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[RP] Belette en Dauphiné ? Fuyez pauvres fous !

Scath_la_grande
[Un pied à Dié
Et un crime à la rime]



Au prévôt du Dauphiné, une missive qui amorçait son voyage salutaire fut envoyée.
Il fallait bien faire l’annonce du fléau ambulant qui se profilait à l’horizon…
Encre carminée et vélin de récupération (fallait pas faire de dépenses inutiles)



Citation:
Bien le bonjour, je vous salue.

Moi Scath dicte la Grande, dicte plus couramment la Belette, je viens prendre renseignement sur le libre passage des animaux à poil roux, moi en l'occurrence.

Je me dirige vers Dié, vais-je me prendre une armée dans les dents ? Des piques au fion ? Ou bien est-ce que la chasse à la belette est ouverte ?

C'est que mon corps en parfaite perfectitude nécessite un soin particulier et le cuir ne doit pas en être abîmé, alors en ces quelques mots je vous demande, besoin de Lp ? D'autorisation spéciale ? D'un sauf conduit pour mustélidé ?

Si jamais doute vous avez, je suis sous la protection de Nynaève de Gaudemar, Vicomtesse de Clermont en quelque chose et je suis bien armée, mais désespérément seule.

Alors j'espère recevoir de vos nouvelles avant qu'une armée ne me passe dessus, ça serait dommage, de la si bonne chair de plus ma houppelande est encore neuve.

A la bonne grâce de Dieu.
Teigneusement,
S.dicte Belette




L’histoire avait commencé ainsi…
Un départ de Montauban pour un lac genevois -car il paraissait que là-bas, les poissons y seraient carrés et réformés- avec armes et bagages.
En tête, un solide équidé racé du côté de la Camargue à la robe argentée, monté par l’impérieuse rousse qui dominait son convoi de son regard hautain, des rêves plein les pupilles.
Un peu derrière, schelinguant le cadavre en décomposition, une vieille rosse efflanquée et asthmatique tirait le chariot où dormait une touffe rousse dans un panier et Mirwais, le mâle alpha de la reine rouge.
Ça avait de l’allure ça, de la gueule m’sieurs, dames… c’était classieux…

Mais quelques mois plus tard, ça continuait de la sorte…
Un retour-détour par le Dauphiné après une éternité d’attente dans une Annecy léthargique qui se laissait asphyxier sous l’ennui et les affres de la médiocrité humaine. Tous ne pouvaient être aussi parfait que la Belette, voyons !
L’équipage en avait perdu de sa superbe mais la Belette gardait le front haut d’un port altier, elle se voulait imperturbable, attitude qui lui seyait d’accoutume. Menant d’une main ferme sa petite troupe composée de l’âne miteux appartenant à sa Sombre, qui cheminait le souffle difficile et de sa naine rousse qui braillait à en faire trembler toutes les pierres de la montagne.
C’te bourrique là -nous parlons bien du baudet et non de la rousse- toute mitée qu’elle était, la côtelette dessinée en bas relief sur les flans, et le poil rendu éparse par la teigne, tenait bon depuis des lieues, increvable bestiole malgré des allures de moribonde... A contrario de la camarguaise qui s’était empressée de crever une fois arrivée en Savoie, saleté de carne…
Quant au mâle… abandonné à Genève pour les idéaux de la roussette.


Dié !
Dié, enfin se découpait dans le ciel borgne de soleil et tandis que soulagée de cette vision de la ville bénie, bénie dans le sens où la rouquine en avait ras les arpions de chanter des chansons dans le but de calmer Ciguë, elle abattait ses derniers couplets de « la digue du cul » avec véhémence et une voix d’orfraie à en effrayer toutes bestioles à une lieue à la ronde…
C’était d’ailleurs une des raisons pour laquelle la progéniture belettique y allait de son jus de mirettes et en braillement à s’en décrocher les cordes vocales.


Bien plus tard, dans une taverne, une miche de pain pour la gamine et deux ou trois pichets de vin pour la mère, une lettre apparut sous la plume agile d’une Belette.
Quelques angoisses déposées en lettres rouges sur un vélin, rapidement expédié…



Citation:
Au vieux,

Êtes-vous toujours vivant ?
La politesse étant à présent échue, je peux prendre le cours normal de cette missive.
En ces jours étranges je prends la plume et foule le vélin de mes mots. Plusieurs questionnements me taraudent depuis quelques mois et ne sachant comment vous formuler ces interrogations, j’ai préféré me taire. Etonnant, non ?
Je vais essayer de vous exposer les faits le plus clairement possible, bien que même pour moi tout reste encore voilé.

