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[RP] Petite annonce pour une interview AAP

Eilinn_melani
La jeune fille fit poster dans les diverses halles languedociennes, surtout celle de Carcassonne ou disait-on, tout avait été fait pour accueillir les réfugiés, une petite affiche.

Citation:
Oyez, oyez,

Eilinn Melani, journaliste à l'AAP, recherche un survivant de la destruction du Puy, pour un entretien visant à faire connaitre au peuple du Royaume de France les détails de cette terrible tragédie.

Ecrire (ou venir directement) à :
Eilinn Melani,
Demeure à la Salamandre
Nimes.

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Morphee
Morphée avait pris le temps de se remettre de ses blessures, au chaud, à la Taverne Les Cénobites Tranquilles tout en retravaillant le splendide col que lui avait légué sa mère.

La serveuse lui avait fait passer un parchemin sur lequel une Donà demandait à ce que l'on apporte témoignage de la tragédie qui fut celle du Puy. Des jours s'étaient écoulés, ou elle s'était demandée si elle serait une bonne narratrice, et surtout... Si elle voulait replonger dans l'horreur qu'avait été cette très étrange journée.

Et puis... Qu'y avait-il à perdre? Si ce n'est de ne peut-être de ne pas avoir la meilleure diction? Elle changerait les mots pi c'est tout... Fin la brunette se promit de faire un effort pour causer. Histoire qu'on réussisse à comprendre c'qu'elle disait...

Velin sur l'écritoire de la chambre, l'ambrée prit plume en main...

Citation:
Donà Melani,

J'ai en ma possession votre affichette d'puis quequ' jours. J'me d'mandais si vous voudriez bien m'rencontrer, cause que je pourrai vous raconter c'que j'ai vu là-bas!!


Non!! Le parchemin fut froissé aussi vite qu'il ne faut pour le dire, puis elle recommença... Comme ELLE lui avait montré, comme elle faisait quand elle causait avec Leenn :

Citation:
Donà Melani,

Suite à l'affichette que vous avez fait passer à la Mairie, je me propose de vous rencontrer afin de vous raconter ce qui s'est passé ce jour là, au Puy.

J'espère que mon témoignage vous sera utile, et assez précis, pour en relater à l'AAP.

Pouvons nous trouver un endroit ou nous rejoindre?

Votre Dévouée
Morphée De La Barre
Carcassonne


Et j'te souffle sur le velin pour que ça sèche... Cachet de cire d'un sceau qui ne veut plus rien dire, mais qui ferme quand même l'enveloppe, et attachée à la patte d'un pigeon en espérant que le gougnafier ira bien dans le prochain relai pour que son message atteigne sa destinataire.
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Un peu d'elle, et des autres
Eilinn_melani
La jeune fille désespérait d'un jour trouver quelqu'un d'assez... téméraire ? pour raconter les évènements du Puy. Finalement, au bout de quelques jours, une missive lui parvint enfin. Le soulagement l'envahit, tandis qu'elle décachetait et lisait le vélin.
Carcassonne, quelques jours de voyage, mais tout à fait faisable pour Eilinn. Elle rédigea une réponse, et il faudrait s'atteler ensuite à préparer les bagages.

Citation:
A Morphée de la Barre,
Aristotéliciennes salutations,

Je serai ravie de recueillir votre témoignage. Je prépare dès à présent mes malles pour venir vous rencontrer à Carcassonne, ou j'arriverai deux ou trois jours après que vous ayez reçu cette missive.

Eilinn Melani
Journaliste AAP

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Morphee
Un gamin vint déranger la tisserande alors qu'elle réparait un col aussi blanc que les neiges éternelles. Une piécette sortie de son aumônière fut lancée à l'enfant, qui échangea sa missive et partit aussi vite qu'il était arrivé.
Plus il apporterait de velin, plus il aurait d'argent... Et parfois même un petit quelque chose à grignoter devant les cuisines d'une bourgeoise maisonnée.

Morphée déplia le parchemin, pour y lire confirmation de l'arrivée de la journaliste. Réponse fut faite aussi prestement.

Citation:
Donà Melani,

C'est avec grande joie que les habitants de Carcassonne vous accueilleront en son sein.
Vous trouverez chambrée à l'auberge du Loup Couillu, ou nous pourrons nous rencontrer à votre convenance.

