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[RP Ouvert] Refuge à Jegun

Cl0e
Cela faisait plusieurs mois qu’elle employait artisans sur artisans pour rénover le vieux manoir à l’abandon sur ses terres seigneuriales. Les travaux touchaient finalement à leur fin, et elle visitait souvent la belle bâtisse, située au bout de la grande rue de Fleurus, qu’encadraient de petites chaumières de paysans. Les gens qui travaillaient ses terres moyennant quelques écus. Comme tout noble qui se respecte, elle ne travaillait pas. A défaut, elle montait très souvent sur les remparts défendre son village, son Comté.

Ce jour-là, quelque chose clochait. Les affiches d’emploi en mairie étaient toutes délaissées, personne n’avait postulé ni n’avait été engagé, chose qu’elle trouva étrange. Les miliciens étaient toujours les premiers engagés, et là aucun ne s’était présenté. Quelque chose clochait. Certes, Lectoure était déserte, mais à ce point ? Le nouveau maire, malgré toutes ses belles promesses, n’y arrivait pas davantage que ses prédécesseurs, et des villageois continuaient de partir. Une pancarte comtale, sur un panneau en bois au centre du village attira son regard. Sa petite Chiara dans les bras, Malvinae à son côté, elle parcouru les lignes. Son visage blêmit à la lecture, et elle serra davantage sa fille contre elle, prenant la main de l’aînée.
Le sort s’acharnait contre elles, c’était pas possible. Sauf que là, elles n’étaient pas les seules concernées, et c’était gravissime.


- On rentre à la maison. Vite.

Elles se mirent à courir, Chiara pleurant par tant de brusquerie. De ses un an et demi, elle ne comprenait pas pourquoi tout s’affolait ainsi, d’un coup, sans crier gare. Arrivées, la mère ficha un coup de pied dans la porte pour l’ouvrir, et s’engouffra à l’intérieur. Elle posa sa fille dans le couffin avec moins de douceur et de cérémonie que d’habitude, chose qui alarma la bonne à son tour.

- Quoi qui s’passe ma dame ?
- La lèpre est sur nous ma bonne Georgia. Malvi, surveilles ta sœur, pendant que Georgia et moi faisons les malles. Il faut aussi que Bee le fasse, elle est à l’étage avec sa fille et n’a certainement pas vu la pancarte sur la place du village. Et où sont Alexandre et sa compagne ? Il faut les trouver et les rapatrier avec nous. Nous emménagerons plus tôt que prévu au Manoir.


Robes, étoffes, trousseaux étaient jetés pèle-mêle dans les malles grandes ouvertes, meubles vidés de tout contenu. Un valet, qui venait lui transmettre un pli, fut mis à contribution et rangea les effets de Simonin dans sa vieille et grande malle. Il n’osa pas faire remarquer à la veuve qu’ils n’avaient pas le temps de faire du sentimentalisme, et obéit. Il eut la fabuleuse idée de héler un coche, leur expliquer la situation, et les mettre eux également à contribution. Entre nobles, on se soutenait non ? A la mention de la lèpre, de toute évidence, non, et malgré ses arguments, ils ne crurent pas à leur bonne santé et s’enfuirent, craignant d’être souillés de cette terrible maladie.

Elle compris alors que les villageois disparus n’avaient pas déménagé, mais ils avaient plutôt succombé à la maladie. L’image de leurs corps se décomposant chez eux manqua la rendre malade, et elle se pressa encore davantage, criant des ordres à tous.

Bientôt, tous les effets furent dans les malles. Les lourds meubles, ustensiles de cuisine et autres furent abandonnés, ce qui causa une peine énorme à la blonde. Quitter son cocon en laissant la moitié de sa demeure derrière elle l’attristait, mais elle devait songer avant tout à la santé de sa famille. Bee et Roxane les rejoignirent également, et à défaut de trouver un nouveau coche, elles hissèrent les malles dans une charrette, qu’elles attelèrent au pauvre étalon nuit de Simonin, le sien maintenant. L’animal se rebiffa quelque peu, pourtant docile. Il devait sentir la maladie, la mort. Elle le calma autant qu’elle put, et la pauvre bête tira tant bien que mal le chargement vers le Sud. Les enfants étaient à l’avant, Malvinae guidant l’étalon et surveillant sa petite sœur et Roxane, pendant que les adultes poussaient derrière pour avancer plus vite.



