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[RP] L'Eglise de Tournai

Fergal
Au côté de la vicomtesse, le jeune homme se contenta de hocher poliment la tête à ses mots, avant que de l'accompagner devant l'autel. Un instant son esprit s'égara vers cette discussion qu'il avait eu quelques semaines auparavant avec l'Archevêque, ce dernier ayant remis en cause sa foi en la toute Puissante Eglise Aristotélicienne.

Il se demanda si le berger des brebis flamandes était toujours aussi prompt à essayer de les remettre dans le droit chemin, comme lors de leur houleux échange.

Puis, dissipant d'un mouvement de tête toutes ces interrogations qui resteraient sans nul doute à jamais sans réponse, Defaöüet s'agenouilla sur le prie-Dieu indiqué par la noble femme, non sans arquer légerement les sourcils en prenant connaissance de son propriétaire. Néanmoins, peu désireux de la contrarier en ce moment de recueillement, il ne fit aucune remarque sur l'absence d'icelui ainsi que des autres ouailles tournaisiennes en ce jour sacré du Très Haut.

Joignant ses deux mains gantées sur le précieux velours, l'élégant courba l'échine, avant que de fermer les paupières. Il récita de concert avec sa compagne de l'instant, puis s'enferma dans la prière, laquelle demandait au Seigneur de le guider sur le droit chemin et de le préserver des embûches et menaces lui parvenant de toutes parts.

Le silence s'installa définitivement entre le jeune breton et l'archidiaconesse, tout juste troublé par le chuintement de leurs deux respirations oeuvrant de concert dans l'union de leur foi.

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Beeky
La vicomtesse, tout à son recueillement, goustait le bon heur de partager ce moment de prière avec un inconnu. Son fils et sa filleule estant en retraite, son espoux revenant du monastère, la dame s’estait rendue seule à l'église afin de tenter de croiser son archevesque et lui clamer son désarroi quant à son absence criante en Malines. Ce dernier se faisait bien rare, sauf à Rome où il s'échinait peut-estre à ourdir quelque conspiration obscure. Elle n’estait que diacre et avait l’impression étrange de tenir un rosle qui n’estait nullement sien et que tous la considéraient encore comme le bras droit de Tibère…

Quelle estait la cause à tout ce désordre ?

La diaconesse ne put empescher son esprit de divaguer vers la bannière qui flottait en le sillage du prélat flamand. Elle estait dame d’une curiosité en toute chose et passait de longues soirées à étudier sans oncques souffrir du manque de sommeil. La cognoissance permet d’estre éclairé sur le monde qui nous entoure, de remonter des fils aussi transparents d’iceux de l’araignée embusquée en sa toile.

Ce A si caractéristique, combinaison du compas et de l’équerre… Ce sigle tel un soleil figurant un œil cillé… Troublant… La dame par nature suspicieuse estait à son affaire. Il suffisait de mettre un nom sur chaque chose afin de les bien définir et de les combattre si elles s’avéraient estre danger pour la Saincte Eglise Aristotélicienne. Refoulant ses craintes, la vicomtesse se réfugia en la prière et se prépara à réciter le Credo, prière universelle que nombre de fidèles récitaient, hélas, telles mécaniques sans conscience, crincrin grinçant sans essence. Par mal heur pour eux, le Très-Haut donne à la franchise, à la fidélité, à la droiture un accent qui ne peut estre ni contrefait, ni mécognu. *

Imperceptiblement, la teste se tourna vers le jeune homme recueilli, à l’instar des faux dévots et tartuffes de tout poil, il lui sembla que l’émotion n’estait poinct feinte chez lui. Mais aussi, il lui sembla que cette asme érudite n’estait poinct en paix et elle s’interrogea sur les tourments qui pouvaient agiter ce tout nouveau Tournaisien.


Un sourire timide et engageant et la dame de proposer.

Récitons ensemble le credo, si vous le voulez bien et ensuite, nous parlerons un peu.

* d'après une citation de Joseph, comte de Maistre
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Retour en douceur (ou pas ^^ ) après un long WE...
Fergal
La voix féminine auprès de lui, et qu'il avait déjà oublié, fit sortir presque brutalement Fergal de son mutisme aussi ne sut il pas retenir un sursaut de surprise. Relevant ses paupières closes, il plongea longuement son regard vert empire dans celui de sa compagne de prière, sans sourire ni trahir aucune émotion, comme pour tenter un instant de lire en elle.

