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Expéditeur : Katina_choovansky.
Date d'envoi : 14/12/2010 - 00:08:48
Titre : Pigeon Brugeois
Maitre, mon maitre, Majuscule au sein des minuscules, Point-virgule là où tout est point ou virgule, Oriflamme céleste là où tout se délave, Seleina, ma putain de brune,
Si tu crois que je vais me laisser niquer comme ça au jeu des Tout En Noir, tu te trompes lourdement (et ce, même si je t'aimeuh)
Sache déjà que moi aussi, même si Barbara n'est pas son prénom, j'aime beaucoup l'appeler ainsi.
J'aime à imaginer la déception de son père à la naissance de son treizième garçon, qui, levant un poing d'amertume au ciel, déclara vengeur, tentant de forcer le destin : « Nous l'appellerons Barbara, que ça te plaise ou pas, Aristote de mes deux ! » (Car j'aime aussi à croire que le père de Barbara avait assez de couilles - à priori deux et non pas trois comme la légende le dit - pour dire ses quatre vérités à Aristote, puisqu' il en avait assez pour engrosser sa femme treize fois !)
On pourrait ajouter un air, improvisé par un ménestrel ami de la famille adepte des arts, des lettres, et des ces statues de marbre dont on commence à parler à Florence. Pinçant les cordes de sa mandoline de ses doigts agiles et celles de la harpe de ses orteils encore plus agiles, il improviserait un chant pieux au milieu de cette scène de nativité.
On comprendrait alors beaucoup mieux que Barbara soit devenue le gros psychopathe que tu connais. Y a de quoi flinguer un nourrisson quand on y pense.
Maintenant, notons la copie de Barbara :
Q : Barbara a-t-il une armée de mercenaires légalisée à sa solde ?
R : Barbara a eu bien mieux que cela. Il a l'oeil... Bon je t'expliquerai un jour le pourquoi de ma remarque.
Notation : Non mais c'est quoi cette réponse à deux balles ? T'as de la chance que je sois curieuse. Pour la promesse d'une histoire autour d'une chope, je donne 7/10
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Q : Barbara fout-elle le feu aux cahuttes de gueux juste parce qu'elle a froid aux mains ?
R : Je nuance :
Non pas tout à fait, mais Barbara a chourré tout le bois pendant des mois pour construire un navire faisant indirectement crever de faim les indigents, y avait plus de bois pour faire cuire le pain à Limoges. La peste noire, de je ne sais plus quand, fut de la gnognote à côté.
Notation : C'est pas mal, mais ça suffit pas.
Il manque le second effet Tout En Noir. Un vrai Tout En Noir se serait posé en héro au moment où la situation se serait avérée critique en distribuant le bois en réserve dans sa forteresse, argumentant que décidemment, sans lui et ses hommes, vous seriez pas foutus de vous sortir les doigts du cul.
Pour sa prise d'initiative : 6/10
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Q : A ta troisième question :
Barbara peut elle assassiner en toute impunité un membre de l'opposition sans être inquiétée de la moindre sanction?
R : J'affirme que :
Pas exactement mais c'est tout comme, et même si ça ne l'était pas, y aura toujours un doute
Notation : Bien joué la brune, mais pour cette catégorie, il faut avoir été blanchi par le Conseil himself. C'est ça, le panache !
Pour réussir à faire planer le doute en entretenir la légende sur « Mais est ce qu'elle est vraiment aussi méchante ? », je donne un 8/10
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Q : Barbara a-t-elle déjà passé sa ville natale en ville franche pour qu'on l'entende mieux lors de négociations?
R : Je renchéris :
Elle a fait mieux ha ha ! Elle a commandité la prise du château de notre bonne vieille province par des mercenaires à sa solde... Ah ben si finalement elle a des tas de mercenaires à sa solde ! Ton tout en noir peut aller se rhabiller
Notation : Joli coup le château. Allez, 10/10
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Q : Barbara se vante-t-elle de n'aimer que son cheval et ensuite, égalité, les chèvres et les blondes à gros seins ?
R : Je suppute selon des rumeurs établies que Barbara aime tout ce qui bouge... Homme, femme... Je m'arrête là.
Notation : Moui, mais non. Un Tout En Noir n'est pas une grosse chaudasse non plus. Il ne concourt pas pour Miss Cagole. Pour son ouverture d'esprit néanmoins : 6/10
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Q : Barbara possède-t-elle un nombre de paire de bottes compris entre 126 et 128 ?
R : Je répondrai là aussi par l'affirmative parce que je suis sûre en tout cas qu'elle a le nombre de mantels qui va avec.
Et surtout, Barbara est-il Baron ? Bien mieux, il est vicomte
Notation : Ma chérie, erreur fatale. Rien ne vaut le titre de Baron parce que les baronnies s' (ont censées) attribue(r)nt au mérite dans notre beau royaume. Un Tout en Noir a forcément le titre de Baron dans son palmarès parce qu'il a été assez malin pour entuber tout l'monde et s'en être sorti glorifié !
Vicomte, c'est à la portée de tous, et pas souvent des plus méritants. Parce qu'il a quand même une particule : 3/10
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Annotation finale : 6.66 (Ah putain, c'est beau ça !!!)