*EDIT pour modification peste/lèpre
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Lanceline
La Blonde voyageait, pour ne pas changer. Mais cette-fois ci, elle se montrait prudente. Parce que la dernière fois qu'elle s'était promenée toute seule, pour rentrer à Lectoure, elle avait fini par récolter une fine cicatrice sur la joue gauche.
La jeune femme marchait d'un bon pas. Elle était passée par la capitale afin de saluer des amis qu'elle n'avait plus vu depuis un certain temps déjà.
Les sentiers étaient déserts. Et là...
Et là, elle voit un point à l'horizon. Un point qui grossit. Fortement.
"Une fois, mais pas deux. Pas envie que ça recommence." qu'elle pense, Lanceline. Main qui se porte automatiquement à son collier. Aussi la voit-on se planquer dans le bas-côté afin de laisser passer ceux qui arrivent, corps crispé dans l'attente de la découverte des silhouettes.
Bee et Cloé poussant une charrette.
La Blonde bondit et manque faire tomber Malvinae qui retient in extremis l'étalon.


Bonjour!

Elle rosit de surgir comme ça.

Je rentre à Lectoure... Vous vous rendez où?

Regard qui se pose sur les vêtements, les objets peu encombrants qui jonchent la charrette. Elle voit aussi la lueur hagarde dans les yeux de ses amies.

Il... Il y a un problème?

Aussitôt, elle imagine le pire. Qu'a-t-il bien pu se passer, à Lectoure, pour que la prévote fuie ainsi avec Bee, et les enfants?

Edit: pour ajout de quelques phrases.
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Malvinae
Place de la mairie.
Jour que l'on aurait pu croire identique aux précédents.
Mère et sœurs se retrouvèrent ainsi en face du panneau d'affichage.
Malvinae avait appris à lire, et elle avait lu, au même titre que sa mère, la seule chose la gênant c'était sa petite taille. Les maires ne pensaient pas toujours aux enfants, à vrai dire, les enfants n'avaient pas à lire ce genre de choses, et elle le comprit très vite.
Une mère paniquée, une sœur hurlant à en réveiller les morts de cette foutue lèpre, et une Malvinae entre deux eaux.
Sous le choc, ses pensées s'étaient entremêlées les unes aux autres avec une rapidité déconcertante. Allait elle perdre à nouveau sa famille? Après la biologique, serait ce le tour à l'adoptive? Allait elle être déracinée? Ses copains de Lectoure seraient ils à leur tour morts?
Vision d'horreur, cœur qui bat plus rapidement qu'à son habitude. La peur lui fourmille le corps.
Une main l'attrape, celle de sa mère, qui se met à courir, aussi vite qu'elle n'avait jamais pu le voir.
Elle la suit, sentant des larmes monter à ses yeux. Elle avait peur, si peur.
D'un coup de manche sauvage, elle les essuie. Elle devait être forte. Forte pour sa mère,pour sa sœur. Forte parce que Simonin lui avait dit de prendre soin de Cloé. Qui d'autres le ferait?
Son inquiétude, elle devait l'ignorer. Alors quand une fois chez elles, Cloé et d'autres personnes se mirent à travailler à la chaine comme une armée d'abeilles, Malvinae, elle, faisait abstraction du reste pour faire rire Chiara. Ses cris et hurlements rendaient l'ambiance encore plus morose, plus paniquante, et elle devait absolument la calmer. Alors comme au premier jour de leur rencontre, la brune se mit à faire des grimaces tout en lui chatouillant le bout des pieds. Après un moment de persévérance, un sourire se dessina sur la bouille de Chiara. Petit soupir de soulagement chez Malvinae.
Et puis enfin, la charrette fut remplies de tous leurs biens, du moins, de l'indispensable. A l'avant, la brune faisait avancer leur étalon, l'encourageant du mieux qu'elle pouvait, sa petite sœur sur ses genoux qu'elle tenait d'une main, et de l'autre, tenant les rênes. Elle tentait de ne pas se laisser submerger par la tristesse et la peur. Mais quitter ce lieu, quitter cette vie, c'était dur, si dur. Et une nouvelle fois, les larmes coulèrent, alors que Chiara s'était finalement endormie dans ses bras, bercée par les mouvements de l'étalon.

