Que d'émotions... Depuis que le spiritisme l'avait frappé, il méditait dans une salle vide... Enfin, à ce qu'il croyait. Il devait entendre des voix car des gémissements et autres couinements parvenaient à ses oreilles... et ça ne provenait pas de l'extérieur. La voix stridente parlait de clan, d'alliance, que sais-je encore ? Et le barbu semblait présent aussi, car il reconnu aussitôt ce cher Testuo qui avait l'air de divaguer un peu suite à une prise massive de saké ou d'opiacées.
Kesta fini par sortir de cette reposante méditation, il avait pris quelques décision. Avant toute chose, il leva les yeux et découvrit Oshiro.
Gnéé ?? Tu fais quoi toi ?!
Son regard se porta alors sur son ami velu. Complètement pété.
Comment t'as pu le laisser entrer ici ? On avait bien dit personne sauf nos gars et Francesca.
C'est alors que la dite Francesca, ancienne shomin fit son entrée en scène. Immense sourire venant illuminer le visage du bakemono, son rictus en avait un aspect diabolique. C'est qu'elle était menaçante la Francesca.... Bon, elle n'avait pas été consciente de sa contribution, passons.
Ohayôo Shomin sortante. Je serais très bref, et il faudra m'excuser si j'expédie ça en vitesse : je t'ai "invité" ici pour te remercier, mais je constate que tes intentions sont loin d'être cordiales à mon égard...
Il frappa dans ses mains, aussitôt la douzaine de furieux armés qui faisait office de conseillers à Masuda déboula dans la salle. Kesta fixa froidement Francesca, et surtout les quatre fidèles qui l'accompagnait. Déjà trois d'entre eux qui se tenaient devant l'accès au bureau su sô se retrouvèrent immédiatement au sol, impuissants lorsque la porte fut proprement défoncée. Le dernier, debout sur ses jambes flageolantes avait l'air sur de point de pleurer.
Désarmez ces rigolos et donnez les en pâture, qu'ils soient massacrés lentement, qu'ils servent d'exemple au peuple. Quant à elle, on la prend en otage. Ligotez là.
Désolé chère Francesca, le temps me manque et on a vraiment pu le temps de faire dans la finesse.
Sitôt dit sitôt fait, les gardes du corps de Francesca furent expédier vers leur mort. Quelques minutes après, tous entendraient des hurlements déchirants alors qu'ils étaient massacrés en publique, juste devant le sô. Francesca était ligotée et fut laissé sans baillon, non sans avoir crevé un oeil à un des soldats de Kesta. Une véritable tigresse, la bouseuse faisait honneur à sa réputation de teigne.
Toi
Oui ?
Va chercher Bruce, il sera chargé de tenir notre invitée à l'oeil.... Je veux qu'il rapplique ici sans tarder. et ramène aussi un toubib, qu'il nous retrouve au campement déserté. L'éborgné charcuté aura besoin d'être soigné par des mains expertes...
Lançant un regard noir à Francesca.
Haï Daishô Kesta
Et profites en pour annoncer à la populasse que notre mission à Masuda est terminée. Dis aux gars de se rassembler hors de la ville. On laisse juste l'équipe en faction devant le sô. Que les bras cassés se révoltent, Mizihako et les siens n'auront pas de mal à forcer la serrure car personne ne va défendre. Nous partons immédiatement.
Entendu, j'y vais.
Et son émissaire partit accomplir sa mission sans broncher. C'était incroyable... Un peu d'action matait la connerie, ils étaient presque disciplinés... Mais il ne s'attarda pas sur cette pensée et se reporta sur Francesca.
L'ami Bruce s'occupera d'éclairer ta lanterne quand le moment sera venu. Moi même je suis assez pressé, et Testuo ici présent est tellement défoncé qu'il me refait le coup des chauves-souris.
Daishô Sama ?
Quoi encore ?
J'ai des missives.... J'crois qu'c'est pour toi.
Sourire radieux à nouveau... Enfin, quelqu'un réagissait.
Donne.
Une pointe de déception : la première arrivait tout droit du sô de Miyoshi. Kesta aurait préféré traiter avec le conseil.... Mais il estimait le shomin Zakakawa et ce dernier méritait une réponse. Réponse griffonnée hâtivement :
Citation:A l'intention de Zakakawa Dono
Ohayôo Miyoshi no shomin,
Mes remerciements distingués pour votre message, votre soutient me va droit au coeur. Vos actes vous honorent autant à Miyoshi qu'à Nakatsu auparavant.
Je vous confirme les rumeurs qui courent à propos de Masuda : la ville est sous mon commandement pour encore quelques heures, et elle n'appartient plus à Uchi.
Vous avez toujours eu mon respect, aussi je vais vous répondre à vos désirs en vous donnant quelques explications.
Sans avoir été sur Kyushu, je me suis battu pour Uchi.... Pas comme vous avez pu le faire, mais à ma manière, depuis Honshu. J'ai toujours été fidèle à ce kuni, et je serais éternellement lié à ses terres qui sont celles où j'ai vu le jour (et la nuit). Mais l'attachement qu'on porte pour ses terres n'implique pas nécessairement l'attachement qu'un homme éprouve pour ses dirigeants.
