Eléanore avait attendu dêtre seule pour pleurer la mort de sa dernière fille et prier pour que le Très-Haut laccueille auprès de lui. Elle avait tenté dexpliquer ce qui sétait passé aux enfants, quils ne reverraient jamais leur mère ayant rejoint un autre monde, mais ceux-ci nétaient hélas pas en âge de tout comprendre. Elle-même ne comprenait pas tout, comment avait-elle pu être si aveugle face à létat de sa fille ? Sans doute la rouquine les avait-elle tous berné quant à son état de santé. La flamande lavait certes vu se déplacer appuyée sur une canne mais jamais elle ne lavait vu grimacer ou se plaindre.
Qui aurait pu penser quelle allait mourir, si soudainement. Eléanore lavait quittée après une longue soirée, lors de laquelle elles avaient pu échanger au sujet de lexcommunication et de lavenir. Epson lui aurait-elle menti en lui promettant de la rejoindre à Antwerpen dans les prochains mois et de sy installer à ses côtés
Certainement, car la vieille femme était sûre que sa fille savait que son état ne lui permettrait pas de le faire. Sans doute, savait-elle-même que ses jours étaient comptés. Les craintes dEléanore se confirmèrent lorsquelle trouva la boîte dans laquelle Epson rangeait tous les courriers quelle pouvait recevoir depuis des années, triés avec soin par date et par expéditeur, mais aussi les lettres quelles navaient pas eu le temps denvoyer et divers petits grigris, comme sa bague de mariage, des trèfles à quatre feuilles, sa médaille de diaconesse
Elle y découvrit un testament rédigé quelques semaines plus tôt, ainsi que trois lettres non envoyées à leur destinataire.
Lune était destinée à un certain Zéphirin ; lhomme dont Epson navait eu de cesse de lui parler depuis les conflits angevins. Cet homme que la vieille femme, craignait davoir séduit sa fille et sans doute corrompue pour ensuite labandonner comme tous les baroudeurs, profitant de labsence du père de famille et de la situation difficile que traversait le couple. Mais au fur et à mesure quelle lisait la lettre, elle sapercevait de ses préjugés. Ainsi donc sa fille avait-elle gardé sa vertu alors quelle semblait être profondément amoureuse de ce grand gaillard. Eléanore plia le courrier et le cacheta. Elle devait le remettre à son destinataire, bien quil soit trop tard pour que quelque chose se passe.
Citation:Cher Zephirin,
Jespère que vous vous portez bien, car depuis mon retour dAnjou je nai eu que très peu de nouvelles de vous. Pour ma part, je vis avec mes enfants, à St Claude et sans leur père ; celui-ci mayant délaissée.
Je tenais à vous remercier pour les bons moments que nous avons passé ensemble et à mexcuser davoir été distante avec vous. Etant toujours mariée et espérant conserver ma vertu intacte, je me suis refusée à écouter les sentiments que javais pour vous.
Zephirin, sachez que je me suis profondément attachée à vous, mais que ma santé défaillant un peu plus chaque jour, je préfère vous savoir loin de moi, quici à me voir décliner. Je regrette de ne pas avoir eu le courage de vous avouer que jaurai aimé passer plus de temps auprès de vous, la jour comme la nuit, à présent il est trop tard, mais jespère que vous ne men voudrez pas.
Etant en pleine procédure de dissolution de mariage et souhaitant protéger mes enfants, je ne pouvais pas me permettre de céder à mes passions
Puissiez-vous garder une bonne image de moi et ne pas men vouloir.
Adieu Zéphirin, Dieu vous garde.
Avec tout mon amour.
Epson
La femme soupira en lisant une lettre écrite très récemment, dans laquelle sa pauvre fille consciente quelle ne verrait pas grandir ses enfants, avait souhaité leur laisser un souvenir delle sous forme dune courte biographie.
Citation:A nos enfants que nous aimons tant,
Si par malheur nous devions mourir avant quils ne soient en âge dentendre le récit de notre existence.