Remarque d'ordre général :
Chère Barbara,
Vous avez sans nul doute beaucoup de défauts qui sont essentiel pour s'élever en tyran, mais nous sommes au regret de vous annoncer que cela ne suffira pas à rejoindre le club très select des Tout En Noir (et ce, malgré une notation finale qui déchirerait avec une religion où les chiffres 111 et 666 auraient une signification.) (Encore merci la parenthèse)
Néanmoins, le « Comité d'attribution des surnoms qui déchirent » vous félicite pour vos initiatives et vous enjoint vivement à continuer sur cette voie. Avec un peu de persévérance, dans une dizaine d'années, nul doute que les gueux illettrés claqueront des dents en entendant votre nom. Alors, vous sentirez enfin ce que c'est que le vrai pouvoir.
N'oubliez pas que toute critique est constructive,
Le comité d'attribution des surnoms qui déchirent.
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Enchainons !
Je suis ravie d'entendre que tu as commencé à amasser de quoi bâtir une légende de terre glaise. J'aimerais bien une statue de moi faisant des ricochets au bord d'un lac. Ca nécessiterait un peu d'ingénierie, un plan d'eau et un entretien régulier des jardiniers, mais ce serait du plus bel effet, non ?
Quant au surplus, t'inquiètes. Nous trouverons bien un moyen d'en faire quelque chose.
Vous avez bien un comté voisin dont la consanguinité vous effraye (on en a tous un. Nous, on en a même deux, mais bon, nous on a un caractère entier aussi, d'autres diraient que nous sommes juste de gros phylécastrope, je te laisse le choix de l'interprétation). On pourra aller leur balancer quelques kilos à la gueule un soir de beuverie.
Le reste, on en fera un parcours de piste noire pour luge. Tu verras, ce sera super.
Juste pour savoir, vous avez un bon hôpital dans le coin ?
Ici, nous sommes au beau milieu du tour comtal.
Nous allons de bled en bled, comme le veut la coutume. Les manants, ravis, sortent en masse de leurs cahutes pavées de géraniums et jettent des fleurs devant nos chevaux (et pas nos cheveux, sinon, ils se prendraient des beignes). C'est une liesse pleine de félicité qui anime leurs coeurs débordants d'amour et c'est souvent sur un cantique religieux que nous achevons nos arrivées triomphantes dans les villes.
Mmmm... plus sérieusement, ben c'est chiant comme un tour comtal. La nuit tombe à 14 heures. Tous les gueux crèvent de faim dans le coin et n'ont plus la force de se trainer sur le perron de leurs mansardes, ni même de venir saluer le gratin en taverne.
L'opposition nous jette même pas de cailloux, ils les sucent pour faire passer la faim. C'est la crise quoi.
Heureusement, y a la Fête des Fous.
Ca te plairait je suis sure.
Pendant une semaine, on se travestit, on se caricature, les gueux prennent des accents de noblesse et on file les torchons sales à laver aux Particules (enfin, celles assez courageuses pour sortir). Bref, c'est un joyeux bordel au milieu de toute cette grisaille. J'ai vêtu pour ma part mon plus bel habit de berger et me suis affublée de mon plus charmant surnom masculin : Lou Virilou (merci encore à toi, Jo, mon biographe personne -car oui, j'ai mon propre biographe- pour cette trouvaille qui me fait pleurer de rire dés que j'y pense).
On sent la rocaille et la garrigue dans la moindre voyelle ?
Je me la raconte à mort en chemise, gilet de mouton et sandalettes en lavande tressée, mais la vérité, c'est que je me gèle grave les miches. Vivement que cette connerie finisse et que je puisse retrouver mon manteau et mes moufles !
Concrètement, malgré tout ça, je m'ennuie un peu. C'est parce que je sais qu'on va partir. J'ai des fourmis dans les pieds dés que je regarde vers la frontière. Pis faut que je change d'air. Ces derniers temps, je ne me reconnais plus, je deviens sentimentale.
Ouais, ouais, j'ai bien dit « sentimentale ». T'as pas rêvé.
Seleina, les béguins, c'est des emmerdes à gogo.
Tiens ! C'est pire que la politique !
Ca donne chaud aux joues et après, ça fait sourire connement.
Alors je m'accroche à Limoges, à poser un pied botté en dehors de mon beau comté. Les Flandres sont ainsi. Il faut en partir pour se souvenir de pourquoi on les aime.
Foutu pays.
Pour t'aider à me trouver des trucs typiques lors de mon séjour, voici quelques pistes que je souhaiterai suivre : manger une spécialité locale, boire un alcool du coin, rencontrer un noble-un-vrai, payer un écu pour dormir dans une capitale vide où on ne croise personne en taverne, me faire arnaquer en achetant un souvenir hors de prix, m'engueuler avec la première personne qui rentre en taverne.
Evidemment, cette liste n'est pas exhaustive.
Pense au soleil du sud, à l'odeur de la caillasse qui chauffe prés d'un bosquet de thym sauvage, à une lamelle de saucisson au chant des criquets, et de l'odeur des pinèdes se mêlant au sel de l'air.
Tu vois le truc ?
Ben prépare toi, c'est pour là qu'on décollera.
Je t'embrasse,
N°3