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Chiara_cesira
Maman a de beaux cheveux dorés qui chatouillent le bout du nez. Maman a de grands yeux verts qui sont tout plein beaux quand elle la regarde ou qu'elle regarde Malvinae. Maman a la peau toute douce, même que c'est drôlement chouette quand elle enfouie sa tête au creux de son cou. Parce qu'en plus, elle sent bon. Ça chatouille encore plus le nez que les cheveux dorés. Maman a toujours un joli sourire et une petite voix toute gentille.
Dame Petite -dite Malvinae- est toute rigolote avec son visage qui prend des formes toutes bizarres. Dame Petite est toute gentille quand sa main enserre celle de Chiara. Dame Petite a quasiment le même joli sourire que Maman, même si sa voix est un peu plus bizarre quand elle est toute rouge après sa petite sœur. Mais le must du must c'est quand elle fait les bisous ventouses sur le bidou ou qu'elle lui chatouille les pieds. Parce que, faut pas croire hein, y'a pas plus grande sœur merveilleuse qu'elle ! Même que parfois, elle fait exprès de prendre une des choses interdites de Dame Petite -ce qui fait qu'après elle est toute rouge- pour qu'elle s'occupe un peu d'elle.
Parce qu'il y a bien une chose qu'une toute petite Chiara du haut de ses un an et demi croqués n'aime pas, c'est qu'on ne s'occupe pas d'elle. Ou bien qu'on fasse des choses bizarres dont elle n'a pas l'habitude. Kif-kif..

Et aujourd'hui justement, c'est bizarre.
Maman et Dame Petite sont bizarres.
La preuve: d'un coup, alors qu'elle allait essayer de se faire des chatouilles sur le nez avec les cheveux dorés, elle s'est retrouvée enserrée fort contre Maman. Puis le pire du pire, c'est qu'elle s'est retrouvée enserrée fort ET secouée contre et par Maman. Et que ca, pour le coup, ca l'a fait pleurer.
Puis en plus, c'est pas fini hein! Maman, une fois rentrée à la maison, n'a fait rien que d'être méchante. Pouf, elle l'a abandonnée comme ça, sans rien dire, dans son petit couffin. Sans un sourire, un mot gentil, rien. Alors, histoire de se venger, elle a crié et pleuré encore plus fort. Sauf que personne n'est venu s'occuper d'elle. Même pas Georgia, alors que d'habitude, elle vient toujours Georgia.
Il n'y a eu que Dame Petite qui est restée, parce que Dame Petite elle est gentille. Toujours, même quand elle est toute rouge rigolote. La preuve? Chiara a eu de nouveau droit aux chatouillis sous les pieds et aux visages rigolos! Et ca, pour le coup, c'était drôlement chouette! Même s'il lui en a fallut du temps pour pardonner aux odieux outrages précédents. Mais bon, faut bien avouer que ca l'a fait beaucoup rire et qu'elle a même eu le hoquet après.