Votre Dévouée
Morphée De La Barre

Et de siffler un pigeon afin que le message soit remis à la Donà aussi rapidement que possible.
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Un peu d'elle, et des autres
Eilinn_melani
[Laissons le temps de réaliser le voyage jusqu'à Carcassonne depuis Nîmes]

L'auberge du Loup Couillu qu'elle avait dit la madame. La voiture de la jeune fille fut parquée, et celle-ci en descendit tandis que son cocher s'attelait à descendre la malle contenant les effets d'Eilinn, pour les mener dans la chambre de l'auberge qui lui serait alloué.
Peu de choses trahissaient la condition de la Vicomtesse, une houppelande purpurine simple, avec seulement quelques broderies blanches le long du col et des manches. La croix de bois cistercienne restait visible, et aucun bijou n'ornait les doigts de la fille Melani. Simple précaution ou volonté de discrétion ?

Elle s'adressa à l'aubergiste. Le ton était calme et mesuré.

Le bonjour, j'ai rendez-vous avec dame Morphée de la Barre, serait-il possible de la prévenir qu'Eilinn Melani l'attend ici ?
Pendant ce temps, pourriez-vous me servir un lait de chèvre avec un peu de miel je vous prie ?

Tandis que l'aubergiste s'attelait aux demandes de la jeune fille, morivé par la bourse déposée par celle-ci un instant auparavant sur le comptoir, Eilinn s'installa à la grande tablée et sortit de sa besace un vélin, une plume semblant usée, ainsi qu'un petit mortier et un pilon. Elle disposa dans le mortier un peu de poudre noire, qu'elle mouilla avec de l'eau issue d'une petite gourde, et acheva le travail avec le pilon pour réaliser son encre.
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Morphee
[ Au second étage de L'auberge du Loup Couillu ]

La Comtessa avait, dans sa grande bonté, créé un espace réservé aux artisans au second étage de l'Auberge du Loup Couillu... N'ayant pas encore pris le temps de chercher une échoppe, Morphée avait posé ses besaces dans l'atelier.

Assise sur son sempiternel trépier, fuseau à la main, la tisserande achevait de préparer la plaque de bois qui lui servirait de support à l'élaboration d'une bande de dentelle qu'elle coudrait sans doute sur un col afin de lui donner une petite touche Morphéesque.
Bout de la langue au gré du vent, fuseaux prêts à dégainer les premiers points, un poing cogné contre la porte la fit sursauter, causant par conséquence la chute de la planche et la destruction de son travail de l'après-midi. La jeune femme, énervée, fichut un coup de pied sur le dit morceau de bois et par malchance s'écrasa l'orteil contre l'angle...

Fulminant de rage, la brunette ouvrit la porte et aboya sur la pauvre servante qui d'un coup d'oeil vit le désastre et lui lança un petit "Ya une certaine Donà Eilinn Melani qui vous attend en bas..." avant de s'enfuir aussi sec.

Pardon Léontine, j'voulais po...

De toute façon il était trop tard... La Léontine était déjà arrivée deux étages au dessous... Morphée se baissa pour remettre sa chausse en place, la couleur de son doigt de pied serait une découverte à la fin de la journée. Empoignant la rambarde, elle descendit les marches le plus calmenent possible, se remémorrant comment parler poliment, comme La Comtessa, comme Leenn, mais sans le zozottement bien évidemment. Au bas des escalier se tenait la Léontine... Morphée posa sa main sur l'avant-bras de la serveuse et lui murmura un rapide 'pardon', lissa sa robe de lin simple mais élégante car réhaussée de la dentelle qui avait fait la notoriété de son village, puis entra dans la pièce principale.

Il ne lui fut pas difficile de reconnaître la journaliste, aux vues des artéfacts présentés sur la table, et Morphée avança d'un pas qui se voulait décidé mais son attitude dénottait une certaine nervosité...

Bonjorn Mestra Melani. Me semble que vous avez fait un long voyage pour me rencontrer, je suis Madomaisèla Morphée de la Barre.

Main tendue vers Eilinn pour la saluer, la brunette fit un clin d'oeil à Léontine afin qu'elle lui serve la même chose... Manquerait plus qu'elle passe pour une pochtrone aux yeux d'une personne qui lui semblait de belle prestance et d'une éducation bien plus soignée que la sienne, trahissable à cet accent de gueuse qu'elle avait depuis toujours, et qu'elle tentait de masquer en prenant la peine de prononcer toutes les syllabes de mots pour une plus grande compréhension.