Blessée très sérieusement à la poitrine au mois de décembre par une bande de savoyard sans éducation, je fus laissée pour morte dans la neige et avant qu’un helvète sauve ma couenne, je fis un étrange voyage.
C’est au pasteur que je parle à présent, croyez-vous qu’en dehors de ce qui est écrit dans les textes dont nous nous abreuvons, il existerait des chemins de traverses qui nous mèneraient à des portes scellées dans notre esprit ? S’il est raisonnable d’admettre cette possibilité et bien je suppose que c’est ce qui m’est arrivé, j’ai emprunté un de ces sentiers sinueux qui m’ont menée au reposoir de ma mémoire, formant une brèche dans celle-ci.

Tout est encore confus pour mon esprit et non, avant que vous ne vous posiez la question, je n’ai rien bu avant d’entamer cette lettre… ou si peu.
Un pan de souvenance m’est revenu et c’est maintenant que j’ai besoin que vous m’éclairiez de vos lumières, vous êtes homme d’intelligence et de raisonnement, et plus que tout, apparemment bien concerné.

Dans les grandes lignes et pour faire bref, dans ce rêve/souvenir je me retrouvais fillette à l’époque où j’arpentais les rues de Brest. Ce fut la courte période où je recherchais un brin de famille, ma mère en l’occurrence.
Ma mère vivait de la vente de son corps dans un bordel nommé « Sein Supplice » pathétique jeu de mot ? Je le pense aussi… Là bas la matrone m’appris que ma maternelle était morte.

D’elle, je me souviens qu’elle s’appelait Lizig, mais tous au lupanar avait coutume de la réclamer sous le surnom de « Lili la dossière ». Une rousse qui me ressemblerait un peu… surtout les yeux à ce qu’on m’a dit. Je n’ai qu’un seul et unique souvenir qui me rattache à elle. Une médaille. Paraîtrait que c’est Saint-Jean mais le relief étant poli par les années, qu’il pourrait s’agir tout autant de Saint Pwet Pwet. Une médaille d’argent banal, elle a juste une particularité… sur la tranche droite, elle est esquintée comme si on lui avait portée un coup.
De ce retour de souvenance… il m’en revient que cet objet, ma mère paraît-il, l’avait volée à mon père et que dans les derniers sursauts de ma mémoire firent raisonner les dernières paroles de la maquerelle qui étaient oubliées.
Elle me donna un nom… et ce nom fut votre.

Oh surprise ! N’est-ce pas ?
Ce fut une des raisons qui me firent retarder ce courrier, j’appréhendais votre réaction, allez-vous me prendre pour folle ?
Peut-être n’était-ce qu’un délire dû à mon état mourant, peut-être était-ce des retours éthyliques de ma soirée avant l’assaut ou n’est-ce qu’une confusion de mon esprit qui vous aurait élevé au statut de père puisque vous vous comportez comme tel, avec cette affection toute paternaliste qui sied à un bon pasteur.

Je n’ai plus qu’à présent à attendre réponse de votre part.
Prenez soin et que Deos veille à vous.

Teigneusement votre
S. dicte Belette

Post Scriptum : Ciguë est toujours en santé, étonnant non ?
Post Scriptum bis : Ciguë est le nom que j’ai donné à la touffe rousse qui beugle.



La soirée fut longue en pichets de vin et génépi…
Le lendemain fut dur et migraineux.



-Rp ouvert à ceux qui veulent mais toujours dans un esprit de cohérence, merci ! Si jamais doute, il y a le MP, parce que je le vaux bien...
-Si vous avez le courage, l'envie, ou si vous n'avez rien d'autre à fichtre, les évènements d'où découle ce rp se trouvent ici

*"La digue du cul" oui, oui c'est bien une chanson... vous pouvez chercher...

_________________

"Ce n'est pas de ma faute si je suis SI parfaite ! C'est Deos qui m'a faite ainsi !"
Sancte, incarné par Scath_la_grande
La digue du cul en revenant de Nanteuhhh
La digue du cul en revenant de Nanteuhhh,
De Nantes à Montaigu,
La digue la digue
De Nantes à Montaigu
La digue du cul !