D'accord, il ne faut pas dramatiser non plus. Parce que ce que personne ne sait encore, c'est qu'après, elle a eu droit à un truc nouveau qui était vraiment drôle tout plein! Maman est revenue la prendre -sans aucun sourire, vilaine Maman!- et l'a amené dehors. Dehors y'avait un espèce de grand machin avec la-bête-toute-douce-qu'il-ne-faut-pas-qu'elle-touche-sinon-ça-mord au bout. Même que Maman l'a mis tout devant et sur les genoux de Dame Petite en plus!
Puis à un moment, il y a tout qui a commencé à bouger autour d'elle. Il y avait tout plein de formes et de couleurs nouvelles. Même un petit air frais qui faisait éternuer et frisonner le bout du nez. Et ça, ça lui a encore plus drôlement plu. Pour le coup, la journée était vraiment bizarre. Parce qu'au moment où la bouche s'est faite toute grande pour bailler et où les yeux ont commencés à picoter, ce n'est pas dans les couvertures chaudes et moelleuses du couffin qu'elle s'est endormie. Non. Mais cajolée et lovée dans les bras de Dame Petite. La chaaaaaance ! Avouez que ca, c'est la classe quand même!
Que c'est dur d'être un bébé...

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Toucoule
Saint Bertrand, le cul sur son fauteuil, bureau du lieutenant.

Le lieutenant était attentif dans un premier temps.
Puis, ces rumeurs persistantes, contradictoires, l'agaçaient, le mettaient mal à l'aise.
Pas moyen d'y voir clair dans ce brouhaha agité.

Au risque de passer pour un fieffé naïf, il prit le risque de montrer son ignorance totale de la situation, si elle était un tant soit peu telle qu'on la décrivait.

Il prit donc un velin et rédigea :

Citation:
Chère Cloe,

Les rumeurs les plus folles sur le sort de nos villages circulent à Saint Bertrand.
Un exemple ? Je viens d'apprendre que notre village est sauvé, mais je ne sais pas de quoi.
T'avoueras que ça la fout mal pour un lieutenant de police de Saint Bertrand de Comminges d'Armagnac et de Comminges des royaumes de France.

Certains parlent même de débarquement de loups phoques, d'hiver et avariés.
J'sais même pas à quoi ça ressemble ça, ni quel danger ça représente.

Je viens donc auprès de toi pour prendre quelques renseignements sur ton village et ses habitants si tu en as.
Je préfère en effet les renseignements de première main, surtout quand elle est ferme.

Tu sais que j'ai eu le plaisir d'avoir la visite de dame Elsamarie la prévôte à Saint Bertrand ?
Elle avait l'air soucieuse de ses petites affaires, mais en pleine forme.
Je t'espère en aussi bonne santé toi et les tiens, et te voir bientôt au hasard d'un voyage.

Bien à toi,
Touc


Il relut sa missive, l'attacha à la patte gauche du pigeon, et lui tapa sur le croupion pour qu'il s'acquitte de sa mission au plus vite.
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Drôle de merle, donc moqueur
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Porte sa croix, mais sans bannière
Juliendetolosa
A Muret le samedi 26 Mars 1459

La place saint Bertrand était silencieuse, il était tôt, le temps était frais, et quatre chevaux étaient attelés à une longue remorque au pied de la mairie. Le cocher était un vieil homme. C'est alors que les pas du maire descendant les marches en direction du cocher brisèrent le silence pesant. L'homme vêtu de son long mantel s'approcha du cocher.

Tout est chargé?

L'homme le regarda et acquiesça d'un signe de tête. Et le maire monta au coté du cocher avant de se tourner vers son compagnon de route.

Allons y! Les autres nous attendent à la sortie de la ville..

L'attelage démarra, et les pas des chevaux retentirent dans les rues vide de Muret endormie à cette heure bien matinale..

