Carnet de route d'une sauvageonne

Ce topic n'est qu'un résumé des aventures de Felina.


Triste anniversaire :

Félina, seule dans une forêt proche de Saint Liziers est tirée de son mutisme dans lequel elle se terre depuis le matin par le bruissement d'ailes de sa colombe blanche. Elle relève la tête, posant la missive et le cadeau reçus de Tema dans la nuit.

Elle la libère de sa missive, essayant de calmer le tremblement de ses mains qui ne la quitte plus.
Un mince sourire éclaire son visage creusé et fatigué.

Saian ...

La jeune femme soupire ... il faut que cette lettre arrive aujourd'hui, cette si triste journée où elle a appris le départ pour un autre monde de son meilleur ami Don-Guy et sa séparation forcée d'avec Devil pour un temps encore indeterminé.

Une larme perle de nouveau au coin de ses yeux sombres, qu'elle s'empresse d'essuyer d'un geste rageur.
Elle ne sent pas la force pour l'heure de lui répondre, elle n'a qu'une envie, dormir d'un sommeil profond et sans rêves pour oublier.

Elle reste de longues minutes immobile, lisant et relisant cette lettre comme si chacune de ses lectures la ramenait un peu plus à la réalité.

Puis brusquement elle la plie et la glisse sous son chemisier, pour être sure de ne surtout pas la perdre.

Une flamme éclaire de nouveau ses prunelles quand elle se saisit de la dague et qu'elle fait face à un tronc d'arbre.
Le visage enjoué de Don se dessine sur l'écorce, comme un mirage, puis se transforme peu à peu en une créature démoniaque qui se met à rire.

La jeune femme lance sa dague de toutes ses forces, bientôt rejointe par une deuxième et par toutes les objets tranchants qu'elle possède.
A bout de force, elle finit par tomber à genoux, ses ongles griffant la terre mais elle ne pleure plus ... elle ne fait que répéter ...

Pourquoi ... Pourquoi .... !!!! Je saurai qui a fait ça Don ... et je te vengerai crois moi ....

Après de longues minutes passées à reprendre son souffle, la sauvageonne se relève, le visage dur. Elle va rechercher toutes ses dagues, remet de l'ordre dans sa tenue, et renoue ses longs cheveux. Puis elle siffle l'Alezane et se met en selle.

A Saint Bertrand ma toute belle !!!!

Vers Edonice.

Elle répondra à Saian une fois arrivée la bas, mais elle doit absolmement aller la chercher, sa nièce, la fille de Guillaume.

Dernière journée à saint Bertrand.

La Féline et la fillette apprennent à faire connaissance. Dans l’auberge, alors que la petite la pressait de question, Félina lui a dit, sans s’attarder sur le sujet, qu’elle était la petite sœur de son père.

Elle n’est pas bien sûr que cela signifie quoi que ce soit pour Edonice, mais depuis la gamine semble lui faire confiance et a accepté sans rechigner de la suivre. La vagabonde constate dans les premières heures qu’elle passe avec elle, qu’elle fait preuve d’une grande indépendance et qu’elle est très débrouillarde. Le poids de l’avoir avec eux s’en trouvera peut être allégé.

Alors que la fillette dort encore, Félina s’emploie à écrire à Saian, puis à Tema. Puis elle répond à son frère, qui lui annonce qu’il est de nouveau disponible quelques jours et qu’il va les accompagner le plus loin possible en direction de la Teste.

Elle soupire en pensant à son frère, constatant qu’il lui manque tant quand ils sont loin l’un de l’autre.

Une fois Edonice réveillée, elles s’occupent de mettre en vente la petite parcelle de Terre que le comte cède à tous ses sujets, enfants y compris. En espérant qu’elle se vende vite, ne peut s'empêcher de penser la brigande.. Puis Félina se charge de remplir le baluchon de la fillette, afin qu’elle ne manque ni de vivre, ni de linge pour parcourir les routes.

Elle s’occupe d’elle matériellement et ne la quitte pas un instant, mais elle ne fait preuve d’aucune tendresse, lui parle très peu, la laissant souvent babiller dans le vide. La journée passe ainsi rapidement.
Le soir venu, Félina annonce à Edonice qu’il est l’heure de partir. Elle l’aide à prendre place sur l’Alezane et monte devant elle.

Accroche toi la Gosse et ferme les yeux si tu as peur … en route pour Tarbes !!!

Et voilà la sauvageonne, cheveux aux vents à galoper à vive allure, mais …. nettement moins vite qu’à l’accoutumée, comme si finalement , le précieux chargement derrière elle lui importait plus qu’elle ne se l’avouait encore.

A Dax.

