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Carnet de route d'une sauvageonne

Enored
De Kaelle

Kaelle sourit à l'arrivée de la colombe. Elle reconnu de suite l'oiseau de son amie vagabonde. Aussi détacha-t-elle le parchemin qu'elle avait à la patte. Avant de le lire, elle donna des graines de maïs et un petit bol d'eau de maïs, célèbre remède poupoulien, à la jolie colombe qui avait bien besoin d'un remontant.

Puis elle s'installa dans un fauteuil près de la cheminée pour lire la lettre et répondre.

Citation:

Ma Féli,

Voilà ta colombe repue et remise en forme avant de venir te rejoindre.

Dunkerque, tout comme moi, nous nous portons aussi bien que nous pouvons après cette terrible disparition. Je pense qu'après l'enterrement cela ira mieux.

Le bébé se porte bien et semble décidé à rester au chaud. Peut être que l'hiver l'inquiète qui sait... Quand à moi hé bien, je commence à avoir hate qu'il sorte de sa cachette, c'est qu'il commence à se faire lourd.

Je suis heureuse que le voyage se passe bien. Le barbichu et le bel apollon te passent le bonjour en retour.
Prend soin de toi et de ta petite troupe.

A bientôt dans une prochaine lettre.

Kaelle


Kaelle regarda la colombe s'envoler ... et rêva un instant de liberté loin de ses responsabilités qui l'écrasaient bien plus que le poids du bébé...
Felina
A Aurillac.

Un dimanche ensoleillé sur les Monts d'Auvergne qui se dessinent à l'Horizon. La Féline erre comme une âme en peine dans les rues du village d'Aurillac. Elle fuit les tavernes et leurs hordes de sorciers au drôle de langage.

Devil a emmené la fillette se promener dans les montagnes, chasser avec lui, et Saian cuve comme bien souvent le dimanche matin, ou même les autres matins.

La Féline décide alors de sortir du village, et d'aller flaner le long de la rivière, toujours autant fasciné par l'eau et le calme de cet endroit. Demain sonner a l'heure du départ, et sûrement de la séparation pour un temps avec Saian. Mais l'appel des Flandres se fait plus fort. Et la soif d'indépendance de la sauvageonne reste encore et toujours la plus forte, plus forte que tous le reste. Pourtant cette fois ci, le laisser en arrière lui coûte bien plus qu'elle ne voudra jamais l'admettre et l'idée ne plus le revoir lui semble insupportable. Mais elle préfère ne pas y songer, et aller de l'avant, comme toujours.
Advienne qui pourra.

Sa cousine a des ennuis, Kaelle a besoin d'elle ... elle doit y aller et au plus vite.

Après avoir marché de longues heures, la Féline ressort la missive de son amie Kaelle, la relit rapidement et entreprend de lui répondre.


Citation:
Kaelle,

Je t'écris depuis le village dAurillac en Bourbonnais Auvergne où nous avons séjourné quelques jours. Ls paysages sont sublimes mais les autotochtones effrayant aussi reprenons nous la route demain soir.
La petite se porte bien et grandit de jour en jour. Elle semble avoir accepté notre présence, et nous essayons quant à nous de nous faire tant bien que mal à la vie avec une enfant. J'ai hâte de te les présenter tous les deux, et tu feras peut être aussi la connaissance d'un ami à moi, s'il décide de poursuivre le voyage avec nous.

Nous irons rapidement sur les routes désormais et ne devrions pas mettre plus de 20 jours à arriver en Flandres, si tout se passe bien.

Je dois aussi passer voir Sheilla qui semble avoir des ennuis.

Je te tiendrai au courant de notre avancée vers vous.

Féli


Puis la Félina lie la missive à la patte de sa fidèle colombe et la laisse s'envoler en direction du Nord du royaume.

Elle s'étend alors dans l'herbe, et profite de la tranquillité du lieu pour piquer un somme.
Felina
A Clermont.

C'est un de ces jours sans.
Un jour où chaque chose semble différente, chaque pas plus pénible.
Un jour où les aliments n'ont plus aucun goût.
Un jour où l'eau ne calme pas la soif.
Un jour où la beauté du monde semble avoir disparue.
Un jour où chaque bruit sonne comme un mauvais présage.
Un jour ou rien ne va, sans que l'on puisse l'expliquer.