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Cl0e
L’étalon s’était résigné à son sort, et il avait fini par y mettre du sien et faire fonctionner ses muscles. Alors, le petit cortège avait gagné en allure et les femmes se contentaient à présent de marcher derrière la charrette, chargées de quelques ballots de linges qui ne tenaient pas sur le reste des effets des Albizzi. La blonde remonta le groupe et se mit à marcher à hauteur de ses filles, sur le flanc gauche du convoi. Derrière elles résonnait le son d’autres sabots, et elle devina que d’autres aussi fuyaient le village pour sauver leurs familles. Un triste soupir lui échappa quand elle vit rouler une larme sur la joue de sa fille aînée, qui avait déjà tant souffert, elle aussi. Le sort s’acharnaient contre elles, c’était sûr. Voir Chiara sourire et jouer avec ses mains dans les bras de Malvinae lui rendit quelque peu le sourire.
Bien sûr, il y avait un mais. Il y a toujours un mais. Une personne bondit du bas-côté et se mit en travers de leur chemin. Que l’étalon ne se cabre pas fut un miracle, mais il pilla net et se mit à reculer. Malvinae tira sur les rennes et serra fort sa petite sœur contre elle. D’instinct, la blonde porta sa main à son épée, prête à pourfendre le mécréant qui osait s’attaquer à elles de la sorte. Il lui faudrait lui passer sur le corps pour les piller de leurs biens. Ce visage ne lui était pas inconnu et, quand elle plissa les yeux, elle laissa retomber sa main, soulagée.


- Bécasse ! Tu veux nous faire virer notre chargement à surgir comme ça devant le cheval ? Enfin …
S’il te plaît, ne rentres surtout pas à Lectoure sauf si tu y as laissé des affaires que tu dois absolument récupérer. Tu n’as pas vu l’annonce alors, tu ne rentrerais pas sinon. Suis-nous à Jegun. La lèpre est sur Lectoure. Alors je te dis, suis-nous, sauf si tu dois absolument récupérer des effets chez toi et qui sont de la plus haute importance. Que décides-tu ?


Elles continuaient de marcher, Lanceline à côté de Cloé et suivant la cadence, semblant réfléchir. Un oiseau vola au dessus de leur tête, manquant les percuter. La blanche ronchonna et continua son avancée. Un roucoulement retentit derrière elle. Ah ? Un pigeon était parvenue à la trouver même en plein rapatriement ? Fichtre ! Vaillant le pigeon …
Elle détacha le petit rouleau de parchemin à sa patte, et le déroula en continuant de marcher. Bon, il lui faudrait répondre plus tard. La nouvelle avait fait son chemin, et son ancien confrère à la maréchaussée s’inquiétait. Dès qu’elles seraient arrivées à Jegun, il lui faudrait trouver plumes, encre et parchemins dans tout le fourbi entassé dans la charrette.
Son regard se posa sur une haute pierre sur le côté gauche du chemin.


- Nous sommes bientôt arrivées …
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Alexandre_d_albizzi
Je marchais dans ce beau village fortifié, Auch. Alors que je lisais le panneau principal, je vis mon domestique arrivé à vive allure :
- Que se passe t-il, lui dis-je.
- Votre belle-mère, est partie sur la route en direction du manoir de Jegun.
- Ah ! Qu’une bonne nouvelle ! Harry, rentre à la résidence, fait nos valises, nous partons.
J’arrivai à ma résidence, Harry faisait le ménage, la charrette était déjà pleine. Elle était remplie de vêtements et autres objets, parmi tous ces bibelots je vis, sortant de cette généralité mon estoc, vieux et délabré. Je me rappelai lorsque je l’ai obtenu.
C’était un soir d’hiver, dans le nord du royaume, passant par les routes, croisant des paysans, et surtout un vieil homme. Celui-ci me dis que je devais prendre cette arme pourtant sans aucune valeur, car sa descendance l’avait trahi. Je la pris donc de bon cœur, et avec elle je pus m’exercer au combat.
Mais aujourd’hui cette lame est veille, mais à de la valeur à mes yeux.
Je la remis donc dans la charrette. Je savais quelle allait prendre place dans la salle d’armes …
Lanceline
Cloé qui était prête à l'attaquer et qui, la reconnaissant, arrêta son geste.

Désolée, désolée!
Hum... Je rentrerai plus tard à Lectoure, là je...

Elle écarquille les yeux.

La lèpre? C'est... Impossible!

A la proposition de son amie de les suivre à Jegun, elle n'hésita pas.

Je viens!
Mes affaires, je les prendrai plus tard... Pour le peu de choses auxquelles je tiens...

