[RP]Cérémonie d'anoblissement de fin de mandat

Le Comte regarda la Noblesse Limousine présente, et constata que bien peu de monde était venu. Cela était à mettre sur le compte des évènements récents qui avaient secouer et diviser le Limousin... peut être.

Le Comte se tourna vers le Héraut.

Et bien je vois que pas grand monde ne se présente, je ne doute pas que vous concluez que la Noblesse est dans son coin, et prefère me faire l'affront de ne pas venir. A moins que cela ne soit parce qu'elle n'a pas recu d'invitation officielle comme la coutume le veut théoriquement...

Le Comte souriait à la Comtesse de Ségur, mais le ton n'était pas aussi ravi que le visage présenté.
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Ou peut être que la noblesse n'est pas d'humeur aux festivités mon Comte... Entre ceux qui émigrent, ceux qui prient, ceux qui sont morts et ceux qui n'ont pas le cœur à la fête... enfin bon, du moment que les invités d'honneur sont là...

Haussement d'épaules de la Chieuse ...

Nous commençons ?
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Le Comte se radossa au Trône.

Concluez en ce que vous voulez, de toute façon, cela ne change rien. Les annoblissements se feront, et cela en compagnie du héraut, donc ils seront valables. Je constate simplement qu'en ne respectant pas le protocole, vous ne contribuez pas à ramener le calme. Je pense que votre mari ne viendra pas de toute façon. Donc, oui procédez, je vous prie.

Le Comte fit un geste dédaigneux, comme si tout cela l'irritait, et lança un regard fort peu avenant à la Comtesse de Ségur.
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Il est temps que descendiez de ce trône, vous faire appeler "Comte" pendant deux mois vous a visiblement retourner les esprits. Vos anoblissements seront valables, pourquoi en irait-il autrement ? Et en quoi n'ai-je pas respecter le "protocole" ? Encore une fois vous écoutez les racontars pour croire des idioties ? C'est lassant.

Vous avez choisit la date et le lieux de la cérémonie. Vous seul. Personnellement, moi je suis là pour faire passer des blasons et lire des contreseings et c'est ce que je vais faire.

Le pauvre homme voulait jouer ? Il allait être servi. La Malemort en avait vu d'autre des Comte et ce n'était pas celui là qui allait l'impressionner, ignorant l'humeur maussade de la Grandeur, elle continue à sourire, désinvolte et parfaitement à l'aise.

Quant à procéder, là c'est à vous. Je ne peux lire dans vostre esprit par qui vous désirez commencer et vous ne manqueriez pas de me reprocher de ne pas le deviner. Vous appelez la personne, lui demander son serment d'allégeance, la recevez, y répondez. En suite je remet les armes et lis les contreseings, puis suivant...
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Cérémonie comtale avait il entendu dire. Point d'annonce officielle ni de courrier personnel, mais après tout il venait juste de rentrer en limousin et avait quitté ses terres d'adoption depuis tant de temps qu'il en avait peut être lui même oublié ses coutumes propres.
Baste! La noblesse se devait d'y être, et il y serait donc.
Rapide préparation, comme à son habitude. Mantel azur de la licorne frappée de l'animal mythique. Bottes noires. Vêture anthracite. Epée au flanc. Collier d'or de son ordre passé autour du cou. Simple. Et rapide surtout.

Rapide chevauchée en les rues de Limoges pour atteindre le castel Comtal.
Signe de tête aux gardes de faction. Son visage au moins était encore par eux connus.
Avancée silencieuse dans les couloirs et escaliers de la grande bâtisse pour entrer enfin en la salle des cérémonies.
Fichtre. Bien déserte que celle-ci.
Quelques pas. Signe de tête en guise de salut au Comte, visiblement en grande discussion avec la comtesse de malemort.
Regard rapide. Salut à l'attention du Comte de Brassac. Une silhouette dans un coin. Ewaele? Regard posé sur elle. Si elle voulait la solitude, il n'irait point la déranger. Dans la négative, un signe de sa part et il irait lui tenir compagnie.
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La discussion allait continuer donc, car la Comtesse ne semblait pas vouloir s'arréter là.

