Griotte
Campement de la Compagnie de Digoine. Une silhouette vêtue de rouge traçait son chemin en direction du terrain d'entrainement. Le visage fermé, elle avançait d'un pas décidé en ressassant dans sa tête le plan de l'action qu'elle était sur le point de mener. Elle l'avait étudié dans les moindres détails. L'échec n'étant pas permis, ni même envisageable. La bataille dans laquelle elle allait s'engager l'opposerait au Grand Ecuyer Tranchant de Bourgogne, Aimbaud de Josselinière, le gendre rêvé aux yeux du chef de la famille Blanc-Combaz. Le Baron de Digoine ne cachait pas sa volonté de le voir marié à sa fille cadette, mais celle-ci ne l'entendait pas de la même oreille. La résistance s'organisait...
Alors, alors... Qu'avons-nous là ? Eusaias qui aboie des ordres... L'a l'air en forme, comme d'hab'.
Sourire en coin. Son père avait fière allure face à ses hommes d'armes. La jeune fille se dirigea vers lui en continuant à observer la scène. Non loin du Balbuzard, il lui sembla reconnaitre le Josselinière, en proie avec un mannequin en bois, qu'il lardait de coups d'épée du haut de sa monture. Les émeraudes s'attardèrent un instant sur lui. Il avait fière allure, lui aussi. Tout en lui exprimait l'assurance et la confiance en soi. C'était peut-être ce qui avait tendance à mettre Griotte mal à l'aise en sa présence. A coté de lui, elle se sentait gauche et insignifiante.
Le regard de la bâtarde croisa celui de son père. Elle agita une main dans sa direction et se mit à courir pour franchir les dernières foulées qui les séparaient encore. Tout sourire, elle se hissa sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur sa joue. Pour la bonne exécution du plan, il fallait commencer par brosser la figure paternelle dans le sens du poil.
B'jour 'pa ! Tu vas bien ? J'ai pas vu Cassian. Il s'planque ? J'm'emmerde à Digoine, alors j'me suis dit que j'pourrais vous rejoindre. J'suis pas rentrée pour passer mon temps toute seule ! J'veux faire partie de la compagnie.
Aucun rapport avec les manigances de la morveuse, mais il lui fallait bien meubler le temps en attendant l'arrivée de son complice. Elle ne l'avait pas aperçu en traversant le campement, mais il ne devrait pas tarder. Et puis, elle avait vraiment envie d'apprendre à se battre aux cotés de son père.
M'dit pas que ch'uis une fille et qu'ma place n'est pas dans une armée. T'sais très bien qu'ch'uis pas une pintade ! D'ailleurs ch'uis habile ! J'peux vous être utile, regarde.
Plongeant la main dans sa poche d'où dépassaient la lanière d'une fronde - piquée à Tata Sadnezz - elle sortit la petite arme de jet. Après avoir ramassé un caillou à ses pieds, elle équipa la fronde et la tendit devant elle, à bout de bras. Pivotement en direction des mannequins de bois. Aimbaud en ligne de mire. Feeeeeeu !
_________________
Alors, alors... Qu'avons-nous là ? Eusaias qui aboie des ordres... L'a l'air en forme, comme d'hab'.
Sourire en coin. Son père avait fière allure face à ses hommes d'armes. La jeune fille se dirigea vers lui en continuant à observer la scène. Non loin du Balbuzard, il lui sembla reconnaitre le Josselinière, en proie avec un mannequin en bois, qu'il lardait de coups d'épée du haut de sa monture. Les émeraudes s'attardèrent un instant sur lui. Il avait fière allure, lui aussi. Tout en lui exprimait l'assurance et la confiance en soi. C'était peut-être ce qui avait tendance à mettre Griotte mal à l'aise en sa présence. A coté de lui, elle se sentait gauche et insignifiante.
Le regard de la bâtarde croisa celui de son père. Elle agita une main dans sa direction et se mit à courir pour franchir les dernières foulées qui les séparaient encore. Tout sourire, elle se hissa sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur sa joue. Pour la bonne exécution du plan, il fallait commencer par brosser la figure paternelle dans le sens du poil.
B'jour 'pa ! Tu vas bien ? J'ai pas vu Cassian. Il s'planque ? J'm'emmerde à Digoine, alors j'me suis dit que j'pourrais vous rejoindre. J'suis pas rentrée pour passer mon temps toute seule ! J'veux faire partie de la compagnie.
Aucun rapport avec les manigances de la morveuse, mais il lui fallait bien meubler le temps en attendant l'arrivée de son complice. Elle ne l'avait pas aperçu en traversant le campement, mais il ne devrait pas tarder. Et puis, elle avait vraiment envie d'apprendre à se battre aux cotés de son père.
M'dit pas que ch'uis une fille et qu'ma place n'est pas dans une armée. T'sais très bien qu'ch'uis pas une pintade ! D'ailleurs ch'uis habile ! J'peux vous être utile, regarde.
Plongeant la main dans sa poche d'où dépassaient la lanière d'une fronde - piquée à Tata Sadnezz - elle sortit la petite arme de jet. Après avoir ramassé un caillou à ses pieds, elle équipa la fronde et la tendit devant elle, à bout de bras. Pivotement en direction des mannequins de bois. Aimbaud en ligne de mire. Feeeeeeu !
_________________