[La terminaison d'une correspondance sous des exploits sans sommets.]


Ben tiens. "Bonjour, il paraît que vous êtes mon père." T'es gentille ma belette. Toi aussi t'es née dans le ruisseau. C'est bien. Malheureusement, toi et moi, nous n'avons jamais gardé les cochons ensemble. La veille, le vieux grison pourtant bien accompagné sur les chemins du Périgord, s'était fait méchamment molester par un Breton des plus teigneux. Un Breizhou avec l'accent Finistérien, justement. Si ça c'était pas une putain de coïncidence. Iohannes s'était juré de prendre sa revanche. Mais comme chacun sait, les aléas de la vie et les opportunités font que les délais d'une vengeance sont forcément plus ou moins élastiques.


Citation:
A ma chère belette.

Vous ne pouvez savoir ô combien je puis être ravi d'avoir de vos nouvelles et d'appendre que ma petite fille se trouve en belle et forte santé malgré la route insensée dans laquelle vous l'avez engagée dès ses premiers jours. Toutefois, ma chère et tendre Scath, je ne puis que vous confirmer que vous semblez avoir perdu la raison. Selon Izaac -dont il faut toujours se méfier des digressions lorsqu'elles favorisent ses très nets penchants à l'ivrognerie- Dieu communique par le rêve et pas le verbe. Mais les rêves, tout divins qu'ils puissent être, ne sont que des messages symboliques. Comme tous symboles, ils doivent donc être interprétés. Bien sûr, vous êtes fort jolie et forte fille. Aussi n'est-il pas ridicule de songer à ce que vous puissiez compter dans les rangs des bâtards que j'ai pu semer de par le vaste monde. Mais le concevoir comme une certitude n'a rien de très raisonnable, tout comme le fait que j'ai pu fréquenter un bordel au nom aussi ridicule. Enfin, comprenez que même si j'avais côtoyé une "Lili la dossière", il aurait été fort étonnant qu'elle fut engrossé par mes bons soins avec un surnom comme celui-ci. Vos doutes sont néanmoins légitimes. Tout comme l'est votre quête d'identité. Je ne remets pas en cause votre trouble qui vous a fait connaître -quelle surprise !- un abîme de silence et de réflexion durant quelques instants. Mais j'y vois surtout la nécessité pour vous de vous accrocher à un père, quitte à vous en inventer un qui correspondrait à l'image que vous vous en faites.

Quant à moi, sachez que j'ai quitté Montauban il y a un peu plus d'un mois pour me lancer dans une longue cueillette qui jusque là, n'a su me rapporter que des déconvenues pour bien peu de revenu. Il me tarde de mettre la main sur une bonne récolte afin de revenir vous retrouver en Montauban où nos compères réformés m'attendent déjà désespérément. Car le pasteur est l'âme d'une communauté. Sans lui, elle se met à dépérir comme la fleur sans l'eau de pluie. Un pasteur vertueux et sans intrigue est une providence pour un village. Espérons qu'elle ne tarde plus à s'accomplir.

Puisse Dieu éclairer votre chemin et nous ramener en Guyenne saines et sauves,

S.I.


P.S. : Conservez précieusement votre médaille. Sans doute aurons-nous l'occasion de reparler de tout cela ensemble en face à face.



____________________________________________________________

"Aux hommes la droiture et le devoir, et à Dieu seul la gloire !"
S.I. - Chevalier Errant de la Réforme Aristotélicienne.[/quote]
Scath_la_grande
[Embrun, je vais bien, tout va bien… tant qu’il y a du vin]


« Allons courons ensemble
Vers cette fin qui nous lie
Toi qui auras tout dit,
Moi qui ne peux prétendre ! *»



Ah ben merde !

Interjection bien sentie à la lecture de la lettre.
C’était bien l’vieux ça, lui envoyer un vélin qui lui perturbe encore plus son jugement.
Il aurait pu se contenter d’un « Hey roukmoute, j’ai jamais foutu un panard dans ta foutue Bretagne à la con » et l’histoire s’arrêtait là. Nette. Tranchante. Point à la ligne.


Merde de merde !

