, mais chacun sait au fond de lui même que ce n'est pas moi qu'il déteste mais lui même. Mais cela seuls les plus intellligents pourront s'en rendre compte. Alors je vais prendre la votre aussi de culpabilité, de toute façon, elle est tellement petite face au poids que je porte que vous ne me ferez pas mal. Alors allez y, tuez moi, et vous tuez votre propre humanité.

Le doute, voilà, ce que le Baron avait répandu dans la tête de son agresseur. Le doute permet de faire redescendre la rage et ralentit le cerveau. Alors le Baron envoya son épée vers le flanc de l'encapuchonné, et hurlant de rage et de haine. Cette rage était tournée vers lui même et vers le Comté mais aussi vers la douleur qu'il éprouvait. Les larmes de ses yeux étaient des larmes de rage, celles qui disent "j'ai fait ce que je croyais bon, et j'ai réussi". Maintenant je peux mourir en paix.

La lame s'approcha du flanc de l'homme : le doute allait il faire que cela réussisse?
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Alienaure
Après avoir été enroulée dans un drap, trimbalée à dos de cheval, brièvement enfermée, rattrapée par un collet, charcutée, giflée, attachée par un monstre, reluquée par un bossu et égratignée par un autre, Aliénaure se retrouva littéralement jetée.
Un pas de plus et elle venait s'écraser le nez contre le torse du Brassac.

Regard sur lui qui détonnait dans le paysage. Puis détour vers l'éclat des lames s'entrechoquant sous la lune.


Disparaissez, emmenez là, et ne vous retournez pas.


Dépêche-toi ! Tu l'as entendu... partons d'ici ! Il nous rejoindra !

Et de se retrouver entraînée, poigne ferme sur son bras, vers les taillis et les chevaux qui les attendaient en piaffant. Mains passées autour de sa taille, la voila soulevée et déposée rapidement sur le canasson comtal.

Un cri... Un hurlement de douleur...
Non... Non!...
La torpeur se dissipa instantanément. Cette voix, elle l'aurait reconnue entre mille. Elle savait l'homme dure à la souffrance. Alors pour qu'il la laisse ainsi sortir...

Elle sauta à terre, puis se retourna vers son cousin.


Désolée, mais je ne peux pas... Partez chercher votre fiancée. Mais moi je ne laissera pas celui que j'aime mourir seul ici.


Et la jeune Malemort faussa compagnie au Brassac, sans permettre réponse, ni mouvement.
Taillis troués, branches piétinées. Ses propres douleurs n'existaient plus.

Et lorsqu'elle arriva sur le lieu qu'elle avait quitté quelques instants plus tôt, son corps se serra.
Le baron était à terre, ses vêtements couverts de sang, rictus aux lèvres.
Elle allait reprendre sa course quand il s'adressa à son ravisseur. Et chaque mot s'infiltra dans son esprit, s'y ancrant aussi solidement que son état lui permettait. Les phrases jetées avec colère s'enchaînaient les unes après les autres. Il déversait sa haine comme l'aurait fait un homme se voyant mourir.

A la fin de la tirade, elle le vit lancer son épée vers son adversaire. L'un des deux allait mourir, elle en était certaine. Et pourtant, elle se retrouvait comme paralysée.
Lui aurait-il parlé de tout cela un jour? L'aurait-elle su si elle n'avait pas pris la décision de revenir?

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--Camarde
- Pour la dernière fois gros crétin, balance cette gourdasse ou c'est moi qui la finit à coup de poignard !

La Camarde s'était arrêté pour la troisième fois en attendant le cheval surchargé du gigantesque bossu et de sa prisonnière...
Il se savait suivit, et un seul retard leur serait fatal à tous les deux.


- Non !beugla le géant avec désespoir...Il serrait contre lui le corps inerte de la jeune femme.
Granjolin secoua la tête de dépit, ils perdaient un temps précieux et chaque minutes les rapprochaient un peu plus d'une armée de cavaliers prêts à en découdre...Mourir les poches pleines d'or lui paraissait le comble de l'absurde.


- Ecoute, Adonis. Si tu ne la laisse pas, elle va mourir. Comme le lapin que tu avais gardé dans ta chemise pendant une semaine pour ne pas que je le vois. S'ils ne vivent pas parmi les leurs, ils meurent c'est comme ça...

- Mais pourquoi on l'a capturée, si elle va mourir ? gémit pitoyablement le géant..