Une arrivée à Dax et les Rastignac, sous l'impulsion de Felina, décident d'y passer deux jours.
Féline y retrouve enfin Saian, dans une taverne, est ce vraiment étonnant. Les retouvailles sont comme leur rapports l'un avec l'autre : explosives, et la jeune femme n'en attendait pas moins de lui.

Alors qu'ils se disputent, se taquinent, se cherchent comme à leur habitude, Edonice fait son entrée, puis Temary, et enfin Devillepier.

La Féline n'en revient pas, les personnes auxquelles elle tient le plus en ce monde, réunies toutes au même endroit. L'effet de surprise passée, elle se charge des présentations.

Devil, comme à son habitude se montre dur avec les autres, tendre avec la fillette ... mais peu à peu, il s'adoucit avec les amis de Félina, surprenant cette dernière par sa presque cordialité et sa bonne humeur qu'elle lui a rarement vu afficher quand ils sont avec d'autres.
Elle ne peut s'empêcher de penser que Saian et Tema sont des magiciens, ils ont un don avec les sauvageons de la famille Rastignac.

L'ambiance est bonne, malgré un incident qui entraîne les larmes de la gamine. Elle en est quitte pour un sermon de la sauvageonne, qui est volontairement dure avec elle. Elle lui explique qu'elle doit s'endurcir, afin de survivre dans ce bas monde. Devil se joint à elle, et lui explique qu'un Rastignac ne montre jamais sa peur, ni sa tristesse.
Félina sourit aux mots de son frère, toujours aussi surprise qu'ils se ressemblent tant tous les deux.
Le même sang sauvage, la même fierté, le même désir de liberté et de vie.

Et tous deux comptent bien transmettre cela à leur nièce, si jeune, si naïve et si fragile.

Mais c'en est trop pour la fillette qui finit par s'enfuir de la taverne en pleurant.

Félina feint l'ignorance, mais malgré son calme apparent, l'inquiétude grimpe. Aussi prend elle rapidement congé de ses amis et de son frère pour partir à sa recherche, espérant que rien ne lui est arrivé. Elle en serait responsable.

A la Teste de Buch :

La Féline et sa nièce sont bien arrivées. Dès leur arrivée elles ont trouvé gîte et couverte à la "Taverne de Faréna et Wilbur" la taverne de Cassandre et Guillaume, reprise par Messire Choubord.

L'accueil y fut chaleureux même si d'apprendre l'existence d'Edonice en a laissé plus d'un sur le c... Apperement aucun des Testerins ayant connu feu la Duchesse et son brigand ne savaient qu'ils avaient engendrée une fille. La recherche d'indice s'avérait mission impossible pour la Féline. Elle y rencontre de nombreuses personne les ayant connu mais personne ne sait rien ... absolument rien.

Dès son arrivée, un courrier de la Maréchausée : un apprenti sergent pour être plus précis, messire Stucky ... Allons donc .. qu'avait t-elle fait encore ??

Oh mais elle avait accepté une offre sous la grille de prix .... La vagabonde explose de rire en prenant connaissance de cette lettre. Comme si elle était le genre à lire les lois affichées dans les villages qu'elle sillonne.

Alors elle retrouve le dit sergent en taverne, l'informant qu'elle refuse tout net le dédommagement qu'on lui propose. L'homme lui demande alors quoi faire des 3 écus si jamais la Femme qui l'a employée accepte de les rendre. Sans réfléchir la Féline bougonne :

Donnez les à Edonice ... moi je n'en veux pas.

Puis, en constatant que la fillette est morte de fatigue et que la maîresse s'est prise d'affection pour elle, elle la lui confie.

Elle peut alors profiter d'un moment de calme pour réfléchir à la suite des évènements. Maintenant qu'Edonice est là ... il ne va pas lui falloir longtemps pour se rendre compte que ses parents, eux, ne s'y trouvent pas.

Que faire, comment lui dire ? Félina s'est rarement sentie aussi seule et démunie... sans Devil pour l'aider ... ne pouvant demander assistance à aucun de ses amis.

A Mimizan.

La Féline arrive au petit matin à Mimizan, en ayant longé la plage toute la nuit sans avoir retrouvé la fillette. Elle finit par arriver au village et se dirige vers le centre, pour interroger les badauds et les passants. Personne ne sait rien, personne n'a rien vu.
La Féline retrouve ses amis en taverne, qui lui promettent de l'aider, chacun à leur manière. Temary s'aide de son chien, un énorme molosse bavouilleux qui effraie la sauvageonne, Saian quant à lui adopte une technique qui lui est propre, cherchant la fillette dans chaque chope qu'il vide.

Les jours passent, et aucun nouvelle de la gamine. La Féline est de plus en plus inquiète, mais ne désespère pas de la retrouver.