Sans réaliser à quel point sûrement ce regard pouvait être inconvenant, et sans égard cette fois pour le rang de la femme qui se tenait à ses côtés, le breton ne la quitta pas une seconde des yeux alors qu'il entreprit de lui répondre, dans un murmure.


Parler n'est pas exercice que j'affectionne, préférant écouter généralement.

Et sans lui laisser le temps de la réplique, il commença ce qu'elle lui avait demandé, d'une voix soudain plus forte et affirmée.

Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés ...


A mi parcours du crédo, le jeune rouquin, la regardant toujours de ce regard étrange et dérangeant, s'interrompit, comme pour la laisser achever la prière qu'il psalmodierait avec elle.

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Beeky
Une huistre, ce jeune homme estait tel une huistre, créature du Très-Haut qui se ferme au monde lorsque l’on tente de frosler sa coquille. Avait-elle esté maladroite, trop directe, se défiait-il d’elle, ce qu’il ressentait estait-il trop lourd, trop profond ? Ou bien alors la vicomtesse s’estait-elle méprise, conduite en cela via une intuition qui par souventes fois lui faisait ressentir les choses sans qu’icelles ne soient dictes.

Adoncques, il préférait écouter, soict… Elle n’estait poinct femme à s’épancher. Il estait huistre, elle estait tombe. Le seul lien tangible qui les avait faict se rapprocher estait un amour pour l’érudition, une pudeur exacerbée et la recherche de Dieu.

Presque un peu trop vivement, la vicomtesse détourna le regard. Il faut bien recognoistre qu'elle ne goustait aucunement que l'on s’y plongea effrontément. Seul reflet qu’elle aimait à y voir danser estait icelui de son espoux, le seul à avoir pu percer sa carapace, briser ses défenses et la voir déposer les armes.

Le sourire quitta les lèvres de la dame, un mur infranchissable se dressa autour d’elle, la magie de l’instant estait brisée, restait la prière. Elle s’y adonna avec ardeur en poursuivant.


Je crois aussi en Christos,

Né de Maria et de Giosep.

Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.

C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,

Il est mort dans le martyr pour nous sauver.


Maschoires qui se crispent, pause imperceptible, et de poursuivre.

Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.

Je crois en l'Action Divine ;

En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible...


Inconsciemment, la dame appuya sur ces mots, mettant l'accent sur ses convictions, à son insu…

En la communion des Saints,

En la rémission des péchés

En la Vie Eternelle.


Par fin, un Amen ! conclut la récitation. Les doigts fins cherchèrent le chapelet pendu à la ceinture du procureur épiscopal qu’elle égrena religieusement. A Breton, Bretonne et demie...
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Fergal
Conscient d'avoir par son attitude hautaine et irrespectueuse brisé la magie de l'instant, le jeune rouquin n'en éprouva pourtant aucun remord. Tout au plus ressentit il une légère peine pour celle qui venait de lui tendre la main et qu'il venait de rabrouer de la plus détestable des manières.

Mais notre élégant était ainsi fait, et trop tard il était désormais pour changer ses manières.
Le breton, au fil de son histoire tortueuse et torturée avait érigé autour de lui une véritable carapace, muraille imprenable ; adoncques n'offrait il sa confiance qu'à très peu, pour ne pas dire à quiconque. La vie qui jamais ne l'avait épargné ne lui avait appris qu'à se protéger dans le silence et l'indifférence, ne lui donnant jamais l'occasion de s'ouvrir et de se laisser attendrir une seule seconde.

Sa force ne résidait pas en ses poings, et le chétif, à la santé par trop fragile (après tout, les médicastres n'avaient ils pas prédit qu'il ne devait pas dépasser les vingt printemps ?), se protégeait du mieux qu'il pouvait dans sa forteresse de solitude.

C'est donc un Fergal au visage impassible qui détourna finalement le regard de sa compagne du moment, afin que de la rejoindre dans la récitation des derniers mots du crédo. Il essaya néanmoins par un "Amen" franc et assuré de traduire sa reconnaissance envers icelle d'avoir partagée avec lui ce moment, et, contre toute attente se fendit même d'un "Merci..." à peine murmuré, mais qui pour qui connaissait l'animal, était lourd de sens.