- Pour la centième fois : NOUS NE L'AVONS PAS CAPTUREE EXPRES , là ! Elle se trouvait sur le chemin et elle gênait. Et elle nous gêne encore plus maintenant, alors vire la moi dans un fossé ou j'en fais du jambon !



Reniflant tristement, le géant déposa la jeune femme contre un arbre. Son visage était pâle comme la lune et sa respiration très faible.
Comme il avait fait pour le petit lapin, il arracha quelques touffes éparses de fleurs sauvages et les déposa sur le corps inerte de la guerrière...
S'il la recroise un jour. Il l'épousera. Pour sûr.
Nicotortue
Avant même avoir eu le temps d'enfoncer ses talons dans les flancs de son étalon, un cri déchire le calme tout relatif de la forêt et Aliénaure lui échappe, revenant en courant vers le lieu de sa séquestration et, assurément de sa mort si le cri qui l'a faite réagir ainsi appartient au Baron.
Citation:
Partez chercher votre fiancée.

Ces mots déchirent l'âme du Comte, écartelé entre les promesses faites à Neb de veiller sur sa progéniture, et son amour pour sa future épouse qui, à l'heure actuelle, doit déjà être loin de la clairière. Il n'y a rien qu'il puisse faire pour elle... son sort, et le sien propre par conséquent, est entre les mains des autres membres de la petite expédition.
Etouffant un soupir et ne préférant pas penser à ce qui peut se passer à quelques lieues de là, le Comte démonte rapidement et se hâte pour suivre sa jeune cousine qu'il retrouve paralysée devant la scène sous ses yeux : le Baron, en sang, en très mauvaise posture, sans arme devant son ravisseur bien armé. Contrairement à Aliénaure, il n'entend que les derniers mots de son discours mais cela suffit à lui en faire comprendre la teneur globale. Par contre, il voit l'épée du Baron lancée dans un geste de désespoir. Il suspend son souffle, alors que sa main se porte instinctivement sur la garde de sa propre épée. Si elle touche son but, l'affaire sera terminée. Par contre, si elle rate sa cible, il faudra se décider à intervenir et mettre fin d'une façon ou d'une autre à cette sombre histoire.

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--Shiska



[Chapelle au bois réveillé]

L'oreille tendu et aux aguets, le loup entendait le ton monter de l'autre côté des murs de la bâtisse autrefois sacré et aujourd'hui sacrément abandonnée. Les voies raisonnent contre la verdure environnante qui semble quelque peu gênée par le bruit et qui tend à le faire comprendre. Les oiseaux arrête de chanter, une nuée s'envole des arbres pas loin. Il y a du mouvement. Petit coup d'oeil en direction de ses camarades lorsque soudain des bruits de lutte éclatent. Des pas, des chevaux. A peine le temps de visualiser que deux cavaliers déboulent en tentant de s'enfuir. Mince... si ils arrivent à s'enfuir ils prendront encore de l'avance...

Le loup bondit hors de sa cachette, une dague à la main courant pour couper la course des chevaux. Il saute sur eux, dague présentée comme un crochet afin d'essayer de s'agripper à la monture. Malheureusement les canassons ont été trop rapide, ou lui pas assez que lorsqu'il avait 20 ans. La lame vient érafler la croupe du cheval avant de laisser le militaire s'écraser à terre après avoir rebondi sur la terre. Un coup raté... Shiska se relève en crachant de la terre, voyant les chevaux filer entre les arbres. Pas de temps à perdre, les autres ont déjà du partir à leur poursuite... Il court en direction des chevaux, laissant le bruit de la bataille derrière lui.

Son étalon est là, patientant tranquillement à brouter des feuilles. Fus relève la tête en voyant son maître débarouler de la forêt avec le souffle court. Shiska détache sa monture qui ne semble pas broncher, la tête légèrement tournée vers lui en broutant tranquillement, les yeux fixés sur le cavalier. Un pied dans l'étrier et...hop! Le cheval qui part en trombe sur quelques mètres, laissant son cavalier retomber sur son séant de la plus noble manière qui soit... Shiska grogne en se relevant difficilement, tandis que Fus qui avait bien préparé son coup hennis de contentement en voyant le présomptueux le cul par terre. C'est un cheval qu'a du caractère...Tu croyais vraiment que t'allais pouvoir te pointer comme ça pendant le repas et qu'il allait taper un sprint en claquant des doigts?


Saleté de canasson! C'est pas le moment de jouer bordel! Tu feras le con un autre jour ils vont s'enfuir!