Pendant ce temps, elle retrouve d'anciennes connaissances dont Franceline, rencontrée à Montbrisson , puis fait de nouvelles rencontres ; son compagnon messire Dhukhon, Sieur Jujucast le jumeau du Blanc Bec fort symathique sous ses airs moralisateurs, le nouvel homme de la vie de Temary, et un certain Sieur Irmo, un étrange Gus qui semble connaître sa famille, Guillaume et Cassandre.

Alors qu'elle poursuit les recherches, le chien de Temary les ammène justement jusqu'à cet homme qui a retrouvé La fillette. Le fou ose demander une récompense pour son acte, agaçant au plus haut point la Féline. Elle récupère la gamine sans plus se soucier de l'homme en face d'elle, puis la confie à son frère le temps de dire au revoir à tout ses amis. L'heure du départ a sonné mais il lui reste une chose à faire ... de la plus haute importance.

La Féline n'a jamais manqué de courage, mais là ... elle a les jambes en coton rien qu'à lui parler. Mais elle prend sur elle, après tout, elle n'a rien à perdre et comme lui a soufflé Tema, elle regrettera surement toute sa vie de ne pas s'être confiée.

Deux bonnes heures plus tard, la sauvageonne ressort de la taverne sourire aux lèvres, elle sait qu'elle a bien fait. Elle n'a pas été super claire, comme d'habitude quand il s'agit de dire les choses importantes, mais le message est passé. Elle a entendu ce qu'elle voulait entendre, et pour le moment, cela suffit à la rendre heureuse. Elle se sent débarassée d'un poids immense.
Elle cherche alors Tema partout, pensant qu'elle allait partir avec elle, mais elle ne la voit nulle part.

La nuit tombe sur Mimizan, il est temps de partir. Un regard en arrière, une pensée pour lui, qu'elle emporte de toute façon avec elle, un regret de ne pas avoir pu dire au revoir à Tema et les autres et hop ... en selle, la Féline rejoint son frère et sa nièce, an triple galop, cheveux aux vents et riant aux éclats.

Et c'est reparti !!!!!!!!!

A Tarbes : sombre nouvelle ... encore

De Kaelle :

*Et voilà, je traverse encore tout le royaume à la recherche de la sauvageonne et je sais même pas dans quel coin elle est. "Tu la trouveras quelque part dans le sud" qu'elle m'a dit la Kaelle, si elle n'avait pas été si triste, je lui aurais bien filé un coup de bec ! Me voilà donc, quelque part dans le sud, à chercher la demoiselle qui aime massacrer les arbres. En plus elle m'a mit un noeud noir la kaelle, d'habitude ils sont bleus ses neouds je comprend pas... "schlaaaaaak" Ce bruit là je le connais ça ne peut être qu'elle. Je fonds sur ma proie, je la voie. Je ralentis au dernier moment. "Ne lui broie pas l'épaule hein" qu'elle m'a dit dans un demi sourire. Au moins ça l'a fait sourire.
Voilà Felina je me pose à ses pieds et je tends une patte. Elle me reconnait et me délivre. Elle est sympa finalement.*

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Quelques heures plus tard :

i]Le soleil se lève à peine sur la tanière meute. La Féline erre dans le campement, emmitoufflée dans sa cape alors que l'air est presque glacial. A sa main une missive froissée.

Le visage de la jeune femme est fermé, ses traits tirés, signe de son manque évident de sommeil. Il y a quelques heures, elle a reçut une lettre de son amie de Dunkerque, Kaelle. Elle s'attendait à des nouvelles joyeuses de ses amis des Flandres aussi s'est elle empressée de la lire.
Mais ce qu'elle y a lut ...

Isisz ... la jolie tavernière de la Taverne des Amis, cette si gentille blondinette ... morte ...
Et quelle mort ... brûlée vive dans l'incendie de sa taverne L'image qui parvient au cerveau de la Féline, qui pourtant se targue d'être forte, lui soulève le coeur.

Elle se souvient d'Isisz, l'exact contraire de ce qu'elle est : droite, honnête, douce, la bonté incarné. Fidèle à son époux le Seigneur Caesar d'Arneke, fidèle à ses amis, bonne vivante amatrice de Blanche de Bruges et de bière à la violette.
Puis la Féline pense à Kaelle ... dans que état doit elle être. Sa lettre ne laisse guère de doute quant à l'état de désespoir dans lequelle la perte de sa meilleure amie l'a mise. Dans son état, à quelques mois à peine de la naissance de son enfant, le choc doit être dur à supporter. La Féline sert sa main sur la missive qu'elle n'a pas lachée, la froissant de plus belle.