La Féline est bien incapable d'expliquer son mal être et sa mauvaise humeur qui l'habite depuis des heures, alors que leur "petite" troupe entre dans l'enceinte fortifiée de Clermont, la capitale du Bourbonnais Auvergne.

Elle est restée en arrière tout le trajet, loin d'eux, n'a pas dit un mot depuis leur départ de Murat. Elle s'est contenter de fixer la silhouette de son frère, qui se tenait fièrement sur son cheval, ses épaules larges, ses cuisses puissantes qui enserraient sa monture. La petite Edonice était devant lui, profondément endormie, le Nounours qui ne la quitte plus serrée contre elle.

Sa famille...
Celle pour qui elle serait capable de donner sa vie sans l'ombre d'une hésitation.
Elle qui a si longtemps été seule a encore du mal à réaliser qu'ils sont là avec elle.

Mais ses pensées vagabondent de nouveau vers de sombres pensées.

Guillaume, qui ne verra jamais grandir son enfant.
Cassandre, qui a connu la douleur de perdre sa fille.
Il y a quelques semaines, la Féline n'aurait jamais compris ce que l'ancienne duchesse de Guyenne avait pu ressentir au moment de mettre Edonice sur la barque, mais ... maintenant en y pensant, une tristesse immense l'envahit sans quelle puisse rien faire contre. Elle commence à réaliser ce qu'est ce fameux "amour maternel" dont on lui a parfois parlé.

L'amour... Il ne fait plus partie de sa vie depuis tellement de temps. Mais a-t-il seulement fait partie de sa vie un jour ? L'a-t-on jamais aimé elle?

Sa mère, elle n'en a plus aucun souvenir.
Ses parents adoptifs ont veillé sur elle, mais l'ont ils aimés ?
Ses frères avaient toujours été tendres et protecteurs avec elle, était-ce pour autant de l'amour ?
Les hommes, nombreux, qu'elle avait croisé dans sa vie, parmi lesquels certains avaient parlé de faire leur vie avec elle, parfois même de l'épouser, de lui faire des enfants. Cocijo qui s'était laissé mourir de chagrin parce qu'elle refusait de lui ouvrir son coeur. Ces mêmes hommes ressentaient ils ce sentiment pour elle?
Elle savait que tous aimaient son corps, ce qu’elle leur faisait, tous le lui avaient dit, mais pour autant l’aimaient ils elle ?

Et puis surtout, elle, est elle capable d'aimer ? Quand elle regarde Edonice et Devil, elle sait qu'ils sont tout pour elle, que si demain ils disparaissaient elle ne pourrait sûrement pas le supporter.
Elle se met alors à penser à Tema, laissée à Tarbes, qui lui avait donnée son amitié, sans concession, sans la juger malgré ses défauts, son côté sombre, son passé. Les liens qu’elle avait tissés avec la jeune femme, était-ce que l’on pouvait qualifier d’amour.
Enfin, l’image de Saian se dessine dans son esprit, en même temps qu’un faible sourire éclaire son visage, qui est resté fermé toute la nuit. Les souvenirs de leur rencontre à Tulle, quand il l'a accueillie chez elle alors même qu'il ne savait rien d'elle, remontent à la surface. Comment nommer ce qui les lie tous les deux? Pourquoi après deux jours loin de lui a telle déjà l’impression de ne pas l’avoir vu depuis des mois? Pourquoi la seule évocation de son nom la met à la fois en joie et en colère? Le simple fait de penser à lui la fait frissonner. Elle resserre instinctivement sa cape sur elle, comme si le froid de la nuit auvergnate était responsable de son tremblement.

Soudain, alors qu’elle est loin des autres, toute absorbée dans ses questionnements, une main se pose doucement sur son bras et la fait sursauter. Elle relève son visage et croise le regard aussi sombre que le sien de son frère. Il lui sourit et lui dit d’une voix douce.


Nous sommes arrivés ma sœur … allons nous reposer.

La Féline lui rend son sourire et secoue la tête comme pour balayer tout ce à quoi elle pensait il y encore quelques secondes. Seul compte le moment présent, et les questions ne font que lui miner le moral.

Avancer, quoiqu’il en coûte, tel est le prix de sa liberté.



Hrp : ce que j'écoutais en écrivant ces lignes :
Felina
Kaelle a écrit:
Sachant bien que la jolie colombe félinienne se poserait bien vite à la taverne du port, Kaelle décida d’y passer ce soir là.