Et une Belette mécontente, une ! Et toute en poésie et finesse...
Une impertinence sur vélin qui vient narguer la Belette. Le museau se retrousse, presque dédaigneusement, et furtivement elle jette à la missive quelques œillades méfiantes avant de s’y attaquer.
Encore une fois.
Sous un soupir.

Les fauves arpentent encore et encore l’écriture emplie de rigueur qui lui est familière.
Chaque phrase, chaque mot en est décortiqué, distillé voir même autopsié.
Lecture entre les lignes, derrière la missive, elle avait tout essayé pour trouver l’indice probant et radical de sa non-filialité avec le pasteur.
Une sorte de preuve irréfutable qu’il ne pouvait pas l’engendrer à ce moment parce qu’il tuait le colonel moutarde à la cave à coups de chandelier…
Et cette quasi insupportable manière de manipuler un phrasé alambiqué qui ne fait que la jeter dans un gouffre de troubles incertains…

Une phrase fait stopper les fauves, qui butent un peu sur les mots, visage amer zébré d’un sourire amusé… contraste des émotions.

« Mais j'y vois surtout la nécessité pour vous de vous accrocher à un père, quitte à vous en inventer un qui correspondrait à l'image que vous vous en faites. »

Huuuu ouais mais bien sûr…
Là, il y a erreur au casting, ce n’est pas ce que la rousse avait commandé à Deos pour Nowel.
Non, elle, elle voulait le père noble, la version or et argent, toutes options, celui avec la couronne de vicomte –ou baron au pire- amovible. Le genre grand propriétaire terriens à la bourse pleine, qui lui aurait refourgué un nom qui a la cote, quelques terres et des larbins.
Il est bien vrai pourtant que l’auguste mais néanmoins mirifique ancien bourgmestre de Montauban-la-Réformée a des terrains, un coffre plein de picaillons et même les bourses pleines… ahem d’écus mais l’homme est un fervent économe à tendance radasse, donc… incompatible avec les envies dépensières de sa potentielle progéniture.

… de plus…

Il est avéré que toute jeune fille normalement constituée de l’esprit ne rêve que d’une chose, avoir un père tel que lui.
Ah oui non mais bien sûûûr !
Tiens ? À ce sujet elle devrait peut-être s’enquérir de la santé de ses deux filles.
Bien qu’à ce propos, la belette avait échafaudé des hypothèses... La petite Victoire devait très certainement être enfermée dans un placard à double tours dans le manoir d’Albart, tandis que l’autre, dont le nom lui faisait défaut, se trouvait démembrée, façon pièces détachées dans le fond d’un fossé.
Non mais ça fait rêver tout ça… si, si…

Papier, vélin, pichet de vin… un peu d’encre et un tour de bras qui sait manier avec agilité autant la plume que le verre.


Citation:
*Au peut-être presque potentiel père*(accident de la plume, elle rature) Au vieux,

Recevez mon salut.

Toujours vivant ?
Si jamais des faiblesses ce font ressentir n’oubliez pas mon nom.
Il est juste à apposer sur un bout de papier qui se nomme « testament » après les mots « je lègue tous mes biens et terres à… ».
Fi de politesse, votre missive est comme vous, elle m’a laissé dans le brumeux du doute… j’en suis encore toute retournée…

Deos a parfois des desseins bien sibyllins pour chacun d’entre nous, un destin fait de rencontres et de croisements incertains dans son existence pour nous montrer la voie à suivre.
Qui pour moi humble mortelle mais néanmoins parfaite en l’état, ne puis encore entrevoir avec certitude en cet instant. Ainsi j’ai toujours perçu notre providentiel –ou pas- conjoncture hasardeuse. Un message divin du Grand Architecte là haut qui s’amuse avec des poignées de coïncidences étranges.

Même si je voue en vous une affection toute filiale, imposer à moi l’idée que je désire secrètement que vous soyez mon géniteur est une erreur.
Je le souhaite un peu plus… ou un peu moins… et surtout presque… enfin bref, pas comme vous.

Cette lettre n’a pas pour but de vous persuader de ma filialité ou non qui nous unit ou pas mais pour vous avertir d’un changement dans mes plans. Je me rends en Bourgogne et je prendrai donc un peu de retard sur mon engagement de retour sur Montauban. Vous m’en voyez navrée.