A nouveau le silence, tel une chape de plomb, s'installa entre eux deux, et le rouquin n'osa plus l'interrompre, estimant en avoir déjà par trop fait. Il décida donc de laisser le mot de la fin à la vicomtesse, estimant qu'elle le méritait bien.

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Beeky
L’on dit que le silence qui suit la prière est encore adressé à Dieu, c'est pourquoi la vicomtesse le goustait avec bon heur et ne songea nullement à l'interrompre.

Par fin, est-il besoin de parler pour exprimer sa pensée ? Non poinct, assurément ! il est des silences bien plus éloquents que le plus long des discours. Ce silence estait tel une communion, nul besoin de dire les choses il ne fallait qu'à un esprit pur et clairvoyant de le déchiffrer.

Le jeune homme avait dict qu'il aimait davantage à écouter qu'à bavarder, la vicomtesse lui en apprit bien plus en restant à ses costés, à prier qu'à lui redire sans cesse qu'il n'estait poinct besoin de la mercier à tout propos et que la main tendue qu'elle lui offrait, il n'aurait qu'à la saisir lorsqu'il le choisirait.

Les perles de nacre défilaient entre les doigts fins qui égrenaient le chapelet, paupières closes, mains jointes, la dame louait le Seigneur de ses bontés.

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Tibere
Une belle journée pour la messe. Il fait froid mais le ciel est bleu et dégagé. Le bon air marin vient rappeler à Tibère combien le Très Haut sait créer de belles et bonnes choses. Tournai est déjà bien animée sur la grande place.
Alors qu'il est devant le parvis, en haut des quelques marches qui précèdent l'entrée, il entend derrière lui les cloches de l'église sonner à toute volée. Il espère que les fidèles viendront nombreux. Et il les attend.




(((((Bong)))))(((((Bing)))))(((((Bong)))))
(((((Bong)))))(((((Bing)))))(((((Bong)))))

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Archevêque de Malines. Général de la Compagnie d'Aristote.
Amaurie
Entendant les cloches sonner, Amaurie pressa le pas. Il était pour une fois dégagé de toutes charges officielles et prenait enfin le temps de vivre pour lui même et de se consacrer un peu plus à la prière.
Cheminant le long des venelles tournaisiennes, il n'avait cependant pas le cœur léger.
A la tête des Flandres, le comte nouvellement élu perdait tout sens des réalités. Peut être était ce pire. Peut être était il à la solde d'un comté renégat et en était un lui même.
Tout ceci était confus pour le jeune d'Apperault mais il était certain que seule l'appartenance au royaume de France apporterait le salut aux Flandres.....

Arrivant en haut des marches du perron le fils de Beeky sortit de ses pensées pour saluer le prêtre qui accueillait les fidèles.


Le bon jour Monseigneur
. dit il juste avant de prendre sa place pour assister à l'office.

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Khalidia
Mû par un réflexe imbécile, Khalidia s'était levé tôt ce matin, afin de vérifier les chiffres des mines. Ce ne fût qu'une fois une bonne boisson chaude avalée que la réalité des choses lui revint en mémoire, il n'était plus au conseil.

Il sourit à sa propre bêtise, mais, profitant de la matinée, il se dirigea vers sa boulangerie afin de la nettoyer un peu.

Il avait presque fini quand il entendit résonner les grandes cloches de l'église de Tournai. "Un peu de messe ne me fera pas de mal ! pensa-t-il". Il quitta sa boulangerie et se dirigea vers le bâtiment religieux, et vit Amaurie, qu'il n'avait croisé depuis la fin de leur mandat commun, saluer le curé de Tournai et entrer dans l'église. Après avoir lui même présenté ses hommages à Monseigneur Tibère, il alla prendre place dans la vaste nef.

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Fergal
De bon matin, notre breton local avait pris, comme à son habitude, le chemin de l'Eglise. Le comté était secoué, déchiré de part en part, et même si le jeune rouquin n'était, comme tout le monde ici le lui rappellait par trop souvent, qu'un étranger, son coeur ne pouvait qu'être meurtri de ce qu'il entendait et voyait autour de lui.

C'est donc, une fois encore, dans sa foi que Fergal escomptait trouver la paix et la réponse à ses tourments de l'esprit. Sur le parvis, c'est d'un inclinement de tête très respectueux que le jeune homme salua l'archevêque.


Monseigneur, vous n'imaginez pas ma joie de vous revoir ici en Tournai.

Puis plus bas, pour que seul le religieux puisse entendre.