Mais rien à faire... cheval qui tourne sur lui même pour empêcher l'homme de monter, cavalier pas à l'aise du tout qui subi le cheval plus qu'il ne le dirige. Une belle ronde au milieu du chemin alors que les autres semblent déjà loin...

Bon ça suffis maintenant!! T'aurais tout le foin que tu veux en rentrant mais là faut que tu bosses!

Haha! Diversion et le Shiska arrive à monter sur son étalon noir. On se cramponne aux rennes et en avant! Le cheval qui semble avoir fini son manège file sur le chemin. Petit murmure.

Toi tu perd rien pour attendre...c'est pas demain la veille que tu vas saillir crois moi...
Ewaele
[Respire…]

Elle la tenait entre ses doigts… Sa vie, aussi fine que si elle n’existait pas, aussi inconsistante que si elle n’avait jamais été fabriquée. Elle qui la tenait sans la voir. A peine la sensation bizarre de ne plus sentir d’un doigt à l’autre la fine rugosité presque imperceptible de ses empreintes, sillons de peau qui faisaient d’elle un être unique au monde, comme un infime petit bout de parchemin parmi tous les autres, désolidarisé comme elle, orphelin de sa famille entière, détaché un jour du tronc d’un arbre dont personne ne parlerait plus jamais. Avait-on au moins parlé de lui une fois ? Peut-être quand la hache avait entamé sa chair d’écorce et de sève…

Aveugle dans son caisson d’obscurité, elle ne pouvait se fier qu’aux signes que lui indiquaient son corps, touché sensible et à peine effleuré qu’entrecoupait une pression quasi sauvage, un peu comme si elle s’agrippait à la vie. L’absence du monde à proximité, l’absence au point de penser qu’elle en était l’oubliée, celle dont on ne savait plus rien, à laquelle personne ne songeait. Ne pas lâcher, ne pas se sentir glisser ni s’envoler en chute silencieuse vers le noir plus profond de là où l’on ne sait pas assez faire fonctionner la sensibilité du corps, pour ne plus le confondre avec la pierre du sol, trop vaste et trop âpre pour en déceler un minuscule ressenti.

Elle avait d’abord tenté de respirer. L’odeur de la forêt, celle de la terre au printemps ou n’importe quelle autre saison pourvu que la pluie vienne de cesser et qu’il émana d’elle les senteurs vivifiantes et bouleversantes de la renaissance. Elle aurait aimé déceler la proximité des fougères, des cèpes, même des champignons vénéneux. Elle avait tenté. En vain. Alors elle s’était dit que son désir l’induisait en erreur et qu’il valait mieux espérer trouver une autre odeur. Elle avait rempli ses poumons en rêvant qu’ils trouveraient quelque part des effluves. En vain. Son corps refusait de lui renvoyer autre chose que l’odeur de ses propres doigts, c’est-à-dire de la poussière de la pierre et de la fine transpiration qui les envahissaient lorsqu’elle réclamait trop la vie et qu’elle persistait à ne pas venir.

Ses pensées s’étaient mises à affluer, à converger vers ce bout de vie qu’elle tenait entre ses doigts sans savoir faire autrement que de la garder ainsi, viscéralement primordial. Les murs autour d’elle n’y pouvaient rien, ils avaient brutalement perdu leur consistance, vaincus par l’ombre. Dans sa tête, elle inventait un nouveau monde et ce nouveau monde tournait, tournoyait, virevoltait, s’envoûtait et s’enivrait des émanations muettes, innocentes dont le hasard faisait qu’elle était aujourd’hui prisonnière.

Elle avait soudainement pris conscience de sa fragilité. Prise à la gorge par l’angoisse du vide. Comme on limait avec patience et silencieusement les barreaux d’une prison, on pouvait tout aussi bien se trancher la gorge avec un couperet ridicule, en s’y prenant bien. Sa vie était là, entre ses doigts, si fine, si fine… Oserait-elle ?

Mais c’est qu’elle tenait encore à la vie. Elle s’était demandée si elle pouvait penser, si, quand on se transforme d’un état à un autre état, on perdait ou pas sa capacité de réfléchir, de ressentir, d’aimer ou de détester, de vouloir ou de refuser. La question de l’âme s’était mise à la tarauder. Est-ce que seuls les humains en étaient pourvus ? Alors elle avait ouvert ses yeux, fouillant et cherchant à tout prix la fragile lueur d’une âme minuscule, aussi légère soit elle. Elle avait tenté de percer le noir autour d’elle, en murmurant à peine un peu pour encourager son rêve. Il n’était pas venu.