L’oiseau l’attendait patiemment. Elle la délivra de son message et la nourrit. Le temps que l’oiseau se repose, la jeune femme prit une plume et un parchemin.


Citation:

Ma Féli, (je sais déjà que tu vas grimacer en lisant ces mots là…)

C’est toujours un vrai plaisir de te lire. De savoir que tes pas te rapprochent de Dunkerque me remplit de joie. Je dois avouer que … depuis la mort d’Isisz j’ai l’impression de ne plus être la même, que quelque chose s’est brisé en moi… en dehors de Lafred, occupée par ses tâches comtales, et Poupoule qui n’est que peu présente en ville, je n’ai plus vraiment d’amie ici et certains jours je me sens très seule. Je sais bien que si tes pas t’amènent ici, ils t’éloigneront rapidement … mais c’est ainsi, c’est toi et qui sait peut être que je pourrai t’accompagner lors de ton départ des flandres. Mais nous ne sommes pas encore là.

A la tête de la mairie, j’ai l’impression de me battre à grands coups d’épée dans l’eau. Les choses évoluent lentement, tellement lentement que cela use ma patience. Certains jours, je n’ai qu’une envie, laisser ce grand bureau vide et partir sur les chemins à ta rencontre. Certains diraient que « dans ton état ce n’est pas raisonnable » bon sang qu’est ce que je l’entends cette phrase en ce moment j’en peux plus ! Tout le monde me considère comme une chose fragile c’est …exaspérant ! Pourtant que sais que tous mes efforts vont payer un jour. Enfin assez parlé de mes soucis, j’imagine que ta route n’est pas simple tous les jours non plus…

Je dois te passer le bonjour du bel apollon et de mon barbichu. En parlant de Seb, le voilà meunier et sergent de police de Dunkerque ! Comme quoi tout arrive… Pourtant je suis sure que les routes lui manquent. J’ai fait la bêtise de me représenter à la mairie et n’ai aucun adversaire. Il est vrai que Dunkerque a besoin de moi et que cette décision est sage et raisonnable mais … certains jours je n’ai plus envie d’être sage et raisonnable.

Mais, il me faut à présent penser au petit être qui grandit en moi, qui a besoin de moi et qui si je ne me calme pas arrivera avant l’heure… c’est ma plus grande peur en ce moment perdre ce bébé. Qui l’aurait dit un jour… pas moi certainement.

Prends bien soin de toi et de ta petite troupe. J’ai hâte de connaître ceux qui t’accompagnent.

Kaelle


La jeune femme relut sa lettre, l’accrocha à la patte de la colombe et la laissa s’envoler vers la vagabonde.


Felina
Felina
Quelque part dans la campagne Bourguignonne.

Le jour est levé depuis déjà longtemps quand la féline ouvre un oeil. Elle frissonne et se redresse doucement, se frottant les yeux et étirant ses muscles moulus par sa position inconfortable de la nuit.

Cette dernière fut courte aussi la jeune femme lmet de longues minutes à se réveiller totalement.

Soudain, une odeur de poisson grillé parvient à ses narines et la décide à se lever. Resserrant sa cape sur ses épaules elle se dirige vers le feu de camp près duquel se trouve son frère et sa nièce.

Edonice, emmitouflée dans la cape de Devil joue avec son lapin et lève à peine la tête quand la Féline arrive. Devil lui est accroupi face au feu et surveille trois beaux poissons qui grillent.

En l'entendant, il lève la tête et lui sourit. La jeune femme lui rend son sourire et s'assoit face à lui.


B'jour ... Ca m'a l'air bon tout cela ... j'ai une faim de loup moi !!

Devil lui tend un poisson et donne le plus petit des trois à la petite. Les trois compères mangent ainsi en silence.
Auprès d'eux, le butin de la nuit : une belle bourse en cuir, pleine de pièces d'or et quelques miches de pains.

La Féline sourit en repensant au malheureux à qui appartenait cet argent. Il a essayé vaillamment de se défendre, mais rien n'y a fait, et il est reparti sans rien, ne demandant plus son reste après la dérouillée qui lui avait infligé Devil et elle.

Après l'échec du coup d'il y a trois jours, ce petit succès leur avait remis du baume au cœur.


Le repas pris, les Rastignac se préparent à partir. Alors que la Féline grimpe en selle, un pigeon se pose sur son épaule.