Priez pour nous, pasteur, pour que nos têtes ne se retrouvent pas à bout de piques.

Prenez soin, vieille carne, je vous affectionne quand même !

Teigneusement vôtre.

S. votre Belette




*"Des nouvelles par les ondes" Melissmell
_________________

"Ce n'est pas de ma faute si je suis SI parfaite ! C'est Deos qui m'a faite ainsi !"
Scath_la_grande
[Vendredi.
On prie et on se tait !]



Le vendredi c’est le jour où la petite bête qui se voit Grande revêt sa mise la plus sobre, et coiffe son amas roux en une tresse serrée qui lui donne des airs sages.
Le vendredi, la belette pare souvent sa matinée de ses silences méditatifs, de ses oraisons muettes qu’elle offre à son Créateur.
Ce vendredi ne déroge pas à la règle. Qu’elle soit en voyage, en guerre, ou à somnoler devant son champ de rutabaga, le vendredi c’est jour de prière.
Ce jour avait déjà commencé sous les meilleurs auspices puisque le Duc de Bourgogne avait daigné lui répondre, une missive où elle avait du contenir un rire étouffé. Manquait pas d’air celui-là.
Mais laissons là pour l’instant les quelques pointes de détails que la montalbanaise doit finaliser pour son voyage en Bourgogne.

Le front haut, à l’adresse du ciel, le séant bien campé dans les herbes tendres, la mustélidé siège hiératique et lève deux mains, paume ouverte à la voûte d’azur. Elle rend grâce.
Parmi son auditoire fait de pousses vertes, de pâquerettes et de primevères trône une représentation de l’impérieuse à l’échelle plus petite. Une mini-belette qui la lorgne, curieuse.

Le museau s’abaisse alors que les fauves s’abattent sur la mioche, la détaillant sans douceur avant de relâcher sa prise en un regard moins rude.
A l’approche des retrouvailles avec sa Sombre, les interrogations quant à l’éducation de la petite n’avaient de cesse de la piquer de plus en plus souvent. Matalena, malgré une amitié sincère et solide, ne se gênerait pas pour lui faire l’admoneste sévère quant à la bonne tenue de son initiation aux dogmes reformés.
Ah ben ça non, elle n’y couperait pas… et subir les foudres mataleniennes, c’était un peu comme si Deos descendait sur terre pour vous botter le cul.
Très peu pour elle.


Ciguë ! Écoutes-moi, p’tit gnome –notez l’amélioration, on dirait presque de l’affection- arrêtes de tripoter les fleurs…

Longue inspiration… dans une tentative de persuasion que les mioches c’est simple comme bonjour.
Tu parles, ouais !
Longue expiration… dans un semblant de sérénité, après tout ça serait là une occasion de partager quelque chose avec cette étrange créature qu’est sa progéniture.
Foutredieu, c’est le moment d’y aller.


Le vendredi, c’est le jour de prière mon enfant. Un début, c’est déjà ça. Et j’ai décidé qu’il était à temps que je t’enseigne quelques rudiments qui élèveront ta conscience vers l’Unique, Deos, notre Grand Créateur. C’est que j’ai surtout pas envie de me faire pataquer mon popotin bien mignard par Tata Mata...

Fin sourire qui vient s’apposer sur les vermeilles de la jeune fille. Scath qui n’aimait pas expliquer la religion supposant que Deos se vit plus qu’il ne se lit, la voilà qu’elle sort un épais codex aux pages emplies de son écriture fine et économe. Ouvrage qui lui appartenait depuis ses primes années d’apprentissage laborieux des lettres et des mots. La plupart des feuilles étaient grattées par des sortes de missives qu’elle adressait au Très-Haut mais les derniers feuillets recueillaient les textes qu’elle avait sagement copiés.

Son doigt après un furetage scrupuleux s’arrête sur un texte qui lui semble le fondement de l’idée de la réforme.


Les « 52 ». Sourire qui s’agrandit. Ma p’tite là, est les principaux préceptes qui régissent notre foi. Mais comme tu apprendras plus tard… les hommes interprètent, les apprécient, les retranchent… il ne faut pas croire aveuglement à l’enseignement des dogmes. Il faut les prendre comme un support à ta foi.

Gniii ! Est-ce qu’elle a été claire… hum bref, elle continue quand même.