Un effort qu'elle espérait ne pas être perceptible, mais il n'en était absolument rien. Et la journaliste ne serait pas dupe.
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Un peu d'elle, et des autres
Eilinn_melani
Eilinn venait d'achever de tailler sa plume d'oie, usée par le temps, quand une jolie jeune femme se présenta à elle. La nervosité émanait de Morphée, et Eilinn comprit qu'elle tentait de maintenir un débit de parole mesuré. La jeune fille croisait nombre de gens d'origine et de conditions diverses au sein de l'Abbaye de Noirlac ou elle enseignait, ainsi ne manifesta-t-elle aucun mépris ou condescendance envers l'ancienne habitante du Puy.

D'un geste de la main, Eilinn l'invita à s'asseoir, avec un sourire rassurant..

Le bonjour, Madomaisèla ! Je vous remercie d'avoir accepté ma proposition pour faire cette entrevue. J'ai l'habitude de pas mal voyager, ainsi venir de Nimes n'était en rien un obstacle pour moi, rassurez-vous.

L'aubergiste déposa la boisson demandée par Morphée, et la Melani patienta le temps que Morphée s'installe. Une fois ceci fait, Eilinn rentra dans le vif du sujet.

Très bien, peut-être pourriez-vous par vous présenter un peu ? Si cela ne vous ennuie pas bien entendu.
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Morphee
Morphée offrit un large sourire à la Donà, rassurée par le peu de cas qu'elle faisait des gens qu'elle rencontrait. Etre journaliste avait bien du lui faire faire d'étranges articles, enfin surtout avec des gens qui étaient bien loin de son propre environnement.
La jeune femme s'assit en face d'Eilinn, puis remercia l'aubergiste lorsque son breuvage fut posé sur la table.

Très bien, peut-être pourriez-vous par vous présenter un peu ? Si cela ne vous ennuie pas bien entendu.

Parler d'elle? Que pouvait-elle donc bien raconter d'intéressant sur sa petite vie? Elle n'avait rien vécu d'exaltant, ni guerre si réels tourments, si ce n'est le Mathieu qui cherchait à soulever ses jupes... Néanmoins, pourquoi ne pas lui parler de ses parents adoptifs... Peut-être de sa mère, la vraie, aussi rousse que la lune parfois? La brunette prit une longue inspiration et prit la parole.

Je.. Enfin.. J'vous résume, parce que sinon... Je suis arrivée encore nourrisson au Puy... Chui née le jour de l'hiver, à Seez, en Savoie. - Temps d'hésitation - Chui pas sûre que ça vous aide pour faire votre article menfin... On m'a arrachée à ma mère cause que mes grands-parents y voulaient pas que ma mère se marie à son cousin, mon père... Parait que c'est courant les mariages entre cousins, Enfin c'est comme ça vous voyez...

J'ai vécu dans les faubourgs du Puy, chez une famille adoptive qui m'a traitée comme leur fille. Et puis comme font toutes les dites gueuses, à travailler dans les champs... Mais j'ai quand même appris à lire et à écrire, sinon j'aurai bin eu du mal à vous envoyer un parchemin.

Savez, c'était une si belle ville... Et les leu, fin les loups... Quand vous aviez la chance d'en croiser un... Sont si majestueux...
J'espère bien en rencontrer d'autres... Dans la forêt de Carcassonne...
Vous en avez déjà vu vous?

Digression... Un sourire nostalgique vint naître sur ses lèvres... La brunette prit son bol et but une gorgée de lait...
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Un peu d'elle, et des autres
Eilinn_melani
Eilinn grattait quelques notes sur le vélin, choisissant déjà quelles informations étaient susceptibles d'intéresser les lecteurs de l'AAP. Elle n'en écoutait pas moins attentivement Morphée. Elle releva la tête à la question de la jeune femme, et fit une moue pensive.

J'ai longtemps vécu près de la forêt d'Orléans, très au nord d'ici, ou le climat est plus rugueux, et je les entendais parfois hurler la nuit. Mais à part des ombres se faufilant dans les bois, je n'en ai jamais vu vraiment...
Et je ne saurai dire si il y en a dans la forêt de Carcassonne.

Une pause, et Eilinn reprit la parole.

Racontez-moi donc comment tout cela s'est passé... Y a-t-il eu des signes annonciateurs ?