Surprise, la jeune femme le libère de sa missive :

Citation:

Felina,

Navrée de t'écrire cette lettre mais je devais te prévenir, mon amie, que je ne pourrai pas acheminer de courrier pour toi avant longtemps.

Je suis retenue prisonnière à Guéret et je ne sais où l'on m'emmène. Je crains de finir en bien mauvaise posture d'ici quelques jours, j'entends d'ici un ventre grogner et je ne vois qu'une raison pour qu'on me séquestre ainsi : je serai le prochain repas.

Sauve moi je t'en supplie,
Ta fidèle Colombe.



Félina hésite en le grognement et l'éclat de rire à la lecture de ces quelques mots. Mais c'est finalement le sourire qui l'emporte. Certes il a gardé sa colombe, mais, avec sa manière toute personnelle, il lui a donné des nouvelles. Elle plie soigneusement la missive et la glisse à sa ceinture.

Le pigeon, confiant reste sur son épaule et la jeune femme adresse un clin d'oeil à son frère :


Ce soir, je fais le dîner :
Pigeon rôti aux petits légumes.


Puis elle part dans un grand rire, laissant son frère et la fillette interloquée.
Devil grimpe alors en selle, et place Edonice devant lui, avant de sonner le départ.



En route !!! Vers le Nord !!
Felina
* Tard dans la nuit, après avoir un peu somnolé, Kaelle se réveilla. Elle observa Poupoule somnoler dans un fauteuil et sourit. Se redressant difficilement, elle fouilla dans le coffre à coté du lit et prit une plume et un parchemin*

Citation:
Ma Felina,

Je te sais sur les routes non loin de Dunkerque, et j'espère que tu vas bien. Si ce soir je t'écris, c'est que j'ai une grande nouvelle à t'annoncer : je viens de donner naissance à des jumeaux... j'ose à peine imaginer la folie des jours à venir. Pour le moment je profite de ce nouveau bonheur. J'ai hate de voir la tête de Seb. Tu vas rire, il est de garde sur les remparts et n'est donc pas encore au courant.

Du coup ces deux petits montres n'ont pas encore de nom. On pensait à Gaël pour un garçon et Gaëlle pour une fille, il va falloir se creuser la tête encore un peu pour trouver un autre prénom.

A me lire tu dois te dire que je me transforme en bisounours... ne t'en fais pas malgré mes deux loupiots, je suis toujours la même. Tu me manques viens vite...

Prends soin de toi ma Féli les routes sont dangereuses.

Kaelle


* la jeune femme ferma les yeux, en dehors de Feli et son frère, elle n'avait plus grand monde à qui annoncer cette nouvelle. Sa gorge se serra, elle confia le message à un pigeon et se laissa sombrer dans un profond sommeil*
Felina
Campagne champenoise.

La Féline, Devil et la fillette ne sont presque pas descendus de leurs montures depuis trois longues journées. Ils n'ont pas le choix, ils sont traqués par la justice bourguignonne.
Une récompense est promise pour leur capture, après leur méfait sur les routes de Bourgogne et les brigands doivent désormais mettre le plus de distance entre eux et leurs poursuivants. Aussi évitent ils tous les villages et se déplacent ils le plus rapidement possible. Si la fillette semble inquiète, ce n'est pas le cas de deux autres, Féline et Devil adorant l'excitation procurée par la traque.

Sur sa jument, à quelques foulées derrière son frère qui garde la petite serrée contre elle, la Féline se perd dans ses pensées.

Il y a quelques jours, elle a décidé de faire subitement demi tour, pour récupérer sa colombe que Saian retenait prisonnière. Enfin, disons qu'elle avait saisi ce prétexte pour aller voir le jeune homme, qui commençait sérieusement à lui manquer. Elle sait qu'elle avait pris un gros risque, et mis son frère en colère de par son imprudence, mais la Féline était comme cela : imprévisible et ne faisant que ce qu'elle avait envie, quand elle en avait envie.

Un sourire alors qu'elle repense à cette soirée passée avec le jeune homme. Bourbon était une ville déserte, et les deux jeunes gens avaient pu passer la soirée seuls dans une taverne, à parler du passé, de tout et de rien.
Au petit matin, ils s'étaient dit au revoir le coeur lourd, mais sachant très bien tous les deux qu'ils se reverraient vite. Saian était reparti en direction de Montbrisson où il tenait à retrouver des amis, et la Féline avait rejoint sa famille pour poursuivre leur périple vers les Flandres.