Nous commencerons par quelques uns.
En un. Il n’est de Dieu que Dieu.
En deux. En disant : « croyez en moi », le très Haut a voulu que la vie entière des fidèles fût l’antichambre du Ciel.
En trois. Cette parole ne peut pas souffrir des prescriptions d’une Autorité, telles qu'elles sont exigées par le prêtre et le seigneur. Aucune prescription d’Homme n’est légitime.
En quatre. Le Très haut transmet ses commandements par les rêves et par le verbe.
En cinq C’est pourquoi le vrai croyant doit se défier de ceux qui usurpent la parole divine, et ce jusqu’à l’entrée dans le royaume des cieux.


Énonce avec protocole les cinq premiers articles. Puis jette un regard inquiet sur la môme qui a l’air bien plus intéressée par les papillons et à décapiter des pâquerettes que par les Articles de Foi.

Ahem ! Récupère un tantinet l’attention de Ciguë. Que nous explique ce texte… voilà qu’elle pourchasse une bêbête qui vole de sa main potelé, impatientant la rousse qui claque sèchement la langue contre son palais. Il nous dit que … le doigt levé, l’air docte de Scath s’efface pour laisser trahir le froissement que lui cause sa progéniture à lui préférer une bestiole volante… Grogne. En gros… ranafout des curés qui nous disent comment croire. C’est juste des guignolos qui aiment se trimballer en bure. Pis ranafout de leurs potes avec des noms à ralonge et à particule...

Bienvenu dans la quarante-troisième dimension, où la Belette enseigne à sa manière les préceptes de la Réforme.
Pour sortir de cet univers tapez « ESC ».
D'un geste sec, elle referme le livre à la couverture épaisse et se laisse à soupirer.
« Oh Tad, vois-tu l’insolence qui me tient lieu de descendance »
« Comment ça je l’ai mérité ? N’importe quoi ! »


T'veux que j'te chante une chanson ? Tout sourire. J'en connais une avec un curé qui s'appelle Pineau...
...
Nan mais pleures pas !!!

Gasclin.... Au secours !!!

_________________

"Ce n'est pas de ma faute si je suis SI parfaite ! C'est Deos qui m'a faite ainsi !"
Gasclin
Par la barbe frisée de l’Empereur !... Ciguë qui pleure ?... La Belette qui appelle au secours ?...

La Belette s’était éloignée dans le pré pour faire ses oraisons. La petite la suivait, plus intéressée par les pâquerettes et les jolis papillons. Gasclin aurait bien gardé la fillette, pour que sa mère puisse prier en paix le Dieu des réformés, mais la Belette ne semblait pas y trouver à redire à ce que la petite l’accompagne et le baladin ne jugea pas utile, alors, d’intervenir. Il se contenta de rester à l’écart, composant un poème parlant des liens du sang.

Et puis voilà ces pleurs ! Et ce cri !

Il les voit seules, au milieu de ce pré… Quel est donc le danger ?

Dégainant son épée il regarde partout. Personne !... Peut-être un animal ?... Pas trace d’un bestiau…

Il accourt vers elles en regardant partout… Et il ne perçoit rien, à part l’herbe qui verdoie, les papillons qui papillonnent et les fleurs qui fleurissonnent…


Belette, je suis là !.. De quel côté vient l’agresseur ?
Scath_la_grande
    Dame Belette, sur son séant juché,
    Tenait en ses pattes un ouvrage.
    Maître Gasclin par ses cris alerté,
    S’en vint et sortit son outillage…*


Les fauves se relèvent, un sourcil s’arque en circonflexe devant l’arrivée théâtrale de son baladin.
Le museau se plisse en une petite grimace, ce n’est pas d’un bras armé dont elle a besoin maintenant mais plutôt de quelques gratouillis sur son engin musical à la noix pour faire taire la morveuse qui n’aime pas ses chansons.
Cette petite n’a pas de goût vraiment, à se demander d’où ça lui vient. Un atavisme des générations précédentes du côté paternel sans doute.


L’agresseur est là !

Désigne du doigt le petit trucmuche roux qui beugle et déverse son jus de mirettes à tout vent.

Elle ne veut pas que je chante, elle n’aime pas mes chansons –nous on pencherait plus pour sa voix stridente- rengaines ton épée et sors ton organe. Vocal, il va sans dire.