Elle ne prit pas la peine de préciser ce qu'était ce "tout", se disant que Morphée comprendrait.
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Morphee
Morphée sourit à l'évocation des hurlements des leu... puis elle repoussa le gobelet de lait... Moment était venu de replonger dans les événements qui l'avaient poussée à quitter la ville et à se construire une nouvelle existence à Carcassonne...

Racontez-moi donc comment tout cela s'est passé... Y a-t-il eu des signes annonciateurs ?

La jeune fille prit une profonde inspiration et commença son récit.

Des signes vous dites? Et bien, c'est malheureusement après le tremblement de terre que j'en ai pris conscience. Les animaux zétaient drol'ment nerveux, paraît que certains couinaient et s'mettaient dans un coin de la grange.

Les oiseaux aussi... Me suis pas vraiment rendue compte, mais je me suis souvenue que la veille, les oiseaux étaient pu là... Et le matin, quand chui sortie de mon échoppe, ils n'étaient pas revenus.
Et puis ot' chose aussi... L'matin, mes meubles avaient bougé. J'y ai pas non plus porté une grande attention, j'me suis dit que j'avais ptet foncé dans la tab' de chevet...

Mais tout ça lié, oui c'est vrai, qu'il y en a eu des signes et qu'on a pas su les comprendre. Maint'nant si ça devait arriver encore une fois, j'saurai...

Ses mains se joignaient et elle entremêlait ses doigts.. signe de nervosité évidente quand à la teneur de son histoire, donc la première partie du terminée... La journaliste prenait des notes, et Morphée lui laissa le loisir de griffonner sur son velin en buvant une nouvelle gorgée de lait... C'est qu'ça faisait des émotions quand même d'repenser à tout ça... Est-ce que je lui raconte l'histoire de matou? Ptet pas... Enfin on verra.
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Un peu d'elle, et des autres
Eilinn_melani
Eilinn écrivait sur le vélin les détails importants, s'interrogeant encore sur la forme que prendrait l'article. Garder la forme d'un entretien, ou tout remanier pour en faire un texte ?
Elle aurait bien le temps par la suite de décider, tandis qu'elle posait à nouveau quelques questions à la jeune femme.

Quand cela s'est-il passé alors ? C'était la nuit ? Vous pouvez me raconter ce qui s'est passé lors de la destruction ?

La journaliste but à nouveau un peu de son lait.
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Morphee
Et au récit de continuer. Morphée reposa son gobelet et prit à nouveau la parole, répondant aux questions de la journaliste.

C'était le matin en fait, comme je vous ai dit il y avait du avoir une petite secousse pendant la nuit mais pour beaucoup de gens ça a du paraître bien normal.
J'étais en train d'ouvrir mon échoppe et d'un coup d'un seul l'tocsin a sonné. Alors et bin chu allée vers la place de la cathédrale, les animaux semblaient bin énervés et j'ai failli me faire renverser par un attelage fou.

En arrivant à la Cathédrale, yavait du monde qui entrait, mais ché pas, l'instint de survie ptet, mais j'ai levé la tête et j'ai vu que la Cathédrale était lézardée, d'ailleurs toutes les maisons avaient changé, mais tellement discrètement qu'il fallait vraiment bin regarder pour voir qu'yavait des lézardes.
Alors j'ai voulu r'tourner voir mes parents, j'ai fait d'mi tour et pi yavait un leu dans l'village, complètement fou... Pi j'ai entendu qu'yavait l'feu à la forêt... Et puis d'un seul coup d'un seul le sol s'est mis à trembler..

La rouquinette s'arrêta et reprit son souffle... Ses mains tremblaient... Elle prit une gorgée de lait, puis reprit.

Si vous aviez entendu ce bruit.. On aurait dit que la terre hurlait de douleur. Toutes les maisons ont tremblé, des pierres sont tombées, tuant certains d'entre nous, les maisons les plus vieilles se sont effondrées sur elle-même... Ché pas si yen a qui étaient d'sous, tout l'monde était affolé et pi voulaient tous rejoindre la Cathédrale pour et' plus près du Très-Haut.

Mais quand on est arrivée là-bas... Le sol s'était ouvert sur toute la longueur d'la place de la Cathédrale, ya des gens qu'étaient tombé d'dans, ça f'sait une grosse plaie, vous savez, quand on s'fait encorner l'bras, une plaie béante comme ça au milieu d'la place.