Le voyage ne serait plus long, à l'allure où ils chevauchaient.
Kaelle
**Une colombe blanche se posa sur la fenêtre de la Mairie de Dunkerque. A sa patte, une missive enroulée et liée par un lacet de cuir.**
Citation:

Kaelle,

Et ben voilà, à trop trainer sur les routes, vllà que j'ai raté l'arrivé de ton ... heu de tes bébés. Deux pour le prix d'un, le barbichu et toi devez être comblés. J'vous souhaite bien du courage avec eux, moi-même avec Edonice qui a pourtant déjà 6 ans, j'en manque parfois. Les gamins c'est décidément pas mon truc.

Nous sommes plus proches de Dunkerque que tu ne le crois, nous entrons cette nuit en Artois. J'suis pas fâchée d'arriver je dois bien t'avouer et je pense qu'on va se poser un moment. J'ai hâte que tu rencontres mon frère et ma nièce, et je t'avoue que tes deux bébés attisent également ma curiosité.

Felina
Felina
Dans une taverne Dunkerquoise.

Il est encore tôt quand la Féline quitte sa chambre et descend dans la grande salle de La Taverne Du Port. L’estaminet n’a pas encore ouvert ses portes et la jeune femme veut profiter du calme de l’endroit. Sa nièce dort encore à poing fermés. Son frère, quant à lui, est parti quelques heures plus tôt pour travailler à la mine. Félina ne peut s’empêcher de penser que ce n’est pas une vie pour lui, lui qui aime chevaucher et tient à sa liberté encore plus qu’elle. Il n’a accepté de s’arrêter ici que pour elle, et pour lui faire plaisir, mais elle sait qu’il n’est pas heureux quand il ne voyage plus.

Pourtant la Féline, elle, apprécie cette pause et ce moment de répit après plus d’un mois à sillonner les routes. Elle est épuisée comme jamais, et cet intermède lui est plus que salutaire.
Après sa blessure au bras, et ces longues journées de chevauchée, la sauvageonne aspire à quelques moments de tranquilité et les Flandres sont les terres qu’elle a choisit pour se poser un moment.

Ici elle se sent mieux qu’ailleurs, et si un « chez elle » devait exister un jour, sûrement se trouverait il ici. Certes le climat est rude, et les températures plus froides que dans n’importe quelle autre contrée du Royaume, mais l’ambiance y est chaleureuse.
Kaelle est derrière le comptoir et vient déposer une tasse fumante de tisane devant la sauvageonne qui s’est attablée. Elle lui sourit, mais ne lui parle pas, et connaissant très bien l’humeur de la Féline au réveil, la blondinette fait de même.

Tout en sirotant sa tasse, la jeune femme repense à ses derniers jours.
Que de rencontres en si peu de temps :
Les retrouvailles avec Kaelle et son époux Seb, et la découverte de ses deux bébés.
La découverte de la fin de l’histoire de Renoan, le Bel Apolon et de sa rouquine Lafred.
La rencontre avec Sieur Van Artevelde qui lui a annoncé en l’espace de quelques jours ses épousailles, puis l’annulation de celles-ci.
La rencontre avec la fille de Gudule et SlamJack, damoiselle Malycia qui cherche à en apprendre plus sur feu sa mère.

Dans les jours qui viennent, la Féline a le projet de partir pour Tournai suite à l’invitation de la Damoiselle de Lys Lès Lannoy.

Elle resonge un moment à ses amis laissés derrière elle. Elle a souvent des nouvelles de Tema, et elle sait que la jeune femme a pris un tournant radical, à la recherche de nouvelles aventures.
En revanche, aucune nouvelle de Saian depuis leur séparation à Bourbon. Elle le pense arrivé à Montbrisson et sûrement bien trop occupé à ses retrouvailles pour prendre le temps de lui donner de ses nouvelles. La Féline ne peut pas lui en tenir rigueur, elle a choisit de partir, aussi doit elle accepter qu’il mène sa vie, et elle la sienne. Mais elle espère que le temps de leur séparation ne sera pas trop long et que bientôt elle le verra arriver ici.
Soudain, le Tocsin de Notre Dame Des Dunes la tirent de ses réflexions : il sonne l’Angélus du matin. Il est temps pour la jeune femme de se mettre en quête d’un emploi, honnête pour occuper sa journée.
Elle confie alors la garde de sa nièce à Kaelle et resserrant sa vieille cape sur ses épaules, sort en direction de la mairie pour voir les annonces du jour.
Felina
La nuit, au pied des murailles de Dunkerque.