A notre famille et nos amis,
A tous ceux que cela peut intéresser :
Née le 20 mai 1428, en Brabant, quelques minutes après mon frère Philippe dict Decnop, de lunion de Martial Maledent de Feytiat et Eléonore de Montbrun, nous fûmes nommée Louise et surnommée Epsonstylus.
A lâge de cinq ans, nous fûmes portée disparue à la suite de lattaque du carrosse familiale et fûmes recueillie par un riche couple de marchands ambulants venu de lest, dont lépouse était stérile. Nous grandîmes auprès deux et ils nous apprirent à lire, à écrire, nous enseignèrent le latin et le grec, les langues anglaises et allemandes, ainsi que lHistoire, la géographie, les valeurs aristotéliciennes et le maniement des armes.
Au décès de notre père adoptif, tout juste âgée de quinze nous partîmes sur les routes avec quelques compagnons, en quête daventures, mais nous fûmes attaqués par des brigands ; nos compagnons tués, notre personne fut laissée pour morte. Grièvement blessée, nous fûmes soignée par une famille de laboureurs allemands et une fois sur pieds nous les quittâmes afin de continuer notre chemin vers dautres contrées. Un beau matin, nous arrivâmes à Genève et finîmes notre périple en Franche-Comté ; arrivée dans le petit village de St Claude que dès lors nous navons plus quitté.
Nous devînmes citoyen de cette petite bourgade et gendarme. Nous traquâmes les escrocs, les brigands et les sorciers avec acharnement, nous rejoignîmes un parti politique et participâmes ainsi pour la première fois aux élections comtales sans obtenir de poste, pour finir nous fûmes aussi affectée en tant que diplomate aux ambassades de Somerset et Wiltshire, provinces de la couronne anglaise. Nous démissionnâmes de notre poste à la gendarmerie pour nous présenter à lélection municipale de St Claude ; ce fut un échec, mais un petit échec, car nous fîmes un score tout à fait honorable de 43,5% face au bourgmestre sortant. Nous retournâmes donc à la gendarmerie où nous fûmes rapidement nommée Brigadière.
Après une nuit arrosée, cest dans le péché que fut conçu un fils, qui hélas perdit la vie avant même davoir vu le jour et fut prénommé Charles en souvenir de son père qui lui aussi perdit la vie. Effondrée nous trouvâmes refuge dans la lecture du Livre des vertus et fûmes encouragée dans notre démarche par lArchevêque de Lyon, Cybermymy ; celle-ci gravement blessée quelques semaines plus tôt par des réformés extrémistes, nous neûmes pas le temps de faire plus ample connaissance, mais en notre mémoire toujours nous gardâmes une trace de cette courte rencontre. Nous découvrîmes la Foy qui se cachait jusqualors en nous et décidâmes de nous faire baptiser avant de postuler auprès dun ordre militaro-religieux, appelé lOrdre des Chevaliers Francs, pour lequel nous avions déjà travailler dans le secret, comme agent de renseignements.
Acceptée comme recrue et baptisée avec pour parrain Fccasper de Valfrey et pour marraine Lysiane dOrmerach, nous retrouvâmes bien aimé notre frère jumeau Decnop et vite très vite nous grimpâmes dans la hiérarchie de lOCF en devenant chambellan. Nous travaillâmes darrache-pied pour cet ordre, en tentant de développer avec soin des relations diplomatiques solides avec les provinces aristotélicienne et nous perpétuâmes notre travail de renseignement général. Cest alors que nous menâmes cette vie militaire et pieuse que nous rencontrâmes celui qui devait quelques mois plus tard devenir notre époux et le père de nos trois enfants, le Grand Maître Sabotin de la Marche DiCesarini pour lequel nous entretînmes longtemps une passion dévorante.