Le désespoir l’avait envahie, ravageur et sauvage. Elle ne supportait pas l’idée d’une nouvelle solitude. Elle ne supportait pas l’idée d’une impasse sur une fin pure et dure. Elle ne supportait pas. Tandis qu’elle réfléchissait, ses doigts avaient interrompu leur mouvement circulaire. Elle fit silence dans sa tête. Un instant volé.

De son corps ramassé en recroquevillement spontané, elle se souvint. Elle ne savait plus depuis quand. Elle dans le noir avec sa lumière en dedans, blanche, rouge comme un arc-en-ciel démonté.

A l’aveuglette, elle s’appliqua au traçage d’un cœur, sans déborder des frontières. Un cœur minuscule, un cœur fait de tripes et de prières, un cœur comme il en bat n’importe où l’on veut les voir fleurir, même sur la pierre, même dans l’eau, même dans l’air. Avec un point en son centre. Lui.

L’amour et l’infini, réunis là, malgré. Et surtout.

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Juleslevagabond
Haine Ecarlate, L'Assassin & Le Baron


Qu'il était bon de laisser exulter sa rage trop longtemps enfouie... Le doux souhait de la mort du Baron l'emportait un peu plus loin dans les ténèbres déjà acquises. Comme il le voulait tout se déroulait comme prévu, il ne restait plus qu'à en finir une bonne fois pour toutes. Et enfin, enfin, il l'aurait vengé. Elle n'aura plus à craindre d'autres blessures de ce genre et lui non plus.
Il avait juré sa protection, de n'importe quelle sorte qu'elle soit. Le mal était fait de toute façon. Trokinas devait mourir... Il allait devenir son "ange vengeur".

Cette pourriture ne mériterait que torture, lente et douloureuse mort... Mais à chacune de ses victimes il 'avait pas d'autre choix que de créer une rapide voie vers les cieux... Bien qu'une seule y avait échappé. Mais cela lui était égal. Non rien ne comptait plus que d'abattre cet homme vicieux et vantard, changé par la politique...
Il avait osé toucher un lien entre deux âmes enfin en paix, il allait en subir lourdement les conséquences. Et ce ne serait qu'à la fin qu'il apercevrait le visage du vengeur... Qu'il soit sa dernière image de sa misérable vie.

Et les épées s'entrechoquèrent, les deux hommes en proie à la colère. Chacun avait ses raisons... Jules se fichait de celles du Baron, lui n'invoquait que la fin de Trokinas. Chaque coup porté à son ennemi juré le voyait s'approcher de son but ultime.
Le Baron avait appris à se défendre certes mais les bases n'allait pas suffire face au rouquin sergent/barbier enlaidit par la vengeance.

Mais il fallait faire vite, ses forces s'affaiblissaient à chaque enchainement, mouvement, esquive... Il n'avait pas pût vraiment dormir ou se reposer de ses blessures ou foulures récentes. Mais qu'importe le prix à payer, son corps possédait déjà des stigmates de sa vie d'ex-vagabond...

Ses coups pleuvaient, aussi rapides et forts que ses bras et jambes soutenues par la haine lui permettait... Trokinas reculait, Jules le fixait de son regard de Sambre, hymne à la douce mort d'Hadès... Un fond de pupille écarlate pour une malédiction familiale, seule une forte émotion rappelait à ses adversaires trop proches de son visage les douleurs de son passé et sa froideur cachée.

Bien entendu le Baron ne voyait rien à cause de ce masque des ténèbres, mais Jules se jurait que cela ne tarderait pas vu le recul de l'homme au fur et à mesure du combat animal...

Puis enfin une faute grotesque arriva. Trokinas se bloqua contre son gré à un chêne vieux de plusieurs dizaines d'années et tenta de se dégager. L'espoir naquît dans les entrailles du fou... Sa lame vengeresse s'abattit en premier temps vers son flanc droit pour déséquilibrer le Baron puis changea adroitement de direction avec l'unique fourberie de trancher la tête de l'ex-Comte du Limousin.

Mais l'instinct de l'homme a ses raisons d'apparaître au moment les plus opportuns ou synonymes de fin... Trois doigts tombèrent mollement sur l'herbe fraîche. Par une surprenante manœuvre, le Baron s'était laissé choir sur le sol tandis que le désespoir tentait futilement d'arrêter la course de l'épée du rouquin de la main fenestre.

Le cri de douleur qui s'ensuivit était logique mais délicieux aux oreilles de l'assassin. Enfin il comprenait... Il sussura pour lui-même.