La Féline est accroupie près du feu, capuche relevée sur la tête. Ses deux mains au dessus des flammes à la recherche d’un peu de chaleur. Tous ses membres sont engourdies par le froid, ses pieds gelés par les longues heures à marcher dans la neige qui s’abat avec fureur depuis plusieurs jours sur la campagne flamande.
Son visage est fermé, son regard si noir qu’on ne distingue plus la limite en son iris et sa prunelle. La vagabonde insouciante est redevenue la mercenaire impitoyable.

Depuis sa rencontre avec le commandeur de Lys Lez Lannoy, tout est clair dans l’esprit de Félina : elle l’aidera à accomplir ce qu’il a décidé de faire, l’accompagnera dans sa quête d’honneur quitte à perdre la vie.
Son frère l’accompagne bien sûr, et la Féline lui en est reconnaissante. Ils doivent le faire ensemble.

Calme avant la tempête, l’attaque est prévue pour aujourd’hui. L’objectif : les geôles dunkerquoises et les deux brigands qui y sont retenus en attente de leur procès après l’enlèvement du comte.
Ils sont la clé de leur réussite, ayant en leur possession ce qui va leur permettre de faire trembler le comté dans son intégralité, mais plus particulièrement sa tête couronnée : Sa Grandeur Doudou.
Sa Grandeur … sourire sur les lèvres bleuies par le froid de la Féline … Jamais elle n’a vu un tel couard, un homme si prompt à ramper dans la fange pour sauver sa misérable peau.

Elle lève les yeux vers le ciel. Le masque blafard de la Lune, contemple, malveillant, les masures des pêcheurs Dunkerquois. Puis elle ferme les yeux, elle pense à Edonice sa nièce, restée chez son ami Kaelle, puis à lui, quelque part sur les routes, dont elle n’a plus de nouvelles depuis quelques temps.
Mais l’heure n’est plus à la réflexion, le temps de l’action est venu …
Felina
Dans une tente, à Bruges.

La Féline a du mal à ouvrir les yeux ce matin là, nuit trop courte, trop agitée … en tous les cas, le sommeil lui manque. Elle s’étire tel un chat et pose le pied au sol, rencontrant la douceur d’une peau de bête posée par terre. Elle se trouve dans une tente militaire, étonnant pour la brigande. Le brasero est éteint depuis longtemps et il règne un froid glacial. La Féline jette un regard vers la couche de son frère, vide … Il est déjà debout. A l’extérieur le campement se réveille, les soldats s’agitent.

Félina sourit, la fin de l’aventure est proche. Bientôt ils auront récupéré le sceau comtal et son rôle à elle sera terminé. La vie reprendra alors son cours, mais plus rien désormais ne sera pareil. La Féline a fait des très belles rencontres au cours de ces longues semaines d’errance avec les Forces Spéciales Flamandes, portant un regard neuf sur l’armée, et le sens de l’honneur de certains. Elle a appris à connaître la demoiselle de Lys Lez Lannoy et son père. Elle s’est lié d’amitié avec les soldats, avec le Capitaine des Flandres, tissant même une belle complicité avec lui.

Elle ne sait pas de quoi l’Avenir sera fait, mais elle est certaine qu’elle n’oubliera pas de sitôt ces moments passés avec eux.
La sauvageonne solitaire à fait l’expérience de la vie de groupe, qu’elle n’avait plus connu depuis la Meute de Tarbes, elle est s’est prise aux jeux, ravie de les retrouver chaque soir, ayant apprécié de mettre en œuvres leurs sombres dessins, d’organiser, de planifier. Elle sort grandie de cette aventure.
Mais le temps est bientôt venu de les quitter.

Ses projets … elle n’en a pas d’autre que de celui de se refaire une santé financière ; ces jours avec les soldats ayant eu raison de ses vivres et de ses économies. Elle va également retourner à Dunkerque, retrouver sa nièce, puis à Tournai, attendre Saian qui devrait arriver dans quelques jours et qui lui manque plus qu'elle ne l'aurait pensé.
Ensuite, repos au programme. Elle a également promis à Sieur Van Artevelde d’être présente à l’hommage funéraire en mémoire de sa fiancée, Lunes, disparue prématurément.