Pour la Franche-Comté, nous devînmes gouverneur dune armée nommée « Ad Gloriam Dei » à loriflamme de couleur blanche et pûmes ainsi nous dévouer corps et âmes pour notre patrie et notre Dieu tout puissant. Quelques mois plus tard, enceinte de nos chers jumeaux et prise dans un conflit dintérêts en tant quépouse du Grand Maître, nous préférâmes quitter lOrdre des Chevaliers Francs. Mais l'Église Aristotélicienne, au travers de lArchevêque de Lyon et Cardinal Connétable des Saintes Armées Ingeburge, nous tendit autrement les bras, nous permit daccéder au poste de diaconesse de St Claude après avoir réussi une licence es Théologie, mais nous adoubant aussi Chevalier dIsenduil, quelques semaines après avoir été nommée Commandeur des Saintes Armées Romaines lors de la crise de Bourgogne. Nous fûmes aussi licenciée es Inquisition.
Nous refusant obstinément à entrer en guerre contre le peuple de Genève, alors que les criminels réformés se trouvaient en grande majorité en Béarn où ils venaient de commettre de nombreux méfaits, nous choisîmes de mettre lindex sur les erreurs stratégiques et diplomatiques des dirigeants des Saintes Armées auxquelles nous appartenions et décidâmes en définitif de les quitter. Notre démission de la crypte dIsenduil, de lélite de la chevalier comme ils disaient, fut corroborée par un acte de renvoi pour mauvais comportements. Enceinte de notre bien aimée fille cadette, nous dissolûmes lArmée « Ad Gloriam Dei », à Genève, après neuf mois de bons et loyaux services.
Tandis que nous occupâmes des fonctions religieuse, nous fûmes aussi chef de file du parti VERT (Vérité, Économie, Rigueur, Travail) qui devint plus tard FCR. Ainsi au conseil de Franche-Comté, nous remplîmes de nombreuses fonctions, assez diverses, comme Connétable compte tenu de notre passé dagent de renseignement, de Capitaine de lArmée Franc Comtoise, mais aussi de Commissaire au Commerce ou encore dIntendante et ce pendant trois mandats. Ces fonctions, nous permîmes, à la fois de prouver notre attachement à la Franche-Comté, mais aussi à l'Église Aristotélicienne, puisque nous proposâmes de renégocier le Concordat, de modifier le texte sur lunion civile pour la rendre inaccessible aux fidèles aristotéliciens et enfin de faire une place dans les locaux de larmée franc comtoise pour accueillir en cas de nécessité les ordres militaro-religieux. Enfin, nous participâmes aussi à la mise en place dune Régence menée par la compagnie Maxima Sequanorum aux côtés de nos amis Lothilde, Imladris, Macricri, Debenja et bien dautres encore.
Toujours attachée à notre Franche-Comté et à notre Église Aristotélicienne, alors que le château de Dole fut tombé entre les mains de pilleurs hérétiques angevins, nous décidâmes de lutter contre ces êtres infâmes. Alors que nous voyagions paisiblement en Maine, nous fûmes sévèrement blessée, puis alors que nous menions un combat féroce aux portes dAngers en tant que membre dune armée croisée, nous fûmes grièvement blessée ; à cet instant il nous semblât avoir vécu une étrange expérience aux portes de la mort, mais nous survînmes.
Après les combats, nous fûmes rapatriée en Franche-Comté, où nous restâmes alitée de nombreuses semaines à soigner nos blessures, dont nous conservâmes pendant de nombreux mois les cicatrices et les séquelles. Nous apprîmes qu'en notre absence, nos deux fils adoptifs, Alexander et William étaient décédés. En proie au chagrin, nous décidâmes de nous séparer de notre époux, en demandant la dissolution de notre mariage.
A nouveau, l'Église Aristotélicienne choisit dentrer en guerre contre Genève, nous continuâmes à partager leur enthousiasme de mettre à terre la Réforme, cependant nous ne partageâmes par la stratégie qui consistait à attaquer la ville au risque dentraîner dans les combats les provinces alentours et dy mêler des victimes innocentes, tandis que le véritable ennemi sétait regroupé en Savoie et menaçait de faire appel à leurs alliés brigands. Nos mises en garde ne furent point entendues et St Claude tomba entre les mains des alliés du clan réformé avant dêtre pillée
Quelques semaines plus tard, nous reçûmes un avis qui nous informât dune excommunication de faits, laquelle ne nous empêcha pas de mener une vie tout à fait aristotélicienne, faite de lectures répétées du Livre des Vertus, proposant la renégociation du concordat liant l'Église Aristotélicienne à la Franche-Comté, nous rendant aux messes et aux cérémonies aristotéliciennes de manière très régulière.