Après l'office, je désirerai vous entretenir de l' affaire qui nous occupe, car je me dois de vous apporter réponse, et je préfèrerai le faire de vive voix que par messagers interposés.

Regard qui se releva alors et plongea dans celui de l'éclésiastique.
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Beeky
La vicomtesse, les yeux cernés et la mine triste leva le chef en odissant les cloches tinter à deux pas de son manoir tournaisien. Elle tenait à la main une copie de la déclaration matinale de Monseigneur Tibère et un sourire s'en vint habiter son pasle visage, songeant que le Très-Haut l'avait exhaussée et que peut-estre son confesseur y estait pour quelque chose... Jusqu'à tard dans la nuit, elle s'estait ouverte à lui de ce qui la chagrinait, cherchant des réponses à ses questions. Ils avaient devisé comme deux théologiens et elle s'en estait allée le coeur plus léger mais n'osant espérer que ne soient exhaussés ses voeux pieux.

Elle devait donner un cours militaire ce matin, adoncques, prestement elle prit le chemin de l'église. A quelques pas devant elle, la silhouette de son fils se dirigeait vers l'édifice et le coeur de la dame s'emplit de joie. Il est vrai que son rejeton vivait fort mal le climat ambiant, lui qui n'aimait que servir son prochain en quelque institution du royaume que ce soit. Toute l'éducation qu'elle lui avait transmise estait mise à mal, l'on se serait senti perdu pour moins que cela...

Arrivée sur les marches du parvis, elle croisa le jeune Fergal et fut heureuse pour lui. Il estait rare de voir fidèle sincère qui cherchait la parole du Très-Haut. Lorsqu’il s’en fut parti, elle s’avança vers son Archevesque et prit sa main afin d’en baiser l’anneau. Le geste bien que retenu en fut peut-estre plus fervent qu’à l’accoutumé pour qui aurait esté attentif… Levant le chef, elle croisa son regard un bref instant et lui souffla en un murmure un simple :
merci… puis s’installa au premier rang et attendit religieusement le début de l’office.
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Tibere
Tibère placé à l’entrée salue un à un les fidèles qui se présentent. Il reconnait les visages et leur sourit, les remerciant chacun par un petit mot de leur présence.
En voyant arriver dame Beeky, son regard se fait plus froid. Il est un peu surpris lorsqu'elle vient lui baiser l'anneau épiscopal, signe qu'il interprète comme un grand pas en avant fait par la femme. Le "merci" qui accompagne le geste, l'étonne un peu aussi. Il lui sourit comme le père le ferait à l'enfant prodigue.


Entrons, entrons, voulez-vous ?

Et tout ce petit monde de le suivre. Il traverse la nef, puis monte les marches qui le conduisent à l’autel.

Il se retourne alors vers l’assemblée.


Enfants de Tournai !

Je suis ravi de vous retrouver à nouveau ce dimanche. J'ai passé de longues semaines sur les routes à pallier le manque de clercs en Flandre, allant de village en village pour baptiser. Mais je sais que la foi est vivace et je ne désespère pas de trouver de nouveaux volontaires pour guider le troupeau.
Nous allons commencer l’office par une prière et je vais vous demander de vous lever et de réciter après moi ces mots appelant au pardon des fautes que nous avons commises.
Reprenez après moi :



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Archevêque de Malines. Général de la Compagnie d'Aristote.
Beeky
La vicomtesse se leva comme le reste de l'assemblée et son livre d'heures à la main, elle récita le confiteor.


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Tibere
Laissant un peu de temps afin que chacun s'imprègne pleinement des paroles prononcées, il reprend ensuite son discours.

Je vous parlerai aujourd’hui d’un texte que je trouve très instructif.

Il se dirigea derrière le lutrin sur lequel était posé le Livre des Vertus.


Il s'agit d'un passage du livre des vertus extrait des chapitres sur la préhistoire. Ouvrez grandes vos oreilles !

Citation:
Livre de la Pré-Histoire, chapitre IV - « Les péchés »

1 Les humains avaient découvert l’acédie. Ils avaient dédaigné l’amour de Dieu pour lui préférer les choses matérielles qu’Il avait créées. Ils avaient pris goût à une part du divin, en oubliant qu’il fallait aimer l’ensemble. Oane n’était plus là pour les guider, lui qui avait été le seul à comprendre ce qu’était l’amour du Très Haut. Maintenant seuls, privés de leur guide, les humains ne savaient plus différencier la vertu de l’erreur.