Elle finit de s’habiller rapidement, luttant contre ce froid auquel elle n’arrive pas à se faire. Ses yeux tombent sur la dague à tête de Lion, le cadeau de Bayard. Un sourire éclaire son visage lorsqu’elle s’en saisit et qu’elle la glisse dans son ceinturon. Étonnant comme les personnes proches d’elles lui offrent une dague … signe qu’ils l’ont comprise.

Puis la Féline jette sa cape sur ses épaules et sort rejoindre ses compagnons. La journée s’annonce encore riche en évènements, et elle ne veut pas en perdre une miette.
Felina
Une colombe blanche, avec une missive à la patte liée par un ruban noir vient se poser sur l'épaule de Temary.

Citation:
Bonjour ma belle.

C’est la Féline qui prend la plume pour t’écrire. Je sais que tu faisais partie de celles et ceux qui appréciaient mon frère, Devillepier. Ces quelques mots sont pour t’annoncer sa mort. En m’aidant à venger Kaelle, mon amie de Dunkerque il s’est pris une dague dans le cœur qui a eu raison de lui.

Devillepier ne croyait pas à une vie après la mort, aussi n’y aura-t-il pas de cérémonie. Pour ma part je vais quitter les Flandres et tenter d’oublier tout cela loin de ce comté qui m’a tout pris. Je vais me promener sur les routes avec Saian.
Peut être le hasard de la vie me ramènera-t-il ici, mais pour l’heure, j’en doute.
J'espère que nous nous reverrons bientôt.

Félina.




Journée plus que venteuse qui rend Tema casanière, elle préfère de loin rester au chaud que d’aller affronter le vent assez glacial de la journée. Maintenant à Nîmes, la jeune femme s’est trouvé un refuge dans une auberge en attendant la suite du voyage. Occupée à calculer ses réserves pour la fin de la route la jeune femme relève le nez à un pigeon qui vient taper au carreau.

Un volatil qui semble exténué. Tema sourit se disant que celui-ci doit venir de sa Feli mais le sourire s’efface bien vite de voir le ruban noir. D’un coup son cœur se fige, craignant le pire pour son amie ou pour Saian. Les doigts tremblants elle détache la missive qu’elle lit alors que ses yeux deviennent de plus en plus humides sous la mauvaise nouvelle qui lui est annoncée en quelques lignes.

« Mais ?! … Comment ?! …. Impossible !! …Ma feli … »

Ses pensées se bousculent, mille questions l’assaillent alors qu’elle prend de quoi lui répondre au plus vite.

Ma Feli,

Prête à commencer sa lettre par des questions la jeune femme s’arrête. Le moment n’est pas aux questions mais au soutient. Elle pourrait faire une lettre faite de « ça va aller », « la douleur va disparaître », « avec le temps ça ira mieux » et tout un tas de banalités habituelles qu’il est bon de dire dans ces situations difficile mais elle ne veut lui mentir. Ca n’ira pas, la douleur sera toujours là et le temps n’y changera rien.

Après de longues minutes de réflexion mêlée de souvenir de Devil, la jeune femme laisse parler sa plume et son cœur

Un ami véritable est quelque chose de vital
Il est toujours là quand ça va pas, quand tu as mal.
C'est une bonne personne, avec un cœur en or
Qui peut être la plus grosse source de réconfort.

Je ne parle pas d'ami à deux balles,
Qui ne viennent te trouver que quand ils sont mal,
Qui veulent te faire croire qu'ils seront toujours là
Et qui au premier moment primordial, s'en vont déjà.

Pour toi mon amie, je serais prête à tout
Pour toi mon amie, la confiance est absolue
Pour toi mon amie, je donnerai jusqu'à mon dernier sou

Ma Feli si je le pouvais je lui rendrai la vie,
Pour qu’enfin ton cœur arrête de saigner.
Ma Feli si je pouvais je brûlerai le monde entier
Pour qu’à jamais ta vie soit sans soucis.

Je sais, je suis très loin de toi
Mais, toutes mes pensées,
Ne sont rien que pour toi,
Mon amie que je veux aider.