Maintenant tu sais la souffrance que tu as causé...


Puis il vint lentement à sa rencontre, prêt à en terminer. Mettre un terme à cette folie. Soupirer et pleurer...
Mais la suite manqua de le tuer sur place.
Devant lui l'odieux personnage avouait ses crimes. Pitoyable ; depuis quand le faible et sournois se targuait de ses erreurs et en était fier ?! Et il osait lui faire la morale ?! Une folie sans fondements ?! Tout cela pour rien ?!
Non, IMPOSSIBLE !!!


Arrrrrrgh... FILS DE BATARD !

Le sournois l'avait touché sur le flanc dextre... Sa robe s'entacha de sang tandis que sa main libre vint s'apposer sur la blessure. Dans le même instant, l'assassin frappa du pied dans un dernier élan de colère sur l'épée de l'ex-Comte. Le capuchon retomba et son identité fût plus claire aux yeux de l'homme à terre.
Mais Jules n'en avait cure et sa main ensanglanté vint enserrer le cou de Trokinas tandis que le genou gauche de l'assassin appuyait son torse. Il ragea, l'épée prête à s'abattre. Le regard de jais du fou croisait l'autre du noble.


Toi... Pourriture... Maintenant que tu t'es avoué à la forêt et à moi sauras tu en faire de même devant tes semblables ?... Tu crois que tu es un grand précurseur à la bassesse humaine ? Hin, pauvre de toi... Ne crois surement pas que cela va changer le cours de ta foutue existence... Tu as enlevé le peu d'espoir et de vie à celle que j'ai élu... Elle a disparu sans dire mot... ET TU CROIS T'EN SORTIR EN AVOUANT TES PECHES ?!

La main du fou serra un peu plus

Crève espèce de porc ! Tu as déjà fait assez de mal !


Et ainsi s'acheva le chapitre de l'assassin qui soudainement perdît son arme et sa seule chance d'espoir... Et dans un dernier souffle, alors que son corps cessait d'émettre un reste d'énergie et que sa bouche se mêlait à la terre ; Il sombra dans les méandres du subconscient... Avec pour derniers mots :


Pardonne moi Yarwelh... Mon amour... J'ai failli...
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Alienaure
Aliénaure était là, les bras ballants, l'esprit embrumé par les mots entendus, le regard figé sur la scène qui se déroulait.
Elle avait senti quelqu'un arriver derrière elle. Peut-être un complice venu la reprendre. Peut-être une autre aide. Elle n'en savait rien. Elle n'en avait cure. Elle était comme paralysée, incapable du moindre geste.
Elle avait retenu son souffle quand Trokinas avait jeté son épée vers son ravisseur.
Elle avait senti ses ongles s'enfoncer dans ses paumes au cri de rage de Jules.
Puis elle l'avait vu se jeter sur le baron, le clouant au sol. Il criait sa haine, épée brandie, main serrant la gorge.


Crève espèce de porc ! Tu as déjà fait assez de mal !

Et il s'était écroulé, le corps sans vie sur celui, immobile, de l'homme qu'elle aimait.

Non... Non....
Non!!!

Son propre cri raisonna à ses oreilles et la sortit de sa transe. Sans avoir vraiment conscience, elle s'était mise en courir vers eux, se jetant à genoux à leurs côtés.
Les mains tremblantes, elle avança les doigts sur le front balafré de sang du baron. Pourquoi avait-il les yeux clos? Pourquoi ne repoussait-il pas le corps inanimé de son adversaire?

Sa bouche se posa sur les fines rides d'expression, juste au-dessus des sourcils.


Je vous en supplie... Vous ne pouvez pas me laisser... Vous n'avez pas le droit... Vous devez m'épouser... Regardez-moi... Ouvrez les yeux...


Voix faible, tremblante, entendue d'eux seuls, mais qui, elle l'espérait, pourrait le relever.
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Nicotortue
La scène avait si rapide que le Comte n'avait pas vraiment eu le temps de réaliser ce qu'il se passait. Il avait juste noté le lancement de l'épée, le cri de fureur de l'encapuchonné alors que l'arme touchait son but puis sa course vers le Baron dont il serrait la gorge dans un geste qui se voulait définitif. Alors qu'il s'élançait pour se porter au secours de celui-ci, dégainant sa propre épée, le silence se fit dans la clairière, les 2 corps des combattants gisant inanimés l'un sur l'autre. Aliénaure se précipita vers eux, s'agenouilla et murmura quelques paroles à l'oreille de son amant.