Ainsi perdue dans ses sombres pensées, la Féline arrive devant le chêne que tous nomment ici "Le Coin des Anges"

Elle s'agenouille devant lui, elle se sait seule et loin de la vue de ses amis de la meute.

Puis elle lève la tête vers le ciel, d'un bleu azur dans la lumière rosée du lever de Soleil.

D'une voix où se mêle tristesse et fureur elle se met à parler, à elle ne sait pas vraiment qui.[/i]

Pourquoi ...???
Si Tu existes réellement ... comment as tu pu prendre la vie d'Isisz ?
Que Tu me prennes Guillaume, un sombre brigand à tes yeux, encore que Tu aurais pu lui laisser le temps d'enfin profiter de la paix de vivre avec sa Nonette et sa fille, que tu m'enlèves Don-Guy, un vulgaire mercenaire qui n'a jamais cru en Toi, je sais que je dois l'accepter, et voir en cela Ta vengeance sur nous tous qui ne Te respectons pas ni ne suivons Tes préceptes.

Mais Pourquoi elle ... Je n'ai connu personne ici bas de plus pieux, de plus charitable ... Elle aurait donné sa vie pour les autres ... Elle vivait dans la plus pure foie Aristotélicienne ... elle n'était que bonté, pardonnant tout, respectant tout le monde ... même moi.

Et voilà ce qui attend ceux qui Te chérissent ... une mort abominable dans les flammes de l'Enfer, d'atroces souffrances pour leurs derniers instant passés sur Terre. Et son fils ... il n'avait pas trois mois !!!

Je Te maudis ... Tu n'es pas ce Dieu de Miséricorde que tous adulent ... Tu n'es que la pire incarnation du Mal et tu es encore pire que toute la racaille d'ici bas.

Elle lève un poing vers le ciel, comme si elle Le menaçait, et ne peux retenir une larme qui coule lentement sur sa joue.

Mais tu ne m'auras pas moi ... !!! Je vais vivre !!!

La Féline reste là de longues minutes, ne sentant plus le froid sur elle, une sourde rage s'emparant de son coeur de nouveau. Dans ses yeux brillent la flamme de la vengeance, et rien en cet instant ne saurait l'apaiser.

L'image d'Isisz passe et repasse devant ses yeux, et la Féline se maudit d'être si loin des Flandres et de ne pouvoir être là pour Caesar, Kaelle, Radek, Communard, Renoan, Lafred et tous les amis de la tavernière.




Adieu Isisz ...

Sa décision est prise, dès qu'Edonice sera de nouveau en état de voyager, ils partiront pour les Flandres.

Derniers jours à Tarbes.

Après l'aventure de l'enlèvement d'Edonice, les Rastignac ont passé quelques jours de repos bien mérité en la ville de Tarbes.
La Féline a pu profiter de ses amis, répondre à nombre de ses interrogations.

Mais désormais, l'heure de reprendre la route est proche. Les projets de cette étrange famille sont nombreux. Edonice se remet peu à peu du tramatisme de son enlèvement, Devil et Felina se relayant à son chevet et ne la laissant jamais seule. La petite n'a pas assister au massacre de ses agresseurs par son oncle et sa tante mais elle semble enfin avoir réalisé qu'elle compte pour eux.

Des liens se tissent peu à peu entre eux et lorsque la Féline annonce qu'ils vont partir ensemble pour le Nord, la fillette ne réplique pas.

Le départ est prévu pour le Lendemain soir. Felina a encore quelques affaires à régler, des achats pour la longue route qui les attend, établir un plan de route, se renseigner sur les fermetures de frontières, nombreuses dans ces contrée du Sud, où la liberté des voyageurs est mise à mal.

Elle doit aller prévenir Saian de leur départ, lui qui a parlé des les accompagner dans leur folle expédition. Et cette fois ci, la Féline ne compte pas voir les Flandres sans Saian à ses côtés.
Elle sait qu'il a des amis à voir, il sait qu'elle a également des projets sur la route aussi chacun fera ce qu'il à a faire de son côté, mais l'objectif est le même pour tous : Les Flandres.
La jeune femme sourit déjà en pensant au moment où elle présentera ses amis Flamands au jeune homme, et vive versa. Mais le temps n'est pas encore venu, la route sera longue, semée d'embûches, et qui sait ce qui pourra bien si passer.
Malgré tout la sauvageonne est heureuse comme rarement, excitée comme jamais à l'idée de repartir sur les chemins, et cette fois ci, pas seule comme la dernière fois, mais accompagné des personnes qui comptent le plus pour elle.