2 Certains se mirent alors à manger plus que la faim ne le leur demandait, y prenant un plaisir qui ne faisait que s’amplifier. Le goût sucré des fruits, la chaleur de la viande et l’ivresse de l’alcool prirent le pas sur les plaisirs simples de la vie. Il n’y avait plus la moindre place dans leurs plaisirs pour la douce senteur des fleurs, ni pour la beauté des paysages. Ils en arrivèrent à un tel point que même les si nombreux fruits de leur labeur ne suffisaient plus à combler leurs envies.

3 C’est alors que la gourmandise brisa les liens qui unissaient les hommes et les femmes. Chacun gardait pour soi les fruits de son propre labeur et refusait de les partager. Le fort produisait plus, mangeait plus, buvait plus, et devenait plus fort encore. Le faible produisait moins, mangeait moins, buvait moins, et s’affaiblissait. La communauté des hommes et des femmes se divisait à cause de leur goût immodéré des choses matérielles, qui les conduisit à l’avarice.

4 Alors, l’homme et la femme se firent orgueilleux. Le fort se mit à mépriser le faible, qui ne pouvait pas se nourrir autant qu’il le souhaitait. Comme la Créature Sans Nom, ils pensaient maintenant que le rôle des forts était de dominer les faibles. Celle-ci vit donc que l’heure de sa revanche était venue. Elle se mut dans l’ombre et s’approcha alors de ceux qui étaient ainsi méprisés, car ils n’avaient plus assez pour se nourrir. Elle leur demanda: “Pourquoi vous laissez-vous faire ainsi, pourquoi ne pas renverser les rôles?”

5 Et le faible se mit à envier le fort. Le fort, satisfait de sa situation, ne voyait pas le faible se demander pourquoi il était moins bien loti que lui. La Créature Sans Nom exultait de joie, car elle sentait l’heure de sa gloire arriver. Elle murmura à l’oreille du faible et attisa son envie. La colère gronda dans le coeur du faible, qui se révoltait intérieurement contre cette injustice. Elle lui demanda pourquoi il liait ce sentiment dans son esprit et ne le laissait-il pas s’exprimer?

6 Alors, l’homme et la femme frappèrent leurs frères et leurs soeurs. Prenant couteau et hache en main, chacun frappa l’autre en une tempête de violence et de destruction. Ils venait d’inventer la guerre, qui atteignit son paroxysme lorsque chacun se mit à brûler la maison et à dévaster les champs de l’autre. La Créature Sans Nom vint à nouveau près de ceux qui l’écoutaient et leur dit que la violence et la haine leur permettraient dorénavant de dominer leur prochain.

7 L’homme prit alors la femme et la femme prit l’homme. Le fort abusa du faible et le faible subit le fort. Tous s’unirent en une orgie bestiale de stupre et de violence. Leurs corps mêlés reflétaient les flammes des maisons qui brûlaient. La nourriture était dévorée, la boisson engloutie. Les paroles suaves encourageaient les gestes indécents. Une véritable orgie de débauche avait lieu. Et de l’amour de Dieu il ne fut plus question.


Il relève la tête et s'adresse à tous.


Voyez donc comment ce texte est riche en enseignement. En se détournant de Dieu, les Hommes ont sombré dans la folie, multipliant les actes obscènes et contraires aux Ecritures. La colère de Dieu fut alors grande car ce désordre faisait le jeu du Sans Nom qui au contraire soufflait du feu sur les braises et se frottait les mains.
Les Flamands doivent craindre à leur tour de s'éloigner trop de Dieu. Il n'en surgira qu'une seule et unique chose, le chaos ! Méditez bien ces paroles et diffusez-les autour de vous. Vous avez chacun le pouvoir de ramener votre voisin à la raison, sur le chemin de la foi.

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Archevêque de Malines. Général de la Compagnie d'Aristote.
Tibere
Une fois son discours achevé, le prélat attend un peu puis il prend le pain et le rompt. Il verse du vin dans une coupe et s'adresse aux fidèles.

Je vous invite à venir célébrer l'Amitié, comme Christos nous l'a recommandé.




Puis il poursuit :


Reprenons ensemble le credo mes frères et mes soeurs.



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Archevêque de Malines. Général de la Compagnie d'Aristote.
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