Savez, ça m'a fait penser à Onalylone, Moi j'me suis dit que l'Très-Haut il avait vérifié que ça fonctionnait encore... Son tour d'passe d'passe qui détruit les villes...

Après ça, j'ai couru à l'échoppe sauver c'qui pouvait s'sauver... Et yen a qu'on raconté que l'lac yavait eu des bulles dedans avant le tremblement de terre, et qu'ça avait formé une grosse bulle qu'avait éclaté au d'ssus d'la ville.
Chui à peine sortie que j'ai senti la brûlure d'l'eau sur ma peau, alors j'ai reculé. Yen a qu'on était brulé, et fortement, à cause d'leau... C'tait pas beau à vous savez.

Les survivants sont sortis d'la ville, on s'est réfugié au d'ssus d'la Borne, c'est la rivière.. pour éviter que l'feu y nous atteigne mais apparemment y s'est arrêté bien avant. Après.. ce fut l'exode... Et l'arrivée dans les différentes villes du Languedoc...

L'émotion lui avait fait reprendre sa manière de parler habituelle, et elle ne s'en rendit compte qu'une fois son histoire terminée. Elle espéra que la Donà avait compris le sens général... Fin si fallait répéter elle le prendrait pas mal non plus. Morphée lui sourit, puis termina sa dernière gorgée de lait.
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Un peu d'elle, et des autres
Eilinn_melani
Le journaliste continuait d'écrire, s'arrêtant parfois pour écouter plus attentivement la jeune femme, et pour imaginer le spectacle qu'elle décrivait. Eilinn en eut un frisson dans le dos, notamment quand Morphée évoqua la plaie béante sur la place de la cathédrale. Bien des raisons pouvaient être évoquées pour expliquer la destruction du Puy, la thèse de la vengeance divine était-elle ainsi plausible.

Enfin il fallait poursuivre l'entretien, et ne pas laisser son imagination divaguer.

Comment s'est déroulée votre arrivée à Carcassonne ?

L'ambiance dans la taverne s'était un peu assombrie, tandis que certains s'étaient mis à écouter le recit de Morphée.
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Morphee
Morphée était restée silencieuse un long, très long, très très long moment - nous pourrions continuer longtemps c'est long un dizaine de jours - puis s'était rendue compte que le silence avait remplacé le brouhaha de la taverne, et que certains étaient suspendus à ses lèvres - Zont du avoir une crampe à force -. Un sourire illumina son visage et elle reprit, se tournant à nouveau vers la journaliste.

Oh que bin oui! Déjà pendant l'voyage, les habitants ont été bin gentils, nous ont donné de la viande, du pain, de l'eau.. Ya même une nourrice qu'a donné l'sein à un bébé, c'est dire!
Pi on nous a donné des couvertures, Fin dans not' malheur ya eu d'la générosité.

Pi à Carcassonne, l'mairesse et l'Comtessa zavaient préparé de quoi nous restaurer, pi d'quoi dormir aussi.
Même que Mestra Enduril elle a laissé eun' étage dans sa taverne pour que les artisans qu'avaient pu rien y puissent travailler, alors j'ai un bon endroit ou tisser...

Un regard dans le vague, et ce sourire toujours présent...

Les habitants sont bin gentils, on passe de bonnes soirées en taverne. Savez, j'pense que doucement tout l'monde y s'recrée une vie, voilà tout! Pi les anciens ponots y savent met' l'ambiance aussi! On s'est bin intégrés.
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Un peu d'elle, et des autres
Eilinn., incarné par Morphee
Eilinn termina d'écrire le récit assez rapidement, en respectant la façon de parler de Morphée, qui donnait vie à l'histoire. Une fois satisfaite, elle releva les yeux vers la jeune femme, avec un sourire.

Je vous remercie beaucoup d'avoir répondu à mes questions, dès que possible je vais faire parvenir votre récit à l'AAP.

Eilinn sabla le parchemin et souffla doucement pour faire partir la poudre et enrouler celui-ci sans le tâcher.

Je m'en vais pour ma part visiter un peu la cité, et m'en retourner à Nimes. J'ai bientôt un long voyage à faire et je me dois de le préparer. Mes remerciements à nouveau, dame Morphée, et si un jour il advenait que vous ayez besoin d'une aide, n'hésitez pas à m'écrire.

Eilinn se leva et paya les breuvages à l'aubergiste, pour ensuite pouvoir remettre sa cape et laisser Morphée retourner à son atelier.
Joueuse en voyage...
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