Ne pouvant plus participer à aucun combat compte tenu de létat de notre corps, portant encore les marques des coups portés par lennemi angeviniste et ne souhaitant plus nous présenter à aucune élection, nous préférâmes uvrer pour la remise en ordre du droit franc comtois, au sein du Bureau du Droit de Franche-Comté.
...
Epsonstylus Maledent de Feytiat
Elle tomba aussi sur un testament très court et ne put sempêcher déclater en sanglots en voyant que sa fille bien quexcommuniée par lEglise Aristotélicienne avait gardé une place pour ses amis romains et souhaité que Dieu veille sur eux, alors que cétait sur elle quil aurait dû veiller. Eléanore était divisait, dun côté le chagrin transformé en haine contre linjustice dêtre privée de cette enfant quelle venait à peine de retrouver et de lautre côté une forme de sérénité en pensant que sa fille avait probablement rejoint ce à quoi toute personne attachée à sa foi aspirée, surtout après tout ce quelle avait dû endurer pour y arriver. Mais en relisant ces mots, elle restait tout de même perplexe. A quoi bon faire cette démarche, alors quEpson ne pourrait pas avoir de funérailles aristotéliciennes
La vieille femme chiffonna la copie du testament sur lequel on pouvait lire :
Citation:Nous, Louise Maledent de Feytiat, dicte Epsonstylus,
Saine de corps et desprit, hors de toutes contraintes et en connaissance de cause, avons pris le soin de rédiger un testament à laube de notre trente et unième année, sous le regard bienveillant de Dieu et de notre témoin et ami Léonin Monmouth Vicomte de Sellières et de Doubs, Baron de Quingey et Seigneur de Villers-Farlay, et notre marraine Lysiane dOrmerach Comtesse de Morez et de Morteau.
Attachée à cette terre quest la Franche-Comté, celle qui est à la fois notre mère, notre sur, notre fille et notre complice de toujours, nous souhaitons réaffirmer notre allégeance jusquà lheure de notre mort et lui faire un legs de deux mille écus, lesquels devront servir à redresser les finances des mairies comtoises en difficultés.
A ces chers enfants que nous aimons tant, Lilian notre fils aîné, sa sur jumelle Cjara-Angélique et leur cadette Virginie-Elisabeth, nous léguons le reste de notre fortune qui sélève à plusieurs milliers décus. Nous comptons aussi sur notre bien aimé parrain Fccasper de Valfrey Comte de Saint Amour pour procéder à la mise en vente de notre immense maison située à St Claude, et ce afin que les bénéfices de la vente soient répartis entre nos trois enfants légitimes. Enfin nous souhaitons que toute la fortune léguée à nos enfants, soit mise à labri jusquà leur majorité et que nul ne puisse en jouir à leur place ; notre parrain y veillera.
A notre chère belle-fille Eleanor1ere, nous faisons cadeau de notre étoile de rubis dAristote, médaille reçue lors de notre adoubement comme chevalier dIsenduil et notre précieux livre des vertus en cuir rehaussé de dorures, que ces deux objets puissent linspirer dans sa lutte acharnée contre lhétérodoxie et lui rappeler que nous avons toujours été là pour elle.
Nous souhaitons rappeler à notre cher cousin, Monseigneur Aurélien87 Maledent de Feytiat, combien nous laimons, quil prenne soin de la santé de nos enfants avec laide de notre chère mère Eléonore de Montbrun, de notre cousine Beeky et de notre ex-époux, quils les fassent baptiser si ce nest pas déjà le cas et veillent à parfaire leur éducation, tant spirituelle que militaire, quils fassent deux de bons aristotéliciens, des érudits pleins dhumanité. Quils protègent tout particulièrement notre fille aînée, laquelle est muette de naissance, quils sachent quelle nest pas sotte et possède un don pour lobservation de la nature, le dessin et la prière.