Elle esquissa un sourire.
Elle se mit en route, aux cotés de la tornade blonde, et réfléchissant à ce qui se passerait ensuite.
Elle ne vit pas le pigeon arriver, ni Cloé déplier le parchemin et le lire.
Elle atterrit sur terre en entendant Cloé dire qu'elles étaient arrivées.
Un nouveau départ, une nouvelle vie en quelques sortes...

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Bee.zee
La lèpre.
Les yeux s’écarquillent, le visage se décompose, le teint devient livide à mesure que Bee prend conscience de se que représente l’annonce de Georgia. Ses bras vinrent instinctivement entourer sa fille, qui, sans vraiment comprendre, enfouit sa tête dans le cou de sa mère. L’image de la mort, revêtant la cape de la maladie hanter les ruelles, s’engouffrer dans les chaumières, la vision de mort, de corps inertes et déformés souleva le cœur de la jeune femme, qui dû inspirer longuement pour résister à l’envie de courir, sortir se vider de son dégoût et de sa crainte. Qu’avaient-ils donc fait pour qu’Aristote s’acharne ainsi sur eux ? La misère, la faim, les maladies, elle connaissait, elle avait vécu, et ses longues heures passées au dispensaire auraient pu réussir à lui faire relativiser les coups du sort successifs qui s’abattaient comme un couperet sur le moindre soupçon de bonheur qui s’était par chance échoué sur leurs vies. Il fallait les cueillir, ces bouts de vie heureuse, les conserver, les presser de tous les sourires qu’ils pouvaient procurer.
Elle pensait ainsi, tentant de faire de l’ordre dans l’avalanche de pensées qui déferlaient dans son esprit, embrassant les boucles brunes de Roxanne, toujours blottie dans les bras maternels. A savoir laquelle réconfortait le plus l’autre.

Georgia se fit plus pressante, chaque minute comptait, Cloé et ses filles préparaient déjà leurs affaires. Le strict minimum. Ne prendre que quelques lopins de toute la parcelle de vie à Lectoure. Ce fut la vision brouillée par les larmes qui, immanquablement, avaient envahi les yeux verts de la blonde, que les valises furent bouclées. Parer au plus pressé. Les robes jetées à la hâte dans la malle dans un amas de tissus, les quelques bijoux qu’elle possédait, des lettres dont elle ne se séparait jamais, les affaires de sa fille, déjà en bas avec Malvinae et la petite Chiara. Quelques autres affaires d’importance rejoignirent les précédentes dans la charrette.

Elles marchaient à présent, aux côtés de Cloé, silencieuses. La perspective de vivre à Jegun l’avait toujours enthousiasmée, et en d’autres circonstances, elle se serait fait une joie de faire le chemin. A la place, la mélancolie se mêlait à la tristesse, de ce qu’elles laissaient derrière elles, des souvenirs dont elles laissaient une part dans cette ville.

Alors que Lanceline les avait rejointes, pour les plus grand soulagement de la marraine de la jeune femme, Bee ne put s’empêcher de souffler…


Vous croyez qu’il restait encore beaucoup de monde… ?

Elle aurait bien posé les milles questions qui lui venaient à l’esprit, mais les mots moururent avant de franchir ses lèvres. S’enfermer dans le mutisme n’était peut-être pas la solution, mais ce fut la seule chose dont fut capable la lectouroise de longue date qu’elle était. Ses yeux couvrirent d’un regard tendre les trois fillettes sur la charrette, tandis que la voix de Cloé annonça la soulagement général.
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Cl0e
Et oui, la lèpre ... Le Très-Haut s'acharnaient contre eux.

- Oui ma belle, la lèpre. C'est une vraie calamité.
Alors suis-nous. Pour tes affaires, nous trouverons bien un moyen de les récupérer. Nous n'avons pas pu tout emporter non plus ...


Bee, sur son côté, avait l'air tracassé elle aussi. Certes, elle avait de bonne raisons, et ses yeux étaient encore rouges des larmes versées. Elle aurait bien pleuré aussi, mais la peur et son instinct de survie avaient pris le dessus sur la tristesse.
Dans un souffle, l'Abeille lâcha quand même quelques mots.