Seule ombre au tableau ... sa Tema qu'elle laisse derrière elle, encore une fois. Elle sait que cette dernière ne comprend pas son départ, et qu'elle souffrira quand elle sera partie. Mais la vie de la blondinette est ici, à Tarbes, avec les siens, sa meute et son compagnon. Elle sait également qu'elles ne seront jamais loin l'une de l'autre, liée l'une à l'autre par leur amitié.

Toute à ses pensées, la Féline prend la direction du marché afin de faire le plein de victuailles pour la route.

De sheilla :

Sheilla trouva une colombe en flânant au marché, la pauvre bête semblée épuisée, elle se hâta de prendre la missive et emmena ensuite le volatile reprendre des forces le temps de répondre.

Elle attendit quelques heures et reprit la colombe légèrement remise pour lui attacher la missive à la patte et la renvoyer vers sa propriétaire.

A Aurillac.

Un dimanche ensoleillé sur les Monts d'Auvergne qui se dessinent à l'Horizon. La Féline erre comme une âme en peine dans les rues du village d'Aurillac. Elle fuit les tavernes et leurs hordes de sorciers au drôle de langage.

Devil a emmené la fillette se promener dans les montagnes, chasser avec lui, et Saian cuve comme bien souvent le dimanche matin, ou même les autres matins.

La Féline décide alors de sortir du village, et d'aller flaner le long de la rivière, toujours autant fasciné par l'eau et le calme de cet endroit. Demain sonner a l'heure du départ, et sûrement de la séparation pour un temps avec Saian. Mais l'appel des Flandres se fait plus fort. Et la soif d'indépendance de la sauvageonne reste encore et toujours la plus forte, plus forte que tous le reste. Pourtant cette fois ci, le laisser en arrière lui coûte bien plus qu'elle ne voudra jamais l'admettre et l'idée ne plus le revoir lui semble insupportable. Mais elle préfère ne pas y songer, et aller de l'avant, comme toujours.
Advienne qui pourra.

Sa cousine a des ennuis, Kaelle a besoin d'elle ... elle doit y aller et au plus vite.

Après avoir marché de longues heures, la Féline ressort la missive de son amie Kaelle, la relit rapidement et entreprend de lui répondre.

Puis la Félina lie la missive à la patte de sa fidèle colombe et la laisse s'envoler en direction du Nord du royaume.

Elle s'étend alors dans l'herbe, et profite de la tranquillité du lieu pour piquer un somme.

Quelque part dans la campagne Bourguignonne.

Le jour est levé depuis déjà longtemps quand la féline ouvre un oeil. Elle frissonne et se redresse doucement, se frottant les yeux et étirant ses muscles moulus par sa position inconfortable de la nuit.

Cette dernière fut courte aussi la jeune femme lmet de longues minutes à se réveiller totalement.

Soudain, une odeur de poisson grillé parvient à ses narines et la décide à se lever. Resserrant sa cape sur ses épaules elle se dirige vers le feu de camp près duquel se trouve son frère et sa nièce.

Edonice, emmitouflée dans la cape de Devil joue avec son lapin et lève à peine la tête quand la Féline arrive. Devil lui est accroupi face au feu et surveille trois beaux poissons qui grillent.

En l'entendant, il lève la tête et lui sourit. La jeune femme lui rend son sourire et s'assoit face à lui.

B'jour ... Ca m'a l'air bon tout cela ... j'ai une faim de loup moi !!

Devil lui tend un poisson et donne le plus petit des trois à la petite. Les trois compères mangent ainsi en silence.
Auprès d'eux, le butin de la nuit : une belle bourse en cuir, pleine de pièces d'or et quelques miches de pains.

La Féline sourit en repensant au malheureux à qui appartenait cet argent. Il a essayé vaillamment de se défendre, mais rien n'y a fait, et il est reparti sans rien, ne demandant plus son reste après la dérouillée qui lui avait infligé Devil et elle.

Après l'échec du coup d'il y a trois jours, ce petit succès leur avait remis du baume au cœur.

Le repas pris, les Rastignac se préparent à partir. Alors que la Féline grimpe en selle, un pigeon se pose sur son épaule.

Surprise, la jeune femme le libère de sa missive :

Félina hésite en le grognement et l'éclat de rire à la lecture de ces quelques mots. Mais c'est finalement le sourire qui l'emporte. Certes il a gardé sa colombe, mais, avec sa manière toute personnelle, il lui a donné des nouvelles. Elle plie soigneusement la missive et la glisse à sa ceinture.

Le pigeon, confiant reste sur son épaule et la jeune femme adresse un clin d'oeil à son frère :

Ce soir, je fais le dîner :
Pigeon rôti aux petits légumes.


Puis elle part dans un grand rire, laissant son frère et la fillette interloquée.
Devil grimpe alors en selle, et place Edonice devant lui, avant de sonner le départ.