Petit sourire mutin à l’adresse du brun transformé en preux chevalier occasionnel.
Vous connaissez ces petites palpitations qui vous picorent l’intérieur de la poitrine, cet effet bœuf lorsque l’on regarde l’autre et que l’on se sent aussi con qu’une pâquerette au mois de juillet.
Ah bon sang mais est-ce là ce que le commun appel amour ? Sentiment ? Et autres trucs dégoulinant de mièvrerie… Beurk !
Par les saintes baloches d’Aristote ! L’horreur ! Faut que la rousse se reprenne en main, et vite, on ne peut laisser faire ça… ou si mais juste un petit peu, alors !
Ah les sentiments, on a beau lutter contre eux, mais ils viennent quand même vous chatouiller… les orteils… ?!?


Ciguë ! Laisse les pieds d’môman tranquilles !

Ah ben forcément…




*Largement inspiré de la Fontaine...
_________________

"Ce n'est pas de ma faute si je suis SI parfaite ! C'est Deos qui m'a faite ainsi !"
Gasclin
L'agresseur est là ?

Gasclin regarde la petite qui pleure...

Elle ne veut pas que tu chantes, elle n'aime pas tes chansons... ? Ben à vrai dire, si j'avais été assez près pour t'entendre chanter, à cette heure nous serions deux à pleurer...

Il sourit à la Belette, rengaine son épée et s'en va chercher sa guiterne, que les transalpins s'obstinent à appeler "mandoline".

Il s'assoit à côté des deux rouquines et gratte quelques notes, plus pour attirer l'attention de la gamine que pour jouer quelque chose.


Ciguë, viens voir... Approche toi de moi... Je vais te montrer ce que c'est que de chanter vraiment... Après, si tu le veux, tu pourras recommencer à pleurer...

Le baladin accorde son instrument... et se met à chanter...

Quand j'étais tout petit,
Même pas aussi grand que toi,
J'étais le plus joli
Des gars de par chez moi
Quand ma mère me disait :
Tu as appris tes leçons ?
Moi je lui répondais :
Non, j'écris des chansons...
Ma mère souriait :
Oh tu seras un joli baladin !
Et mon père, s'écriait :
Mon fils ?... Un bon à rien ?
Et ma mère répondait,
Croyant le rassurer :
Il chantera partout
Mettra du baume aux cœurs
Là où sera la boue
Il plantera des fleurs...


Gasclin suspend son chant pour sourire à la petite...

Tu aimes ma chanson ?... Si elle te plaît, je te chanterai la suite... Ou mieux encore : nous chanterons ensemble... Ta maman nous accompagnera en tapant dans ses mains... je crois que c'est préférable de lui éviter de chanter...
--_cigue_


Le petit index qui tape doucement contre la joue rebondie et l'air intéressé qu'elle affiche pourrait laisser croire que Ciguë est attentive. Mais il en est rien. Enfin si, peut-être pour le début de la leçon. Deos, vendredi prière et tata Mata, oui oui ! Après elle capte plus rien la mioche. Ou ça devient trop intelligent pour son petit cerveau ou bien c'est trop confus. Ou peut-être bien que c'est le papillon qui lui passe sous le nez et à qui elle tend les deux fleurs qu'elle vient d'arracher histoire de le nourrir. Faut croire que l'insecte n'aime pas ça, il s'en va, l'ingrat ! Et c'est une coccinelle qui se pose sur elle qui attire son attention. La bestiole est adoptée dans la tête de l'enfant qui l'a même déjà baptisée Josette. Josette c'est chouette comme nom de coccinelle.

Ahem !

Oups, là faut regarder môman. Le petit nez se lève un instant avant de revenir à la bêbête en riant doucement. La langue maternelle claque. Paumes tournées vers le ciel, les petites épaules se haussent alors qu'une moue confuse se dessine sur le minois innocent de la mini-belette. C'est pas ma faute, c'est Josette qui me chatouille ! Josette qui s'envole à son tour sous le regard dépitée d'une Ciguë qui n'a plus rien à faire d'autre qu'écouter la suite de la leçon. Et de hocher la tête en répétant ce qu'elle avait compris l'air de « t'as vu môman, j't'écoute pis j'comprends tout bien ! »

Curés vilains pas beaux gigolos ! Berk curé !