Plus détaché en raison de l'absence de liens entre le Baron et lui, le Comte s'avança vers le trio et, d'un premier coup de pied écarta la lame de l'agresseur hors de portée, puis d'un second coup de pied, sans aucun ménagement, envoya rouler celui-ci à quelques mètres du corps immobile du Baron. Il se pencha un instant sur le corps immobile de l'encapuchonné décapuchonné, dont le visage ne lui dit rien de particulier, et appuya 2 doigts sur sa carotide. Il attendit quelques secondes, cherchant un pouls. Il lui sembla en sentir un, très faible, mais, n'étant guère médicastre, il ne l'aurait pas juré. Haussant les épaules, peu soucieux de la survie de la tête pensante de l'enlèvement de sa cousine et de sa promise, il se releva et s'approcha de sa jeune cousine, toujours penchée sur Trokinas. Pour l'heure, le misérable était incapable de se relever, la tache de sang s'élargissant sur son flanc assurant de son immobilité. Il appuya dans un geste rapide et réconforteur ses mains sur les épaules d'Aliénaure, afin de lui signifier sa présence,avant d'aller s'agenouiller de l'autre côté et de vérifier l'état général de santé de l'ancien Comte. La blessure à la main semblait nette, malgré son aspect sanguinolant. Quant à la gorge, elle était encore rougie par la strangulation. A part ça, le Baron semblait entier et relativement bien portant. Il suffisait d'attendre son réveil, une fois son corps partiellement remis du traumatisme du combat, de sa blessure et de la tentative d'étranglement.
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Breccan
[Traque]

Breccan et ses compagnons étaient encore au ras du sol, observant et analysant la situation.
A l'affut du moindre petit signe d'agitation qui serait pour eux le coup de sifflet déclencheur des hostilités.
De la discussion entre le capuchon et Trokinas n'était audible que des bribes de syllabes trop faible pour comprendre un traitre mot.
Cela veut dire que le petit groupe caché dans les hautes herbes ne pourra se baser que sur le comportement des raclures et n'interviendront que lorsque la bataille aura déjà commencé.
Une demi seconde d'inattention et la mort frappera ruinant l'opération de sauvetage des otages et mettant la vie du groupe en danger.

Le Sublime attendait le moment propice pour déchainer leur fureur quand des signes d'agitation prononcés et des éclats de voix se firent entendre du côté de la chapelle.
En une fraction de seconde la situation est passée d'une quasi léthargie à un torrent tumultueux de cri et de mouvement en tout genre.
Sans qu'ils eurent à intervenir,l'ainée Malemort fut projetée contre le comte de Brassac et mise en sécurité.
Demi soulagement chez le Brec...Qu'Aliénaure soit tirée d'affaire est une très bonne chose mais il n'y avait toujours aucun signe de la rouquine.
Ce n'était qu'une question de temps...
Le capuchon et Trokinas faisaient pleuvoir les coups sur l'un et sur l'autre quand les deux autres couards de l'équipe de ravisseur se firent la malle par l'arrière de la chapelle.
Mais ils ne partirent pas les mains vides...Ewaele gisait inanimée à l'arrière d'un des chevaux.

Ni une ni deux,Breccan,Corenthine,Flaiche et Shiska...bien que ce dernier ait des ennuis avec son cheval, se mirent à la poursuite non pas d'octobre rouge ni du diamant vert mais celle de la rouquine en sale état.
La poussière soulevée par le passage des chevaux des enflures n'était que partiellement retombée, signe qu'ils sont récemment passé par là et qu'au moindre ralentissement de leur part, ils auront la désagréable surprise de voir quatre soldats leur tomber sur le râble.
Et ça ne sera pas beau à voir...


Nous y sommes presque!
On va se les faire ces raclure et elles vont regretter de s'être attaqué au Limousin.
On leur fera payer chacun de leur méfait au centuple!


Des ombres commencèrent à se dessiner au loin cependant le groupe était trop loin encore pour distinguer nettement de qui il s'agissait.
Une vieille odeur de défection embaumait les parages par conséquent ces silhouettes ne pouvaient qu'appartenir au bossu et à l'autre spécimen.
Se sont ils trouvés une paire de couille sur la route pour s'arrêter et souhaiter l'affrontement?
La réponse dans le prochain épisode...