En route !!! Vers le Nord !!

Campagne champenoise.

La Féline, Devil et la fillette ne sont presque pas descendus de leurs montures depuis trois longues journées. Ils n'ont pas le choix, ils sont traqués par la justice bourguignonne.
Une récompense est promise pour leur capture, après leur méfait sur les routes de Bourgogne et les brigands doivent désormais mettre le plus de distance entre eux et leurs poursuivants. Aussi évitent ils tous les villages et se déplacent ils le plus rapidement possible. Si la fillette semble inquiète, ce n'est pas le cas de deux autres, Féline et Devil adorant l'excitation procurée par la traque.

Sur sa jument, à quelques foulées derrière son frère qui garde la petite serrée contre elle, la Féline se perd dans ses pensées.

Il y a quelques jours, elle a décidé de faire subitement demi tour, pour récupérer sa colombe que Saian retenait prisonnière. Enfin, disons qu'elle avait saisi ce prétexte pour aller voir le jeune homme, qui commençait sérieusement à lui manquer. Elle sait qu'elle avait pris un gros risque, et mis son frère en colère de par son imprudence, mais la Féline était comme cela : imprévisible et ne faisant que ce qu'elle avait envie, quand elle en avait envie.

Un sourire alors qu'elle repense à cette soirée passée avec le jeune homme. Bourbon était une ville déserte, et les deux jeunes gens avaient pu passer la soirée seuls dans une taverne, à parler du passé, de tout et de rien.
Au petit matin, ils s'étaient dit au revoir le coeur lourd, mais sachant très bien tous les deux qu'ils se reverraient vite. Saian était reparti en direction de Montbrisson où il tenait à retrouver des amis, et la Féline avait rejoint sa famille pour poursuivre leur périple vers les Flandres.

Le voyage ne serait plus long, à l'allure où ils chevauchaient.

Dans une taverne Dunkerquoise.

Il est encore tôt quand la Féline quitte sa chambre et descend dans la grande salle de La Taverne Du Port. L’estaminet n’a pas encore ouvert ses portes et la jeune femme veut profiter du calme de l’endroit. Sa nièce dort encore à poing fermés. Son frère, quant à lui, est parti quelques heures plus tôt pour travailler à la mine. Félina ne peut s’empêcher de penser que ce n’est pas une vie pour lui, lui qui aime chevaucher et tient à sa liberté encore plus qu’elle. Il n’a accepté de s’arrêter ici que pour elle, et pour lui faire plaisir, mais elle sait qu’il n’est pas heureux quand il ne voyage plus.

Pourtant la Féline, elle, apprécie cette pause et ce moment de répit après plus d’un mois à sillonner les routes. Elle est épuisée comme jamais, et cet intermède lui est plus que salutaire.
Après sa blessure au bras, et ces longues journées de chevauchée, la sauvageonne aspire à quelques moments de tranquilité et les Flandres sont les terres qu’elle a choisit pour se poser un moment.

Ici elle se sent mieux qu’ailleurs, et si un « chez elle » devait exister un jour, sûrement se trouverait il ici. Certes le climat est rude, et les températures plus froides que dans n’importe quelle autre contrée du Royaume, mais l’ambiance y est chaleureuse.
Kaelle est derrière le comptoir et vient déposer une tasse fumante de tisane devant la sauvageonne qui s’est attablée. Elle lui sourit, mais ne lui parle pas, et connaissant très bien l’humeur de la Féline au réveil, la blondinette fait de même.

Tout en sirotant sa tasse, la jeune femme repense à ses derniers jours.
Que de rencontres en si peu de temps :
Les retrouvailles avec Kaelle et son époux Seb, et la découverte de ses deux bébés.
La découverte de la fin de l’histoire de Renoan, le Bel Apolon et de sa rouquine Lafred.
La rencontre avec Sieur Van Artevelde qui lui a annoncé en l’espace de quelques jours ses épousailles, puis l’annulation de celles-ci.
La rencontre avec la fille de Gudule et SlamJack, damoiselle Malycia qui cherche à en apprendre plus sur feu sa mère.

Dans les jours qui viennent, la Féline a le projet de partir pour Tournai suite à l’invitation de la Damoiselle de Lys Lès Lannoy.