Retourner les esprits dites vous? Et bien oui peut être à force d'attaques et de pressions telles que celle ci, voyez vous? Mais j'avoue que votre avis, analyse ou autre m'indiffère totalement. Oui j'ai choisi le lieu et la date, mais c'est à vous d'envoyer les invitations, c'est dans votre rôle, mais j'avoue que je n'en ai cure. Il me semblait que vous étiez censé appeler les personnes à anoblir, en tout cas, c'est comme cela, que nous avions procédé la dernière fois et ne faites pas comme si vous les ignoriez, je vous les ai soumise, et vous les avez fait voter, à moins que vous ne commenciez à avoir des problèmes de mémoire? Dites le moi si tel est le cas. Bon vous les appelez ou je m'en charge? Avez vous l'intention de remplir votre office convenablement ou pas? Cette mascarade a assez duré, non?
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Inviter la noblesse ? Ce conseil là ne savait que la mettre en procès aprés fallait pas s'étonner de voir que la plus part des nobles préféraient éviter de se montrer... enfin ceux qui avaient pas émigrés, ceux qui étaient pas en procès et ceux qui étaient morts... reste plus grand monde au final... en dehors de ceux qui cautionnent pleinement les mœurs de ce conseil dévoyé... Tout est une question de choix après tout et la Malemort ne blâmait même pas les moutons ayant fait acte de soumission.

Vous vous fourvoyez une fois de plus. Jamais le héraut n'a envoyé d'invitations pour les cérémonies d'anoblissement. Il le fait pour les cérémonies d'allégeance, ça c'est normal. Mais pour les cérémonies d'allégeance, le seul rôle du héraut est de s'assurer que le nouveau noble preste serment et reçoive son fief. Témoin héraldique, ça vous parle comme notion, cher... Comte ?

Si maintenant vous voulez me chercher querelle, trouvez au moins un argument qui tienne la route... Vous voulez que je les appelle ? Très bien et qu'on en finisse.

Se tournant vers la salle, et à haute voix, un air extatique aux lévres et d'une voix mélodieuse... c'est qu'elle a pris des leçons d'hypocrisie mondaine la Chieuse et puis c'est une cérémonie d'anoblissement après tout... c'est la fête ! Et à cette fête là, on connait le nom de ceux qui trinquent...

J'appelle le Sieur Jakamer, la Comtesse Ewaele et le Comte, si si, le Comte, Stannis à se présenter devant le Comte Trokinas pour recevoir la récompense de leurs ... mérites... et de leurs... hauts faicts...
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Trokinas regarda la Comtesse et ne prit même pas la peine de répondre. Elle venait de faire ce qu'il lui avait demandé, alors à quoi bon? Elle faisait preuve de mauvaise foi, une fois de plus mais cela n'avait aucune importance aux yeux du Comte. Il était las de tout cela, il en avait plus que marre de se battre, plus que marre de baigner dans l'hypocrisie et les attaques basses. Vivement demain où son mandat se terminerait. Le temps du bilan viendrait, son propre bilan personnel, cela le fit sourire... Mais ce n'était pas un sourire de joie, plutot un tantinet ironique... Mais cela n'etait pas pour le moment présent.

Le Comte pour encore 24 heures regarda la Chieuse héraldique et se demanda comment il allait bien pouvoir faire pour demander la main d'Alienaure à sa mère après un mandat comme celui ci. Ou plutot comment il allait pouvoir faire pour que cela soit accepté.


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Son esprit errait, errait, errait…

Toujours à fleur de peau, la jeune femme cependant dirigea son regard vers la porte, des pas l’avaient sortie de sa torpeur. Elle fut immédiatement surprise par l’apparence de la pièce, et surtout par sa froideur.