La décision de prendre une ville pour la rendre franche a été prise suite à une pulsion Daimyale de me bannir d'Uchi comme un vulgaire pillard, alors même que j'étais encore dévoué à ce Daimyo, même si je n'avais plus de siège au conseil. J'ai donc voulu faire pression sur l'actuel conseil avec Masuda, dans le but de pouvoir être traité équitablement. Hélas, fort est de constater que c'est un nouvel échec : sans s'être donné la peine de venir en parler avec moi, je découvre que notre armée n'est plus attachée à Uchi, en conséquence, il va m'être impossible de rendre un jour Masuda et toute négociation est rompue, tout comme l'agrément d'Uchi.
J'espère que cette réponse à propos de Masuda va assouvir votre curiosité. Je m'excuse de devoir abréger si vite, mais comme vous le devinez, mes occupations sont nombreuses et le temps m'est compté. Pour être tout à fait complet, j'ai besoin de personnes de qualité dans mon équipe. J'espère que les kamis nous mettront bientôt sur votre chemin.
Que le Très Haut veille sur vous et sur les vôtres.
Kesta, bakemono en chef.
Et la valse des pigeons était loin d'être calmée. La seconde missive émanait du conseil ! Il en aurait des choses à raconter. Il répondit promptement à Sanzaburo, le temps lui était compté, il devrait s'activer mais c'était trop tentant et trop cocasse. Dehors, le massacre des garde de Francesca débutait, les hurlements tant attendu berceraient la rédaction de la missive.
Citation:A l'intention de Sanzaburo Dono, procureur des Uchi-jins.
Ohayôo honorable,
Je suis un tantinet surpris et profondément déçu de votre message.... En réalité, j'aurais bien des choses à vous raconter, mais je ne pourrais pas trop entrer dans les détails, ayant un programme chargé et chamboulé pour vos collègues conseillers.
Première chose : pourquoi désigne-t-on un procureur pour venir traiter avec moi ? M'enfin.. Ce questionnement n'appelle pas de réponse, j'ai juste du mal à saisir ce concept.
Mardi, je ne serai pas physiquement à Masuda. Vous pouvez vous y rendre sans aucun souci avec l'armée, car elle n'y sera plus.
J'apprécie beaucoup votre initiative de vouloir me rencontrer pour parvenir à accorder nos violons, mais j'ai bien peur de ne plus rien avoir à vendre. L'idée de base était justement de pouvoir négocier sereinement, avec la ville de Masuda à la clé. Il semble que le conseil ai choisit de couper court à toute négociation... Avec ce que j'interprète comme le plus grand des mépris, sans un mot à mon égard, j'ai pu constater que l'agrément daimyal était rompu par vos soins.
Cette action aura des conséquences néfastes pour vous, et c'est bien les Masuda-jins qui vont trinquer. Il m'est désormais techniquement impossible de vous rendre quoique ce soit. Et loin de moi l'idée d'aller vous supplier d'agrémenter à nouveau mon armée, bien au contraire. Une restitution n'est plus à l'ordre du jour, vous devrez assumer de voir Masuda franche jusqu'à nouvel ordre.
De plus, je ne permettrai aucune levée d'armée en Uchi. Toute tentative de constitution sera avortée dans l'oeuf. J'entend faire une traque, et croyez moi, je tuerai quiconque essayera d'organiser une armée sans mon accord.
Voilà ma position actuelle. Que les kamis vous fassent gérer Uchi comme elle le mérite.
PS : un pigeon spécial guerre ? Là encore je ne saisis pas tellement le propos. D'autant que j'ignorais que vous vous adonniez à l'art du Katana.
Kesta, un chignon en colère
Les messagers partirent dans deux directions opposées.
De retour, Kesta contempla le sô.... Pas joli joli tout ça. Tout était saccagé, les dossiers éparpillés au sol. Le mobilier réduit en pièces. Encore une fois, pas le temps de s'en soucier....
Bon, si tout le monde est d'accord, nous partons d'ici.
Que fait on de l'autre ?
Kesta regarda Oshiro.... Il allait l'oublier. Le ton se voulait chargé d'une lourde menace.
Ah oui... Y a lui encore.... Je ne sais pas ce que tu me veux, ni comment t'as réussit à arriver jusqu'ici, mais tu vas le regretter...
Sèchement, le Daishô ordonna alors :
Virez le de là. Je veux qu'on le sorte d'ici sans que ces zoris ne touchent terre et ouvrez la porte avec sa tronche. J'avais bien prévenu que personne ne devait entrer et cet avorton m'humilie comme ça.... Je ne veux pas qu'on le tue, laissez le vivre dans la honte.
Un moment plus tard, les derniers préparatifs étaient réglés. Kesta releva alors les miliciens de leur fonction et démissionna de la sienne. En grand seigneur, il laisserait une révolte aboutir facilement.
Tout ce petit monde allait quitter cette ville devenue inutile pour lui. La suite serait sans doute épicée et indigeste pour ses opposants. Que les kamis viennent en aide à toute personne croisant le chemin des bakemonos.
Edit : 1000 excuses pour la lenteur de cette réponse. Une autre vie à gérer, et elle est particulièrement prenante en ce moment ^^