Elle resonge un moment à ses amis laissés derrière elle. Elle a souvent des nouvelles de Tema, et elle sait que la jeune femme a pris un tournant radical, à la recherche de nouvelles aventures.
En revanche, aucune nouvelle de Saian depuis leur séparation à Bourbon. Elle le pense arrivé à Montbrisson et sûrement bien trop occupé à ses retrouvailles pour prendre le temps de lui donner de ses nouvelles. La Féline ne peut pas lui en tenir rigueur, elle a choisit de partir, aussi doit elle accepter qu’il mène sa vie, et elle la sienne. Mais elle espère que le temps de leur séparation ne sera pas trop long et que bientôt elle le verra arriver ici.
Soudain, le Tocsin de Notre Dame Des Dunes la tirent de ses réflexions : il sonne l’Angélus du matin. Il est temps pour la jeune femme de se mettre en quête d’un emploi, honnête pour occuper sa journée.
Elle confie alors la garde de sa nièce à Kaelle et resserrant sa vieille cape sur ses épaules, sort en direction de la mairie pour voir les annonces du jour.

Dans une tente, à Bruges.

La Féline a du mal à ouvrir les yeux ce matin là, nuit trop courte, trop agitée … en tous les cas, le sommeil lui manque. Elle s’étire tel un chat et pose le pied au sol, rencontrant la douceur d’une peau de bête posée par terre. Elle se trouve dans une tente militaire, étonnant pour la brigande. Le brasero est éteint depuis longtemps et il règne un froid glacial. La Féline jette un regard vers la couche de son frère, vide … Il est déjà debout. A l’extérieur le campement se réveille, les soldats s’agitent.

Félina sourit, la fin de l’aventure est proche. Bientôt ils auront récupéré le sceau comtal et son rôle à elle sera terminé. La vie reprendra alors son cours, mais plus rien désormais ne sera pareil. La Féline a fait des très belles rencontres au cours de ces longues semaines d’errance avec les Forces Spéciales Flamandes, portant un regard neuf sur l’armée, et le sens de l’honneur de certains. Elle a appris à connaître la demoiselle de Lys Lez Lannoy et son père. Elle s’est lié d’amitié avec les soldats, avec le Capitaine des Flandres, tissant même une belle complicité avec lui.

Elle ne sait pas de quoi l’Avenir sera fait, mais elle est certaine qu’elle n’oubliera pas de sitôt ces moments passés avec eux.
La sauvageonne solitaire à fait l’expérience de la vie de groupe, qu’elle n’avait plus connu depuis la Meute de Tarbes, elle est s’est prise aux jeux, ravie de les retrouver chaque soir, ayant apprécié de mettre en œuvres leurs sombres dessins, d’organiser, de planifier. Elle sort grandie de cette aventure.
Mais le temps est bientôt venu de les quitter.

Ses projets … elle n’en a pas d’autre que de celui de se refaire une santé financière ; ces jours avec les soldats ayant eu raison de ses vivres et de ses économies. Elle va également retourner à Dunkerque, retrouver sa nièce, puis à Tournai, attendre Saian qui devrait arriver dans quelques jours et qui lui manque plus qu'elle ne l'aurait pensé.
Ensuite, repos au programme. Elle a également promis à Sieur Van Artevelde d’être présente à l’hommage funéraire en mémoire de sa fiancée, Lunes, disparue prématurément.

Elle finit de s’habiller rapidement, luttant contre ce froid auquel elle n’arrive pas à se faire. Ses yeux tombent sur la dague à tête de Lion, le cadeau de Bayard. Un sourire éclaire son visage lorsqu’elle s’en saisit et qu’elle la glisse dans son ceinturon. Étonnant comme les personnes proches d’elles lui offrent une dague … signe qu’ils l’ont comprise.

Puis la Féline jette sa cape sur ses épaules et sort rejoindre ses compagnons. La journée s’annonce encore riche en évènements, et elle ne veut pas en perdre une miette.

A Tournai. Dans la taverne municipale, sous l'escalier.

Ouch ... Gna bobo tête ...

Un œil qui s'ouvre, puis se referme tout de suite ... trop de lumière, mal de crâne. On la retente, moins crispée. Paupière se soulève, la deuxième fait de même. Le flou se dissipe ... mal.. trop de mal.

Où que j'suis moi ?

Sous elle, du bois : déduction lente, du plancher. Au dessus, du bois aussi, des marches ... un escalier.

Et m... j'ai encore dormi sous l'escalier !!! Aieee .... bobo tête.

Bon deuxième étape, se relever et se sortir de là, le plus discrètement possible, bien qu'elle devine sans peine que la taverne n'est pas vide. Il va falloir ruser, et inventer une excuse à sa présence ici de "bon matin" vautrée sous un escalier.
Elle prend appui sur ses mains, une bonne poussée verticale et hop la voilà sur ses pieds ... ougna ... ça tangue encore. Pas possible elle est encore saoule !!!
En voilà une première pour la sauvageonne, se réveiller boulassée le matin. Un voix qui résonne dans sa tête :

En forme, en forme !!
Mais ça va pas bien la petite voix, j'ai l'air en forme là ???!!!
Nan mais vise la loque un peu !!