Enguerrande de Lazare, il devait tout peine arrivé de Guyenne et il était là. Quelque part un réconfort vint l’habiter, la salle paraissait trop vide, un Héraut, un Comte et le Commissaire aux mines. Oh elle avait omis la présence de la jeune Malemort, - hé oui jeune car en présence de sa mère on ne pouvait dire autrement, on ne pouvait pas nier son âge indéfiniment en présence de sa progéniture.-

Doucement le visage, toujours aussi ravagée - mais ça elle n’y pouvait rien, elle n’avait pas à se cacher des affres qui la tourmentaient, elle se moquait du paraître - elle se dirigea vers le Grand Maitre de l’Ordre Royal de la Licorne. Enguerrand. Elle aimait à dire que c’était un homme sage, elle l’avait toujours plus ou moins vénéré, un confident, un ami, un protecteur, un frère. Et plus encore… Mais elle ne lui dirait jamais, elle savait qu’elle se ferait charrier à coup sûr. A ses côtés maintenant elle prit son bras en levant les yeux vers lui. Expressif ou non de toute façon, il lirait tout et même trop de ce qu’il se passait en elle, elle ne pourrait lui cacher quand bien même elle le voudrait. Elle essaya de lui sourire, mais ce fut plus une grimace qui transforma son visage.

Je suis ravie de te voir, ta présence ici, réchauffe un peu ces murs, et l’ambiance affligeante de ce qu’est devenu le Limousin ! Je ne savais pas que ton retour était prévu, il est vrai que j’ai peu eu l’occasion de voir Marie ou Flaiche qui auraient pu m’en parler. Mes disponibilités en ce moment sont plus que restreintes.

Son visage se détendit pourtant au fur et à mesure qu’elle lui parlait, ne lui laissant aucun moment pour en placer une comme si elle redoutait les questions qu’il pourrait lui poser.

Tu reviens en un moment bien sombre pour notre Comté, après la peste, nous vivons une autre épidémie, mais bien pire celle là…

Elle se tût pourtant, emportée ailleurs, dans les tourments du Limousin, dans les siens, dans cette puanteurs qui l’enfonçait un peu plus chaque jour vers le bas, vers ce sol terreux qui l’attirait, dans ce puits sans fond duquel, sans aide, elle aurait du mal à sortir, à se relever, à regarder à nouveau la vie et ses simples bonheurs.

Son regard fut pourtant attirer par un mouvement, par une présence qu’elle n’avait pas vue, elle resta là interdite en découvrant que Nicotortue était présent dans cette salle sans qu’elle s’en soit rendu compte.
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La jeune femme s'était approchée de lui. En silence. A mesure qu'elle avançait, il pouvait détailler son allure, son visage. Dieu qu'elle semblait épuisée, inquiète même se peu. Depuis combien de temps ne l'avait il pas vue? Avant son départ pour le cortège royal, il lui semblait. Certes il y avait bien eu quelques échanges de missives, mais point de rencontre physique.
Inquiétude grandissante alors qu'Ewaële était maintenant à ses côtés. Elle avait besoin de repos. Grand besoin. Plus que nombre de personnes elle s'était donnée pour son comté. Il la connaissait assez pour savoir qu'elle ne faisait rien sans prendre les choses à cœur, de toute son âme, de toute sa force. Et les derniers échos qui lui étaient parvenus avant qu'il ne rentre en Limoges ne pouvaient que confirmer à ses yeux les épreuves qu'elle avait traversées.

Contact de sa main sur son bras. Fin sourire se frayant passage sur ce visage tiré. Quelques mots. Le silence à nouveau. Regard errant dans cette salle quasi déserte pour se poser soudainement sur la silhouette du Brassac. Serait ce une sorte de trouble? Un sentiment de quiétude qui avait réchauffé pour un instant le sang de la jeune femme? Ainsi donc les paroles portées par le vent semblaient pour une fois teintées d'une forme de vérité.

Large sourire chaleureux s'affichant sur le visage du Chevalier.

Je suis certes effectivement de retour, mais ne puis dire pour combien de temps. En tout lieu du Royaume la présence de la Licorne se fait ressentir et je crains de ne pouvoir profiter longtemps assez du Limousin et de mes amis avant prochaine chevauchée.

Sourire triste désormais alors que les paroles s'enchainaient.

Et pour ce qui est du Limousin justement, je crains fort que rien ne lui soit épargné. Peut être toutefois en ressortira t'il plus fort...Ou mourant...

Changer de sujet. Pour un instant tenter de la faire oublier ces épreuves et ce fardeau là. Regard à son tour inspectant la salle, comme si ce fut là première observation de sa part. Geste de la main en direction de Nicotortue. Mine volontairement enjouée alors qu'il s'adressait à nouveau à Ewaele.