Je serai toujours là.
Tema


La jeune femme se relit et arrive à esquisser un sourire malgré le chagrin qui lui ronge le cœur. Elle rattache le message à la colombe mais garde le ruban noir qu’elle attache à son lien de cuir qui lui sert de collier, une façon pour elle de faire perdurer la mémoire du disparut. Tema regarde la colombe partir puis se laisse aller à sa peine en silence dans la chambre de l’auberge.
Felina
Sortie de l'auberge où ils ont passé la nuit, claudicante, elle traîne ses bottes sur le pavé des ruelles de Bertincourt. Elle passe devant les portes des tavernes sans y entrer, traverse le marché sans s'y arrêter et peu à peu ses pas la mènent sur la plage. Il y fait froid, malgré le soleil radieux qui illumine cette journée. La Féline se débarrasse de ses bottes, relève son jupon et s'avance sur le sable frais.

Elle longe la mer pendant un temps qu'elle ne saurait définir, perdues dans ses pensées. Ce soir ils quitteront cette ville dans laquelle ils ne se sentent pas à l'aise, l'accueil de certains leur ayant laissé un goût acre dans la bouche.
Aucun regret quand viendra l'heure de partir et de reprendre la route.

Soudain sa blessure à la cuisse se rappelle à son mauvais souvenir, la forçant à s'arrêter. Elle se défait de son ceinturon portant épée et dagues, le pose au sol et s'assoie sur la sable.

Maudite blessure qui ne veut pas cicatriser, et elle n'a plus de cette potion qu'Avana lui avait confié pour enrayer le mal. Elle sait qu'elle doit la montrer à quelqu'un mais elle ne s'y résout pas, fierté mal placée quand tu nous tiens.

La Féline laisse son regard errer sur la mer, replongeant dans ses pensées, se repassant sans cesse les images des derniers jours de son frère. Elle est obsédée par l'image de cette dague plantée dans son cœur, du regard de son frère sur elle alors que la vie le quittait, ses derniers mots et son dernier soupir. Cette vision ne la quitte jamais, mais le plus souvent elle esquive, pense à autre chose. Mais quand elle est seule, elle se laisse submerger, sans rien pouvoir y faire.

Et là, dans un village portuaire comme celui où son frère a péri, les souvenirs sont plus forts, plus douloureux. Elle doit s'éloigner encore plus des Flandres ; une dernière chose à faire et elle partira pour le Sud avec Saian.

Seule, alors que personne ne peut ni la voir, ni l'entendre, elle s'abandonne à son chagrin et laisse couler ses larmes silencieuses, sans aucune retenue, libérant son cœur meurtri de ce fardeau bien trop lourd à porter mais qu'elle ne veut pas partager.

Plus tard, pour le commun des mortels elle redeviendra la mercenaire, odieuse, froide et agressive, sa seule façon de se protéger et de survivre.
Felina
A Cambrai, sur les rives de l'Escaut

La Féline qui revient du marché erre comme une âme en peine dans les rues de Cambrai.
Envie de ne voir personne.
Envie de fuir la foule
Envie d'être seule
Envie de rien

Ses pas toujours boitillants la mènent hors des murailles de la ville, aux abords de la forêt, près d'une rivière. Si la jeune femme voue désormais une haine farouche à la mer, elle trouve dans la tranquillité des rivières le calme qui seul parvient à l'apaiser.

Elle s'assoit alors sur le rive, son regard se perdant dans la contemplation du paysage. Sa convalescence est longue, trop longue, et la jeune femme bout d'une rage intérieure, sans parvenir à l'exprimer. Elle a besoin d'action, de bouger, mais elle ne sait que faire. De plus en plus souvent, elle tourne son regard vers le Sud, et des images de chevauchées sur les routes du royaume s'imposent dans son esprit.

La liberté, la route ... tout lui manque et elle se sent à l'étroit à ne rester que dans un seul comté. Elle pense à ces lettres qu'elle reçoit de partout, à ses amis loin d'elle, à ce Nord qu'elle voulait tant rejoindre et qu'elle cherche désormais à fuir.
Mettre de la distance ... pour oublier, ou tenter de le faire. C'est la seule solution et elle le sait, mais elle a promit d'attendre, et elle n'a qu'une parole. Cruel dilemme, prise entre deux feux ... encore ... toujours ... L'histoire qui se répète.

Elle soupire, ferme les yeux et croise ses bras sur ses genoux.
Son frère lui manque tant ... c'en est si douloureux ... quand cela va t-il passer ... ?
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