Nous remercions nos vieux compagnons et amis, de lArmée Ad Gloriam Dei tout dabord, de Maxima Sequanorum, des Saintes Armées, de lArchidiocèse de Lyon, de lArchidiocèse de Besançon, du Phénix, de Franche-Comté, de Confédération Helvétique, de Provence
et la liste est encore bien longue
merci pour tous ces bons moments passés à vos côtés, en campagne militaire ou électorale, autour dune tisane ou ailleurs.
Que Dieu continue à les protéger tous !
Enfin que notre épée soit brisée, une fois notre décès constaté.
Fait à St Claude, le sixième jour du troisième mois de lan de Grâce mille quatre cent cinquante neuf.
Louise Maledent de Feytiat Témoins :
Lysiane d'Ormerach, Comtesse de Morez et de Morteau Léonin de Monmouth, Vicomte de Sellières et de Doubs, Seigneur de Villers-Farlay.
Eléanore devait prévenir le parrain dEpson pour linformer de ce qui venait de ce passer. Cet inconnu auquel sa défunte fille avait accordé sa confiance jusquà la considérer comme le père quelle navait pas bien connu.
La vieille femme se détourna de la boîte pour venir sasseoir sur le lit où reposait sa fille, les courriers à la main. Elle se pencha pour prendre le Livre des Vertus mentionné par la rouquine dans son testament et qui se trouvait encore auprès delle. Eléanore pensa tout dabord quAnna ly avait déposé mais en prenant la main de sa fille, elle eut la surprise dy découvrir la médaille des fidèles aristotéliciens. Elle fut troublée, pensant que son enfant sétait peut-être donner la mort. Aussitôt elle chercha la trace dun flacon de poison et renifla même le gobelet posé sur la table non loin de là, mais rien. La comtoise avait dû lire le livre saint avant de sendormir, cétait la seule explication à ce quelle avait jugé jusqualors comme une mise en scène macabre.
Une dernière lettre avait attiré son attention, une lettre à lattention de Rome, cette institution pour laquelle son fils Philippe (Decnop) sétait engagé et avait trouvé la mort, celle-là même qui avait utilisé le courage et la piété de sa fille pendant de longues années pour ensuite lexcommunier. Comment sa chère fille avait-elle pu conserver son calme face à tout cela et ne montrer aucun désir de vengeance ? Comment avait-elle pu leur écrire encore ? Eléanore déplia le parchemin et nosa pas croire ce quelle venait de lire. Sa fille avait reconnu sêtre trompée dans sa vie daristotélicienne, comme lui avait conseillé déminents romains, comme elle lui avait même conseillé, mais navait envoyé la lettre, sans doute par manque de temps ou par manque de volonté. La flamande sentit la colère monter en elle et ne pu retenir son mécontentement.
Epson comment as-tu pu faire cela ?!!!
Eléanore regrettait profondément que sa fille nait rien fait contre son excommunication et se soit laissée mourir ainsi sans se battre pour quon lui fasse à nouveau confiance et quon la considère comme une vraie aristotélicienne. Maintenant il était trop tard
pour changer le cours des choses. LAnversoise espérait cependant et du plus profond de son cur que Dieu ait pu comprendre sa fille et lait accueillie comme il aurait accueillir une de ses fidèles. Elle souhaitait tant que les tourments quEpson avait connu sur Terre aient enfin pris fin et que ceux de lenfer lunaire ne lui soient pas infligés, quelle ait pu rejoindre ce frère jumeau tant aimé, ce fils quelle avait perdu, ce père quelle avait si peu connu, son père adoptif et bien dautres encore.
Si il était trop tard, pour agir, la vieille femme sinterrogea quand même quant au devenir de cette lettre. Il était si dommage que lEglise nen ait pas connaissance ou au moins lArchevêque de Lyon. Elle resta plusieurs longues minutes dans la chambre dEpson avant de se décider à remplir sa mission de messager, espérant ne commettre aucune erreur.