Mais ne serait ce pas là le Comte de Turenne? Ne voudrais tu pas que nous allions le saluer de ce pas? Compagnie en cette grande pièce froidureuse serait je pense des plus agréable.
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Soupirs au constat de l'entente Malemort- Perpezac... Et dire qu'ils allaient devoir se retrouver face à face, dans une pièce. Manquerait plus que Barahir et le tableau serait parfait. Plus aucun doute quant à son avenir: seule, isolée dans un couvent. Parce que sa mère ne voudrait plus la voir, et parce que son "fiancé" ne voudrait plus entendre parler des Malemort...

Haussement de sourcils à l'évocation des noms des nominés. Bon, la foule était dense au point de ne pas se tordre le coup pour voir Jackamer; La dernière comtesse en date conversait avec un homme d'âge mûr. Mais point de juge. Enfin, d'ancien juge.
Froncement de sourcils à l'absence. Si elle n'était pas vraiment étonnée, elle n'en était pas moins déçue.
Et comme toute Malemort, elle aimait les choses bien faites.

Profitant d'un moment de flottement, elle sortit de la salle, sans faire attention à rien ni personne.
Mission de l'instant: trouver l'héraut-tique du coin.

Après avoir interrogé avec plus ou moins de patience quelques gardes en faction dans les couloirs, visité bureaux, salle du Conseil vide, ayant même poussé jusqu'aux appartement privés du poitevin, Aliénaure finit par trouver un pauvre malheureux qui avait vu "le juge se trimbaler sur le chemin de ronde."


[Sur les remparts]
Soupirant, elle grimpa les escaliers deux à deux et prit le temps de reprendre son souffle avant de continuer ses recherches sur le haut du château.
Au détour d'un créneau, elle vit enfin celui qui était (encore?) son beau-père. Le corps plié en deux... Des cuisses aux pieds, sur le sol... De l'abdomen à la tête, dans le vide!
Bon sang, mais il n'allait quand même pas...!
Soulevant les jupons à deux mains, elle se mit à courir pour arriver à sa hauteur.

STANNIS !!! SAUTEZ PAS !!! JE VOUS EN SUPPLIE !!!... Ils n'en valent pas la peine! Vous valez mieux qu'eux!...
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STANNIS !!! SAUTEZ PAS !!! JE VOUS EN SUPPLIE !!!... Ils n'en valent pas la peine! Vous valez mieux qu'eux!...

Entendant une jeune donzelle brailler, le valeureux chevalier redressa la tête, en se disant qu’enfin, sans doute, il pourrait venir à la rescousse d’une demoiselle opprimée. Depuis des années qu’il était au sein de la Licorne, jamais encore il n’en avait eu l’occasion… Où passaient donc les vieilles coutumes, j’vous l’demande un peu ? Si maintenant les chevaliers ne pouvaient même plus se livrer à leurs occupations traditionnelles, on voyait bien là la triste fin d'une époque.
Et puis, en voyant que c’était sa toujours – hélas – belle-fille qui arrivait, le sens des mots hurlés à son intention lui parvint – il était temps – au cerveau. Engloutissant rapidement la bouchée qu'il mâchonnait encore, il répondit.

Sauter ? Pourquoi donc voudriez-vous que je saute ? Je viens juste de faire tomber par mégarde un morceau de viande que je mangeais, et je regardais simplement où il avait atterri…

Et le héraut d'armes de désigner du bras une petite tache sombre en contrebas, tout en haussant les épaules et en secouant la tête, l’air de dire « mais que va-t-elle donc nous imaginer, celle-là ? ». Sauter du rempart… Il n’y tenait pas à ce point, à son morceau de porc salé, tout de même. La viande était bonne, mais pas à sauter de si haut pour n'en pas perdre une miette...

Enfin bref. Je suppose que vous n’êtes pas venue jusqu’ici pour le seul plaisir de discuter le bout de gras, tout de même, si je puis me permettre. Y a-t-il donc une raison particulière à votre présence sur ce rempart, ou bien vous promeniez-vous simplement, comme moi?
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Relativement pressée d'en finir, la Malemort conclue qu'il vaut mieux commencer... et puisque les personnes concernées semblent ne pas avoir entendu l'appel de leurs noms, c'est d'un ton plus élevé qu'elle répète...