Comme la soupe.

Le livre se ferme et la gamine comprend que la leçon est-enfin-terminée. Les mirettes brillent alors que les doigts potelés se tendent vers le saint ouvrage. Faut dire que depuis qu'elle l'avait vu, elle se démande si les pages que sa mère faisait tourner pouvait être arrachées aussi facilement que les pétales de la pâquerette qui lui servait de jouet y a pas longtemps.

Chanson gné ? Elle en a supporté plus qu'il ne fallait, trop c'est trop ! Tout sauf ça. Attention, la plan inondation par les larmes est lancé. Tous aux abris ! La mini-rousse chouine et ne s'arrêtera qu'à la vue du baladin. Les menottes tapent l'une contre l'autre, signe de contentement de chez elle. Môman va pas nous casser les oreilles mais haaaaaaan ce qu'elle a de jolis orteils. Au diable les paquerettes, papillon et autres bestioles volantes ! Elle a trouvé mieux. Comme le petite orteil qui l'attire et qu'elle tire vers elle... Lui aussi elle va le baptiser et ses quatre autres petits copains aussi...


Ciguë ! Laisse les pieds d’môman tranquilles !

Maiiiiiis euh ! C'est mes miens et si t'arrêtes pas je vais pleurer encore !
Et la menotte de tirer sur un autre doigt. Gilbert ! Lui il s'appellera Gilbert, elle a décidé !
La petite ne lâchera le pied de sa mère qu'en entendant les notes de musique s'échapper de la mandoline que tient le gentil baladin. Mirettes émerveillées, la bouche s'ouvre... C'est beau ! La chanson aussi elle est belle. La gnome regarde sa mère l'air de lui dire « t'as vu, lui il sait chanter ! » avant de répondre en tapant dans les mains en bonne groupie.


'core ! 'core ! Giigue !

Oui, elle se permet le luxe de choisir une autre chanson. Peut-être qu'il la chanterait mieux que môman, lui.
Scath_la_grande
Quoi ?!? Comment ?!?
Il lui semble bien que ses petites oreilles de mustélidés perçoivent de l’ironie à peine dissimulée sur sa façon de concevoir le chant.
Gasclin ! Pauvre fou ! S’attirer ainsi les foudres de la rousse, simplement en émettant une critique artistique qu’il aurait pu sagement garder dans le fond de gosier…

Pourtant, tout avait si bien commencé.
Soleil printaniers. Herbes tendres. Volatiles qui font cui-cui. Jour de prière…
Une délicieuse journée vouée à la langueur et à la plénitude.
Enfin ça c’est avant qu’on évoque insidieusement l’idée –saugrenue de plus- que la belette chante mal, voir carrément d’une voix de fausset.
Autant la braillarde a l’excuse de ne pas avoir hérité de sa maternelle un talent certain pour discerner les choses fabuleuses des communes, autant le Gasclin, et sciemment, laissant traîner des petites phrases aux allusions plutôt chargées, se rend coupable d’un crime contre sa délicate personne.
Je vous en prie, ne riez pas, c’est indécent à la fin !


Pardon ? Trois…Deux… Un… un regard assassin bien noir se pose sur l’insolent, signe d’un orage imminent. PARDON ??

Comment ose-t-il le cuistre ! De mettre en doute son talent vocal inné.
Une pluie de coups de chausses se fomente sous la caboche rousse, et tout son être crie vengeance. Vengeance !!! Un doigt vindicatif, souligne son indignation quand à ses remarques.


Sachez ! Môôôô siiiiieur le spécialiste de la chanson, que j’ai la voix d’un rossignol, mouâââ !

Un rossignol mutant à qui on arrache les pattes pendant qu'il chante, ceci-dit…
Les prunelles froides ne tiennent pas la distance face à un baladin qui se bat à coup de chansonnettes et qui a rallier dans son camp, le mini trucmuche roux.


Bon ! Ça passe pour cette fois !

Et de croiser sur sa poitrine deux de ses bras délicats, parant son visage d’une austérité boudeuse.
Le voyage à peine entamé s’annonce déjà houleux si les critiques sur ses prestations vocales se font légions.
C’est moi qui vous le dis !

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"Ce n'est pas de ma faute si je suis SI parfaite ! C'est Deos qui m'a faite ainsi !"
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