Valezy
Les pluies antédiluviennes qui sabattaient sans vergogne depuis plusieurs jours sur les terres habituellement ensoleillées dArmagnac avaient transformé en ruisseau de boue les modestes chemins de terre qui conduisaient jusquau castel dAntras. Et seul le fracas assourdissant du tonnerre parvenait à faire taire, pour de brefs instants seulement, le hurlement dun vent glacial qui emportait sous son souffle les dernières feuilles mortes dun hiver qui touchait à sa fin.
Face à ces déchaînements de la nature, un étrange cortège tentait tant bien que mal de se frayer un chemin jusquà la promesse dhospitalité matérialisée par les froids murs de pierre qui ceignaient la demeure du maître des lieux
Et pourtant, semblant bien loin de cette agréable pensée, le visage, tout comme la mise, des hommes darmes portant la livrée de la maison des Emerask semblaient des plus mornes. En effet, ces cavaliers faisaient bien pâle figure, presque tout autant que ce chariot quils escortaient et qui à chaque lieu franchit manquait inlassablement de sembourber dans la fange.
Dans lhabitacle du véhicule, une silhouette sétait drapée dans une lourde cape de laine noire pour mieux se protéger des intempéries, ne révélant ainsi sa mine que lorsque laveuglante lumière des éclairs déchirait lobscurité des cieux.
A cette occasion, un hypothétique témoin aurait ainsi pu apercevoir Gaspard, le fidèle serviteur du seigneur dAntras, arborant un teint livide et des traits tirés. Sa mâchoire était fermée, ses pupilles rendues rouges et à dire vrai seuls les torrent deau qui sabattaient sur lui parvenaient à dissimuler les larmes qui coulaient le long de ses joues burinées.
Le nain posa alors une main sur son épaule, effleurant par la même la plaie béante qui y prônait. Un grognement sonore séchappa de ses lèvres.
Comment cela avait il été possible?
Cette pensée résonna en son esprit comme un cri chargé de colère et de rage tandis que son regard effaré se posa sur larrière du chariot. Là, sur les planches de lattelage, avait été déposé un corps emmitouflé de tissus
Irrégulièrement, les étoffes se relevaient Et cétait le seul et infime indice qui indiquait que la faucheuse navait encore point réclamé son dû Le seul signe quun espoir était encore permis.
Il vivra
Et le nain se retourna avec conviction vers ses compagnons dinfortune pour déclamer.
Hâtons nous Où il nous fera payer de lavoir laisser là plus que nécessaire.
Quelques jours plus tard, un messager vint porter une missive au castel de la baronne de Lignières. Lécriture qui constellait le vélin était nerveuse et écrasée, de nombreux mots avaient été raturés et corrigés. Mais lensemble nen restait pas moins lisible.
Face à ces déchaînements de la nature, un étrange cortège tentait tant bien que mal de se frayer un chemin jusquà la promesse dhospitalité matérialisée par les froids murs de pierre qui ceignaient la demeure du maître des lieux
Et pourtant, semblant bien loin de cette agréable pensée, le visage, tout comme la mise, des hommes darmes portant la livrée de la maison des Emerask semblaient des plus mornes. En effet, ces cavaliers faisaient bien pâle figure, presque tout autant que ce chariot quils escortaient et qui à chaque lieu franchit manquait inlassablement de sembourber dans la fange.
Dans lhabitacle du véhicule, une silhouette sétait drapée dans une lourde cape de laine noire pour mieux se protéger des intempéries, ne révélant ainsi sa mine que lorsque laveuglante lumière des éclairs déchirait lobscurité des cieux.
A cette occasion, un hypothétique témoin aurait ainsi pu apercevoir Gaspard, le fidèle serviteur du seigneur dAntras, arborant un teint livide et des traits tirés. Sa mâchoire était fermée, ses pupilles rendues rouges et à dire vrai seuls les torrent deau qui sabattaient sur lui parvenaient à dissimuler les larmes qui coulaient le long de ses joues burinées.
Le nain posa alors une main sur son épaule, effleurant par la même la plaie béante qui y prônait. Un grognement sonore séchappa de ses lèvres.
Comment cela avait il été possible?
Cette pensée résonna en son esprit comme un cri chargé de colère et de rage tandis que son regard effaré se posa sur larrière du chariot. Là, sur les planches de lattelage, avait été déposé un corps emmitouflé de tissus
Irrégulièrement, les étoffes se relevaient Et cétait le seul et infime indice qui indiquait que la faucheuse navait encore point réclamé son dû Le seul signe quun espoir était encore permis.
Il vivra
Et le nain se retourna avec conviction vers ses compagnons dinfortune pour déclamer.
Hâtons nous Où il nous fera payer de lavoir laisser là plus que nécessaire.
Quelques jours plus tard, un messager vint porter une missive au castel de la baronne de Lignières. Lécriture qui constellait le vélin était nerveuse et écrasée, de nombreux mots avaient été raturés et corrigés. Mais lensemble nen restait pas moins lisible.
Citation:
« Baronne,
Il nen aura fallu pas moins pour me pousser à vous écrire et à passer ainsi outre lorgueil de mon maître.
Sachez que Valezy fut victime dune lâche attaque. Des brigands auront eut raison de lui.
Nomettez pas de dire à son fils que nombreuses sont les herpailles à lavoir précédé dans sa chute.
Aujourdhui, il est aux portes du royaume solaire et ne devrait point tarder à rejoindre le Très Haut. Les rebouteux nauront rien pu faire.
Il me semblait légitime que son épouse et son enfant soient mis au courant.
Gaspard. »
Il nen aura fallu pas moins pour me pousser à vous écrire et à passer ainsi outre lorgueil de mon maître.
Sachez que Valezy fut victime dune lâche attaque. Des brigands auront eut raison de lui.
Nomettez pas de dire à son fils que nombreuses sont les herpailles à lavoir précédé dans sa chute.
Aujourdhui, il est aux portes du royaume solaire et ne devrait point tarder à rejoindre le Très Haut. Les rebouteux nauront rien pu faire.
Il me semblait légitime que son épouse et son enfant soient mis au courant.
Gaspard. »