Le Sieur Jakamer, le Comte Stannis et la Comtesse Ewaele sont demandé devant le Trône Comtal, le Sieur Jakamer, le Comte Stannis et la Comtesse Ewaele...
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[Sur les remparts]

Aliénaure regarda le poitevin bouchée bée, immobile. Stupide, en somme... Lentement, elle laissa retomber ses jupons, les mains le long du corps, et la tension qui l'avait prise un moment plus tôt.

De la viande... Elle venait de se ridiculiser pour de la vulgaire barbaque...
Fermant les yeux un instant pour se calmer, elle les rouvrit bien vite et fixa le bonhomme engloutir son repas.

Je me contrefiche royalement que votre morceau de bidoche ait atterri dans les douves ou ailleurs.
Toutefois, je vous signale que vous êtes attendu en salle de réception où vous devez, selon toute vraisemblance, recevoir un fief.
Je vous serais donc gréée de me suivre... Et de vous essuyer le bouche, ajouta-t-elle en désignant la graisse qui entourait ses lèvres.
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[Sur le rempart aussi]

Heeeeein ? Mais qu’est-ce que c’est-y donc qu’elle lui chantait là, la petite demoiselle ? Attendu en salle de réception ? Pour recevoir un fief ? Écarquillant les yeux et battant furieusement des paupières, sous la surprise, il resta à fixer du regard la jeune femme, se demandant à quel moment elle hurlait « surpriiiise », pour qu’il puisse acerbement lui faire remarquer que le jour où les crétins s’amusaient à faire des blagues stupides, c’était le premier avril, pas un quelconque jour de mars. Mais ça ne venait pas. Et, au bout d’une vingtaine de secondes, il se rendit compte que, visiblement, on attendait une réponse de lui. Et que donc, c’était probablement sérieux. Ha.

Heu… Vous êtes sérieuse, là ? Et pourquoi les anoblissements de vassaux du Comté n’ont-ils pas lieu cette fois durant la même cérémonie que celle où les nobles prêtent allégeance au nouveau Comte ? C’est uniquement dévolu au bon vouloir du héraut d’armes, désormais ? Et, plus problématique encore : depuis quand tient-on une cérémonie d’anoblissement sans même simplement prévenir les personnes concernées qu’elles y sont attendues ? On croit rêver…

Finalement, la nouvelle lui coupait l’appétit, le dernier morceau de viande salée qu’il tenait à la main s’en alla donc rejoindre son petit camarade, au bas des murs. Ils s’y sentiraient moins seuls, ainsi.

Vous irez donc dire à cette incapable de héraut d’armes qui ne semble même pas capable de comprendre qu’il est difficilement envisageable; même avec la quantité de mauvaise foi qu'elle est capable de déployer en un instant; d’anoblir des absents, et qu'en conséquence, non, je ne viendrai pas à cette cérémonie, puisque n’y ayant pas été convié. Et si je dois recevoir un fief, je le ferai lors de la cérémonie des allégeances, comme il y fut procédé voilà deux mois, et comme il est approprié de le faire: libre cependant aux autres personnes concernées – si elles ont été prévenues, elles, on ne sait jamais… – de se soumettre aux caprices d’une mégère incapable de faire la différence entre son rôle de héraut et ses sentiments personnels, pour ainsi mener si pathétiquement pareille cérémonie, où l’on récompense des serviteurs méritants du Comté, avec tant de discrétion qu’elle a réussi à faire en sorte que l’une des personnes concernées n’en soit même pas avertie, ce qui est quand même révélateur d’une mauvaise volonté dépassant tout entendement. Et si elle n’est pas contente de l’apprendre, venez donc me le répéter, cela égaiera ma soirée.

Si ce n’est pas le cas, je vais vous souhaiter à vous également une bonne soirée, et je vous reverrai sans doute à la cérémonie des prestations d’allégeance au prochain Comte, à tout le moins. Cette fois, j’y serai : même si elle a réussi à garder quasiment secrète la cérémonie de ce jour, votre mère ne devrait tout de même pas réussir à en faire autant en cette prochaine occasion… Quoique. Quand on croit avoir vu le pire, elle est toujours capable d’en rajouter, alors bon…
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