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Flaiche
Flaiche serrait les rênes de sa monture avec force, les doigts blanchit par la colère qui montait en lui. Colère….ou plutôt haine.
Sa seule motivation était désormais de tuer. Retrouver ceux qui détenaient encore Ewaele, tirer l’épée du fourreau, et la laisser s’envoler et danser dans les airs, ne ralentissant sa course que pour aller se fracasser contre un os. Les exterminés tous. Un par un. Quel qu’en soit le nombre.
Le passé ressurgissait depuis quelques minutes maintenant et le rendait comme fou. Images qui reviennent, sensations, vertiges et vestiges.
Il avait cru perdre par le passé, celle qui était sa moitié, avec qui il partageait tout, celle qui lui avait tant donné et pour qui il aurait tout donné. Elle et l’un de ses enfants.
Une nouvelle vague de hargne fit serrer les dents au médicastre. Il n’avait pu avoir sa vengeance, cette fois, cela serait différent.
Restant en retrait, d’une présence feutrée, il avait pu garder son regard hors de portée de ses comparses de chevauchée. Quiconque aurait croisé ses yeux y aurait lu la haine profonde qui s’y trouvait en cet instant. Ils ne devaient pas voir. Ne pas savoir. Car il voulait tuer. Sentir la souffrance naitre, la vie de sa proie couler et s’échapper, lente mais inflexible, jusqu’au moment final.

Le temps remontait lentement son cours dans l’esprit de Flaiche. Inconsciemment, une partie lointaine de lui-même, enfouie sous les ans et l’oubli, refaisait surface. Le coté sombre s’insinuait en lui, poussé par la colère, la haine, la peur ou l’angoisse. Chaque fois, celui-ci ne remarquait rien, sauf lorsqu’il était trop tard. Les souvenirs prenaient possession de lui et le dirigeaient tel un pantin sans inspiration propre, une marionnette guidée par la main du destin.
A chaque fois, les évènements s’étaient évanouit de son esprit lorsqu’il reprenait contrôle de lui-même, tiré de son inconscience par un évènement déclencheur dont il ignorait même parfois l’existence, incapable de se rappeler de quoi les dernières minutes étaient faites.

Heureusement pour le médicastre, celui-ci était encore en totale possession de ses moyens lorsqu’une silhouette, appuyée contre un arbre, attira son regard. Les cheveux de feu, presque identiques aux siens dans leurs couleurs lui confirmèrent qu’il s’agissait la de celle qu’il cherchait. Haine et colère s’évanouirent alors qu’il faisant ralentir sa monture pour bifurquer légèrement afin de se rapprocher de son amie. Hélant les autres qui avaient aperçu eux aussi la silhouette, il leur dit :


Ne vous arrêtez pas, il ne faut pas les laisser s’échapper, qui sait ce qu’ils ont encore comme projet…
Je vais rester ici pour m’occuper d’Ewa. S’ils ne l’ont pas gardée comme otage c’est qu’ils comptent disparaître au plus vite, je ne risque donc rien ici.
Mais assez parler, j’ai à faire.


Tout en parlant, Flaiche avait sauté de cheval et cherchait désormais dans ses fontes pour sortir le matériel qu’il avait emporté et dont il allait avoir besoin.
Il le déposa près de la rouquine et l’inspecta d’un premier coup d’œil. Les blessures étaient nombreuses et vilaines pour certaines, résidus d’un combat acharné. Il prit son pouls, plus par habitude que pour réellement d’enquérir de l’état de son amie puisqu’il voyait les vêtements recouvrant sa poitrine se soulever légèrement et de façon régulière.