Elle fait un pas, puis deux et se vautre lamentablement sur une chaise.

Tavernier !! Une bière ... heu nan !!! Une tisane !!! Et que ça saute !!!!

Boire pour oublier qu'on a bu, voilà, c'est bien. Demain faudra qu'elle arrête, la bière, c'est définitivement pas son truc !! Elle la retient Zora la rousse et ses tournées assassines ... Tout ça se payera ... mais plus tard ... demain

Des mois plus tard, une renaissance.


Comment résumer en quelques mots plusieurs mois de vie, surtout lorsque pendant ce laps de temps, cette dernière a presque changé du tout au tout ? La Féline a tenu la promesse qu'elle s'était faite, celle de quitter les Flandres pour toujours. Certes elle y a laissé Edonice, mais cette dernière a retrouvé sa mère et désormais, son avenir s'écrira loin de sa tante maudite qui ne lui a attirée que des ennuis, et restera à jamais gravée dans sa mémoire cette rencontre, ce loup solitaire qu'elle emporte secrètement avec elle. Elle laisse son blanc bec, Saian mais son petit doigt lui dit qu'il n'aura pas de mal à se consoler de son départ, et l'avenir lui bientôt donnera raison.

Elle a appris depuis qu'elle y était devenue persona non grata, aussi cela la conforte-t-elle dans sa décision.

Le voyage se poursuit donc, seule. La Champagne est vitre traversée, d'ailleurs jamais elle ne s'est attardé dans ce duché, puis c'est la Bourgogne et le Berry.
A ce moment là, l'ennui est omniprésent, l'avenir plus obscure que jamais. Elle ne vit pas elle survit, ne s'arrêtant que pour dormir et manger, passant le plus clair de son temps en selle à chevaucher toujours plus loi, toujours plus vite vers le Sud.

Une rencontre qui lui fait amorcer un premier virage : un Borgne au visage connu, et sa demi sœur. La curiosité la pique, ils font connaissance et elle décide de les suivre alors qu'ils se rendent en BA, pour une raison inconnue de la sauvageonne. Étonnement ils l'acceptent à leurs côtés et les trois voyageurs apprennent lentement à s'apprivoiser.

L'Auvergne ... Varennes ... Le véritable tournant. Un Ange qui disparaît, un Diable qui devient fou, entraînant une foule de mercenaires dans son sillage, parmi lesquelles se trouve la Féline. Première étape de la vengeance, une mairie, mais c'est un échec : les gardes en face ont été prévenus de l'assaut. Les Rouges et les autres quittent donc ce duché, direction la Bourgogne. Une GMF, Princesse de France qui se trouve là au mauvais endroit, au mauvais moment. El Diablo organise son enlèvement, ainsi que celui d'un Pair de France et de sa mini duchesse, et nombres de ses compagnons de route le suivent dans sa folie alors que d'autres poursuivent leur route.
La Rastignac est toujours là, dans l'ombre, discrète mais présente, anonyme parmi les autres. Une troupe de frappa dingues comme elle aime les appeler, torturés de la vie, des fous ... Mais une ambiance comme elle n'en a encore jamais fait l'expérience ... une famille.

Et le "retour" en Anjou, une découverte pour la sauvageonne. La suite de l'histoire ne la regarde plus, pour elle vient le temps de se poser un peu, reprendre des forces, remplir un peu sa bourse avant de repartir pour le Sud, cette Guyenne qui doit lui apporter des réponses sur Guillaume. Mais si elle sait qu'elle doit le faire, l'envie n'y est pas, peur de découvrir que lui aussi est vraiment mort et qu'elle est définitivement toute seule au monde.

Devil ... il lui manque tant ... Son frère, son double.

Saumur est une ville étrange, fief auto proclamé d'une famille toute puissante. Il est presque difficile de se déplacer, respirer sans en avoir leur aval, et la sauvageonne en fait la douloureuse expérience, tentant d'abord de lutter, de s'opposer, elle comprend vite qu'elle a plus à y gagner en acceptant leurs règles du jeu qu'en les affrontant de front.

Et puis cette proposition, émanant d'abord d'Eikorc, puis de Maleus. Les rejoindre, une compagnie qui prend naissance, et ils lui demandent tout deux d'en faire partie.

Contre toute attente, la solitaire, celle qui a toujours refusé de rejoindre la moindre troupe, bien trop éprise de liberté pour se lier à quiconque ... oui celle là même accepte, trouvant là le prétexte qu'il lui manquait pour ne pas se rendre tout de suite en Guyenne, et attirée malgré elle par cette aventure.

Advienne que pourra.