- Je ne sais pas. Je n'espère pas. Nous finirons bien par le savoir ... Pourvu qu'ils aient réussi à se sauver eux aussi.
Oh, regardez les filles !


Elles étaient enfin arrivées au petit pont qui menait à la bâtisse qui se dressait devant elles.

- Nous sommes à Jegun.

Quelques gens passèrent le petit porche, et vinrent à leur rencontre, les aider à décharger.
Enfin en lieux sûrs.

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Alexandre_d_albizzi
Nous partîmes donc de ma résidence. Par un courrier je sus que Cl0e venait d’arriver au manoir. Quelques jours de marche, voila ce qui nous attendais. Harry, mon domestique complètement heureux de vivre dans un endroit tel que le manoir, la sécurité là-bas y est totale. Et nous pourrions enfin tous nous retrouver.
Je possédais avec moi une maigre richesse. En effet mes seules richesses étaient mes deux chevaux, mes deux épées ainsi que des objets divers qui avant, décoraient ma résidence.
Il faisait bon, le soleil arrivait à percer les nombreux nuages, le vent soufflait avec modération en laissant son chant sur les feuillages. La route escarpée ralentissait notre progression, je ne voulais pas trop m’arrêter au bord du chemin pour faire le campement.
« On ne sait jamais, et si il y avait des brigands ? »
Le soleil était à son zénith, les oiseaux chantaient leurs romances, ils donnaient des vers à leur petits.

- Faisons une pause Harry, je meurs de faim ! lui dis-je, tel un loup affamé.
- Messire Alexandre, je pense que cet endroit sera parfait !


Mon domestique montrait du doigt une petite clairière qui était à l’ombre, elle était de forme plutôt ronde, carrément entourée d’arbres, où au centre, trois troncs d’arbre étaient couchés, comme si elle était habitée. Nous y allâmes donc. Au déjeuner : viande séchée et vin bordelais. Faire voyage ne veut pas dire qu’il faut mal se nourrir, bien au contraire.
Alors que je parlais avec Harry sur la future installation au manoir, un bruit de branche cassée se fit entendre, je sursauta et empoignai mon épée. Harry le couteau de cuisine prêt à la découpe !

- Je vais voir d’où provient ce bruit, en parlant furtivement à Harry.
- Oui Messire, me dit-il sur ses gardes.


Je marchai lentement vers la zone suspecte, et là, comme par magie un cerf surgit !

- Arf ! Ce n’est qu’un cerf, j’ai eu peur qu’une bande de malfrats nous vole !
- J’entends bien Messire Alexandre, heureusement.


Nous mangeâmes avec vivacité, il fallait reprendre la route. Les chevaux étaient rassasiés, ils avaient surement envie de courir dans les prés de Jegun. J’ai toujours eu beaucoup d’affection pour ces bêtes, ils étaient grands beaux et puissants. Mais un serpent les faisaient détaler tellement ils sont peureux.
L’après midi-commençait à faire place à son ami, la nuit. Le temps se rafraichit, il était l’heure d’installer le campement à quelques minutes de la route principale. La soirée ainsi que la nuit se passèrent très bien. Je rêvai de mon arrivé au manoir et les retrouvailles entre nous.
Sa faisait maintenant deux jours que l’on voyageait, aucune péripétie, aucune rencontre, tout était calme. D’après mes « calculs », nous devrions arriver ce soir, enfin.
Il devait être 18h, les ombres s’allongeaient sur le sol lorsque je vis le manoir. Harry me regarda avec un sourire jusqu’aux oreilles, je le lui rendis.
Le manoir de Jegun était immense, il était composé de plusieurs bâtiments avec comme entrée un pont. Sur le devant de la porte je vis ma belle-mère Cl0e, elle qui m’a tant aidé, tant appris. J’aillai à sa rencontre avec Harry, les retrouvailles et les festivités pourraient commencer …



Le manoir de Jegun :

http://img189.imageshack.us/img189/9041/domainedejegun.jpg
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