La blessure à l’épaule semblait être la plus grave, mais au vu de certains hématomes, les blessures intérieures pouvaient tout aussi bien être suffisantes pour causer sa mort. Il devait tenter de savoir mais pour cela, il allait falloir réveiller la blessée.
La rouquine semblait dans un état second, luttant contre un ennemi invisible, ponctuant parfois la scène d’un gémissement léger du à la douleur.
Il prit un linge et l’aspergea d’eau fraiche tirée d’une outre de peau puis, sans appuyé plus qu’il n’était nécessaire, commença à laver les blessures tout en appelant son amie d’une voix calme, prononçant son nom.
Les blessures apparentes une fois propres, il du se rendre à l’évidence que cette méthode de réveil n’était d’aucune utilité.
Fouillant dans sa besace, il en tira ne petite fiole qu'il déboucha en la gardant bien à l'écart de lui, puis en passa le goulot sous le nez de la rouquine, espérant que les effluves nauséabondes soient suffisamment forte pour l'éveiller. La encore, le succès ne fut pas au rendez vous.
Une idée fugace lui traversa l’esprit et lui tira un demi-sourire. Naaan il n’allait tout de même pas osé ? Ben si, ca serait mal connaître le gardon que d’en attendre moins de sa part.
Relisant récemment quelques écrits à la confrérie troubadour, il était tombé sur de nombreux contes et récit de chevalier, de dragon et de princesse. L’une d’elle, qui avait attiré son attention par son originalité, faisait mention d’un royaume endormi, souffrant de la malédiction ayant touché sa princesse et d’un chevalier venant la sauver, les éveillant, elle et son royaume, d’un chaste baiser.
Flaiche sourit, se retenant de rire de la comparaison qu’il faisant avec sa situation actuelle, évitant qui plus est de se rappeler cette autre histoire se terminant de la même façon, mais bien plus amusante de par les sept nains et la reine empoisonneuse dont elle narrait l’épopée. Pour sur, la réaction que sa princesse « théorique » à lui ne manquerait de différer largement quand celle ci comprendrait ce qu’il avait fait. Cela n’aurait rien a voir avec l’une ou l’autre des histoires et la comparaison s’arrêterait la.
Reprenant son sérieux, il convint tout de même que cette solution n’était pas totalement ridicule. Dans son combat intérieur, la rouquine ne devait espérer qu’une chose, l’aide de son prince. Flaiche savait de son amie que les fonctions respectives du couple qu’elle formait avec Nicotortue ne leur laissaient que peu de temps à eux, raison de plus pour penser que le comte de Turenne serait le mieux placé pour parvenir à la réveiller si tant est qu’un baiser puisse avoir un effet sur sa lutte imaginaire.
Ceci étant, le dit comte n’était pas présent, mais un baiser au lieu et place de celui-ci pourrait faire croire a la rouquine qu’il l’était.
Bah ! Après tout, ce ne serait pas le premier baiser qu’ils échangeraient, ayant eu une histoire commune pendant quelques semaines.
Oh et puis zut ! Au diable les mauvaises langues, il lui fallait réveiller la rouquine, et il ne voyait pas de meilleures solutions que celle-ci. Il fallait juste espérer que personne ne se pointe a cet instant, car la situation en serait assez embarrassante.
Bref, il s’avança vers la jeune femme et colla ses lèvres au sienne, s’écartant vivement pour juste la stimuler, ne pas donner assez pour qu’elle réclame plus, ce qui, Flaiche l’espérait, pourrait la tirer de sa léthargie.

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Ewaele
[Le reveil]

Elle avait envie de fermer les yeux et de peser de tout son poids sur l'écorce de la terre. L'envie de se sentir lourde au point de craqueler le fond de ses pieds et de se sentir s'enfoncer là-dessous, là-dedans, là où les mots ne résonnaient plus, là où leur souffle ne venait plus, là où plus rien ne pouvait l'étouffer parce qu'il serait trop tard. Des envies d'échapper, sans que l'envol soit possible autrement que par la poussière qu'il resterait à la surface d'une présence enfuie par anticipation volontaire.

Un baiser!

Dans le balancement de son corps, fleur gracile aux yeux de l'univers, elle souriait à l'incompréhension qui la berçait... Un doux rêve.

Dans un sourire, embrasser l'interrogation et ne jamais connaître la réponse... Doucement ouvrir les yeux se battant contre ses envies, contre ses ressentis, se faisant violence pour ne pas, ne plus sombrer.

Un baiser ! Vision trouble…

Dans l'authenticité des liens tissés de respect et d'amour de l'autre pour ce qu'il était, qu'ils fussent faits d'amour filial ou amoureux, ou d'amitié, soudain, quand tout était là, si simplement là, désarmé de tout semblant, de tout jugement hâtif et stupide, quand tout était là dans l'écoute et le regard, dans ces liens si rares et ô combien flamboyants... Existait-il un mot, un seul, pour définir le coeur du coeur dans toute sa splendeur...

Un murmure…
Nico !

Vision trouble, elle ne devinait qu’un corps, juste des lignes informes, mais ça ne pouvait être que lui, qui d’autre que lui. Juste un temps d’arrêt pour reposer ses gestes. Pour que ses mains posassent sur ses genoux. Pour qu’elles arrêtassent de se tendre vers là-bas, vers l’ailleurs. Le temps de respirer. Le temps de se tenir droite. Le temps d’attendre encore un peu... Alors elle les ferma. Par dedans eux, l’horizon n’existait plus. On aurait dit l’évasion. On aurait dit l’après. On aurait dit l’enfin. Un temps de rien. Un vertige. Elle n’avait plus rien à craindre il était là…
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